Imaginez un monde sous l’eau, pas qu’un simple océan non. Un monde entier qui ne connait pas la terre ferme. Ce monde c’est celui de Triteria, un vaste bleu en parfait harmonie au premier abord, mais tout cela n’est que la surface et l’on ne peut y percevoir que les dernières bulles de plus grands remous. Car la paix ne peut être obtenue que par la guerre et que la paix n’est rien d’autre que la préface d’une autre guerre, même dans les profondeurs des abysses éternels.
À l’aube d’une de ses dites guerres, est venu au monde un prince abyssal du nom de Kurasame. Ce petit homme-poisson avait l’ascendance requin de son peuple et plus précisément celle du grand blanc comme ses parents. Lors de ses cinq ans, durant son rituel d’avenance ce prince reçu une bénédiction rare et prisée par tout le peuple abyssal, celle de Sekolah, le dieu requin, dieu de la force, de la chasse et de l’autorité. À partir de ce moment, les abyssaux savaient qu’ils seraient en sécurité à l’avenir et que le prince Kura ferait un jour un roi qui entrera dans la légende.
Malheureusement pour le peuple, ce n’est qu’un an à peine plus tard que La Tranchée fit son attaque, le prince n’ayant que très peu d’entrainement de combat encore ne put sauver personne alors que le peuple piranha arrachait gorge du cou des siens, chair des os de ses semblables. Dans cette tuerie surprise, le jeune abyssal eut le malheur de voir ses parents être assassinés violement par la générale de l’armée opposée.

~ ~ ~ ~ ~ Quelques années plus tard ~ ~ ~ ~ ~

Je m’appelais Kurasame et j’étais autrefois un prince jeune et naïf. Ça je n’ai plus le droit d’en parler, pas par interdiction formelle mais plutôt par choix personnel, cela me ferait étrange que de continuer à m’attacher à un passé aussi ridiculement lointain. La guerre, ça n’a rien de personnel et bien que mes parents me manquent, la nation de La Tranchée m’a recueilli avec compassion et de toute façon… mon ancien peuple a disparu depuis longtemps.

C’est Mizore qui m’avait sauvé du champ de bataille, après avoir tué mes parents, elle m’avait aussitôt pris sous son aile et m’avait entrainé, c’est une super instructrice, la formule militaire a eu de gros effets positifs sur ma posture, mon endurance et ma force. Avant que vous m’arriviez avec votre outrance systématique, sachez qu’elle avait aussi fait beaucoup pour moi, elle avait même convaincu l’empereur elle-même de me laisser en vie et m’avait adopté pour me garder sous son corail, elle m’avait nourri, m’avait instruit et m’avait fait devenir quelqu’un. Sans elle je n’aurais pas survécu cette situation et aujourd’hui, je lui ai pardonné le passé.

J’avais rapidement compris qu’il n’y avait pas vraiment de différences entre nos deux nations, nous mangions la même nourriture, parlions la même langue, pratiquions la même religion à quelques différences près et nous avions une apparence similaire malgré le règne de l’ascendance piranha.
Mizore avait rapidement compris mon talent inné pour le combat et après avoir tiré plusieurs faveurs au sein de la garde impériale, m’avait fait joindre leurs rangs. Comme tous les membres de la garde impériale j’avais eu droit à ma monture, un poisson géant que j’avais nommé Rouge lui et moi on était inséparables. Ensemble on fait une sacrée équipe. Si bien que ça n’avait pas pris trop longtemps avant que je ne devienne le plus jeune capitaine depuis plus de trois siècles, c’était ainsi que j’ai trouvé réellement ma place dans l’empire, en gagnant le respect de mes pairs par mes exploits de force.

Ma montée en puissance m’avait attiré des regards soucieux de l’empereur et de la noblesse, tous soupiraient entre leurs dents que j’étais un traître et que j’allais me servir de mon entrainement pour tuer le plus de gens possible et prendre le contrôle de l’empire ou m’enfuir. Cette peur grandit et un jour, comme sorti de nulle part, mes confrères de la garde s’étaient retournés contre moi. C’était le point de rupture…

J’avais jusque-là toléré d’avoir vu ma famille se faire massacrer, j’avais même fini par oublier mon peuple mort pour la folie de la guerre. J’ai fermé les yeux sur les ignorants qui n’arrivaient pas à m’accepter… Mais que mes propres frères d’armes acceptent de m’arrêter, je ne pus point le concevoir raisonnablement. Alors j’ai combattu.
Dans le torrent d’ichor se mêlant au bleu des eaux, j’ai entendu une voix dans ma tête qui me guidait en me transmettant des instincts primaux en un seul mot guttural : DÉVORE
Ma vision est alors devenue carmine et je me souviens seulement d’être entrée dans une rage irrépressible. Lorsque je suis revenu à moi, je me tenais seul au milieu de nulle part, flottant entre les cadavres des autres gardes. La voix, était-ce celle de Sekolah ? Avant que je puisse y répondre, une autre voix, différente s’adressa à moi, m’invitant à combattre les dieux du chaos. Une lumière distante apparue et s’approcha de moi à grande vitesse.

Je ne voulais pas me lancer dans une guerre, j’en avais assez de la guerre, au diable les rois du chaos, au diable l’ordre, je me mis à nager à toute vitesse pour fuir la lumière mais elle continua de s’approcher. En tournant la tête pour la voir, je remarquai que c’était la gueule béante du divin Sekolah, il venait me dévorer vers un nouveau monde, il m’avait béni pour la guerre… Je refusais ce narratif. Je ferais ma propre destinée.

En arrivant à Portal, Kura s'est fait recruter par la guilde malgré lui et il a été affecté au bataillon d'exploration dans l'unité martitime. Il le fait encore mais ce que personne ne sait c'est qu'il travaille derrière les rideaux pour la guilde noire de Portalia. Il a une philosophie basée sur la liberté, c'est donc hors de question qu'il mène la guerre de quelque entité tierce qui le tient en otage sur l'échiquier. Sinon il faut savoir que Kura aime beaucoup boire, manger, s'entrainer, explorer, découvrir le monde dans lequel il est tombé
(il n'est jamais sorti de l'eau et n'a jamais marché alors c'est l'éclate de nouveautés). Il déteste un peu la politique de Portal, peut-être simplement parce qu'il en a assez vu de politique et qu'il a développé le réflexe de ne pas croire à l'honnêteté des hommes voulant être en charge.

C'est le DC de Sirius ^.^, bisous à vous tous et plus particulièrement aux staffeux adorés <3