En période de canicule, il est conseillé de jeter un froid.[Peppi] [Terminé]

Les bonbons au miel ont plusieurs avantages. Le premier est qu'ils sont faciles à faire. Un peu d'eau, un peu de miel et un peu de sucre. Une casserole, une plaque de cuisson et une spatule. C'est tout ce dont vous aurez besoin pour en faire. Inutile de dire que le miel se trouve difficilement en ville, tout comme les casseroles sont difficilement trouvables en pleine forêt. Le second avantage est que ceux-ci sont aussi aisés à manger et durent longtemps, en plus d'apporter un apport en énergie sucrée considérable. Pratique pour les longues journées d'effort, mortel pour les diabétiques par contre. Le dernier, celui dont je profite actuellement, est qu'ils sont parfaits pour parfumer l'eau d'une gourde, si vous n'êtes pas fan de l'eau plate.

Je l'admets volontiers. J'étais accroché à ma gourde tandis que je déambulais dans les rues de Portalia, à la périphérie de la ville elle-même. Il faut dire qu'il fait particulièrement chaud aujourd'hui et j'aurai définitivement dû choisir un autre jour pour faire mes courses en ville. Ho, il ne me manquait pas grand-chose, deux trois ustensiles de cuisine que je ne pouvais forger moi-même principalement, et quelques broutilles ainsi que de l'huile, inflammable, pour la défense dans les ruines. Cherchant l'ombre après mes emplettes, ce fut à ce moment-là que je la vis. Oh, elle ne paie pas de mine, mais cette petite boutique avait ce petit je-ne-sais-quoi de charmant, d'intéressant. Une petite boutique d'apothicaire, coincée entre deux rues pavées et semblant être construite tout en hauteur. Charmante petite bâtisse devancée par un arbre aux fruits rouges, celle-ci avait une porte accueillante, invitant à la curiosité.

Et tout le monde sait que je suis curieux, très curieux. Je me demandais ce que cette petite boutique d'apothicaire avait à offrir. Sans doute un peu de fraicheur, ce qui ne serait déjà pas un mal en cette journée de chaleurs étouffantes. Ma gourde commence à se vider, appréciant son miel et sa fraicheur, et la renouveler ne serait pas un mal. Peut-être disposent-ils de quelques herbes ou mélasses pouvant parfumer le fond d'une gourde au doux parfum de miel. Cela vaut le coup d'œil et cela fera un excellent prétexte. Je pousse donc la porte d'entrée et tombe donc dans un boudoir circulaire, très richement décoré et doté de peu de meubles, mais ceux-ci montrent un certain raffinement chez la personne officiant ici.

J'attendais, de ce fait, dans cette pièce circulaire, papillonnant d'un bibelot à l'autre et n'hésitant pas à les manipuler pour les regarder d'un angle différent, voir un mécanisme ou un petit clin d'œil caché par son concepteur. Il est très courant, même si ce n'est pas systématique, que les concepteurs de bibelots cachent quelques petites références amusantes au creux de ceux-ci. J'attendais que la personne officiant au sein de cette mystérieuse boutique arrive, regardant les plantes coupées posées dans un vase en terre gravé puis en direction de la fenêtre qui semble couverte de végétation grimpante. Je suis un jeune homme curieux, mais je suis également un vieux Rôdeur vivant en forêt et les mauvaises habitudes ont la vie dure.

Ce fut donc en attendant la personne officiant ici que j'entreprenais de tailler la plante grimpante encadrant les fenêtres de cette pièce circulaire. Je vais avoir l'air beau tiens, debout et en chaussette sur le canapé, en train de tailler du lierre dans une boutique ou je viens de mettre les pieds depuis quelques minutes. Et puis ça va être vachement facile à expliquer en plus, tiens, comme situation. Mais elle en avait besoin, la pauvre plante grimpante.

Dernière édition par Arkos Minhem le Lun 21 Aoû - 19:51, édité 1 fois

La chaleur des derniers jours était épuisante et une personne normalement constituée n'aurait évidemment envie de ne rien faire d'autre de ses journées que de farnienter ou de s'enfermer dans un endroit frais et ventilé. Peppi n'était pas vraiment une personne normale, comme beaucoup ici finalement. Les aventuriers trouvaient encore l'énergie de déambuler dans les rues sous un soleil de plomb qui leur tapait la tête, les commerçants avaient tout de même décidé d'ouvrir leurs commerces et leurs échoppes pour attirer les clampins et les soiffards qui se perdraient dans les rues de Portalia afin de se désaltérer. L'apothicaire était d'humeur massacrante. Elle avait bu la veille jusque tard avec un ami, profitant de la fraicheur du soir, et avait très mal dormi pour finalement se réveiller aux aurores et ne pas réussir à se reposer comme elle l'aurait voulu. Sans doute un coup de la lune. Ici, tout fonctionnait différemment de chez elle et son corps n'était pas encore habitué aux différents rythme de la nature et de l'univers.

N'ayant pas envie de voir du monde, elle s'occupa de ses plantes, leur donna a boire avant que les rayons du soleil ne viennent les réchauffer et les faire cramer. Elle s'occupa ensuite d'elle, enfilant une robe légère, cependant longue, comme à son habitude, lui dévoilant le dos et lui évitant ainsi d'avoir trop chaud. Elle se pris une infusion de plantes, qu'elle ne pu se décider à boire chaude comme à son habitude, l'ayant laissé refroidir avant de l'avaler d'un trait. Attrapant un morceau de brioche achetée la veille chez le boulanger, elle était alors descendu au sous-sol de sa boutique afin de se retrouver dans sa pièce dédiée à la magie et à la méditation. Elle avait déverrouillé la porte de sa boutique, par principe, mais n'espérait pas de visite aujourd'hui. Après tout, qui aurait l'idée de venir chez un apothicaire un jours de grande chaleur comme celui-ci ?

Après avoir dégusté sa brioche, disposé ses pierres d'énergies à chaque coin de son pentagramme et s'être assuré d'avoir une ambiance propice à l'auto hypnose, elle s'installa au milieu du dessin en tailleur et ferma les yeux afin de se concentrer au mieux. Elle resta ainsi durant deux heures et demies, avant de décider de revenir doucement. Elle n'avait pas été dérangée jusque là et la sonnette retenti alors, indiquant la présence d'un client. Elle inspira et prit le temps dont elle avait besoin afin de ne pas se précipiter et de faire une mauvaise remontée. Une fois de retour, la jeune femme tiqua, quelque chose la dérangeait, quelqu'un avait décidé de toucher à sa boutique, à sa décoration ou même à ses produits et/ou plantes et ça, elle n'aimait pas.

Se redressant, elle souffla les bougies et regagna la pièce circulaire d'où provenait l'escalier afin de se rendre compte de ce qu'il se passait chez elle. C'est devant un homme en chaussettes sur son canapé qu'elle arrêta son regard, constatant qu'il avait prit ses aises pour tailler sa plante grimpante. Elle resta un court instant à le regarder faire, avant de l'interrompre finalement.

"J'espère que vous avez une bonne raison de venir me voir, autre que pour tailler mes plantes du moins.."

L'espace d'un instant, elle se dit qu'il serait pas si mal de lui proposer à l'occasion un boulot de dépannage afin qu'il vienne la décharger un peu en échange de ce qu'il était venu demander ici. Les gens de ce monde étaient vraiment étranges, aussi bien physiquement pour certains, que mentalement pour d'autres. Pour sa journée de tranquillité c'était loupé en tout cas. Elle espérait simplement qu'il n'allait pas lui demander quelque chose de trop compliquer où d'impossible à faire, même si l'impossible n'est pas vraiment dans le vocabulaire de la grande dame.

Mon ciseau faillit m'échapper des mains tandis que je sursautais et je ne sursautais absolument pas pour le plaisir de sursauter. Certains le fond, sursauter pour le plaisir de sursauter, mais ce n'est pas le genre de la maison. Et tout à fait entre nous, ces gens qui sursautent pour le plaisir de sursauter sont, en général, plutôt dérangés. Bon, moi aussi, je suis plutôt dérangé, mais pas de la même manière. Je ne suis pas homme qui sursaute sans raison, ni même le premier soir d'ailleurs, voyons. Non, si je venais de sursauter, c'était car j'étais actuellement en chaussette, debout sur la pointe des pieds posés sur un canapé, en train de tailler le lierre sur une fenêtre et que je venais de me faire surprendre sur le fait. Une situation normale, logique voir obligatoire dans l'entretien d'une maison si j'étais dans ma maison et affairé à l'entretien de ma fenêtre et c'est justement là tout le problème. Je ne suis pas dans ma maison, mais bien dans un magasin en plein centre de Portalia. Pas vraiment le genre de chose à faire dans un commerce dans lequel on vient de rentrer, mais mon action n'était pas vraiment sortie de nulle part contrairement à la commerçante que je n'avais pas entendu arriver.

Rattrapant au vol mon ciseau personnel, pièce habituelle de l'attirail de tout homme des bois qui se respecte, je me tourne vers la jeune femme et la dévisage un instant, surpris, avant de me baisser et de m'assoir sur le canapé pour remettre mes chausses et resserrer mes lacets. Faisant ceci, je lançais d'un air amical à la jeune femme, espérant qu'elle le soit également. Ce serait dommage de partir du mauvais pied, ou de la mauvaise chaussette, au vu de la situation dans laquelle je me suis fourré, tout seul, comme un grand. Encore heureux que j'ai les pieds propres d'ailleurs.

Arkos : Pour ma défense, votre lierre grimpant en a bien besoin. Vous savez que c'est une excellente plante contre la migraine et la gueule de bois ?

J'avais dit ceci simplement, après m'être rechaussé et avoir rattaché mes lacets. Tendant à la jeune femme les chutes sèches de lierre coupé pouvant servir à faire une infusion, je continuais mon petit discours sur le même ton simple, naturel, exempt de toute agressivité. Certes, le lierre avait besoin d'un coup de biseau, mais la raison première de ma présence dans cette boutique n'était certainement pas la taille des plantes. Une petite présentation pourrait, en plus, être de mise dans cette situation. Histoire de ne pas être "le gus bizarre en chaussette" Ad Vitam Eternaem.

Arkos : Cela dit, vous avez raisons, je ne suis pas venu ici pour la taille des plantes. Je cherche actuellement de quoi renouveler ma gourde. Des herbes en infusion froides, quelques mélasses parfumées, je ne sais pas ce que vous avez en stock. Mon nom est Arkos, si des fois cette information à une importance pour vous.

Le stock dont l'apothicaire dispose m'intéresse aussi d'ailleurs. Il se pourrait qu'elle ait en stock quelques herbes dont j'ai besoin et auxquelles je n'ai pas accès, ne poussant pas naturellement dans les ruines de Pandora. Avec un peu de chance, l'inverse peut aussi être vrai, mais je ne saurais ce que je peux lui proposer qu'en consultant le stock de produits dont elle dispose. Mon dialecte devrait pouvoir titiller la botaniste en elle, une fois que nous serons devant les produits.

En plus de venir un jour de grande chaleur, de monter sur son canapé et de tailler son lierre, l’homme qu’elle avait devant elle se permettait de lui rappeler les bienfaits de la plante en question. Peppi soupira.

"Pensez-vous vraiment qu’une seule de mes plantes ne soit que décorative ? Vous êtes entré chez un apothicaire, ça serait tout de même un comble de ne pas savoir les vertus de ce que je vends. Surtout que le lierre a d’autres propriétés…"

Elle ne s’étala pas sur le sujet, là n’était pas la question et elle n’avait pas besoin de prouver qu’elle connaissait son travail. Surtout que s’il était entré ici, c’est qu’il en avait forcément le besoin. Reste à savoir lequel maintenant et, même si ça ne plaisait pas vraiment à l’oracle de servir un homme qui se croit chez lui ici, elle n’avait d’autre choix que d’écouter sa requête, il restait tout de même un client et elle se devait de tenir sa réputation. Elle avait tout de même récupéré les chutes de la plante, il n’était pas question de mettre ça à la poubelle, elle s’en servirait pour quelques potions onguent ou autres rituels.

A sa demande de remplir sa gourde, et d’être à la recherche de plantes, elle leva un sourcil entre méfiance et agacement puis soupira de nouveau en entendant le nom de son interlocuteur. La politesse en perdra la plupart… Les gens ne savaient donc pas tout ce qu’on pouvait faire avec le nom d’une personne entre les mains ?

"Vous comptiez me voler mon lierre ?"

Après une courte pause, ne lui laissant pas le temps de répondre, elle poursuivit.

"Votre nom m’importe peu mais maintenant je peux vous jeter un sort avec plus de facilité, merci…"

Évidemment, elle tapait ici dans l’ironie, elle n’allait pas ensorceler un homme simplement parce qu’il avait taillé un peu de lierre, sauf s’il lui avouait vouloir la voler à la base, ce qui changerait la donne, mais elle savait que ce n’était pas le cas. Se retournant, elle lui fit signe de la suivre et entra dans la pièce où elle stockait ses ingrédients. Les pans des murs étaient en fait d’immenses armoires d’apothicaire, recelant de matériaux en tout genre. Quelques potions et onguents étaient déjà près et posés sur quelques étagères. Tous les tiroirs étaient étiquetés et contenaient plus ou moins de choses, selon ce qu’elle avait pu récolter et ce qu’on lui avait apporté, évidemment.

Laissant entrer le jeune homme dans la pièce, elle lui fit face et lui demanda un peu de précision dans sa demande, qui restait tout de même assez floue.

"De quoi avez-vous besoin exactement ? Est-ce pour une utilité particulière ?"

Entre les plantes, les poudres, les pierres, les rouleaux de parchemins, les potions, onguents, insectes, morceaux de monstre et autres, il allait sans doute pouvoir trouver son bonheur ici. D’ailleurs, elle allait sans doute devoir retourner voir une de ses collègues afin de compléter un peu ses stocks. Ses demandes d’aide pour la récolte n’avaient pas toujours du succès et elle ne pouvait pas se permettre d’aller seule dans certains endroits de ce monde, surtout avec le peu de pouvoir qu’il lui restait de son ancienne vie.

La voyants au sortir d'un soupir agacé, je pouvais dire avec une certaine certitude que la jeune femme ne goute guère à ma suggestion. Pourtant, adoucis avec un peu de miel, une infusion au lierre est plutôt bonne à gouter. Surtout si on n'oublie pas d'y ajouter de la sarriette à la toute fin de l'ébullition de la concoction pour ne pas en épuiser le fumet. S'ensuivit ensuite le sempiternel Laïus auquel j'ai habituellement droit quand mon attitude n'est pas conforme à la bienséance conformiste habituelle. Cependant, le Laïus de la jeune femme semblait plus sur la défensive vis-à-vis du savoir intrinsèque à sa profession plutôt que sur la présence passée de mes pieds sur son canapé. C'est une surprise, voir mieux, un succès.

Je regarde donc silencieusement la jeune femme continuer son dialogue après avoir récupéré ses chutes de lierre et entendu ma requête. Une affirmation curieuse où il paraîtrait que je sois sarcastiquement, ou ironiquement, accusé de vol avant d'être menacé d'une malédiction sur un ton tout aussi ironique, à moins que ce ne soit sarcastique. Je décidais donc d'y répondre sur le même ton, bien que légèrement amusé par la situation. après tout, il ne faut pas prendre autant à cœur des choses aussi triviales qu'un peu de lierre coupé pour passer le temps dans une salle d'attente.

Arkos : Si ça avait été le cas, je ne vous l'aurais pas tendu. Et il vous faudrait aussi un cheveu et une poupée ensorcelée pour ça et… je suis en rupture de stock de poupées ensorcelées.

S'ensuivit une petite visite des locaux jusqu'à la pièce ou la jeune femme stockait ses ingrédients. Ce fut une pièce plutôt impressionnante, non pas par sa volumétrie, mais bien par son stock. Parsemés d'étagère, les murs étaient surtout d'immenses armoires contenant divers matériaux tout plus intéressant les un que les autres. Un sifflement admiratif m'échappa tandis que j'entrais dans la pièce après y avoir été invité par la tenancière des lieux. Il faut dire qu'ils avaient vraiment de tout en stock. Des herbes et onguent, des potions toutes prêtes, mais aussi, parmi les ingrédients classiques et les herbes conventionnelles, quelques ingrédients uniques. Écoutant la question de mon interlocutrice, je laissais mes yeux vagabonder sur les différents produits avant de lui répondre sur ma requête.

Arkos : Eh ben. Il y en a des choses ici. Vous avez même des cornes de vipère à bosse. Animal qu'on ne trouve que dans la jungle de jade. Et là, c'est un bulbe de dahlia des cendres. C'est que c'est rare comme plante.

Loin de moins l'idée de faire étalage de ma science en ce qui concerne la botanique, science qui parait ridicule comparée à celle qui partage ma vie soit dit en passant, mais je suis actuellement comme un enfant dans un magasin de jouets. Devant une avalanche de choses avec lesquelles m'amuser et juste la barrière du montant que contient ma bourse pour m'en empêcher. Ce fut après quelques minutes après avoir admiré les lieux que je me tournais vers l'apothicaire pour lui faire part de mes conditions.

Arkos : Je cherche quelque chose de persistant coté gout et pouvant m'offrir un regain d'énergie rapidement coté effet. Je préfèrerai éviter les chose amère comme la petite centaurée ou le pissenlit. Peut-être une cloque dorée ou une autre plante de saccharose ? J'ai accès à pas mal de plantes pierreuses chez moi, aux ruines. On devrait pouvoir trouver quelque chose qui se marie bien avec.

Sans le vouloir, en plus de mon nom, j'indiquais également ma provenance. Extérieur à Portalia, je vivais actuellement dans les Ruines et profitais de leurs ressources naturelles. Quoi qu'il en soit, et vu son stock, je pense que cette apothicaire devrait pouvoir m'aider à trouver mon bonheur.