Entrainement de survie qui tourne mal. [PV:Hypa..](Terminé)

Debout avant l’aurore, la jeune blonde observe en silence son guide qui fixe les braises encore vivante de la veille. Attisant avec fougue à l’aide d’un tisonnier, il cherche à donner un second souffle à se feu. Ce fut le soupire de lassitude qui prit vie sur les lèvres de la jeune fille qui détourna son attention. En guise de simple réponse, Kamélia eut un petit sourire moqueur de l’homme qu’elle prenait pour model.

Une fois la mission de l’homme terminé, il donna un sac à la jeune impatiente. La curiosité poussa alors la jeune fille à ouvrit rapidement le sac afin de voir son contenu. Quelques vivres, une corde, une petite couverture de laine, un silex. Le regard remplis d’interrogation, elle suivie des yeux Kelvin qui venait de déposer une épée sur la table ainsi qu’un manteau. ‘’J’ai confiance en toi Kamélia’’ dit l’homme qui était étrangement calme. La blonde s’approcha alors de la table regardant l'équipement à sa disposition. ‘’Il est temps pour toi de passer du temps en forêt, comme j’ai fait à ton âge. Il est important d’apprendre à te connaitre, d’apprendre tes limites mais surtout d’apprendre à les dépassés.’’ Un frisson parcouru alors le corps de Kamélia, elle avait peur de se retrouver seule dans la forêt mais la perspective de se surpassé lui faisait plaisir. Elle hocha alors doucement la tête avant de prendre le manteau et de la passé sur son corps et d’attacher le fourreau de l’épée à sa taille.

Le costaux se mit entre elle et la porte, la regardant de haut un moment avant de venir déposer une main chaleureuse sur son cuir chevelue. ‘’Je sais que tu as peur,  mais profite de ces quelques jours pour entrer en phase avec la nature, trouve la cascade qui se trouve en centre de cette forêt et prend le temps de penser à ce que tu veux vraiment, de plus fait attention tu ne seras jamais seule dans cette forêt, ne te laisse pas berner par le chant des oiseaux, il y a des monstres en ses lieux, mais rien au-dessus de tes forces’’

Sur ces paroles, l’homme céda la place à la jeune femme qui franchi alors le seuil de la demeure avant de prendre la direction  indiqué par Kelvin sur une carte quelques minutes plutôt. Elle n’avait rien d’une aventurière, mais elle l’entrainement était très importante si elle souhaitait suivre les traces de Kelvin, car au fond elle n’avait pas vraiment de rêve ou d’objectif elle qui ne connaissait rien, du moins pour le moment, de ce monde qui l’entourait.

Le chemin fut bien long avant d’arriver à l’orée du bois. La jeune femme avait eu plusieurs fois envie de tourner talon, mais les deux mains sur les ganse de son sac, le regard perdu dans la brume de ces pensées, ses pieds l’avaient conduit jusqu’à destination. Certes, elle c’était perdue plusieurs fois dans les rues et ruelles, elle avait de nombreuses fois tournée sur les mauvaises interceptions, le trajet qui aurait dû lui prendre 1 heure avait finalement pris 4 bonnes heures.


Le soleil débutait son déclin lorsqu’elle mit le pied dans la forêt. Suivant un petit sentier de fortune, elle regardait les arbres qui semblaient pouvoir toucher le ciel. Silencieuse, elle écoutait le chant des oiseaux qui semblaient tous vouloir se moquer d’elle. Cette pensée lui fit de nouveau poussée un soupir. Elle ignorait combien de temps c’était écoulé depuis son entrée dans cette forêt mais les rayons du soleil commençait doucement à perdre de leur chaleur et elle s’immobilisa un moment regardant autour d’elle.  ‘’Je devrais peut-être me faire un campement pour la nuit avec un feu, question de tenir les monstres plus loin… ‘’ Sur ses sages paroles, la jeune fille trouva un lieu qui lui semblait propice à la création d’un campe de fortune, un endroit plat, entre les arbres assez haut pour ne pas causer d’incendie. Rassemblant alors des buches elle alluma aisément un feu avant de prendre place pour se réchauffer. Les genoux contre sa poitrine elle avait appuyé sa tête dans le creux de ses genoux afin d’observer les flammes danser.à

Un nouveau soupire vu le jour sur ses lèvres, toutefois un sourire apparue, la chaleur était reposante, l’endroit de plus en plus sordide avec les ténèbres qui envahissait les lieux. Malgré le tableau sombre qui se dessinait dans son esprit, la jeune fille semblait amusée. Songeant à de possibilité dans son passé, avait-elle déjà vécu une situation semblable?

Le chant des grillons furent la seule réponse à sa question silencieuse. Kamélia se laissa tomber sur le dos observant l’épais plafond formé par les nombreuses feuilles qui cherchaient à tomber du au froid de l’automne naissante. ‘’Est-ce que je manque à quelqu’un…? Est-ce qu’il y a une personne qui me cherche au moins dans ce monde…’’ Cherchant à voir des étoiles entre les branches, mais en vins, elle soupira de nouveau. L’atmosphère qui régnait n’encourageait malheureuse pas la jeune femme a fermé l’œil, restant plutôt allongé proche du feu, le regard perdue dans l’obscurité naissante, songeuse, rêveuse.

Au loin dans la demeure, Kelvin observait la nuit tombé par la fenêtre de la cuisine. Il se doutait bien que Kamélia allait réussir cette épreuve, il avait confiance en elle. Mais par simple précaution, l’humain avait envoyé Magnus, le chien de la fille sur les traces de la jeune fille afin de lui apporter assistance au besoin.

Magnus pour sa part, avait suivie l’odeur de la blonde qu’il avait sauvé 1 an plutôt, entrant dans la forêt il avait suivi la piste avec facilité avant de retrouver Kamélia, qui était allongée proche du feu. Cette dernière était plongée dans la file de ses pensées et n’avait jamais entendu l’animal arrivé sur elle. Les pattes de Magnus firent craquer une branche, ce qui sortit aussitôt Kamélia de ses pensées, faisant naitre également de la stupeur dans son regard voyant un animal sauter sur elle. Avant même de réussir a prendre son épée, Kamélia se retrouva sous l’épaisse fourrure de l’animal qui heureux de la revoir lui léchait le visage. Toutefois, cette scène avait arraché un cri de peur de la jeune fille porté dans l’écho, brisant le silence de la nuit.

Une fois les émotions retombé, l'aventureuse, fut si heureuse de voir Magnus, elle se coucha contre lui pour se réchauffer et s’endormit rapidement.

Dernière édition par Kamélia le Lun 23 Jan - 3:25, édité 2 fois

Plus le temps passait, et plus son existence sur ces terres inutiles lui semblait curieuse. Chaque nouveau jour que faisaient les divinités jumelées qui régnaient ici apportait son nouveau lot de questionnements, parfois plus que difficiles à résoudre. Il avait notamment énormément de mal à bien comprendre où se situaient la ligne qui séparait l’acceptable du répréhensible. Il supposait qu’il n’était pas le seul ici à ne pas réellement la percevoir clairement : les questions qu’il posait, lors des rares occasions qui mettaient face à lui un esprit suffisamment désembourbé pour apporter un semblant de réponse, montraient que le reste de la population n’avait pas la moindre idée du système légal sous lequel opérait Portalia. On lui parlait alors de bon sens et de morale, comme si ces choses étaient évidentes. Il percevait toujours derrière lui les mouvements des coupables escrocs qui le filaient. Ils étaient aussi persistants qu’il l’avait espéré. Cela était bon. Cela était bien.

Certains domaines étaient binaires : la vérité et le mensonge. Un abysse clair et infranchissable séparait ces deux concepts. D’autres demandaient une considération importante et continue, car il était impossible d’atteindre la perfection. La justice et le conditionnement humain s’imposaient en ce moment comme deux exemples outrageusement pertinents. Et c’était cette impossibilité d’atteindre la perfection qui devait toujours pousser les hommes à tenter de le faire. Devant lui, les quelques arbres timides qui constituaient le bosquet de Solgid dessinaient des formes complices. Il s’engouffra dans l’un des chemins qui menaient au cœur de l’endroit. Il le connaissait bien, appréciant parfois de s’y laisser perdre lorsqu’il avait besoin de tranquillité, loin du tumulte des barbaroï portaliens. De manière amusante, il allait aujourd’hui y amener son propre tumulte, bien qu’il le fasse toujours dans ce même esprit d’isolement. Il continua à se questionner. Il se demandait comment lui devait se définir. Devait-il se considérer comme un opposé de ce monde, comme un élément intrusif ? Comme une goutte d’huile sacrée et parfumée déposée sur la surface d’une mare turpide ? Devait-il au contraire continuer d’essayer de déchiffrer leurs curieuses coutumes ? Leurs usages décadents ? Il savait que malgré ses efforts assidus, il n’y parviendrait jamais. Etait-ce le signe que l’effort devait se poursuivre, ou la sanction irrémédiable qui apposait sur ses efforts le sceau de la stérilité ?

Il grogna. Ce n’était pas la première fois qu’il raisonnait de la sorte. Ce ne serait sans doute pas la dernière.

Il n’aimait pas réellement se l’avouer, mais y était bien obligé : ne serait-ce que pour des raisons purement pratiques, le choix était déjà fait, bien qu’il ne soit pas celui qu’il considère comme le plus glorieux. Il était au moins le plus pragmatique, et celui qui lui donnait le plus de chances de retourner un jour chez lui. Ou de se venger de l’Ordre et du Chaos pour avoir osé le transporter ici.

Il n’était pas assez avide pour penser que ces deux objectifs soient compatibles.

Il se retourna. Les arbres, maintenant, entouraient convenablement le groupe. Les poursuivants, ravis du couvert fourni par la petite forêt, s’étaient dispersés autour de lui. Le paragoï ne commenta pas, et resta immobile. Ses avancées dans l’étude du comportement du portalien basique lui avaient offert cette épiphanie : il était aisé d’obtenir par la force ce qu’il était impossible d’obtenir par l’énonciation de faits évidents et d’arguments pourtant accessibles. Leurs capacités à comprendre leur environnement et à digérer des idées étaient atrophiées, et ils avaient souvent tendance à se vexer quand il le leur faisait remarquer. Plus encore quand il ne le faisait pas, et quand il ne leur laissait comme seule possibilité que de le faire eux-mêmes. Sa grande magnanimité, encore une fois, restait incomprise.

N'attendant pas la réaction du groupe, il chargea le plus proche d’entre eux, décidant de prendre l’initiative. Ces gens voulaient le faire payer pour ce qu’il avait fait. Ils portaient sur eux l’odeur caractéristique des quartiers nord. Des criminels de basse envergure, malheureux de ne pas pouvoir continuer en paix le recel d’esclaves qui avait jusque-là était toléré.

Lui-même n’avait rien contre l’esclavage : il libérait certaines personnes du fardeau que pouvait représenter leur liberté. La manière dont en revanche cela avait été fait l’emplissait d’une colère ineffable. Sans regard pour les lois. Sans regard pour la morale. Une ressortissante de son monde en avait victime, réduite à la plus basse condition qui soit. Il serra les dents, la sensation familière de la colère qui couvait toujours en lui se faisait plus forte. Son bras s’abaissa. Son ennemi, peu préparé à sa réaction, tenta de parer son coup, dressant sur le chemin de la lame incurvée qui dévorait le chemin qui menait à sa gorge une épée hésitante. Le manche métallique de la lance du paragoï heurta la lame avec un bruit cristallin, et son prolongement arriva à destination, s’enfonçant dans ses chairs depuis son épaule.

Il retira la lame du cadavre, et, dans un mouvement familier, se saisit de ce dernier, l’envoyant rapidement dans la direction de ses adversaires, qui bondissaient maintenant vers lui avec des cris d’hallali. Un grand sourire vint illuminer le visage d’Hypanatoi.

Sous ses yeux, les bandes sanguines n’étaient pas marquées. Il n’avait pas ce matin procédé au rituel sacré qui demandait qu’il macule son visage du sang du sacrifice, car il n’avait pas pensé qu’il irait aujourd’hui au combat. Il ne portait pas son armure, et était armé seulement parce qu’il avait voulu emmener son arme chez un forgeron réputé : sa renommée grandissante autant que ses moyens pécuniers toujours croissants faisaient qu’il pouvait enfin s’adresser à des gens de confiance. Des gens à qui il pouvait remettre l’artefact divin sans craindre le pire sacrilège.

Sans doute était-ce pour cela que ce groupe avait choisi de passer aujourd’hui à l’action. Ce n’était pas idiot, et s’ils avaient réussi à le suivre plus longtemps sans se faire remarquer, il se serait sans doute délesté de sa lance.

Il lécha l’arrière de ses dents, et se plongea avec entrain dans l’affrontement. Portalia était réellement un endroit curieux.

Le crépitement du feu résonnait dans la mélodie nocturne. La jeune fille assoupie, n’avait aucune idée du froid qui envahissait la forêt une fois la nuit tombée, blottie contre le sombre pelage de Magnus, qui  le museau en l’air semblait sentir quelque chose.  Malgré le froid, quelques grillons chantaient criaillement dans la nuit, laissant l’atmosphère légèrement lugubre. Kamélia n’avait aucun songe, plongé simplement dans l’obscurité de ses pensées les plus profondes elle avait le sommeil agité.

Dans la pénombre des arbres résonnaient dans l’écho des fracas métalliques qui s’entrechoquaient, ce son qui n’avait rien de naturel tira la belle endormie de son profond sommeil. Sentent sa maitresse se redressé, le chien se redressa sur ses pattes, le regard en direction d’où émanait le terrible bruit. Se frottant délicatement les yeux, Kamélia étira ses mains en direction du ciel afin de retirer l’engourdissement d’une mauvaise posture de sommeil.

Le feu agonisant n’éclaire que très peu autour de lui, laissant alors la jeune femme dans un crépuscule. Prenant une buche de la main, elle chercha à donner une seconde vie aux tisons. Soufflant doucement sur la braise chaude qui éclairait son visage d’une teinte rougeâtre, la jeune fille sentit des frissons lui parcourrez le corps. Il y avait bien, au loin, des bruits de combat porter par l’écho. L’idée de se retrouver dans le noir avec des gens proche d’elle lui créait une certaine angoisse. Malgré ses efforts, les braises trop froides, ne reprirent pas vie. ‘’Non pitié… Allume-toi feu… Ne me laisse pas dans le noir !’’ Sur ces paroles remplis d’un sentiment de peur, Magnus émis un son pour attirer l’attention de sa maitresse, qui tourna la tête dans sa direction. Le chien avait entre ses dents le sac de la jeune fille. ‘’J’ai compris… Tu veux aller voir j’imagine…’’ Comme si l’animal avait compris, il prit le chemin devant lui sous le regard déconcerté par la jeune fille encore endormie.

En cette nuit, la lune était pleine. Ces rayons blanchâtres perçaient les branches des arbres créant ainsi des fuseaux de lumière qui éclairait le chemin de la jeune femme. Silencieuse, elle écoutait les bruits qui étaient malheureusement pour elle, de plus en plus fort, signe qu’elle approchait de l’endroit où se déroulait l’action. Action qu’elle aurait bien voulue contourné, toutefois la curiosité l’emporta sur la raison.

Planqué alors derrière un buisson, Magnus s’arrêta et laissa tomber le sac de la jeune fille délicatement sur le sol. Accroupie non loin de lui, bougeant légèrement une branche pour avoir une meilleure vision Kamélia observait ce qui lui semblait être un règlement de compte… Ou encore un attaque de bridgeant. D’un mouvement, elle chercha le pommeau de son épée mais en vins. C’est avec Stupeur qu’elle regarda à sa ceinture avant de pousser un petit rire nerveux destiné à Magnus murmurant alors pour elle-même ‘’Fallait que je laisse l’épée proche du feu… Idiote…’’ Sur ces paroles, Magnus quitta le buisson pour retourner sur leurs traces. Kamélia se doutait bien qu’il allait chercher l’arme et reporta son attention sur le combat sanglant qui se déroulait devant elle. Dure de dire s’il elle devait aider… une personne ou un autre. Toutefois, elle comprit rapidement que le combat se déroulait entre un groupe d’individu et un seul homme.

Elle avait du mal à voir le visage des gens, toutefois l’horreur du combat lui était plutôt bien visible. Sentant un regard sur elle, Kamélia sourit un moment pensant que Magnus était déjà de retour. Attendant que son brave compagnon la rejoindre elle fut surprise de voir qu’il n’était toujours pas assis proche d’elle, se retournant alors, l’effroi s’éprit de son regard. Un homme grand comme une montagne se tenait debout derrière elle. Son regard remplis de haine, l’épée prête à pourfendre l’air. Devant la surprise elle émit un crie perçant et sauta hors du bosquet.  ''..Tien, tien ! Que vois-je?’’

La blonde pouvait sentir son cœur battre rapidement, elle se trouvait encore une fois dans une mauvaise posture, reculant pour ne pas être trop proche de l’homme elle plaça ses deux mains en évidence, dévoilant qu’elle n’était pas armé. ‘’ Bonsoir je… Je ! ‘’ Elle regarda autour d’elle accordant un regard en direction de l’homme qui venait de coupé la gorge d’un assaillant. Kamélia n’arrivait pas à voir clairement le visage de l’homme, mais elle avait un drôle d’impression, comme si elle avait déjà vécus une situation semblable. Retournant son attention sur l’homme plutôt costal qui la menaçait d’une épée. ‘’Je ne veux pas vous dérangez, je me suis simplement trompé de chemin’’

Ces paroles firent naitre sur le visage de l’homme un sombre sourire, dévoilant presque ses pensées. Ce sourire fit glacer le sang de la jeune fille, malgré les paroles de Kelvin qui revenait dans son esprit, elle avait bien peur de ne pas être à la hauteur pour se sortir de cette situation. ‘’Cette fille est à moi’’ Dit l’homme en brandissant son épée afin de l’écrasé en direction de Kamélia qui se jeta rapidement sur le sol afin de l’évité, elle se retrouvait au pied de celui qui semblait être au milieu de ce combat ‘’Non mais ça va pas la tête ! ‘’ Cria Kamélia au brigand qui cherchait à la tuer.

Se redressant avec difficulté, elle restait en face de celui qui l’avait pris pour cible, sans se soucier de celui qui se trouvait dans son dos. Ses mains tremblaient, mais une étrange rage venait de naitre dans son cœur et bien malgré elle, un petit sourire c’était dessiner sur ses lèvres. Cette situation semblait être plus amusante qu’épeurent et cela surpris même la jeune fille d’y trouver un certain plaisir.

Le cœur y était, et le corps suivait, la mécanique de la chair ravie de se soumettre et d’obéir. Il pouvait sentir les questions d’avant fuir l’avant de son esprit, alors que ce dernier prenait le chemin familier de l’atrophie. Il se contractait comme un muscle soumis à l’effort, et les pensées se raccourcissaient. Le superflu s’effaçait. La fulgurance de la pensée se faisait plus brutale, ses chemins plus angulaires, plus tranchants, plus droits. Des traits. Autour de lui, le monde cessait d’être perçu comme un flot d’informations superposées, et ses sens s’unissaient et se fondaient les uns dans les autres pour ne lui en transmettre qu’une vague sensation. Il percevait les odeurs autour de lui. La terre retournée, et le sang versé. Les feuilles piétinées et humides, et les relents de la chair transpirante. Il entendait les bruits. Le craquement des os et le crissement du métal. Il sentait leurs présences, et leurs mouvements, et l’espace qu’occupaient leurs enveloppes. Là où un instant se trouvait le vide, maintenant se trouvait le bras de l’ennemi le plus proche, envahissant chaque fraction d’instant une nouvelle position, se rapprochant de lui, prolongé par la hacha qu’il comptait bien planter dans sa hanche. Il sentait tout cela, et tout le reste, et rien de tout cela, et il ne savait qu’une chose, qu’il était vivant et qu’il se battait. Il se déplaça sur le côté, promptement, et le coup passa proche de lui. Il son bras, laissant sa lance glisser entre ses doigts alors qu’il s’allongeait vers son adversaire.

Lui aussi cannibalisait l’espace.

Sa lance perça son orbite, se fraya en élargissant le canal étroit un chemin vers la matière molle contenue à l’intérieur de sa boite crânienne, et en ressortit prestement. Un sillage de matière suivit son mouvement.

Il s’apprêta à frapper son prochain ennemi. Les rangs de la répugnante vermine se faisaient plus étroits autour de lui, mais aussi moins remplis. Il doutait d’avoir en face de lui une expédition punitive réellement sanctionnée par les Dark Souls, ou il ne savait quelle autre organisation. Ces gens avaient certes l’habitude de ce genre d’opération, mais étaient de manière générale très mal préparés pour l’entreprise de ce soir. Un autre mort, et un mouvement nouveau, à la frontière de sa conscience, qui perçait le couvert des arbres. Une nouvelle venue, qui ne paraissait pas être de leurs rangs. Une créature maladroite, qui eut tôt fait de se faire capturer par la personne qui menait de loin l’assaut, son courage relatif suffisant pour l’espace d’un instant la menacer.

Le paragoï profita de la distraction pour frapper de nouveau, envoyant dans la trachée d’un assassin distrait le cul de son arme. Le cartilage s’écroula. Les jambes suivirent rapidement.

La jeune femme également. Elle s’était jetée à ses pieds, et le mouvement lui fit penser l’espace d’un instant aux implorations dévotes des fidèles de son monde. Mais ce n’était pas le cas. Elle venait simplement d’éviter un coup, aussi maladroitement qu’il était possible de le faire. Il dut se contrôler pour ne pas piétiner son crâne du pied, son humeur guerrière et le bouillonnement de son sang rendant difficile toute forme de retenue. Elle se releva, alors qu’il frappait de nouveau, profitant une fois de plus que son mouvement ait distrait une autre combattante. Elle parla. Elle avait une voix jeune. Epargnée par la peur ou la fureur véritable, possédée seulement par une vague irritation. Il n’était pas certain qu’elle comprenne réellement ce qui était en train de se jouer ici, ou ses chances de s’en tirer indemne.

Cela ne le concernait que très indirectement ; elle perturbait son moment de détente ; sa voix l’irritait. Il prit la parole, avant que l’intéressé ne puisse répondre, et harangua ses agresseurs :

« Des fourmis sur de la chair abandonnée ! cria-t-il en balayant l’espace à sa droite, forçant un adversaire à reculer. Des opportunistes devant la main gantée de fer ! continua-t-il en répétant le mouvement sur sa gauche. Vos vies sont à moi ! A moi ! »

Il doutait d’être compris. Cela n’était pas spécialement important. Il se fendit sur le côté, achevant de manière totalement définitive de briser les multiples illusions qui pesaient sur cette scène. La vérité, pour ces gens, devait s’énoncer de manière simple. Ils allaient mourir. C’était de leur fait. La personne qui venait de jaillir ici, élan de normalité malvenu, ne pouvait rien faire pour les tirer de la sentence qui venait d’être délivrée, et il ne fallait maintenant que procéder à son exécution. Une personne restait, sur sa gauche, et une autre, l’homme qui avait parlé, entre lui et elle. Le quatuor se vit rapidement soustrait une unité, et le paragoï, la bouche ouverte et le souffle chaud, grogna doucement. Le meneur, malgré toute sa superbe, lui faisait penser à un lapin maigre, le cœur tremblant, les membres embrasés. Il avait trouvé judicieux pendant leur combat de détourner son attention. Il avait failli à ses hommes, et en cela il s’était déshonoré. Ce n’était sans doute pas pour lui une occurrence rare, mais Hypanatoi en avait été le témoin. Il le pointa de l’index de sa main libre, avant de reprendre une position normale. Lui ne mourrait pas tout de suite. Il avait des choses à dire ; il allait devoir se montrer loquace.

Il fit mine de tourner son visage vers la jeune femme, curieux de voir ce qu'elle ferait si on lui en donnait l'initiative. Elle restait une donnée inconnue, et il ne savait pas comme elle allait réagir. Il espérait simplement qu’elle ne compliquerait pas plus encore la suite des évènements.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 26 Nov - 0:20, édité 1 fois

Le sang perlait sur le sol, terre imbibé par la violence du combat. Cette danse que la jeune fille semblait connaitre, toutefois elle n’était pas prête à voir de si près une scène aussi macabre. Les corps sur le sol inerte et sans vie, les visages remplis d’effrois au regard crispé de douleur. Déjà sur les branches, les corbeaux attendaient la fin pour se délecter de la chaire encore chaude des morts. Cette soirée fut l’une des plus sanglantes que la jeune fille fut permis de voir.

Face à l’homme qui était beaucoup plus grande qu’elle, elle sentait son cœur battre rapidement. L’épée de ce dernier était vierge de sang, signe qu’il n’avait pas encore atteint son objectif.  Un regard rapide autour d’elle, la jeune fille cherchait une échappatoire, toutefois dans cette danse il n’y avait aucune porte de sortie autre que la fuite.

S’entrainé dans un combat qui opposait un simple adversaire était chose facile, cependant, le fait de devoir constamment regarde autour de soi afin d’analyser le mouvement des autres étaient complètement nouveau pour elle. De plus, l’homme dans son dos qui semblait être à la lumière de cet affront lui donnait un gout amer en bouche. Cette parole crachée au vent lui confirma avec déception que pour le moment elle ne pouvait pas compter sur lui comme un allié. Cela lui faisait donc une personne de plus à surveillé.  Le cœur de la jeune fille battait si fort en elle, qu’elle devait se concentré pour respirer calmement. Elle n’avait pas fait tout ce chemin pour mourir bêtement, car elle était au mauvais endroit au mauvais moment. Puis soudain, les paroles brisant la mélodie du champ de guerre figea la jeune femme.

Évitant le mouvement brusque de l’épée de l’homme qui éloignait les adversaires, elle écoutait d’une oreille curieuse les dires de ce dernier… Elle n’avait malheureuse pas clairement compris le début, mais avoir bien compris la fin. Ces paroles firent naitre un sourire sur ses lèvres. L’homme semblait avoir du plaisir à prendre part à ce combat, ce qui la rassura d’un point. Cependant, son manque d’inattention lui fut presque fatale.. Chance, providence ou simplement maladresse, la jeune fille venait de mettre le pied sur un bout de métal qui était sur le sol, glissant alors pour s’étaler de tout son long sur la terre dégoulinante de sang, elle avait évité bien malgré elle le coup de son opposant qui avait profité du moment d’inattention pour chercher à la pourfendre de sa froide l’âme.

Ce mouvement incompris fit naitre un grognement de rage dans la gorge de l’homme qui ramena son épée en direction de Kamélia qui voyant le reflet bleuté de l’arme sur elle, fit une petite roulade afin de prendre l’épée qui l’avait fait glissé et de paré douloureusement l’attaque. L’inter choc des deux armes émit un son métallique tirant une plainte à la jeune blonde qui un genou contre terre avait du mal à retenir le puissant impact de son opposant. Poussant alors de toutes ces forces, elle réussit à projeter l’arme de son opposant plus loin et se redressa reculant de nouveau en direction de la cible.

Ce dernier venait de réduire le nombre d’opposant et regardait désormais Kamélia qui cherchait à calmer sa respiration. Voyant que le regard de l’homme était sur elle, elle lui accorda un petit sourire légèrement timide.
Celui qui semblait être le chef regarda autour de lui la rage dans ses yeux, il planta un moment la pointe de son épée dans le sol pour y prendre appuis ‘’ Je tes sous-estimé, je ne te pensais pas capable de faire équipe avec quelqu’un et encore moins une femme’’  L’homme eut un petit rire bien gras avant de poser son regard sombre sur sa cible principale. Kamélia pour sa part, ouvrit la bouche surprise par les paroles de l’homme son regard valsait de l’un à l’autre et elle ressenti un malaise. Elle allait ouvrir la bouche pour parler mais l’homme l’interrompit ‘’Je n’aime pas naturellement fait mal à des femmes, surtout des aussi jolie et jeune. ‘’ Il afficha un sourire carnassier. ‘’Il est temps d’en finir, Un petit duel le nabot est-ce que ça te chante?’’ Ces paroles firent presque pousser un soupir de soulagement à Kamélia qui n’était plus la cible, toutefois, elle était curieuse de voir la suite de la situation restant quand même sur ces gardes, la forêt était sombre et le bruit avait probablement attiré autrui. Tournant alors son regard en direction du visage de celui qui était proche d’elle… Plissant le bout du nez Kamélia se surprit… Elle avait l’impression de l’avoir déjà vue quelque part.

Le paragoï se voulait quelqu’un de poli. Plus que cela, de respectueux des convenances sociales, un être gracieux capables de naviguer les eaux même les plus troubles avec aisance, et sans voir son lin fin souillé par les éclaboussures crasseuses du tout-venant. Ce n’était pas qu’il avait quelque chose contre le hoi polloi. Ce n’était pas qu’il tirât une fierté indue de son appartenance au hoi oligoi. C’était simplement que c’était une de ses forces. Il restait maître de soi, même lorsque la rage menaçait de le consumer entièrement ; le feu intérieur renforçait l’acier de son âme, il ne consumait pas sa raison. Être alors soumis au tragique spectacle de ces provocations enfantines ne réussit qu’à lui faire froncer les sourcils. Pointant de nouveau du doigt, il désigna cette fois deux cadavres ayant appartenu à l’escouade de son ennemi bavard. L’idée qu’il puisse exister une différence de traitement entre les deux sexes était encore relativement nouvelle pour lui.

Sur son monde, tout le monde était un combattant – directement ou non – et cela suffisait à gommer ce genre de différence. Portalia était certes parfois curieuse, mais elle était plus souvent absurde.

L’autre le traita ensuite de nabot, et là encore Hypanatoi ne sut pas quoi répondre ; il était certes de coutume entre deux guerriers de s’insulter ou de s’injurier avant un combat. Les langues tranchantes pouvaient souvent blesser leurs rivaux, entamer leur confiance ou simplement invoquer la peur dans leurs tréfonds tremblants. Le paragoï se demandait réellement la créature qui lui faisait comprenait l’utilité de ces choses, ou si elle parlait simplement pour remplir le vide. Pour remplir son vide. Il grogna doucement. Raffermit sa prise sur sa lance.

« Ton courage aurait été louable, si tu avais proposé cela avant que j’irrigue l’endroit du sang de tes sbires. Il n’aurait alors été marré que par ta propre stupidité. Mais soit : je ne recule devant aucun défi. »

Il marqua une pause, et fit un pas dans la direction de l’homme, prenant une profonde inspiration.

« Je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos, tenant dans sa main la bride des chevaux ailés, qui abreuva la terre du sang fertile des hydres, qui gravit deux fois en une ascension la Montagne Jumelle, qui jeta la terreur et la défaite dans les hordes ennemies à Epicte et à Sarce, qui trouva au bout du monde le Saint Calice. J’en terminerai avec toi, j’en terminerai avec ton organisation, et on me connaître alors sur son monde comme celui qui aura brisé ton organisation fétide. »

Il attendit un peu, et son adversaire ne répondit pas. Il ne comprenait pas qu’il convenait maintenant qu’il se présente à son tour, sans doute. Hypanatoi hésita un instant. Un duel était une chose importante. Une affaire sacrée, sur laquelle pesait le regard scrutateur des divins qui jugeaient les combats honorables. Que leur regard puisse ou non traverser les brumes des mondes et des univers pour venir se poser sur lui, cela ne changeait rien. Il plia légèrement les jambes, et amena devant lui son arme, plaçant sur elle une deuxième main.

« Ouais, bah j’suis Lem. Juste Lem. Putain de taré, on m’avait prévenu que t’étais barge, mais là ça va loin. »

Enfin. Hypanatoi, ayant maintenant toute latitude pour prendre l’initiative, se fendit en avant. Son bras était long. Son arme était longue. Contrairement à ce que beaucoup de gens présumaient en le voyant, il était rapide et agile, et n’avait pas choisi une arme plus lourde par fantaisie. Mettant à profit son allonge titanesque, il laissa le croc qui surmontait son arme fendre l’espace qui le séparait de son ennemi, son assaut annoncé seulement par le vrombissement courroucé de son arme. L’autre para. Hypanatoi l’avait senti, il était plus habile que le reste des hommes employés à ses côtés. Il doutait qu’il soit réellement capable de lui tenir tête bien longtemps, mais tout de même. Peut-être pourrait-il lui offrir quelque chose de réellement consistant. Son adversaire se pencha sur le côté pour éviter de se faire empaler, et le paragoï, qui avait laissé son arme glisser entre ses doigts jusqu’à ce qu’il ne la tienne plus que d’une main, tout en bas de son manche, fit pivoter son bras et son tronc.

L’arme infléchit sa course, et son opposant eut à ce moment à se baisser, profitant de l’occasion pour prendre appui sur ses jambes et bondir dans sa direction, son épée visant sa gorge. Hypanatoi sourit, et ramena en arrière le bras qui tenait son arme, lui-même reculant prestement. L’arme glissa de nouveau, libérée de sa prise, pour finalement reprendre une position normale entre ses mains. Il la leva, envoyant d’abord le cul de cette dernière dans la pointe de la lame de l’assassin, puis la rabaissant. Elle mordit dans la chair de son bras, alors que l’autre tentait de garder son épée en main. L’entaille était profonde, et saignait librement. Il mourrait, s’il ne la soignait pas. Il mourrait, bien avant d’avoir le temps d’arriver à cette réalisation. Hypanatoi frappa de nouveau, éprouvant la garde affaiblie de l’homme jusqu’à enfin réussir à la pénétrer une dernière fois. L’échange dura dix secondes.

Hypanatoi finit par se baisser, et par faucher les jambes de son ennemi dans un grand mouvement circulaire. Le choc fut sans doute trop grand pour le type, qui s’évanouit sur le champ. Le paragoï se redressa, et s’approcha de lui, passant son index et son majeur sur les plaies ouvertes, avant de tracer deux traits sur son visage. Du haut de son front jusqu’à l’arrête de sa mâchoire, ils formaient deux lignes droites et parallèles qui passaient sur ses yeux ouverts. Il murmura une prière rapide aux divins, dédiant cette victoire modeste aux divins qui avaient honoré ce combat en l’observant. Il espérait simplement que cette oblation ne soit pas vaine.

« Nous avons à parler, fit-il ensuite simplement. Ton nom ? »

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 26 Nov - 23:44, édité 1 fois

Résonnant dans la pénombre, le tintement de la violence immergeait la forêt dans un scénario funeste. Si un aventurier se trouvait en ces lieux, il aurait été sage de rester loin de cette mise en scène improvisé. La lune toujours bien haute dans le ciel était pour l’instant le seul témoin de ce combat sanglant. Même Magnus, qui avait pris l’initiative de retourner au camp de fortune n’avait que bref écho du combat qui laissait flotté dans l’air un fumet ferreux.

Arrivé d’un pat nonchalant, l’animal observa les braises endormies avant de prendre le fourreau entre ses dents pour revenir en direction du combat. Magnus n’avait aucune empressement de revenir, il prenait son temps, suivant les ordres de son maître qui était aider le moins possible la demoiselle qui devait apprendre à improviser lors des combats. Chose qu’elle avait pour le moment réussit avec l’unique aide de la chance.

La demoiselle en question se retrouvait les pieds dans une marres visqueuses de sang encore chaude d’un cadavre décapité. Cette vue, pour le moment ne semblait pas la déranger, le regard porté sur le mastodonte qui venait de lancer désespérément un défi. Probablement que ce dernier voulait mourir dans l’honneur d’un défi et non dans le déshonneur d’une attaque qui avait mal tourné. Sur cette pensé, la jeune fille détourna son regard en direction de l’homme non loin d’elle l’observant alors de haut en bas. Il était couvert du sang de ces victimes et affichait une certaine joie sur le visage. Ce dernier avait réussi à survivre à cette assaut et en sortir indemne. Une petite crainte vue alors le jour dans son esprit, rien ne soulignait le fait qu’il n’allait pas également la prendre pour une menace, aussi faible soit-elle, et chercher à la tuer.

Profitant alors, de l’attention qui venait de la quitté, elle recula discrètement pour être hors des regards. Pourtant lorsque l’action débuta et que le premier coup fut donné la curiosité prit le dessus et au lieu de filer en douce, elle resta plantée debout la bouche légèrement ouverte surprise de cette férocité. C’était son premier duel et elle ne voulait rien manqué.

Analysant chaque position utilisée, elle fut surprise par la vitesse et la fluidité de la cible. Elle avait souvent vu Kelvin s’entrainé, mais ce dernier n’avait pas une telle technique.  Puis, l’engourdissement s’éprit de la jeune fille, son regard quitta un moment le combat pour observer le regard livide d’un cadavre d’un jeune homme reposant proche de ses pieds. Ce perdant dans le vide de son regard sans vie, elle n’entendait plus ce qui se passait autour d’elle.

Projeté dans ce qui semblait être un souvenir, un vague souvenir, l’odeur du sang, le vent soufflant le froid de l’automne. Les hurlements de douleurs et les cris d’effrois. Puis une voix, roque qui parlait dans l’écho, impossible de ce souvenir des paroles dite par l’homme, toutefois cette voix résonnait dans son esprit comme un avertissement. Un frisson parcourait le corps de la jeune fille qui sentait un terriblement sentiment s’éprendre d’elle.

Sans comprendre ce qui se passait, elle détournait le regard en direction du combat. Ce dernier était terminé. La montagne se trouvait sur le sol vide de vie et le victorieux venait de se couvrir le visage de sang. Kamélia le fixait, elle avait vraiment une impression de déjà vue. Ayant de nouveau un mouvement vers un retrait possible elle immobilisa son geste sous les paroles de l’homme qui la glaça sur place. Poussant alors un petit rire nerveux elle passa une main dans ses cheveux cherchant sa nuque signe quelle était malaise.

‘’Kamélia’’ Elle poussa de nouveau un petit rire nerveux avant de laisser tomber sur le sol l’épée qu’elle tenait entre ses doigts. Au même moment, toujours avec la même nonchalance, Magnus sortie des buissons, passant pardessus les corps pour venir porter aux pieds de la jeune fille l’épée et de s’assoir heureux d’être arrivée jusqu’à elle. Le regarde de la jeune blonde quitta le visage de l’homme pour regarder le chien. ‘’Tien tu es vivant toi, je m’étais dit que tu devais être mort pour ne pas arriver avec l’épée’’ Elle lui caressa la tête avant d’accorder de nouveau son regard en direction de Hypanatoi ‘’Je suis désolée je pense que je suis arrivée au mauvais moment… Je ne voulais pas… euh… vous dérangez..’’ Elle lui fit un nouveau sourire cherchant ses mots pour ne pas s’attirer les foudres de l’homme. Magnus pour sa part se dressa après avoir profité des caresses de l’humaine et continua son chemin dans la pénombre du bois, signe que la jeune fille ne devait pas compté sur lui pour la suite des évènements. Kamélia le suivi des yeux déconcerter par sa retraite et murmure ‘’Merci Magnus… quel fidèle compagnon es-tu’’

Une nouvelle arrivée vint troubler la scène, un animal curieux venant déposer aux pieds de la jeune femme une épée. Elle la prit dans ses mains. Elle bafouilla une tentative de réponse, les morceaux de phrases s’agençant sans grand succès pour former un ensemble vaguement cohérent. Déchiffrer ses paroles était pénible, et Hypanatoi n’était pas d’humeur patiente. Sa mâchoire se crispa, et il se retint de la reprendre et de lui intimer de se redresser pour répondre comme il était en droit de l’attendre d’une personne normalement constituée. Mais il savait que pour une autochtone, cette sc-ne devait être traumatisante, et que lui-même pouvait parfois se révéler particulièrement intimidant. S’il voulait obtenir quelque chose d’être, il lui fallait certes être ferme, mais il fallait s’éloigner de ses pulsions habituelles. Il retint donc un grognement excédé, et la laisser dériver jusqu’à la fin de sa phrase, le flot malhabile de ses paroles finissant par une imprécation résignée.

Son propre compagnon animal avait visiblement décidé de tourner les talons, faisant preuve d’une grande clairvoyance. Hypanatoi avait toujours apprécié les chiens, que l’on dressait facilement pour les rendre utiles aux travaux, autant civils que guerriers. Celui-ci semblait certes moins docile, mais faisait preuve d’un certain sens de l’humour ; le sentir s’éloigner après avoir déposé aux pieds de sa maîtresse une arme inutile était suffisant pour rafraîchir son humeur.

Il marqua une courte pause, le temps simplement d’être sûr qu’elle ait terminé de parler, et que son silence n’était pas simplement la marque d’une autre hésitation. Quand il en fut assuré, il lui répondit, sur un ton qu’il neutre, dans lequel perçait malgré les quelques efforts diplomatiques auquel il consentait un peu de sa lassitude et de son irritation :

« Tu n’as rien à craindre de moi. Tu n’es coupable d’aucune offense contre moi. Quand bien même ce serait le cas, il vaudrait mieux que tes derniers moments soient plus dignes. Redresse-toi, et parle clairement : cela n’attirera pas sur toi la mort. »

Il lui fit signe de le suivre ; il en avait terminé ici, et il imaginait que le chien retournait à son camp : il ne prenait pas le chemin qui menait vers la cité, et les quelques personnes qui hantaient ce bosquet quand venait le soir étaient ceux qui voulait dormir à la belle étoile tout en bénéficiant malgré cela de la protection de Portalia et de ses murailles. Sans doute la jeune femme serait-elle plus loquace dans un environnement plus épargné.

« Tu l’as déjà entendu : je suis Hypanatoi Paragoï Konostinos. Hypanatoi suffira amplement. Ce qui s’est passé ici ce soir est une bonne chose, et ces gens méritaient de mourir. »

Il aurait aimé pouvoir avant de tuer le dernier d’entre eux l’appréhender et le questionner, mais ses méthodes auraient sans le moindre doute perturbé la nouvelle arrivante. Et s’il aurait été aisé de la réduire à son tour au silence, il n’était pas un être mauvais. Son ire n’était dirigée que vers les gens qui avaient œuvré pour l’attirer à eux.

« Dis-moi ceci : tu me sembles peu préparée au combat, et tu tiens pourtant une arme. C’est une chose curieuse. Que venais-tu faire ici ? »

La chose était en effet amusante, et la curiosité du paragoï était piquée. Peut-être y avait-il quelque chose à exploiter, ici, un moyen de laisser sans danger les feux de la violence finir de brûler, et son sang chauffé comme le métal de la forge refroidir légèrement. Peut-être même trouverait-il un moyen supplémentaire de se distraire. Ses journées, en ce moment, étaient laborieuses et ardues, et malgré ce genre de distractions intermittentes, il ne parvenait pas à se débarrasser du sentiment maussade qui assombrissait son humeur. Certes, il agissait pour son honneur, et plus important, celui de son monde. Certes, il faisait pour la première fois peut-être depuis qu’il s’était réincarné sur ces terres haïssables quelque chose de fondamentalement et de totalement bon, quelque chose de digne à inscrire dans les pages de ses épopées. Quelque chose qu’il pouvait mettre en vers, et chanter en s’accompagnant dans la grande lyre. Mais il gardait tout de même au ventre cette impression d’inaccompli, cette impression nouvelle qu’il ne pourrait éternellement garder son action pure.

Il était à Portalia.

Tout ici devenait forcément laid et vulgaire. Il lui fallait faire quelque chose d’autre, et il ne savait pas quoi. C’était rare, pour lui : ses vertus premières restaient son endurance et sa vision, et voir que les deux étaient affectées de manière aussi insidieuse, sans qu’il ne comprenne pourquoi, était quelque chose de nouveau. Il balaya ces pensées traitresses. Elles n’avaient pas de place en son esprit. Il attendit une réponse de la jeune femme. Il doutait qu’il en sorte grand-chose de valable, et il ne lui en demandait pas tant.

Si seulement elle pouvait se montrer capable de le distraire, même quelques instants. Il ne s’amusait que rarement de la faiblesse de ses pairs, la trouvant plus répugnante que comique, particulièrement chez des inconnus. Ici non plus, il savait pertinemment qu’il ne pouvait s’attendre à rien d’autre qu’un vague sentiment de dégout. Mais comme souvent, il espérait : l’optimisme était le défaut qui allait avec la capacité à endurer.

L’astre lunaire, fièrement dans le ciel. Débutait son déclin, ayant quitté son point le plus haut pour entreprendre la valse avec le jour qui dans quelques heures déroberais le ciel par ses rayons. Les criquets qui une fois le silence retomba, brisa la nuit d’une mélodie douce et sereine aux oreilles de certains et agaçantes pour la plupart des gens.  La chaleur des corps meurtris sur le sol avait complètement laissé place au froid frigide d’une fin brusque. Le sang coulant des premières victimes coagulaient sur le sol nacré de sa couleur vive.

Les deux âmes vivantes ignoraient probablement les témoins silencieux de cette scène, qui par préjudice avaient choisi de se tapir dans l’ombre cherchant à disparaitre. La forêt regorgeait de vie magique, d’être surnaturel qui prisonnier des arbres ne pouvaient fuir sans perdre toutes leurs magies. Ces êtres parfois appelé fée, d’autre fois appelé troll, restaient enfoui dans leurs habitat attendant le départ des deux humains.

Ayant terminé sa mission, le berger quitta alors la scène de crime, ses pattes avaient repris le chemin du petit camp établis préalablement. Il avait senti l’air qui entourait le jeune homme et avais simplement poursuivi sa route.  

Laissant Kamélia dans un grand désarroi de sentiments. La jeune fille avait pris l’épée entre ses doigts avant de venir attacher cette dernière, bien inutile, à sa ceinture.  Elle qui s’attendait à faire quelques jours de camping dans la nature, écoutant les chants des yeux jusqu’à la cascade dont lui avait parlé son mentor.  Le regard de la jeune femme se perdit un moment sur les cadavres qui décoraient le sol, vision qui lui semblait étrangement familière.  Écoutant les paroles de son interlocuteur, elle lui adressa un nouveau regard, un regard plus calme. Son cœur avait terminé de jouer du tambour, même si ses joues étaient toujours teinté de rouge. Elle respirait plus sereinement, suivant alors l’homme qui venait d’emboité le pas à Magnus. Kamélia devait se reprendre, l'homme avait raison, elle doutait beaucoup dans son esprit et cela se lisait clairement dans son visage. D'autre personne aurait probablement été troublé par cette scène de violence, mais elle ce qui la troublait en ce moment, c'est de ne rien ressentir.

Levant le pied pour ne pas écrasé le cadavre, elle contourna également la mare de sang. Entrant dans les bosquets elle accorda un dernier regard en direction de la scène. ‘’Selon mon mentor, le fait de me retrouver seule en pleine forêt pourrait fortement m’aider à apprendre à mieux me connaitre ou à me souvenir de qui je suis’’ Détournant le regard de la scène, elle recommença à marcher non loin derrière Hypanatoi. Elle avait pensé à reprendre son sac qu’elle avait délaissé dans le bosquet avant de reprendre la route.

La jeune fille fixait les épaules de l’homme qu’elle suivait,  elle était vraiment plus petite que lui et il semblait plus grand que Kelvin également. ‘’Je n’ai pas tout vu du combat, mais votre technique est impressionnante mais légèrement familière, de plus votre visage me dit quelque chose’’ Elle marqua une pause afin de passé agilement pardessus un tronc d’arbre couché sur le sol. Marchant telle une funambule pour parcourir une partie du trajet, elle sauta sur le sol pour arriver non loin de l’homme question d’être dans son champ de vue et non toujours derrière lui. ‘’Mais j’imagine que c’est la première fois que vous me voyez’’

Les deux compères arrivèrent alors au camp de fortune de Kamélia, un endroit entouré d’arbre qui formait une certaine voute, au centre un feu endormis, une couverture sur le sol. Quelques rayons lunaires perçait le plafond de végétation donnant une bonne vision sur les alentours. Étant arrivé en premier, Magnus avait pris la couverture comme lit, la tête levé en direction des humains, il était calme et fixait l’homme d’un regard pensif. Pour sa part, la jeune fille laissa le sac tombé non loin du feu. ‘’Vous avez faim?’  Elle dénoua la corde de l’épée qu’elle déposa proche du sac en question avant de venir s’accroupir proche du sac de toile et de l’ouvrir pour en sortir un pain entouré d’un tissus, un morceau de viande séché et d’un petit pot de miel. ‘’Ce n’est pas grand-chose, mais il est un peu tard pour aller pêcher’’ Elle lui accorda un de ses plus beau sourire, elle cherchait à être le plus calme possible, même si son esprit courrait présentement le marathon. Elle avait eu tant d’impression de déjà vue et même un vague souvenir qu’elle ne voulait pas laisser cet homme partir sans avoir compris pourquoi elle pensait le connaître.

Il écouta soigneusement la créature. Il écouta toujours avec soin les gens, au moins le temps qu’il fasse la preuve de leur inaptitude : fort heureusement, il n’avait que rarement à être patient. Si elle restait timorée, elle semblait au moins prendre à cœur son invitation à se montrer plus franche, et elle parlait maintenant sans que ses paroles soient entrecoupées tous les trois mots de silences timorés. C’était une bonne chose : son temps autant que sa patience étaient épargnés. Elle lui expliqua sommairement sa situation, et le paragoï en déduisit qu’elle avait des problèmes de mémoire, et que cette retraite devait pour elle être un moyen de pallier ce problème, voir de lui opposer une méthode curative. Il n’était pas certain des bienfaits de la forêt en ce qui concernait l’amnésie, mais il avait déjà été le témoin malheureux de pratiques bien plus loufoques encore. La nature avait au moins l’avantage indéniable d’aider un individu à se recentrer. Personne ne pouvait décemment prétendre construire un esprit solide et équilibré dans le chaos portalien, et il était vrai que les retraites méditatives aidaient toujours à apprendre plus sur soi, voire à améliorer ce que l’on connaissait déjà.

Il considéra plus avant ses paroles, et réfléchit. Elle pensait qu’il était familier. Il en doutait, bien que ce soit possible. Ses yeux ne fonctionnaient plus depuis longtemps, certes, et il ne pouvait pas se souvenir de son visage. Ce dernier, pour lui, n’avait aucune consistance. Ses sens surnaturels le renseignaient quant à sa présence, et à l’espace qu’il occupait. Cela s’arrêtait là. En revanche, sa voix et son odeur ne lui disaient rien, et c’était là un indice plus probant. Il ne prétendait pas se souvenir de la multitude des gens qu’il avait rencontré ici : la plupart étaient sans intérêt, et leur souvenir formait à l’arrière de son esprit une bouillie vague et amorphe. Il fut finalement invité à partager un repas, et accepta d’un hochement de la tête. C’était sans doute là une manière de démontrer sa générosité, et le paragoï n’était un mécréant dépourvu de toute forme de bonne manière. Etendant à ses côtés son arme, il prit place face au feu, s’asseyant en tailleur.

« Je te suis gré de ton hospitalité, Kamélia, fit-il par automatisme, mais sincèrement. Ton miel et ta viande réchauffent mon cœur, et me font penser aux repas de mon monde. Et non. Je n’ai pas en mémoire ton souvenir, bien que mes yeux ne soient plus capables de voir. Mais je dois te l’avouer, peut-être a-t-il simplement échappé à mon esprit, enchaina-t-il en haussant les épaules. Mais si ma technique crée des remous dans ton esprit, c’est un point notable. Elle n’est pas de ce monde, et personne ici ne la pratique, si ce n’est moi. »

Il marqua une courte pause. Chercha quoi dire. Il n’était sûr de ce qu’il pouvait faire pour se montrer un compagnon de discussion intéressant : il ne connaissait pas la jeune femme, et éprouvait à son endroit un intérêt somme toute très limité. Leurs chemins étaient amenés à diverger, leurs trajectoires respectives devant rester parallèles. Malgré cela, il était intéressant de voir que c’était sa manière de se battre qui avait attisé sa curiosité. Cela indiquait clairement qu’elle avait des connaissances, au moins enfouies, dans ce domaine. Au regard d’un individu sans expérience, il aurait été impossible de faire la différence entre ses techniques et celle d’un autre homme maniant une arme un tant soit peu similaire.

« Explore ces sensations, fit-il alors. En quoi évoqué-je chez toi quelque chose de familier ? Si tu creuses dans cette direction et que tu tentes de forcer ton esprit à le voir, que se passe-t-il ? »

Au moins cela était-il simple à faire. Hypanatoi se voyait clairement, et savait qu’il était souvent de nature à dispenser ses sages conseils et ses impératifs. Si ici cela pouvait être apprécié, et non pas reçu comme une agression mettant en lumière des insuffisances, c’était une bonne chose. Il avait rarement l’occasion d’aider sans que la personne en face de lui ne se mette à pousser des cris de révoltes ou à couiner. Le changement était particulièrement bienvenu. Hésitant un instant supplémentaire, il essaya de fouiller sa mémoire pour voir si en faisant plus d’efforts, il pouvait se rappeler d’elle.

« Dis-moi des choses sur toi. Peut-être cela me permettra-t-il de repêcher quelque souvenir. »

Son affinité pour la badinerie et la conversation polie ne cessait jamais de l’ébahir.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 30 Nov - 6:46, édité 1 fois

À l’aide d’un petit couteau trouvé à même le sac, la jeune fille sépare la viande en deux parties semblable, elle fait de même avec le pain et plonge la lame dans le miel afin de tartiner le liquide précieuse sur la miche de pain. Une fois le repas improvisé prêt, elle pivote sur ses genoux afin de déposer la partie de son compagnon de repas devant lui. L’homme vint de prendre place sur le sol non loin et elle l’observe en silence un moment avant de refermer le pot de miel et de ranger les excédents dans le sac. Elle n’avait pas emporté de ration pour nourrir deux personnes, toutefois elle se doutait être capable de trouver de la nourriture facilement dans cette forêt, que ce soit des poissons ou encore des racines. Elle prit un morceau de sa viande et la sépara de nouveau en deux, lancent habilement le morceau en direction de Magnus qui venait de relever la tête afin d’attraper dans sa puissante mâchoire la viande. Voyant qu’il n’avait pas de suite à ce repas, il recoucha la tête pour s’assoupir.

Par la suite, la jeune blonde tourna ses cheveux d’une main afin de s’accroupir proche de feu et de souffler doucement sur les braises qui semblait par se doux souffle se réveiller doucement. La fumée attaqua son visage et elle ferma les yeux un moment reculant le visage avant de prendre un petit tat de brindille et de le mettre contre les braises et de recommencer à souffler. Un crépitement se fit alors entendre et une flamme s’éprit des brindilles sèches.

Retirant sa main pour ne pas qu’elle brule devant les petites flammes naissante, elle souffla encore un peu avant de se redresser et de laisser ses cheveux libres d’entravent. Déposant pour conclure sa réanimation, une petite buche sur le tas de bois brulants elle retourna à sa place prendre une bouchée de pain.  Elle avait écouté les paroles de l’interlocuteur avant de tourner de nouveau son regard dans sa direction, observant un peu mieux le visage de l’homme, elle avait soudainement réaliser qu’il était dépourvue de la vue et en était choquée de ne pas l’avoir remarqué avant pourtant cette évidence lui sautait aux yeux avec les larges cicatrices. ‘’Cette technique à la base elle doit se faire avec une lance non?’’ Détournant le regard, elle avait pris de nouveau une bouché de pain avant d’observer l’ombrage projeter par les flammes. ‘’Dans votre monde, est-ce qu’elle est souvent utilisé ?’’Kamélia avait de nouveau l’esprit attaqué par plusieurs questions, plusieurs hypothèses. Tout ce brou ara dans son esprit fit naitre sur ces lèvres un petit sourire.  ‘’Au moins elle est efficace, j’aimerais bien l’apprendre je pourrais peut-être prouver à mon mentor que je ne suis pas aussi faible qu’il ne le pense’’

Sur ces paroles elle termina son pain et entama la viande. Puis, vient le conseil, ces paroles lui fit fixer la voute d’arbre qui cachaient en partie les étoiles. Elle semblait songeuse. Elle cherchait à répondre aux questions même si elle savait que le temps allait probablement l’aider à trouver. Haussant alors les épaules et se tourna face à l’homme, le dos désormais appuyé sur le large tronc d’un arbre, elle regardait. ‘’Ce que je suis sûr de moi c’est que ce monde me déstabilise. Tout me semble nouveau et j’ai rarement des impressions de déjà vue. Sauve ce soir. Je ne croise personne qui me connaisse et je ne connais personne.’’ Elle marqua une pause fixant alors le feu.

‘’Vous devez l’avoir remarqué, je suis un peu confuse. Mais je sais me battre, mais j’ai du mal avec les épées, je me suis entrainée une fois avec deux petites épées et c’était déjà mieux. J’ai étrangement pas peur des scènes morbide comme ce soir cela ne me fait ni chaud ni froid. Je m’entrainement présentement pour intégrer la même confrérie que mon mentor, celui qui m’a pris sous son aile. Mais quelque chose me dit que c'est pas une bonne idée.’’ Elle eut un petit rire avant de le regarder de nouveau ‘’Et si vous me parlez un peu de vous, cela pourrait peut-être me donner une piste sur le pourquoi je pense vous connaitre, vous venez d’un autre monde c’est bien cela? Vous savez pourquoi vous êtes atterrit ici ?’’ Elle ne pouvait détacher son regard de son visage et de ses mouvements. Cela troubla légèrement la jeune fille. Le sentiment d’avoir un souvenir en éclos dans son esprit mais que rien n’éclos vraiment.

Il écouta attentivement les réponses de la jeune femme. Il n’était pas son habitude de faire grand cas des paroles des autochtones : ces dernières étaient immanquablement légères, et il n’était pas rare qu’eux-mêmes y accordent peu d’importance. Leur parole n’était que rarement suffisante pour être liante. Mais il avait ici lui-même posé des questions, et il convenait donc qu’il écoute attentivement les réponses apportées. Et ces dernières, de manière surprenante, étaient peu communes. Kamélia lui parlait d’un sentiment d’aliénation qu’il ne connaissait que trop bien ; elle évoquait son affinité avec ses propres méthodes ; elle parlait de sa facilité à voir des scènes qui suffisaient souvent à affecter définitivement le portalien normalement constitué. Il ne commenta pas, préférant ne pas la désillusionner. Sans doute était-elle simplement affectée par l’épisode qu’elle venait de vivre, et transférait-elle vers le personnage qu’elle pensait avoir en face de lui une vision fantasmée et rassurante. Il avait l’habitude de ce genre de chose : il n’était pas rare que les foules l’adulent, même si sur son monde cela s’était toujours fait à distance respectueuse, et que cela n’était pas arrivé ici. Il fronça les sourcils, considérant brièvement la possibilité qu’elle vienne comme lui des terres bénies des divins. Cela expliquerait de nombreuses choses.

Il balaya rapidement cette hypothèse. Elle ne ressemblait en rien à ce qu’il connaissait. Elle était petite. Son corps était grêle. Sa manière d’être était hésitante. Son esprit n’était pas modelé par la dure philosophie de son monde. Cela ne se pouvait.

Il s’accorda après qu’elle eut terminé de parler quelques instants de réflexion, mangeant distraitement le repas offert. Le gout était sucré. Il aurait aimé pouvoir l’accompagner d’un vin résiné pour contrebalancer sa douceur, et de figues et de fromage léger pour la compléter. Mais cela n’était à l’ordre du soir, et il profitait déjà d’une récompense douce et généreuse, qui gonflait son cœur de pensées joyeuses.

« Elle emprunte en effet beaucoup aux techniques classiques de mon monde. Mais pour répondre à cette question autant qu’à celle qui suit, il sera bon de te fournir un portrait plus large. »

Il désigna son arme de sa main libre, pointant du doigt le croc large et incurvé qui la surmontait.

« Les plus grands guerriers de mon monde sont nommés paragoï. Ils reçoivent une arme unique. Parfois, elle prend une forme très classique, parfois, elle demande des efforts d’adaptation. La mienne n’est pas si exotique que cela. Comme tout paragoï, continua-t-il en durcissant malgré lui le ton, j’ai entrepris une quête. Une quête longue, et difficile. Et à la fin de cette dernière, je devais acquérir ma divinité. Ce privilège m’a été refusé : l’essence divine s’est écoulée hors de moi, et j’ai été transporté sur ces terres. Mortel. Diminué. Naufragé sur un monde inutile et répugnant. »

Il se força à s’interrompre, ses mâchoires serrées et douloureuses. Tout l’enthousiasme qui avait été sien s’était dissipé, plus rapidement que la vie du bœuf immolé. Le sujet avait beau être familier, et lui-même avait beau avoir eu le temps de se préparer à son évocation, il se retrouvait à chaque fois impuissant à contrôler ses émotions. Ses poings se refermaient. Sa respiration se bloquait dans son poitrail brûlant. Son sang se faisait pareil à celui des montagnes ouvertes et rugissantes. Et son esprit, tout entier, se tournait dans une unique direction, s’emplissait de promesses vengeresses et de serments d’apocalypse. Il se força à se calmer. Expira profondément. Se rappela des leçons de ses maîtres et de ses parents, sur la nécessité de contrôler sa colère. Elle était un cheval puissant et endurant : lui passer une bride solide lui permettrait de disposer d’un destrier farouche et féroce. Se laisser désarçonner le jetterait dans la poussière.

« Je peux t’aider, fit-il en se forçant maladroitement à adopter un ton plus calme. T’entrainer. Cela aussi peut faire rejaillir des pensées oubliées, et quand bien même ce serait insuffisant, corriger ton état physique et martial est une urgence absolue. »

Il ne parlait jamais sans considérer la totalité de ce qu’il disait. Aucun mot ne quittait sa bouche sans qu’il ne le considère soigneusement. Cette jeune femme, au moins, avait montré sinon sa compétence, au moins son potentiel. Elle ne palissait pas devant le spectacle de la mort, et sa curiosité n’en était qu’excité ; son premier réflexe était de chercher à comprendre comment elle aussi se faire plus capable d’exercer la violence. C’était là des appétences vertueuses, qu’il convenait d’encourager.

Ses défauts seraient facilement corrigés : de la même manière qu’Hypanatoi avait été façonné pour devenir un monolithe inexpugnable, il pourrait lui montrer le même chemin. Les gens d’ici craignaient la douleur qui accompagnait invariablement ce processus. Ils ne voyaient pas que l’homme était à la fois pierre et ciseau, et que le processus de sculpture était tout aussi immuable : le superflu devait être expurgé si l’essentiel devait être magnifié. Et si réellement elle se montrait insuffisante, il serait toujours temps de le lui faire comprendre. Il espérait que ce ne serait pas le cas. Il ne voulait pas se l’avouer, mais il se devait d’être honnête, avec lui-même plus encore qu’avec autrui : ce qu’elle disait résonnait en lui, et il voulait lui accorder une chance qu’il était normalement réticent à octroyer.

Ne pas ce souvenir c’est être dans le néant. Avoir l’impression de connaitre quelques choses, c’est avoir un doute constant. Malgré ses sourires et tout son bon vouloir, la jeune fille arrivait en vint à faire taire cette colère qui était maitre dans son cœur. Cette colère lui causait bien des désagréments et c’est probablement pour cette raison que Kelvin l’avait envoyé médité dans cette forêt. Toutefois, elle ressentait encore ce sentiment qui lui empoignait le cœur. Plus elle écoutait l’homme, plus elle forçait sa mémoire fautive. Pourtant, même si un souvenir refaisait surface, elle n’y croirait pas, pensant simplement à un piège tendu par son esprit encore une fois pour répondre à un fantasme de vie passé.  

Le dos contre le tronc, elle observait un moment les flammes dansantes, ces dernières suivaient le court de leur existence, diffusent leur chaleurs éphémère. Le reflet acajou des flammes ternissait le bleu de ses yeux, silencieuse. Elle n’avait pas de réel but, même retrouver ses souvenirs n’étaient pas important. La jeune blonde avait un œil certain pour ce qui était d’analysé les méthodes de combat, un plus lorsqu’elle souhait apprendre, toutefois elle n’avait encore jamais réussi à faire mettre un genou au sol à son mentor, chose qu’elle souhaitait facilement faire pour lui prouver sa force.

Kamélia soupira intérieurement, elle c’était encore fait jouer un tour par son esprit, pensant connaitre la technique de combat que l’homme avait utilisé, ou avoir déjà vue cette dernière en œuvre. La technique selon les dires de l’homme venait de son monde et les chances qu’elle soit du même monde que lui était trop mince pour creuser cette piste. Toutefois, l’impression d’avoir déjà vue l’homme ne lui quitta pas l’esprit. Elle l’avait probablement croisé dans un lieu public sans vraiment le voir et son image était restée gravé dans son esprit tel un souvenir. La jeune blonde secoua doucement la tête, mouvement a peine perceptible, elle était d’accord avec cette anti-théorie et elle se promit de ne pas chercher plus loin. Légèrement déçu de cette conclusion mais heureuse de ne pas perdre son temps sur une mauvaise piste, elle prit une grande respiration. Elle était motivé à apprendre cette technique! Avec cette dernière elle était sur de battre Kelvin et cette idée la faisait jubilé sur place. Son visage passif avait laissé place à un sourire amusé. Qui fut subitement remplacé par un regard inquiet en direction de l’homme qui parlait de sa situation passé.

Quittant alors la chaleur des flammes du regard, et de son siège improvisé, elle se rapprocha de l’homme écoutant toujours ses paroles. Cette dernière avait cru sentir dans la voix de l’interlocuteur un mélange d’émotion. Kamélia s’était donc rapprocher pour mieux entendre, elle eut le réflexe de vouloir mettre une main sur le genou de l’homme en signe de réconfort, mais avant même que sa main touche la cible, elle arrêta son mouvement et laissa l’idée tombé. Certaine personne ne souhaitait pas être touché et elle laissa sa main revenir sur elle. Elle s’était toutefois trop rapprocher de lui, elle qui n’avait aucune barrière de proximité. ‘’Vous voyez j’ai plus l’impression que ce monde est une sorte de grand défi, il nous oblige à devenir meilleur pour passer pardessus nos problèmes. C’est peut-être la même chose pour vous, vous avez peut-être une raison d’être ici mais vous l’ignorez encore’’ Elle lui accorda un petit sourire chaleureux même si elle savait qu’il ne pouvait le voir, fixant le visage de l’homme éclairé par les flammes.

Ne voulant installer un malaise avec ses paroles elle enchaina alors sur la suite de la conversation, devant la proposition de l’homme la jeune blonde ne put contenir sa joie. Elle se redressa alors debout sur ses jambes ‘’J’adorais trop apprendre cette technique ! Et j’ai cru en voir quelques autres également dans tes mouvements, être capable de tel exploit, je pourrais enfin faire mordre la poussière à Kelvin qui me rabat les oreilles que je suis trop faible pour quitter la ville’’ La jeune blonde s’éloigna un moment pour aller prendre quelques branches et les brisés sur son genou droit afin d’avoir la bonne grandeur pour le feu. S’approchant alors un large sourire dessiné sur les lèvres, elle mit le bois dans les flammes. Elle avait étrangement un mot qui revenait en tête : paragoï.

Elle se promit de question plus l’homme sur son monde avant de secouer la tête, elle ne devait pas creuser cette idée, laissant alors son esprit déliré sur les possibilités de faire partie de son monde elle reprit place proche de l’homme le regard déterminé. Elle se doutait bien que d’apprendre de tel technique n’allait pas être de tout repos et qu’ai premier approche l’homme était beaucoup plus dur que Kelvin, donc ses méthodes d’entrainement allaient probablement être le reflet de ce que l’homme avait enduré pour apprendre à être si bon au combat.

Kamélia n’avait pas peur de la douleur, mais elle redoutait la vue de son propre sang, cette peur elle l’avait toujours, lorsque son sang coulait elle sentait cet étrange sentiment naitre. Ouvrant la bouche pour en toucher un mot à l’homme, elle arrêta. Décident de garder cette information pour elle-même, de peur que l’homme la pense faible et refuse au finale de l’entrainé.

La nuit avait doucement perdu sa noirceur, légèrement désamorcé par le soleil qui pointait ses premiers rayons à l’horizon. La voute des arbres laissait encore une fois la pénombre vivre dans le camp de fortune, toutefois le vent caressant les feuillages laissait la lumière percé à plusieurs endroit.

Il l’écouta, encore une fois. Elle parlait un langage curieux. Un langage qui évoquait chez lui des choses familières, qui employait un vocabulaire qu’il n’avait pas l’habitude d’entendre dans les bouches indolentes des portaliens. Elle faisait preuve de réserve quand elle parlait des défis à relever, et malgré tout semblait manifester une forme de détermination tranquille. Elle renâclait devant le traitement cajoleur et sécurisant de son mentor. Elle se laissait gagner par l’enthousiasme quand la possibilité de devenir meilleure était évoquée, et plus surprenant encore ne se vexait pas comme tant d’autres ici le faisaient quand ses insuffisances étaient mises en lumières. Il ne commenta là encore pas plus. Il connaissait sa propre nature : il avait beau être taciturne et mélancolique, et se laisser facilement emporter par la colère qui depuis toujours refusait même dans ses moments de calme de disparaître totalement, il ne pouvait se départir d’une certaine faiblesse. Il restait optimiste. Il se refusait, malgré le fait que tout le pousse à tirer les plus dures conclusions, à condamner tous les ressortissants de cette cité de la plus dure façon.

Il n’était pas totalement fou : il comprenait parfaitement qu’il ne fallait pas attendre beaucoup d’eux. Mais tout de même. Il laissait sa chance, aussi mince soit-elle, à chaque nouvelle personne. Et presque invariablement, il ressortait déçu. Chaque qualité s’exprimait avec timidité, et était contrebalancée par des défauts pourtant facilement correctibles. Ce n’était pas qu’ils étaient absents chez elle. Il la devinait étourdie, peu attentive à son environnement. Il la découvrait naïve, et inconsciente des dures réalités de ce qu’elle était de lui demander. Malgré cela, elle semblait disposer d’un feu revanchard et compétitif, qui nourrissait un appétit persistant : cela faisait plusieurs fois en très peu de temps qu’elle manifestait l’envie de s’améliorer. Hypanatoi avait eu des conversations autrement plus longues avec des personnes autrement plus indignes, et malgré de nombreux efforts de sa part n’était pas parvenu à leur faire prendre conscience de leurs terribles manquements. Il lui fallait simplement se préparer : les étincelles qui échauffaient en ce moment la voix de la jeune femme étaient peut-être destinées à rapidement se dissiper.

Il verrait bien. Il ne servait à rien de retomber dans ses propres travers, et de ruminer ses habituelles pensées maussades. Déployer ce genre de théorie ne prouvait qu’une chose : il était lui-même oisif, et son esprit n’était pas tout entier tourné dans des directions productives.

« J’ai toujours eu une affinité pour la lance. Je suis grand, et cette arme me permet de démultiplier cet avantage naturel. Je suis solidement bâti et endurant, et je peux manier une arme alourdie, dont même le manche est en métal. Peut-être prendras-tu le même chemin, peut-être te dirigeras-tu vers une autre arme. Nous trouverons. »

Il était après tout important pour le paragoï qui voulait se distinguer lors de son long voyage de faire la preuve de son individualité. Cela ne voulait pas dire agiter aveuglément les bras en poussant des cris désordonnés, mais comprendre que les savoirs transmis par les générations précédentes, une fois maîtrisés, devaient servir de terreau capable de voir pousser quelque chose de particulier. Quelque chose d’unique, et surtout de capable d’être éprouver par un monde hostile. Il doutait que les conditions soient réunies ici pour offrir une expérience similaire à la jeune femme. Il devrait trouver des palliatifs, si jamais elle se révélait compétente.

« Quant à ce monde, je partage ton avis : il est incontestablement une épreuve. C’est après tout clairement ainsi que le présente la prophétie de l’Ordre, qui nous réunit tous ici. C’est avec son caractère que j’ai quelques réserves. Portalia ne permet pas l’émergence de caractères vertueux, et quand ces derniers se manifestent, c’est le fruit du hasard. Cela se fait malgré la cité, et pas grâce à elle. Et si j’ai confiance en ma résilience, je ne suis pas assez arrogant pour me croire immunisé contre son influence. Elle est pernicieuse et lénifiante, et je dois chaque jour faire preuve de vigilance pour la repousser, tout en acceptant certaines concessions nécessaires pour simplement pouvoir survivre ici sans être traqué comme un animal déviant. C’est un numéro d’équilibriste éreintant, et j’en suis las depuis de longs mois déjà. »

Il se rendit compte qu’il s’était encore une fois laissé emporter. C’était de cela dont il parlait : il n’avait jamais été le plus bavard des hommes, et avait toujours préféré la solitude des longs voyages solitaires et des épreuves qui le mettaient face à lui-même aux aventures entreprises avec une compagnie aux rangs resserrés. Il n’était néanmoins pas totalement sauvage : les conversations stimulantes qu’il avait pu avoir avec des gens dignes de son estime lui manquait, et se satisfaire des ersatz disponibles ici était difficile. Cela ne l’empêchait parfois d’essayer, et de s’en rendre compte après coup.

« Kelvin est ton mentor, donc ? Ne t’entraine-t-il pas lui-même ? »

La question était autant un moyen de détourner la conversation que d’obtenir un renseignement important. Il s’était laissé allé deux fois en moins deux minutes. Certes, le manquement était inconséquent, et il doutait même qu’il soit vu par quiconque sinon par lui comme tel. Cela ne changeait rien. Ce n’était pas la gravité de la faute qui comptait, mais simplement qu’elle existait. Il se redressa, légèrement, presque imperceptiblement. Il termina la nourriture qu’on lui avait proposé. Il força ses pensées à ne pas dévier une fois de plus. Son esprit était souvent dur à canaliser. Il tenta de s’intéresser à la personne qui lui faisait face, résolu à traiter cet échange comme un exercice.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Ven 2 Déc - 7:01, édité 1 fois

La jeune fille regardait les arbres en éveil autour d’eux, prennent appuis pour être plus confortable. Elle venait de réalisé qu’ils avaient passé la nuit debout, chose qui depuis un moment était sa routine du soir ne trouvant que rarement le sommeil. De toute façon, à cet instant, la jeune fille ressentait trop de joie et de confusion à la fois pour fermer l’œil. Elle imaginerait déjà sa victoire conté Kelvin et la tête que ce dernier aurait devant les nouvelles techniques de la jeune femme.  Kamélia ne pouvait empêcher un sourire d’illuminer son visage. Toutefois, elle savait que le pire allait venir, elle redoutait les méthodes de l’homme pour ce qui était de l’entrainement lui qui semblait avoir eu la vie dur. Elle se trouvait étrangement motivée et ne laisserai pas les efforts en vain ! De plus, il était rare de trouver en portalia une personne qui souhaite partager un peu de ces connaissances en ce qui était du combat.

Si ce n’était que d’elle, elle se serait déjà mise à l’entrainement, mais une petite voix dans sa tête résonnait et lui disait qu’il ne fallait pas courir deux lapins à la fois, elle était entrée dans cette forêt pour se rendre jusqu’à la chute pour réfléchir, selon les recommandations de Kelvin. Elle n’avait qu’une parole et elle allait toujours jusqu’au bout des choses. Cependant, il n’avait pas précisé combien de temps elle devait rester dans cette forêt. L’esprit légèrement vagabondant, elle pensa au corps laissé sur le sol, avec le soleil en éveil, les mouches allaient probablement venir par millier recouvrir les lieux et cela allait attirer bon nombre d’animaux et l’odeur allait également attirer les gens. Estimant la distance qu’il y avait entre eux et la scène, elle se mordit la lèvre inférieur en souhaitant que personne ne vienne les dérangés. Elle trouvait étrangement agréable ce petit moment de discussion proche du feu! Même si l’homme ne semblait pas tout à fait allaise avec la situation.

Se redressent légèrement, elle sorti de son sac une flasque d’eau qu’elle dirigea en direction de l’homme afin de lui offrir à boire avec son repas, ce n’était que de l’eau, mais toute de même après un combat il devait probablement avoir la bouche sèche. Elle écoutait silencieuse les confidences de l’homme sur sa personne, cachant légèrement sa joie d’en apprendre plus, mais en ce moment brillait des étincelles dans le regarde la jeune fille. Elle adorait entendre l’histoire des gens, elle qui n’avait rien à raconter sur la sienne, elle trouvait cela important de partager les souvenirs afin que d’autre puisse les conservés.  ‘’Je me disais aussi, qu’une lance irait mieux pour cette technique, c’est vrai qu’avec vos bras qui son long cela vous apportes encore plus de distance d’action’’ Elle admirait un moment les bras de l’homme, il était vraiment grand comparé à elle, toutefois elle s’avait clairement que ce n’était pas la taille et ou la force qui donnait le pas lors d’un combat. Elle s’entrainait avec Kelvin qui était un peu moins grand que son compagnon mais plus large des épaules et elle arrivait à éviter facilement les attaques.

Avant qu’elle puisse débattre ou non sur ce qu’il venait de dire, l’homme lui posa rapidement une question ce qui fit sourire la jeune blonde. ‘’Le but d’un mentor c’est de le surpasser et une fois cela fait, il faut en trouver un autre. Je l’aime bien Kelvin il doit être ce qui se rapproche de plus d’une figure paternel, mais il est de moins en moins présent et je me retrouve souvent seule pour m’entrainer. Les autres de son groupe m’évite comme la peste quand il n’est pas là, selon eux je n’ai pas ma place dans leur confrérie car il pense que, je suis trop faible mentalement et physiquement, comme si j’allais m’enfuir au premier signe de violence ou première vrai mission‘’ Elle eut un petit rire devant cette image peu flatteur de sa personne. ‘’Au fond, je ne leurs en veux pas, c’est si facile de juger les gens sens les connaitre’’ La jeune fille regarda un moment le feu avec un petit sourire presque amusé. Elle était motivée et cette motivation la rendait heureuse, ce monde était remplis de chose inconnu et de gens plus étrange les un que les autres. Elle se doutait qu’elle ne venait pas de ce dernier, car personne ne semblait la connaitre ou avoir entendu parler d’elle.

Magnus émergea de sa nuit, regardant autour de lui avant de se redresser afin de s’étirer, sentant l’air, il reprit le chemin en direction du cœur de la forêt sans un regard pour les humains. Il semblait suivre une piste d’odeur dans l’air. Kamélia le suivit du regard curieuse, tout son être cherchait à voir ce qu’il suivait mais en vain, elle se redressait alors doucement pour s’étirer, tournant délicatement la tête de gauche à droite avant de pousser un petit bâillement avant d’aller prendre son épée ‘’C’est jamais bon signe quand il part sur un coup de nez ce chien est un aimants à problème’’ Elle prit deux secondes pour fermer son sac. ‘’Je vais m’assurer qui ne trouve pas plus fort que lui, vous restez ici proche de feu?’’ Elle se tourna en direction de l’homme, pendant un bref instant, elle se demanda si leur chemin se séparait ici, s’ils allaient ou non se revoir. Il avait pourtant clairement dit qu’il l’aiderait avec sa technique et ce dernier de semblait pas être un menteur. S’il souhaitait l’accompagner, elle allait devoir éteindre la feu question de ne pas laisser un possible danger de feu derrière elle.

Acceptant avec un geste de gratitude l’eau qui lui était offerte, il continua à essayer de comprendre ce qu’il avait en face de lui. S’il devait l’entrainer, il devait aller jusqu’au cœur de ce qu’elle était. S’il pensait pouvoir prétendre commencer à saisir quelques fils directeurs, il se posait encore de nombreuses questions. Plus important sans doute, il ne l’avait pas vu dans une situation dangereuse, ou en tout cas pas réellement comprise comme telle. Sans doute risquait-elle de se révéler très différente une fois mise face à l’épreuve et aux difficultés des situations urgentes. Mais pour l’heure, il comprenait la manière dont elle se présentait, et c’était déjà un moyen de comprendre son fonctionnement. Son enthousiasme semblait inaltérable, mais elle était également capable de lui expliquer avoir comme ambition de le surpasser. Kelvin, selon elle, montrait déjà des signes d’insuffisance, et se révélait incapable de répondre à ses attentes. Le reste de son groupe, apparemment, ne l’appréciait que très partiellement. Sans doute avaient-ils raison de penser qu’elle risquait de se montrer un poids. Elle venait après tout d’en faire la démonstration quelque minutes auparavant, en s’écroulant face contre terre. Quant à la qualité de son esprit et de sa résolution, il réservait son avis. L’esprit, comme le corps, et sans doute plus encore, demandait à être reforgé. C’était ce point de détail que les gens de Portalia peinaient le plus à comprendre.

Ils se voyaient inondés d’une manne indéchiffrable, et leur puissance leur permettait de se tenir plusieurs têtes au-dessus des masses amorphes. Hypanatoi connaissait personnellement un tavernier plus puissant qu’une très large partie de la population. Et cela était dangereux. Sans avoir été confronté au combat, sans avoir senti son corps brûler lors des entrainements difficiles, sans avoir été maintes fois corrigé par ceux qui avant soi avaient enduré ce cycle, une personne était incomplète. Incompétente. Plus que cela, elle était incapable de manier responsablement, pour ne pas parler de dignité, le pouvoir qu’elle possédait. Il s’apprêta à répondre, voulant formuler une réponse claire mais épargnée des relents acides qui accompagnaient souvent ses réparties, quand le chien de Kamélia se fit de nouveau remarquer. Comme sa maîtresse, il semblait impulsif et curieux. Comme elle, il l’était sans doute un peu trop, et se laissait trop facilement gagné par l’enthousiasme. Elle lui expliqua vouloir le suivre et s’assurer de sa sécurité. Le paragoï hésita un instant : il doutait sincèrement qu’il existe dans ce bosquet des créatures réellement dangereuse. Ce dernier servait de lieu de promenade. Peut-être pouvaient-ils craindre d’éventuels renforts, envoyés pour soutenir ses poursuivants de tout à l’heure ; elle serait plus en sécurité seule ; il aurait plus de liberté pour manœuvrer, seul.

« Il est possible que j’aie encore des choses à faire ce soir. Je dois vérifier. Présentez-vous quand votre retraite sera terminée à ma demeure, fit-il en lui en donnant l’adresse. »

Il hésita un instant.

« Puissent les divins approuver ton chemin, lâcha-t-il finalement en guise de conclusion. »

En ayant terminé, il se releva, se saisissant de son arme. La chaleur du feu avait séché le sang sur son visage, et s’il ne ressentait nullement de présence étrangère, cela ne l’empêchait pas d’espérer. Il avait de toute façon besoin de remettre de l’ordre dans ses idées, et agir avait toujours été pour lui un excellent moyen de le faire. Kamélia avait au moins raison sur un point important, qu’il avait peut-être oublié de considérer avec toute l’importance qu’il méritait. Portalia était une épreuve, et il ne pouvait pas continuer encore et encore à renâcler devant les aspects les moins enthousiasmants de celle-ci. Elle avait beau différer grandement des ordalies auxquelles il était habitué, cela ne changeait rien. Il devait se faire plus dur à la peine. Emergeant des bois, il prit la résolution de profiter comme il se devait du reste de cette nuit. Il était certes bien trop tard pour déposer son arme auprès du forgeron, mais cela ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas l’occasion d’employer son temps utilement.

Il était après tout très rare que Portalia le laisse de bonne humeur. Plus encore que cette dernière ne soit entachée d’aucune petite mesquinerie, d’aucun petit coup bas dont l’endroit avait le secret.