Malble Lilablop
Simba au rabais
Bronze
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- Date d'inscription :
- 06/02/2022
- Gils :
- 5006
- Disponibilité Rp :
- Dispo ~
- Messages :
- 80
- Métier :
- Fontaine. Et connasse, à mes heures perdues.
- Couleur d'Essence :
- Bleue
- Style d'Arme :
- Mon corps, le best.
- Rang :
- Bronze @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 2149
description"Il est bô le lavabo" ou "elle est belle la fontaine" ? (PV Benedikt) (Terminé)Dim 20 Fév - 22:49
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La vie de la fontaine, c’est la purge. Et, j’vous jure, j’sais choisir mes mots, parce que c’est littéral : j’passe ma vie à nettoyer les cochonneries que les co…. les… badauds me jettent à la gueule. Du coup, je dois me purger. Comme les chats, sauf que moi j’le fais pas en bouffant de l’herbe. Parfois, quand je prends mon heure de taff, je passe deux heures à laver le fond de la cuvette qui sert de fontaine, et puis, comme mon boulot est d’jà bien assez ingrat, j’en profite, j’garde les quelques gils. À force, j’en ai une petite poignée… Ouais, en fait, j’en ai une collection d’une cinquantaine de pots en verre. J’sais pas d’où vient cette idée stupide de jeter de la thune dans l’eau, mais depuis dix ans, j’me suis enrichie. Pas folle la guêpe, j’vais quand même pas donner tout ça à la Guilde. Considérez ça comme un pourboire pour mon travail aussi intéressant que de pisser dans une contrebasse. J’sais même pas c’que c’est, une contrebasse. J’crois qu’c’est, genre, une grosse viole. Une calebasse. J’sais pas, en fait. Mais par contre, toutes les conneries genre les morceaux de papier et les bouteilles vides, j’les dépose à la Guilde. Parfois, j’garde des trucs que j’trouve un peu marrants, genre des jouets de gosses, tant pis pour eux, ou des lettres d’amour. Quand on jette avec rage les lettres d’amour dans… bah, dans moi, j’prends soin de pas les humidifier, j’fais genre qu’elles tombent dans l’eau, mais, ouais, les slimolécules, c’est pas d’l’eau, c’est même un peu hydrophobe, bref, le papier se déchire pas.
Et après j’les lis.
J’adore lire les lettres d’amour d’amours ratés, j’trouve que ça a un charme cynique super drôle. Quand on me jette des lettre d’amour, souvent, ça s’accompagne de tout un tas de mots joyeux, genre « c’est qu’un salaud », « gros con », « la pouf elle m’a fait croire à ça ! ».
J’avoue, j’adore, ça m’fait trop marrer.
Et c’qui m’fait marrer de ouf aussi, c’est quand les gens s’engueulent devant moi. Si j’étais pas trop cramée à le faire, j’sortirais mon meilleur pot de pop corn et j’mettrais mes lunettes de soleil.
J’adore quand les gens s’engueulent, ça divertit ma journée. J’aime pas quand ils dépriment par contre. Et aujourd’hui, c’est bien ma vaine : le mec qui vient de s’asseoir sur mon rebord, il a une mine tellement triste qu’on aurait pu croire qu’il avait vu son gosse crever sous ses yeux de merlan frit. Au passage, c’est dégueu, le merlan. Encore pire quand c’est frit.
Au début j’m’en balance, de lui. Comprenez-bien : j’ai pas de temps à perdre avec les chialeurs, ils sont pas intéressants. Ouin, ouin, ma famille est morte, ouin, ouin, on m’a enlevé à mon monde, la belle affaire. Moi aussi, et j’le vis bien, chacun son histoire gars. Chialer ça nous fait pas avancer, on patine, on fait du sur place. Du coup au début, le gars, j’en ai rien à péter. Mais p’tit à p’tit, j’comprends qu’il est en train de faire un truc. Alors, j’approche mes yeux – faut bien que mon corps serve de fontaine – donc, j’approche mes yeux de ce qu’il fabrique et là je vois un truc de dingue.
Il lit ! Qui fait ça, de lire, aujourd’hui ? Encore pour les midinettes, genre les gamines pré-pubères qui ont besoin de sel dans leur vie, j’dis pas, mais franchement, c’est pas trop un truc de boomer, ça, de lire ?
Et en plus de ça, il pleure ! Enfin, il pleure… Il a une petite larmichette quoi, qu’il essaie tant bien que mal de cacher.
C’est son livre qui le fait chialer comme un môme ? Alors ça, c’est vraiment trop drôle. Du coup, j’suis curieuse. J’ai pas envie de montrer ma présence tout de suite, t’façons j’ai une espèce de clause de confidentialité avec le reste de la Guilde, mon taff doit rester secret, j’ai pas le droit, enfin askip, d’expliquer que c’est moi, l’eau de la fontaine. J’crois. J’sais pas, j’l’ai pas lue. Enfin, au moins deux tiers du temps quoi. Que j’suis la fontaine, j’veux dire, pas que j’ai pas le droit d’en parler. J’suis deux tiers du temps la fontaine. Vous comprenez rien, sérieux ! J’en parle pas, jamais. Et puis c’est ma vie, les gens ont pas à savoir. Ils disent « woooow magnifique fontaine », et puis c’est très bien comme ça. C’est vrai qu’ils ont pas tort, faut avouer que j’suis grave canon. Ça m’va bien, de toutes façons, de pas parler, j’veux dire, les gens sont inintéressants, alors j’ai pas b’soin d’perdre mon temps à leur faire la conv.
Je m’approche au dessus de l’épaule du gars, discrètement. Discret, ça veut dire, j’fais pas un bras d’eau quoi, j’fais genre y’a des jets d’eau sur le bord de la fontaine, et j’en profite pour regarder par l’un de ces jets de « moi ». Et puis, y’a pas de raison que j’en profite pas, j’me mets à lire son bouquin, qui a l’air si triste.
Dernière édition par Malble Lilablop le Ven 24 Nov - 22:41, édité 1 fois
Et après j’les lis.
J’adore lire les lettres d’amour d’amours ratés, j’trouve que ça a un charme cynique super drôle. Quand on me jette des lettre d’amour, souvent, ça s’accompagne de tout un tas de mots joyeux, genre « c’est qu’un salaud », « gros con », « la pouf elle m’a fait croire à ça ! ».
J’avoue, j’adore, ça m’fait trop marrer.
Et c’qui m’fait marrer de ouf aussi, c’est quand les gens s’engueulent devant moi. Si j’étais pas trop cramée à le faire, j’sortirais mon meilleur pot de pop corn et j’mettrais mes lunettes de soleil.
J’adore quand les gens s’engueulent, ça divertit ma journée. J’aime pas quand ils dépriment par contre. Et aujourd’hui, c’est bien ma vaine : le mec qui vient de s’asseoir sur mon rebord, il a une mine tellement triste qu’on aurait pu croire qu’il avait vu son gosse crever sous ses yeux de merlan frit. Au passage, c’est dégueu, le merlan. Encore pire quand c’est frit.
Au début j’m’en balance, de lui. Comprenez-bien : j’ai pas de temps à perdre avec les chialeurs, ils sont pas intéressants. Ouin, ouin, ma famille est morte, ouin, ouin, on m’a enlevé à mon monde, la belle affaire. Moi aussi, et j’le vis bien, chacun son histoire gars. Chialer ça nous fait pas avancer, on patine, on fait du sur place. Du coup au début, le gars, j’en ai rien à péter. Mais p’tit à p’tit, j’comprends qu’il est en train de faire un truc. Alors, j’approche mes yeux – faut bien que mon corps serve de fontaine – donc, j’approche mes yeux de ce qu’il fabrique et là je vois un truc de dingue.
Il lit ! Qui fait ça, de lire, aujourd’hui ? Encore pour les midinettes, genre les gamines pré-pubères qui ont besoin de sel dans leur vie, j’dis pas, mais franchement, c’est pas trop un truc de boomer, ça, de lire ?
Et en plus de ça, il pleure ! Enfin, il pleure… Il a une petite larmichette quoi, qu’il essaie tant bien que mal de cacher.
C’est son livre qui le fait chialer comme un môme ? Alors ça, c’est vraiment trop drôle. Du coup, j’suis curieuse. J’ai pas envie de montrer ma présence tout de suite, t’façons j’ai une espèce de clause de confidentialité avec le reste de la Guilde, mon taff doit rester secret, j’ai pas le droit, enfin askip, d’expliquer que c’est moi, l’eau de la fontaine. J’crois. J’sais pas, j’l’ai pas lue. Enfin, au moins deux tiers du temps quoi. Que j’suis la fontaine, j’veux dire, pas que j’ai pas le droit d’en parler. J’suis deux tiers du temps la fontaine. Vous comprenez rien, sérieux ! J’en parle pas, jamais. Et puis c’est ma vie, les gens ont pas à savoir. Ils disent « woooow magnifique fontaine », et puis c’est très bien comme ça. C’est vrai qu’ils ont pas tort, faut avouer que j’suis grave canon. Ça m’va bien, de toutes façons, de pas parler, j’veux dire, les gens sont inintéressants, alors j’ai pas b’soin d’perdre mon temps à leur faire la conv.
Je m’approche au dessus de l’épaule du gars, discrètement. Discret, ça veut dire, j’fais pas un bras d’eau quoi, j’fais genre y’a des jets d’eau sur le bord de la fontaine, et j’en profite pour regarder par l’un de ces jets de « moi ». Et puis, y’a pas de raison que j’en profite pas, j’me mets à lire son bouquin, qui a l’air si triste.
Dernière édition par Malble Lilablop le Ven 24 Nov - 22:41, édité 1 fois
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Dim 20 Fév - 22:49