Negoya Félindrix
Prêtre - Eglise
Bronze
0 Pts
- Date d'inscription :
- 12/02/2023
- Gils :
- 2975
- Disponibilité Rp :
- Disponible (un peu)
- Messages :
- 23
- Métier :
- Aucun
- Couleur d'Essence :
- Incolore
- Style d'Arme :
- Aucune
- Rang :
- Argent @
- Puissance d'Essence :
- 1500
descriptionMarabout et bout de ficelle, retour de l'être aimé~ [feat Kael]Lun 19 Fév - 21:54
more_horiz
« L’amour n’est pas un sentiment, c’est une force, une vertu. »
Elisabeth de Bagréef-Spéranski, Le livre d’une femme, 1857
Elisabeth de Bagréef-Spéranski, Le livre d’une femme, 1857
Et bien sachez que Madame Elisabeth de Bagréef-Spéranski n’a sûrement jamais connu l’Amour quand tu es loin de l’autre. C’est Sartres qui a dit qu’un seul être vous manque et tout est dépeuplé non? Pas du tout. C’est Lamartine. Mais c’est pareil. Negoya en avait presque oublié la douceur de ses bras, la chaleur de sa voix, la présence de sa peau… Ou alors la douceur de sa voix, la chaleur de sa peau et la douceur de… Non ça marche pas non plus. Mais arrêtons les divagations narratives.
Ce jour-là il faisait particulièrement beau. Chaud. Un temps parfait pour un pique-nique. Et si Aekora chantait et dansait le beau temps, dans un manoir, une hybride se réveillait parmi des dizaines de livres. Se réveiller est un mauvais terme. Elle sursauta et se redressa comme un soldat qui se fait attaquer. Et dès la première respiration, elle sentit ses yeux devenir humides. Sa lèvre se mordit, ses poings se serrèrent. Les larmes coulèrent malgré elle, d’une douleur devenue habituelle. La solitude. Son lien fragile, parfois trop silencieux à son goût. Parce que dès qu’elle regardait autour d’elle, son Kael n’était plus là. Et elle avait tenté. De croire qu’il était en mission, de se conditionner pour ne pas tant souffrir. Mais rien n’y a fait. Il n’était pas là. Il n’était plus là.
Il avait disparu. Ses souvenirs étaient flous et pourtant parfaitement clairs. Elle sait ce qu’elle a vu, ce qu’il a fait. Elle se doute assez bien de pourquoi il l’a fait. Mais elle lui en voulait. De l’avoir laissé seule. De ne pas l’avoir écouté. De ne pas lui avoir laissé le temps de… De quelque chose. L’hybride serra les poings, essuya ses larmes et se releva. Elle marcha sur un tapis de lit pour marcher, espérant oublier. S’occuper l’esprit avec n’importe quoi pour ne pas que le manque revienne. Parce que sa magie allait vers son amant. Sa magie, son esprit, son corps… Tout son être lui hurlait, chaque seconde qui passait, qu’elle devait le rejoindre.
C’est bien pour ça qu’elle dormait dans la bibliothèque du Manoir. Parce que n’importe où ailleurs, Kael manquait. Dans la grande salle, dans leur bureau. Dans leur chambre. Elle abreuvait son esprit de milles informations pour ne pas faire face à cette nouvelle réalité sans elle. Ce jour-là elle se fit un sandwich simple avec une tranche de lard et quelques baies pimentées. Elle croqua dedans, mâcha. Et son monde blanchit. Il lui sembla que le sol s’était dérobé. Elle chuta, étonnamment de pas bien haut. Assez pour qu’elle tombe, pas assez pour lui faire vraiment mal.
Des cris. Des odeurs… Sucrées. Iodées? C’était… du pain. Et des chants… Le soleil tape. Il fait chaud. Sa main vient protéger son visage sans qu’elle ne réalise, comprenne grand chose. Son cœur bat à tout rompre. Ses jambes tremblent, ses mains sont crispées, l’une sur le t-shirt qu’elle porte, l’autre sur son inséparable besace. Sa tête tourne. Elle ne peut pas se relever. Son corps l’en empêche… Elle baisse son regard et observe le pain et le lard au sol, devant elle. Sa vision est flou, ses oreilles s’abaissent.
Imaginez que vous soyez dans votre chambre, silencieuse, seul avec vous-même et que, la seconde d’après, vous vous retrouviez en pleine boîte de nuit, blindée.
- Qu’est-ce que…?
Negoya expérimente ce brusque change et apprécie très peu. Elle se replie sur elle-même, serre contre elle son sac. Un bruit. Un pas. On s’approche d’elle. La jeune femme sent son corps se tendre. Ses iris s’affinent et son sang félin semble prendre la relève. Elle se redresse et saute, s’éloigne. Son regard vient se planter dans celui de l’adversaire. Negoya tâte son dos, claque de la langue. Son bâton est dans la bibliothèque ! Elle ne bouge pas, cherche un coin éloigné de tout. L’adversaire s’arrête et la dévisage. Il repense à son chat quand il l’avait trouvé avec son père. Alors, comme cette fois-là, il recule.
Il ne faut pas acculer un animal blessé ou dangereux.
Il tente de lui parler mais la belle ne l’écoute pas. Son regard fourmille tout autour de lui. Un cercle. Des gens. Beaucoup d’inconnus. Des odeurs qu’elle connaissait pas. Où était le manoir? Et la Guilde? Et ses membres? Où était-elle? Que lui voulait-on? Déjà son passé revient et les images se succèdent. Ne pas être attrapée. Ne pas le laisser s’approcher. Elle comprendrait plus tard. D’abord, elle doit s’enfuir.
Un plan simple pourtant. Simple oui… Quand on n’est pas dans une capitale, évidemment.
000Mots
Lun 19 Fév - 21:54