Oralee était une enfant de la guilde.

Sa mère était une aventurière elfe dont la beauté coupée le souffle à bien des individus. Son père était un humain, gestionnaire administratif de la guilde. Tous les deux s’aimaient et s’adoraient, meilleurs amis, amants, amours. Oralee était bien trop jeune pour comprendre comment une flamme avait pu naitre entre ces deux individus que tout opposait, mais les faits étaient là : ils avaient été mariés de longues années et Oralee était née de cette union. Un sacré petit bout qui déjà bébé ne se laissait guère marcher sur les pieds. Une petite patate, aux cheveux courts et aux dents manquantes – doux souvenirs d’une rencontre fracassante avec une porte – que certains pensaient être un petit diable. Elle était « Lee ». Les nouveaux arrivants peinaient à comprendre que l’espèce de petite chose bruyante qui se chamaillait avec les adultes et qui grimpait sur la table pour, je cite, « asseoir sa domination sur les adultes », était Oralee, la fille chérie de deux membres de la guilde.

Mais il existait une personne capable de calmer net l’enfant : le sergent Rex. Un sacré bonhomme que ce monsieur. Oralee se stoppait net dans tout mouvement dès que sa voix bourrue prononçait son nom : têtue mais pas suicidaire. Cela faisait rire les adultes. Parfois, elle riait avec eux. Le sergent Rex adopta deux enfants, un garçon et une fille, mais c’est l’arrivée de sa fille qui bouleversa la vie de la demi-elfe. Une fille adoptive, une lapine aux oreilles duveteuses et au grand regard innocent … Elle était adorable. Elle avait besoin d’une amie, d’une grande sœur, alors Oralee s’imposa presque dans sa vie, veillant sur ce petit bout, la cajolant et l’entrainant dans ses grandes aventures, lui rappelant que la vie était aussi les jeux, les rires, les joies. Peut-être que c’était ce dont elle avait besoin : une amie pour la canaliser, pour concentrer son énergie sur quelque chose de moins destructeurs ? Oralee apprit d’Harmonie et elle espérait qu’elle apportait quelque chose aussi à la lapine.

Harmonie évoluait, apprenait. Et Oralee vers ses onze ans avait l’impression de régresser : était-ce normal que le monde entier semblait être un brouhaha incessant, tonitruant ? Etait-ce normal que tout semblait lui donner le tournis, lui faisant perdre l’équilibre, l’empêchant de fonctionner correctement ? Sa mère et son père remarquèrent le changement de leur fille, bien évidemment. Ils l’emmenèrent voir plusieurs soigneurs mais on ne peut soigner l’invisible. Elle trouva sa salvation un soir d’orage, violent, tonitruant, puissant, vrombissant … Oralee s’était réveillée au milieu de la nuit dans un cri, tombant de son lit et peinant à aller se cacher sous son bureau, ses oreilles et son cerveau hurlant, ses sens se brouillant … Et puis, soudainement, l’apaisement. Sa mère était là, magnifique, le regard tendre, couvrant une oreille de sa fille, l’autre reposant contre sa poitrine, près de son cœur.

Le rythme doux, constant, stable d’un cœur battant. La chaleur d’un corps. L’atténuation du bruit.

C’était ça, la paix. A partir de ce jour, Oralee porta des caches oreilles et allait parfois écouter le cœur de ses parents. La preuve de leur amour. De leur vie.

Jusqu’à ce qu’une mission lui arrache sa mère. Elle n’eut même pas le droit de voir le corps de cette dernière avant son enterrement. On lui avait arraché une partie d’elle-même … Et était-ce risible qu’elle se rende compte à cet instant qu’elle n’avait jamais cherché à s’accrocher à ses racines elfes ? Que c’était là le cadeau de sa mère mais qu’elle n’avait jamais pris soin de le nourrir ? Cette mère qui lui chantonnait des airs emplis d’amour, de folklore, de mythe et de légende … Elle pleura. Enormément.

Pas en public.

La suite de ces années fut une course effrénée vers sa culture, vers les connaissances, sans grand succès. Dans la même période, l’enfant vit un feu d’artifice pour la première fois : cadeau de ces étrangers. C’était beau. C’était étincelant … Elle se décida donc de se lancer dans l’apprentissage de la fabrication de ces dernières, apprenant des maitres artisans tout en aidant à la guilde. Vers ses dix-huit ans, elle comprit que les bombes et les feux d’artifices possédaient la même base et qu’elle était douée, véritablement douée dans leurs confections. Et de fil en aiguille, en apprenant, en s’intéressant, elle devint maitresse artificière et machiniste. Travaillant à la création d’explosion resplendissante et à l’entretien de divers mécanismes.

Aujourd’hui, Oralee est maitresse artificière et mécanicienne, usant de son esprit pour se sortir des situations, de pièges et de bombes mais aussi d’armes à feu. Elle apparait comme un soutien pour la Guilde, pour sa famille bien qu’elle souhaite traverser ses murs pour exploser des contrés encore jamais explorées … Tout en sachant ça impossible, elle se demande si les habitants de Portalia verrait ses feux d’artifices de si loin ?

✺ La demoiselle collectionne les romans à l’eau de roses. C’est une collection ridiculement importante qu’elle cache soigneusement sous son lit et dont seuls ses proches amis ont connaissances. Si on lui en parle en public, elle niera prestement son existence.

✺ Oralee est une piètre cuisinière. Elle a déjà été responsable de quelques incidents domestiques. C’était des accidents, comment pouvait-elle savoir qu’il fallait surveiller la poele ? Comment ça c’est du basique ?

✺ Elle a une fascination particulièrement intense pour les Pieds Lourds : elle est capable de s’extasier et de vous en parler pendant des heures, encore et encore, vous parlant de leur beauté et de leur mécanisme complexe jusqu’au lever du soleil.

✺ Tout est prétexte à célébration ! Elle adore réunir ses proches et s’amuser avec eux toute la soirée jusqu’à tard le soir ou tôt le matin.

✺ Oralee possède le record du nombre de verre bu à la guilde. Etrangement.

✺ La demi-elle possède un hamster – ou bien est-ce une souris ? – qui s’appelle Grissou et qu’elle peut potentiellement emmenée partout en ville.

✺ En tant qu’artificière, ses bombes de combat ont tendance à créer de jolies explosions pour le plus grand plaisir des yeux.

✺ Ayant des doses non négligeables de poudres à explosifs régulièrement sur elle, Oralee se tient éloigné du feu et de ses manipulateurs en général. Avec sa chance, elle exploserait.

Salut, moi c'est Merryta, 29 ans, prête à conquérir le monde. J'ai qu'une chose à dire ... Tout est la faute de Loïc/Ignis. Everything.