Debout avant même les oiseaux, genoux contre la terre, les deux mains dans l’eau remplis d’algue la jeune femme avait du mal a respirer tellement l’odeur de l’eau stagnante lui chatouillait le nez. Plusieurs animaux morts avaient perdu la vie en s’abreuvage de cette eau nauséabonde et elle avait même trouvé un rat mort en décomposition. Si cela n’avait été que d’elle, elle aurait brulé la fontaine et serait partie en courant. Toutefois, elle ne baisserait pas le bras devant un simple dégout. Retirant les angles, les déchets, les cadavres et autre matière inconnu avec rapidité et dévouement l’eau semblait déjà moins poisseuse. Voyant qu’il n’y avait rien à faire pour changer la couleur de l’eau, la douce décider de purgé le système en retirant la pierre qui retenait le bouillon qui partit dans le décor, laissant alors le réservoir gluant à la merci de Kamélia qui retroussant ses manches avec une éponge et une motivation renouvelle frotta chaque recoin de marbre de cette fontaine.
Étrangement, l’esprit de la jeune femme était vide, elle était complètement attentive à sa tâche et ne chercha pas plus loin. Deux jours c’était passés dans ce jardin et le ménage avançait à pas de tortue. Elle ne pouvait y passer le mois, la blonde avait beaucoup d’autre chose sur sa liste pour le retour de ses souvenirs et ne pouvait s’accorder de perdre du temps ici. Étrangement la journée fila sans même qu’elle la remarque, passant chaque instant sur la fontaine qui avait bien besoin d’amour. Mathias n’avait pas fait de visite surprise laissant l’espace à la jeune femme qui cherchais à oublier la chaleur humide des lèvres de l’homme qui l’avait méprisé et qui avait rapidement perdu lors de l’affrontement contre Hypanatoi. Ce combat avait été si rapide qu’il n’avait même pas réussi à tirer son arme de sa ceinture. Elle pouvait comprendre pourquoi ce dernier portait une haine envers le paragoi et qu’il détestait la voir perdre son temps avec lui. Pourtant, elle était de son monde et lui avait fait clairement comprendre.
Kamélia versa la dernière chaudière d’eau fraiche dans le réservoir admirant son travail, la sueur perlant sur son front, sa respiration irrégulière lui brulant les poumons, elle pouvait être fière du travail qu’elle avait accomplis. Déposant la chaudière sur le sol, Kamélia remarqua que l’eau semblait avoir disparue et elle réalise que trop tard qu’elle avait mal placé la pierre qui servait à conserver l’eau dans le bassin. Ce dernier se vidait au même rythme qu’elle puisait l’eau pour le remplir. Cette constatation fit naitre sur les lèvres de la jeune fille un rire rempli de désarroi. Tombant genoux contre terre, elle soupira
«Mais quel idiote…» Observant autour d’elle, un soupir sur les lèvres
«Tu dois bien rire de moi Kelvin… »Le dos contre le marbre de la fontaine, les yeux en direction du ciel qui tirait dans la nuit. Kamélia reporta ses genoux contre sa poitrine déposa son visage dans le creux de ses jambes. Fermant alors les yeux, elle s’endormit doucement, laissant la nuit accomplir sa tâche laissant sa maladresse s’estompé pour la journée. L’épuisement devenu un manteau qui lui recouvrait les épaules la blonde ne bougea pas de la nuit restant dans cette douloureuse posture incapable de sortir de son rêve.
Se réveillant de songe des plus étranges, la douce s’étira doucement. Observant autour d’elle, une couverture avait été posée sur son dos. Les souvenirs de son erreur la fit soupire et sa main vient prendre de nouveau l’instrument qui servait à puiser de l’eau. Se redressant avec difficulté elle reprit sa tâche de la veille, cette fois en ayant vérifié l’étant du bassin avant de le remplir. Le jardin reprenait vie, il était beaucoup plus facile de circuler, toutefois il lui restait encore beaucoup de travail à accomplir, comme la construction du petit mur à l’entrée. Le dernier n’était plus que vestige, elle due le démolir pour récupérer les pierres qui le composait afin d’irrigué le nouveau.
Étrangement, les pierres étaient plus lourde les unes après les autres, empilé et retenue par un mélange de pierre, d’eau et d’une matière collante. Elle souhaitait redonner une âme à ce lieu, ce lieu qui pourrait voir d’autre histoire s’écrire. Elle était sûr que Kelvin l’observait de là où il était et qu’il était fière d’elle. Car en ce moment, elle était épuisée physiquement et mentalement. C’était un entrainement plutôt sadique elle qui avait subie bien des entrainements différent.
Reculant pour observer le deuxième mur qu’elle venait de faire, elle ne remarqua pas la pierre qui se trouvait derrière elle et tomba à la renverse, sa chute se termina dans l’un des murets qui tomba avec elle. Couchée sur les pierres elle s’est mise à rire de nouveau.
«Moi et les travaux manuelle ce n’est pas le grand amour… c’est très brutale» Cachant alors le soleil, arrivant de l’improviste du moment Mathias l’observait se retenant de rire de cette situation. Kamélia toujours couché sur les pierres l’observa un moment avec un petit sourire en coin
«Tu ne trouves pas qu’il semble confortable mon nouveau lit?» Mathias se mit alors à rire et prit la main de la jeune femme pour l’aider à se redresser.
«Avec un lit aussi dur, tu peux être sûr que je ne viendrais jamais dormir avec toi» dit l’homme une fois qu’il l’avait remis debout en observant les dégâts.
«Je vais m’occuper des murs, tu devrais aller t’occuper des fleurs» Il accorda un petit sourire à la jeune femme qui se massait le dos pour faire disparaitre la douleur. Avant même qu’elle n’argumente, l’homme c’était mis au travail.
L’aide de l’homme était certainement la bienvenue, lui qui avait connu Kelvin bien avant elle, cherchait probablement à le faire vivre une dernière fois en l’aidant à terminer le jardin. Kamélia prit alors la pelte et débuta la dure tâche de retourner la terre et de la désherber afin de planter des fleurs. Le silence régnait entre les deux êtres qui travaillaient dos à dos sans s’accorder le moindre regard. Même si les joues rouges de l’homme et le désir de parler brulaient dans les yeux de Mathias, il n’en fit rien. Attendant simplement que la jeune femme glisse le premier mot, ce qu’elle ne fit pas. Concentré sur la tâche, Kamélia avait terminé de retirer une bonne partie d’herbe là où elle souhaitait mettre des fleurs Le temps passa, Mathias termina les murets et prit l’initiative d’aller aider la blonde, genoux contre terre, épaule à épaule il pouvait sentir son cœur battre. Kamélia fut la première qui lui accordait un regard et elle remarqua les joues rouges de l’homme et son petit sourire en coin. C’était la première fois qu’elle vu en lui en gamin, un homme heureux qui affichait autre chose que du méprise, que de la robustesse et de la violence. Cet homme était le contraire de Hypa, il semblait dur à l’extérieur mais était doux et calme à l’intérieur, depuis le début il avait eu plusieurs gestes tendre à son égard et ne semblait rien attendre à retour. Elle était intimidé par ces élans qui prenant de l’ampleur. Elle savait qu’elle allait le décevoir, elle ne pouvait concevoir de vivre avec une personne de ce monde.
Kamélia se voyait beaucoup en Mathias, car elle était dans la même danse que lui. Chercher l’attention des yeux de la personne qui fait battre son cœur, chercher dans le fond de ses paroles une approbation. Chercher la main chaude qui guidera la sienne sur des terres inconnues. Malgré leurs regards qui se croisaient souvent et les petits souries sur les coins de leur lèvres le travail se fit en silence et rapidement. Chaque fleurs trouvèrent leur place, chaque sortent avait été placé selon leur moment d’éclosion, selon leurs préférences pour la lumière et l’ombre. Le jour tirais à sa fin et les deux compagnons admiraient la beauté des lieux dans la pénombre.
«Je pense que Kelvin serait content de revoir cet endroit aussi propre, cela t’auras pris presque une semaine» Kamélia afficha un beau sourire, elle avait enfin terminée, le jardin certes était propre, la fontaine crachait une eau limpide, les animaux qui parcourait le jardin était des animaux vivant et non des cadavres, des fleurs décoraient les lieux, parfumant l’air ambiante. Le calme régnait sous le vent frais de la nuit tombante. Pour sa part Kamélia désirait hardiment de prendre un bain chaud et de déposer sa tête sur l’oreiller. Mathias tourna alors dos au jardin l’invitant à le suivre, Kamélia recula un peu et figea son mouvement, une silouette dans l’ombre semblait les observés, cachée derrière une branches qui dansait au gré du vent, la blonde sembla voir Kelvin qui souriait, les bras croisés, ses yeux aciers l’observant.
Le cœur de la blonde se gonfla et les larmes viennent perler à ses yeux. La silhouette avait certes disparue dans la nuit, mais elle savait qu’elle l’avait vu, ses yeux quittèrent alors l’endroit pour se perdre dans le ciel étoilé. Kamélia prit son sac et sortie une plaque de métal qu’elle déposa au pied de la fontaine, glissant ses doigts sur le métal d’orée elle se redressa et quitta les lieux.
À la mémoire de Kelvin, un ami, un mentor, un père.