Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27970
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Il pouvait penser à sa haine. C’était une bonne chose, en vérité : il restait concentré grâce à elle, il mijotait et cuisait et prenait sa saveur, et se rappelait pour longtemps de ce que cette cité maudite réclamait de lui. Il pouvait y penser, et la contempler, et la regarder avec la passion des sages qui tentaient de deviner dans le mouvement des brins d’herbe et dans l’alignement des colonnes des fourmis l’ordre du monde. Il le pouvait, c’était facile, et il le faisait en vérité très souvent, avec des facilités impudiques et mal maîtrisées. Il se rappelait de Portalia, d’abord. D’un monde horrible, qui avait remplacé la terre mille fois glorieuse de sa naissance par la fange amorphe d’un endroit vide de sens. De ses habitants, ensuite. A peine mieux que des bêtes, incapables de se comprendre, incapables de se dominer, beuglant et vagissant et braillant seulement pour préserver leur pré carré. Mais quel braiement ! Quel déploiement d’énergie. Sa mâchoire se tendit, la peau de ses joues semblant s’effondrer pour former deux creux symétriques laissant entrevoir l’arrête de son crâne. Il souffla doucement. Il pouvait faire cela. C’était facile. C’était une bonne chose. Mais ce n’était pas ce qu’il devait faire maintenant, pas aujourd’hui, pas comme cela ; il devait s’approcher de l’antre putride avec un esprit aussi distant que possible, avec l’œil céleste du rapace affamé ; il fallait comprendre, et prendre, et apprendre, et repartir sans salissure. Tout cela était difficile.
Il y parviendrait.
Il n’avait pas réellement le choix.
Il n’avait jamais réellement le choix : il faisait ce qu’il devait.
Retenant un énième grognement frustré, il calma tant bien que mal le roulement de son ventre et la chaleur de ses poumons. Sa main se serra autour de son arme, et sous son heaume sa langue claqua, frappant l’arrière de ses dents. Devant lui s’étendait paresseusement la masure que la personne qui motivait sa plongée dans les quartiers nord appelait sa boutique. Il ne commenta pas sur l’état du bâtiment. Même les plus belles pièces d’urbanisme étaient ici dépourvues de vision artistique. Ces gens ignoraient le beau, comme ils ignoraient tant de choses. Il suffisait pour s’en convaincre de constater l’absence d’efforts fournis pour embellir leur existence, ou le plan chaotique et forcené de leurs rues claustrophobes. Tout ici n’était qu’anarchie et entassement, des gens aux bâtiments en passant même par leurs organisations et leurs factions. Rien n’était fait de manière raisonnée, simplement parce que la raison gardait stérile les esprits des naufragés de ce navire immobile. Il poussa la porte, doucement, prenant garde à ce que le métal qui recouvrait ses mains ne heurte pas trop violemment le seuil branlant, et il s’immisça dans l’espace réduit. L’endroit avait été conçu pour les gnomes typiques de ces lieux. Hypanatoi était trop large, ou trop grand, ou les deux, comme souvent, et il dut consentir à plier légèrement l’échiner et se tourner de profil pour passer. Finalement, il put de nouveau se déployer, une fois venu à l’intérieur de cet endroit. Son œil intérieur passa rapidement en revue la pièce. Rien de particulièrement intéressant. Ce qui se vendait n’était de toute façon pas réellement matériel. La créature portalienne qui possédait cette tanière était une pie : le brillant des promesses l’excitait plus sûrement qu’une esclave fraiche un laniste.
Divins, il sentait déjà des envies de meurtre faire trembler ses doigts. Finissant de s’introduire dans l’endroit, il se racla discrètement la gorge, avant de donner de la voix, celle-ci s’extirpant péniblement hors de lui :
« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, laissa-t-il claquer. Hypanatoi suffira. Je viens parler à Arya, et chercher auprès d’elle certains renseignements. Qu’elle coopère, et sa récompense sera grande. »
L’introduction était faite, la formulation rituelle était prononcée. Il n’était pas utile de parler de l’alternative à l’acquiescement. Il lui fallait attendre, maintenant. La jeune femme avait sans le moindre doute des informations à lui communiquer. Son nom, après tout, apparaissait parfois dans les rapports de ses adversaires, quand ses mains épaisses faisaient monter de leurs lèvres des cantiques de confessions. Et cela lui suffisait. Il doutait en vérité qu’elle soit directement impliquée, encore que cette théorie ne soit pas entièrement déraisonnable. Cela, de tout façon, ne revêtait pas la moindre importance. Il avait à obtenir d’elle quelque chose, et elle allait le lui donner. Le reste n’était qu’habillage, tergiversation, et vanité, trois travers que le paragoï pouvait sincèrement prétendre éviter.
Il y parviendrait.
Il n’avait pas réellement le choix.
Il n’avait jamais réellement le choix : il faisait ce qu’il devait.
Retenant un énième grognement frustré, il calma tant bien que mal le roulement de son ventre et la chaleur de ses poumons. Sa main se serra autour de son arme, et sous son heaume sa langue claqua, frappant l’arrière de ses dents. Devant lui s’étendait paresseusement la masure que la personne qui motivait sa plongée dans les quartiers nord appelait sa boutique. Il ne commenta pas sur l’état du bâtiment. Même les plus belles pièces d’urbanisme étaient ici dépourvues de vision artistique. Ces gens ignoraient le beau, comme ils ignoraient tant de choses. Il suffisait pour s’en convaincre de constater l’absence d’efforts fournis pour embellir leur existence, ou le plan chaotique et forcené de leurs rues claustrophobes. Tout ici n’était qu’anarchie et entassement, des gens aux bâtiments en passant même par leurs organisations et leurs factions. Rien n’était fait de manière raisonnée, simplement parce que la raison gardait stérile les esprits des naufragés de ce navire immobile. Il poussa la porte, doucement, prenant garde à ce que le métal qui recouvrait ses mains ne heurte pas trop violemment le seuil branlant, et il s’immisça dans l’espace réduit. L’endroit avait été conçu pour les gnomes typiques de ces lieux. Hypanatoi était trop large, ou trop grand, ou les deux, comme souvent, et il dut consentir à plier légèrement l’échiner et se tourner de profil pour passer. Finalement, il put de nouveau se déployer, une fois venu à l’intérieur de cet endroit. Son œil intérieur passa rapidement en revue la pièce. Rien de particulièrement intéressant. Ce qui se vendait n’était de toute façon pas réellement matériel. La créature portalienne qui possédait cette tanière était une pie : le brillant des promesses l’excitait plus sûrement qu’une esclave fraiche un laniste.
Divins, il sentait déjà des envies de meurtre faire trembler ses doigts. Finissant de s’introduire dans l’endroit, il se racla discrètement la gorge, avant de donner de la voix, celle-ci s’extirpant péniblement hors de lui :
« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, laissa-t-il claquer. Hypanatoi suffira. Je viens parler à Arya, et chercher auprès d’elle certains renseignements. Qu’elle coopère, et sa récompense sera grande. »
L’introduction était faite, la formulation rituelle était prononcée. Il n’était pas utile de parler de l’alternative à l’acquiescement. Il lui fallait attendre, maintenant. La jeune femme avait sans le moindre doute des informations à lui communiquer. Son nom, après tout, apparaissait parfois dans les rapports de ses adversaires, quand ses mains épaisses faisaient monter de leurs lèvres des cantiques de confessions. Et cela lui suffisait. Il doutait en vérité qu’elle soit directement impliquée, encore que cette théorie ne soit pas entièrement déraisonnable. Cela, de tout façon, ne revêtait pas la moindre importance. Il avait à obtenir d’elle quelque chose, et elle allait le lui donner. Le reste n’était qu’habillage, tergiversation, et vanité, trois travers que le paragoï pouvait sincèrement prétendre éviter.
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Jeu 20 Juil - 11:24