Illusion perdue. Psyché déformée. Déchirement intérieur. Mélange de palette, le pinceau trempe dans l’aquarelle. Dessine la vie. Donne lui une forme, impose lui un genre, fais lui connaître des peurs. Inverse la vapeur. Prend la clef. Renverse le jeu de dupe, miroir brisé qui continue de refléter. Tourne-la. Entrer dans sa tête, s’obliger à y rester ; Et comme un voleur, repartir sans laisser de marques. Sans sacrifice ni artifice. Pénètre son sacro saint. Faire de son cœur le tiens. Tout est mélangé. Les pensées et les mots ne tardent pas à s’envoler.


Dimension cachée, regret amer que l’on n’arrive pas à oublier. Et là, devant moi, une princesse de la tour d'horreur, son parapluie toujours à la main, qui me sourit. Dans le maelstrom d’émotions et d’images qui se superpose tel des couches d’une toile, d’un jeu de dupe ; Même ce que je pense est déformé, amplifié, répétée. La mort. Le mot se perd dans la toile, se répète à l’infini sur les murs noir, dans un typographie stylisée, grandit, grossit … Explose.

J’ai l’impression de vivre un trip sous hallucinogène. Tout ça serait-il le fruit de mon imagination, ou bien est-ce réel ?

- Hey ! Hey hey ey eye y ... Fait ma voix comme s'il était loin et qu'elle se répercutait entre les toiles d'une illusion. Concentré de volonté propre à s’approprier l’homme en face de toi est sans doute un damné, une créature du diable, il est là, il approche il est tout près... Ne t’approche pas plus de lui !

Explosion de colère, implosion de silence, calme plat, l’eau d’un lac aurait plus de vague qu’en ce moment troublé, esprit cartésiens entré dans la matrice.

Recalcule des possibles. Irréductible catastrophe, une autre est là. La dame aux cheveux longs et à la peau tantôt grise, tantôt blanche. Rien n’est jamais réellement dichotomique. Contact bientôt établie, relation en fusion. Trois.... dit elle, la voix qui susurre à mon oreille ... Deux .... Une main se pose sur mon visage, je le sens, des petits picotements ... Les sens me reviennent peu à peu, les voix se taisent ... Un ... Décharge d’énergie, tout mon corps choqué, toute mon âme qui tremble jusque dans le moindre recoin de sa substance ...

La nécromancienne. Oui, je me souviens, on se battait contre la nécromancienne ... Je me relève d'un bond d'un seul, comme asphyxié, je reprends une grande respiration, des larmes perlent sur mes joues, c'est comme une renaissance. C'en est une. Mes yeux s'habitue à l'obscurité ... Ma propre monstruosité me saute au visage, avec cette peau violacée comme si je n'était qu'un grand hématome. J'ai mal. Vague à l'âme, douleur au ventre et la tête comme en fusion, je suis porté à blanc, bouillonnant je regarde autours de moi.

La nécromancienne est là. Dans un coin de la pièce. Elle lit un livre ... Elle, elle s'en fiche enfaite. Je sens qu'elle m'a ramené dans un but précis, je sais que ramener un mort depuis l'autre monde, est coûteux en énergie et autres ressources. Je tente de me relever, et d'avancer vers elle d'un pas décidé... J'allais pour lui tordre le .... Je m'écroule à moitié par terre. Comme un nouveau né, je ne sais même plus marcher.

- Alors, c'est tout ce que tu sais faire, Jafàr le sanguinaire, champion de la reine, le chasseur de monstres ? Tu sais, il te faudra bien une semaine pour te remettre de ce voyage ... Alors assied toi, et profite du séjour dans mon antre. Ce sera le seul endroit ou l'on t'acceptera totalement ... Sa main sur ma joue est froide comme la faucheuse. Bienvenue dans le monde, mon éternel damné, ça, c'est ta punition pour avoir faillis m'éliminer .... Et ça, elle claque des doigts et mon regard faucha avec horreur le paysage, tombant sur le corps de mes amis tous difformes mais immobiles, comme des statues horrifiques a jamais pétrifiées, a jamais perdues ...

- Qu'est-ce que tu leur a fait, maudite sorcière ! Je lance cette pique et elle ne pare même pas, son sourire satisfait et suffisant me répond et ses mots me blessent comme des lames aiguisées ... La même chose qu'à toi, sauf qu'apparemment, tu es le seul a avoir supporté l'opération....Je comptais tous vous punir sous cette forme, mais leurs âmes n'ont pas résistes ... Heureusement que tu es là, Jafar.... Heureusement.

Pas besoin de dormir. Pas possible de manger, et l'eau non plus ne passe pas. Mon estomac se révulse, et je vomis tout ce que je mange. Alors je commence à avoir des idées folles. Je goute le sang humain quelques temps plus tard, et je comprends tout. Tout depuis le départ, elle a fait de moi  un autre, un monstre assoiffé d'hémoglobine, de chaires et d'os. J'aurais préféré ne jamais me réveiller. J'aurais préféré rester mort, plutôt que cette créature impie. Parfaitement isolé, les seules personnes de mon entourage ayant plus de chance que je les boulotte plus qu'autre chose. Bordel de vie de chien ! Il me fallait trouver des gens comme moi, des créatures soit ignobles, soit dangereuse... Ou est-ce que je pourrais trouver des gens aussi bizarre qu'un mort vivant ?

Un jour venu et pas lointain, durant me pérégrination, je sens  une force invisible qui me pousse en avant ... tout droit vers la porte qui se découpe dans un mur, avec de la lumière....Étrange dans mon monde d'origine, c'était soit le caniar en plein soleil, soit l’humidité des caves dans lesquelles se planquent la cours et les villes de planète ocre.

Alors je passe la porte, et là ... Pouf.
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