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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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« Modère ton langage, sbire de Portalia. J’ai pris la décision qui s’imposait, et nous sommes vivants et couronnés de la lumière du succès grâce à cela ! hurla-t-il, sa voix épaisse emplissant soudainement le grand hall de la guilde. Grâce à moi !

- On aurait pu mourir ! Ishma a perdu un bras, putain ! On sait pas si elle pourra jamais continuer à être aventurière, sans parler d’une vie normale !

- Elle n’a pas tenu le rang. La faute repose sur elle. Plus que cela… »

Il n’eut pas le temps de terminer. Le poing de son interlocuteur fusa dans sa direction, le prenant par surprise et se collant sur sa face, renvoyant sa tête en arrière. Le paragoï, réagissant immédiatement, fit un pas en arrière. Il avait enlevé son casque et ses gants, les accrochant à sa ceinture, mais cela n’empêcha pas son poing de se referma sur sa lance. Sa métamorphose, au-delà de ce détail, fut aussi brutale qu’instantanée. Son corps raidi par la frustration se détendit immédiatement, alors que son centre de gravité s’abaissait et qu’il prenait une posture laissant peu de doute planer sur ses intentions. Son visage, qui avait jusque-là était un masque de désapprobation et de frustration difficilement retenue, se mua en un masque courroucé ; sa gueule, ouverte depuis le début de l’esclandre, vibra, alors qu’un grondement courroucé roula depuis le centre de son poitrail jusqu’à elle, avant de se muer en un cri de défi enragé.

« Ishma se réveillera pour voir ton cadavre brisé et dévoré par les chiens errants ! »

Il s’apprêtait à se jeter sur l’offensant personnage, quand la réceptionniste qui avait tenté d’empêcher la situation de dégénérer revint accompagné des forces officielles de la guilde. Voyant qu’au moment de rendre le rapport de la mission qu’elle n’avait pas pu calmer les esprits échauffés des parties en présence, elle s’était rapidement éclipsée. Le paragoï avait d’abord cru qu’elle avait simplement adopté le comportement couard de la plupart des gens présents dans l’assistance. Qu’elle avait mis le plus de distance possible entre les deux aventuriers et la confrontation inévitable que devaient engendrer leurs points de vue conflictuels.

Elle était revenue accompagnée d’un groupe d’une dizaine de personnes, capables de les retenir et d’éviter que l’incident ne finisse de dégénérer. Les deux aventuriers, expérimentés et gorgés de l’essence divine que dispensaient les dieux jumeaux de ce monde, n’étaient pas de ceux que l’on pouvait retenir simplement en convoquant la garde de la ville. Hypanatoi, comprenant rapidement la situation, serra les dents, et se força à se calmer. Il ramena à lui sa lance, prenant une position moins guerrière. Il s’agissait d’être patient, et il ne pouvait ni souiller le hall du sang de son ennemis – l’endroit ne s’y prêtait pas – ni compromettre ses projets pour simplement obtenir satisfaction. Il fallut après cela vingt longues minutes pour que les forces en présence prennent la mesure de la situation. On les força à converser, et l’un d’entre eux, voulant s’assurer de la sécurité des parties en présence, tenta de demander à Hypanatoi de se séparer de son arme. Il n’eut pas besoin de braquer sur lui ses yeux mutilés pour lui communiquer la stupidité d’une telle demande.

Malgré cela, et toute la bonne volonté qu’il tenta de mettre là-dedans, la situation n’avançait pas. On les avait amenés jusqu’à un endroit à l’écart de l’agitation de la pièce principale de la guilde, et malgré le début d’efforts difficiles de médiateurs, il semblait qu’il soit impossible de réconcilier les deux personnages. Il n’était après tout pas rare que des missions particulièrement couteuses fassent éclater les tensions qu’amenaient des visions différentes. Mais il était ici évident qu’aucune solution ne pourrait être trouvé. Hypanatoi, de toute façon, n’était pas perturbé par tout cela. Il avait eu le temps de se calmer, et l’agression dont il avait été victime l’avait concentré sur les choses réellement importantes. Il savait qu’il aurait lui-même à obtenir réparation, et il savait que son nouvel ennemi voyait les choses de la même manière. Plus que cela, il savait que tout le monde ici en avait parfaitement conscience.

Personne n’abordait le sujet de leur inévitable confrontation, mais c’était ce dernier qui sous-tendait leur rapport actuel. Finalement, le paragoï leva une main pensive, pour réclamer le silence :

« Cela fait maintenant trop longtemps que nous palabrons pour rien. Cette discussion, dans sa forme actuelle, ne peut rien donner de bon, et nous aurons de toute façon à remettre nos rapports à la guilde, en temps voulu. Si vous voulez réellement éviter l’inévitable duel qui doit m’opposer à cette vermine, fit-il en la désignant d’un geste rapide de la main, j’ai une possibilité à vous soumettre. »

Il se retourna, laissant son œil intérieur couvrir la salle. Finalement, il trouva une personne qui semblait correspondre : elle était particulièrement petite, même selon les standards des portaliens mal bâtis, et lui paraissait mal à sa place ici.

« Toi ! la héla-t-il en la pointant du doigt. Approche ! Nous allons te raconter le déroulement de notre mission. Te parler du différend qui nous oppose. Tu trancheras, à la fin. Une personne est morte. Une autre est mutilée. Entends que la responsabilité qui pèse sur toi est capitale. »

Le reste du groupe, visiblement sonné par la proposition, ne réagit pas rapidement. Hypanatoi, lui, se contenta d’attendre une réaction de la nouvelle-venue. Il devait avouer une certaine impatience, sans doute mauvaise, à l’idée de ce qui allait se passer maintenant. Ce n’était pas là un moyen de laver son honneur, mais rien ne l’empêchait de simplement tirer de cette situation un peu de satisfaction.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 30 Mai - 12:02, édité 1 fois
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Comme tous les jours me voilà à arpenter les couloirs de la guilde, avec pour objectif de trouver quelqu’un pour une potentielle mission. L’espoir fait vivre. Enfin, pour le moment, je cherche surtout à passer au travers d’une foule qui bloque le passage. Après m’être faufilée au milieu de personnes qui ne voient rien, les avoir bousculées, je finis par me stopper quelques secondes pour voir ce qui attire tant l’attention à travers l’ouverture de cette porte restée ouverte.

Toi !

La foule se déplace suite à ces mots, alors que les regards se tournent vers moi. Le mien est plutôt tourné vers les alentours, cherchant à comprendre ce qu’il se passe. Quoi ? Moi ? Nooooon, vous n’êtes pas sérieux ? Si ? Mais, je, pourquoi ? Je ne suis ici que depuis peu, et me suis à peine approchée dans l’objectif de passer à travers ces rangs serrés. Autant dire que je suis interpelée sans trop savoir pourquoi. De toute façon, la taille impressionnante des aventuriers devant moi m’invite à ne pas les contredire de peur que tout ceci me retombe dessus. On ne sait jamais. Alors, je finis par m’avancer et m’approcher, mes pas étant non assurés alors que mes mains restent proches de ma poitrine. Je me stoppe non loin des deux hommes puis les fixe tour à tour alors que, d’une voix hésitante, je réponds à sa demande.

Ê-êtes-vous sûrs de vouloir demander ce genre de chose à une débutante… ?

Non, le but n’est pas de le contredire, plutôt d’être sûre de son intention. Et surtout de ce que je peux réellement leur apporter. Mais, je vais vraiment devoir punir l’un des deux ? Ou juste préciser à qui revient la faute ? Dans l’idéal, si je pouvais ne faire ni l’un ni l’autre, cela m’arrangerait… Comme cela n’a pas l’air d’être le cas, je choisis de m’installer non loin d’eux, sans pour autant être trop proche de ces inconnus qui ne me donnent pas l’impression d’être les plus sympathiques que j’ai pu rencontrer.

J-je vous écoute.

J’aurais peut-être dû prendre un carnet pour y inscrire des notes, j’ai l’impression que tout ceci va durer un certain temps…


Dernière édition par Saphira le Jeu 18 Mai - 11:21, édité 1 fois
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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La venue de la jeune femme se fit lentement : comme beaucoup de portaliens, elle marchait avec peu d’assurance, et hésitait devant l’inconnu. Sa nature timide – timorée, sans doute – leur donna le temps de réagir. Comme elle, ils n’étaient pas convaincus du bien-fondé de la proposition, et le paragoï ne pouvait entièrement leur donner tort. La nouvelle venue ne disposait d’aucune autorité, et elle n’avait pas besoin de préciser son statut de débutante pour que ce dernier apparaisse immédiatement comme évident. Plus que cela, c’était une demande impérieuse, et qui pouvait aisément passer pour capricieuse, voire complètement désaxée. Malgré cela, il leva de nouveau une main impérieuse, réclamant le silence avant d’expliquer la situation :

« La Guilde ne peut pas se prononcer. Pas sans un temps suffisant pour entendre les parties impliquées, pas sans avoir le temps de délibérer sur la situation. Plus que cela, nous savons tous ici qu’elle donnera un avis neutre. Personne ici ne peut remettre en cause mes intentions. J’ai fait ce que je pensais de mieux pour l’accomplissement de notre objectif, et les blessures et les morts sont des conséquences normales de l’activité d’aventurier. Je te le dis, fit-il en s’adressant à Essemo, l’homme qui avait envoyé son poing dans son visage. Trois options s’offrent à toi. Attendre ce verdict timoré. Cela ne te conviendra pas. M’affronter. Tu mourras, si la guilde ne nous arrête pas, et Ishma devra se consoler de plus que de la perte de son bras. Accepter cette médiation, aussi peu conventionnelle soit-elle, fit-il en désignant la nouvelle-venue. »

Il y eut un moment de silence. Les mots du paragoï firent se tendre plusieurs mâchoires, et nombre de visages se fermèrent. Malgré cela, personne ne trouva quoi lui répondre. Il grogna doucement, et haussa les épaules, avant de reprendre.

« Commençons, alors. »

Se tournant vers la jeune femme, il lui fit de nouveau signe d’approcher. Il comprenait qu’il fallait faire preuve de patience et de compréhension. Elle donnait de son temps et de son énergie dans une affaire qui ne la concernait aucunement. Mais c’était aussi pour elle une chance. Une aventurière avec son caractère était vouée à mourir. L’hésitation et la crainte étaient deux poisons insidieux, qui révélaient malgré cela rapidement toute leur dangerosité, sitôt les confins rassurants de la cité laissés derrière soi.

« Approche. Il ne t’arrivera rien, je te le promets, et je n’ai pas envie de devoir continuer à lever la voix. »

Il marqua une courte pause, et commença son discours :

« Pour que tu comprennes ce qui nous est arrivé, tu dois comprendre ce qui nous a rassemblé. Essemo, Ishma et moi-même sommes trois aventuriers reconnus par la guilde. Elle nous a demandé de nous rendre sur l’île préhistorique pour abattre un abareth particulièrement grand, et ramener en ville ses griffes et certains de ses organes. Nous nous sommes donc retrouvés quelques jours avant aujourd’hui sur la place des Portails, et nous nous sommes mis en route. Quelques monstres se sont opposés à nous, mais rien que nous n’avons su balayer. Mes deux camarades, peut-être ont malgré mes injonctions commencé à trop s’égayer, après des victoires faciles.

- Tu célèbres jamais tes victoires ? Ca sert à maintenir le moral, et on voulait simplement prendre quelques minutes pour se reposer et se parler !

- Ma réponse reste la même qu’à ce moment : faire cela en territoire hostile, entourés de prédateurs dont l’instinct est de frapper au moindre moment de relâchement est d’une stupidité sans nom. Plus que cela, je tiens à rappeler que vous avez choisis de me nommer meneur. Il est bon cependant que tu avoues votre premier acte d’insubordination. »

Un sourire mauvais zébra la face d’Hypanatoi. La provocation, sans doute était mesquine, et facile à voir. Mais si l’homme, une fois de plus, perdait le contrôle et tentait de le frapper de nouveau, il serait prêt. Il le clouerait sur place, s’assurant de régler définitivement ce problème.

« Qu’en penses-tu ? fit-il en s’adressant à la jeune femme. »

Plus que toute cette charade et ces grands mouvements, il devait avouer être curieux d’avoir une perspective nouvelle sur l’affaire. S’il se savait sans l’ombre d’un doute entièrement justifié dans ses actions, et plus que cela au-delà du moindre reproche, l’avis d’une personne totalement extérieure à leur aventure et presque tout autant étrangère à leur profession lui apporterait sans doute un éclairage nouveau, lui permettant de mieux comprendre ces portaliens exotiques. C’était là une de ses nouvelles obsessions, mais il s’était rendu compte il y avait longtemps déjà qu’il ne pourrait réaliser ses propres ambitions sans déchiffrer le fonctionnement labyrinthique de leurs esprits.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Je finis par suivre ses demandes sans me poser plus de questions, celles qui me préoccupaient le plus ayant déjà été répondues. Alors je m’installe tranquillement, non loin d’eux, même plutôt face à eux pour pouvoir observer les deux hommes sans que cela ne me demande trop d’efforts. Et surtout, quasiment dos à l’ouverture de la porte dont je sens quelques regards posés sur moi mais que je préfère ignorer. Après un simple hochement de tête à la suite de ses paroles, je l’écoute commencer son récit parfois interrompu par le fameux Essemo. Il est vrai que je ne connais pas le nom du conteur non plus. Mais cela n’a que peu d’importance en cet instant.

L’aventurier expérimenté parle de créature et d’un lieu que je n’ai pu apercevoir que dans les livres jusqu’ici. Bien qu’un peu surprise, cela ne peut qu’en rajouter un peu plus sur la gravité de la situation, plutôt les dangers qui les encerclaient ou du moins ce que je peux en imaginer.

J-j’imagine que vous ne parlez pas de juste discuter et dormir à tour de rôle, et qu’il y avait… de l’alcool, en jeu ? A moins que je ne me trompe…

Mais s’il n’y en avait pas, j’ai du mal à voir le problème avec juste les informations données. S’ils ont fêté, ils en ont probablement trop fait. Parlé fort, alcool, que sais-je.

Mais, s-si tout ceci était bien présent…

J’observe encore un instant les deux personnes devant moi avant de finir ma phrase.

A-alors je suis d’accord que ceci a mis en danger le groupe inutilement. Fêter n’est pas interdit, mais il y a des lieux prévus pour.

Bien que débutante, et n’ayant fait que peu de missions, ce qui me pousse à ne pas partir est avant tout cette fameuse notion de sécurité. Si l’on oublie le fait que je n’arrive à aborder personne jusque-là. Mais, à quoi bon partir si l’on est quasiment sûr de ne pas revenir en vie ? D’autant plus que l’une de mes capacités permettant de soigner utilise beaucoup d’énergie, j’ai tendance à préférer que personne ne se blesse afin d’être sûrs de pouvoir aider en cas de besoin. Même si je ne peux aider que pour les petits bobos pour l’instant.

E-est ce que votre récit est déjà terminé, ou il manque quelques éléments ?

Après tout, il est vrai qu’ils ne sont pas rentrés dans les détails. Alors, à moins qu’ils ne supposent que ces informations suffisent, je serai bien curieuse d’entendre le reste. De préférence sans entendre les détails morbides, je pense que j’en ai déjà assez entendu en parcourant le hall de la guilde et en écoutant les aventuriers revenant de mission. Au moins, je serais prête et probablement moins choquée s’il raconte l’ensemble, que si j’avais mis les pieds en ces lieux pour la première fois.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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La jeune femme semblait impatiente d’en terminer. C’était compréhensible, et il supposait que c’était un sentiment unanimement partagé. L’impliquer dans leur conversation était en vérité un moyen de l’achever le plus rapidement possible. Et le paragoï dut retenir un rire amusé quand elle lui parla d’alcool, alors que le reste de l’assemblée tournait vers elle des visages qu’il n’avait pas besoin de voir. Leurs expressions étaient incrédules et leurs yeux exorbités, sans le moindre doute. Les gens d’ici manifestaient souvent leurs émotions avec beaucoup de facilité. Il la laissa terminer, principalement pour donner au reste de l’auditoire le temps de reprendre ses esprits, et lui répondit sur un ton qu’il essaya de garder aussi détaché que possible :

« Pas d’alcool, non. Ils voulaient, comme tu le dis, simplement parler. Se congratuler. Je ne sais pas, en vérité. »

En entendant son discours, il voyait qu’elle n’avait pris la mesure de ce qui s’était passé. C’était, en vérité, tout à son honneur : elle imaginait qu’il convenait après un tel combat de dormir. Que la seule chose qui puisse justifier un arrêt était de devoir se reposer pour laisser aux corps des combattants la possibilité de récupérer. Que même une néophyte puisse faire preuve de plus de pugnacité que deux vétérans était suffisamment honteux pour qu’il n’ait pas à le commenter, et il s’autorisa enfin un léger sourire, aussi approbateur que satisfait.

« Ce n’est pas terminé, non. J’ai intimé à mes deux compagnons l’ordre de persévérer. Aucun d’entre eux n’était suffisamment blessé pour justifier un arrêt, et le meilleur moyen d’éviter une telle situation était de minimiser le temps que devait prendre notre mission. Nous nous sommes donc enfoncés plus profondément dans la zone. Essemo était chargé de remonter la piste de l’animal, et ce dernier laissait de toute façon un sillage assez simple à suivre. Nous avons eu plusieurs fois à nous battre contre les habitants de l’endroit : ils sont territoriaux par nature, et l’abareth avait adopté un comportement nomade, sa grande taille lui imposant des besoin en nourriture qu’un mode de vie sédentaire ne pouvait pas assurer.

- Il nous a poussé comme un esclavagiste ! On a enchainé les combats et la marche forcée pendant deux jours ! On a dormi dans des grottes ! Et il voulait rien entendre. Rien ! Une putain de tombe, un mur !

- Et j’ai pris les tours de garde les plus pénibles et les plus longs. J’ai marché comme vous, et j’ai pris les positions les plus dures lors des combats. Je n’ai rien exigé de vous, sinon la moitié de ce que je faisais.

- On t’a désigné comme meneur parce qu’on pensait qu’il y avait une raison à ta réputation !

- Et vous l’avez eu. »

Il était vrai que leur mission, comme souvent, avait lé fruit d’une préparation insuffisante. La Guilde n’avait pas pour habitude d’estimer avec suffisamment de prudence le danger auxquels les aventuriers allaient être confrontés. Ce manque de prévoyance était pathologique, et se retranscrivait dans de nombreuses autres situations. Sans doute Hypanatoi aurait-il eu lui aussi à se plaindre, s’il n’avait pas été habitué à ces choses. Plus que cela, le risque et la difficulté étaient pour lui plaisants, et rappelaient les épreuves auxquelles il avait dans sa jeunesse était soumis pour tester ses aptitudes. Le but était ici bien moins noble, mais l’excitation du combat restait la même.

« Le problème vint de la rencontre avec l’abareth, reprit-il en profitant du silence ébahi qu’avait provoqué chez son détracteur sa dernière parole. Notre stratégie était simple : Ishma et moi-même devions tour à tour attirer son attention, pendant qu’Essemo employait ses sortilèges pour l’affaiblir.

- Et c’est c’qu’on a fait !

- Ishma a rompu les rangs.

- T’avais un groupe de pachys qui te chargeait !

- Et je n’étais pas en danger. Je lui ai intimé l’ordre de garder sa position.

- Elle est venu t’assister, et t’as profité de l’opportunité pour frapper le monstre, au lieu de l’empêcher de lui dévorer le bras !

- J’ai mis fin au combat le plus rapidement possible. Elle connaissait les risques, et la sauver au lieu de simplement achever la principale menace aurait simplement risqué sa mort, au lieu d’une blessure qui m’a offert une ouverture que j’ai pu exploiter.

- Voilà ! On y est ! Tu vois, éructa Essemo en se retournant vers la jeune femme. Sa camarade d’arme perd un bras, et il parle d’ouverture, comme si tout ça ne le concernait pas ! C’est un taré ! Il en parle comme si c’était pas devant lui que c’était arrivé, comme si ma femme avait pas perdu un bras à cause de lui ! »

Hypanatoi ne réagit pas. La démonstration était évidente, et son interlocuteur, en se montrant aussi émotif, faisait la preuve qu’il n’était apte à en parler. Restait maintenant simplement à attendre une réponse de la jeune femme. S’il ne pensait pas que le badaud lambda de cette cité soit particulièrement sage, ou apte à juger ses décisions, l’exposé lui semblait dans le cas présent si lumineux de simplicité qu’il doutait que l’on puisse arriver à une conclusion différente.
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J’écoute attentivement la suite de l’histoire, hochant par moment de la tête quand il donne des réponses à mes interrogations précédentes. Les deux hommes se contredisent mais cela ne m’atteint qu’à moitié. Il est difficile de savoir qui des deux a raison sans avoir été avec eux. Il aurait presque fallu les observer de loin afin de s’en assurer, mais comme ce n’est pas vraiment possible, on fera sans.

J’attends qu’ils terminent, que le calme soit enfin revenu dans la pièce, avant de reprendre la parole.

Je ne comprends pas.

Je les observe tous les deux tour à tour pendant quelques secondes, alors que ce fameux Essemo me regarde plutôt incrédule. A moins qu’il ne soit surpris par mes paroles. Ou ne se questionne sur ce que je n’ai pas compris dans la situation. Dans tous les cas, c’est sur lui que mes pupilles claires s’attardent. Mon regard est loin d’être méchant, mais plus… Disons qu’il questionne plus cette personne qui n’a pas l’air de comprendre les enjeux de ce qu’il s’est passé. Est-ce qu’il croyait qu’une quête serait une simple balade de santé ? N’est-il pas assez expérimenté pour savoir que tout lieu hors de la ville, est un endroit où le danger est omniprésent ?

Je ne suis personne pour pouvoir juger la manière dont vous avez agi face à cette créature, encore moins dans une situation aussi… urgente. Tout le monde réagit différemment. Néanmoins je vois le résultat. C’est que vous êtes tous revenus en vie. Alors je ne comprends pas le débat. Fallait-il risquer la vie de tous pour sauver un bras ?

Cela peut paraître dur mais n’est-ce pas la vérité ? Je peux comprendre que ce soit plus compliqué de vivre sans, mais avec un peu de chances, il doit bien y avoir des soigneurs qui en sont capables. Ou la possibilité de remplacer ce bras pour être de nouveau totalement indépendant. Même si un seul peut suffire dans la plupart des situations. En attendant, ce qui me dérange le plus, c’est que quelqu’un soit parti en quête sans être conscient du danger, je ne sais pas, mais… Il faut avoir un grain à la place du cerveau, non ? Si je n’en avais pas conscience, je serais d’ailleurs partie seule depuis bien longtemps. Et probablement pas revenue, en plus.

A-avez-vous encore besoin de moi ?

Mon regard se fait un peu plus timide vers les deux hommes alors que je me prépare à me relever, ayant tout à coup grandement envie de fuir cet endroit. Je me doute que l’un d’entre eux est loin d’être ravi de ma réponse, je crois d’ailleurs sentir un regard noir tourné vers moi-même s’il est resté pour le moment silencieux. Si je pouvais éviter de me faire crier dessus inutilement, cela me ferait très plaisir. J’attends néanmoins une réponse avant d’envisager de bouger, me doutant qu’en deux-trois mouvements ils peuvent me forcer à les accompagner un peu plus longtemps.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Il le savait. En vérité, il était cruel. Les leçons de ses professeurs n’avaient jamais quitté son esprit, et s’il n’avait que très rarement eu ici l’occasion de les expliquer, l’art de discourir et de démontrer était toujours quelque chose qu’il maîtrisait. Ici, sans doute, avait-il consenti à la facilité. Pour prouver la véracité de son point, il avait poussé son interlocuteur à le démontrer pour lui : il était après tout extrêmement aisé de sortir vainqueur, quand son adversaire soutenait sans le vouloir la position que l’on défendait. Un grand sourire éclata sur son visage. La petite créature enfonçait le clou, plus sûrement que lui ne pouvait le faire. Comme souvent, on partait du principe qu’il était sur ce monde un éternel étranger. C’était vrai, certainement. Mais personne ne comprenait que cela lui offrait un avantage certain, la capacité de voir le système d’un œil plus élevé que les pauvres esprits engoncés dans leur crasse. On l’utilisait contre lui. Il était Hypanatoi. Il était différent. Il ne pouvait avoir raison. Personne ne se le formulait de cette façon, parce que personne ici n’était assez courageux pour se voir avec clarté. Mais la vérité était là, et tenait en ces quelques mots.

Les quelques variations qui pouvaient l’affliger étaient tristement inconséquentes.

Un grand silence servit de réponse à la jeune femme ; on avait, et tout le monde le savait, assez cannibalisé son temps. Elle avait, d’une parole, pointé la vérité, autant que l’absurde de cet exercice. Et Hypanatoi s’en réjouissait : il avait beau en être l’instigateur, c’était là son objectif. Exhumer en pleine lumière l’absurdité de leur débat, le fait que simplement accorder aux caprices de cet homme la moindre crédibilité était fou lui suffisait.

« Non, répondit-il simplement. Nous n’avons plus besoin de toi. Malgré cela, j’aimerais marcher quelques instants à tes côtés. Un instant. »

S’adressant au reste de l’assemblée, il termina :

« Nous savons tous que cette démonstration n’a aucune valeur, sinon celle que nous lui accordons. Nos rapports alourdiront les bureaux de l’administration. Une conclusion sera tirée. Il, fit-il en désignant son opposant d’un geste de la main, n’en sera pas satisfait. Nous le savions tous, même avant que cette jeune femme ne livre sa conclusion. Je reste ouvert à toute sollicitation, mais pour l’heure, je suis las de cette mascarade. »

Il avait prononcé la dernière phrase en tournant son regard inutile vers Essomo. L’homme comprenait ce qu’il venait de lui dire. Le reste des auditeurs également. Tout le monde savait comment la chose allait se terminer, et cela les révulsait. Leur système, sous leurs yeux, échouait. Les règles intimes du monde supplantaient leurs efforts maladroits, et cela était une contestation plus amère que tout ce que leurs ennemis pouvaient produire. Aucun Dark Souls, aucun membre du culte du Chaos ne pouvait avec le mépris facile cracher ainsi sur ce tout ce qu’il représentait, et leur fournir la preuve finale de leur faiblesse.

Le paragoï, cependant, était sincère : il était las. Il se moquait de leur ressenti. Tournant les talons, il laissa derrière lui un homme condamné à plusieurs peines concomitantes, les mains lourdes des employés de la guilde se posant sur son épaule pour avorter tout mouvement de colère. Il en éprouvait, au-delà de tout cela, un certain plaisir. Après plusieurs jours à supporter son irritante présence, une victoire était agréable, aussi modeste et peu significative soit-elle. Il n’était, de tout façon, pas un homme difficile à combler.

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, dit-il à la jeune femme alors qu’ils s’éloignaient du groupe précédent. Hypanatoi suffira. Tu as bien parlé, bien que ta voix manquât de certitude. Qui es-tu, et comment puis-je faire pour te récompenser de ton acte ? »

Il était important d’équilibrer l’équation. De rectifier les dettes, aussi inconséquentes soient-elles.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Sa réponse me rassure, alors que je tente de me détendre un instant, même si sa demande me surprend tout de même en partie. C’est bien rare que quelqu’un se propose de lui-même pour m’accompagner même pendant un court moment, alors je me vois mal refuser.  Réfléchissant à la raison sans réellement savoir pourquoi il me fait cette demande. De toute façon, je le saurai bien assez vite. Alors, dès que ses paroles sont terminées, je me redresse rapidement pour me faufiler entre les personnes encore statiques au niveau de la porte, prêtes à s’avancer pour rejoindre Essemo. Il ne reste plus qu’à s’éloigner de cet endroit, mais pas seule cette fois.

En-enchantée. Je suis Saphira. Je… ne suis pas habituée à parler en public.

Ni même à des inconnus, d’ailleurs. Mes yeux se baissent à ces quelques mots alors que je réfléchis un instant à sa question, ne m’attendant pas du tout à cette proposition. Ce dont j’ai besoin, je ne suis pas sûre qu’il puisse me l’offrir, alors… Euh… Et, de toute façon, devrais-je réellement obtenir quelque chose juste parce que je suis… moi ?

Je n’ai fait que donner un avis le plus sincère possible, je ne pense pas mériter de récompense pour ça…

Mes yeux se tournent alors vers lui, tandis que je m’arrête en plein milieu du chemin, visiblement hésitante. Pourtant, ces quelques mots finissent par passer mes lèvres tandis que plusieurs personnes grognent en devant faire un détour pour nous contourner.

De plus, je doute que qui que ce soit puisse m’offrir ce que je recherche vraiment.

On peut potentiellement m’aider, notamment à vérifier que mes choix sont les bons ou si je ferai mieux de trouver une autre voie. Ou, je ne sais pas, à me donner confiance en moi. Les deux sont un peu liés finalement. Mais, mon passé, bien que simple et probablement pas le plus malheureux qui puisse exister, ne m’a pas vraiment aidée à savoir qui je suis ou ce que je souhaiterai vraiment devenir. Suivre quelqu’un qui finit par te laisser sur le bord de la route n’est sûrement pas le meilleur choix que j’ai pu avoir. Mais cela m’a permis d’avancer dans une direction. Reste à savoir si elle vaut le coup.


Dernière édition par Saphira le Jeu 18 Mai - 11:21, édité 1 fois
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Il avait l’habitude de provoquer la peur. C’était une réaction sage, quand la personne en face de lui savait qui il était. Les gens de son monde l’avaient matinée de respect, mais elle avait presque toujours été présente. Une amie familière, qui parfumait les haleines hésitantes des gens qui n’osaient pas parler trop fort en sa présence, qui se reconnaissait dans le tressaillement hâtivement dissimulé d’une main, dans le tremblement d’une lèvre, dans le regard trop rapidement fuyant. Ici, elle s’exprimait souvent différemment. On tempêtait beaucoup. On se faisait pareil au bruit tonitruant, on se gonflait d’air chaud comme l’huile en train de macérer. Mais tout cela retombait très rapidement, et il n’y avait rarement grand-chose derrière ces attitudes d’adolescents révoltés.

De manière sans doute très ironique, ce n’était pas ce qu’il avait en face de lui. Il avait connu des gens comme cette jeune femme. Des esclaves craintives, qui craignaient autant d’attirer son attention que de ne pas le faire. Des serviteurs empressés. Des gens soudainement happés dans son monde, sortis du leur. Il y avait de cela, et sans doute en grande partie, mais pas seulement. Chez elle, c’était une peur plus diffuse, une sorte de crainte intrinsèque. Elle s’était diluée dans son existence, avait imprégné chaque particule de son être, et s’en trouvait métamorphosée. De la terreur divine, elle était passée à l’hésitation permanente. Au questionnement incessant, qui se nourrissait lui-même. C’était un mal commun, mais dont l’incarnation particulière qu’il avait en face de lui le laissait perplexe. Une nouvelle portalienne à étudier. Une nouvelle facette rare de la pierre infiniment complexe qu’était cette cité. Il comprendrait.

Il était patient.

Il réfléchit au sens des mots de Saphira : au-delà des considérations du paragoï, il entendait lui rendre la pareille. Qu’elle n’estime pas le service rendu digne d’intérêt n’était pas important. Qu’elle ne le veuille pas non plus. Que l’affaire même soit triviale, pas plus. C’était une question de principe, et Hypanatoi obéissait au code ancestral qui le liait, que ce soit pour les choses les plus modestes ou lors de ses plus terribles accomplissements.

« Parle tout de même. Tu as très peu à perdre, et beaucoup à gagner, si l’objet de ta quête se dévoile aussi clairement à tes yeux. »

Peu de portaliens avaient pour objectifs des choses difficiles. Leurs moyens étaient limités, tout comme leur imagination. Il en découlait de façon excessivement prévisible des rêves tout aussi simples à atteindre. Il convenait, malgré cela, de les traiter avec compréhension. Leurs lacunes n’étaient pas de leurs faits, et cela, il le savait depuis longtemps. Souvent, même, il ne leur manquait qu’une petite impulsion pour les amener sur le bon chemin. Le reste dépendait de leur volonté. Il n’était pas certain que la petite créature qui se tenait en face de lui soit un bastion monolithique de détermination, mais il pouvait tout de même se montrer quelque peu généreux.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Il m’incite à parler quand même. Mon regard est fuyant pendant quelques secondes, cherchant à se poser, à réfléchir, cela reflétant la surprise que m’ont provoquée ses propos. C’est aussi le cas de mes pensées qui ont du mal à se stopper et s’arrêter sur ce qui est réellement nécessaire, sur ce à quoi je pensais il y a à peine quelques secondes. Voyant que cela risque d’être un exercice difficile, je tente tout de même de placer quelques mots sur ce que je souhaiterai pour moi, organisant le tout au même moment.

Ce n’est pas si clair que ça… J-justement, je doute. Je suis devenue aventurière un peu malgré moi, cela… a semblé me convenir mais, avec mon caractère, je ne suis pas sûre que ma place se trouve réellement ici.

Ce n’est pas réellement une quête. Ni même une requête. Juste le doute de la vie d’une fille que l’on pourrait assez facilement associer à un enfant plus jeune. Grandir n’est pas quelque chose que j’ai pu faire facilement dans le lieu dans lequel j’ai toujours vécu, mais c’est toujours mieux que rien.

Je peux aider les autres. P-plus facilement que je ne peux m’aider.

Même si je ne pense pas pouvoir aider un aventurier qui a l’air aussi expérimenté qu’Hypanatoi. Quoique. Je viens pourtant de le faire, non ? Alors, comme tout, cela dépend principalement du contexte. Pour cela, il faut toutefois créer l’occasion. Il est plutôt là mon problème. Et, même si je suis plutôt lente à la détente de manière générale, j’ai eu tout le temps d’y réfléchir puisque je n’ai eu que peu d’activité ces derniers mois.

Et… Je crois bien que ce soit ce que je dois faire. Ou… plutôt travailler.

Mon regard finit par se fixer de nouveau sur lui.

Vous croyez toujours… Que c’est quelque chose pour lequel vous pouvez m’aider ?

Mes yeux pourraient pétiller de curiosité à cet égard. C’est presque ce qu’ils font, d’ailleurs. J’ai envie de savoir. Suis-je un cas désespéré ? Evoluer au niveau de ce qu’on est du plus loin qu’on se souvienne, c’est probablement quelque chose de difficile à faire. Ce qui est sûr, c’est que j’ai beau essayer, il est difficile d’aller à l’encontre de ses propres ressentis. En soit, en lui parlant, et en abordant ce sujet… Je crois qu’il s’agit déjà d’un premier pas dans cette avancée. Enfin, peut être…
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Il avait pensé qu’elle lui dévoilerait quelque chose de difficile. Qu’elle lui parlerait d’un défi à surmonter, ardu et impossible, de l’impérieuse nécessité d’arracher au ciel ses nuages, de sa volonté de déposséder l’océan de ses vagues. Mais, quand ses mots hésitants et sa voix tremblotantes s’alignèrent pour former des paroles, il dut faire un effort supplémentaire pour les décoder : il n’était pas certain de ce qu’il entendait. Elle s’exprimait, comme elle l’avait promis, de manière vague. Ne pas voir clairement son problème était pour elle une réalité, et pas simplement un moyen de dévier la question. Le reste, tout aussi peu précis, traduisit tout de même ce qu’elle voulait. Aider les gens. Travailler sur sa capacité à le faire.

La chose était d’une grande simplicité.

Elle manquait de moyen, et c’était pour elle un mur infranchissable. Peut-être était-ce du à sa nature, qui semblait faire peser le fardeau double de l’hésitation et du manque de confiance en elle. Peut-être était-elle réellement faible, dotée d’un corps et d’un esprit insuffisants à l’accomplissement des travaux même les plus élémentaires. De cela, il doutait. Peu de gens pouvaient réellement invoquer cette excuse sans immédiatement se déshonorer. Il y avait toujours un moyen de se rendre utile pour sa communauté. Au moins le voulait-elle, ou disait-elle le vouloir. C’était ici une chose extrêmement rare. Il laissa un court instant de silence flotter après sa question, s’assurant une dernière fois qu’il comprenait bien ce qu’elle demandait, et lui laissant l’opportunité de préciser. Puis, il prit la parole, gardant son ton aussi neutre que possible :

« Je le peux, d’abord en te confirmant quelque chose de simple. On peut aisément diviser les gens en catégories. L’une de ces divisions est celle-ci : certaines personnes peuvent faire pour les autres ce qu’elles ne peuvent faire pour elles-mêmes. D’autres non. Tu dis vouloir appartenir à cette première catégorie, et c’est de là que doit venir ta volonté, car si beaucoup tiennent le même discours que le tien, peu, dans les faits, accordent leurs actes à leurs paroles. »

Il désigna leur environnement d’un geste ample de la main de la main. Autour d’eux, les aventuriers allaient et venaient, bruyants et affairés. La fourmilière besogneuse s’activait en un chaos de mouvements et de paroles, et tout ça s’emmêlait et fondait, produisant une mélasse poisseuse.

« Je ne te connais pas. Je n’ai pas besoin de te connaître. Ton caractère n’est rien. L’esprit, comme le corps, peut être reforgé. La discipline et l’entrainement résolvent tout, et ces moments d’hésitation ne doivent pas être craints. Ils sont un rappel qu’il convient de ne pas simplement dériver, mais bien de nager. D’imprimer à son corps une direction. Certains le paient. Nous laissons derrière nous un homme révolté, et une femme qui a sacrifié un bras. La question ne porte pas sur ton caractère, tes envies, tes désirs ou que sais-je encore. La question porte sur ce que tu es prête à sacrifier. Sur l’apprêté de ton esprit, sur la solidité de ta volonté. Être aventurier ne demande pas la même chose qu’être boulanger, ou maçon, ou libraire. Tu ne peux pas rentrer chez toi, le soir, et séparer l’identité que tu endosses durant ton travail de celle qui est la tienne quand l’impératif pécunier ne te contraint pas à travailler. Tout ton être, quand tu prends les armes, doit se plier aux impératifs de cette vie. Pas de ce travail. De cette vie. »

Il s’interrompit. Il ne fallait pas la surcharger d’informations, et risquer de noyer l’information essentielle qu’il venait de lui communiquer. Il conclut simplement, résumant l’intégralité de la chose en une conclusion rapide :

« Tu dois changer, tout simplement. Sinon, tu mourras. Si tu ne le peux, alors quitte ces lieux. »

Pour les gens d’ici, et des mondes qui communiquaient avec cet endroit, ce qui était pour lui une vérité simple semblait souvent être très abstrait, et dur à saisir. Il ne doutait aucunement que l’inverse soit également vrai, et qu’il existe en face de lui des choses évidentes qu’il ne voyait pas. C’était pour cela qu’il tentait avec autant d’acharnement de comprendre ce monde, de décrypter le mystère de l’esprit de ses habitants. Une fois qu’il comprendrait, il serait libéré des chaînes invisibles qui entravaient sa progression.

Et alors, plus rien ne pourrait se mettre en travers de sa route.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Je n’ai pas besoin d’attendre bien longtemps pour avoir une réponse. Ou au moins un début, ceci me laissant le temps de commencer à intégrer ce qu’il peut m’expliquer. En tout cas, l’idée de créer des catégories de personnes ne me serait pas venue à l’esprit, mais cela me parle toutefois. En quelque sorte, ce que je comprends de ses mots, il faudrait que je me donne un objectif sur ce que je souhaite faire et devenir, et m’y tenir en y mettant quasiment toute mon énergie. Et surtout ne pas y déroger si je souhaite réellement me trouver dans cette « case » que je choisis. Dans tous les cas, l’aventurier a toute mon attention à cet instant alors que ma timidité semble être mise de côté sans que je ne fasse réellement exprès. Il faut dire que je me focalise sur ses paroles avec grand intérêt, si celles-ci peuvent me donner le coup de pouce manquant pour avancer.

Toutefois, changer est plus facile à dire qu’à faire. Mais, comme il le dit si bien, avec de la volonté, tout doit être possible. Et, peu importe la voie que je choisis pour le futur, je crois que je ne pourrai pas me séparer de mon activité même une fois rentrée le soir. A moins que je ne devienne insensible à la misère ou la douleur des autres. Cette pensée me fait d’ailleurs légèrement grimacer. Autre chose, aussi, rien ne dit que je dois partir à l’aventure tout de suite. Pourquoi pas prendre son temps avant, s’habituer à ce genre de choses dans les murs de la ville avant d’enfin quitter cet endroit une fois que je serai un peu plus à l’aise ? Autant avec mes capacités que les personnes. D’un autre côté, ce n’est sûrement pas comme ça que je gagnerai le plus d’expérience pour tout ce qui se trouve autant de la réaction, comme réagir rapidement en cas de situation difficile… Mais chaque chose en son temps.

Il m’a quand même fallu quelques instants pour mettre tous les mots d’Hypa au clair avant de pouvoir envisager de lui répondre, de manière un peu plus sereine et sûre de moi que précédemment. Avoir un objectif et un ordre d’idée sur la suite des choses en change beaucoup dans mon esprit. Le flou n’aide pas à évoluer. Il va falloir que je le retienne et que j’essaye d’avancer ainsi.

Merci d’avoir éclairé ma lanterne. Je crois que j’ai compris le principal. Et, si je n’arrive pas à devenir l’aventurière que je souhaite… Je pourrai toujours vous aider en mettant mes capacités de soin à votre disposition. Enfin, euh… A celle de tous les aventuriers. Je crois que j’ai beaucoup à faire, alors, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. M-merci encore.

Je m’apprête à déguerpir mais reste encore quelques instants de plus, posant une question supplémentaire afin d’être sûre de ne pas manquer de respect ou autre. Je ne voudrai pas donner l’impression de fuir dès que j’ai une idée en tête.

A moins que vous n’ayez encore besoin de quelque chose ?

Peut-être serons-nous d’ailleurs amenés à nous revoir… ? D’ici là, j’espère que mon évolution sera assez flagrante et que je pourrai surtout être fière de moi.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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Elle disait comprendre, mais il n’en était pas sûr. Ce genre de chose ne se comprenait pas simplement après un échange verbal. Il demandait de se confronter au quotidien qui se répétait pendant plusieurs mois, puis pendant plusieurs années. Ce n’était pas, pour faire simple, un grand exploit. Il ne s’agissait pas de trouver en soi le courage de sauter par-dessus un gouffre, ou de se dresser face à un ennemi dangereux. Il s’agissait, chaque jour, de refuser les choses faciles de la vie, pour leur substituer les choses ardues. De préférer l’entrainement à la méditation. D’accepter d’avoir chaque jour le souffle court, après l’entrainement martial. De sentir ses os craquer dans ses bras, jusqu’à ce qu’ils soient suffisamment solides, et de se rendre compte qu’il convenait alors de leur imposer un stress supplémentaire. C’était répéter, jusqu’à ce que l’esprit s’atrophie, les mêmes gestes. C’était faire en sorte que tuer soit aussi naturel que respirer. Plus encore, sans doute. Et de ce qu’il voyait devant lui, la jeune femme ne comprenait.

Elle s’offrait, sans s’en rendre compte, une porte de sortie. Elle envisageait déjà la possibilité de son échec, et en cela se donnait une excuse. Il hésita, quand elle lui demanda s’il avait encore quelque chose à dire. Lui n’en avait pas besoin. Elle non plus. Si véritablement il avait voulu lui rendre service, il l’aurait trainée hors du bâtiment, et lui aurait arraché ses vêtements pour la faire courir jusqu’à ce que ce que la honte elle-même ne puisse la rattraper. Il l’aurait brisé, encore et encore, pour la refaçonner, et celle qu’elle serait devenue aurait craché avec plus de férocité qu’il ne pouvait montrer sur celle qu’elle était maintenant. Mais il ne le pouvait pas, parce qu’elle ne comprenait pas, parce que ce chemin était quelque chose qu’elle devait accomplir elle-même, en se confrontant âprement à la répétition et au temps.

Parce qu’elle avait encore à faire le premier d’une infinie série de sacrifices.

Peut-être y arriverait-elle.

Sans doute abandonnerait-elle.

Il verrait, s’il la recroisait un jour. Si elle se manifestait de nouveau devant lui.

« C’est pour l’heure suffisant, lui répondit-elle. Souviens-toi de mon nom, et si un jour tu as besoin d’aide, présente-toi à moi. Tu n’auras aucun mal à me trouver. »

Tournant les talons, il se dirigea vers la sortie du grand bâtiment. Il avait pensé que cette journée serait une perte complète de temps, et s’il n’était toujours pas certain que ce soit faux, la possibilité du contraire existait. Elle était maigre, et incertaine, et il n’était pas homme à accorder foi à ces théories fantasques, ou à se préoccuper d’hypothèses inconséquentes. Malgré cela, cette idée était plaisante, et il pouvait bien s’autoriser à la considérer pour ce qu’elle était : la possibilité qu’il ait, par de simple parole, sauvé une néophyte de la médiocrité usuelle qui la guettait. Il avait encore, cependant, des choses à faire. Les forces régulatrices de la cité avaient tenté de les arrêter, mais leur mouvement était inexorable. De la même manière qu’Hypanatoi était contraint à certains actes par son honneur, l’homme dont la femme avait perdu un bras se voyait obligé d’agir d’une certaine façon.

S’il ne partageait pas ses conclusions, le paragoï pouvait néanmoins respecter sa volonté. Son futur ennemi savait au-devant de quoi il allait, et consentait malgré cela à faire ce que le devoir de vengeance lui imposait. Cela, au moins, était respectable, et il aurait à honorer sa volonté. Car si cela faisait partie des actes grands et évidents qui s’imposaient comme obligatoire, parvenir à le voir comme tel avait demandé qu’il marche, même imparfaitement, sur la voie des guerriers. Le dénouement de ce voyage approchait, et demandait qu’une attention cérémonielle lui soit portée. Hypanatoi était prêt.

Il l’était toujours.

Un mince sourire déforma sa face, une nouvelle cicatrice pliant en deux la partie gauche de son visage, tirant un peu sur une plaie encore imparfaitement refermée, et il se retint de passer une main dessus. Ce jour n’était pas inutile.
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descriptionLe cimetière des baleines (Saphira) (Terminé) EmptyRe: Le cimetière des baleines (Saphira) (Terminé)

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