Le respect ne s’acquiert pas sans rien faire. Il se prend. Surtout pour une femme. Surtout pour une mulâtre. Quoi qu'on fasse, nos origines collent toujours à notre peau, et il y a qu'un seul moyen d'obtenir ce foutu respect. La violence. La cruauté parfois. L'implacabilité. Avoir une petite étoile dorée de Marshal aide beaucoup. C'est fou comme tout le monde devient plus sage avec un flingue collé dans la bouche et l'autorisation légale pour moi d'appuyer sur la détente. Est-ce que j'en abuse ? Peut- être. Mais ils le méritent probablement. On ne devient pas ce que je suis sans avoir pris quelques claques dans la gueule. Le tout c'est de trouver la force de se relever plutôt que de lécher les bottes de ceux qui croient avoir du pouvoir. C'est bien pour eux, de goutter un peu le cuir de celles des autres. Ou des miennes.

Mon enfance. Ah... mon enfance. Peu plaisante. Comment croyez vous qu'on traite une femme de la tribu des Gorrayave, violée et mise en cloque par un soldat des Etats Confédérés Unis de l'Est. Un ancien esclave affranchi qui s'est dit que prendre sa revanche sur une pauvre femme indigène ferait de lui, un homme, un vrai, dominant et tout le tintouin, et pas un pauvre type issu de la traite des noirs . Pas très bien. Et son chiard, s'il pouvait y passer avec la mère au moment de l'accouchement. Sauf qu'elle n'était pas de celle qui rampe, mais de celle qui s'agrippe et s'accroche jusqu'à son dernier souffle. Je me suis toujours demandée pourquoi elle ne m'avait pas abandonnée dans le désert aux charognards. Elle en aurait moins bavé. Sûrement qu'elle était moins pourrie que ces gros porcs de misogynes blancs qui l'ont cloîtrée avec sa tribu dans un crevoir. Pardon une réserve. Si petite que la seule activité pour pas crever la dalle, c'était de se vendre à la soldatesque.

Je crois que c'est ça, ce putain d'endroit avec ses fantômes et sa misère, nos estomacs vides, nos avenirs promis à toujours plus de pauvreté, à nous tuer dans leurs mines de charbons nucléaires, ou à baiser dans leur bordel qui m'ont donné l'envie de me tirer, de me construire pour que plus personne ne me marche dessus. Ça a pas été évident ? Y'a eu des sacrifices. J'aurais pu mal tourner, me retrouver du mauvais coté de leurs stupides lois mais faux croire que mon esprit totem avait d'autres projets pour moi. Alors maintenant... maintenant que c'est moi qui mène la danse. J'avoue que je prends plaisir à traquer des salopards, à les voir trembler, gémir, pleurnicher pour sauver leurs culs. Mais ce que je préfère, c'est chopper ceux qui se croient intouchables avec leur fric. Ces abrutis. Oui, j'ai des comptes à rendre, mais je suis assermentée, et même si je suis une femme, une mulâtre, des preuves restent des preuves. Et puis si y'en a pas assez, y'a toujours moyen de s'arranger. Qui viendra vérifier de toutes façons ? On est dans les provinces, dans le trou du cul du monde. Ces snobinards en monocle et complet 3 pièces impeccables qui pullulent à Mégalopolis comme une armée de morpions ? Ça risque pas.

Je sais que mes collègues me surnomment la hyène dans mon dos, faut dire que niveau efficacité, j'engrange. Rien à foutre de leur avis, ils peuvent penser ce qu'ils veulent, quand je traque un type, il finit toujours au mitard... ou pire. Mais pour moi c'est la chasse en solitaire pas en bande, donc je vois pas trop le rapport avec ces bestioles là. A moins que ce soit leur façon de péteux de me comparer à celle qui m'accompagne. Ma magnifique Kerka. 125Cm au garrot. 68 kg. Des crocs à écraser vos os, et un rire flippant. Finallement je chasse pas vraiment seule, elle est ma meute.

En tout cas entre elle, et mon bras mécanique qui turbine au charbon atomique et me booste, il est clair qu'on forme une équipe d'enfer, même si cette dernière année fait office de récréation sur notre tableau de chasse. Un an que je me coltine les conneries de Joli Coeur. Fanfan la rose pourpre comme certains l'appellent. Ce voleur de pacotille, ce foutu chacal qui trouve toujours un moyen de filouter, de se glisser entre les mailles du poulailler pour choper la poule et se barrer incognito. Celui là, il paye rien pour attendre. Ce qui le guette au tournant, c'est la corde ou les mines. Pas forcément dans cet ordre.

Il m'en a fait voir du pays. Des endroits où j'aurais vraiment jamais eu envie de foutre les bottes et toujours qu'il me glisse entre les doigts. Pire qu'une savonnette au bagne. C'est rageant d'avoir toujours un temps de retard, à croire qu'il se prévoit constamment une porte de sortie même quand je pense les avoir toutes bouclées. Un cul bordé de nouilles, et au demeurant fort sexy si on écoute les dindes qu'il plume sur son passage. Mais tout à une fin. Il en a eu marre de se faire coller aux fesses, ou c'est peut être qu'il y a un moment ou on peut plus fuir. Il m'a attendu, genre duel débile comme dans les romans pour bourges de Mégalopolis. Sauf qu'il y a pas eu de duel, de flingues, de menottes ou de putain d'arrestation. Juste ce truc, cette porte avec une surface liquide qui m'a aspirée.

Je me souviens de rien à part une douleur insupportable dans mon bras. Celui mécanique. Si forte qu'elle m'a assommée.  Et quand je me suis réveillée, j'étais plus dans les Etats Confédérés Unis de l'Est , la petite étoile sur ma poitrine me servait à quedal et j'avais de nouveau un bras en chair et en os, avec le tatouage des mécanismes qui le composaient avant que nous nous crashions ici. Parce que bien sûr, lui aussi, il est là !

Grande élancée, peau noiraude et visage de métisse aux yeux tout aussi noir. Je suis toutes en muscles et en excellente forme physique, obligée, être Marshal m'a taillée pour la traque, la course et la baston. J'ai des cheveux longs et sombres qui ont tendance à être incroyablement crépus alors j'en fait des tresses pour qu'ils ne me gênent pas.Sinon... hormis quelques cicatrices pas très profondes et le tatouage qui couvre tout mon bras gauche, il n'y a pas grand chose à ajouter.

Salut ! Je trouve très joli le design de votre forum et le concept intéressant, j'ai hâte de RP avec vous.