Chroniques de Tera & Yvana : Deux paires d'yeux bleus valent mieux qu'une (Terminé)

Tera me sermonne. Comme tata, exactement de la même façon. Elle me dit que si elle m'a demandé de courir, c'est parce que je devais courir. Qu'elle m'avait rien demandé, juste de me mettre à l'abri pour que je sois pas blessée.
Elle... M'en veut pas de pas l'avoir aidée ?
Elle me regarde directement dans les yeux, elle s'est redressée à côté de moi, mais je suis toujours allongée dans l'herbe. Mes larmes coulent en silence, je l'écoute. "[...] y a pas si longtemps, bientôt 1 an... J'ai fuis, devant un lapin volant ! Un LAPIN !" Un lapin ? Y'a des lapins géants ici ?
Elle se met à rire, ça me détend. Je sens mes muscles qui se décrispent, qui s'autorisent enfin à se délier. Je continue de l'écouter. Elle me dit que tata me dirait surement d'arrêter de pleurnicher... Et elle a raison, tata me dirait exactement ça. Et d'ailleurs, tata non plus m'aurait pas dit d'attaquer ce gros monstre, elle m'aurait juste dit de me cacher... Comme... Bah comme Tera en fait. Je hoche la tête frénétiquement. Elle a raison en fait, j'ai pas à culpabiliser d'avoir été bloquée par la peur. Je pouvais rien faire contre ce gatoruk, je suis pas encore assez entraînée, je suis pas assez forte, mais c'est normal. Et Tera qui a eu peur devant un lapin... ça fait relativiser. Je crois.

Elle dit que les orcs d'ici... Y'a des orcs à Portalia ?? Des comme tata ? Non, y'a pas d'orcs comme tata. Tata, elle est bleue, et elle a du sang en métal. Elle dit que les orcs d'ici ils fonceraient dans le tas, peu importe, et qu'ils pleureraient pas comme moi. Mais je peux pas m'empêcher de pleurer moi... Je sais que je suis trop sensible, mais... Enfin, faut bien que je compose avec qui je suis, plutôt que d'essayer de me changer... Je crois...
"T'es toi, chui moi, si moi j'ai dégommer l'gros lézard à mains nue, c'parce que j'me suis entraîner, et toi aussi tu t'entraîne p'tite tête. Alors.." Qu'elle dit ensuite, pour me rassurer, je crois. J'aime bien quand elle dit ça, elle arrive à me faire décrocher un sourire. ça te va bien, Yva la p'tite tête.
Elle me dit ensuite qu'elle me ferait bien un câlin mais... Elle a plein de sang, alors elle reprend en disant que j'apprécierais peut-être pas.
En fait, le sang me fait pas peur. C'est juste que je suis pas à l'aise avec les câlins, s'ils sont pas de ma famille. Personne d'autre m'en a jamais fait. Ce serait... bizarre, non ?
Et puis elle éclate de rire, et se rallonge à côté de moi, sur le côté. Son rire est contagieux, je me mets à rire aussi. C'est tellement... incongru comme premier jour d'entraînement...!
Tu vois, Yva, c'est pas la mer à boire, en fin de compte.

Et puis, ça y est, elle me demande de lui montrer mon médaillon. Mon visage s'illumine. Oui, oui, je veux bien le montrer !
J'ouvre mon collier, une série de dessins soigneusement pliés en sortent. Je m’assois juste en face de Tera, et je déplie tout aussi soigneusement le papier. Gustave descend sur mes genoux, il regarde le papier, il connaît l'image mais il peut pas s'empêcher de lâcher un "Oooooooooh..."


Je présente l'image à Tera, tout sourire. Mes larmes ont séché, je me sens mieux.
C'est... C'est ma famille. Bon, il est vieux ce dessin, c'était un artiste qu'ils ont rencontré y'a longtemps, un ou deux ans avant ma naissance. Dans l'ordre, tu vois, à gauche, c'est mon papa.
J'avise deux secondes Tera. Je souris : papa, il est grand, mais beaucoup moins que Tera, il fait ma taille à peu près.
Mmmmh... Si tu veux un ordre de grandeur, mon papa est un tout petit peu plus grand que moi, moins de 10cm de plus en tout cas.
Je souris.
Papa, c'est un mage super puissant. Je sais pas si faut trop que je te parle de quelle magie il fait, parce que généralement les gens l'aiment pas trop. Mais il la maîtrise hyper, hyper bien. Hum.
Je me gratte un peu le haut du crâne, mal à l'aise. Papa m'a souvent raconté que les nécromanciens comme lui étaient souvent mal vus, car beaucoup d'entre eux avaient mal tourné. Pas papa. Papa, il avait toujours œuvré pour sauvé Gaeon.
Je sais, on dirait qu'il est pas trop heureux, mais c'est à cause de ses yeux que ça fait ça. Mon papa, il a un peu de mal à parler de ce qu'il ressent, pas comme moi ! Ou pas comme maman.
Je montre la deuxième image.
C'est elle, ma maman.
Je rigole en voyant la tête de Tera.
Oui, même pour moi, elle est toute petite !!
Puis, je reprends.
C'est une druidesse. Sur Gaeon, ça veut dire qu'elle a un lien très particulier avec la nature, et en particulier les déesses du temps et de l'espace. Elle est un peu comme... Comme leur émissaire. Elle a réussi à les réconcilier, depuis, on l'appelle l'Arauchrone.
Je tapote mon tatouage sur mon front.
C'est son symbole. Il veut dire, plus ou moins, d'essayer d'être en phase avec le temps qui passe, la nature qui change en fonction des saisons, et les différents paysages en fonction de là ou on est. Ma maman, elle est folle, mais fooooolle amoureuse de papa. Elle a eu que lui dans la vie, et elle ne veut personne d'autre. Ils sont ensemble depuis un peu plus de vingt ans maintenant. Et maman, elle peut se transformer en animal, sa forme préférée je crois que c'est l'ours, mais elle peut tout faire, même des griffons, ou des trucs géants. Sauf les dragons, c'est sa seule limite, je crois.
Je souris. J'adore parler de maman. C'est la définition de la douceur, ma maman.
Juste à côté, là, c'est mon parrain. Il a pas de lien de sang avec moi, c'est juste mon parrain. Il est combattant, en fait, c'est même le meilleur bretteur que j'ai jamais rencontré. Bon, sur le dessin, il est super jeune, il a que vingt-deux ans, et après il a un peu changé... Moi je le connais avec une apparence un peu différente, parce que... Il s'est passé des trucs vraiment pas chouette dans sa vie, et puis... Enfin, je veux pas te faire peur. Mon parrain, c'est la définition de la bonté, mais disons qu'il est pas aidé par ses origines et ce qu'il a vécu.
Gustave hoche la tête. Il était dans la sylve, lui, quand parrain a changé, avant que je naisse. Il sait ce qu'il s'est passé. Il a vu. Le feu, les ailes, la mort, il a tout vu. Heureusement, pas moi.
Et puis, la voilà ! Ma tata. Ou ma cousine, mais ma tata quand même. C'est une demie-orc en fait. Là elle a les yeux rouges parce que... Parce que avant, enfin, c'est compliqué. Papa l'a fait revenir.
Je m'arrête deux secondes. J'en ai trop dit ?
Mais maintenant, elle aussi elle a changé. Sa peau est moins... euh... plus... euh... Enfin, elle a l'air vivante, quoi. Elle a du métal dans les veines maintenant, on dirait qu'elle est parcourue par des fils d'or.
Je m'arrête de parler pour juger de la réaction de Tera. On pourrait me prendre pour une folle avec ce que je raconte, mais c'est vrai, j'ai rien inventé.
Sur Gaeon, ils sont vus comme des héros. Ils se battent encore contre la déesse de la mort, mais ils ont surtout apporté la paix entre de nombreux peuples. On les appelle les Enfants de l'Argile. Bon, moi, je trouve ça un peu nul, comme nom, mais apparemment, c'est devenu presque une légende vivante. Et moi, à côté, je suis la petite gamine qui sait pas trop se battre et qu'il faut mettre à l'abri de la guerre. Pour les elfes, c'est comme si j'étais... Je sais pas, une honte. Une honte parce que ma maman est humaine, alors je suis qu'une "demie", et une honte parce que malgré les faits mondialement reconnus de mes parents, moi, je sais rien faire. Enfin, je sais tirer à l'arc, mais c'est la seule chose que je sais faire, et les gens le savent pas. Mais je m'en fiche un peu. J'aime ma famille plus que tout, ils comptent trop pour moi, c'est pas grave si à côté je suis que la petite brindille d'Yvana.
Je souris à Tera. Je me sens mieux. J'ai l'impression d'avoir enlevé un poids de mes épaules, à raconter tout ça. J'espère que je l'aurai pas dérangée.

Pourquoi, elle lui à dit, de lui montrer, son médaillon ?... Bon, au moins ça l'a arrêter de de pleurer - une fois de plus, Tera sauve le monde... De la noyade... Quoi ?! - Alors dans le fameux bijoux, qui s'ouvrent, il y aune feuille avec les dessins de chacun des membres de la dîtes famille - La Titanis trouve tout de suite, sans aucune peine, la fameuse "tata" - elle commence pourtant d'abord dans l'ordre par son papounet, avec des cheveux de filles ! - Oui, parce que avoir de très long cheveux, c'est avoir des "cheveux de filles" - Et elle acquiesce de la tête, alors qu'elle lui qu'il est un petit poils plus grand qu'elle, soit un poil de 10 cm, et puis elle poursuit sur celui-ci.

"Je sais pas si faut trop que je te parle de quelle magie il fait, parce que généralement les gens l'aiment pas trop" alors ça, en générale quand les gens aiment pas trop, c'est qu'il y a une raison... M'enfin bon, elle arque un sourcils suspicieux à cette mention, qui plus le "il la maîtrise hyper, hyper bien" est pas du tout rassurant non plus ! - Bien que le gus, ne soit pas à Portalia, et... Tant mieux. Mais bon, on dirait une petite, toute petite enfant qui parle de ses parents, un peu comme ses petits quand ils étaient plus petit et qu'ils parlaient de Guédra au gens, d'ailleurs en parlant de mère, c'était au tour de celle de la jeune elfe.

Alors, pour une raison qui lui échappe, la jeune fille la regarde et rigole - Bah, qu'est-ce qui l'a fait rigoler ? - "Oui, même pour moi, elle est toute petite !!" AH ! D'accord, elle s'était peut-être imaginer sa mère, en comparaison de la Titanis, du coup celle-ci souris, alors que la jeune elfette blonde poursuit. Et là, avec l'explication elle comprends mieux pourquoi, elle la vit souvent tapoter là ou il y a sont espèce de tatouage, quand à ce que ça veut dire "Aurochrone" et pourquoi elle tapote... La Titanis écoute, et continue d'écouter avec attention.  Elle a envie de bailler, mais elle se retient, ça serait polie.

Pour autant, la fameuse explication auro-machin suit, et... C'est un truc, bizarre, comme dans les vieux bouqins poussiéreux d'Harmonie sur la, la... Euh... Un truc en Phi, ou y a deux fois phi dedans, mais elle y réfléchirait plus tard, sinon elle perdrait le fils des explication d'Yvana - Déjà que c'était pas gagner avec la mère... - parce sa maman se transforme en toutes sortes d'animaux, et elle est folle amoureuse de son papa - Ouais, super... - et puis, là juste pour faire genre - ou pour se réveiller ? - elle réponds juste :

- Ah... D'accord.

Suit à alors, le troisième membre de la famille : le parrain ! Aucune idée de ce que c'est, enfin, elle connaissait le mot, que des gens en avait, mais elle même en avait jamais eût - tous comme elle n'a jamais eût de "tata" ou de "tonton" - mais ce qu'elle avait compris, c'est "parrain" ça avait pas forcément de lien avec famille, et là... Bah à quoi ça sert un parrain ? Pourquoi, ça fait pas parti de la famille ? Est-ce c'est un genre de tonton, sans être un tonton ? Mystère... "Enfin, je veux pas te faire peur." ok, Tera fais un sourire narquois... Lui faire peur, à elle, avec son "parrain" ? Apparemment c'était lié aux origines de celui-ci, mais bon vue le nombre d’ethnicité qu'il y avait ici, à Portalia, elle risquait sûrement pas la crise cardiaque.

Et ENFIN ! Enfin, la fameuse tata ! La fameuse tata Orc, qui est en fait sa cousine ! Voilà qui donne un regain d'attention à Tera, qui se force à se concentré pour le fin mot de toute histoire, et finalement, la tata cousine orc, bah elle est qu'à moitié, orc - Tera fronce des sourcils, d'imcompréhension - sans parler de ce qui vient après "Là elle a les yeux rouges parce que... Parce que avant, enfin, c'est compliqué. Papa l'a fait revenir" elle arque un sourcils, encore plus suspicieuse, que se soit pour le père - déjà pas franc du collier - que pour la tata cousine ! Revenir d’où ?! "Mais maintenant, elle aussi elle a changé. Sa peau est moins... euh... plus... euh... Enfin, elle a l'air vivante, quoi. Elle a du métal dans les veines maintenant, on dirait qu'elle est parcourue par des fils d'or." Tera fais de grands yeux ahuri, laissant entendre un très légitime solennel :

- Hein ?!

Alors non, Tera est pas aussi bête, que tous les gens veulent absolument le croire, ou lui faire croire, parce que entre : "Je sais pas si faut trop que je te parle de quelle magie il fait, parce que généralement les gens l'aiment pas trop" - y'en a pas des masses non plus... En plus de la tronche qu'il a sur le dessin - "Là elle a les yeux rouges parce que... Parce que avant, enfin, c'est compliqué. Papa l'a fait revenir" Les Orcs d'ici aussi ont les yeux rouges, mais... Personnes ne les fait revenir d'on ne sait pour ça, c'est, bah c'est eux quoi, comme elle, elle à les yeux bleus, sans compter "elle a l'air vivante, quoi" et "Elle a du métal dans les veines maintenant"...

- Fronçant les sourcils - Euh... Ton père, c'est un nécromancien, et ta tata cousine demi-orc... C'est une mort-vivante, une demi-orc zombie.

Et elle, elle poursuit toute fière, comme quoi ils sont vus comme des héros etc... Bon après c'est pas faux, "enfants de l'argile" c'est nulle comme nom. Aaaah et en plus elle est seulement à moitié elfe, ok d'accord. En même temps, est-ce que ça change vraiment quelques choses ? M'enfin bon, c'est, enfin, fini ! La Titanis se relève, et s'étire de son saoul, avant de reprendre avec la jeune demi-elfe :

- J'vais t'dire un truc, l'premier ici qui dit qu't'es une honte, juste parce que t'es moitié elfe, j'le casse en deux. Mais j'te préviens... j'te vois faire d'la nécro, j'te casse en deux aussi. Bien ou pas, on doit respecter les morts et leur repos, qui dit qu'ils veulent "revenir" ? M-moi, m-mon... Mon père - Ouh... Ouh là... - j'ador'rai, qu'mon père... Soit vivant - une larme perle le long de sa joue - m-mais... - Est-ce qu'il y avait réellement, un "mais" ? Oui - ça s'fait pas ! D-de, de, de pas, respecter l'repos des gens ! De... D's'en servir, pour quelconques cause ! L-la vie... On joue pas avec la vie, j'veux dire... Je... Si on meurt, c'est qu'y a une raison, on est pas des DIEUX !Pour décider, si un tel peu rester mort, ou si un tel peu revivre, ou... - Elle regarde Yvana dans les yeux, son visage humide - Imagine, j'nécro mon père. Je, j'retrouve mon père... Ce, ce s'rai juste, pour tous les gens qui peuvent pas ? En plus, tu l'as dis... Il reviennent, mais... Ils sont changer. Pas... Comme avant. C'est... Une illusion.

Et puis, elle s'en va en prenant ses affaires en main. Vers... En fait, elle ne savait pas, ellle s'arrêt au bord de l'eau, et... Elle pleure à chaude larme.

Après avoir fini son exposé, toute fière, j'écoute Tera. T'es pas très discrète Yva, évidemment qu'elle allait comprendre que papa est nécromancien.
Oui, bon... J'aurais juste bien aimé que quelqu'un se dise pas "beurk, dégueu, parler aux morts, ramener les morts, c'est une magie noire ça !", j'aurais juste aimé qu'on arrête de trouver ça terrible comme branche de la magie.
Mais il faut bien que je me rende à l'évidence : c'est quand même beaucoup plus délicat d'utiliser cette magie là que... le feu ou la glace, par exemple. Tout comme je pourrais crier sur tous les toits que parrain est une personne bien, si je raconte que c'est un démon qui a tué tous ses descendants, on va me dire que faut que je m'éloigne de lui. On ne peut pas toujours demander aux gens de tout comprendre, simplement parce qu'on vit pas tous la même chose.

Sauf qu'après avoir deviné ça, et après mon dernier monologue sur les Enfants de l'Argile, les choses dérapent. Et ça se passe pas du tout, pas du tout comme prévu.
D'abord, elle me dit que le premier qui se moque de moi parce que je suis "que" demie-elfe, elle va le casser en deux, et ça, j'avoue ça me fait plaisir. Je me serais presque trouvé une grande soeur !
Mais après... Après, elle commence à parler de la nécromancie, que c'est une magie qui n'est pas très correcte pour les défunts, et... Et elle dérive, elle parle de son père à elle.
Bravo, Yva, t'as fait pleurer la première personne que tu rencontres, bien joué.
Elle termine par une phrase qui me brise le cœur, tellement elle est pleine de sincérité.
[...]"Imagine, j'nécro mon père. Je, j'retrouve mon père... Ce, ce s'rai juste, pour tous les gens qui peuvent pas ? En plus, tu l'as dis... Il reviennent, mais... Ils sont changer. Pas... Comme avant. C'est... Une illusion."
Ensuite, elle part s'asseoir au bord de l'étang et se met à pleurer.
Gus fait une petite tête triste, il me lâche un "Mou.....". T'inquiète, Gus, je vais gérer. Je vais faire ce que je peux.

Je ramasse l'image et la range précieusement dans mon médaillon, que je referme, puis je viens m'asseoir près de Tera. Pas à deux centimètres, non plus, mais quand même pas très loin. J'attends un peu, juste pour montrer une présence. Je veux pas tout de suite lui lancer des banalités, ou lui raconter les tristes moments de ma vie, ou défendre mon père, ou raconter que justement, ma tata c'est plus une zombie, c'est pas du tout le moment. Elle a fait l'effort de m'écouter, je vais faire l'effort d'être là, au moins un peu là.
Après quelques secondes de silence, je me lance.
Tu as raison, c'est pas juste.
Je suis pas sûre, mais je crois que j'ai capté son attention.
C'est pas juste de ramener des gens, c'est pas juste de les empêcher de vivre leur repos. C'est pas juste non plus pour les autres qui peuvent pas le faire. J'aime très fort mon papa, mais tu as raison sur toute la ligne.
Je m'arrête deux secondes, puis je reprends.
T'es une personne bien. T'as des valeurs bien. Tu te bats, tu m'apprends des trucs alors que je suis pas forcément faite pour ça, mais t'es patiente, tu m'expliques les choses, et tu t'énerves jamais.
Te perds pas dans ce que tu veux dire, Yva, attention les circonvolutions.
Ce que je veux dire c'est que... C'est pas juste que ton père soit plus là. C'est pas juste qu'il y ait des gens qui puissent être ramenés et pas lui.
Je respire un coup.
Je voudrais pouvoir dire que je te comprends, mais la vérité, c'est que c'est pas possible. Et même si j'avais vécu un deuil comme le tien, je ne suis pas sûre que j'aurais pu te comprendre, parce qu'on vit tous cette chose là de façon différente.
Je fais des pauses pour trouver les mots, pour dire exactement ce que je veux dire. Gustave s'est assis sur mon épaule, il a l'air de valider ce que je dis.
Mais t'es là. Et rien que pour ça, je te trouve incroyable. Je te trouve fascinante, parce que tu as une force de caractère dingue. Tu te bats, tu as surmonté ça. Tu es là, et rien que ça, ça te prouve, et ça prouve à ton père, que tu es sa digne fille.
Je soupire, je balance doucement mes pieds au bord de l'eau.
Contrairement à mon papa à moi, moi je parle pas aux morts. Mais je sais, même si c'est peut-être un peu bateau à dire, mais j'en suis persuadée quand même, que ton père à toi, ou qu'il soit maintenant, il est fier de sa fille. Et je peux te dire ça même si je le connais pas.
Je plante mes yeux bleus dans ceux, identiques, de Tera.
Et moi, Tera, je te promets, sur tout ce que j'ai de plus cher au monde, sur Gaeon ou sur Portalia, que jamais, jamais de la vie, je toucherai à la nécromancie.
Je ponctue mon monologue par un petit sourire.



Après quelques minutes moroses, j'ajoute en rigolant :
Et puis... Si t'as encore faim, je peux le faire griller, ce Gatoruk que t'as tué à mains nues.

Pleurer, elle détestait ça pleurer, moins qu'avant, mais quand même. Même sa mère lui à déjà dis, que pleurer ce n'était pas se montré faible "c'est juste, un moyen comme autre, que l'coeur, il trouve, pour dire des choses, qu'on peut pas mettre des mots" qu'elle disait. Puis, elle était devant l'eau, est-ce qu'elle était vraiment honnête avec elle même : Oui, elle serait assez égoïste pour ramener ou faire ramener son père, mais est-ce que lui le voudrait ? Certains dirait, comment ne voudrait-il pas retrouver sa famille ? Pour tant, qui disait qu'il ne "vivait" pas une "meilleure vie" là ou il était ? Cette vie, après la mort - Oui, les Titanis le croayait, qu'il y en avait une - est-ce que ce ne serait l'arracher, à cette meilleure vie ? Pour leur propre bonheur personnel ? De quel droit ?...

Une voiex ce fit soudainement entendre "Tu as raison, c'est pas juste" comme pour la conforter, dans le fait que c'était égoïste, et immorale ? "C'est pas juste de ramener des gens, c'est pas juste de les empêcher de vivre leur repos. C'est pas juste non plus pour les autres qui peuvent pas le faire. J'aime très fort mon papa, mais tu as raison sur toute la ligne" la Titanis essuie son visage avec le revers de sa main, non ensanglanté, et regarde vers la demi-elf, qui s'est installer près d'elle, mais Tera ne dit rien, elle regarde de nouveau l'eau. Que dire "Ah, tu vois j'avais raison ?" non, non, c'était pas une histoire d'avir raison, ou tort.

Yvana de reprendre, pour sur le fait par rapport à Tera, le fait que son ne puisse pas être ramener par rapport à d'autres, ce n'était pas juste - ce qui ne lui apprenais pas grand chose de nouveau. Là ou disait vrai aussi par contre, c'est que l'on vivait pas tous les choses, pareilllement, et que de ce fait, elle ne pouvait pas comprendre ce que la jeune Titanis pouvait ressentir.

Puis pour rallier au début, de quand elle disait que Tera était une personne bien, elle reprends et la fin de sa phrase, fais se retourner la grande brune vers la petite blonde "Tu es là, et rien que ça, ça te prouve, et ça prouve à ton père, que tu es sa digne fille" et merde... Elle a encore envie de pleurer, une larme coulant de nouveau. Parce que ça, elle aurait voulu, que ce soit lui qui le lui dise... Qui lui dise, avec sa mère, qu'elle était sur le bon chemain, ou... Ou peut-être que s'il avait était encore là, elle n'aurait pas prit tous ce poids, tous le poids de cette héritage sur ses épaules. Elle n'aurait jamais causer de sueur froide à sa mère, elle serait peut-être plus une fille, comme sa mère le voudrait... Elle en voulait peut-être un peu aussi à son père de tous ça.

Et en plus, la demi-elf appuie de nouveau sur le fait que son père était sûrement fier, là ou il était... "Mais je sais, même si c'est peut-être un peu bateau à dire, mais j'en suis persuadée quand même, que ton père à toi, ou qu'il soit maintenant, il est fier de sa fille. Et je peux te dire ça même si je le connais pas." elle avait envie de se dire, que ce n'était que mots d'enfants, mais des mots d'enfants... Réconfortant. Réconfortant, et qui la firent légèrement sourire. Ce qui la fit encore plus sourire "je te promets, sur tout ce que j'ai de plus cher au monde, sur Gaeon ou sur Portalia, que jamais, jamais de la vie, je toucherai à la nécromancie" elles reste donc là, toutes les deux, dans un doux silence. Faut dire, que ça arrivait tellement rarement... Mais c'était appréciable, et bizarrement elle se dit qu'elle s'entendrait bien avec l'homme de bois Grisley, ce qui casserai un peu la monotonie de la solitude du pantin.

Le silence s'évapore bientôt avec "Et puis... Si t'as encore faim, je peux le faire griller, ce Gatoruk que t'as tué à mains nues" La Titanis la regarde en arquant un sourcils, un sourire aux lèvres. En pensant au pantin, elle hésite un instant, avec des mouvement peu sacader et puis... Bah, il y avait de l'eau là ! Elle se penche sur le coté et étreint la jeune demi-elf, avec son bras cramoisi, en lui disant à mi-voix :

- Merci, merci pour tout.

L'étreinte ne dure, que quelques secondes, et puis... Tera redevient Tera !

- Mais, le Gatoruk on va pas l'manger ici ! On va l'manger chez moi ! - Dit-elle avec un grand sourire - Comme ça, j'te présent'rai à ma mère et mes frères, mais d'abord j'dois t'am'ner dans la partie du centre, mais... Pour ça - sourire malicieux - il faut se décroûter avant - et elle pousse Yvana dans l'eau ! Et éclate de rire - ça rafraichit les idée ! - Et puis, elle se jette elle même à l'eau.

Après s'être "débarbouiller", de tous se sang, elle se rééquipe, et prends l'énorme appendice caudale du Gatoruk dans ses bras, et le tire, jusqu'à le biome des forêts accompagner de la jeune elf en lui parlant encore un peu d'elle même : qu'elle n'a pas toujours était aussi grande, et qu'elle même était au début très petite pour sa race, et avait essuyer des moqueries de la part des gens, même sa mère, mais que des le mots ou elle avait décider de s'entraîner, de se battre, elle recommencer à grandir de plus belle et que jusqu'à maintenant, ça ne s'arrêtait pas ! Jusqu'à ce qu'elles arrivent enfin, dans la fameuse forêt !

- Voilà c'est ça, le côté forêt du centre d'entraînement.

Je suis pas sûre, mais je crois que j'ai trouvé les mots qu'il fallait. D'habitude c'était maman qui gérait les gens, mais elle m'avait toujours dit que j'avais hérité ça d'elle. C'est vrai qu'à la Sylve, c'était souvent moi qui faisais tampon entre les deux caractères de feu de Eléandre et Joendel, mais ç'avait jamais été plus loin... Il aurait fallu que je rencontre des gens pour ça.
En tout cas, là j'avais la sensation de pas avoir été trop à côté de la plaque. Le silence qui s'était étiré après mon monologue avait été doux, à peine ponctué par le vent, le bruit du clapotis de l'eau. C'était un moment agréable. J'avais eu peur de le briser aussi, mais je m'étais dit que s'il s'était éternisé, la gêne aurait pu revenir. Alors, plutôt que ça, j'ai préféré relancer Tera sur un autre sujet... balayer sa tristesse, l'aider à penser à autre chose.

T'as raison, ça a dû marcher un peu...
Je me dis ça, parce que Tera me fait une étreinte. Une étreinte brève, virile, mais agréable. Elle me remercie, aussi. Je sais pas exactement pour quoi, elle me dit "pour tout", mais je suis pas sûre d'avoir fait grand chose aujourd'hui... Je me suis fait peur sur des petits monstres et j'ai pleuré, j'ai crié contre un bébé shrakbaka et je me suis pris ma propre flèche dans la jambe, j'ai regardé Tera se battre à mains nues. Je me suis émerveillée de ce que je voyais devant moi, qui est si différent de ce que je connais, et puis j'ai discuté, beaucoup. Est-ce que c'était pour ça qu'elle me remerciait ? J'ose pas trop lui demander, je veux pas gâcher ce moment là, parce que j'avoue, c'est vraiment un moment très agréable. Alors, je souris, je me laisse faire, et je suis contente de l'avoir rencontrée.
Tu vois que t'es sociable, petite tête.

Et puis l'ambiance change et... Je me retrouve dans l'eau ?! Tera m'a lancée dans l'eau après m'avoir dit qu'on mangerait le Gatoruk chez sa mère ? Au début je panique un peu, je cherche la surface, je reprends mon souffle comme une asthmatique, et puis j'éclate de rire en voyant la tête de Tera en train de se jeter à l'eau.
Gustave râle, il déteste l'eau, il s'est accroché de ses petites mains à ma tunique, je le rattrape, fais quelques brasses et le pose sur un petit rocher qui forme un promontoire au dessus de l'eau.
Avec Tera, on rigole bien.
J'ose l'éclabousser, on s'amuse dans l'eau, et j'en profite - elle a raison faut dire, je suis crade - pour me débarbouiller complètement. J'enlève les traces de sang séché, les croûtes à moitié formées un peu moches, je lave mes blessures. Je profite à 100% de ce moment, j'ai l'impression de redevenir une enfant. Yva, une elfe, à 19 ans, en tout cas sur Gaeon, c'est pas vraiment une adulte encore, t'es pas franchement "sortie" de l'enfance... Ou alors pas de l'adolescence.
J'ai l'impression, à regarder son visage, que Tera apprécie le moment aussi.

Puis, on sort de l'eau, Tera avec son Gatoruk dans les bras, et on discute en marchant jusqu'à - ennnnnfin je vais la voir !!! - la forêt. Tera me raconte des anecdotes d'enfance, j'ai l'impression que je me sens plus du tout gênée face à elle, je rigole facilement, je m'émerveille aussi, et je lui lâche régulièrement des "non, c'est sérieux ??" quand elle me dit qu'elle a été victime de moqueries, qu'elle était très petite, qu'elle continuait encore de grandir maintenant et depuis qu'elle s'était mise à se battre. Je réponds sur le même ton qu'elle, que moi je suis pas spécialement petite, plutôt dans la norme, mais que c'est mes oreilles qui sont pas assez pointues pour les elfes, que ça a même été une raison pour laquelle je me suis pris un râteau, et qu'elles s'était arrêtées de grandir plus tôt que pour les autres elfes, d'ailleurs Joendel avait essayé de me les percer un jour, et il avait juste réussi à me faire une mini-cicatrice parce qu'il a jamais su faire.
La discussion est agréable, j'ai l'impression de parler à une vieille amie, ou à ma tata, peut-être plutôt à ma tata d'ailleurs. Je me sens bien. Pour la première fois, je me dis que peut-être, l'arrivée à Portalia n'est pas une si mauvaise chose.
Gustave, par contre, boude toujours sur mon épaule, en dégoulinant d'eau. Régulièrement, il secoue son chapeau, et m'éclabousse le cou. Le mauvais caractère de Gustave me fait toujours sourire.

Et puis, ça y est : Tera me montre le côté forêt.
Je lève les yeux, Gustave escalade mon corps pour descendre et se précipiter vers les premiers arbres. Je crois que sa mauvaise humeur s'est volatilisée en un clin d'oeil.
J'observe la hauteur des arbres, équivalente aux miens, bien qu'un peu plus petits, et un peu moins touffus. Je me sens en transe, et je m'approche d'un arbre. Je pose ma main dessus et... ça fait tellement du bien...
Je ferme les yeux. J'essaie de sentir l'arbre, sentir la sève qui coule dedans. J'ai jamais été très douée pour ça, mais j'ai l'impression qu'ici, j'y arrive mieux. Alors, dès que je ressens un peu l'arbre, je cale ma respiration dessus. Comme une entente mutuelle, un moment hors du temps.
Je me retourne vers Tera, elle doit me prendre pour une tarée, mais je crois que je m'en fiche, et je lui fais un sourire énorme.
En fait, c'est à moi de te remercier. Merci pour... pour ça.
Je montre d'un geste du bras la forêt, elle comprend peut-être pas ce que je veux dire, mais je me sens à ma place. Je me sens... comme chez moi.
Alors, d'un mouvement souple, j'attrape la première branche à portée de l'arbre, et je grimpe. Je monte de branche en branche, avec une facilité que je me reconnais, et j'arrive rapidement en faut de l'arbre, entre les feuilles de la cime. Je vois le ciel, je vois le reste de la forêt, je me tourne et retourne comme une vraie girouette. Et puis, me vient une idée folle. Un truc que j'ai jamais fait de ma vie. J'ai envie de crier, comme si j'étais libre. De crier pour évacuer le trop-plein de bonheur que je ressens d'un coup, à être enfin dans un arbre après deux semaines isolée entre les murs de Portalia.
Alors, perdu pour perdu, de toutes façons Tera a vu plein de trucs stupides venant de moi aujourd'hui, je me mets à crier.
WOUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!
Une nuée d'oiseaux multicolores s'envolent à côté de moi, je ferme les yeux pour sentir le vent qu'ils propagent contre mes joues. Je sais pas trop ce qu'est allé faire Gustave, peut-être chercher s'il existe des Mougnis dans ce monde, mais je ne suis pas préoccupée. Gustave reviendra vers moi naturellement, il est pas en cage, je le retiens pas, mais on vit comme en symbiose, j'ai besoin de lui et lui de moi. Alors je profite du moment, je regarde la vie depuis le sommet de cet arbre, et je me dis que ce serait quand même tellement incroyable de pouvoir, comme maman, me transformer en oiseau pour m'envoler.

Je finis enfin par redescendre, je me retourne vers Tera - d'ailleurs Gustave sautille entre ses pieds, une toute petite fleur à la main - et j'ose enfin lui dire un truc constructif.
ça... ça c'est vraiment un truc que j'aime beaucoup. La forêt m'a manqué, je sais pas trop comment expliquer ça. C'est tout ce que j'ai toujours connu, en retrouver une... ça fait du bien.
Puis je pose mes yeux sur Gustave.
Je crois qu'il veut t'offrir sa fleur.
Mouuuuuuuuugni !

Il faudrait peut-être, que Tera fasse ce genre de "chose" d'activité, avec sa famille - Non ? - si c'était si plaisant avec une inconnue, qu'elle venait à paine de rencontré, pourquoi ça ne le serait pas avec... Jif ? Au lieu de rester fourré dans ses bouquins, Darek ? Oh Darek... IL faudrait au moins que se soit un jour, il ne se soit pas laisser submerger de travaille, ou qu'il n'est pas la gueule de bois, ou... Qu'il soit juste chez eux. Guédra, le voudra-t-elle ? Quitter la forge pour autre chose que de faire des emplettes pour soi les repas, soit les fournisseur de matériaux. Bon, c'était pas vraiment gagner, et puis d'ailleurs il faudrait trouver un endroit comme celui-ci à Portalia, car pas sûr qu'elle puisse les amener à cet étang en simple touriste. Titanis peut-être, mais des civils et, jusqu'au bout des griffes.

Le long du chemin, elles discutent donc entre fille - Ouais, Tera, discuter "entre fille" ! Wooooh ! - cela jusqu'à ce qu'elles arrivent au biome de la forêt ! Et là, et bien l'enthousiasme est au rendez-vous, voir même bien plus qu'elle ne s'y attendait, en voyant la jeune fille grimper à l'arbre à proximité ! D'ailleurs, si elle n'était pas encore vraiment sûr de cette "enthousiasme" avant de l'avoir au préalable remercier "En fait, c'est à moi de te remercier. Merci pour... pour ça", et bien le "WOUHOUUUUUUUUUUUUUUUUUU !!!" qu'elle avait entendu, venant de tout en haut l'avait convaincu, faisant rigoler la Titanis à gorge déployer !

Yvana fini alors par redescendre, et lui tint alors à peu près ce langage "ça... ça c'est vraiment un truc que j'aime beaucoup. La forêt m'a manqué, je sais pas trop comment expliquer ça. C'est tout ce que j'ai toujours connu, en retrouver une... ça fait du bien" pour lui répondre espièglement :

- Oh ! Tiens donc, t'aime la forêt la toi ? J'avais par r'marquer tu vois, 'reusement qu'tu m'le dis.

Et la jeune attire alors son attention sur quelques chose, dont elle avait alors... On ne lui avait jamais, offert de fleur, jusqu'à présent. Pourquoi faire après tout ? Et il a fallu, que se soit un tout petit champis d'un autre monde, qui vienne lui offrir, sa première fleur ? Il se tenait là, entre ses pieds gigantesque par rapport à celui-ci, des pies qui pourrait l'écrabouiller d'un coup sec et irrémédiable, sans même s'en apercevoir et... "Mouuuuuuuuugni !" oh c'est pas vrai, elle le regarde lui tendre sa petite fleur et... Elle de nouveau envie de pleurer. Alors ce coup-ci elle le fait pas, mais quand même. Elle ne savait pas vraiment comme le prendre et, d'ailleurs, vu comment il était content le machin il risquait pas de faire ses fameux spores ? Aucune idée.

La géante se baisse, un genoux à terre, en prenant doucement la petite fleur, des mains du tout petit être. Une créature des forêts, une créature d'un autre monde, qui est mignon - pour de vrais ! Pas comme ces saletés de gremlins, ou de lapin volant téléporteur ! - qui essaye pas de vous tuez, et qui en plus vous offre un cadeau - bon d'accord, elle pleure pas, mais elle a bien les yeux humides... Mais chut ! - toujours à genoux, elle regarde le petit bonhomme champis :

- Euh... M-merci. C'est, c'est, la première fois qu'on m'donne, une fleur.

Et puis, elle se relève, toute émue, un peu... Fiévreuse ? Pourquoi ? Ses yeux virent lentement au gris, elle fait tous juste un pas en arrière pour ne pas écraser le champis et... Elle s'effondre lourdement en arrière, inconsciente.

Tera s'est mise à rire en 'entendant crier du haut de mon arbre. Tant mieux, je préfère mille fois l'entendre rire que l'entendre pleurer, et je suis bien contente de ne pas y être pour rien, ça me met du baume au cœur.
Quand je descends enfin de mon arbre et que je lui dis que j'aime la forêt, c'est pareil : elle rigole en se fichant un peu de moi, et j'avoue, ça me fait un peu rire aussi. N'importe qui l'aurait deviné si vite, c'était un peu une évidence... Pas besoin de le dire, finalement. Parfois, ma vieille, se taire c'est bien aussi.

Quand Gustave lui tend sa fleur, et que je le lui fais remarquer, je suis pas très sûre de moi, mais je crois déceler une forme d'émotion dans ses yeux, qui me fait un peu rougir et sourire en même temps, alors je baisse un peu la tête et je remets en place mes cheveux derrière mes oreilles. Je me sens gênée, mais je sais même pas vraiment pourquoi, en réalité.
Tera s'adresse à Gustave : " Euh... M-merci. C'est, c'est, la première fois qu'on m'donne, une fleur."
Elle est vraiment émue en fait... je me sens comme en empathie avec ça. Comme si c'était à moi qu'on offrait une fleur pour la première fois. Bon, Gustave m'en a offert tellement que j'aurais pu en faire des guirlandes, mais de voir que personne n'avait jamais offert de fleur à Tera avant... je trouve ça un peu triste. Alors je suis contente que Gustave le fasse naturellement, ça a l'air de la bouleverser d'émotion.
Peut-être que moi aussi je pourrais lui offrir une fleur et... Non, mais Yva, tu t'écoutes ? A qui t'as déjà eu le courage d'offrir une fleur à part maman ? Même pas à tata ! Jamais de la vie tu oserais faire un truc pareil, redescends sur Gaeon... Sur Portalia, un peu.

Mais j'ai pas le temps de me sermonner plus que ça que je vois Tera tomber à la renverse.
En essayant de retenir la panique qui monte, je m'approche d'elle. Ses yeux sont fermés, elle à l'air endormie, mais ça me paraît bizarre. Je regarde Gustave, suspicieuse. Celui-ci hausse les épaules. Ses spores n'ont jamais endormi personne, mais l'enchaînement des évènements est trop bizarre, ça doit surement venir de lui... Peut-être... Peut-être que à cause de sa race ou de sa taille, les spores agissent différemment ? J'espère que c'est ça, parce que ça, je peux le soigner.
Tu lui as lancé tes spores ? Elle t'a touchée et ça t'a rendu heureux ?
Il secoue la tête de droite à gauche, visiblement agacé que je puisse le soupçonner.
Zougnignigni.
Si c'est pas ça... Si c'est pas ça... Alors... Qu'est-ce qu'il se passe ???

Je m'approche de Tera. Avec son armure, impossible de voir si elle respire ou non rien qu'avec le mouvement de sa poitrine. Je m'accroupis près d'elle.
Oh non... Me dis pas que je dois faire du bouche à bouche... Je sais pas faire ça... Et puis... Ce serait mon premier... Baiser ? Non, non, pas comme ça !
En tentant vainement de me calmer, j'opte plutôt pour la solution de rapprocher ma joue de sa bouche pour essayer de sentir sa respiration.
Mon pouls à moi tambourine tellement que j'arrive pas à me rendre compte de s'il y a quelque chose d'anormal.
Calme-toi, Yva, calme-toi. Respire, comme papa t'a appris.
Je réessaie de sentir sa respiration. Quelques secondes interminables d'angoisse passent et... ça y est, j'ai senti son souffle ! Presque imperceptible, mais je l'ai senti !
Bon. Alors déjà, tout va bien, elle est encore là.
Mon soulagement est tellement perceptible que je me mets à pleurer sans pouvoir retenir mes larmes.
Yvana, sois rationnelle. Réagis correctement.
Je fouille frénétiquement dans mon sac et sors mon unique fiole d'anti-charme de Gustave. Celui-ci râle, parce qu'il est sûr de lui : il est pas responsable de l'état de Tera.
On sait jamais ! Si ça se trouve t'as pas fait exprès, c'était pas volontaire.
Alors, j'entrouvre doucement les lèvres de Tera, et je lui fais boire ma potion.


Rien ne se passe.
Normalement, l'effet est instantané. Gustave me répète qu'il me l'avait dit, que j'ai qu'à l'écouter. Je commence à doucement sentir l'agacement monter et je lui demande de se taire un peu. Alors, il se remet à bouder et se cache dans mes cheveux.
Bon.
C'est donc pas les spores de Gustave. Mais Tera respire. Elle est là.
Peut-être qu'elle va se réveiller toute seule ?
Panique pas, panique pas, panique pas...
Je m’assois à côté de Tera. J'attends, quelques minutes, puis un peu plus, rien de nouveau. Alors, j'essaie des manipulations de secours que maman m'a apprises. J'essaie de caler la tête de Tera sous un petit coussin de feuilles pour qu'elle soit surélevée, j'essaie tant bien que mal de la mettre sur le côté - je ne me souviens pas bien des gestes, alors je n'y parviens pas très bien avec mes tous petits bras, mais au moins, elle est plus sur le dos complètement, donc elle risque plus de s'étouffer - et je lui mets ma mince cape sur les épaules... Le torse, au moins, ou en partie.

Et le temps passe.
Je n'ai pas la notion du temps, mais j'ai la sensation qu'il se passe un long moment. Si bien que Gustave finit par m'interpeller.
Mou, zoubiyoubi, toï toï.
Je regarde ma fiole vide, puis je regarde Gustave à nouveau.
T'as raison, petite tête. Je devrais refaire ma potion, tant que je suis coincée là.
Je ne m'éloigne pas trop, juste de quoi prendre des brindilles pour le feu sous mon mini-chaudron, des herbes médicinales et je m'assois à nouveau près de Tera, toujours inconsciente ou endormie, je n'aurais su dire.
J'allume péniblement un petit feu avec mes brindilles, et pose mes herbes dans le chaudron. Je commence à malaxer la pâte jusqu'à ce que l'eau sorte des feuilles et rende le tout un peu plus liquide. Alors, je me tourne vers Gustave.
Fais attention, s'il te plaît, me touche pas avec, sinon on est pas dans la m....
Il me fait un petit signe "OK !" de la main, saute depuis mon épaule jusqu'à ma main tendue. Je le tiens par le corps, et j'attends.
Il est pas assez heureux, il faut que je l'aide, alors je commence à lui chanter une petite chanson de ma composition. Maman m'a toujours dit que j'avais une voix assez douce, et généralement, ça fonctionne bien, Gustave aime m'entendre chanter. Effectivement, après quelques secondes, ça fonctionne, et Gustave secoue ses spores dans mon chaudron.
Je le remercie, contente de lui, il me sourit, et revient sur mon épaule. Je finalise la potion, je la remets dans la fiole.
Puis, je profite du reste des braises pour allumer un plus grand feu : trente minutes se sont écoulées au minimum pendant l'élaboration de la potion, et la nuit commence à tomber, si le froid arrive, je veux pas imaginer ce qu'il va se passer pour Tera...
Maman... Si tu m'entends... transmets ma prière à Arauchnée et Chronosia... Fais qu'on se fasse pas attaquer maintenant, je pourrai jamais nous défendre à moi toute seule...
Je frissonne : j'ai peur.
Tera, la première rencontre que je fais ici avec qui je m'entends déjà assez bien est dans un sale état. Je la vois commencer à trembloter dans son espèce de sommeil, mais je ne peux rien faire pour l'aider de plus. Je ne pourrai pas la porter. Je rapproche le feu d'elle tant bien que mal pour la réchauffer.
J'ai peur, car à tout moment, quelque chose peut surgir des fourrées et nous attaquer. Et moi, avec pour seules armes mon arc et un champignon, je ne suis pas sûre de faire le poids. Encore moins si un autre Gatoruk montre le bout de son nez.
J'ai peur, parce que je ne sais pas ce qui se passe. Je ne sais pas comment l'aider. Je ne suis pas sûre de pouvoir rentrer, et de toutes façons, rentrer seule est exclu.
J'ai peur.

Alors, pour ne plus avoir trop peur, et pour faire passer le temps, et en espérant réveiller Tera, alors que la nuit avance doucement, je me mets à chanter comme pour Gustave.
Je chante une chanson que maman m'a apprise et je détends mes muscles doucement grâce à ça.

Douce nuit d'hiver,
Blottie dans la Sylve,
Les étoiles et la neige,
Font une danse addictive.

Je n'ai pas peur du froid,
Maman veille sur le Monde.
Je n'ai pas peur du Monde,
Papa fait son effroi.

Douce nuit d'hiver,
Gaeon se libère.
Les petits elfes des bois
Grandiront comme des rois.

Je ne connais ni haine,
Ni désespoir, ni peine :
Tata, cette si belle reine
S'occupera de moi.

Douce nuit d'hiver,
Quand le soleil se lève,
Partie vers d'autres vents,
Près des fumées d’antan.

Et si les gens se moquent,
Si je n'ai plus l'envie,
Si la tristesse me croque,
Parrain sauvera ma vie.

Elle s'était effondrer, comme ça, d'un coup. Elle avait à peine eût le temps de s'en rendre compte. Autant elle s'était senti "fiévreuse" - ce qui ne lui était pourtant jamais arriver de sa vie... Ou presque - autant, elle avait si froid. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Elle était en train de mourir ?! Mais pourquoi ?! Elle entendait bien des choses, mais n'arrivait pas à discerner ce que c'était, c'était probablement la jeune elfe. Oh purée ! Comment elle devait paniquer... Et elle aussi du coup.

Cela semblait interminable ce n'était même pas comme quand elle avait battu la Wyverne, ou les deux Slivoïds, non c'était totalement différents ! En fait, elle ne souffrait pas. Elle avait juste froid, et ce de plus en plus. Cette impression de n'être plus rien, de ne plus être au commande de rien... Vouloir réagir, bouger, mais sans pouvoir le faire, comme... Paralyser ? Est-ce qu'elle était paralyser ? Comment ? Pourquoi ?! Est-ce que c'était la petite fleur ? Ou le CHAMPIS ! Non... Non, quand même pas, elle n'avait rien vu sortir de lui, à moins que les spores en question soit en fait invisible. Non, les spores du champis rende les amoureux, pas paralyser avait dit Yvana, mais alors c'était quoi ? C'était qui qui provoquer, cette... Pparalysie, cette fatigue ? Elle était morte de fatigue ?! Aux sens propres ?!!! Ou alors c'était juste un Papillomauv-souris mais genre taille... Taille, taille... Titanis.

Un moment, elle sent bien quelques chose couler dans son corps et ça a un goût étrange... Mais qu'est-ce qu'on était en train de lui faire ? C'était quoi ça ? Et au bout d'un moment, la Titanis se sont bouger ! Alors comment ? Dans quel sens ? Cacahuète ! Mais déjà ce qui était rassurant - Ou pas... Selon comment on voit les choses - c'est qu'elle sentait, ressentait les choses. Elle se réchauffe, mais genre léger. Pourtant, elle avait pas froid, et il faisait pas si froid que soi... Qu'est-ce qui pouvait bien lui arriver ? Et puis, là encore elle sent une petite source de chaleur, plutôt agréable, et bientôt de nouveau une plus grande chaleur ! Qu'est-ce qui pouvait bien se passer à proximité d'elle ? Toujours est-il qu'elle sentait, que "ça" reprenait, lentement, même si elle sent bien qu'au contraire elle commence aussi à frissonner et ça, c'est pas bon signe.

Pourtant, la encore la chaleur se refait plus présente, oui, elle le sent, ça repart lentement, très lentement et... Elle ouvre enfin les yeux, semblant se "réveiller" en plein milieu d'une chanson. Une chanson qu'elle ne connaît, mais la voix elle la reconnait : c'est Yvana ! Un instant de plus, et elle s'assit légèrement vaseuse, il y a bien un feu près d'elle, sûrement la jeune elfe qui l'a allumer, et surtout très utile pour gagner du temps sur l'arriver de potentiels monstres, se tenant éloigner à cause de celui-ci. La Titanis secoue la tête pour se réveiller un peu plus, et s'adresse à Yvana :

- J-j'sais pas, c'qui c'est passer, mais...  Mais, faut qu'on parte d'ici, maintenant.

Elle profite encore quelques secondes de la chaleur du feu, avant de se lever lentement, reprendre son attirails sur son dos, et tirer son Gatoruk vers... Ouh là. Elle regarde la bestiole, elle est toujours morte, et à pas changer, mais elle a l'impression étrange qu'il est plus lourd qu'au début. Bon, il fallait rentrée, elle tire son "butin" mais, elle peine quoi. Elle peine à le tiré, et elle insiste, elle insiste jusqu'à la porte du centre... Là, elle est de nouveau au bout de sa vie, mais qu'est-ce qui se passait ? Elle tombe à genoux à la porte, exténuer, mais pourquoi ? Elle avait déjà fais des journées pire ! Et de nouveau, elle s'effondre, inconsciente, alors qu'on vient leur prêter assistance.