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Le temps, relatif et intangible on ne peut le contenir. Certain dirons qu’il est bénéfique, que le temps apaise les douleurs et les cœurs meurtrie, qu’avec le temps même la pire situation devient un caillou, tel une montagne qui s’effrite à l’air du temps. Pourtant le temps voilage est rapide, il avance sans reculé, il avance sans redonner. Il ne fait que prendre constamment, prendre les minutes prendre les heures continuellement. Il est vrai que pour Kamélia, le temps qu’elle avait passé à réfléchir, le temps qu’elle avait pris pour être seule, seule avec elle-même entre les quatre murs de cette maison remplis de souvenir, lui avait fait un grand bien. Certes, il lui restait encore beaucoup de cheminement à faire, elle n’avait pas réussi a faire la paix avec elle-même, mais elle avait accepté certaines parties de sa vie, certains souvenir qui était revenu. Elle avait enfin accepté de ne plus être la personne qu’elle était, même si elle retrouvait complètement sa mémoire, elle était-elle, une nouvelle personne. Son nom lui était revenu, du moins ce qu’elle pensait. Toutefois, elle avait décidé de conserver le sien, celui que Kelvin lui avait donné dans ce monde, celui que tous connaissait. Elle était Kamélia, membre de l’église ancienne élève du défunt Kelvin.

La blonde n’avait toujours pas choisi qu’elle chemin prendre, elle ne savait pas vraiment ce qu’elle souhait accomplir dans ce monde, mais ce qu’elle était sûr, c’est qu’elle voulait aider les gens qui savaient ou ils allaient. Elle avait accepté sa faiblesse, du moins, elle savait qu’elle était limitée physiquement par son corps petit et fragile, mais elle se devait de déjouer cette constatation avec son intelligence. Deux semaines c’étaient écoulé en souffle du vent, deux semaines d’épreuves ou elle n’avait pas eu la chance de voir Hypanatoi. Kamélia avait peur, peur que ce dernier s’imagine qu’elle avait renoncé, qu’elle avait décidé d’accepter son sort et de baisser la tête. Elle avait eu le besoin de rester loin un moment, pour se faire sa propre idée, pour découvrir elle-même ses sentiments qui lui déchirait le cœur.

Le jour c’était levé, Kamélia franchi alors le portail afin de revenir à la place des portails. Elle affichait un sourire radieux et observait de nouveau la foule de gens qui circulaient sans prendre conscience de son existence. Une main se plaça sur son épaule et la fit sursauter, le rire de Mathias se fit entendre «Bon aller a partir d’ici c’est chacun pour soi et prend pas trop la grosse tête, je ne t’inviterais pas à m’accompagner à chaque fois que je sors, la plaine c’est un peu trop calme pour moi» D’un mouvement de la main il laissa la jeune fille seule avec son petit sourire. Elle avait encore du mal à croire qu’elle avait enfin eu la chance de sortir de la ville, même si elle avait dû se taper les blagues et les remarques de Mathias.  Kamélia s’éloigna un peu, pour ne pas déranger les gens qui venaient et partaient, prenant place sur un banc elle fit un rapide inventaire de son sac et regarda l’état de ses deux épées. Lors de son séjour elle n’avait croisé qu’un seul monstre et Mathias avait fait le plus gros du combat. Étrangement heureuse que le monstre aille décider de l’attaqué elle, plutôt que Mathias qui lui avait interdit de se battre, cela lui avait donc donné une bonne raison de donner quelques coups.

Voyant que ses épées étaient propres, elle rangea le tout avant de profiter du bruit, elle avait passé beaucoup de temps en retrait, dans le silence. D’avoir des gens autour d’elle lui faisait le plus grand bien! D’une oreille attentive, la blonde écoutait les aventuriers qui revenaient de leur exploits, certains avait attaqué plusieurs hordes de monstres, d’autre avait eu du mal avec l’attaque de certaines régions. La blonde n’avait pas trop compris l’état d’urgence, mais bien des endroits avaient subits des attaques et personne n’avait voulu lui en dire plus. Elle avait même du resté pour sa part dans ses quartiers le temps que cela passe.

La journée débutait et le blonde se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir faire de cette première journée de congé, les deux dernières semaines avaient été si éprouvante qu’elle n’avait aucune idée de quoi faire. Profitant simplement du moment, cherchant un visage connu dans la foule, peut-être qu’elle aura la chance de croiser une ou un ami pour aller prendre un thé ou quelque chose de plus passionnant. Il y avait beaucoup de monde et malheureusement elle ne semblait voir personne. Elle soupira alors «Chouette alors, une autre journée seule avec moi-même»

Dernière édition par Kamélia le Ven 10 Mar - 12:45, édité 1 fois
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Pour beaucoup d’aventuriers, quitter les murs de Portalia était une épreuve. Ils le faisaient lorsque la ville leur remettait une mission, lorsqu’ils devaient accomplir un objectif. C’était une vision très basse, et très limitée, et Hypanatoi avait longtemps eu beaucoup de mal à la comprendre. Même en partant du constant évident que le portalien était un être faible et décevant, le fait de ne pas chercher à s’exposer au danger était curieux. C’était la seule manière de réellement se renforcer, et cette vérité n’était que plus prévalente sur ce monde. Hypanatoi savait à quoi était due l’accumulation prodigieusement rapide de puissance divine qui était la sienne. Il ne se reposait pas. Il n’attendait pas. Qu’on lui donne ou non une cible faisait au final très peu de différence pour lui. Aujourd’hui encore en était la preuve. Il s’était engagé dans les chemins de l’île préhistorique, à la recherche d’un monstre. D’un monstre précis. Il avait chassé le Kerlong. C’était un animal dangereux, et une proie qu’il avait besoin de tuer. Un spécimen particulièrement impressionnant de ce monstre l’avait mis en déroute. Il avait été obligé de fuir, et bien que cet incident ne soit pas en soi déshonorant, le paragoï brûlait tout de même de se venger.

Mais avant d’affronter l’animal, il devait se mesurer à des spécimens moins impressionnants. Le serpent géant était toujours hors de sa portée, mais il saurait le retrouver. Et quand il le ferait, il serait assez puissant pour le jeter, et il serait fort de l’expérience qu’il aurait acquise en broyant ses congénères entre ses mains.

Emergeant du portail, trainant derrière lui les parties les plus précieuses de la carcasse de l’animal, il s’autorisa enfin à se détendre un peu. Portalia avait beau être une ville hostile, le danger qu’elle représentait n’était pas de la même nature que celui qu’il rencontrait dans les régions sauvages de ce monde. Il était plus insidieux. Avançait à visage caché. Après quatre jours d’isolement et de violence, se replonger en elle n’était pas spécialement plaisant. Il referma quelque peu son œil intérieur, se contentant de son environnement rapproché, et observa autour de lui. Les aventuriers allaient et venaient, le ballet espacé des hommes et des femmes affairés aux affaires de la guilde ne cessant jamais réellement. Il grogna. Tout le côté droit de son corps n’était plus qu’un gigantesque hématome, et il était à peu près certain que certains de ses os étaient brisés. Il aurait à aller voir un médecin : pour un examen aussi sommaire, et résultant directement d’une chasse extérieure aux murs de la cité, il n’avait pas besoin d’aller voir Elim. Un mage-soigneur de la guilde suffirait amplement. Se secouant, il se mit en marche. D’abord. Il avait à amener les fruits de sa chasse au comptoir de la guilde. C’était elle qui s’occupait de revendre ces morceaux ; il aurait sans doute pu aller directement voir un forgeron et obtenir de meilleurs prix, mais ce genre de comportement mercantile était réservé à une caste inférieure. Il présentait des trophées. Obtenait un échange un tribut.

Il savait que pour l’esprit mal formé des autochtones, la différence était difficile à établir. Cela ne le concernait pas.

En revanche, il fut bien obligé de s’arrêter quand il décela Kamélia. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait pas vu, et il sentait qu’elle était différente. La puissance du dieu bicéphale de la cité imbibait son être. Elle avait donc réussi à surmonter la première difficulté qui entravait sa route. C’était une bonne chose. Il hésita, un instant, à l’ignorer : elle avait eu besoin d’être seule, quand il s’était quittés la dernière fois. De prendre en main son destin, et de se montrer autonome. Après sa défaite, courir se réfugier dans l’ombre du paragoï aurait été une horrible humiliation, et il était heureux de voir qu’elle l’avait compris. Les choses étaient différentes, maintenant. Du temps avait passé, et la jeune femme semblait oisive. Il fronça les sourcils, légèrement. Peut-être réfléchissait-elle. Peut-être était-elle perdue. Il grogna, doucement, réajustant sur son épaule sa lance et les morceaux du kerlong, et se rapprocha d’elle.

« Kamélia, fit-il en lui adressant un signe rapide de sa main libre. Je sens le changement qui a opéré en toi. »

Il posa son fardeau sur le côté du banc, et s’assit à côté d’elle avant de continuer :

« Tes réflexions sont-elles fructueuses ? »

La jeune femme était une personne intelligente, de cela il ne doutait pas. Plus que cela, il avait au cours de leurs conversations compris qu’elle avait également tendance à penser. A contempler. A essayer d’analyser, de disséquer, et de prévoir. Ses émotions, comme celles du paragoï, servaient la machinerie suractive de son esprit. Deux différences, cependant, existaient. La nature des sentiments ainsi convoqués, et l’expérience dont Hypanatoi jouissait et dont Kamélia avait été privée. Cela rendait sa situation précaire, et il devait bien l’avouer : il était souvent difficile de la comprendre. De la comprendre réellement, comme il le faisait souvent avec ses congénères. L’être qui résultait de cette perte de mémoire était unique, et souvent difficile à appréhender avec une précision satisfaisante.
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Autour d’elle bourdonnait les gens. Elle pouvait entendre des gens rire, d’autre pleurer. Cet amalgame d’émotions qui vibraient autour d’elle, lui fit fermer les yeux. La douce avait encore du mal à accepter ce qu’elle pouvait ressentir, elle n’arrivait pas à laisser sortir ses émotions comme bien des gens y arrivaient autour d’elle. C’est avec un petit sourire aux lèvres, que la blonde écoutait une conversation de quatre hommes non-loin d’elle. Ces dernier semblaient repasser leur plan dans le moindre détailles avant de franchir le portail vers leur aventure. Non loin, une femme pleurait, elle venait de dire au revoir à son marie qui partait pour une nouvelle mission laissant derrière lui, sa femme et sa fille. C’est sur ce petit duo que la jeune femme se concentra. Elle ouvrit les yeux, observant de loin la mère de famille qui tenait contre elle sa petite fille, qui pleurait sans retenue.  

La mère tenait fermement cet être fragile contre elle, accroupie à sa hauteur pour la prendre dans ses bras, la réchauffer de sa chaleur et de son amour. Kamélia avait eu quelques souvenirs de sa propre mère, elle c’était souvenir de la haine et de la rancœur qu’elle éprouvait pour cette dernière. Mais ses sentiments n’avaient plus lieux d’être, du moins pour le moment, elle ressentait simplement la tristesse d’être loin de ce femme, elle aurait tout donné pour simplement mettre les choses aux claires et tirer un trait sur leurs différends. Détournant les yeux, elle laissa un soupire s’échapper d’entre ses lèvres avant de ranger ses épées à leur place satisfaite de leur état.

Kamélia savait, elle savait que le temps allait changer les choses. Elle avait longtemps pensés à comment accepter ce changement en elle et autour d’elle. Rien n’était éternel, aucune vie humaine aucun lien ne pouvait immortel. Elle l’avait compris, le jour où le corps de Kelvin fut mis en terre, elle avait compris l’enjeu de ce monde. C’était vivre pour choisir sa mort ou vivre en attendant sa mort, mais beaucoup de gens avaient renoncé et attendait tout simplement la fin du chrono de leur existence. Il n’était écrit nulle part comment les gens devaient passer leur existence, s’ils devaient prendre les armes, ou cultiver la terre ou bien encore fondé une famille. Ce choix était le leur et personne ne pouvait leur enlever cette illusion.

Ce fut le timbre d’une voix, une voix qu’elle connaissait bien. Des notes qui lui m’étaient le sourire aux lèvres et un drôle de sentiment dans le cœur. Deux semaines c’étaient écoulé sans que ses oreilles de discernes le son mélodieux de cette voix. Son nom ainsi prononcé par Hypanatoi fit bondir son cœur, elle redressa doucement les yeux sur son compagnon et ne cacha pas sa surprise de voir son sale état. La bouche légèrement béante elle constata la couleur du visage de l’homme et l’état de son armure. Suivant chaque mouvement de ce dernier qui venait de prendre place sur le banc près d’elle.

Un petit sourire s’afficha alors sur ses lèvres et elle se tourna un peu pour mieux voir son compagnon regardant se dernier de haut en bas retenant un petit rire amusé. «Hypanatoi, cela faisait un moment.» dit-elle heureuse de le voir, sa joie se percevait dans sa voix et se voyait dans les battements de son cœur qui avait pris un élan. «Oui comme toujours, lorsque je prends le temps de réfléchir je trouve souvent les solutions à mes conflits intérieur » La blonde avait du mal à contenir toute les choses qu’elle souhaitait lui dire, elle était curieuse avant tout de savoir ce qui avait bien pu mettre cet homme dans un tel état.

Son regard quitta un moment son compagnons pour observer autour, Hypanatoi semblait être seul, du moins il ne semblait pas avoir un groupe qui l’attendait car personne ne portait attention à eux, sauf quelques petits regard curieux en direction de la pièce de monstre qu’il semblait garder près de lui. Elle eut un petit rire amusé devant cette constatation et reporta son entière attention sur lui «Votre morceau de viande attire le regard de certain curieux» La présence de l’homme avait toujours le même effet sur la blonde, elle se sentait étrangement calme et détendu. Glissant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle repensait à tous les petits fragments de souvenir qu’elle avait fait émerger depuis quelques jours et elle se faisait violence pour ne pas l’inonder d’informations.

«Il est arrivé quoi à l’autre partie de cette chose?» Dit-elle simplement par curiosité, si c’était ce monstre qui avait mis Hapanatoi dans un tel état, elle redoutait la férocité de cet être qu’elle n’aimerait pas croiser lors d’une petite sortie. La blonde pris doucement son sac à dos et chercha les dernières provisions qu’elle avait emporté pour son expédition. Elle se retourna sur le banc pour s’assoir les jambes croisé et mis entre elle et lui le restant de pain, de baies, de noix et de viande séché. «Tenez, si vous avez faim je pense qu’une petite pause vous ferais du bien» Elle n’avait pas grand-chose à proposer pour ce pique-nique improvisé. «Disons que c’est un amuse-bouche»
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Elle semblait calme. Toujours parcourue du courant houleux de ses émotions, certes, mais calme. Ce dernier coulait en elle à un rythme régulier bien que considérable, et elle parvenait à le canaliser. C’était du moins ce qu’il lui semblait. Il l’écouta attentivement, et elle ne lui dit pas grand-chose, sinon cela. Elle souhaitait visiblement rester discrète quant à ce qui la préoccupait, ce qu’il pouvait aisément respecter. Certaines choses devaient être accomplies seules, car c’était cette même solitude qui leur donnait tout leur sens. Otant son heaume et ses gants, il les posa à côté de lui. Les marques rituelles des sacrifices étaient effacées depuis longtemps. Son visage n’était plus parcouru des traits symétriques du sang consacré. A la place, il était orné par les motifs géométriques de celui du Kerlong. L’animal avait été un défi de taille, et le paragoï en était sorti grandi. Plus sûr de lui, plus fort d’une nouvelle expérience. Son corps déjà se renforçait, et son esprit se faisait plus aiguisé. Il sourit à la jeune femme, la remerciant pour son don. Il était effectivement affamé, et si cet encas ne ferait rien sinon tromper sa faim, ce serait toujours mieux que rien. Il essuya les paumes de ses mains, tachées de sang, de sueur et de terre, sur ses genoux, jusqu’à ce qu’elles soient à peu près propres. Puis, il posa sur la tranche de pain un peu de viande et quelques noix, tout en lui répondant sur un ton égal :

« Je n’ai pas pu tout emporter. Le Kerlong, fit-il en désignant les morceaux d’un geste du menton, est un animal gigantesque, et préserver l’intégralité de son corps demanderait le concours d’une dizaine de professionnels. A l’heure qu’il est, sa carcasse doit servir de repas aux charognards. Je n’ai emporté avec moi que ses griffes, ses dents et certains de ses organes. »

En ayant terminé, il croqua dans la nourriture qu’il venait de se préparer. Les ingrédients étaient simples, certes, mais s’unissaient de façon harmonieuse, et tenaient au corps. Il avait, après plusieurs jours passé à se contenter des rations sèches de l’aventurier, besoin de quelque chose de plus. Comme il était de coutume, il s’autoriserait à célébrer son triomphe et sa survie par un repas plus copieux, ce soir. Mais pour l’heure, il estimait troquer avantageusement la débauche de nourriture pour le plaisir consommé de la compagnie de la jeune femme. Avalant tranquillement, il éprouva un profond sentiment de satisfaction. Il appréciait de se battre. C’était une vérité simple, qu’il pouvait habiller avec beaucoup d’élégance, quand c’était nécessaire. Mais au fond, la chose était simple : il aimait se battre. Il y trouvait un sens, et ce sens irradiait comme un soleil et façonnait le reste de son existence.

Un simple encas prenait après la lutte facilement le gout d’un met indécent de raffinement.

« Je suis heureux que tu progresses ainsi. Que tu t’épanouisses. Le monde s’ouvre à toi, maintenant. Ces solutions que tu trouves, que te demandent-elles de faire ? »

Sans doute faisait-il preuve d’un peu trop d’indiscrétion. Il n’était pas dans sa nature de questionner avec autant d’insistance ses pairs, mais il devait bien avouer que la situation unique de Kamélia exerçait sur lui une fascination puissante. Il doutait qu’elle le voit de la sorte, et lui-même, dans sa situation, n’aurait pas jeté sur son état un œil particulièrement heureux. Mais tout de même : elle était en quête de ses souvenirs, et chaque nouveau succès permettait de la reconstituer un peu plus. C’était là quelque chose de glorieux et de louable : sa détermination était telle que même la perte de son identité ne la diminuait pas. On faisait de grands chants de ce genre de quête. De très grands chants.

Au-delà de toutes ces considérations, il devait tout simplement avouer apprécier la compagnie de cette dernière. Elle parlait de façon mesurée, et pesait ses paroles. Elle agissait, et cela donnait à son discours un poids souvent absent, ici. Il savait qu’il faisait preuve à son endroit d’une certaine indulgence, pour ne pas parler d’une indulgence certaine : elle venait de son monde, et Hypanatoi ne pouvait donc pas être neutre. Mais au-delà de cela, il pouvait le dire sans se trouver malhonnête : il appréciait sa compagnie. Il y avait en elle les fondations de quelque chose de grand. Il voulait la voir l’ériger.
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Une goutte d’eau tombant dans un lac en dormance obligera la surface à onduler. Le mouvement sera de plus en plus grand mais reviendra un jour le calme. Ce calme sera brisé de nouveau par une goutte d’eau perdu. Tels les sentiments qui vibrait dans le cœur des gens, un lac au reflet trouvé par les gouttes d’émotions qui perlaient sans retenue. Kamélia était comme un lac, calme en apparence attendant simplement la prochaine répercutions d’un souvenir. Lors du temps passé avec elle-même, la blonde avait cherché à prendre le dessus, mais ce travail sur elle-même demandait plus que deux semaines de réflexion.

Elle avait compris que cédé aux émotions pouvait lui être néfaste même fatidique dans certaine situation. Elle devait parfois les écouter et d’autre fois les ignorer. Analysant alors chaque moment pour choisir quel sentiment laisser sortir. La théorie lui semblait beaucoup plus facile que la pratique, mais comme tout entrainement, il lui fallait du temps et des efforts. Efforts qu’elle n’avait pas peur de faire avec un grand sourire aux lèvres.

Les yeux brillants de curiosité observaient chaque mouvement de l’homme, Hypanatoi semblait avoir passé une dure journée et ce fait la fit sourire. Pour une fois que ce n’était pas elle qui semblait au bout de sa journée et que c’était le contraire. Certes, elle n’avait pas eu le même affrontement, la blonde serait probablement morte si elle avait accompagné l’homme dans cette expédition. Cependant, elle se promit de devenir assez forte pour le suivre et lui prêter mains fortes.

Le nom Kerlong ne lui était pas inconnu, se nom était revenu quelques fois sur les lèvres des gens qui l’entouraient, plus un mythe que véridique certain disait même qu’il était impossible de l’approcher sans mourir. Hypanatoi venait de contredire les rumeurs. Kamélia eut un petit rire, imaginant l’homme porter le monstre sur ses épaules pour venir le mettre sous les nez des oiseaux de malheur de l’église «Au moins l’important c’est qu’il n’est plus un danger pour les curieux» Son rire se perdit un moment dans l’écho de la foule et elle se mit à sourire par la suite, attachant d’un mouvement rapide ses cheveux à l’aide d’un ruban «En fait, chaque fois que j’arrête pour réfléchir à ce que je dois faire ou non, une petite voix me dit d’arrêter de me prendre la tête et de simplement faire ce que je sais faire le mieux» Elle eut un petit rire «C’est encore confus, mais j’avance tranquillement, j’ai même pris le temps de sortir par un portal, je reviens justement de la prairie. Et plus je sors de ma routine plus les souvenirs arrivent, je me souviens même de mon vrai nom» L’entrave de ses cheveux terminé, elle reprit une position plus confortable sur le banc, une jambe sous ses fesses, elle déposa son sac sur le sol. Avant de détourner son regard en direction des portails «Kiana Arsamès connu comme étant un stratège sans faille, fille de deux divins qui n’avaient pas le droit d’être ensemble» Elle eut une petit sourire, elle allait continuer mais chaque chose en son temps. Le visage de sa mère et de son père lui revient souvent en tête, deux Divins plus ou moins connu par leur nom, mais leurs histoires d’amours avaient brulés bien des lèvres de chansonnier et de barde. Deux êtres qui n’avaient pas le droit d’être ensemble, car chacun promis à un autre destin, se voyant en cachette et eurent alors un enfant. Cet enfant fut confié aux humains, son destin étant de mériter sa place auprès de ses parents.

Cette histoire, était vieille et c’était déroulé bien avant la naissance de Hypanatoi, certains chants parlaient que l’enfant était devenue un stratège convoité par bien des armés, mais qu’un jour, le jour d’une des plus grande bataille de l’époque, la femme avait mystérieusement disparue laissant alors l’armée complètement au dépourvu. Plusieurs versions de l’histoire parlaient que le combat fut tout de même remporté, mais que sa présence aurait permis à bien des gens de survivre. Les années avaient passé et l’enfant des divins resta introuvable. Plusieurs parles de désertion, d’autre d’assassinat ou d’enlèvement, d’autre parlent que les Divins avaient rappelé la femme auprès d’eux et qu’ils la garderaient depuis ce temps enfermée. Le temps jouant son œuvre, cette histoire devient alors des rumeurs puis une chanson perdue au fond d’une nuit d’ennui. Avait-elle simplement existé, personne ne pouvait le confirmer, tout ce qui resta de l’ombre de cette stratège était sa beauté et son sang-froid face à bien des situations. «Mais, ici on me connait comme Kamélia, je pense que vous seriez le seul autorisé à utiliser Kiana Arsamès» Ses joues étaient devenu légèrement rouge et elle détourna le regard un moment. La blonde savait qu’il ne pouvait pas voir ses réactions, mais elle n’arrivait pas à le regarder lorsqu’elle était gênée ou intimider par une remarque.
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Kiana Arsamès. Il connaissait ce nom. Tout le monde connaissait ce nom. Il s’interrompit : ses dents cessèrent leur ballet régulier. Il convoqua tout ce qu’il connaissait de ce nom. Les chants, d’abord, qui contenaient l’histoire des grands noms de son monde. Deux divins s’étaient unis malgré leurs obligations contraires. Qui avaient produit un enfant, quand leur destin était de se consacrer à leurs devoirs, et à leur mort. De nombreuses versions de cette histoire existaient. Certaines parlaient de l’horreur de cette trahison, et du déshonneur éternel qui teintait maintenant les deux divins. Personne n’était à l’abri de l’échec. Personne n’était infaillible, même les plus glorieux personnages, même ceux qui avaient surmonté les plus terribles épreuves. D’autres parlaient de leur amour, et de leurs passions, capables de surmonter les difficultés. Du destin tragique de leur enfant, qui portait malgré elle le poids des failles de ses parents. Qui devait endurer à leur place le regard de ses pairs. Qui devait racheter leurs fautes, car eux ne le pouvaient pas. Il n’aimait pas ces versions. L’honneur était tout : le début, et la fin, et tout ce qu’il y avait entre les deux. Et l’honneur se gagnait en accomplissant ce que le devoir demandait. Le reste n’était rien, simplement du vent et de la poussière et quelques lambeaux d’ombres misérables.

Il se rendit soudainement compte qu’il n’avait pas à côté de lui une chanson. Kiana était réelle. Son corps était tangible, et son esprit, bien qu’amputé de ses souvenirs, était présent. Il agissait. Il exerçait sa volonté. Et lui ne savait pas comment réagir. A son côté se tenait un personnage de légende. Un personnage d’une importance importante, qui avait accompli des exploits glorieux, qui faisaient passer nombre de ses propres victoires pour des trivialités sans conséquence. Et malgré cela, elle était irrémédiablement marquée par le sceau de la honte : son sang était sali par la honte parentale. Il l’écoutait, mais pour une fois son esprit peinait à comprendre ses paroles ; elles arrivaient à ses oreilles comme des échos lointains et perturbés, et le paragoï ne savait pas comment réagir. Les règles usuelles étaient troublées, dans ce monde.

Kiana était une ancêtre, un personnage issu d’une époque lointaine, et pour cela il lui devait le respect. Elle avait disparu du champ de bataille, et à cause de sa désertion, les rangs des soldats avaient été sacrifiés pour rien. Peut-être en fait avait-elle été assassinée. Peut-être pas. Il ne savait pas. Il ne pouvait pas savoir, et cela était pour lui intolérable. Il était, contrairement à ce que beaucoup semblaient penser, un homme simple. Ou du moins voulait-il l’être. Il agissait de manière prévisible, son code se révélant d’une grande simplicité. Il agissait lorsqu’il savait. Apprenait lorsqu’il ne savait pas. Et ainsi, son bras pouvait frapper sans hésitation, quand le moment venait. Il ne le pouvait pas, ici. Son interlocutrice était pour lui aussi difficile à appréhender que le dieu double de Portalia. Plus, sans doute : il ne savait ce qu’elle deviendrait, quand sa mémoire serait revenue, car il ne savait pas ce qu’elle avait été.

Il lui répondit enfin, faisant taire l’hésitation de sa voix, immobile, le masque de son visage se figeant en une expression sévère :

« Je connais ce nom. Je connais ce qu’on en dit. Je ne peux pas porter le jugement que je t’ai promis. Pas maintenant. Mais je me dois de te prévenir : je crains qu’il soit dur, quand le temps viendra. »

La cité l’éprouvait encore. Il ne savait pas si sa situation était le résultat de la négligence ou de la cruauté d’Ordre et de Chaos. Mais quoi qu’il en soit, il savait que Portalia venait encore une fois de corrompre une chose simple. Qu’après avoir placé sur son chemin un être de son monde, qu’après lui avoir donné l’espoir de redécouvrir avec elle les souvenirs de cette terre bénie, on lui révélait maintenant qu’il aurait peut-être à la tuer. Il n’en avait aucune envie, et se força à se rappeler les anciens préceptes : la liberté était ce qui restait quand le devoir était accompli. Il serra les dents. Se força à les desserrer. Sentit le gout du sang qui coulait dans sa bouche, maintenant qu’il avait mordu l’intérieur de ses joues.

« Au moins sait-on que tu es un être exceptionnel, fit-il simplement, se retournant vers elle pour lui adresser ce qu’il espéra être un sourire. Et tu as raison : renforce-toi. Sois forte. Cela te servira. »

Il ne savait que dire de plus, mais savait qu’il avait en face d’elle une personne qu’il fallait au moins respecter. Qu’elle se révèle mériter ou non qu’il la mette à mort, elle n’était effectivement pas une femme issue des masses vulgaires. Son sang était divin. Hypanatoi sentit sa voix sortir hors de lui, sans même qu’il ne s’en rende réellement compte, les vers familiers chassant les visions chimériques qui le tourmentaient :

« Je connais les paroles des chants qui comptent cette histoire. Veux-tu les entendre ? »
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Il fut impossible pour les Deux divins de caché leur relation interdite. M’étant au monde une jeune fille à la chevelure blonde et au visage de porcelaine. Ils n’avaient pas le choix de se débarrasser de l’enfant. Certains souhaitait la morte du vice de leur déboire, d’autre l’exile de ce poupon. Puis, son sort fut tranché, l’enfant devra prouver sa valeur aux yeux du monde et prendre sur ses épaules la dette de ses parents. Parents qu’elle ne sera autorisée à vous uniquement à a fin de sa quête. Le bébé de deux jours fut donc envoyé en terre hostile, dépourvu de son statue Divin souvent accordé à la naissance malgré le sang qui coulait en elle. Au début, les mortels ignoraient la présence d’un être divin parmi eux, mais plus le bébé prenait de l’âge et plus sa beauté trahissait sa provenance. Ses traits ressemblaient terriblement au visage de sa mère et ses yeux de son père. Dès lors, les mortels on commencer à la méprisé, à la traiter comme une paria. Elle garda malgré l’inadvertance la tête haute et créa sa place dans ce monde, se rendent indispensable sur chaque front.

Son nom fut alors connu sur bien des lèvres, elle n’avait jamais eu le physique ni la force pour prendre part directement au combat, mais son esprit vif était un atout convoité par bien des gens. Elle fut souvent la cible du Chaos qui souhaitait mettre fin à ses jours craignant qu’elle réussisse à déjouer chacun de leurs coups bas. Le nom de cette jeune femme parvient aux Divins, son talent les poussa même à lui offrir une place parmi eux, chose que la douce refusa, elle souhaitait poursuivre le combat en étant auprès des mortels. Selon elle, le nom de ses parents n’étaient pas encore blanchis et elle ne m’méritait pas cette honneur, pas avant d’avoir pourfendu le cœur du dernier être contaminé par le chaos.

Une fois encore, Kiana avait été appelé sur un champ de combat, là ou une partie importante de l’armée du chaos cherchaient à étendre sa suprématiste. Mais quelques heures avant l’aube, elle fut appelée auprès de ses parents et elle ne revient jamais. Personne n’a plus jamais revue cette femme, l’armée ébranlée par sa fuite fut presque anéantie. Son nom resta dans les chants, on parla de sa gloire comme de sa perte et le temps coula doucement jusqu’à devenir un mythe, une légende.

Kamélia avait certes récupérer bien des fragments de son passé, son nom et le nom de ses parents avaient été pour elle très important. Toutefois elle ignorait le poids qui pesait sur elle depuis tant d’année. Le silence qui plana autour d’eux inquiéta la jeune femme, observant le visage de son compagnon qui se faisait violence pour ne pas faire naitre sur son visage les sentiments qui le traversait. Elle n’arrivait à rien déchiffré, perdant simplement son sourire elle se doutait que quelques choses n’allaient pas avec cette affirmation et redoutait le pire.

Chaque parole de Hypanatoi fut comme un clou enfoncé dans la chaire, elle sentit son cœur s’arrêter de battre. Ce qu’elle redoutait le plus, avoir un passé lourd, un passé décevant, d’avoir fait quelque chose d’irréparable, quelque chose qui lui voudrait la mort. Elle se força de nouveau à sourire, se sourire était visible sur le coin de ses lèvres. Avait-elle envie de poursuivre cette quête de souvenir pour comprendre qu’elle ne méritait pas de vivre. Le sourire de l’homme n’avait rien d’encourageant, habituellement elle aurait sauté de joie de le voir sourire de la sorte, mais elle sentie que ce dernier se voulant plus rassurent. Comme un sourire avant de retirer une flèche… ou de la tirer, elle murmura doucement «Moi exceptionnel… j’en doute un peu»

Elle détourna son regard pour observer de nouveau autour d’elle, prenant en note ce qui avait changé lors de leur conversation et reporter son attention sur le visage de l’homme. Elle sentait son cœur étrangement serré et fit un petit soupire avec de sourire «Oui j’aimerais bien, cela pourrait peut-être m’aider à comprendre d’autre chose»
Elle se pencha un moment pour sortir de son sac une gourde d’eau qu’elle déposa en face de Hypanatoi proche de ce qui restait de vivre, elle se doutait qu’il allait avoir besoin d’eau pour poursuivre ce chant. La blonde souhaitait vraiment que ce chant soit révélateur. Mais elle l’avait déjà dit et ne revenait pas sur ses paroles. La blonde affronterait le jugement des actes qu’elle avait commis, si ses actes ne pouvaient être réparés.
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Hypanatoi Konostinos
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Il se doutait que la jeune femme lui répondrait qu’elle voudrait entendre les chants consacrés. Ils parlaient d’elle, et étaient importants pour qu’elle retrouve la mémoire. Même en occultant son appétit naturel pour la musique, Hypanatoi savait qu’elle aurait de toute façon besoin d’être convaincue : sa nature était trop modeste pour qu’une simple parole suffise à lui faire comprendre qu’il existait un gouffre gigantesque entre ce qu’elle était ici et ce qu’elle avait été sur les terres des divins. Il fouilla en lui, passant en revue les différentes versions qu’il connaissait. Il en fallait une qui soit relativement courte : les plus détaillées demandaient des heures pour être chantées. Il ne les connaissait pas toutes, loin de là, mais s’arrêta sur une version qu’il appréciait. Elle mettait en exergue l’histoire de la jeune femme, simplement, sans chercher à trop la condamner. C’était une chose difficile : les conséquences de ses actes étaient lourdes, et ressenties encore aujourd’hui dans bien des régions de son monde.

Seulement, il comprenait maintenant qu’il était possible qu’elle ne se soit pas échappée. Que comme lui, elle ait été ôtée du monde, ravie à sa terre au moment qui aurait dû être pour elle le couronnement ultime de ses actes, et un moment de gloire resplendissant et sans partage. Il se demanda ce que l’on chanterait à son propos. Si sa situation serait la même. Il en doutait, et espérait que non : des gens avaient vu ce qu’il avait fait. Mais il avait bu au Calice Sacré, et il n’avait pas rejoint les rangs des divins, Portalia ayant réduit à néant l’essence suprême qui avait doré son être. Personne chez lui ne pouvait connaître la vérité. Personne chez lui ne serait enclin à faire preuve d’indulgence et à préserver sa mémoire, à s’assurer que son nom ne soit pas le sujet de l’opprobre et des reproches amers. Il prit une profonde inspiration, ramenant à la surface de sa mémoire les paroles du chant. Kiana avait besoin d’entendre. Elle avait besoin de se préparer, et de connaître la vérité. Si un jour elle retournait dans leur monde, l’accueil qui lui serait fait ne serait pas celui d’une héroïne revenant d’un long voyage et ayant surmonté une épreuve terrible. Ce serait celui d’une traîtresse, et elle aurait à endurer et à prouver l’éclat de son être. Si elle le pouvait. Il ouvrit la bouche, sa voix sortant hors de son poitrail en un flot régulier et chantant :

« Ô auditoires aux têtes ornées des couronnes consacrées !
Les fronts parfumés du laurier victorieux et des herbes pieuses,
Rougis par le pavot enfiévré et par le sang ceignant le lierre idolâtré !
Ô auditoires des valeureux, ennemis des forces odieuses !
Descendants des pentes de l’Ida et des vallons de Koôs,
Porteur des sangs des mères et des pères anciens
Entendez le récit de Kiana, haïe comme aimée par tout le Cosmos !

Muse, par ma bouche je donne le récit de Kiana Arsamès, de ses veines divines et de ses pieds éoliens !

Car elle vient des divins de l’Est, là où les guerriers noircissent leurs yeux
Et les prêtres entonnent les hymnes vibrants quand montent les fumées propitiatoires,
Et sa chair était leur chair, et ses os leurs os, et elle ne venait pas des quatre pays du milieu,
Car deux divins promis au dernier destin avaient décidé d’enfanter l’enfant expiatoire
Et leurs sangs en se mêlant créèrent la mort dans les célestes rivages,
Et devant la porte maternelle les cortèges courroucés allaient en condamnant
Du fait tragique la terrible implication, et donnaient au couple des promesses de rage,
Et c’était par la juste éruption que l’on voulait aller en les damnant
Et le couple maudit, craignant pour son enfant, décida alors d’enfanter loin des noires nuées
Et leurs corps perçant les nuages – tombèrent – et derrière eux plus cruellement des serments qui refusaient de diminuer.

Et l’Ichor divin coula hors de la mère, aiguisant la convoitise des ennemis héréditaires,
Kataklopsès aux sept gueules, qui tourna vers le météore de chair son appétit sans fin,
Tat-Khonaben le multiple, émergeant de son antre grouillant de vers
Et tant d’autres noms mille fois haïs, montant du même mouvement des derniers confins.
Et cette indigne procession engendra dans le cœur des divins une terrible colère
Quand ils virent qu’en naissant l’enfant apprêtait les jaillissement honnis
Aucune procession grandiose ne se fit, aucun chœur enthousiaste ne célébra la naissance
De Kiana Arsamès, fille de traître et de parjure, et la tête du nourrisson des dons fit l’économie
Des parfums dont on enduisait les cheveux, des dons de miel et de lait et des capiteuses essences.

Et elle alla grandissant, avec comme tuteur ses deux géniteurs
Craignant le dénouement car sur ses pas étaient les ombres de la prophétie
La promettant au destin final qui devait des parents restaurer l’honneur
A ses côtés se tenait le chœur : esprits des roches et des sources qui hurlaient face aux indécis :
« Kiana Arsamès sera, et ira, et ses mains jointes seront des réceptacles
Quand les détestables légions des peuples difformes se briseront sur l’écueil
De son esprit militaire, pour les opérations martiales doué ! Ô brûlant spectacle !
Et quand viendra le jour fatidique, et le moment de gloire, ton ombre sera celle d’un cercueil ! »
Et pour répondre aux terribles imprécations, elle jaillit hors de l’étreinte parentale,
Et des paragoïs et des défenseurs de nos terres se fit l’escorte.
Quand tous d’abord regardaient avec méfiance la venue de l’inconnue au avancées triomphales
De ses exploits elle fit l’étalage, et révéla que sa pensée était accorte
Formé aussi bien aux arts du chant qu’à défaire les hordes protéiformes
Kiana Arsamès ! Le nom résonnait avec force, éprouvant des colonnes le marbre
Gonflant le cœur des travailleurs autant que des seigneurs : la fierté était la norme.
Et en grandissant sa gloire étendant des bras lourds de fruits, prenait l’apparence du plus noble arbre
Et sous sa canopée accouraient les plus insignes pèlerins, se pressant de lui rendre hommage
Kiana Arsamès ! Rempart contre la marée, repoussant l’écume de la terre !
Son nom inscrit au frontispice des temples, montant avec les fumées jusqu’aux divins personnages
Protectrice des armées et garantes des succès militaires.

Et quand à Samisse, pour repousser les derniers assauts des hordes cavalières
De l’union sacrilège de la progéniture infame elle fut spectatrice.
Aux chevaux et aux montures monstrueuses des steppes inhospitalières
Le corrompu s’était uni, faisant jaillir une féroce progéniture de la matrice.
Parodies éhontées des centaures des pentes du mont Atharnas et des criques d’Ollade
Ils avançaient, et devant eux tremblait la terre labourée de leurs lourds sabots
De Kiana Arsamès ils auraient dû subir la plus sévère brimade
Mais quand l’étreinte de la bataille fut rude, et que l’on chercha la guidance de la stratège, on ne vit pas la couleur de son drapeau
Et son absence saisit les cœurs, et devant l’assaut des monstres causa la débandade.

Perçant les rangs des valeureux, la horde ravagea les champs et les villes
Et par ses sévices pendant cent jours la campagne de Hseper fut endeuillée
Jusqu’à ce que la mort en cortège arrive pour l’ennemi habile
Et que les bras alliés des quatre pays brillant de vertu dispersent les hordes émerveillées.

Entendez ! Kiana Arsamès, en disparaissant, laissa derrière elle le plus sanglant sillage
Et de son nom tous doivent maintenant prendre ombrage.
Absente des couloirs chtoniens des vies après la vie, et sans capacité de réaliser son destin,
C’est un soleil sans lumière qui brille sur chacun de ses matins. »

Il s’interrompit. Les chants ancestraux brûlaient en lui, et il était facile de les invoquer. En vérité, ils n’étaient jamais totalement silencieux, et servaient à fournir un rythme qui ne cessait jamais de jouer. Un chœur qui le soulevait quotidiennement, un moyen de préserver ce qu’il était. D’emporter au-delà de la membrane qui séparait son monde de ces terres inutiles un peu de sa culture et de sa gloire éternelle. Il regarda autour de lui. Certaines personnes s’étaient arrêtées, et tournaient vers lui leurs visages. Il ne pouvait pas voir leurs expressions. Il ne pouvait pas savoir si leurs regards étaient étonnés, admiratif ou plein de condamnation. Ils se tenaient là, connus de son œil intérieur, et leurs corps avaient pour lui l’apparence de pierres dressées sur le bord du chemin. Il les ignora, peu intéressé par leur présence, et attendit une réaction de Kiana. Il n’était pas certain de ce qu’il pouvait lui dire pour compléter cela, et ne pensait pas judicieux, après lui avoir chanté une partie de sa vie, de lui faire l’insulte de la lui expliquer sans qu’elle le lui demande. Tout ce qu’il pouvait vouloir, maintenant, c’était l’arrivée d’une nouvelle partie de ses souvenirs. Si tel était le cas, sans doute aurait-il à lui chanter plus tard les autres chants qu’il connaissait, ceux qui portaient en eux plus détails.

Ce serait sans doute une expérience douloureuse. Mais elle était nécessaire.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 1 Mar - 6:13, édité 1 fois
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Le chant est l’un des plus vieux moyens de transmettre une leçon, une histoire ou une légende. Bien ou mauvaise les paroles se perdent toujours dans les époques, se déforment, prenant l’apparence de la personne qui la chante, les couleurs du pays où elle est bercé par la voix mélodieuse d’un barde. Il n’est pas rare d’entendre plusieurs versions d’une histoire mais il est encore plus impossible de savoir le vrai fond de cette dernière. Le chant des bardes peuvent détruire des réputations, salir des noms ou encore rendre un simple paysan le plus fort et le plus puissant de monde par la simple arme de la langue.  Tel des rumeurs qui influencent la perception des gens. Kamélia aimait bien les histoires, belles ou mauvaises elle aimait toujours fermer les yeux et imaginé les belles paroles. Mais pas cette fois, cette fois la douce avait terriblement peur, comme si chaque mot souffler par la bouche de son compagnon était un clou dans son cercueil.

Écoutant les yeux au bord des larmes, les paroles de Hypanatoi, elle restait calme en apparence. L’air lui était inconnu, car si elle comprenait bien le sens des paroles, elle n’avait pas eu la chance d’entendre parler de ses exploits, du moins pas tous. La jeune femme semblait avoir en effet une place importante dans son monde, malgré une naissance qui n’aurait jamais dû être. Elle était le fruit d’une relation interdite, elle était venue au monde avec la haine des Divins. Étrangement, ce petit bout d’histoire la fit sourire, au fond mémoire ou non cette haine l’avait suivi dans ce monde. Elle était probablement née pour être détester par d’autre. Elle comprit également la provenance de tous ses sentiments qui lui détruisait le cœur, cette constance rage qui lui empoignait les cœurs et qui la poussait à se surpasser et à prouver son existence à tous. Fixant le visage de son compagnon, elle écoutait les paroles, cherchant à rester attentive afin de ne pas laisser son esprit divaguer encore une fois, elle devait comprendre que chaque paroles n’étaient pas véridique, il devait manquer des informations, sa vie passé ne pouvait pas se résumé avec cette amertume dans l’âme.

Kamélia commençait à penser qu’elle avait eu une seconde chance, de venir dans un autre monde, loin Divins et des gens qui semblaient tant la mépriser pour cause de sang si convoité, ce sang qui n’aurait jamais dû se mêlée, ses parents n’avaient pas réalisé la lourdeur qu’ils avaient mis sur ses épaules. Le chant de l’homme pris donc fin, et la surprise fut grande dans le visage de la blonde qui n’arrivait pas à comprendre. Détourant alors le regard en direction de la foule, qui s’était légèrement tourné dans leur direction, observant le visage de l’homme qui chantait avant de reprendre leur chemin. Une rage brulait dans son cœur et elle cherchait à maintenir le feu, ce feu qui lui brulait corps et âme.  Comment elle avait-elle puis fuir, comment avait-elle pu laisser ses gens mourir sans réagir. Puis, comme si les pages s’écrivaient d’elles-mêmes, Kamélia venait de comprendre l’évidence qui pendant au bout de son nez. Secouant la tête elle soupira.

Elle ne trouvait pas les mots, enfin ces derniers semblaient se basculer dans son esprit sans trouver le sens pour faire une phrase concrète. «Si j’ai bien compris, ma naissance est une erreur, fais par mes parents et depuis ma naissance je fais mon possible pour sauver leur nom» Elle eut un petit rire, elle comprenait ce ressentie devant les visions de ses parents «Et en plus je suis partie au moment ou on avait plus besoin de moi… Cela n’a pas de sens pourquoi je serais partie.. » Elle passait une main sur sa nuque fermant les yeux un moment cherchant à faire le point «En fait je pense que c’est mes parents qui m’empêche d’y aller» Calmant sa respiration, elle prit un moment le temps de repasser quelques souvenirs dans sa mémoire «Y a se souvenir d’eux qui me parle et qu’elle me dit que mon destin n’est pas sur le champ de bataille mais auprès d’une personne qui n’est pas née encore et ensuite y a cette douleur… qui me fige» Kamélia ouvre doucement les yeux la colère est palpable dans son regard «Ça expliquerait pourquoi je ne me suis jamais présenter» La blonde se redresse brusquement, marchant un peu devant le banc afin de laisser partir le trop plein d’émotion qui l’envahi «Je fais tout pour les aidés et quand c’est mon moment ils me poignardent dans le dos et m’empêche d’y aller… Et me voilà devenu une traitresse pour les miens» Kamélia serra ses poings pour faire taire la rage, ses ongles percèrent bien malgré elle la peau et lui tira une plainte. Si elle aurait pu frapper dans un mur elle l’aurait fait, elle aurait laissé sortir cette rage et cette tristesse qui s’échappait désormais de ses yeux pour rouler sur ses joues. Elle ne chercha pas à les retenir, ignorant les regards curieux qui semblaient parfois lui être accordé, sur ce moment, la vie des autres qui l’entourait ne l’importait peux, tout comme leur avis.
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La douleur était la meilleure enseignante qui puisse exister. C’était elle qui apprenait au néophyte que trop s’avancer ouvrait son flanc, et rendait difficile le mouvement d’esquive. L’aiguillon de l’épée professorale qui ouvrait ses chairs sauvait sa vie. C’était elle qui ouvrait les yeux des jeunes gens, quand, naïfs encore, ils se laissaient cajoler par les mots légers des gens aux langues habiles et aux intentions mauvaises. L’humiliation était un rappel constant. C’était elle qui renforçait l’âme, lorsque le poids de l’échec ou de l’indignité menaçait de broyer tout ce qu’une personne était. Il était toujours possible de se briser. De manquer de volonté, ou de discernement, et de simplement ne pas être à la hauteur. Mais survivre aux épreuves de la vie renforçait un être ; les succès qu’il accumulait après n’étaient rien qu’une parenthèse en attendant le prochain obstacle. Le regret, surtout, et l’indignation étaient utiles entre tous. Ils étaient le mortier qui liait les pierres de l’âme, et transformaient une masure en un édifice harmonieux et solide. Il regarda la jeune femme, qui tentait de comprendre ce qu’il venait de lui dire.

Ce n’était pas Hypanatoi qui venait de lui parler : par sa bouche s’exprimait les reproches de plusieurs peuples. D’un monde entier. C’était un poids terrible, que lui-même avait à porter, bien que pour d’autres raisons. Kiana parlait de ses parents, et des ordres qu’elle n’avait pas pu défier, de ses obligations. Il ne doutait pas que tout cela avait beau gagner en précisions, ces visions avaient encore pour elle l’aspect de mirages cruels. Puis, soudainement, elle se tût. Elle venait de se déclarer traîtresse pour les siens, et ces paroles posèrent dans le cœur du paragoï une ombre douloureuse. Il voyait ce qu’il avait en face de lui. Ce n’était pas une personne qui fuyait devant la difficulté ou les responsabilités, et que ce soit là le reproche qui lui soit fait était difficile. Peut-être avait-elle été différente autrefois. Peut-être l’histoire avait-elle été injuste. Il ne savait pas.

Elle ne dit rien de plus pendant quelques instants, et il crut qu’elle prenait de réfléchir à tout cela. Puis, il sentit son poitrail se soulever légèrement, et sa respiration se faire haletante et peinée. Elle pleurait, comprit-il. Son premier réflexe fut de porter sa main à son visage, pour sentir s’il ne se trompait, pour toucher du doigt ces larmes que son œil intérieur ne pouvait pas voir. Il n’en fit rien, et dévia son mouvement, cherchant ses mains et les prenant dans les siennes. Il serra brièvement, voulant lui montrer qu’il était là. Qu’il ne l’abandonnait pas, et qu’elle devait faire de même. Il fallait dire quelque chose, sans doute. C’était son rôle, maintenant, celui qu’il avait endossé volontairement, et dont il fallait maintenant se montrer digne. Que ce terrain ne soit pas son domaine de prédilection était très secondaire :

« Kiana. Je sais ce que tu ressens, et tu dois rester forte. Je ne l’ai jamais raconté à personne, mais quand on m’a ôté les yeux, il m’a fallu trois jours avant que la rage impuissante qui m’étreignait ne s’apaise suffisamment pour que je retrouve mes esprits. Que je cesse d’être autre chose qu’un animal en cage, se jetant encore et encore contre ses barreaux. Prends-le temps. Pleure, si tu en as besoin. Hurle, si tu le dois. Danse, bats-toi, rampe, cours. Fais ce qui est nécessaire, et accepte ce que tu ressens maintenant. Fais-en une part de toi, un rappel constant, et ne l’éloigne jamais. Si une injustice t’a été faite, redresse-la. Je vois ce que j’ai en face de moi. »

Il s’interrompit. Les mots qui lui venaient immédiatement n’étaient pas appropriés. Elle avait besoin d’entendre autre chose. Il marqua une pause, et celle-ci pour une fois ne fut pas volontaire. Il reprit, sur un ton plus hésitant :

« Je vois une femme qui a le privilège d’être assaillie par les épreuves, et qui en sortira grandie. De cela, je ne doute pas. Pense à ton histoire : la honte et le devoir pesaient déjà sur tes épaules. Tu es devenue générale. Honorée entre toutes. Tu recommenceras, et cette fois, personne ne t’empêchera de réaliser ton destin. »

Il espérait que ce serait suffisant. Il ne pouvait parler que de devoir, et d’honneur, et des choses qu’il fallait accomplir. Car s’il avait connaître théoriquement les phrases plus douces des autres langages, elle n’étaient pas pour lui aisées. Il était quand il les prononçait un élève malhabile qui récitait un texte dans une langue étrangère, qu’il avait appris par cœur mais dont les mots ne voulaient dire que peu de chose pour lui. Kiana, de toute façon, était forte. Il en avait rapidement eu l’instinct, et chaque jour depuis lui en apportait la confirmation.

Peu de personnes pouvaient endurer comme elle que leur propre groupe, qui leur devait protection et enseignement, les humilie quotidiennement. Peu d’invoqués éveillaient de force leur potentiel divin, quand ils en avaient été privés auparavant. Aucun portalien, jusqu’à présent, n’avait subi son entrainement sans pleurer faiblement. Tous fuyaient, et les exemples concrets se succédaient dans son esprit. Il ne doutait pas de Kiana, simplement parce qu’il n’avait pas de raison de douter.

La situation actuelle, malgré ces sages pensées, n’était pour autant pas moins difficile à supporter.
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Le mal n’est pas de tomber, mais de ne pas réussir à se relevé. La douleur d’une blessure physique s’estompe avec le temps ou s’adoucit, mais la douleur d’un cœur meurtrie reste indélébile. Plus les cicatrices des souvenirs dévoilent leur profondeurs, plus la jeune femme laisse son armure se brisé. Cette armure qu’elle avait inconstamment bâtît autour de son cœur afin de ne pas souffrir de la sorte. Kiana savait, qu’elle ne devait pas s’emporter, que les souvenirs pouvaient avoir plusieurs sens et que la vérité n’était pas encore percée. Mais les sentiments qu’elle ressentait était réel, une rancune envers ses parents, une douleur devant la mort des gens qu’elle avait laissé derrière elle, ses gens qui avaient placé en elle leur confiance. Combien de vies avaient été brisés par son absence. La blonde savait, que peu importe les remords qui rongeait son âme, le mal était fait et depuis plusieurs centaines d’années.

Plusieurs histoires de ce monde parlait de rédemption suite à de grand sacrifice fait par l’être en tords. Kiana ignorait si elle avait le droit à un tel traitement, devait-elle retrouver la mémoire pour terminer les genoux contre le sol et la gorge ouverte. Ses mains tremblaient, elle aimait bien l’idée de vivre pleinement, de profiter de ce monde et de trouver comment revenir chez elle. La blonde souhaitait un jour regarder des enfants jouer dans la cours et se dire que la vie était paisible. Mais ce destin ne lui était pas permis, elle devait affronter un jour ou l’autre les cloches de sa rédemption. Le temps n’était pas encore venu, elle avait la chance de comprendre, une dernière chance de voir la vérité. Et c’est seulement en face de cette dernière que Kiana acceptera son sort, pas avant d’avoir le cœur net de son erreur et si ce dernier ne venait pas d’elle, elle n’aura pas de repos avant d’avoir mis à terre le coupable. L’honneur se gagnait, l’honneur se perdait, l’honneur se retrouvait. Sa cause n’était peut-être pas absolue et elle avait encore le droit d’espérer pouvoir rectifier l’histoire.

Le contacte chaud des doigts de son compagnons sur sa peau douloureuse lui fit lâcher prise. Ses ongles qui étaient enfoncé dans ses paumes arrêtèrent leur emprise pour laisser place à la large main du combattant. Elle redressa la tête doucement pour observer l’homme, surprise par ce geste qu’il avait déjà effectué lors de leur tête à tête à la taverne. Cette chaleur la troublait, la réconfortant, calmant son cœur qui battait rapidement. Elle poussa un soupire, cherchant par la même fait à calmer sa respiration avant de s’approcher de lui. Ses paroles résonnaient dans ses oreilles, elle l’observait. Hypanatoi ne semblait pas être celui qui avait le plus de facilité à se faire comprendre, ses paroles étaient souvent froide pour certains et dépourvue de sens, mais pas pour la jeune femme.

Elle l’avait tout de suite comprise, dès leur première rencontre dans la forêt, elle l’avait entendu. La blonde avait réussi à voir plus loin que l’apparence, plus loin que son regard vide de vie. Elle avait tant espérer l’entendre rire ou sourire et son cœur réclamait toujours ce du. Hypanatoi s’ouvrait doucement devant elle, un peu plus à chaque épreuve qu’elle devait traverser, comme si par la douleur qu’il avait subi il cherchait à calmer la sienne. Une main de la jeune femme glissa hors de la chaleur protectrice pour venir glisser sur la joue de Hypanatoi, ce mouvement Kiana l’avait fait inconstamment, sa main effleura la peau légèrement bleuté de l’homme pour venir à la base d’une des cicatrices. Sa main était chaude, délicate et elle ne chercha pas à lui faire mal. «J’ignore ce que j’aurais fait, si tous ses souvenirs serais revenu et que vous n’auriez pas été dans ma vie, j’aurais été complètement perdue.» Sa voix était légèrement brouillée par les petits sanglots qui cherchaient bien malgré elle à prendre vie. Elle savait qu’il avait raison, elle avait le droit d’être triste, le droit d’être fâché tous ses sentiments qu’elle se refusait elle en avait le droit.

Dans son passé, Kiana avait été grande, elle avait affronté plusieurs situations et c’était élevé malgré la controverse de sa naissance. Rien ne lui était impossible, elle pouvait réussir tout ce qu’elle souhaitait et c’est avec cette mentalité qu’elle devait désormais affronter les nouveaux défis qui allait se dressé sur sa route. Le regard de la femme observa ses doigts sur la cicatrice de l’homme. Elle n’avait jamais osé y toucher, jamais osé franchir ce capte d’intimité qu’elle avait dressé entre eux, elle aurait dû en réaliser son acte retirer sa main, mais elle ne fit rien, laissant la chaleur de ses doigts réchauffer la joue de l’homme, cette dernière devait lui faire bien mal vu la couleur. Cherchant un peu à calmer les larmes de son cœur Kiana observa l’état général de son compagnon «Vous semblez avoir vraiment eu une mauvaise journée…» Elle marqua une pause, cherchant à rassembler ses idées pour fuir cet endroit remplis de regards «Que pensez-vous de partir d’ici, j’imagine que vous allez avoir du mal à retrier votre équipement avec de tel ecchymoses.»

Son cœur battait toujours aussi rapidement, ses larmes avaient pris moins d’ampleur à ses yeux mais elle sentait toujours la présence de ce sentiment contraignant.
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Il était sans doute cruel d’insuffler ainsi l’espoir dans le cœur de la jeune femme. Il lui parlait de retrouver son honneur, comme lui-même se murmurait souvent qu’il retournerait sur son monde. Il savait que les chances d’un tel exploit étaient minces, et qu’en vérité il mourrait face à il ne savait quel monstre tempêtueux, ou face aux deux dieux répugnants de ces terres. Mais il ne pouvait pas faire autre chose. Il devait rentrer chez lui, non pas parce que c’était facile, mais simplement parce que l’impossibilité de cet acte n’était pas certain. De la même manière, Kiana devait œuvrer pour se relever, de toutes les façons nécessaires, parce que là était son devoir. Ne pas le faire, c’était enlacer l’annihilation la plus infâme, boire le poison déshonorant qui affligeait les sens.

Il doutait que la jeune femme, dans son état actuel, soit capable de grand-chose. Ce n’était pas simplement une histoire de puissance divine, et le paragoï pouvait la considérer avec l’œil le plus bienveillant du monde, il savait qu’il avait en face de lui une habitante de son monde qui avait perdu ses repères et ses valeurs. Un hybride curieux entre un portalien et une sujette des satrapies. Une divine de naissance, enfant du tabou complètement vidée de son essence, et qui se remplissait maintenant d’une autre forme de divinité. Il ne pouvait pas lui garantir son succès. Il ne pouvait pas la guider, pas jusqu’au bout : une fois devant la montagne, il appartenait à chacun de trouver un chemin capable de mener au sommet. Il sentit sa main sur sa joue. Il savait ce qu’elle voulait. Il n’avait pas besoin de voir son visage pour la sentir rougir, quand sa respiration se retrouvait prisonnière de sa poitrine, et sortait en filets qu’elle voulait discret. Il n’avait pas besoin de voir ses yeux pour lire son regard. Il entendait sa voix, et connaissait les accents qu’elle prenait. Il sentait son sang qui affluait sous la membrane du bout de ses doigts, et il comprenait ce rythme. Elle passa la main sur son visage. Toucha ses contusions. Traça le chemin d’une cicatrice. Il la laissa faire.

Il n’avait jamais été particulièrement habile dans ce genre de situation : il préférait généralement les esclaves et les courtisanes, avec lesquelles le principe transactionnel qui régissait alors les échanges simplifiait les choses. Connaître ses pairs était une bonne chose, et prévoir ce qu’ils allaient faire était un exercice simple : c’était un art semblable à celui du capitaine qui devinait dans les signes de la nature ses changements. Il suffisait de voir. De prêter attention, ce que peu de personnes étaient réellement capables de faire. Mais cela ne voulait pas dire qu’il était lui-même toujours réellement capable de se détacher de lui-même. De parler des choses qu’on ne disait pas à voix haute, et qu’on espérait doucement. Il avançait, et son sillage n’était pas doux : les fleurs ne surgissaient du sol qu’il avait labouré. Sans doute aurait-il dû choisir autre chose que de lui serrer les mains. Le geste était ambigu, et lui avait autre chose à faire que d’hésiter comme un jeune homme placé devant sa première femme, à se demander si le moindre de ses mouvements n’allaient pas anéantir toute chance de succès. Il avait fait, comme toujours, ce qui lui avait semblé naturel, et sans doute n’était-ce pour une fois pas une bonne idée. Kiana finalement lui offrit une échappatoire. Elle lui proposa de partir. De se lever de ce banc, et de retrouver leurs rôles respectifs.

« Au contraire, fit-il simplement. J’ai triomphé d’un ennemi de valeur, et j’ai ouvert la voie vers un adversaire plus glorieux encore. »

Elle n’était pas de son monde. Pas celle qui occupait actuellement ce corps, pas réellement, pas totalement. Il fallait se le rappeler, et penser à autre chose que les possibilités que son esprit trop actif lui infligeait. Elle voyait la douleur comme une chose à éviter. Son visage n’était pas sévère. Son ton n’était pas intransigeant. Elle ne voyait pas la mort comme quelque chose de bon. Comme un monument que l’on érigeait chaque instant de la vie. La liste était longue encore, et il fallait qu’il s’assurer de passer en revue tous ses articles. C’était une meilleure chose que de voir l’équilibre entre la force et la fragilité qui existait en elle, et la manière qu’elle avait de rendre ce monde moins insupportable.

Il grogna. Se leva. Continua :

« Tu as raison, cependant. J’ai à aller à la Guilde pour déposer ces trophées, et à rentrer chez moi pour accomplir les rites de la victoire. Viens, si tu le veux. »

Cela était simple. Parler des choses simples, se concentrer sur les choses simples, sur ce qu’il avait à faire. Il était toujours occupé, et il avait à s’acquitter de grandes tâches, et à accomplir de dures vengeances. Et cela demandait de lui qu’il existe dans un état particulier, qu’il retire hors de lui le superflu, et qu’il garde loin de lui le lénifiant. Satisfait de ces résolutions, il se sentit plus assuré, et se mit en marche.
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descriptionLe temps adoucit tout! [Hypanatoi](Terminé) EmptyRe: Le temps adoucit tout! [Hypanatoi](Terminé)

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Le contacte n’était pas quelque chose que la jeune femme avait l’habitude de rechercher. Elle aimait bien sentir la chaleur d’une personne contre la sienne mais ne ressentait pas cette brûlure, ce frisson même sur sa peau qu’elle ressentait étrangement au contact de l’homme. Peut-être son corps se souvenait mieux que sa mémoire de son monde et du fais qu’ils venaient du même univers, lui réchauffait l’épiderme. La blonde avait longtemps hésitée, elle avait souvent retenue ses gestes comme le soir à la taverne, elle avait voulu glissé ses doigts sur sa joue, pour effleurer ces cicatrices qui semblaient avoir encré dans l’esprit de l’homme des biens sombres dessins. Cette nuit-là, elle n’avait pas terminé son geste, elle avait simplement glissé sa main sur la table, main qu’il avait prise comme en ce jour. Ses doigts sur sa peau rompis doucement le contacte, ne voulant pas rendre la situation plus lourde qu’elle était devenue lorsqu’elle avait fait le choix de la toucher. Kiana ne pouvait lire dans les yeux de l’homme, mais elle pouvait comprendre que certaine personne n’avait pas l’habitude d’être touché et n’aimait simplement pas cela.

Plus les sentiments fleurissaient dans son être, plus Kiana doutait réellement de leur provenance. Que ce soit la gentillesse ou le lien invisible qui unissaient les deux êtres, elle ne pouvait être convaincue de la force de ces derniers. Telle une forte amitié ou un simple lien de camaraderie. Kiana rêvait comme bien de gens de trouver l’âme avec qui prendre racine, une âme qui accompagnerait ses nuits et ses jours, ses rires et ses pleurs, mais elle doutait avoir vraiment le droit de vivre ainsi. Plus elle entendait parler de son monde, plus elle constatait que l’amour ne semblait pas avoir sa place, du moins dans les paroles transmise par Hypanatoi. Peut-être ce dernier comme elle ne s’autorisait pas ce genre de distraction, distraction qu’elle voyait plus comme une force qu’une faiblesse.

La douce ne comprenait pas ce besoin constant qu’elle avait d’effleuré sa peau, mais elle devait faire taire se désirs, par peur de perdre le seul lien qu’elle avait avec son monde. Même si de jour en jour Hypanatoi devenait plus qu’un simple pont entre elle et son passé.

Les doigts de la blonde effleura une dernière fois le visage de l’homme, se promettent de ne pas recommencer, elle devait respecter les limites qu’elle c’était mise au début de leur rencontre. Kiana devait calmer les pulsions qui revenaient en elle plus les souvenirs remontaient. La main qui était toujours dans la main de l’homme, glissa doucement hors de la chaleur de la peau de Hypanatoi afin de venir glissé sur sa nuque geste qu’elle avait souvent l’habitude de faire lorsqu’elle cherchait une échappatoire d’une situation. Écoutant alors la proposition de l’homme, elle fut soulagée que ce dernier accepte de passer encore un peu de temps en sa présence. Elle prit délicatement son sac qui était sur le sol pour venir le passé autour de ses épaules en bandoulière. D’une main rapide, elle prit les restants de vivre et l’eau sur le banc afin de ne laisser aucune trace de leur passage. «Avec plaisir, je n’ai rien d’autre à faire aujourd’hui et je suis curieuses d’en apprendre plus sur ton rite»

Kiana avait les joues rouges, le cœur qui battait aussi rapidement, mais ses yeux étaient encore tristes. Elle se rendait compte, que chaque rencontre avec Hypanatoi lui révélait une nouvelle partie d’elle-même, et à chaque fois elle avait de nouveau défi à affronter. Mais elle n’en n’était pas plus proche qu’au début de leur rencontre, il y avait toujours se mur entre eux.

Terminant le rangement, elle attendit que l’homme ouvre le chemin pour le suivre. Elle avait toujours sur petit sourire sur les lèvres, malgré son cœur en détresse et pour l’une des rares fois, elle n’accorda aucune attention particulière aux gens qui les regardaient passé. Il était vrai que le trophée transporté par Hypanatoi émerveillait biens des passants.

Elle garde le silence sur le chemin, se doutait que son compagnon avait besoin de ce calme, elle ne pouvait pas passer son temps à lui rabâcher les oreilles de mille et une questions. Kiana le suivie donc jusqu’à la guilde, endroit où elle n’avait pas encore mis les pieds et où elle choisit de rester à l’extérieur afin de lui laisser sa liberté d’esprit. Elle n’avait aucun mérite sur ses trophées ne voulait pas porter à confusion en étant avec lui. La blonde prit donc place, le dos contre un mur froid d’un édifice voisin. «Je t’attend ici» dit-elle simplement avant de lever son regard en direction du ciel complètement bleu. Aucun nuage ne cachait le tableau et le soleil inondait chaque recoin de Portalia par sa chaude présence. Se perdant alors dans ses pensées, elle ne vu pas le temps passé. Secondes, heures, minutes le tout sembla avoir le même impact sur la journée.

Les bras croisés sur sa poitrine, elle attendit sans bouger. Malgré les gens qui déambulaient autour d’elle. Ce fut une vieille dame qui interrompit son attente, cette dernière c’était complètement perdue et elle demandait des indications. Chose que Kiana se fit un plaisir de lui expliquer malgré son manque d’orientation. La vieille dame quitta alors son champ de vision au même moment ou Hypanatoi revenait vers elle. Le temps avait laissé le calme entrée dans son cœur et elle fit un sourire. «J’espère qu’ils sont content de tes trophées» Elle avait parlé avec sa joie naturelle. Reprenant donc le chemin, sourire aux lèvres, elle était curieuse de voir ce rite de victoire, elle se demandait si elle aussi en avait un. Kiana avait compris quelque chose, l’histoire ne s’écrit pas en une journée, même si elle s’effrite avec le temps, se déforme d’une époque à l’autre, elle reste la plus belle chose à découvrir. Légèrement amusez, en s’arrêtant devant la porte de la maison de Hypanatoi «Oh fait» Elle retient un petit rire en observant l’homme «Je suis plus vieille que toi si j’ai bien compris » Elle avait un large sourire, dommage qu’il ne pouvait pas voir l’amusement que cette constatation lui donnait.
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« Il est assez simple, répondit-il quand elle le questionna sur le rituel qui l’attendait. Il sert simplement à marquer le retour à la vie civile. »

La guilde était un endroit curieusement rassurant. Les choses, ici, se déroulaient de manière prévisible, et l’amour de la bureaucratie qui semblait étreindre Portalia s’y exprimait sous une forme calme et tranquille, comme si le gigantesque pachyderme, en s’incarnant dans ces halls affairés de routine, s’était étendu de tout son long pour dormir. Les aventuriers avançaient vers les mêmes bureaux, les bras chargés des trophées de leurs missions. L’odeur y était toujours forte : le sang, la viande, l’espoir de s’élever au-dessus de son rang actuel. Il se dirigea rapidement vers la personne qui lui était attribuée. Il avait, quand il s’était incarné ici, eu du mal avec les règles inconnues de ce monde, et ses usages barbares. C’était toujours le cas, mais il parvenait sinon à donner illusion, au moins à présenter un visage suffisamment tolérant. Il prenait sur lui, selon l’expression consacré de ces gens. Ils avaient tenté beaucoup de chose pour qu’il s’intègre. On l’avait envoyé parler à des conseillers attentionnés, pour qu’il raconte son histoire et celle de son monde. Ces derniers n’en étaient pas ressortis indemnes, surtout quand Hypanatoi avait expliqué à la fois ce que Portalia représentait pour quelqu’un de son monde, et les possibilités qu’il entrevoyait. On l’avait envoyé entrainer des néophytes, avec des résultats variables.

Peu d’entre eux avaient été capables de suivre son rythme et de répondre à ses exigences. Un ou deux. Kiana également. Cela n’avait cependant pas eu sur lui l’effet escompté : sans doute avait-on pensé lui montrer tout le potentiel des portaliens. Il se plaça dans la file, courte à cette heure du jour. Seuls se présentaient maintenant les gens qui avaient passé plusieurs jours hors de la ville. Qui étaient capables de survivre hors de ses murs pendant plus de quelques jours. On avait tenté beaucoup de choses, pour lui, et il ne reprochait pas à la cité son manque de bonne volonté. C’était cela qui l’affligeait au plus haut point : si Portalia avait été un havre d’iniquité, une citadelle malfaisante et sans point positif, il aurait simplement pu l’ignorer. Ce n’était pas le cas. Il avait été lié à elle par les lois de l’hospitalité, et si aujourd’hui ces considérations étaient révolues, il ne voulait malgré tout toujours pas sa destruction. Ou en tout cas, il ne la pensait pas juste.

Ce finit par être son tour. Il posa ses morceaux, décrit rapidement le monstre duquel ils avaient été arrachés, les passant en revue avec méthode. Le responsable attitré tourna vers lui sa tête, la relevant de l’étalage grossier. Commenta sur la vitesse à laquelle Hypanatoi progressait ; son ton n’était pas enthousiaste. Ce dernier ne releva pas, accepta l’argent qu’on lui tendait. Cela suffirait à entretenir ses armes. Son armure. A acheter les herbes et les huiles nécessaires à son hygiène et à la pratique de ses rituels. Il sortit de l’endroit, ne s’y attardant pas. Il n’avait pas coutume d’échanger avec les autres aventuriers, malgré les tentatives maladroites de certains d’entre eux de l’aborder. Ces dernières, au moins, se faisaient moins fréquentes : sa réputation autant que sa puissance divine envoyaient des signaux clairs.

Il ressortit du bâtiment, retrouvant la jeune femme. Il fallait rester calme. Il ne pouvait pas, à chaque fois qu’il l’écoutait, se laisser perturber comme un jeune homme naïf. Il avait gravi des montagnes dont l’architecture même allait à l’encontre des lois normales du monde. Il avait fait tombé des monstres hauts comme les vagues courroucées de l’océan soulevé par la tempête. Il avait commandé de troupes, il avait fait plier des rois et des chefs, il avait triomphé du plus grand paragoï de son temps, il avait bu au Saint Calice. Il n’avait pas besoin de méditer pour calmer son esprit à chaque fois qu’une main se posait sur sa face. Elle lui posa une question, et il répondit simplement, opinant du chef. Ce qu’il avait ramené avait été suffisamment plaisant pour qu’on le lui achète. C’était suffisant. Arrivé devant sa maison, il posa sa main sur sa porte. Comme à chaque fois, elle réagit à sa présence, et s’ouvrit. Kiana le questionna de nouveau, le tirant de ses pensées. Il hésita, et répondit, incapable de comprendre ce qu’elle voulait lui demander :

« Tu viens d’une époque antérieure, en tout cas. Les dieux de ce monde semblent exister en-dehors de ce concept. »

Pénétrant à l’intérieur de son foyer, il fit signe à la jeune femme de le suivre, et se dirigea vers son armurerie. La salle n’en avait que le nom : c’était une grande pièce, presque vide. Un mannequin aux dimensions du paragoï servait à accueillir son armure et à y apposer son arme. A son côté, une caisse, dans laquelle il rangeait ses divers outils. Comme le reste de son foyer, c’était un espace purement utilitariste. Il commença à ôter sa carapace de métal, les gants et le casque partant en premier.
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Ne pouvant se fier au regard de son compagnon, la blonde avait du apprendre à comprendre les petits gestes que ce dernier faisait, parfois inconsciemment. Que ce soit un tremblement au bout des doigts, un mouvement de sourcil, un sourire perdu au commissure de ses lèvres ou bien encore une intonation dans la voix tel un sentiment étouffé. Le corps humain était parfois un livre ouvert sur les pensées qui habitait l'homme, il suffisait simplement de prêter l'attention au moment propice. Malheureusement, la jeune femme ne connaissait pas bien le paragoi et sa gestuelle était encore pour elle un aussi grand mystère que l'homme lui même. Il était pour elle, tel une succession de note dans une nouvelle mélodie, une aire complètement étrangère. Mais plus les notes se dévoilaient devant elle, plus elle en redemandait. L'effet positif qu'il avait sur elle lui réconfortait le cœur, lui apaisait l'esprit et surtout lui donnait de l'espoir.

Cet espoir, qui avait presque péril, ce dessein qui avait été ternit par les jours et les nuits de tourmentes. La blonde avait rapide compris, que la rencontre avec l'homme dans la forêt avait été l'élément déclencheur du retour de ses souvenirs, contrairement à ce qu'ils avaient pensés suite au combat avec le papillon. Fait de la même matière, provenant du même monde, leur corps résonnait identiquement, malgré le fait que leurs esprits n'avaient plus rien en commun, que ce soit par l'ignorance des coutumes, des mœurs et des histoires du monde, l'humaine qui n'en n'était pas une, avait rapidement comprise que l'état d'esprit qu'elle avait n'était pas la même qu'a son origine. Selon l'histoire compté par Hypanatoi, elle fut une personne importante, sous le regard de bien des gens et pourtant aujourd'hui elle fuyait l'attention, cherchant à simplement observer parfois en silence tapis dans le fond d'une pièce. Laissant la lumière à d'autre elle préférait l'ombre. Autrefois, selon les dires de l'histoire, elle compris qu'elle était une personne sérieuse, plongé dans sa quête, désormais joueuse la blonde adore papillonné dans la liberté qui l'entoure. Certes, plusieurs ressemblance entre les chants et sa personne lui faisait honneur, que ce soit par son intelligence à tout épreuve, sa persévérance et son habileté à la stratégie.

Kiana souhaitait comprendre l’énigme qu'était Hypanatoi. Elle voulait sans avoir à parler, comprendre ses pensés par la simple gestuelle de son être, par ses soupirs ou ses grognements. La blonde souhaitait être capable de le voir marcher au loin et comprendre si quelque chose le tracassait. Mais avant tout, elle voulait l'aider, car devant elle se tenait fièrement un homme qui avait mener bien des combats, qui avait perdu bien des gens, qui était encré dans un éternel tourment et elle pouvait bien voir flotter au-dessus de sa tête un sombre voile. Il venait d'un monde qui semblait dur, que par sa façon de voir la vie, sa façon de comprendre le sens de la mort, vivre pour mourir de façon honorable, Kiana le comprenait bien. Mais, elle ressentait le besoin que le lien entre sa vie et sa mort, se bout de chemin grand ou petit, soit remplis de sourire, de joie, de rire, de combat, de paysage magnifique et taquinerie et de beauté. Elle voulait mourir en étant heureuse de la vie qu'elle avait eu, de l'avoir pleinement savouré, d'avoir aimé, d'avoir pleuré et d'être fière de laisser derrière elle un ou plusieurs petits bouts d'elle. La mort glorieuse pour elle était avant tout d'avoir su donner un sens unique à sa vie et d'avoir marquer l'esprit des gens qui l'aurons connu.

La jeune femme observait l'homme ouvrir la porte, regardant la largeur de ses épaules légèrement amplifié par l'armure sombre qu'il portait. Kiana l'avait remarqué, plus le temps passait, plus la lourdeur qu'il semblait porté devait un peu moins présente. Comme si ce monde forçait l'homme à changer, elle se doutait que cela n'était que temporaire, qu'un jour se poids reviendra sur lui et finira un jour par la briser. Entrant silencieusement dans la maison de l'homme, elle accorda de nouveau un regard à l'endroit, rien ne semblait avoir bougé depuis sa dernière visite. Sa réponse la fit sourire, il n'avait pas compris le sens amusant à ses propos et décida de garder les explications pour plus tard. La blonde le suivie jusqu'à la pièce sobre qui servait d'armurerie, s'approchant alors doucement et sans le moindre geste brusque elle se plaça devant lui et glissa ses doigts sur le métal froid. Ses mains semblaient savoir ou aller pour aider l'homme à retirer cette armure non conventionnel. Elle n'avait rien en commun avec les armures à plusieurs morceaux de Portalia, armure qui seul pouvait prendre plus d'une heure à être bien attaché et il était facile d'oublier ou de perdre des morceaux lors des combats. Sans même demander, Kiana aida Hypanatoi à retirer le corps de métal pour ensuite venir le posé soigneusement sur le pantin qui servait de support. L'armure allait avoir besoin d'un bon lavage du au éclaboussure de sang. «Vous l'aviez sur le dos le moment ou vous aviez franchi le portail, heureusement que vous aviez gardé votre casque sous le bras lorsque vous avez bu dans le calice, sinon le refaire ici aurait été presque impossible» Elle avait parlé sans vraiment faire attention, elle n'avait toujours pas compris comment elle avait fait pour être présente lors du combat opposant les deux frères d'armes mais ce petit détail lui était simplement revenu comme si l’événement c'était produit la veille. Elle termina de placé chaque morceau et observa l'armure un moment avant de se tourner en direction de l'homme pour observer de nouveau ses blessures. «Après votre rite, vous me laisserez regarder vos blessures j'espère» Elle n'était certes pas docteur ou même infirmière, mais elle savait laver une plaie et s'assurer de la nature de cette dernière.

L'homme avait été présent pour elle et elle souhaite être présente pour lui, elle ne pouvait pas l'aider physiquement encore lors des combats, alors elle se rabatait sur ce qu'elle savait faire le mieux, être présente en prenant soin de lui, car elle se doutait que personne n'avait du s'arrêter pour prendre soin de lui, pour lui demander s'il allait bien, s'il avait mal, s'il avait faim. Kiana avait toujours rêvé  d'avoir une personne dans sa vie qui se souciait d'elle, elle ne pouvait donc pas fermer ses yeux sur se besoin d'en faire autant pour lui, toutefois elle comprenait que certaine personne pouvait voir cela comme trop invasive, elle allait donc faire preuve de patience. Un petite sourire aux lèvres, elle était prête a observer l'homme dans son rite, en gardant le silence qu'elle se disait être de mise.
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Il fut surpris de la sentir l’assister. Il avait l’habitude de faire les choses seul, et cela en particulier. Son armure était un ouvrage divin, fait pour être solide et rapide à enfiler : un paragoï n’était pas un homme qui se préparait au combat, c’était un combattant qui parfois reprenait les usages d’un homme. Le fait donc que cela rende sa carapace simple à enlever était un effet secondaire appréciable, bien que non-voulu. Il sentit le métal racler contre sa peau, mordre dans sa chair, et serra les dents. Il sentait les différents endroits de son corps où son derme s’affinait et s’épaississait, ou même le contact simple de l’air mordait comme le passage d’une lame venue l’écorcher. Il y était habitué, au moins, et secoua ses épaules et son cou, libérant ses articulations endolories. Il passa une main dans sa chevelure, sentant sous ses doigts la couronne de son crâne, retirant de sa tête une couche épaisse de transpiration séchée. Il puait la sueur et le sang, et si auparavant sa protection avait permis d’enterrer les odeurs, elles étaient maintenant exhumées. Le sang des marques rituelles qu’il portait sur sa face s’était écaillé, malgré le fait qu’il les ait rafraîchies plusieurs fois avec le sang de ses adversaires. Il regarda Kiana. Elle avait exprimé, plusieurs fois, vouloir assister au rituel, et lui n’avait jusque-là pas pensé aux spécificités de ce dernier.

Les gens de son monde, et surtout de son pays, avaient un rapport au corps relativement différent de celui de Portalia. Il doutait cependant que ce soit celui de la jeune femme, maintenant. Il hésita un instant, avant de se retourner dans la direction de la jeune femme, et de prendre la parole :

« Une partie du rituel demande que je brûle le vêtement que j’ai porté pendant mon expédition, dit-il en désignant d’un mouvement de la main le drap qui recouvrait son corps, et que je me purifie devant l’autel. Nu. Si cela te dérange, je t’appellerai quand ce sera terminé. »

C’était ce qu’il pouvait faire de mieux. Lui-même n’avait aucun problème avec la nudité : il était d’usage de compétiter nu sur le sable des stades dans de nombreux domaines. Mais il n’était pas un rustre, et avait de toute façon depuis toujours l’habitude de se couvrir en présence de gens d’autres pays, qui ne partageaient pas comme ses compatriotes et lui-même la même vision de choses. Kiana elle-même faisait partie de ces alliés étrangers. Si certains d’entre eux acceptaient de se plier à l’usage en vigueur, la plupart préféraient se couvrir.

C’était un détail. Il se dirigea vers la cour intérieure, s’emplissant de ses odeurs. Le sang séché qui vernissait la pierre de l’autel. Les herbes aromatiques et l’huile, la cendre épaisse des anciens sacrifices. L’odeur des essences précieuses qu’il avait fait transplanter ici. Il était chez lui, dans le seul endroit qu’il pouvait apprécier à Portalia. Sa chambre et son lit restaient pour lui des endroits étrangers, où il se couchait par simple nécessité. Mais l’espace qu’il avait en face de lui lui appartenait réellement, et il s’y sentait bien. Mieux, en tout cas. Il rassembla devant l’autel les objets nécessaires. Les jarres qui contenaient les différentes huiles. La serpe émoussée, et le couteau tranchant. Les herbes dans leurs conteneurs, et les brûloirs. Ses gestes étaient précis, et il n’avait pas besoin de son œil intérieur pour les guider. Il savait où tout était, ici.

Il se déshabilla, défaisant les agrafes qui retenaient autour de lui le grand drap qui l’habillait, avant de s’agenouilla et le déposer à plat sur l’autel. Il prit une grande inspiration, et leva les mains vers le ciel, sa bouche s’ouvrant en une prière rapide, égrenant les noms des divins de son monde. Eskhlape, qui présidait aux retours harmonieux. Issyandre, qui gardait l’intégrité des corps. Illanna, qui garantissait que l’esprit guerrier ne s’émousse pas loin des combats. Chaque divin incarnait un pan de la perfection vers laquelle il devait tendre. Ils ne pouvaient pas l’entendre, ici, et il était à peu près certain que la grande majorité d’entre eux étaient morts au combat, leur essence se dissipant enfin pour retourner au Calice. D’autres les avaient remplacé. Il l’espérait. Il espérait que le Calice, même sans lui, avait trouvé le chemin du retour.

Il ramena ses mains à lui, et alluma les brûloirs, l’odeur de l’herbe et du bois santal ayant tôt fait de le ramener au présent. Il se saisit du premier flacon d’huile. Elle était légère, passée plusieurs fois pour la purger de toute impureté, et bénie à de nombreuses reprises. Il sentit le liquide se répandre sur ses doigts, et s’en imbiba les mains, les frottant l’une contre l’autre, avant de les passer sur son visage, de haut en bas. Puis, il se saisit de la serpe, et racla sa peau à plusieurs reprises, en tirant une couche respectable de crasse qu’il envoya sur son vêtement. Recommençant pour sa barbe et les côtes de son crâne, il se saisit du couteau, et enleva la pilosité surnuméraire, avant de l’envoyer elle aussi sur le drap qui recouvrait l’autel. Passant à l’huile suivante, il s’en servit pour tracer sous ses yeux des symboles de paix, là où le sang du sacrifice et de ses ennemis avaient imprimé des symboles de guerre.

Enfin, il passa la lame sur sa paume, sortant un peu du sang brillant qui était le sien, en envoyant quelques gouttes sur le tas qui venait de se former. En ayant terminé, il referma le drap sur les offrandes, et l’imprégna de nouveau d’huile purificatrice, avant de se saisir d’un des brûloirs. Il répandit sur le linge une partie des cendres ardentes, et regarda ce dernier s’embraser.

« Eithe totheo iska namin meou ethempodïsei to aïdroknomo. Eithe ito tneuma meou theopsiko tis ierotlessetíes. »

Il se releva. Des prêtres, normalement, se seraient rué pour le bénir et jeter à ses pieds des graines de coriandre et des pétales de coquelicot. Une foule aurait levé l’esplanade rituelle des yeux admiratifs. Un triomphe vocal aurait éclaté. Il avait l’habitude de s’en passer, maintenant, et pouvait au moins apprécier l’avantage de cette absence : il pouvait plus rapidement qu’il n’était d’usage réellement se laver. Se dirigeant vers la pièce dédiée à cette fonction, il ne put s’empêcher de se demander si Kiana allait mettre ses promesses à exécution et le suivre. Il avait parfois l’impression d’avoir en face de lui un monument inflexible de détermination, et parfois un lapin apeuré, incapable de s’exprimer ou de s’extraire de son effarement. Un rire discret, plus proche d’une expiration incontrôlée que d’autre chose, fendit en deux ses lèvres.
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L’odeur mélange de fer et d’amertume s’éleva dans les airs chassant l’odeur qui planait dans la pièce. L’homme avait transpiré, son corps était bleuté à bien des endroits et de la terre c’était faufilé sur sa peau rendant cette dernière terne et glaiseuse. Cette odeur n’était pas étrangère, Kiana se souvenait très bien de ce mélange d’après-guerre, d’après combat. Elle n’avait pas beaucoup de souvenir sur le champ de bataille, mais elle se doutait que certains pouvait durée des semaines voire des mois avant qu’ils puissent prendre un bon bain pour chasser ce parfum de mort.
Retirant l’armure avec précaution elle admira un moment les blessures du paragoi, en cherchant à ne pas trop s’attarder sur lui. L’odeur de sa sueur avait imprégner le bout de ses doigts, comme l’armure qu’elle venait de déposé.

Elle se perdit un moment dans ses pensées observant les mouvements de l’homme qui semblait avoir certaines douleurs. Elle écouta ses paroles un petit sourire en coins, sa seule réponse fut de suivre l’homme jusqu’à la cours et de s’immobilisé pour lui donner l’espace pour son rituel. Il était vrai que dans ce monde ce mettre nu l’un devant l’autre pouvait être quelque chose d’embarrassant, mais pas pour la jeune femme. Le dos appuyé contre le mur, elle observait en silence les mouvements de l’homme, ce rite lui était complètement inconnu, elle pouvait comprendre l’importance de chaque mots et le symbole de bruler les vêtements, comme les signes de paix sur les anciennes marques du rite d’avant-guerre, elle voyait cela comme la fin du cycle. Puis, l’odeur de l’huile vient lui caresser le nez, la prière de l’homme le fit fixer le vide, sa vision se troubla un moment.

«Pourquoi je ne suis étonné de te retrouver ici» La jeune brunette s’approchait doucement de Kiana qui était allongé dans l’herbe ou quelques fleurs l’entourait, c’était ce parfum qui l’avait replongé dans ce souvenir. Kiana avait les yeux fermés et un petit sourire amusé sur les lèvres elle ne dit rien lorsque la brune pris place proche d’elle. La chaleur régnait en cette belle journée d’été «Nous qui pensait que tu étudiais les mœurs de l’ennemi, je te retrouve à dormir au soleil, sans armure et sans arme, tel une paysanne» Kiana ouvrit les yeux, un large sourire sur ses lèvres «Oh mais Illa c’est ce que je fais, je travaille super fort là en ce moment» La brunette eu un soupir avant de rire «Tu diras cela à Arkus qui te cherche partout» Kiana soupira, refermant les yeux un moment «Il me veut quoi cette fois» La brunette haussa les épaules, levant le regard en direction du ciel «Les mêmes choses qu’habituelle j’imagine, il ne laissera pas tomber, rien ne peut le dévier de ce qu’il désirs» Kiana se redressa, elle avait de la paille dans les cheveux et observa son amie avec un large sourire «Ah oui rien ? Et si je lui donne un bon coup bien placé il finira par comprendre?» les deux jeunes femmes se mirent à rire et des voix au loin leurs fit tourné la tête en direction de quatre personnes qui s’approchaient. «Illa, c’est probablement notre dernière journée tous ensembles avant l’affrontement,  je ne pouvais pas rêver avoir de meilleur compagnons que vous pour mourir au combat» Illa lui fit un grand sourire «Toi mourir, tu as encore trop de chose à accomplir avant d’y avoir le droit» Elle eut un petit rire et Kiana lui tira la langue avant de la pousser «Quand je vais mourir c’est que j’aurai enfin réussi à anéantir tous les plans de notre ennemi». La brunette eut un petit soupire et Kiana lui fit signe de parler «Les rumeurs cours Kiana, ta seule présence dérange le chaos et j’ai entendu que tu serais prise pour cible si tu continues à contourner leur plan d’invasion à chaque fois» Kiana prit une fleur en se redressant, humant son parfum et s’approcha du groupe d’ami qui venait à sa rencontre avant d’accorder un regard à Illa un petit sourire amusez aux lèvres «C’est ce que j’espère Illa, si l’ennemi se donne la peine de me traqué, c’est que je suis réellement une menace pour eux et cela est assez flatteur non?»

Le cœur remplis de joie, Kiana revient doucement à elle, observant le rite qui venait de prendre fin. Hypanatoi venait de se redresser afin de prendre la direction de ce qui ressemblait à la pièce dédié pour le bain. Elle avança doucement dans la cours un moment observer les huiles et sentir de nouveau l’odeur qui embaumait son cœur avant de suivre l’homme bien décider à laver ses blessures. Elle avait donc des amis. Elle n’avait pas eu une vie à être seule éternellement, mais ce qui était plus triste c’est qu’elle réalisa qu’ils n’étaient plus. Le temps avait fait ravage dans sa vie et chacun avait probablement perdu la vie lors du combat ou elle n’était pas présente. Gardant alors les noms dans son cœur, elle pénétra dans la pièce observant autour d’elle afin de trouver une éponge, elle laissa Hyapanatoi entrée dans l’eau, toujours perdu dans ses pensées elle garda un moment le silence avant de s’approcher.

«C’était un beau rite, habituellement c’est un rite que vous faite seul ou avec tous c’eux qui ont participés au combat» dit-elle en se retournant pour l’observer. La blonde chercha à cacher le trouble de cette vision, désirant ne pas détruire le moment présent. De plus, certains souvenirs intimes se devaient de le rester. La blonde prit donc place près de l’eau pour venir plongé l’éponge dans le liquide, un petit sourire nostalgique sur ses lèvres, elle poussa un petit soupire.
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Il se plongea dans le bain : l’eau était froide. Glacée. Il n’avait jamais apprécié les bains chauds de ses camarades, trouvant qu’ils donnaient à sa peau une apparence molle et flasque, et qu’ils alanguissaient l’esprit. L’eau y stagnait, purifiée par un enchantement qui assurait sa clarté et la disparition des éléments parasites, et il s’y plongea. La froidure du liquide lui fit du bien, et mordit un instant ses blessures, avant de rapidement les apaiser. Kiana lui parla, et répandit sur son corps l’eau de l’éponge. Il fronça les sourcils. Il ne se rappelait pas de la dernière fois où il avait laissé quelqu’un l’approcher ainsi. Les esclaves et les courtisanes, encore une fois, ne comptaient pas : ce peuple servile était à peine humain, et leur esprit empreint de soumission était là pour permettre même aux plus méfiants de leurs maîtres de pouvoir se détendre.

Il ne faisait réellement confiance à personne, ici. Derek, son phyleï, n’avait de lui qu’une vision partielle, et sans le moindre doute idéalisée. Il le regardait comme le peuple de son monde le regardait : il était un héros, un titan sorti du monde des légendes, s’incarnant devant leurs yeux enfiévrés. Il lui avait déjà parlé du fait qu’il comprenait ce qu’il appelait sa part d’ombre. Et en employant ce terme, s’était disqualifié. S’il avait eu sous les yeux l’étendue de ses actes, s’il avait possédé un moyen de comprendre ce qu’était le paragoï, leur relation en aurait été modifiée. D’autres, avec lesquels ses liens étaient plus distants, existaient aussi. Mais ils n’étaient pas importants. Mais il sentait sur lui l’éponge et les doigts de Kiana, qui traçait les chemins de son dos, qui lavaient la gangue du sang et de la boue et des liquides séchés qui l’encrassait. Il l’avait accueilli chez lui, et l’avait laissé pénétrer son intimité. Il lui avait parlé, comme à une amie de longue date, et avait promis de joindre son bras à sa cause. Des explications existaient, et abondaient, même. Mais il se refusait à adopter le comportement des portaliens, qui se trouvaient des excuses et refusaient de voir les choses en face.

Ce qu’elle voulait n’était pas possible, pas en l’état actuel des choses. Ce qu’il voulait ne comptait pas. Seul comptait le devoir, la nécessité impérieuse d’accomplir son objectif. De rentrer chez lui, de s’assurer de la survie de son monde, de laver son nom.

Il retint un soupir. Il avait à lui parler. Il ne pouvait pas simplement la laisser continuer, et cruellement lui donner l’impression que son silence d’adolescent attardé avait valeur d’assentiment. Il devait prendre les devants, et s’exprimer comme il le faisait toujours : clairement, et sans détour.

Les doigts de la jeune femme, sur sa peau, transformaient la douleur en autre chose. Cela faisait longtemps, trop longtemps.

Il grogna.

Il se retint de se lever.

Il passa sur son visage deux mains épaisses, et frotta énergiquement, espérant autant le nettoyer que faire tomber hors de son crâne ces pensées parasites. Simple. Il était un être simple, avec des objectifs simples, des désirs simples et des pensées simples. Il prit une longue inspiration, remettant en ordre ses pensées, et prit la parole :

« Il est fait en public, et avec les participants illustres du combat, répondit-il d’abord. Il sert à se présenter à la cité, et à renouveler l’accord qui lie le paragoï au reste de la population : le chaos, grâce à nous, est contenu hors des limites sacrées de la cité. »

Parler d’un sujet maîtrisé lui permit de se concentrer de nouveau. Il continua, sur un ton égal, comme s’il discourait simplement d’un sujet académique auprès d’un pair.

« Kiana. Je te l’ai déjà dit, mais il est important que je le répète : ces choses là ne sont pas mon domaine. Qu’attends-tu de moi ? Je sais que depuis que nous nous connaissons, j’ai parlé longuement de ce qu’il fallait faire. De la manière d’aborder le futur. De la lutte à venir. Mais hors de ces domaines, que veux-tu de moi ? »

Il espérait qu’il se trompait. Que le manque simple de contact humain et sa métamorphose des dix dernières années avaient troublé son esprit, et que Kiana allait simplement lui expliquer qu’il était un membre de son monde, et que leur relation se définissait en des termes faciles. Ils allaient lutter, et tuer, et se glorifier, et mourir, et revivre, et triompher, et la violence serait leur quotidien, et ils ramèneraient chez eux le sang du dieu aux deux faces honnies de Portalia, et leur amure serait de gloire et leur auréole illuminerait le front émerveillé des auditoires. C’était cela, qu’il devait vouloir. Le reste ne comptait pas. Il devait se le dire, encore et encore, et oublier que chaque entretien avec Kiana demandait qu’il médite de longues heures pour rester lui-même. Il avait pu, à force de répétition forcenée, devenir le paragoï qu’il était. L’exemple d’une génération. Il était hors de question qu’il reste empêtré dans cette débâcle, semblable à un chien en manque d’affection.
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Lorsqu’elle plongea l’éponge dans l’eau, sa fraicheur la surprise, son regard c’était tournée en direction de Hypanatoi qui venait de pénétrer dans cette eau qu’elle aurait cru chaude ou encore tiède.  Son corps semblait le faire souffrir et le contacte de l’eau semblait l’apaiser. Kiana haussa les épaules, elle avait elle-même parfois la manie d’aller à la chute d’eau une fois la nuit tombée pour laisser s’abattre sur elle l’eau froide des montagnes. C’était avant tout un entrainement physique pour pratiquer le corps à subir des changements de température mais également mental, il fallait beaucoup de concentration pour oublier le froid et de calmer les tremblements qui parcourait son être. En y repensant, ce moment lui manquait. Le temps avait défilé rapidement suite à tous les imprévus dans son existence et elle n’avait pas eu la chance de retourner méditer sous la chute depuis un moment.

À l’aide d’une barre de savon trouvé non loin du bain, la douce commença doucement à faire couler l’eau dans le dos de l’homme, perdu dans ses pensées. L’eau froide coula le long de la colonne de l’homme, emportant sur son passage les traces de ses épreuves. Kiana glissa doucement l’éponge sur la peau bleuté, évitant de faire pression là où il semblait avoir des ecchymoses. Si l’eau aurait été plus chaude, elle se serait certainement glissé dans le bain pour en profiter aussi, mais elle se doutait que ce geste pouvait être trop invasive chez l’homme qui avait l’habitude d’être seul, seul chez lui, seul dans sa vie, seul au combat. Cette pensée fit soupirer la douce, elle n’arrivait pas à se sortir cette idée de la tête. Hypanatoi lava son visage brusquement, Kiana retira l’éponge de son dos afin d’aller rincé cette dernière dans un sceau non loin, la tordant afin de faire sortir l’eau terne qui s’était infiltré.  Dos à l’homme, elle écouta les paroles avant de se retourner doucement dans sa direction, l’observant un moment en silence.

Cette question était légitime, mais elle doutait d’être capable de faire une réponse précise comme il les aimait. Car elle-même était troublée par ses émotions, ses émotions qu’elle cherchait à rejeter plus que tout. Malgré la violence qu’elle avait envers elle-même, la blonde n’arrivait pas à faire taire les petits gestes tendre qu’elle avait pour lui et réalisa sur le moment que Hyapanatoi les avait remarqué. Les mots et les termes utilisés par l’homme était aussi froids que l’eau de son bain. Ce qui fit sourire légèrement la blonde qui retenait presque un petit rire d’amusement devant cette constatation.

Hypanatoi semblait avoir sacrifié son cœur et ses sentiments pour sa cause. Avait-elle vraiment le droit de prendre place entre l’homme et son but, de changer ce dernier en lui démontrant les sentiments qui pouvait faire battre les cœurs des gens, qui pouvaient devenir une véritable force pour bien des gens mais aussi une faiblesse pour certain.

Elle déposa son dos contre le mur , les bras croisés tenant toujours l’éponge qui s’écoulait sur elle. Elle devait faire taire les paroles qui lui venaient en tête, elle devait dire des mots concrets pour qu’il comprenne, mais devait-elle lui dire la vérité ou simplement ce qu’il souhaitait entendre. «Si je comprends bien, vous êtes résigné à passer votre vie seul» Aussitôt les paroles étaient sortie, elle sentie un petit pincement au niveau de la poitrine, ce qui la fit soupirer. Elle s’approcha alors pour venir s’assoir près du bain et replongé l’éponge dans l’eau «Pour être franche» Dit-elle doucement, laissant l’éponge flotté à la surface du bain avant de venir jouer avec son doigt à la surface de l’eau froide, sans regarder Hypanatoi, fixant simplement les ondulations dans l’eau. « Je sais que je ne peux pas vous demandez plus, je m’en doute que cela serait égoïste de dévoiler ce qui se cache dans mon cœur, car clairement ce n’est pas quelques chose qui vous intéresses» Elle força un sourire, sachant bien que cela était inutile en la présence de l’homme et glissa son regard sur le visage de l’homme, ce dernier était humide par l’eau, il restait encore quelque trace de sang. D’un geste délicat, la jeune femme pris de l’eau dans sa main pour venir à l’aide de ses doigts retiré les dernières traces de sang qui caressait la joue de Hypanatoi «Dite moi que vous voulez que j’arrête et je comprendrais» il devait lui dire clairement, il devait une bonne fois pour toute lui faire comprendre qu’il n’y aurait rien d’autre entre eux, elle savait qu’elle allait souffrir de ce rejet, mais elle en avait besoin pour tuer les sentiments fleurissants qu’elle avait, elle se doutait que ce chemin n’était pas pour elle, même si son cœur le souhaitait ardemment.

Fille de traite, qui avait déserté au moment le plus important de sa vie, qui avait perdu la mémoire et qui était donc indigne de son nom et de son monde. Elle pouvait comprendre que Hypanatoi ne s’intéressait pas à elle, que la seule chose qui l’importait était le lien qu’elle avait avec son monde d’origine. La blonde attendait la réponse, prête a quitter la pièce s’il la rejetait pour le laisser terminer son bain. Ce qui était sûr, c’est que la douleur dans son âme était aussi forte qu’un coup de couteau.
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Comme lui, elle ne prononçait pas le mot. Elle ne parlait clairement, et mettait sur ces termes une pudeur timide. Sa voix confirma tout de même ce qu’il pensait : les choses étaient claires, et ne pas mentionner clairement l’affection ou l’amour – il ne savait pas encore, son expérience unique en la matière le laissant peu expérimenté – qui naissaient entre eux ne changeait rien à la donne. Elle lui parlait de sa résignation à rester seul. Elle passait, encore une fois, sa main sur sa joue. Il détestait ce geste, et le sentiment de familiarité qu’il faisait naître en lui. Il haïssait cette chaleur nouvelle, qui montait de son poitrail. Le feu qui existait en lui n’irradiait qu’une seule chose. La colère. La rage. Il était un homme simple, et sa fonction était simple. Il voyait ce qui était, et ce qui devait être. Il voyait les différences entre ces deux visions, et les anéantissait. C’était un rôle facile à remplir, qui lui convenait parfaitement, dans lequel il excellait. Mais il n’en finissait pas ici de se répandre en monceaux amorphes. De se liquéfier.

Il se força à se calmer, convoquant des images déplaisantes.

Il pensa à son frère de serment. Il avait lui toujours été appréciatif de la chair. Hommes et femmes. Jeunes et vieux. Disciples et mentors. C’était là sa grande faiblesse, et une source de distraction constante. Ils s’étaient beaucoup disputés à ce sujet, au début de leur relation. Hypanatoi l’avait traité de vipère lubrique, lui avait rappelé les impératifs de sa quête. Puis, il avait compris. Là où lui canalisait sa rage pour maintenir son tranchant, son frère faisait la même chose avec ses désirs. Charnels, certes, mais surtout possessifs. Il aimait soumettre les gens à sa volonté. Être désiré. Et cela l’avait rendu fort, mais aussi prévisible : Hypanatoi savait avant même que les barreaux de sa cellule ne se referment sur lui qu’il reviendrait vers lui. Il ne pouvait faire autrement. C’était une faiblesse, et il en était mort.

Il pensa aux portaliens. Des gens qui existaient en contradiction totale avec ce qu’il considérait comme bon et vertueux. Inaccomplis. Amorphes. Aveugles. Paresseux. Veules. La liste était longue, et le moindre article figurant à son index suffisait à les couvrir de honte. Pour eux, la chose logique dans sa situation serait sans doute de se laisser faire. De placer ses doigts sur les cinq dagues qui laissaient sur sa mâchoire des sillons embrasés, et les prendre dans sa main. De tirer Kamélia jusqu’à lui, dans l’eau. C’était la conclusion logique du moment qu’ils partageaient. C’était une faiblesse, et ils en étaient .

Il repensa à sa propre histoire. Aux sacrifices qu’il avait dû faire. Qu’il lui avait imposé à son amante précédente, et qu’elle n’avait pu endurer. Kiana était différente, sans doute. Malgré cela, il ne pensait vivre célibataire jusqu’à la fin de sa vie. Si jamais il retournait chez lui, il aurait à prolonger sa lignée, et cet exercice requérait une partenaire. Mais ici, il ne le pouvait pas. Kiana, encore une fois, était différente. Tiraillée entre les visions de leur monde et l’identité qu’elle avait eue là-bas, et celle qu’elle était ici. La chose était simple. Il ne la connaissait pas assez. Elle ne le connaissait pas assez. Ils avaient besoin de temps, mais laisser en attendant pourrir comme un fruit tombé au pied d’un arbre leurs sentiments était une attitude aussi immature que dangereuse.

« Je vois, fit-il simplement. »

Et pour une fois, il trouva que voir était insuffisant. Alors, il parla, pour s’exposer, pour que son interlocutrice aussi le puisse.

« Comprends cela : je vais mourir. Pas de vieillesse. La puissance divine des dieux jumeaux, une fois que j’aurai atteint le rang légende, ainsi que constitution de paragoï me garantissent aisément une espérance de vie que l’on comptera en millénaires. Malgré cela, je vais mourir, et rapidement. Je dis que je vais rentrer chez moi, parce ce but seul peut justifier la continuation de mon existence sur ces terres. Mais la vérité est que je vais me heurter, à un moment, à un mur infranchissable. Portalia jettera ses forces contre moi, et peut-être tomberai-je. Le dieu bicéphale, si je parviens à triompher d’elles, me brisera sans doute. Et quand bien même je parviendrai à revenir sur notre monde, je ne sais pas dans quel état je serai. Je ne sais pas quel sacrifice j’aurai eu à faire. Je ne sais pas si tu seras avec moi. »

Ses poings et ses dents se serrèrent. Il n’avait jamais été homme à se formaliser des injustices, considérant qu’elles n’étaient que des défis supplémentaires à relever. Mais sa colère, depuis qu’il était à Portalia, ne faisait que monter. Chaque jour était plus qu’une nouvelle épreuve. Chaque jour était une nouvelle indignité, une nouvelle salissure ou une nouvelle injure, et il était fatigué de les supporter gracieusement. Il savait qu’il sacrifierait Kiana, si cela était nécessaire à son but ; ce n’était même pas une question. C’était ce qu’il devait faire, et cet impératif précédait ce qu’il désirait.

« Je ne sais pas à quelle époque je reviendrai. Je ne sais pas dans quel état je trouverai notre monde. Je ne sais pas comment je serai accueilli. Je ne sais pas si la puissance divine qui remplace les bénédictions réagira avec violence à la présence de l’énergie arcane de notre monde. Je ne sais pas si elle quittera mon corps, et me laissera diminué. Je ne sais pas. C’est tout ce que je peux te proposer, Kiana : une mort certaine, et l’incertitude la plus terrible quand bien même nous triompherions. Déjà aujourd’hui, mes ennemis se dressent contre moi, et je sais qu’ils te prendront pour cible, s’ils pensent pouvoir m’atteindre par ton biais. C’est ce que je ferais, à leur place, et crois-moi, bien plus terrible encore. C’est cela, être un paragoï : les gens d’ici pensent que ce terme veut dire héros, quand il signifie exemple. C’est savoir qu’aucun sacrifice n’est trop grand, et que le premier d’entre eux est celui de notre personne. De notre identité, et de tout le reste. »

Les mots avaient coulé hors de sa bouche comme un grand torrent, et il ne se sentait pas mieux, en les ayant prononcé. Plus vide, sans doute. L’incertitude de son destin pesait sur ses épaules, certes, mais l’incertitude des possibilités de sa relation avec Kiana avaient été une parenthèse précieuse. Maintenant que l’enchantement était brisé, il convenait de l’achever proprement :

« C’est le même choix qui va s’offrir à toi. Quand tes souvenirs te seront revenus, quand tu auras décidé, tu me le donneras. Et alors, si tu le veux encore, je serai là. »

Il faisait le nécessaire. Le reste ne comptait pas. Kiana savait, maintenant, et il venait sans doute de perdre quelque chose d’irremplaçable. Il se répéta une fois de plus que c’était la chose à faire. Malgré sa certitude à ce sujet, cela ne rendait pas l’accomplissement de ce sacrifice plus facile. Il comprenait, maintenant, pourquoi tant de ses pairs avaient trouvé qu’il était monstrueux : ce que lui abandonnait sans avoir l’impression de perdre quoi que ce soit avait été pour eux un déchirement. Aujourd’hui, c’était son tour.
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Le trouble dans son esprit, elle avait réussi à le faire taire avec le temps. Avec l’entrainement et avec le sourire qui vivait sur ses lèvres. Elle c’était faite une armure autour d’elle, non dans l’intention de ne pas se faire toucher par les gens de l’extérieur, mais pour ne pas laisser sortir les monstres qui vivaient dans son cœur. Ces sentiments qui s’opposaient l’un à l’autre en constance. Elle avait peur de perdre le contrôle de son être, de son esprit et de sombrer dans le néant qu’elle voyait souvent dans le regard des âmes perdu de ce monde. Elle avait pu si souvent toucher cette froide obscurité, lorsqu’elle se retrouvait seule dans le noir, seule avec aucune pensés à l’esprit, avec le peur d’un nouveau jour se levant sur un monde complètement inconnu. Elle avait développé cette peur, qui lui semblait nouvelle, la peur de sortir de la demeure, elle avait dû se faire violence pour mettre le pied dehors, pour explorer les rues de cette ville grouillante de vie, grouillante de visage qui la dévisageait.

L’incertitude avait longtemps été son ennemi, il l’avait longtemps prit d’assaut et souvent il l’avait mis plus bas de terre. Dans ses pires moments, personne n’avait été présent pour elle, même Kelvin n’avait pas pu voir la détresse qui habitait son cœur. Elle avait dû surmonter ses démons par la seule force de son vouloir. S’accrochant à la quêtes de ses souvenirs, souhaitant que ses derniers lui apporte afin la tranquillité d’esprit. Cependant, plus le temps s’était écoulé, plus la peur de ses souvenirs avaient vu le jour dans son esprit, la replongeant de nouveau dans l’incertitude.
La blonde avait passé bien des jours les deux mains sur le visage à imaginer les pires situations. Puis, tel un écho dans son âme elle avait compris, que ses peurs le cloisonnait, qu’elle créait volontairement cette douleur dans son cœur de peur d’être angoissé par son passé et par son futur. Elle avait donc pris le courage qui lui restait et avait affronté le monde cherchant toujours et encore à garder le contrôle sur son être, sur ses sentiments, se faisant la promesse de rester la meilleure version d’elle-même.

Sentant la mâchoire d’Hypanatoi se serrer sous ses doigts, elle termina de laver le visage de son compagnon avant de retirer délicatement la chaleur de sa peau sur la sienne. Restant genoux contre le sol, assisse silencieuse, elle écoutait les paroles suite à sa révélation. Elle s’attendait à un refus au du moins elle était préparée à ressentir une puissante douleur.  Écoutant silencieuse, elle repassait les paroles de l’homme en boucle dans son esprit, chaque mots était pesant, chaque syllabe était froide et avait été prononcé dans le but de lui faire entendre la raison. De lui faire comprendre que l’homme avait un but, un objectif et que sa vie était en jeu, qu’il ne pouvait se permettre d’être autre chose que ce qu’il était, un paragoi qui aspirait à devenir plus. La présence d’une personne dans sa vie n’avait pas été envisagé, car il ne se voyait pas survivre au défi qui se dressait devant lui, du moins il se doutait qu’un jour il allait affronter plus fort que lui et y laisser la vie. Chose qui était dans l’ordre de la vie et de la mort. On finissait toujours par croisé plus grands que soit, C’est ce que Kiana se répétait souvent et cela l’encourageait à devenir plus forte.

Ce qui revenait en boucle aux oreilles de la jeune femme, c’était l’incertitude dans laquelle baignait son compagnon. Elle semblait le tenir prisonnier comme elle autrefois. Contrôlant ses gestes, ses pensées et sa vie. Ne voyant pas comment la vie pourrait être différente, ne cherchant pas à changer. Mais si Hypanatoi était bien comme il était, elle ne pouvait lui demander d’être autrement et de plus elle ne voulait pas que ce dernier soit différent. Il était bien comme il était, ses pensées, ses gestes, ses paroles. C’était ce qu’elle aimait le plus et elle ne voulait aucunement modifier cela.

Un soupire brisa son silence, car l’homme n’avait pas complètement fermé la porte qu’elle cherchait à ouvrir, il laissa une porte de sortie, un possible retour en arrière. Elle qui avait espéré voir tous ses sentiments détruire par une simple réponse, avec un ‘’non’’ audible.  Elle avait besoin d’un moment pour se refroidir l’esprit, dénouant alors ses bottes pour les placer non loin du bassin elle s’éloigna pour s’assoir sur les roches froides qui entourait ce dernier pour venir plonger doucement ses pieds dans l’eau froide qui lui fit étrangement du bien. Elle observait la surface de l’eau, ne sachant pas si elle devait en rire ou forcer de nouveau un sourire. Sa positivité la poussait à accepter que tout n’était pas perdue, mais son cœur qui souffrait lui demandait de mettre fin à ce surplus d’émotion et d’accepter le choix de l’homme. «Je suis déchirée entre le fait de vous dire qu’il n’est pas bien de vivre dans la peur de l’incertitude, pour l’avoir connu dès mon arrivée dans ce monde et le fais d’accepter vos paroles même si rien ne me fais peur dans ce que vous avez énoncer» Malgré la boulle qui lui traversais la gorge, la blonde eut un petit rire «Je vois beaucoup de gens qui savent qu’ils mourrons un jour, c’est dans l’ordre des choses mais cela ne les empêche pas de profiter du moment qu’il sont envie. Avant la bataille ou je suis disparue, je me souviens avoir passé la journée à simplement profiter du ciel Illa m’avais grondée mais je pense que j’avais l’habitude de prendre la vie tranquillement malgré la menace qui pesait sur nous» Un sourire vue le jour sur ses lèvres et elle observa la surface de l’eau bougeant doucement ses pieds pour créer des ondulations. Son cœur était étrangement calme et elle soupira de nouveau «Personne ne peut en vouloir à une autre personne d’avoir pris le temps d’apprécier la vie. De plus, c’est pas vos ennemis qui me font peur, au contraire, cela peu juste être une motivation à devenir plus forte pour rester à vos côtés.» Elle eut de nouveau un petit rire «Mais ne vous en fait pas, je pense que j’ai compris le refus derrière vos paroles, du moins le fais que selon vous ce n’est pas le bon moment» Elle força cette fois un sourire, malgré le fais qu’il ne pouvait le voir. Elle était mitigée entre partir sur cette phrase ou simplement rester un moment les pieds dans l’eau. Elle choisit ce qui lui semblait le mieux se redressent doucement attendant ou non une réponse de l’homme.
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Ils savaient ce qu’il fallait faire. Ou du moins l’espérait-il. Dans tous les cas, il savait ce qu’il fallait faire. Comme toujours, le devoir et la voie de la vertu s’imposait avec une clarté intolérablement évidente. Jusqu’à présent, il n’avait pas eu de mal à emprunter cette voie. Il n’avait qu’une envie, cependant, qui le torturait cruellement : prendre le poignet de Kiana entre ses doigts, et la faire venir dans l’eau avec lui. Se nourrir d’elle, et la prendre en lui, et jeter en elle de sa personne. Car si elle était de son monde sans l’être, il savait aussi ce que cela voulait dire. C’était pour lui une occasion d’être Hypanatoi Paragoï Konostinos, sans l’être. Il aimait ce qu’il était. Il avait travaillé pour l’être, et avait sacrifié et sacrifié encore, jusqu’à ce que l’être qu’il était devenu n’ait plus rien en rapport avec celui qu’il avait été. C’était un travail de transformation difficile et ardu, mais qu’il ne regrettait aucunement. Il avait vécu des choses grandioses et terrfiantes, dont le simple souvenir suffisait encore aujourd’hui à gonfler ses poumons d’un souffle fier.

Kiana n’était pas cela. Elle n’était pas la fange portalienne, ni le terreau des terres divines. Elle n’était pas l’indigence morale, ou l’apothéose de la vertu. Elle était un état liminal, entre les deux, une synthèse impossible et éphémère, qui devait mourir un jour. Rapidement, s’il pouvait y faire quelque chose. Et tout simplement, elle était quelque chose de désirable. Même avant de perdre la vision, il avait rapidement compris que ce n’était pas simplement les formes tentantes des silhouettes féminines qui faisaient monter en lui le désir. Ce n’était pas leurs cheveux, ou leurs doigts longs, ou leurs gestes aériens. C’était leur volonté, la façon qu’elles avaient de lutter, différente souvent de leurs congénères masculins. C’était la condensation en elles de principes indicibles, qui refusaient de s’exprimer clairement. C’était l’accent que prenaient parfois leurs voix, quand la résolution leur donnait un tranchant que ne pouvaient pas posséder les hommes. Les timbres masculins prenaient lors des épreuves la rugosité de la pierre. Ceux des femmes le tranchant de l’acier. Et malgré tout cela, il regrettait en ce moment de ne pas pouvoir la voir. De devoir se contenter de la forme que son existence imprimait pour son troisième œil.

Elle était cela, sans l’être, et il la haïssait pour cela. Il savait ce qu’il était, et ce qu’il devait faire. Elle n’entrait pas dans ses plans, elle secouait son monde, et donnait à Portalia une dimension qui avait jusque-là était absente. Et comme lui, elle ne pouvait pas simplement dire que non, leur relation était une mauvaise chose. Il le savait : elle voulait voir fleurir entre eux quelque chose de plus, et n’émettait aucune des réserves que lui pouvait formuler ; il ne savait pas si c’était là la preuve de son manque de discernements, ou simplement de son courage infiniment supérieur. Il ne savait si à force de se faire comme les pierres de patiences, la calcification de son être avait changé des pans de sa personnalité qu’il avait jusque-là pensé fluides.

Elle lui parlait de sa peur et de son incertitude, faisant écho à ses pensées. Il n’avait pas peur. Il n’avait peur que d’une chose, et il le disait volontiers : il craignait simplement de faiblir. De stagner. D’être moins que ce qu’il devait être. Et il ne savait pas, aujourd’hui, si Kiana entrait dans ces considérations savantes. S’il pouvait l’intégrer à la formule alchimique qui régissait ce qu’il était. Et elle ne savait pas ce qu’il lui demandait. Elle ne pouvait pas savoir : ses souvenirs fragmentés ne lui permettaient pas de comprendre l’écart qui existait entre un portalien et un ressortissant de son monde. Leurs mots étaient les mêmes, mais le sens qui y était attaché était fondamentalement différent. Et comme pour le reste, Kiana sortait pour lui des chemins rigoureusement tracés : il ne savait quel niveau d’incompréhension était le sien, quand il parlait. Il ne savait pas dans quel camp se situait cette incapacité à intégrer les informations nouvelles.

« Alors soit. Deviens plus forte. Réellement plus forte, pas simplement en t’imprégnant comme le font ici les gens en s’imprégnant des dons empoisonnés des deux dieux. Et quand tu le seras, tu seras aussi en capacité de donner une véritable réponse. Sache simplement que j’espère ce jour avec autant d’impatience que de crainte. »

Il se releva, l’eau dégoulinant de son corps. Il en avait terminé ici. Ce qui devait être dit l’avait été, et prolongé infiniment cette discussion reviendrait à faire puruler une plaie. Il fallait, simplement, prendre le temps des choses. Il avait voulu voir Kamélia grandir. Maintenant qu’il avait sous les yeux Kiana, il pouvait ajouter une raison de plus à cela. En attendant, il avait maintenant une raison de plus de durcir son cœur et son âme. C’était une bonne chose.

Une très bonne chose.

Il se dirigea vers la jarre d’huile qui lui servait à se laver. Maintenant qu’il avait ôté de son corps la crasse des combats, il pouvait réellement le nettoyer. Se saisissant des anses de la jarres, il répandit sur le précieux liquide, et tendit la serpe qui servait à racler son corps à la jeune femme.

« Cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas continuer comme nous le faisions. »

Lui présentant une fois de plus son dos, il attendit. Il avait, une fois de plus, à mettre de l’ordre dans ses pensées. A méditer. Mais cela pouvait bien attendre, et pour l’heure, ce genre de plaisir simple et mesuré ne lui semblait pas trop impossible.
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Au plus profond de son cœur vibrait une sensation étrange. Elle ne lui était pas inconnue, mais la blonde ne pouvait trouver sa provenance. Cette chaleur avait vus le jour au moment précis où elle s’était assise près de feu avec Hypanatoi la première nuit où elle l’avait croisé. Ayant peur de voir se sentiment prendre le dessus sur ses autres émotions la blonde avait cherché à enfouir ce pincement sous des tonnes de pensées. Malheureusement, lorsqu’elle recroisait l’homme, ce sentiment, cette petite braise prenait de plus en plus de place produisant une douce et inquiétante chaleur.

La blonde n’avait jamais eu l’idée de former un duo, d’avoir une famille ou de s’attacher à une personne de cette façon. Certes, elle avait parfois admiré des couples sur la rue qui marchaient parfois mains dans la mains ou cote à cote. Elle n’avait jamais pensé ressentir le besoin de vivre une telle épopée. Accablé sur la recherche de son passé elle n’accordait pas beaucoup de place à son avenir, avenir qu’elle n’envisageait pas sans avoir eu la chance de savoir qui elle était.

Plus temps avait joué de son influence, plus le cœur de la douce réclamait des choses qu’elle ne pouvait se permettre. Elle n’était pas idiote, elle savait que ce fantasme de vie de couple ne lui était pas dédié. Elle s’autorisa toutefois à conserver ce rêve dans son esprit, la vie pouvait être parfois imprévisible et les images de ses parents qui chamboulaient son existence lui reflétait les images d’une famille qui malgré la douleur de leur liens, vivaient dans une étrange joie. Ses parents n’avaient pas eu le droit de vivre une histoire et pourtant ils avaient choisi de rester ensemble, chaque souvenir que Kiana avait de ses parents, alimentait son désir de vivre un tel amour.

Le regard troublé, la jeune femme qui s’était redressé observait désormais l’homme de ses tourments. Son corps lui demandait de partir, comme son esprit qui réclamait de prendre de la distance pour remettre son cœur dans le bon sens et son cœur lui vibrait de rester, de pousser encore un peu la chance. Le combat qu’elle menait entre la raison et le déraisonnable était immense et au lieu d’être triste ou en colère, la blonde trouva se cocktail d’émotion plutôt amusant. Contrairement à ce qu’elle avait pensé son compagnon l’invita à devenir plus forte. Ses paroles lui coupèrent la respiration, créant sur ses lèvres un doux sourire. Ses yeux c’étaient un peu embrouillé par des larmes de joie.  Il ne l’avait pas totalement rejeté, C’était à elle maintenant de prouvé sa détermination, de lui montrer qu’il pouvait déposer sur ses épaules un peu de son fardeau. Kiana ne voulait pas devenir une faiblesse pour ce dernier, elle voulait devenir un point fort dans sa vie, que ce soit en lui donnant l’envie de revenir vers elle suite à une bataille, ou de lui prêter main forte lors des combats à venir.

Hypanatoi se redressa alors, sous le regard de la jeune femme qui observait l’eau suivre la peau de l’homme jusqu’au bassin. Les bleus étaient toujours présents mais la saleté avait laissé place à sa peau. Certain aurait pensé que la jeune fille se rinçait l’œil, mais heureusement personne ne pouvait vraiment voir ses yeux suivre les gouttes d’eau terminé leur course.

Suivant alors ce dernier du regard curieuse de savoir s’il en avait terminé avec l’eau, elle fut agréablement surprise de voir que ce dernier acceptait quand même son aide pour la suite de sa toilette. Kiana avait pensé que sa présence avait été une mauvaise distraction pour l’homme, mais sa demande venait de lui prouver le contraire. S’approchant alors, elle prit la serpillère tendue par ce dernier, humant l’odeur des herbes qui lui était familière. Se plaçant près du dos de l’homme, la blonde glissa l’outil imbiber d’huile sur la peau fraichement sécher par l’air de son compagnon. Elle profita de ce moment pour garder le silence, elle se doutait que lui-même avait besoin de mettre de l’idée dans son esprit. Chaque fois qu’elle quittait Hypanatoi, Kiana avait besoin de temps pour faire le point, les révélations et les souvenirs en étaient souvent la cause. Elle sortait souvent de leur échange avec le cœur encore plus entravé par les sentiments et par les questionnements.

Elle termina alors d’enduire d’huile le corps de l’homme avec délicatesse, une fois cette tâche agréable terminé, la douce décida qu’il était temps pour elle de prendre congé, l’homme avait besoin de repos suite à son combat et elle avait besoin de vidé son esprit et de laisser sortir ses émotions. Informant alors qu’a leur prochaine rencontre elle comptait lui parler un peu plus des souvenirs qui étaient revenu, elle laissa l’homme se rhabiller et fila sur son au revoir habituel avec un large sourire. Ses yeux se détachèrent de la silhouette de l’homme et elle referma la porte derrière elle. Observant une dernière fois cette dernière, le cœur remplis de nouvelle parole de motivation. Kiana avait longtemps eu pour seul but de retrouver ses souvenirs. Aujourd’hui elle avait une nouvelle mission, devenir assez forte pour ne pas être un fardeau et comprendre si elle était véritablement amoureuse de cet homme ou si elle n’avait qu’un attachement fraternel en guise de lien.
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