Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27990
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
[Essence rouge, rang or II]
La notation de la performance de la Guilde était pour Hypanatoi une question épineuse. Sa nature clémente et généreuse le poussait malgré la tragique constance de ses observations à lui attribuer une note catastrophiquement basse, mais il lui fallait bien au moins leur reconnaître certaines qualités ; ce qui leur manquait de prévoyance et de vision était rattrapé par une persistance acharnée et une incapacité plus qu’irritante à ignorer ses remarques ; leur optimisme invétéré et leurs œillères gigantesques assuraient la continuité de leur fonctionnement, quand ce dernier aurait dû être arrêté de manière brutale par la réalisation de leur chute prochaine. Et si le paragoï trouvait chez les gens de Portalia peu des qualités qu’il respectait, il devait avouer qu’il n’avait pour la détermination taciturne et la capacité à ignorer les difficultés que le plus grand respect. Le côté taciturne de la chose était absent, et il avait déjà étalé les raisons de cette capacité à passer outre les obstacles. Le résultat était, comme toujours ici, mitigé. Mais tout de même. Alors quand l’éternelle réceptionniste de la guilde lui avait annoncé sur un ton qui s’était voulu plein d’entrain qu’on lui demandait de coopérer avec l’organisation pour s’assurer qu’un nouveau réincarné s’adapte aux conditions de la cité, il avait fait preuve de retenue. Il n’avait pas frappé du poing sur la table, il n’avait exprimé tout son mécontentement, et n’avait pas indiqué qu’il était en ce moment obnubilé par des considérations autrement plus importantes que de s’assurer que le nouvel incapable du jour survive plus de deux heures à sa première sortie. Cela aurait été inutile, car aussi bien lui que son interlocutrice savaient pertinemment que son code l’empêchait de refuser une requête de la guilde. L’organisation, aussi détestable soit-elle, était tout de même responsable de son intégration dans ce monde, et lui avait facilité les choses. Il lui était redevable, et cela n’était pour lui un détail anodin. Il avait donc renseigné la créature sur le jour et l’horaire auquel il entendait délivrer sa précieuse instruction, et s’en était allé.
Le lendemain, il s’était levé avant les premiers rayons du soleil, comme à son habitude, et s’était préparé. Il prenait normalement grand soin de s’exercer, mais avait ce jour-ci allégé son régime, se contentant d’une série plus rapide. Il s’était ensuite équipé de son armure, et s’était saisi de son éternelle lance, avant de se mettre en route. Il avait rendez-vous au centre d’entrainement, et il entendait malgré la légèreté apparente avec laquelle les gens considéraient le fait de se préparer à risquer leurs vies être digne de la mission qui lui avait été confiée. Passer ses connaissances et préparer quelqu’un au combat était pour son peuple, et donc pour lui, un acte éminemment sacré, et il comptait l’aborder avec la gravité nécessaire. Le trajet fut relativement rapide, et il retrouva rapidement un des responsables qui devait lui indiquer l’endroit qui leur avait été attribué. Il se dirigea vers ce dernier, et se décida à répéter quelques mouvements en attendant son propre partenaire. Lui-même devait avouer être parfois désorienté par ce monde. Ses capacités bridées semblaient évoluer à un rythme artificiel et incompréhensible, et il se sentait parfois peu maître à l’intérieur de son propre corps. Lui qui avait toujours mis un accent particulier sur la maîtrise de ce dernier devait avouer que c’était là une autre expérience déplaisante.
Se forçant malgré ces considérations maussades à se vider l’esprit, il se concentra sur son arme, sur son poids familier dans sa main, et sur la réduction de ses pensées. Il fallait cesser d’être Hypanatoi le paragoï, Hypanatoi qui pensait et respirait et vivait et espérait et ressentait, pour qu’il ne subsiste rien de lui que le plus essentiel. La volonté de vaincre, la simplification parfaite de ce qu’il était, de sa volonté la plus aiguisé. Il frappa devant lui, se fendant en avant, et écouta attentivement le sifflement de sa lance, s’imprégnant des vibrations que le lourd manche de métal lui retransmettait. Le mouvement, pourtant pratiqué depuis qu’il avait à peine dix ans, était imparfait. Il l’avait toujours été, et le serait toujours. Mais aujourd’hui comme hier, et plus important encore comme demain, il comptait bien le perfectionner encore un peu plus. Rien d’autre n’était possible que la progression, car il savait que la stagnation était un mythe. Elle n’augurait rien d’autre que la plus ignoble déchéance, et il savait ce que cela voulait dire pour les gens comme lui.
Il ne pouvait qu’espérer mourir honorablement avant que cela ne lui arrive.
Satisfait du résultat de sa méditation, il se trouva prêt à enseigner à son élève du jour, et attendit l’arrivée de ce dernier, sauvegardant et solidifiant en lui ces pensées auspicieuses, et s’assurant qu’aucune errance parasite ne pourrait venir menacer leur position proéminente. Enfin, il le vit arriver, et il se retourna vers lui, sans un bruit. Son œil intérieur était ouvert depuis longtemps, et ce qu’il lui montrait de lui plaisait pas. Il le voyait, le jeune homme semblait empreint de trop de douceur, et sa démarche était bien épargné par la rigueur martiale des combattants méritants. Il ne commenta pas, là non plus, et se porta à son niveau.
« Hypanatoi Paragoï Konostinos. Ton instructeur. Démontre ton savoir. »
Ayant annoncé tout ce qui devait être annoncé, il se fendit de nouveau en avant, avec cette fois une cible bien tangible. La lame incurvée qui couronnait sa lance prit le chemin des chairs du jeune homme, espérant le voir réagir suffisamment rapidement.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 1 Nov - 11:05, édité 2 fois
La notation de la performance de la Guilde était pour Hypanatoi une question épineuse. Sa nature clémente et généreuse le poussait malgré la tragique constance de ses observations à lui attribuer une note catastrophiquement basse, mais il lui fallait bien au moins leur reconnaître certaines qualités ; ce qui leur manquait de prévoyance et de vision était rattrapé par une persistance acharnée et une incapacité plus qu’irritante à ignorer ses remarques ; leur optimisme invétéré et leurs œillères gigantesques assuraient la continuité de leur fonctionnement, quand ce dernier aurait dû être arrêté de manière brutale par la réalisation de leur chute prochaine. Et si le paragoï trouvait chez les gens de Portalia peu des qualités qu’il respectait, il devait avouer qu’il n’avait pour la détermination taciturne et la capacité à ignorer les difficultés que le plus grand respect. Le côté taciturne de la chose était absent, et il avait déjà étalé les raisons de cette capacité à passer outre les obstacles. Le résultat était, comme toujours ici, mitigé. Mais tout de même. Alors quand l’éternelle réceptionniste de la guilde lui avait annoncé sur un ton qui s’était voulu plein d’entrain qu’on lui demandait de coopérer avec l’organisation pour s’assurer qu’un nouveau réincarné s’adapte aux conditions de la cité, il avait fait preuve de retenue. Il n’avait pas frappé du poing sur la table, il n’avait exprimé tout son mécontentement, et n’avait pas indiqué qu’il était en ce moment obnubilé par des considérations autrement plus importantes que de s’assurer que le nouvel incapable du jour survive plus de deux heures à sa première sortie. Cela aurait été inutile, car aussi bien lui que son interlocutrice savaient pertinemment que son code l’empêchait de refuser une requête de la guilde. L’organisation, aussi détestable soit-elle, était tout de même responsable de son intégration dans ce monde, et lui avait facilité les choses. Il lui était redevable, et cela n’était pour lui un détail anodin. Il avait donc renseigné la créature sur le jour et l’horaire auquel il entendait délivrer sa précieuse instruction, et s’en était allé.
Le lendemain, il s’était levé avant les premiers rayons du soleil, comme à son habitude, et s’était préparé. Il prenait normalement grand soin de s’exercer, mais avait ce jour-ci allégé son régime, se contentant d’une série plus rapide. Il s’était ensuite équipé de son armure, et s’était saisi de son éternelle lance, avant de se mettre en route. Il avait rendez-vous au centre d’entrainement, et il entendait malgré la légèreté apparente avec laquelle les gens considéraient le fait de se préparer à risquer leurs vies être digne de la mission qui lui avait été confiée. Passer ses connaissances et préparer quelqu’un au combat était pour son peuple, et donc pour lui, un acte éminemment sacré, et il comptait l’aborder avec la gravité nécessaire. Le trajet fut relativement rapide, et il retrouva rapidement un des responsables qui devait lui indiquer l’endroit qui leur avait été attribué. Il se dirigea vers ce dernier, et se décida à répéter quelques mouvements en attendant son propre partenaire. Lui-même devait avouer être parfois désorienté par ce monde. Ses capacités bridées semblaient évoluer à un rythme artificiel et incompréhensible, et il se sentait parfois peu maître à l’intérieur de son propre corps. Lui qui avait toujours mis un accent particulier sur la maîtrise de ce dernier devait avouer que c’était là une autre expérience déplaisante.
Se forçant malgré ces considérations maussades à se vider l’esprit, il se concentra sur son arme, sur son poids familier dans sa main, et sur la réduction de ses pensées. Il fallait cesser d’être Hypanatoi le paragoï, Hypanatoi qui pensait et respirait et vivait et espérait et ressentait, pour qu’il ne subsiste rien de lui que le plus essentiel. La volonté de vaincre, la simplification parfaite de ce qu’il était, de sa volonté la plus aiguisé. Il frappa devant lui, se fendant en avant, et écouta attentivement le sifflement de sa lance, s’imprégnant des vibrations que le lourd manche de métal lui retransmettait. Le mouvement, pourtant pratiqué depuis qu’il avait à peine dix ans, était imparfait. Il l’avait toujours été, et le serait toujours. Mais aujourd’hui comme hier, et plus important encore comme demain, il comptait bien le perfectionner encore un peu plus. Rien d’autre n’était possible que la progression, car il savait que la stagnation était un mythe. Elle n’augurait rien d’autre que la plus ignoble déchéance, et il savait ce que cela voulait dire pour les gens comme lui.
Il ne pouvait qu’espérer mourir honorablement avant que cela ne lui arrive.
Satisfait du résultat de sa méditation, il se trouva prêt à enseigner à son élève du jour, et attendit l’arrivée de ce dernier, sauvegardant et solidifiant en lui ces pensées auspicieuses, et s’assurant qu’aucune errance parasite ne pourrait venir menacer leur position proéminente. Enfin, il le vit arriver, et il se retourna vers lui, sans un bruit. Son œil intérieur était ouvert depuis longtemps, et ce qu’il lui montrait de lui plaisait pas. Il le voyait, le jeune homme semblait empreint de trop de douceur, et sa démarche était bien épargné par la rigueur martiale des combattants méritants. Il ne commenta pas, là non plus, et se porta à son niveau.
« Hypanatoi Paragoï Konostinos. Ton instructeur. Démontre ton savoir. »
Ayant annoncé tout ce qui devait être annoncé, il se fendit de nouveau en avant, avec cette fois une cible bien tangible. La lame incurvée qui couronnait sa lance prit le chemin des chairs du jeune homme, espérant le voir réagir suffisamment rapidement.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 1 Nov - 11:05, édité 2 fois
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Sam 9 Avr - 12:54