Hypanatoi Konostinos
Behemoth - Aventurier
Bronze
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Il l’avouait sans honte : Portalia était pour lui un mystère, et la faute était sienne. Nombre de gens se réincarnaient ici, et peu d’entre eux éprouvaient le même mal que lui à comprendre cette cité, ou à accepter son fonctionnement. Peut-être était-il trop injuste, trop exigeant. Il pardonnait après tout aux portaliens d’être les produits d’un endroit déficient, et leur ôtait donc toute responsabilité. Tout libre-arbitre, aussi, mais il n’existait personne ici qui n’en possède réellement. Son exercice réclamait une discipline de tous les instants, et ce terme était pour les portaliens aussi horrible à entendre qu’impossible à appliquer de manière concrète. La cité lui semblait impénétrable et mystérieuse, et il avait donc entrepris d’étudier ses habitants : l’étude de leurs points communs, et surtout de leurs plus rares différences avait permis au paragoï d’exhumer ce qu’il pensait être la nature portalienne. L’essence de ce qui faisait que la majeure partie de ces gens se conformaient sans s’en rendre compte au même modèle cannibale. Les grandes lois. Il lui manquait simplement les raisons derrière leur existence.
Il aurait pu, par facilité, dire que c’était là la simple preuve de sa supériorité. Que ces gens étaient faibles, et qu’ils avaient donc produit un système faible, qui nourrissait leur faiblesse, et ainsi de suite. Mais la réponse aurait été imprécise. Il y avait autre chose. Il devait y avoir autre chose.
Car si peu de choses terrifiaient le paragoï, la possibilité que cette théorie soit avérée en faisait partie.
Il balaya cette théorie d’un mouvement de la main. Il le refusait, tout simplement, et cela faisait partie de ces choses qui devaient s’effacer devant la volonté. Aujourd’hui, comme souvent, il avait à le prouver, bien que sur un autre domaine. Parler à Kiana était toujours une expérience aussi éprouvante qu’heureuse. Un moment qu’il attendait autant qu’il redoutait, car rien sur ce monde n’éprouvait autant sa volonté et ne le galvanisait pareillement. Là encore, il balaya l’air devant lui de la main. Il fallait se concentrer. Les choses qui allaient se discuter aujourd’hui marquaient sans le moindre doute l’évènement le plus important que Portalia ait connu de mémoire d’homme. Probablement depuis sa création. Cela requérait de lui qu’il soit plus solennel qu’à son habitude. Qu’il fasse preuve de toute l’attention nécessaire, et qu’il s’assurer que son alliée dispose de toutes les informations nécessaires. Il connaissait le chemin de sa demeure, pour s’y être déjà rendu. S’immobilisant devant sa porte, il envoya ses phalanges sur son bois, frappant à trois reprises. Il était calme. Il était préparé.
« Kiana, dit-il. C’est moi. »
Malgré le caractère que cette journée était appelée à prendre, elle démarrait par une phrase on ne peut plus convenue. Il supposait que c’était particulièrement à propos, d’une certaine manière. Portalia l’avait transformé, comme il l’avait toujours craint, et il n’était pas aveugle à cette métamorphose. Certains effets étaient positifs ; ils étaient rares. Nombre d’entre eux étaient négatifs ; il luttait quotidiennement contre eux. D’autres, enfin, étaient simplement curieux. Son sens nouveau de l’ironie et son appréciation pour cette forme d’humour qu’il avait longtemps jugé comme étant de seconde zone en faisait partie.
Mais s’il comptait se préserver, et par là-même conserver pour Portalia une possible chance de survie et de rémission, il ne pouvait pas simplement se faire une île inviolable, perdue au milieu de flots hostiles. Il devait, malgré toute la révulsion que cette idée faisait naître en lui, s’occuper de la cité. Pas simplement en dirigeant dans la bonne direction ses acteurs les plus importants, mais en en devant directement un lui-même. En devenant un personnage public, et en se lançant dans le commerce d’influence qui régulait la vie politique de cet endroit. C’était un rôle qu’il avait toujours refusé : certains paragoï s’occupaient d’organiser certains domaines de son pays, ou conseillaient les dirigeants en charge. Lui avait toujours refusé cela. La fonction même de commandant n’avait pas été quelque chose qu’il avait voulu.
Il s’était battu.
On l’avait suivi.
Encore, et encore.
Mais il n’était pas un meneur. Il n’appréciait pas cela, et n’était réellement heureux que lorsqu’il était loin des autres, que lorsqu’il se confrontait seul aux forces que le destin hostile mettait sur sa route. Que lorsque qu’il était assuré que le mérite lui revenait entièrement, autant que la responsabilité de son échec. Simplement, il n’avait maintenant plus ce luxe. Les choses s’accéléraient, que ce soit la vengeance de Kemat ou les signes qu’il avait lu dès son arrivée sur ces terres. La cité, dans son état actuel, était entièrement désarmée, et en se brisant, elle l’emporterait dans sa chute. Et en même temps que lui, Kiana. Il faisait ce qu’il faisait, comme toujours, non pas parce qu’il le souhaitait. Mais parce qu’il le devait. Parce qu’il savait que c’était son devoir, et que ce terme était pour lui suffisamment important pour que l’idée même de choix devienne trop abstraite pour rester réaliste. Ici, les choses seraient plus difficiles que sur son monde. Il lui faudrait trouver un langage commun avec les gens de la cité. Il lui faudrait leur expliquer à quel point ils ne comprenaient pas ce monde : lui ne connaissait pas leur cité, mais parlait le langage de cette terre. Sans doute ces deux choses étaient-elles intimement liées. Là encore, il ne savait pas. Il ramena son bras le long du corps, et pour la troisième fois en trois minutes, se força à se sortir de ses pensées.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 20 Juin - 12:13, édité 1 fois
Il aurait pu, par facilité, dire que c’était là la simple preuve de sa supériorité. Que ces gens étaient faibles, et qu’ils avaient donc produit un système faible, qui nourrissait leur faiblesse, et ainsi de suite. Mais la réponse aurait été imprécise. Il y avait autre chose. Il devait y avoir autre chose.
Car si peu de choses terrifiaient le paragoï, la possibilité que cette théorie soit avérée en faisait partie.
Il balaya cette théorie d’un mouvement de la main. Il le refusait, tout simplement, et cela faisait partie de ces choses qui devaient s’effacer devant la volonté. Aujourd’hui, comme souvent, il avait à le prouver, bien que sur un autre domaine. Parler à Kiana était toujours une expérience aussi éprouvante qu’heureuse. Un moment qu’il attendait autant qu’il redoutait, car rien sur ce monde n’éprouvait autant sa volonté et ne le galvanisait pareillement. Là encore, il balaya l’air devant lui de la main. Il fallait se concentrer. Les choses qui allaient se discuter aujourd’hui marquaient sans le moindre doute l’évènement le plus important que Portalia ait connu de mémoire d’homme. Probablement depuis sa création. Cela requérait de lui qu’il soit plus solennel qu’à son habitude. Qu’il fasse preuve de toute l’attention nécessaire, et qu’il s’assurer que son alliée dispose de toutes les informations nécessaires. Il connaissait le chemin de sa demeure, pour s’y être déjà rendu. S’immobilisant devant sa porte, il envoya ses phalanges sur son bois, frappant à trois reprises. Il était calme. Il était préparé.
« Kiana, dit-il. C’est moi. »
Malgré le caractère que cette journée était appelée à prendre, elle démarrait par une phrase on ne peut plus convenue. Il supposait que c’était particulièrement à propos, d’une certaine manière. Portalia l’avait transformé, comme il l’avait toujours craint, et il n’était pas aveugle à cette métamorphose. Certains effets étaient positifs ; ils étaient rares. Nombre d’entre eux étaient négatifs ; il luttait quotidiennement contre eux. D’autres, enfin, étaient simplement curieux. Son sens nouveau de l’ironie et son appréciation pour cette forme d’humour qu’il avait longtemps jugé comme étant de seconde zone en faisait partie.
Mais s’il comptait se préserver, et par là-même conserver pour Portalia une possible chance de survie et de rémission, il ne pouvait pas simplement se faire une île inviolable, perdue au milieu de flots hostiles. Il devait, malgré toute la révulsion que cette idée faisait naître en lui, s’occuper de la cité. Pas simplement en dirigeant dans la bonne direction ses acteurs les plus importants, mais en en devant directement un lui-même. En devenant un personnage public, et en se lançant dans le commerce d’influence qui régulait la vie politique de cet endroit. C’était un rôle qu’il avait toujours refusé : certains paragoï s’occupaient d’organiser certains domaines de son pays, ou conseillaient les dirigeants en charge. Lui avait toujours refusé cela. La fonction même de commandant n’avait pas été quelque chose qu’il avait voulu.
Il s’était battu.
On l’avait suivi.
Encore, et encore.
Mais il n’était pas un meneur. Il n’appréciait pas cela, et n’était réellement heureux que lorsqu’il était loin des autres, que lorsqu’il se confrontait seul aux forces que le destin hostile mettait sur sa route. Que lorsque qu’il était assuré que le mérite lui revenait entièrement, autant que la responsabilité de son échec. Simplement, il n’avait maintenant plus ce luxe. Les choses s’accéléraient, que ce soit la vengeance de Kemat ou les signes qu’il avait lu dès son arrivée sur ces terres. La cité, dans son état actuel, était entièrement désarmée, et en se brisant, elle l’emporterait dans sa chute. Et en même temps que lui, Kiana. Il faisait ce qu’il faisait, comme toujours, non pas parce qu’il le souhaitait. Mais parce qu’il le devait. Parce qu’il savait que c’était son devoir, et que ce terme était pour lui suffisamment important pour que l’idée même de choix devienne trop abstraite pour rester réaliste. Ici, les choses seraient plus difficiles que sur son monde. Il lui faudrait trouver un langage commun avec les gens de la cité. Il lui faudrait leur expliquer à quel point ils ne comprenaient pas ce monde : lui ne connaissait pas leur cité, mais parlait le langage de cette terre. Sans doute ces deux choses étaient-elles intimement liées. Là encore, il ne savait pas. Il ramena son bras le long du corps, et pour la troisième fois en trois minutes, se força à se sortir de ses pensées.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 20 Juin - 12:13, édité 1 fois
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Mer 24 Mai - 14:35