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Le Malin
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descriptionComment ça va vieille branche? [passage Rang Argent Morrigan] (Terminé) EmptyComment ça va vieille branche? [passage Rang Argent Morrigan] (Terminé)

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Comment ça va vieille branche ?!


@Morrigan Rang Bronze à Rang Argent ? C'est toujours un passage tendu pour les novices. Mais une fois que vous aurez fait une première passation de rang vous serez davantage rôdé. Votre mission que vous l'acceptiez ou non car vous n'avez en fait pas bien le choix, sera de faire l'apprenti jardinier durant une après-midi complète.

Je sais, vous avez hâte d'y être, mais moi aussi j'ai hâte de vous regarder faire ! Vous allez devoir remettre à neuf un ancien jardin botanique qui a pris cher avec les années et qui n'a pas été entretenu depuis belle lurette.

Je vois ce que vous vous dites ! Oui ça va être chiant ! Oui vous allez en chier des ronds de bois mais en même temps si ce n'était pas le cas ce ne serait pas une passation de rang. Faut bien que vous le méritiez votre nouveau rang ! Pour ça, je veux vous voir suer jusqu'à épuisement.

Des étendues d'eau à laver, des branches mortes de partout dans les allées, des haies mal taillées. Bref vous avez de quoi faire. Vous pouvez voir d'ailleurs que le parc ressemble plus au Labyrinthe du Minotaure qu'à un vrai parc. Mais bon vous ferez avec, au pire vous vous perdrez ce n'est pas grave ça forge le caractère ~ Ah et si jamais vous arrivez à remettre en état le square au milieu du parc ce sera que du bonus !

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Morrigan
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descriptionComment ça va vieille branche? [passage Rang Argent Morrigan] (Terminé) EmptyRe: Comment ça va vieille branche? [passage Rang Argent Morrigan] (Terminé)

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"Comment ça va, vieille branche ?"





© Never-Utopia
Maintenant qu’il était capable de ressentir et manipuler la sacro-essence dont tout le monde parlait, Morrigan pensait naïvement que le pire était derrière lui en terme d’ingratitude. Les Portaliens ne juraient après tout que par ce système de rangs grandiloquents en s’amusant à mesurer la puissance effective de chaque individu afin de les hiérarchiser. Le mage n’aurait donc plus à souffrir théoriquement des basses besognes qu’on lui confiait jusqu’ici, à cause de son absence de magie et conséquemment d’impact aux yeux de la société. Mais voilà, entre la théorie et la réalité concrète, il y avait un monde, et c’était d’autant plus vrai à Portalia, qui ne cessait de le sidérer par son impondérabilité. Morrigan s’était donc rendu à la guilde avec quelques réserves, afin de mesurer sa puissance d’essence à l’aide de cristaux prévus à cet effet, en espérant quitter sa condition de bonniche de la guilde.

On l’avait déjà prévenu, lors de son entraînement d’initiation, que des missions officielles étaient confiées aux aspirants, dans lesquelles leur incombaient des tâches spéciales. Un mot qui n’augurait rien de bon, compte tenu du peu que le télépathe avait vu sur l’organisation de ce monde. Se rendre dans le secteur des grattes-papiers était un véritable supplice pour l’érudit, qui ne supportait pas la lenteur administrative qui laissait libre cours à la paresse et au laxisme typiquement humains. Pire encore, il arrivait que sa présence soit requise dans le quartier administratif afin de mettre de l’ordre dans la paperasse que ces incapables n’étaient pas parvenus à trier eux-mêmes. De ce fait, Morrigan avait le déplaisir, doublement insidieux, de souffrir à la fois de la foule désœuvrée et d’une sociabilisation forcée avec ses collègues dans ce secteur de la guilde.

« J’ai une excellente nouvelle Morrigan ~ » avait entonné Suzy, qui mettait toujours beaucoup trop d’entrain et d’emphase dans les informations banales qu’elle dispensait à ses interlocuteurs. « D’après les résultats, tu es éligible au rang argent ! Ça veut dire que tu vas pouvoir être titularisé en accomplissant une mission officielle. Alors elle est pas belle la vie ? Tu n’es pas hyper pressé ? »

« Ravi. » répondit-il laconiquement afin de mettre un terme à son flot de paroles inépuisable.

« Vraiment ? »

« A votre avis ? »

« Oh... »

Suzy avait au moins le mérite de ne pas être la plus idiote. Elle arrivait rapidement à des conclusions et son extraversion en faisait une personne capable auprès des gens dont elle recevait des requêtes. Son seul problème résidait dans sa turbulence, qui pouvait vite être épuisante pour ceux qui appréciaient la grandeur du calme et du silence.

« Mais je ne voudrais pas gâcher votre enthousiasme communicatif. » dit-il de manière toute aussi sarcastique. « Dites-moi donc ce qu’on attend de moi, Suzy. Et ne vous sentez pas obligée de grossir le trait, je préfère autant savoir à quoi m’attendre directement. »

C’était bien la seule ici qui ne prenait jamais ombrage de sa mauvaise humeur et qui supportait sans le moindre mal les invectives qu’on lui adressait en restant fidèle à elle-même.

« Pas de soucis Morri ~ La guilde te demande de rafraîchir le vieux jardin botanique, qui s’trouve à l’extérieur, pas loin du centre d’entraînement. C’est juste histoire de faire place nette, et de redonner un peu de peps à l’endroit, tu vois. Deux, trois trucs à déblayer, à tailler, à bichonner… Rien qu’un peu d’huile de coude ne puisse résoudre. Ça a pas l’air jojo dit comme ça, mais tu pourras être super fier d’avoir restauré tout un parc à toi tout seul ! »

Morrigan était interdit. Il notait silencieusement qu’on était donc passé d’un jardin à un parc. Le mage ne connaissait que trop bien cette pipelette pour savoir qu’elle était incapable de ne pas embellir la réalité. S’improviser paysagiste, vraiment ? La guilde n’avait donc aucune honte à refourguer les travaux de service public à ces agents, sans se préoccuper de leur domaine de compétence ? Personne ne viendrait vérifier son intégrité morale, son niveau d’implication ni s’assurer de la nocivité de ses pouvoirs ? Ce monde allait mal. S’il avait encore des doutes à ce sujet, son avis était maintenant tranché. Le télépathe comprenait mieux l’ingérence et le désœuvrement de ses pairs, la raison pour laquelle il voyait sans cesse des habitants occuper des responsabilités qu’ils ne pouvaient pas assumer. L’imbécile qui gérait le centre de documentation, le système de hiérarchie qui ne tenait pas compte du potentiel individuel de chacun, les invocations arbitraires, tout devenait limpide… Et Morrigan était contraint de soutenir cette institution déficiente, dans l’espoir d’accomplir un jour ses desseins. Travailler avec la médiocrité demandait beaucoup de ressources, mais la porter à bout de bras, ce n’était pas prévu au programme. Comme il était silencieux jusqu’ici, le reste de la basse-cour se mit à braire à son encontre.

« Alors c’est pas une mission aux p’tits oignons ça ? Vu que t’aimes bien bûcher… T’as compris la blague, hé ? »

« Il est bouche bée, dis voir. »

Le mépris n’était pas un mot assez fort pour exprimer toute l’émotion réprobatrice qui transitait dans le regard qu’il lança à ces deux abrutis.

« Quel rapport avec le jardinage ? » demanda t-il d’un ton glacial.

On ne lui demandait pas d’abattre des arbres, leur plaisanterie n’avait donc aucun sens. A moins qu’il ne s’agisse d’une mission du passage au rang supérieur : couper du bois pour la cheminée du sergent Rex ? Après avoir attaqué les vieilles branches au rang argent, on pourrait alors tâter du tronc au rang or. Si l’image était franchement vulgaire, elle était franchement applicable aux rouages de cette administration ignominieuse. Morrigan n’était pas homme à flatter les fats. Les brûler, voilà, ce que ça lui évoquait, cette histoire de bûcher…

« Ben en fait la blague c’est que t’es un bûcheur et que... »

« Un mot de plus et la seule chose sur laquelle vous pourrez bûcher, c’est la compilation de vos pires souvenirs... Ceux-là même qui expliqueraient le déclin intellectuel dans lequel vous avez inévitablement sombré. » vociféra t-il, d’un ton sans équivoque.

Il n’essuierait pas une seule humiliation de plus. Pas après avoir été mandaté pour une mission aussi triviale et qui ne le prenait encore une fois nullement en considération. Mais après tout, à quoi est-ce qu’il s’attendait ? Ce n’était qu’une extension des tâches ingrates qu’on lui avait déjà confiées, en lui faisant miroiter des missions plus érudites à l’avenir. Ce système était gangrené, ainsi, le souci ne se limitait pas à son cas personnel. Avant qu’il ne parte en trombe, Suzy lui donna des indications supplémentaires afin de l’informer sur son contact sur place, un fermier qui l’emmènerait au parc qu’il devait rénover. C’est à peine si le télépathe la remercia, toujours furieux d’être une fois de plus l’instrument d’un nouveau système institutionnalisé, avant de décamper d’un air furibond.

« Il est vraiment pas drôle ce type... » se désespéra l’un des deux hommes.

« Moi j’trouve que ça c’est pas trop mal passé... » conclut Suzy avec l’optimisme qui lui était propre.


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Morrigan
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"Comment ça va, vieille branche ?"





© Never-Utopia
Sans perdre une minute de plus, l’érudit s’était rendu immédiatement à la grande bibliothèque, en ruminant encore la nouvelle dont il ne parvenait pas à décolérer. Se rabaisser de la sorte, juste pour gagner une distinction hiérarchique, ne valait pas cette peine. Mais sans jouer le jeu de la guilde, Morrigan pouvait dire adieu à ses ambitions. Sans tergiverser et donc sans même faire une remarque sur la manière dont le lieu était, comme d’ordinaire, mal tenu, le mage s’était rué vers l’inapte bibliothécaire.

« Je cherche des ouvrages sur le jardinage, tout ce qui pourrait palier rapidement à mon ignorance en matière de botanique. Enfin, rien d’exhaustif, j’ai uniquement besoin d’avoir des indications pour remettre correctement en état un jardin abandonné. »

Il avait parlé vite, avec des phrases qui lui semblaient simples, et donc à la portée de cette idiote. Pourtant, cette dernière était estomaquée. Parce que l’érudit ne lui avait fait aucune remarque sur sa manière de travailler ? Ou bien parce qu’en dépit de son ton agacé, les propos tenus n’avaient rien de trop désagréable ?

« Wow… Une nouvelle passion pour un nouvel homme ! » commença t-elle à dire avec un mélange de stupéfaction et de gausserie.

« Épargnez moi vos commentaires absurdes, je n’ai pas le loisir de m’occuper de votre cas aujourd’hui. Vous avez à peine articulé une phrase, et cela vous suffit déjà à vous faire rejoindre le bûcher mental dans lequel expient déjà les autres abrutis... » grogna t-il sans cacher son empressement.

Évidemment, elle n’y comprenait pas grand-chose. Pour changer, comme le témoignait ses yeux ronds et interrogatifs.

« Hâtez-vous, vous voyez bien que je suis pressé ?! » s’insurgea t-il en la voyant chercher à interpréter sa sinistre prophétie incendiaire au lieu de se mettre en mouvement.

Après l’avoir gratifié d’une expression soudainement éclairée qui pouvait se traduire par Ah… enfin là, je vous retrouve, la malheureuse lui indiqua le rayon concerné. Morrigan n’avait certainement pas changé ses habitudes érudites en les délaissant pour un passe-temps aussi éprouvant et salissant. Cette histoire de paysagiste improvisé le mettait déjà suffisamment en rogne pour qu’on ose en plus le soupçonner de s’attendrir avec le temps. Le télépathe emporta quelques ouvrages dans la sélection, avant d’en noter les références bibliographiques dans le registre d’emprunt prévu à cet effet. Sans un mot de plus à l’encontre de l’imbécile heureuse, il quitta la bibliothèque sans se plonger directement dans la lecture. La météo n’était pas trop maussade, il aurait donc tout le loisir de consulter les parties qui l’intéressait sur place. Quelque chose lui disait que ménager son temps lui serait bénéfique dans cette journée qui s’annonçait laborieuse…

Morrigan gagna la zone entourant la ville, afin de trouver son contact sur place qui était censé lui indiquer la direction de l’ancien jardin botanique. Il ne tarda pas à trouver son homme, un type qui avait largement vécu au moins une bonne moitié de siècle, dont la peau tannée de son visage était ombragée par un chapeau destiné à le protéger des besognes extérieures. Après des salutations plutôt brèves, son interlocuteur le toisa quelques instants.

« Bon c’est toi l’loustic envoyé par la guilde hein… ben dis don’. » lâcha l’inconnu, scié, avant de se mettre en route vers l’endroit à rénover.

Le mage hésitait à l’interroger sur cette réaction qu’il imaginait bien peu élogieuse. Il se ravisa en pensant qu’un peu de silence ne lui ferait pas de mal après toutes les interactions agaçantes qu’il avait subi depuis le début de la matinée. Morrigan appréciait également que son hôte ne lui tienne pas la jambe pour l’emmener directement à destination. Néanmoins, le fermier, plutôt brut de décoffrage, ne put s’empêcher d’exprimer ses observations à voix haute, après lui avoir jeté quelques œillades scrutatrices.

« D’habitude, les gars qui viennent donner un coup d’main, y s’ramènent avec des outils en plus, pas des livres sous l’bras. J’sais pas à qui t’vas faire la lecture, mais t’vas pas avoir l’temps t’la couler douce moi j’pense. »

« Je m’en doute. » répondit sèchement l’érudit qui ne souhaitait pas franchement se justifier à un parfait inconnu.

Morrigan se consolait en se disant que celui-là avait au moins le mérite de ne faire aucune tentative de blague douteuse… En lui délivrant simplement son point de vue sans s’encombrer des convenances. Son interlocuteur lui désigna du menton un portail en fer forgé, dont la rouille envahissante en fit grincer les joints, au moment où le vieillard en poussa les portes.

« Ben voilà p’tit gars, on’y est. »

L’état de décrépitude des lieux dépassait tous ses cauchemars les plus fous. Ce n’était pas seulement que la nature avait repris ses droits, c’est que l’ensemble n’avait jamais été franchement préservé et entretenu depuis de nombreuses années. Si on lui disait qu’une tempête avait ravagé ces lieux, il y aurait cru sans l’ombre d’un doute. Des picotements désagréables et une légère sensation d’étouffement le submergea en voyant autant de désordre et de saleté. Pour le maniaque qu’il était, le spectacle était éprouvant.

« Dites-moi mon bon monsieur... »

« Roger. » le coupa son hôte.

« Roger… Vous ne trouvez pas ça délirant que la guilde confie des tâches aussi ingrates au premier venu ? Qu’on arrache les gens de leur monde d’origine pour les exploiter impunément ? »

« Ah ! T’es drôle mon p’tit. » s’esclaffa Roger, qui ne trouvait pas ça drôle du tout. « Tu crois qu’nous on à qu’ça à faire aussi, hein ? T’crois qu’ça m’amuse de ram’ner des bleus ici parce qu’on’a pas assez d’bras pour faire tourner l’bousin ? Si ça t’pompe l’air d’bosser aux champs, ben t’viendras pas t’plaindre quand t’auras plus rien à grailler dans ton assiette pis quand les monstres y z’auront bouffé tout ton p’tit confort, t’vas t’laisser crever ? »

« L’effort de guerre, ça a ses limites... » rétorqua Morrigan, franchement vexé de se faire infantiliser et sermonner de la sorte.

« Vin Dieu, t’as p’têtre pas l’air très costaud mais moi j’suis pas l’dernier des cons non plus, ok ? Si y’a personne qui change son fusil d’épaule, avec qu’des vieux cons et des marmousets capricieux, on’est pas rendu. Si t’veux pas passer pour un couillon ici, faut montrer qu’t’en as dans l’ciboulot et les biscoteaux, et pas piailler quand on t’donne du boulot ! »

L’exposé de Roger avait le mérite d’être clair. Et c’était peut-être même le seul discours qui avait du sens depuis ce matin. La guilde ne cherchait peut-être pas bêtement à l’occuper, mais plutôt à faire en sorte qu’il s’investisse et s’acclimate aux exigences de la capitale. S’il s’évertuait à clamer qu’il était indigne de ces tâches tout en ne faisant aucune démonstration pour l’appuyer, on ne lui donnerait jamais aucun crédit.

« Ça va… j’ai compris. » dit-il de manière grinçante sans se plaindre davantage.

Que cela ne tienne, il ferait un effort aujourd’hui, mais qu’on ne vienne pas lui dire qu’il était de mauvaise volonté après cela.

« Tu m’fais pas un travail de cochon hein, moi j’ai pas l’temps d’aller rouspéter à la guilde. » conclut finalement le fermier en lui donnant un tape encourageante sur l’épaule.

Pour qu’on lui demande de faire encore plus dégradant par la suite ? Hors de question. L’érudit grimaça un sourire affirmé mais lourd de désespoir à son hôte avant de retrousser ses manches. Au travail, Morrigan...


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"Comment ça va, vieille branche ?"





© Never-Utopia
Maintenant qu’il était seul face à la tâche de travail colossale à accomplir, Morrigan prit la peine de faire un tour d’horizon des lieux. Impossible d’imaginer ce qu’avait put être un jour le jardin botanique, compte tenu des ronces, des mauvaises herbes et des arbustes morts distordus qui donnaient une ambiance lugubre au parc et qui saturaient l’espace. Le mage aperçut les vestiges d’un cabanon dont le bois pourri était couvert de champignons en forme de demi-lunes et de lierre grimpant. Tout en grimaçant de dégoût, il n’eut pas grand mal à ouvrir la porte grâce à ses jonctions qui avaient gondolé à cause de l’humidité. A l’intérieur, il trouva un certain nombre d’outils, plus ou moins en bon état mais qui devaient encore être capables d’assurer leur fonction. Le mélange de terre, de condensation, de plantes parasites et de toiles d’araignées donnait un air sinistre à ce petit entrepôt de fortune. Si la fin du monde survenait et que tout le monde quittait les lieux, voilà à quoi la ville ressemblerait, Morrigan en était du moins convaincu.

Son attention se porta sur une paire de gants robuste mais en piteux état, accrochée sur un crochet en métal à l’entrée. Avoir des gants de jardinage ne serait pas du luxe, parce qu’après tout on ne touchait pas les ronces avec de la soie. Mais voilà, les protections en question étaient dans une condition lamentable. Le télépathe pouvait voir sans même les toucher qu’ils étaient couverts de boue séchée, de poussière, de toile et probablement de la sueur des anciens travailleurs. Après avoir enlevé ses propres gants de ville, propres et sans accrocs, ses mains hésitèrent à se saisir de leur équivalent robuste. Morrigan ferma les poings à la dernière minute sans se résoudre à les prendre. Il se tourna alors un instant, en pivotant sur lui-même, comme pour conjurer le mauvais sort, ou plutôt le dégoût, que ça lui inspirait. Des gens modérément sales, qui mettaient leurs mains définitivement sales dans des gants infiniment sales, il y avait de quoi pâlir. Le maniaque se mit alors à proférer des  insultes à voix basse, avant d’enfiler rageusement les gants répugnants.

Suite à cet excès d’écœurement, une crise de tocs sans précédent se manifesta chez le télépathe. Il était bien incapable de réfléchir à tête reposée dans un espace aussi fangeux et encombré. Avec des gestes mécaniques et compulsifs, il étira deux larges bâches à l’extérieur du cabanon dont il bloqua les coins avec de larges pierres. L’une pour les objets à nettoyer et ranger et l’autre pour les déchets à brûler. Tel un automate au regard voilé, chaque outil qui traînait, chaque racine indésirable, firent l’objet d’un grand déménagement par le vide. Morrigan aurait pu alors se satisfaire de l’espace désempli de son bric-à-brac mais ses exigences n’étaient pas encore comblées.

Il attrapa en mouvement, parmi ses trouvailles qui gisaient sur la bâche, un grand seau en métal cabossé, une éponge épaisse, un gros morceau de savon et un balai-brosse en chiendent avant de se rendre près de la vieille fontaine à eau. Encore là, le mage dut prendre son mal en patience en arrachant les plantes invasives qui tentaient de recouvrir l’ouvrage en fonte. Quand il actionna la pompe, il eut à s’y reprendre plusieurs fois, avant que de l’eau ne s’écoule enfin. Une fois son seau rempli d’eau savonneuse, il jeta l’intégralité de son contenu sur le sol. Sa mauvaise humeur combinée à ses mouvements donnaient plus l’impression qu’il jetait de l’essence dans un entrepôt qu’il s’apprêtait à brûler. En répétant le geste plusieurs fois après avoir raclé le mélange souillé vers l’extérieur, l’eau finit par être claire. A l’aide d’un énième seau moussant, il lava méticuleusement les étagères et les diverses caisses de stockage avant de prendre du recul sur les résultats de sa crise de nettoyage.

Mieux. Bien mieux. songea t-il en sentant l’anxiété s’estomper peu à peu.

Maintenant que le plus gros était fait à l’intérieur du bâtiment, l’érudit put s’atteler au décrassage et à l’inventaire des objets auxquels il pouvait attribuer une place digne de ce nom dans le cabanon. Avoir un espace de travail propre était le fondement de toute entreprise. Il déposa sur un plateau à tréteaux vide sa pile de livres et le pardessus encombrant qui le faisait présentement mourir de chaud. Pour la façade extérieure, il avait attaqué les moisissures à l’aide d’un grattoir, d’une brosse dure, et d’une solution fongicide trouvée grâce à son grand tri. Le cabanon ainsi restauré lui fit retrouver un peu de sérénité. Ce n’était pas grand-chose à l’échelle du petit parc mais le gain de temps d’un entrepôt bien rangé pour la suite du programme n’était pas négligeable. Profitant de ce moment de calme, Morrigan consulta les conseils du manuel peu sobrement intitulé Du jardin abandonné au jardin paysagé.

Les indications étaient plutôt simples, la première étape consistait à débroussailler, désherber et préparer le sol. Faire du vide, ça lui semblait encore dans ses cordes. Ses yeux balayèrent rapidement l’introduction. Dans les jardins laissés à l’abandon, les mauvaises herbes et les ronces croissent de façon envahissante. Oui, jusque-là, rien de nouveau sous le soleil, il avait des yeux pour le constater… L’érudit sauta quelques lignes afin d’aller à l’essentiel. La seule façon d’éradiquer les herbes vivaces est d’arracher les racines et rhizomes à l’aide d’un couteau désherbeur. Ensuite, il conviendra d’aérer la terre en la bêchant, pour faciliter l’élimination des mauvaises herbes et favoriser le futur enracinement des plantes. Très bien, ça n’avait pas l’air sorcier expliqué de la sorte. Avec un peu de chance, il en serait de même pour les broussailles épineuses. [...] Les ronces sont un véritable calvaire. Évidemment… Il s’était emballé trop rapidement. Ces fourrés inextricables aux épines tranchantes ont la fâcheuse tendance à se reproduire par marcottage, ce qui signifie que le plus petit résidu de racine peut faire ressurgir les ronces indésirables.

Avant de se lancer directement dans le vif du sujet, l’érudit jeta un œil sur un autre livre de sa pile dont le titre laissait envisager un ouvrage plus pratique : L’Expert Rural : guide des outils de jardinage. Cet auteur avait eu la folie de dessiner, schématiser et donner la fonction des principaux outils prévus à cet effet. Et dire que c’est lui qui passait pour un illuminé… Après avoir identifié rapidement du coin de l’œil les outils à sa disposition, Morrigan referma d’un coup sec le livre devant lui.

« Et bien… à la guerre comme à la guerre. » dit-il d'un air dépité pour se résoudre lui-même à faire avec les moyens du bord.


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© Never-Utopia
Le premier impératif était de faire place neuve avant de penser à faire la moindre tentative de jardinage. Les allées étaient jonchées de déchets naturels en tout genre après avoir laissé s’accumuler les feuilles mortes, les branches, et même les pierres des ruines qui s’étaient écroulées avec le temps. Compte tenu de la surface du parc, il devait changer de stratégie. Ne dépendre que des bâches disposées à l’entrée du parc serait une véritable perte de temps. Après avoir vidé la première de ses déchets à brûler à l’extérieur du parc, le mage les disposa de la même façon au centre du jardin. De cette façon, les trajets qu’il ferait seraient à peu près égaux en terme de distance. Sa plus grande inquiétude était de savoir s’il allait parvenir à tirer parti du petit chariot, pittoresquement appelé brouette, d’après son guide manuscrit. Son utilisation était transparente mais son état et son poids ne laissaient présager rien de bon sur sa maniabilité.

Au crissement de l’unique roue à l’avant de l’engin, le télépathe pouvait déjà dire que ça allait être un calvaire. Il devait néanmoins reconnaître que l’essence était un atout non négligeable pour palier à la force qu’il n’avait pas franchement en prérequis. Mais comme l’ouvrage était abîmé par la rouille et un manque de soin évident, il était difficile de conduire la brouette sur des trajectoires droites. Plusieurs fois, alors qu’il l’avait remplie de végétaux et minéraux défraîchis, le contenu se vida en route comme l’engin basculait sur un côté. Tout brûler… Sa solution de départ s’imposait parfois à lui alors que l’érudit mettait un coup de pied dans le dispositif en métal inutile pour purger son animosité.

Inutile de dire à quel point Morrigan avait perdu du temps avec ces outils de mauvaise facture qui sabotaient son efficacité. Ça ressemblait bien à la guilde, de demander à ses membres de créer des merveilles à partir du néant. Il aurait bien des commentaires désobligeants à leur faire sur la gestion de ces satanées missions… Alors qu’il ramassait leur pagaille, aussi bien physiquement que métaphoriquement en passant en revue toutes les basses besognes qu’il avait accompli pour l’institution, le mage commençait à sentir des gargouillis dans son estomac. En levant la tête, l’érudit estima que la matinée touchait effectivement bientôt à sa fin, d’après la position du soleil. S’il pouvait au moins terminer de déblayer le plus gros avant de reprendre son supplice, il pourrait prendre la peine de rentrer chez lui se restaurer sans trop pester.

Afin de remplir son quota d’objectifs mental, le télépathe mit les bouchées doubles afin de ne plus avoir à transporter ces maudites pierres, ces satanées feuilles mortes, et ces fichues branches à son retour. Excédé et déjà à bout de souffle, il marqua un temps d’arrêt en voyant le monticule de déchets collectés sur la bâche devant lui. Pour ne pas reproduire les mêmes erreurs lors de son premier déblaiement après le nettoyage du cabanon, il replia les bords de la bâche en les tirant vers le haut et en y passant un gros cordon dans les cercles en métal, normalement destinés à clouer la bâche au sol, afin de former une sorte de gros baluchon. Morrigan enroula ensuite le reste de la corde autour de sa main en en passant une partie sur son épaule, avant de tracter l’ensemble vers l’extérieur du parc. Même avec cette méthode, l’exécution était extrêmement pénible. Mais il préférait ça aux trop nombreux allers-retours qu’il avait du entreprendre lors de son premier débarrassage.

Enfin désencombré, le mage s’étira en grimaçant. Personne ne lui avait dit qu’après un éveil à l’essence, les limites du corps se feraient encore sentir de manière cuisante et douloureuse. Et il ne pouvait même pas se consoler en se disant que le pire était derrière lui. Cette histoire de désherbage et de débroussaillage ne lui disait rien qui vaille… Au moins, on pouvait maintenant apercevoir ce qui avait été un jour les vestiges d’un jardin botanique, au lieu d’un terrain vague macabre. Alors que son esprit divaguait un peu en imaginant ce qui était autrefois des parterres et des plates-bandes, une voix familière le tira de sa rêverie.

« Bon ben ça avance c’t’histoire j’espère... » clama Roger qui balaya d’un œil critique l’ensemble du parc. « C’est pas qu’j’me f’sais du mouron mais j’voulais êtr’ sûr qu’tu sois pas en train d’peigner la girafe. »

« Je croyais que vous n’aviez pas le temps de vous occuper des affaires de la guilde et donc de passer derrière moi ? » rétorqua Morrigan d’un air insolent.

« C’est ça, ramène là, couillon d’la lune va… T’as d’la chance d’pas avoir chaumé, et aussi qu’j’ai capté qu’t’avais pas pris d’quoi casser la croûte, parce que j’suis pas la moitié d’un con. » dit le vieillard en râlant, avant de sortir une collation emballé dans un tissu.

Morrigan hésita un instant, interloqué, avant d’accepter la nourriture.

« Merci ? » dit-il un peu incertain. « C’est fort aimable de votre part. »

L’homme au chapeau balaya son compliment d’un geste de la main vivement agacé avant de soupirer.

« Déjà qu’t’es épais comme un coup d’trique, si tu t’nourris pas t’vas nous claquer dans les pattes avant d’avoir mis l’bordel en état. » conclut-il en le désignant du menton.

Pour la première fois de la journée, l’érudit se mit à sourire. Roger était en fait un tendre, sous ses agressions verbales systématiques et sa façon empressée de se montrer toujours acariâtre. C’était un vieillard aigri mais plein de bonnes intentions.

« Bien sûr, vous faites cela pour le bon déroulement de la mission. » entonna t-il de manière railleuse en faisant semblant de croire en ses fausses motivations. « Je vous remercie, ça m’évitera de perdre du temps en faisant une halte chez moi. »

« Voilà. Et qu’ça t’serve pas d’excuse pour rien branler parce que j’peux t’dire qu’la colère du Chaos c’est rien à côté du Roger à qui on tap’ sur les nerfs. » menaça le fermier qui ne voulait certainement pas compromettre son image de marque.

« A n’en point douter... » affirma le mage, toujours un peu moqueur.

Une fois que son interlocuteur prit congé en tâchant de le saluer de la manière la plus désagréable qui soit, Morrigan retourna dans le cabanon afin de manger et de se désaltérer dans un espace bien tenu. Il s’était lavé les mains de manière méticuleuse, en brossant même la terre sous ses ongles avant de s’asseoir sur un tonneau. Son repas était constitué de croquettes de légumes et d’un morceau de lard qui provenaient probablement des produits de la ferme de son hôte. L’ensemble était suffisamment copieux et appétissant pour que le télépathe n’en fasse qu’une bouchée. L’attention était assez bienveillante pour lui remettre du baume au cœur.


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Morrigan
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"Comment ça va, vieille branche ?"





© Never-Utopia
Le repas achevé, le télépathe retourna à sa mission du jour. Muni d’un couteau à désherber, il commença un travail de longue haleine qui n’avait rien de difficile mais qui s’avérait répétitif et décourageant. A force de répéter machinalement les mêmes gestes, il perdait en concentration et son couteau ripait, ce qui le faisait parfois tomber à la renverse sur les fesses. Était-ce vraiment l’outil le plus approprié pour désherber ? Pour l’instant, il avait l’impression de ne pas en voir l’issue. Et pour cause, la surface du jardin se faisait bien ressentir quand il s’agissait de ratisser le moindre centimètre d’herbage. Après avoir trouvé un bon rythme et une mécanique satisfaisante, l’esprit du mage se mit à divaguer, à cause de l’ennui et de la fatigue digestive.

Si seulement Derek et sa fameuse main verte était là pour l’aiguiller… Ça lui aurait évité bien des soucis. Et dire que Morrigan s’était simplement moqué de lui quand le grand brun avait évoqué ses dons de jardinier, sans lui demander le moindre conseil à ce sujet. C’était un juste retour de bâton, une plaisanterie de très mauvais goût de la part de l’univers. Qu’est-ce que le mercenaire ferait à sa place ? Il ne se laisserait pas intimider par la pénibilité du projet, ça c’est sûr. Il se mettrait sûrement à l’action, sans demander son reste, à la sueur de son front qu’il essuierait de son t-shirt et… Finalement, Morrigan ne valait pas mieux que les ménagères imaginaires décriées par ses moqueries.

Une fois cette étape qui lui avait semblé interminable achevée, l’érudit projeta de s’attaquer aux ronces comme il était préconisé de le faire dans son livre. A l’aide d’une faux à broussailles, il coupait tant bien que mal les lianes épineuses au ras du sol. Le manuscrit n’avait pas menti, les végétaux étaient tenaces bien qu’heureusement moins nombreux que les mauvaises herbes à l’échelle du parc. Les broussailles encore trop vivaces étaient fibreuses, ce qui rendait la coupe parfois laborieuse. Compte tenu des limites de sa patience, le mage préférait les arracher rageusement, plutôt que de s’y reprendre à plusieurs fois. Maintenant qu’il avait enfilé ces foutus gants infâmes, autant qu’ils servent à quelque chose…

Sans toutes ces herbes folles, on y voyait enfin quelque chose. Le jardin botanique était passé d’un lieu abandonné à un lieu négligé. On était encore loin du jardin paysagé mais les résultats étaient de bonne augure. Morrigan arrivait plus clairement à se figurer les allées et les parterres de verdure qui devaient initialement sillonner le parc. Afin de dire définitivement adieu à la première grande étape de son programme, le télépathe repassa sur les plates-bandes en bêchant la terre dans l’espoir d’éradiquer toutes les racines indésirables. Il en profita également pour casser les grosses mottes de terre qui s’étaient formées à cause du manque d’hydratation des sols. Là, il pouvait enfin dire que le pire était derrière lui.

« Une bonne chose de faite. » dit-il pour lui-même en se reposant un moment en profitant de l’appui de la bêche.

En retournant dans le cabanon, son lieu de retraite, il reprit sa lecture afin de baliser la suite de son plan. Avant de songer à arranger les allées et dépoussiérer les structures, il fallait en finir une bonne fois pour toute avec les végétaux. C’est donc tout naturellement que l’érudit s’intéressa au chapitre Tailler les arbres et les végétaux. Sans chercher une information en particulier, le mage se laissa porter par une première lecture succincte. La taille des plantes et arbustes favorisent une croissance saine. Pour remettre en état un jardin, il faut rééquilibrer les formes des végétaux, les rajeunir afin d’éliminer les risques de propagations des maladies. D’accord, jusqu’ici ça faisait sens. Néanmoins, on ne lui donnait aucune indication pour tailler les haies et autres buissaies. Il referma le livre pour choisir un ouvrage de sa sélection spécialisé dans la taille des végétaux. Inutile de se lancer dans les topiaires immédiatement, lui indiqua l’avant-propos qui s’adressait aux tailleurs en herbe. En réduisant la taille de la plante, on stimule sa croissance et son volume. L’objectif est d’aérer le centre des végétaux en lui permettant de capter la lumière. Bien, s’il s’agissait uniquement de raccourcir l’ensemble, il n’aurait à priori pas trop de mal à mettre ces conseils à exécution.

C’est ainsi que Morrigan se lança dans cette nouvelle entreprise. Armé d’une paire de cisailles, il projeta de rafraîchir les grands végétaux du jardin. Mais comme il était beaucoup trop méticuleux, ses tocs l’incitaient à respecter une symétrie presque maladive. Si bien, qu’à force d’égalisation minutieuse, la plupart des plantes étaient ratiboisées au maximum. Et bien quoi ? On ne pouvait pas dire que le centre n’était pas aéré et apte à capter la lumière de cette façon… Et puis, ça finirait bien par repousser. Le mage aurait certainement fait un piètre jardinier, doublé d’un exécrable coiffeur, en vue de ses justifications… Le tout était donc bien austère mais proportionné, à l’image de son caractère. Si la guilde voulait quelque chose de plaisant esthétiquement, ils n’avaient qu’à engager un vrai paysagiste.

Et c’est avec la même énergie maniaque qu’il balaya avec beaucoup trop de concentration les allées en alignant parfaitement les pierres en bordures de chemins. Les bancs furent lavés à grande eau, les édifices récurés à la brosse jusqu’à retrouver un semblant d’éclat. Le mage avait décidé de laisser toutes les ruines telles quelles, en leur donnant un coup de propre bien mérité. Le mélange des plantes et des édifices rognés par le temps donneraient certainement un aspect romantique et pittoresque au jardin botanique. Il avait du changer l’eau de son seau à de nombreuses reprises pour laver le square qui était en piteux état. En décollant le lichen qui avait fusionné avec la pierre, il put retrouver un sol à peu près lisse et tout de même plus engageant. Afin de cacher les marques de corrosion, Morrigan déplaça quelques amphores décoratives sur les zones à dissimuler afin de donner l’illusion d’un aspect plus harmonieux à l’ensemble.

Franchement, ça avait de la gueule… Qui l’eut cru ? Certainement pas Morrigan, en tout cas.


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"Comment ça va, vieille branche ?"





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Le soleil commençait à décliner et Morrigan était plutôt satisfait du miracle accompli. Maintenant que le jardin botanique était débarrassé de tous ses immondices, un futur luxuriant était possible. Le télépathe s’était contenté de faire place neuve, sans apporter la moindre fantaisie enchanteresse au lieu. Il était bien incapable d’une telle prouesse et on l’avait déjà suffisamment exploité pour qu’il daigne en plus faire un excès de zèle. Le mage était épuisé, au point où il n’arrivait même pas à se fâcher de tout ce qui l’indignait présentement. Rien n’allait plus, entre ses vêtements qui étaient déchirés par endroit, son visage couvert de boue et la sueur qui avait agglutiné le tissu sur sa peau. Il ne retrouverait la vie qu’une fois douché, loin de ce cauchemar improvisé. En attendait, il rangeait, tel un zombie, tout le matériel qui l’avait aidé à parvenir à ce résultat dans le cabanon.

Il se débarrassa, sans émotion, du dernier lot de déchets végétaux du parc, en larguant son contenu sur la pile de débris accumulés. Comme il n’avait pas de quoi faire de son côté, le mage imaginait que le vieillard se chargerait bien d’éliminer tout ce débarras. Puisqu’il parlait du loup, la silhouette chapeautée fit à nouveau son apparition promise en fin de journée. Tel un véritable inspecteur des travaux finis, Roger entreprit de faire le tour du jardin avant de rejoindre le télépathe à l’extérieur qui ne mit aucun entrain particulier dans sa posture d’attente contrainte.

« Bon ! Ben t’vois quand tu veux, mon couillon. C’pas très gai c’t’affaire, mais c’est propr’ comme un sou neuf ! » clama le fermier qui semblait satisfait du travail effectué.

Être gai, dans ce contexte, ce n’était effectivement pas sa spécialité. Il ne manquerait plus qu’on lui demande de se réjouir après tout ce cirque…

« Tant mieux... » répondit l’érudit laconiquement d’un air vaincu. « Je peux vous laisser vous charger de l’élimination du monticule ? »

Le vieil homme fit un geste positif de la main avant de sécuriser la pile à l’aide de grosse pierres qu’il disposa en cercle avant de démarrer la combustion grâce à l’attirail qu’il avait apporté. Roger n’était de toute évidence pas la moitié d’un con comme il aimait le rappeler. Morrigan se surprenait à le voir toujours avec une longueur d’avance ou une idée derrière la tête.

« Et r’garde moi ça, ça fait pas plaisir d’voir toutes ces cochonneries partir en fumée ? » demanda t-il en mettant les mains sur les hanches de façon conquérante.

« Le feu purificateur… C’est ce par quoi j’aurais dû commencer... » rétorqua t-il en fixant d’un air las les flammes et avec un détachement qui pouvait passer pour effrayant.

« Arrête d’dire des conn’ries et vient plutôt te r’quinquer gamin. » conclut-il en l’invitant à s’asseoir un peu plus loin.

Morrigan rejoignit son hôte sans demander son reste, se reposer un peu avant de partir faire son rapport à la guilde ne lui ferait pas de mal. Roger dégaina une grande flasque dans laquelle il prit quelques gorgées d’un air satisfait avant de s’adresser à nouveau à lui.

« Plutôt qu’de ronchonner, pense aux gens du coin qui vont v’nir profiter d’un p’tit coin d’verdure comme ça. Hé, pense z’y, t’pourrais même emm’ner ta moitié un jour. »

Le mage songea un instant à ses paroles dont il ne tirait aucune consolation pour l’heure. Mais en parlant de sa moitié… Derek attendait peut-être qu’il lui demande une entrevue ? Même si c’était lui qui lui avait proposé de l’aider à baliser l’étendue de son nouveau pouvoir au centre d’entraînement, l’usage demandait peut-être à ce que Morrigan le relance ? C’était quand même bien compliqué les relations…

« Et qu’est-ce qui vous fait croire que j’aurais une personne à ramener ici ? » rétorqua t-il en montant un peu sur ses grands chevaux, conformément à sa méfiance habituelle.

« Parce qu’t’y as réfléchi un peu trop longtemps, nigaud. » le coupa net Roger. « Moi d’mon temps, on attendait pas qu’le ciel nous tombe sur la caboche pour rencarder une midinette. »

« Oh, et qu’est-ce qui vous empêche de le faire de votre côté, Roger, vous qui êtes si prompt à dispenser de bons conseils ? » demanda t-il avec un sourire narquois.

« Ah ! Parce qu’t’crois qu’ma gueuse elle s’rait impressionnée par ton jardin, alors qu’elle fait qu’ça voir des jardins toute la journée ? Elle m’dirait Roger, ramène donc des Gils au lieu d’me faire perdre d’mon temps avec tes conn’ries là. Hé, qu’est-ce tu crois toi ! »

Très bien. Après ce court aperçu, Morrigan n’était pas franchement convaincu de vouloir en savoir plus sur la vie sentimentale de son interlocuteur. Le peu qu’il en imaginait lui suffisait amplement.

« Je vois... »

Avec un sourire de connivence et une forte incitation, le vieillard lui tendit sa flasque. En temps normal, Morrigan aurait su refuser poliment mais la journée avait été assez fatiguant pour qu’il lutte encore contre quoi que ce soit. D’un geste un peu mou, l’érudit avala quelques gorgées du liquide alcoolisé qui lui brûla la gorge. Surpris par cet effet désagréable, il toussa énergiquement en sentant le sang affluer rapidement à ses tempes.

« Héhé, ça c’est pas d’la gnole de pisseuse hein ! » dit Roger dans un mélange de fierté et d’hilarité.

« On dirait… du désinfectant. » répondit le mage d’un air écœuré.

« Pfff nan mais c’est qu’t’y connais rien. C’est toujours les premières lampées qui font c’t’effet, goûte encore t’verras, ça passe tout seul ! »

Sans grande surprise, les prochaines tentatives ne s’avérèrent pas plus agréables pour le télépathe qui renonça rapidement à d’autres essais, compte tenu de sa tête qui lui tournait dangereusement. Après d’autres conversations auxquelles il finissait par ne plus comprendre grand-chose à cause de cette boisson du diable, l’érudit se résolut à prendre congé afin d’avoir le temps de faire son rapport à la guilde avant la tombée définitive de la nuit. Roger avait été un bon tuteur pour la journée, et il tâcherait de le lui rendre correctement en le précisant à l’institution.

Alors qu’il titubait parfois en s’auto-convaincant qu’il était tout à fait apte à rentrer et donner l’illusion d’être parfaitement sobre, Morrigan arriva tant bien que mal au quartier qui l’intéressait. Suzy était en train de commencer à ranger son bureau en compagnie des deux guignols.

« Oh Morri te revoilà ! Tout va bien ? » s’enquit t-elle en voyant son piteux état.

« Oui, c’est seulement… l’exténuation. » dit-il en se surprenant lui-même de l’aplomb avec lequel il l’affirma. « Je… La mission est un succès. Roger est formidable. Sauf son philtre du diable. Mais ça il ne faut pas le mettre dans le rapport. Voilà. » conclut-il comme si l’ensemble était hautement intelligible.

Ça ne faisait aucun sens pour la pauvre Suzy qui clignait des yeux d’un air incompréhensif. Habituée à faire des miracles à partir de rien, comme tout bon agent de la guilde, elle hocha la tête de façon faussement assertive.

« J’en déduis donc que tout s’est très bien passé. Tu veux qu’on te dise s’il y a d’autres missions dans ce genre la prochaine fois ~ ? »

« Je vous ferais racler la terre… avec les dents… de la distance qui sépare votre bureau de la parcelle si je, vous me faites refaire ça. » conclut-il ponctué d’un petit hoquet qui le décrédibilisait.  

« Hihi, c’est plutôt clair. Moi j’dis qui aime bien châtie bien ~ » répondit-elle sans prendre ses menaces au sérieux.

« Merci quand même… de me supporter. » grogna t-il en regardant d’un air contrarié ses collègues avant de les saluer de la tête pour prendre congé, ou plutôt s’enfuir.

C’était finalement les propos les plus incohérents qu’il avait tenu, si on se fiait à la tête des trois individus qui étaient restés pantois face à une parole… sympathique ?

« Il est bourré ?! » conclut finalement l’un des hommes d’un air horrifié et stupéfait.


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