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descriptionDe La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé) EmptyDe La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé)

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Déjà un petit moment en ville, déjà un petit moment dans ce nouveau monde bien étrange. Certes un petit moment, mais pourtant il n’arrivait aucunement à trouver sa place. Il y avait des choses bien étranges… Et parmi ces choses, ce qui le troublait le plus c’était les hommes-bêtes. Ces femmes et hommes aux airs d’animal. En quelque part, ça lui rappelait de vieilles histoires d’horreur pour forcer les gamins à dormir de son monde d’origine. Ensuite, les longue oreilles, Nordalh ne comprenait pas trop d’où ça venait aussi, les oreilles pointues, souvent le visage immaculé, comme des anges tombés du ciel. On pourrait passer chaque race ici, chaque chose étrange, tout ce qui n’était pas humain lui était totalement inconnu et ça le rendait un peu mal, souvent maladroit par son regard étonné. Bref les choses cornus, poilu, d’une couleur trop frappante, ça lui faisait tourner la tête. Ensuite viens les monstres… Ces espèces de bestioles dangereuse, certes, peut-être qu’il réussirait à atteindre son but, mais en quelque part, un fort instinct de survie rugissait en lui lorsqu’il affrontait ces créatures abominables.

Alors quoi de mieux que d’aller dans une bonne taverne, un bon classique, une bonne bière fraîche. Ça il devait l’admettre, la nourriture et les breuvages ici était exquis. Rien comparé à chez lui, souvent c’était fade et ça manquait de saveur, la bière était passable, mais souvent bien trop forte en alcool ou mal dosée. Ici, c’était délectable, faible en alcool, mais délectable. C’est pourquoi, qu’alors que notre colosse vagabondait dans cette immense ville, à la recherche encore d’une explication, d’une raison à sa venue ici, qu’il prit la direction de ce quartier bien remplit de tavernes.

Une fois dans le coin, déjà, c’était exaspérant, il y avait du monde, mais du monde, c’était incroyable. Le géant grogna un peu à quelques reprises, tâchant de se déplacer avec délicatesse malgré sa carrure à travers ces énergumènes. Le soleil commençait à se coucher tranquillement, laissant un ciel et une lumière jaunâtre, tirant vers l’orangé peu à peu. La température était bonne, tranquillement ils allaient allumés ces lanternes « magique », de la vraie sorcellerie si vous vouliez son avis, mais bon, il s’y faisait de plus en plus. Sans compter que lui aussi avait changé en quelque part, il le ressentait en lui, mais n’avait réussi à mettre le doigt dessus encore.

Nordalh avait « l’habitude » de se rendre dans une taverne plus reculés, moins fréquentés, quelque chose de tranquille, bon parfois des individus louche s’y trouvaient, mais en général la bière était bonne et malgré son inconfort, l’espèce de serveuse avec des oreilles de chats était plutôt mignonne et gentille, bien trop jeune pour lui, mais qu’avait-il de mal à regarder un peu ? Sans compter qu’elle était toujours ravie de revoir notre vieux grognon, ce qui s’en le vouloir, rendait Nordalh plus à l’aise avec elle. Direction cette taverne. À son entrée, la gueule lui tomba presque. La taverne était pleine. Un peu écœuré de voir tout ce monde dans « sons » endroit favoris, il préféra tourner talons et trouver un autre endroit. Malheureusement il se rendit compte bien assez vite que c’était bondé partout ce soir. Il réussit à trouver finalement un endroit, encore bondé de monde, mais il semblait avoir de la « place » au bar. Par place… Une place convenant à quelqu’un de taille respectable. En ce qui concernait notre titan, c’était une « demi » place. Il se faufila maladroitement, poussant des grognements à chaque fois que quelqu’un lui rentrait dedans.

Finalement, avec peine et misère en vue sa carrure, il réussit à trouver le bar de la main, prenant lourdement et lentement siège à celui-ci. Il grimaça un peu en tournant son épaule droite un peu endolori, évidemment, l’âge n’avait pas changé, même dans ce monde. Certes il se sentait mieux, mais par moment, les courbatures revenaient. Le stress et l’anxiété vécu dans les dernières semaines pouvaient bien expliquer son inconfort physique. Il avait peine et misère à dormir, déranger par ces nouveaux bruits, cette nouvelle routine, cette nouvelle vie… Nouvelle vie… Quelle idée de merde, alors qu’il commença déjà à se noyer dans ses pensées négative, une voix s’exclama, forte et enjoué :

- Salutation Monsieur ! Que puis-je vous servir ?


Nordalh secoua légèrement la tête, se passant une lourde patte au visage, se frottant les yeux fatigués, puis de son regard unique, vint fixer le tavernier souriant qui ne semblait pas trop, à première vue, intimidé par la présence de l’homme, probablement habitué de voir toute sorte de gens. Notre vieille montagne releva un peu le menton, avant de simplement souffler plutôt froidement :

- Une bonne bière froide serait appréciée.

- Tout de suite !

Rapidement et agilement, l’homme se met en action, allant chercher une bonne grosse chope de bière, la déposant sous l’œil du géant. Géant qui avait déjà déposé des pièces sur le comptoir, évitant au tavernier de rappeler sa facture. Nordalh le remercia d'un léger et lent signe de tête alor que le jeune homme remercia le géant d’un sourire, passant au prochain client.

Chope à la main, notre vieux grognon se retourna à l’opposé du bar, laissant un regard glacial traverser la pièce, jugeant les personnes présente. Ils étaient bien tous jeune… Du moins d’apparence. Un peu découragé d’avoir perdu son calme habituel, il se retourna une nouvelle fois vers le comptoir, écrasant ses deux lourds coudes contre celui-ci, une main à sa chope, se permettant une douce gorgée de ce nectar rafraichissant. Il ferma les yeux, tentant d’oublier la cacophonie derrière lui. Eh puis, comme par magie, le bruit semble s’éteindre peu à peu, évidemment, il y a un bruit de fond, des murmures, des conversations, mais soudainement plus basse. Vivait-il le rêve ? Le vieux bonhomme rouvrît son œil, regardant brièvement pardessus ses épaules, constatant que les gens étaient encore là, juste plus silencieux. Sans trop en faire de cas, il revint vers sa bière, alors que des bruits de pas lourd l’interpellent. Il fronça un peu les sourcils, détournant un peu la tête pour voir qui produisait le bruit.

Cette carrure, cette prestance, cette assurance, les gens chuchotaient à son passage, malheureusement, Nordalh n’était pas ici depuis assez longtemps pour savoir qui il était et de toute manière, il devait être bien trop important pour un vieux schnock comme lui. De ce fait, il préféra laisser cet homme à l’abri de son regard glacial, déjà qu’il avait suffisamment d’attention ainsi. Le seul hic mon cher Nordalh, c’est que la seule foutue place de libre se situait directement à ta droite. Oh et rassures toi, même si tu te faisais petit et lui aussi, aux carrures respective que vous avez, c'est comme deux éléphants dans un magasin de porcelaine, ça va être coincé à deux colosse sur vos petits bancs.

Il écoutait donc les bruits de pas se rapprocher, buvant tranquillement sa bière, sans réellement se douter que son espace serait bientôt, bien plus restreinte.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionDe La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé) EmptyRe: De La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé)

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Il n’avait plus de vin. Le constat était sans appel, et alarmant. Ses rayonnages, normalement alourdis par les réceptacles de verre qui y trônaient, étaient vides et désolés. Il n’avait plus de vin. Il avait beau tourner avec désespoir son septième sens vers les moindres recoins de sa demeure, le résultat restait le même. Il ne restait dans sa salle à manger que deux bouteilles orphelines, qui avaient depuis longtemps terminé de rendre leurs précieux contenus. Il lui aurait sans doute été facile de se rendre chez le caviste le plus proche, de tambouriner à sa porte jusqu’à ce qu’il vienne malgré l’heure tardive lui ouvrir, mais cela aurait été un comportement indigne de toute personne décente et civilisée, et plus encore de lui. Alors il s’était résigné, poussant un long soupir capable de fendre la carapace même des pierres les plus mornes. Il avait enfilé une toge épaisse et rêche, apte à le couvrir lors de ses sorties les moins prestigieuses, et il avait quitté son logis. Il lui fallait maintenant gagner un estaminet un tant soit peu respectable, capable de lui fournir de quoi boire sans se déshonorer. On ne plaisantait pas avec le vin, et dans une moindre mesure avec l’alcool. La bière que les gens de ce monde semblaient tant apprécier avait pour lui des relents de boisson barbare et frelatée, et il ne découvrait dans ses flots à la couleur pisseuse rien des délicates compositions et des équilibres célestes de la boisson aux reflets sanguins. Mais il n’avait pas le choix ce soir, et s’il voulait comme il se devait profiter d’une ivresse respectable avant de s’endormir, il lui faudrait bien sacrifier aux traditions barbares de Portalia.

Il se mit donc rapidement en quête d’un endroit un tant soit peu réputé. Quitte à s’empoisonner, il demandait à ce que la ciguë soit piquante et relevée, et ne ressemble pas à ce qu’il avait déjà le vif déplaisir de gouter. Il connaissait une taverne qui jouissait selon les connaisseurs locaux d’une sélection recommandable. Il leur accordait peu de crédit, mais il ne savait à rien de continuer à se lamenter sur ce genre de tracas. Il ne pouvait après tout que maudire sa propre incurie. Trop emporté sans doute par les opportunités qui s’étaient récemment pressées à sa porte, il avait oublié le détail discret mais pourtant essentiel de l’approvisionnement de ses réserves. Il lui fallait maintenant ces pensées parasites, et il se força à penser à des choses plus gaies. Il se repassa la mort de sa sœur, qu’il avait lui-même égorgé dans sa jeunesse, et plus récemment son travail au corps d’un membre de la Guilde Noire, qui s’était terminé de façon explosive et définitive. Il repensa à sa puissance qui augmentait, et il se dit qu’il était peut-être encore possible pour lui de regagner ses attributs divins. Et ce fut finalement avec un grand sourire (qui ne dévoilait tout de même pas ses dents) qu’il franchit le seuil qui séparait le troquet de la rue, sans se soucier des silences ahuris que sa présence générait. Il fendit la foule dense, jouant parfois des coudes pour écarter de son chemin les personnes incapables de s’en écarter en un temps acceptable, et finit par arriver au comptoir. Il regarda le patron, et se contenta simplement de lever un index impérieux, lui signifiant par ce geste ce qu’il attendait de lui. Ce dernier se pressa rapidement vers l’arrière des tonneaux qui s’entassaient derrière son comptoir, et lui ramena un récipient précieux autant qu’inattendu :

« Pour vous, monsieur Konostinos.

- Tu es donc capable d’apprendre. Inespéré, et apprécié.

- Euh… Est-ce que j’peux juste vous demander, cette fois, de pas, enfin vous voyez ?

- Hm. Un apprentissage aux résultats inégaux. Tu le sais, cela ne dépend pas de moi. Mais tu as fait un effort, et j’en ferai de même. »

L’autre ne répondit rien de plus, et lui tendit la large bouteille qui contenait le précieux nectar et le verre qui lui était associé, dont Hypanatoi se saisit après s’être délesté de quelques pièces. Il fit signe à l’homme de ne pas lui rendre la monnaie, et se retourna, se dirigeant d’un pas rapide vers la dernière place libre de l’endroit. Cette soirée semblait finalement plus prometteuse qu’il ne l’avait initialement pensée, et son palais au moins se verrait épargné des affres intolérables de la boisson des barbares. Arrivé à la table, il détailla brièvement l’individu qui s’y était installé, et décida finalement de pas trop lui prêter attention. Il semblait bourru et tout entier absorbé par l’absorption de son propre liquide – bien inférieur – et cela voulait dire qu’il pouvait espérer un peu de tranquillité.

« Nous partagerons cette table, annonça-t-il tout de même au moment de s’assoir. »

Cet effort incommensurable de politesse accompli, il estima largement suffisant l’honneur insigne qu’il venait d’accorder au roturier en lui adressant la parole. Il déboucha le flacon précieux, et tenta en en humant le parfum de faire abstraction de l’odeur de fange vulgaire qui imprégnait l’endroit. Une odeur équilibrée, se dit-il. Les vins de ce monde avaient peu de caractère, mais étaient bien agencés. Des notes exotiques, d’épices curieuses. Du cumin, peut-être. Des fruits rouges murs, également. Un arôme solide et de bonne durée. Il manquait les notes plus viriles que son monde seul savait produire, mais c’était déjà là un secours inespéré, et il aurait été bien ingrat de ne pas s’en contenter. Il en versa une portion généreuse dans son verre. Il regrettait rarement sa cécité, notamment parce que le sens qu’il avait développé pour la compenser lui était presque en tout point d’une écrasante supériorité. Mais ne plus pouvoir admirer la robe des beaux vins était malgré cela un de ses regrets. Au moins le gout saurait-il le réconforter. Il le porta à ses lèvres, et l’espace d’un court instant, il put presque revoir le domaine familial. Les pierres desséchées et blanchies de ses ancestrales fortifications. Les collines couvertes d’une herbe jaune et drue, qui roulaient doucement jusqu’à la mer. Les peupliers qui étendaient leurs bras lourds et paresseux au-dessus de sa tête. Et sa mère et son père qui hurlaient dans la cour, dispensant leur justice et leur colère à leurs sujets. Il s’autorisa un bref sourire, le coin de ses lèvres se relevant légèrement, et il reposa son verre face à lui.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mar 29 Mar - 5:27, édité 1 fois
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descriptionDe La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé) EmptyRe: De La Bière et Des Colosses [PV Hypanatoi Konostinos] (Terminé)

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Il sera toujours magnifique de voir la différence entre les classes sociales. Ce sentiment de supériorité, ce sentiment d’infériorité, la fierté, la honte. C’était quelque chose de bien magnifique à voir, peu importe le monde, cette même foutu pourriture de classe se retrouvaient partout. Un drôle de jeu des dieux n’est-ce pas ? Comment se foutre de la gueule d’un simple mortel, lui redonner le même plat dans un monde différent. Quelle belle ironie. Encore ici, chaque individu était classé sur un rang, pour son importance ou sa force. Encore une fois de plus, les pauvres êtres plus faible, ne voulant se dresser contre le truand étaient punis. Ça écœurait Nordalh, le vieux en avait suffisamment vu dans son monde. Maintenant, c’était désormais à sa table.

Après l’avertissement, le fameux homme prit siège, la politesse, on repassera, mais le vieux colosse ne s’en faisait pas avec ça. Il était habitué à ça, il ne s’en souciait plus trop, même qu’au contraire, il adorait s’en moquer un peu. Il releva lentement son regard unique sur l’homme, le jaugeant alors de manière intrusive le jeune homme. Puis sans rien dire revint à sa bière, prenant une nouvelle et longue gorgée. Il inspira longuement, décidant finalement de casser ce silence qui pesait à la table.

Sa voix fût caverneuse et froide, le ton sévère.

- Alors qu’est-ce qui fait sortir un homme tel que vous, dans une taverne tel que celle-ci ?

Il baissa ensuite son regard unique sur la coupe de vin rouge, parfaitement alignée avec son buveur. Le vin… Sa femme aimait le vin, en ce qui le concernait, il n’en était pas fan, ça manquait de piquant, la brûlure au niveau de la gorge qui s’étend ensuite vers l’oesophage pour et finalement libérer l’estomac. Cette sensation de brûlure c’était quelque chose de bien, ça… Le petit jus de raisin, pour Nordalh, c’était un breuvage pour enfant. Il sourit donc mincement en coin, quelques secondes, sans plus, rien d’évident. Juste un faible et mince plaisir qu’il s’accordait à l’intérieur. De toute manière, qui pouvait réellement se douter et savoir sa réelle façon de penser. Il regarda la coupe de vin, avant de reprendre une longue gorgée de sa bière, la chope qui semblait relativement petit entre les mains du géant.

Il déposa lourdement une chope vide, levant la main vers le tavernier, lui signaler qu’il en prendrait une autre. Il n’allait certainement pas s’abstenir pour un invité à sa table. Pendant son attente de son breuvage, du même regard, il détailla l’accoutrement du jeune homme à sa tablée. C’était comme fautif un peu, son attitude et ses vêtements n’étaient pas relié. L’habit ne faisait pas le moine, laissez-moi vous le dire. Dans sa posture, sa manière de parler, la précision de son mouvement, la qualité des matériaux de ses vêtements. Nordalh baissa l’œil vers sa tenue, un pantalon simple de travail, avec une chemise blanche qui se voulait de nature lousse, mais en vue de sa taille, elle était plutôt ajustée, une épaulière en cuir en prévention… Oui comme si tu allais te faire attaquer mon vieux Nord. Il ramena son regard unique sur le jeune homme, apercevant ses yeux cette fois. Il fronça un peu les sourcils. Laissant grogner une phrase froidement, sans ce vouloir impoli.

- Dites-moi.. C’est par ehm.. « Magie » que vous êtes capable de voir ?

Clairement son ton à magie était péjoratif, il avait encore bien de la difficulté avec ces termes, pour lui ce n’était que de la sorcellerie. Certes il avait été sujet à différent changement depuis son arrivé, mais il ne pouvait cracher du feu par les mains comme certain. C’était… De la sorcellerie, des tours malcommodes des dieux pour lui. Ça lui était encore bien effrayant, quoi qu’il n’en laissait rien paraitre à première vue, il préférait laisser une forme de « rage » ou de « dédain » face à ce contrôle d’énergie que le pauvre vieux n’avait pas encore complètement assimilé dans cette nouvelle vie.

Dans son monde, bien des gens avaient fini pendu ou lapidé pour l’utilisation de la sorte, excepté certain guide spirituel, ceux que les dieux choisissaient avait ce droit d’utiliser la magie, la sorcellerie, les murmures des dieux déchus. Sinon tout pratique de la sorte était le bannissement ou la mort, la saignée. On associait souvent ce genre de chose aux démons.

Il aperçut au loin une jeune demoiselle avec des yeux jaunes perçant et des cornes, le pauvre Nordalh en secoua la tête, encore dépassé par ces choses immondes qui erraient dans ce monde. Peut-être était-il dans le royaume de Hel finalement.

Revenons à notre « aveugle ». Il était mystérieux pour le géant, clairement, il n’avait pas sa place en cette taverne médiocre, certes elle était jolie, bien entretenu, mais pourtant, sa clientèle principale ne semblait pas sur fortuné, l’agissement général des gens était convivial et jovial, quelque chose de festif. Ça rappelait de la bonne fraternité sans trop de classe social. Quand il regardait le jeune homme à sa table, il dégageait l’abondance et les manières hautaines. Ça dérangeant notre colosse. Sa raison d’être ici en ce moment… Pourquoi se fondre dans la masse, quand clairement il ne fait pas parti de ces gens.

Le vieux se surprit d’être aussi curieux. Habituellement il n’aurait simplement pas porté attention à l’homme et aurait continuer à boire sans échanger le moindre mot. Toutefois, cet homme dégageait quelque chose… Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus, mais le jeune avait piqué sa curiosité. Son apparence ? Ses manières ? Nordalh l’ignorait, mais sa propre curiosité l’embêtait sincèrement. Ce qui était sûr, c’est que pour avoir de tel blessures aux yeux, on a eu un sacré combat ou du moins, un sacré quart d’heure. Il en savait quelque chose. Rien en rapport avec son propre œil, non, surtout avec ce qu’il avait déjà fait à d’autre, torture, massacre, démembrement. Il en avait croisé des pourritures et les dieux savent ce qu’un homme qui a tout perdu est capable de faire aux pourritures des mondes.
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Il n’aimait pas les gueux, et toutes les catégories qui composaient ce grand ensemble. Les paysans étaient sales, malodorants, et leur parler plus proche du beuglement inintelligible des animaux qu’ils élevaient que de la diction articulée d’un être humain digne. Les marchands étaient des créatures avaricieuses dont les yeux pales reflétaient l’éclat fatigué des pièces qu’ils chérissaient tant. Les artisans étaient souvent des êtres obtus, enfermés dans leur monde et à la vision étroite : une vie ne pouvait pas prendre de l’ampleur quand elle était toute entière consacrée à la fabrication de tonnelets ou de clous. Il suffisait de les comparer aux bienfaits que produisaient autant sur le corps que l’esprit les professions nobles. L’artiste possédait l’œil brillant et capable de percer les brumes du réel pour le magnifier, le philosophe de trouver au travers des couloirs labyrinthiques de l’esprit le meilleur chemin, et le combattant savait qu’il n’avait d’autre choix que de tendre vers la perfection de son être. Ce n’était pas qu’il pensait les gens de basse extraction inutiles ou indésirables. Il était parfaitement conscient qu’ils remplissaient un rôle vital, et qu’une société pouvait survivre quelques temps sans les plus prestigieux de ses membres, alors que la priver de ses paysans la condamnait à la destruction dans les délais les plus courts. Là n’était pas la question. C’était simplement qu’il n’avait jusqu’à présent trouvé aucun d’entre eux capable de lui prouver qu’il avait eu tort. Les gens de ce monde se gargarisaient – souvent quand ils n’avaient pas à en assumer les conséquences – de grands principes qui lui avaient au début semblé incongru, avant qu’il ne réfléchisse à leur vérité et ne les déclare idiots, dangereux, ou décadents. Voire les trois à la fois. Toutes les personnes qu’il avait rencontrées ici et qui avaient été capables de se détacher du lot, de manifester ne serait-ce qu’une minuscule étincelle de vertu et de mérite étaient issues de sphères prestigieuses, planant bien au-dessus de la masse protéiforme et boueuse des roturiers.

Aussi quand l’autre l’interpella, il ne parvint aucunement à manifester d’enthousiasme. Il n’avait pas voulu engager la conversation, et s’était contenté d’annoncer ce qui lui semblait une évidence. Il allait s’assoir ici, il allait boire son vin, et il allait repartir. Le reste était superflu, et malgré le soin particulier qu’il avait mis dans l’énonciation aussi simplifiée que possible de cette information, le crâne épais de son interlocuteur y était resté imperméable. Sans doute aurait-il dû être plus direct encore, mais il n’avait pas souhaité se faire insultant, son naturel clément et bonhomme le poussant à manifester une once déjà bien généreuse de politesse. L’autre l’assaillit de deux questions, la première d’une stupidité incroyable, et la seconde d’une vulgarité offensante. Il hésita un instant sur la marche à suivre, se demandant s’il pouvait décemment s’estimer blessé dans son honneur. Il savait bien que les concepts galants du duel et de l’exécution rapide des coupables n’avaient pas réellement cours ici. Les gens de la guilde le lui rappelaient avec des airs préoccupés dès qu’ils en avaient l’occasion, incapables d’oublier les quelques accidents auxquels ils avaient été initialement confrontés. Il soupira, et se détourna un instant de son verre. Il lui avait été difficile de trouver ici un vin correct, et il ne souhaitait pas en profiter des conditions trop pauvres.

« Je viens boire, répondit-il en tapotant deux fois du doigt le récipient. Tu éviteras à l’avenir de comparer la bénédiction divine qui ouvre mon troisième œil aux vulgaire balbutiements arcaniques et autres braiements de sorcier-docteur auxquels tu es habitué. Pour simplifier l’explication : ma vision est effectivement d’origine surnaturelle. »

L’homme avait un visage épais, et des doigts épais, et une carrure épaisse. Il n’y avait rien en lui du profil aiguisé qui définissait les combattants expérimentés, et il lui faisait plus l’impression d’un vieux tronc fatigué au bois dense. Il doutait que ce dernier apprécie sa réponse, son esprit tout entier tourné vers lui-même incapable de comprendre qu’Hypanatoi lui faisait déjà honneur en lui adressant la parole. Il le considéra un instant. Il ne s’arrêterait sans doute pas de parler, et aurait sans le moindre doute l’envie malvenue d’exprimer son mécontentement. Il fallait donc prendre les rênes de la conversation, et la diriger sur un terrain qui épargnerait au moins une partie de son esprit.

« Pourquoi penses-tu que cette taverne ne me convienne pas ? »

Elle se ressemblaient toutes, pour lui, et il les évitait en temps normal avec la même ferveur presque religieuse. Mais il n’avait en ce moment pas le choix, son cellier s’étalant vide et déserté comme la couche d’une vieille mégère. Profitant du moment de réflexion laborieuse que sa question était certaine de générer, il porta une fois de plus le verre de vin à ses lèvres. Il lui faudrait demander la provenance de ce nectar, et se rendre directement sur les terres du viticulteur pour lui expliquer qu’il était temps pour lui de réserver la plus belle part de sa production à ses caves. Il détectait quelque chose d’autre dans ce vin, mais il ne savait pas encore quoi. Cela demanderait un examen plus approfondi.
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L’ambiance de la taverne était festive, les gens riaient, buvait s’amusaient à plein. On pouvait entendre des chopes s’entre choquer, des plaisanteries, des coups de poings contre une table sous des éclats de rire, bref une belle veillée de fêtard. L’alcool coulait à flot, les gens se laissaient emporter par ce sentiment de bien-être et de plaisir. Cette ambiance était bien présente dans tout la taverne, excepté à une seule place, une seule tablée, qui à travers la foule, portait une incroyable résistance à cet entraînement. Deux hommes y étaient assis, laissant peu à peu une aura autour de la table, quelque chose qui incitait les gens à ne pas l’approcher. C’était devenu une zone tendue.

Alors que Nordalh avait entamé la conversation avec le jeune homme, il eut une réponse des plus arrogante. Son œil se crispa un peu, osant déposer ce regard glacial sur lui. Il ignorait d’où il venait, mais dans son monde, ça n’aurait jamais passé. D’ailleurs, malgré son âge, cette réponse donna un lourd frisson de dédain à notre colosse. Il continua de fixer l’homme, une intention bien mauvaise se réveilla chez lui. Il se disait qu’il pourrait peut-être lui foutre la raclée de sa vie, qu’il comprenne à qui il avait à faire. Malheureusement pour toi mon cher Nordalh, on n’était loin d’être dans ton monde, ici les choses étaient bien différentes.

Il continuait de fixer la vipère près de lui, son envie voulant se matérialiser, il eut comme un sentiment. Quelque chose de froid, de désagréable. Il ressentit comme un terrible malaise en lui. Quelque chose lui hurlait que cet homme était bien plus dangereux que le vieil homme. Le colosse fronça les sourcils sous cette étrange émotion. Ça rendait la bière amère… C’était la particularité de ce monde, à une certaine proximité, il pouvait ressentir la force des autres, chose inexistante dans son monde. Ça le troublait un peu, mais c’était ce que c’était. Alors que sa main avait durement empoigné sa chope, peut-être dans l’intention de cogner le jeune arrogant avec, il relâcha un peu sa prise. Ça ne valait vraiment pas le coup. À la place, Nordalh soupira longuement, reprenant une bonne et lente lapée de bière, cherchant à dénouer sa gorge de cette dernière sensation atroce.

Le colosse ignora les remarques, ayant eu sa réponse, il ne put qu’hocher faiblement la tête. Il se frotta la nuque, un peu plus mal qu’il l’était à l’arriver écrasante du jeune homme à sa table. Il jouait faiblement avec son verre, faisant tourner le contenu un moment avant de terminer la bière, cognant brutalement sur la table, telle voulait ses coutumes.

Il regarda ensuite le plus jeune près de lui, relevant faiblement le menton.

- Eh bien. Il regarda autour, détaillant l’atmosphère enjoué et fêtarde, puis revint sur son voisin de table. Vous n’avez pas l’air d’un homme appréciant ce genre d’énergie sans compter que votre habillement est d’une qualité inégalé ici.

Il inspira longuement, faisant fi de l’impolitesse à laquelle le jeune lui parlait. On passait tous par-là, c’était normal, du moins dans son monde. Il leva un nouvelle fois la main, il avait besoin d’une autre bière. C’était triste Nordalh, tu buvais l’alcool comme de l’eau, n’en ressentant pratiquement plus ses effets à quel point tu t’empoisonnes à tous les jours. C’était minable, tu le savais, mais tu ne t’en souciais plus, tu préférais remettre ton alcoolisme sur de vieilles tradition que tu n’avais jamais réellement suivie. Le tavernier s’empressa de te ramener une consommation, breuvage que tu pris tout aussi rapidement qu’elle fût sur la table pour en prendre une nouvelle gorgée.

- Bref, je ne suis pas là pour te déranger le jeune.
Dit-il en coupant le vouvoiement. Profites de ton jus de raisin.

Il lui leva sa chope froidement, avant de s’enfiler une autre gorgée, déviant ensuite le regard vers la taverne, admirant la jeunesse s’amuser d’un œil plus discret.
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La manière que le bas peuple avait de penser était décidemment bien étrange. Hypanatoi l’écouta lui répondre, et plus que cela sentit les mouvements de son corps. Ces derniers furent pour lui bien plus révélateurs que les quelques paroles que le vieillard croulant parvint à articuler. Il sentit ses muscles se raidir, et se détendre, et se raidir encore, avant qu’enfin le paysan ne parvienne à se calmer. Il sirota doucement son vin, et se prit l’espace d’un instant à essayer de comprendre ce qui pouvait se jouer dans ce crâne épais. Quelle direction pouvait bien essayer de prendre le balai léthargique des pensées qui émergeaient derrière ce visage bourru ? Il avait toujours été particulièrement doué à ce jeu, et plus encore depuis qu’il avait perdu la vue. Mais ses talents s’arrêtaient à l’analyse des êtres méritants, de ceux qu’il pouvait un tant soit peu comprendre. L’âme et l’esprit d’un roturier n’étaient pas traversés par grand-chose de plus que ses pulsions immédiates. Le gueux pensait à manger quand il avait faim, à dormir quand il était épuisé, et à copuler le reste du temps. C’était là l’accomplissement de sa nature, et les quelques variations qui parfois venaient troubler son quotidien de bovin affairé, n’étaient que cela : des variations. Il pouvait le voir en face de lui. L’homme colérique avait tenté de juger la situation, et avait compris qu’il valait mieux pour lui ne pas bomber de manière trop importante le torse. C’était déjà là quelque chose d’assez surprenant, qui faisait de lui un être exceptionnel parmi les siens. Un tel discernement était louable. Certes, il avait fallu pour préserver un peu sa fierté qu’il se fende d’un commentaire désobligeant, lui rappelant son statut d’ainé et la nature de sa boisson. Un large sourire vint zébrer le visage d’Hypanatoi, qui le regarda se détourner comme un enfant en train de bouder.

« Ce n’est pas l’énergie qui me déplait, mais son expression, fit-il lentement pour être certain que son interlocuteur comprendrait la nuance exprimée. Les gens de ton espèce, et je te le dis sans injure, sont d’une médiocrité triste et prévisible, même dans leurs débordements les plus expressifs. Mais il m’est impossible de me couper totalement de vous, et je peux donc bien consentir à tolérer votre présence quand la soif m’y contraint. Et puis, cela me permet parfois de faire des rencontres distrayantes. »

Il hésita un instant à préciser que c’était le cas de cette dernière, mais il espérait que même quelqu’un de la trempe de son vis-à-vis pourrait le comprendre. Il ne serait le cas échéant pas trop tard pour corriger cela. Il vida la fin de son verre avant de le remplir de nouveau. Il y avait toujours cette note, au fond de ce dernier, qui lui échappait. Quelque chose de particulier, d’assez discret et qui pourtant refusait de se laisser oublier, une fois que le palais l’avait gouté.

« Quel est ton nom, roturier ? demanda-t-il distraitement, plus concentré sur le déchiffrement des saveurs mystérieuses de son breuvage. »

Il n’imaginait pas que ce dernier soit particulièrement élégant. Les gens de ce monde et des autres avaient la tendance aussi curieuse que fâcheuse d’ignorer les lois de l’esthétique aussi bien calligraphique qu’orale lorsque le moment venait de nommer leurs enfances, et les syllabes gutturales qui émergeaient presque par hasard de leurs bouches affublaient alors leur progéniture de patronymes difformes aux allures de vagissements bestiaux. Cet homme ne ferait nullement exception. Il pariait sur quelque chose ressemblant à Arglala, ou Brardol. L’homme avait bien une tête de Brardol, et il dut faire preuve de beaucoup de discipline retenir le souffle amusé qui menaçait de distendre ses narines.

Plus curieux que cela, et en vérité la raison de son intérêt soudain, était la capacité de l’homme à reconnaître la qualité autant de la coupe que du matériau de son vêtement, et donc à l’associer à un statut social manifestement supérieur. Le fait qu’il soit après cela incapable de lui témoigner d’un respect suffisant indiquait sans trop doute qu’il venait d’un de ces mondes peu régimentés, dans lequel le système d’ordre et de caste qui régissaient les royaumes plus civilisés avaient soit été abolis, soit jamais inventés. Il avait à chaque fois trouvé que les gens issus de ces contrées sombres manquaient, même pour les standards laxistes de l’endroit, de vertu en général et de discipline en particulier. Mais il n’avait jamais eu l’occasion de parler à véritable spécimen, à quelqu’un d’aussi manifestement frustre, et il devait encore une fois avouer que cela faisait naître en lui une sorte de fascination morbide. L’homme qu’il avait en face de lui l’avait lui-même souligné : il était vieux, et il était immensément déroutant de se dire qu’il avait ainsi pu croupir plus de cinquante ans sans parvenir à imprimer à son existence une direction un tant soit peu ordonnée. Hypanatoi avait en vérité en face de lui plus qu’un étranger. C’était un homme profondément différent, qui faisait plus que penser différemment : il existait différemment. Et cela était fascinant. Dégoutant, certes, mais fascinant, de ce genre de curiosité morbide qu’il avait pu éprouver en voyant les convois besogneux des fourmis lors de ses plus jeunes années, avant d’imaginer diverses façons de les perturber.
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Ce monde lui semblait encore plus pourrie que le sien.  Il se demandait bien pourquoi les dieux avaient décidé d’envoyer un pauvre guerrier vieillissant ici. Ça lui échappait grandement. Il comprenait en rien le mélange des races, ces hommes bêtes, ces êtres « divin », ces humains aux oreilles pointus, tout lui échappait. Ensuite venait cette magie, ces aspects hors normes qui sont impossible, un aveugle voyant par on ne sait quoi, des gens lançant du feu destructeur, des créatures pires que Fenrir même. C’était excessivement difficile pour Nordahl de comprendre ce monde de fou. Ensuite pour être sûr qu’il se sente bien chez lui, un jeune homme aux apparences humaine parlait des humains comme étant une source de distraction et de divertissement. Notre pauvre colosse avait bien de la difficulté à trouver sa place dans ce qu’était sa nouvelle vie. Tout ce qui lui avait de bien ici c’était le goût de l’alcool bien meilleur que dans son monde.

Son voisin de table était définitivement quelqu’un d’effroyable. Il dégageait une surpuissance, une assurance, une arrogance digne des pires créatures de Helheim. Il était bien humiliant, bien difficile pour l’orgueil d’un bonhomme de sa trempe de se sentir si faible. Dans son monde, il avait été redoutable, même à son âge, malgré les ralentissements que la vie lui imposait, il avait réussi à faire l’impossible, rivalisant contre de jeune guerriers puissant et débordant d’ambition, mais ici, c’était comme redevenir un bambin, c’était bien difficile. Soumis à la puissance d’un arrogant.

Toutefois… Il avait raison. Nordalh, malgré son attitude éternellement glaciale, écoutait d’une oreille attentive les paroles du jeune homme à sa table. Il n’avait que raison, les humains était d’une médiocrité triste et prévisible. Les humains étaient même pires que ça, capable des plus grandes horreurs, des drames des plus atroces où même les dieux détournaient le regard face à telle atrocités. Certes, notre colosse était humain, mais étrangement, il partageait la même vision que l’homme, il était d’une race à mépriser, incapable de sagesse, ou du moins de très peu. Ça laissait à réfléchir grandement tout ceci.

Un des traits bien intéressant de son voisin était le vice qu’il partageait avec Nordalh et tout homme présent, l’alcool. Décidément, ce nectar se savait s’attirer toutes les lèvres des créatures existantes dans ces bas mondes.

Il laissa un léger silence planer avant de filer après un lourd soupire.

- Tu as bien raison, notre espèce est misérable, une vraie race de rat, opportuniste, prêt à détruire absolument tout pour son propre désire.

Il leva lentement son verre vers l’étranger une nouvelle fois.

- Tu m’en vois désolé.

Il y prit une nouvelle longue gorgée, faisant passer ses émotions négatives à travers ce nectar qui coulait en sa gorge, espérant qu’il pourrait éteindre un peu ce feu douloureux dans sa poitrine. Cette flamme désagréable, cette rage constante, ce remord, cette malédiction ne pas avoir pu encore rejoindre les siens.

Bref, alors que notre colosse repartait peu à peu se noyer dans ses songes, l’homme lui demanda son nom. Notre vieux guerrier haussa légèrement un sourcil, visiblement surpris d’un tel questionnement, il était persuadé que leur conversation aurait rapidement tourné au silence, pourtant cet homme « supérieur » semblait s’intéresser à lui. Dans son jeune temps, il en aurait été honoré, aujourd’hui, une tel attention n’était en rien honorifique. Toutefois, cette rencontre aurait la chance d’être intéressante et qui sait, peut-être même constructive. Après tout, le jeune était intéressant, il possédait un physique digne d’un guerrier sans oublier ses blessures bien évidentes. Peu importe leur arrogance, chaque guerrier méritait le respect de Nordalh.

Il redressa un peu le menton en regardant son voisin. Il eut une mince grimace, le tout se voulait d’un sourire en coin le mot « roturier » l’amusait bien.

- Nordalh. Je renvois la question.

Il laissa une nouvelle gorgée couler en sa gorge avant de revenir vers son interlocuteur.

- Pendant qu’on y est, qu’est-ce qui fait de toi un homme de classe supérieur ?


Lança-t-il froidement, sans mauvaise intention, la question avait vraiment un but philosophique, sans la moindre intention de piquer ou d’insulter, une simple et bonne interrogation pour mieux comprendre à qui il avait affaire.
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Il s’était attendu à une réaction. C’était même pour cela qu’il s’était exprimé, pour voir ce qu’il y avait à retirer de la vieille bâtisse branlante qui se noyait dans son verre de pisse. La bière n’était déjà pas naturellement un breuvage particulièrement raffiné, et celle de cet établissement ne pouvait convenir qu’aux plus misérables des soiffards. Il avait donc été facile de le classifier de la même manière que le reste de la clientèle de ce bouge, mais il semblait maintenant qu’Hypanatoi ait été un peu rapide. Ce dernier, lui répondant sur un ton vaguement mélancolique, avait ensuite parlé de sa race en des termes accusateurs, la fustigeant pour son manque de retenue et son côté avaricieux. Le paragoï ne choisit pas de commenter. Ce n’était pas pour lui l’ambition naturelle des hommes qui était la cause des maux que son interlocuteur du moment décrivait, mais leur manque de vision et de discipline. Tout tournait toujours autour de ces deux axes, qui suffisaient à eux seuls à faire d’un être vivant un monument haut et éternel, ou par leur absence à le condamner au triste genre de destin qu’il avait en face de lui. Le vieillard eut au moins le bon gout de s’excuser au nom des gens qu’il pensait représenter. C’était plus qu’arrogant, mais on ne pouvait pas décemment attendre de lui un raisonnement construit et modéré, aussi Hypanatoi se contenta-t-il une fois de ne plus de ne pas réagir, voulant le laisser continuer. Ce dernier vint ensuite se présenter, et son nom fut effectivement parfaitement semblable à ce qu’il s’était imaginé. Nordalh. Le nom sonnait comme le bruit qu’il aurait fait en crachant après s’être raclé la gorge. C’était un nom adéquat, se dit-il. Un nom qui lui allait parfaitement. Plus curieux en revanche fut la question qu’il lui renvoya. Ce dernier lui demandait ce qui faisait de lui un homme de qualité supérieure, comme s’il n’en avait pas toutes les preuves devant lui, et comme s’il n’en avait pas lui-même la conscience la plus urgente. Il ne répondit pas immédiatement, marquant une pause prégnante pour que ce dernier puisse se rendre compte de la trivialité de sa question, avant de tout de même consentir à éduquer l’alcoolique ignare :

« Ce serait une bien longue liste à dresser, fit-il finalement sur un ton coloré d’une pointe de moquerie, et je doute que tu serais capable de comprendre la moitié des raisons qui la composent. Pour faciliter ta compréhension, sache simplement que je suis issu d’une lignée prestigieuse, et que j’ai rempli sans jamais faillir les lourdes exigences que ce fait m’imposait. En récompense de quoi, j’ai pu depuis longtemps commencer à ôter les atours de la mortalité qui m'affublaient, et que tu portes encore intégralement. »

Le pauvre homme ne semblait pas armé pour une leçon de théologie, et le combattant ne jugea donc pas utile de détailler plus avant son propos. Il hésita également, avant de rapidement se raviser, à lui faire comprendre qu’il n’avait pas eu l’autorisation de le vouvoyer. Cela aurait été mesquin et contre-productif, et il aurait sans doute été obligé par son honneur bafoué devant son refus prévisible de changer d'attitude de lui broyer le crâne. Mais il était d’humeur badine, et voulait avant ce genre de chose terminer de boire. L’ivresse lui était depuis bien longtemps refusée, les quantités prodigieuses d’alcool nécessaires pour outrepasser l’endurance prodigieuse de son corps rendant peu réaliste ce genre d'état second, et cet état était de toute façon peu digne de quelqu’un de recommandable. Il suffisait de tendre l’oreille pour qu’elle soit immédiatement agressée par ceux incapables de faire preuve de cette retenue pour le comprendre.

« J’ai cru comprendre que tu parlais de l’humanité en général, alors que je ne parlais que de gens de ta vulgaire extraction. Pourquoi donc as-tu jugé utile de me présenter tes excuses, quand tu ne m’as jamais causé le moindre tort ? »

Il remplit ensuite sa coupe, lui indiquant par ce geste qu’il avait terminé de parler, et que le gueux pouvait de nouveau s’exprimer. Sa curiosité précédente ne s’était certes pas accrue, mais elle ne s’était pas non plus calmée. Il peinait en fait à comprendre ce que la personne en face de lui pouvait bien vouloir retirer de leur échange, et il doutait qu’elle lui parle pour le simple plaisir de sa compagnie. Outre le fait que cela n’arrive de manière générale qu’excessivement rarement, Hypanatoi pouvait sans encombre percevoir dans les inflexions de sa voix qu’il restait plus que dubitatif quant à son discours. Il fit tourner la coupe de vin sur la table, observant le réceptacle à la forme imparfaite. Ses circonvolutions étaient irrégulières, et il avait irrémédiablement tendance à se trouver en constant déséquilibre dès qu’Hypanatoi retirait ses doigts. Ce n’était rien d’incroyablement gênant, mais lui pouvait facilement le remarquer. Il se demanda si l’homme au nom comique se sentait pareillement désaxé. Ce dernier semblait un peu distant de ses comparses, pour quelqu’un qui s’étonnait qu’une autre personne maintiennent avec eux une distance hygiénique.
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Le bonhomme regardait longuement son interlocuteur, il voyait un jeune homme qui avait souffert, pervertie par le devoir, la discipline, à la recherche de quelque chose. Il opinait doucement de la tête en l’écoutant. Ce jeune homme lui rappelait ce qu’il était, il y a bien des années. Le devoir, le surpassement de soi. Cette fameuse discipline, cette fameuse vigueur qu’on vous demande en vous faisant miroiter la lune et le soleil. Ce poison bien doux qui semble si doux et rafraîchissant à l’oreille d’un jeune homme en besoin de se prouver. Ce besoin si hurlant alors que nous désirons étamper notre emprunte sur le monde. D’avoir la reconnaissance des êtres « supérieurs », souvent nos pères, parfois nos mères, nos semblable, un roi, un culte religieux. En quelque part, déjà, Nordalh avait une forme d’empathie pour le jeune. Il n’y voyait plus un jeune homme arrogant et hautain. Il voyait désormais une pauvre âme qu’on avait martyrisée pour avoir la perfection, une arme ou un leader inégalé pour la prospérité d’une famille. Il ignorait totalement l’histoire de ce jeune, peut-être avait-il eut une mère aimante et un père présent et attentionné, mais ce qu’il avait en face de lui n’en était en rien ce reflet. Il ne pouvait savoir s’il avait été prédisposé à son arrogance ou si ce sont ses défaites qui l’avaient trainé jusqu’ici. Tout portait à croire qu’il avait subi les lourdes tâches d’une famille bien trop exigeante.  Dans tous les cas, il en avait de l’empathie.

Le vieil homme fronça légèrement les sourcils aux dires de son « partenaire » de boisson. Il aimait se départir de ses atouts de mortel ? Notre colosse eut un faible sourire en coin. Il aurait vendu son âme pour avoir une faculté hors norme ou encore un atout de sa mortalité de moins, toutefois, le temps avait passé, le vent avait soufflé, l’eau avait coulé, il n’en voyait plus pareil. Il laissa son œil unique scruté le jeune un peu plus longtemps.

- Tu m’en vois en désaccord. Je crois que la mortalité rend les choses bien plus intéressantes, ça fait son charme d’avoir des restrictions, mais bon, si tu préfères la facilité, ça te concerne.
Il prit quelques secondes de silence le temps de se rafraichir la gorge une nouvelle fois. Toutefois, saches que toute bonne chose a une fin. Personne n’est fait pour être éternel.

Il déposa sa chope sur la table. Inspirant longuement son air, laissant ses poumons bien se remplir avant de tout relâcher dans un long soupire après avoir entendu la deuxième question du jeune guerrier. Nordalh amena sa lourde patte à sa barbe blanche, caressant ses poils blancs comme neige un moment, songeant à une réponse digne, ou du moins, une formalité un peu plus approprié pour notre buveur de raisin. Il racla sa gorge d’un grondement sourd, pratiquement caverneux, avant de reprendre froidement, quoi qu’un peu plus entrainé par la conversation.

- Tôt ou tard, quelqu’un te trahira. Ainsi est fait l’humain. Tu vois une classe sociale, tu vois des lueurs différentes par ton éducation. Pourtant, il leva l’oeil autours, détaillant les gens dans la place. Nous sommes tous pareils, entraîné par l’envie, par le désir, par le besoin. Tous esclaves de son alimentation et le cercle est de plus en plus vicieux. Plus tu en as, moins tu es satisfait. Toujours à la recherche de quelque chose de plus. Puis bien assez rapidement, tu feras de l’ombre à une personne à travers cette ambition et lentement cette ombre s’assura de ton malheur. Il ramène son regard unique sur le guerrier. Tôt ou tard tu connaitras quelqu’un qui te noieras et le pire, c’est que cette personne peut être toi-même.

Il opina faiblement la tête à ses dernières paroles, s’auto validant dans ses dires. Certes, c’était un discours lourd et bien négatif, mais c’était quelque chose en quoi il croyait. Il ne parvenait à voir les choses autrement, il faut dire qu’il en avait suffisamment vu et fait dans le passé, surtout en son monde.

- Je n’ai toujours pas eu ton nom.

Dit le colosse en le toisant une nouvelle fois de son œil glacial. Avait-il fait exprès de ne pas répondre ? Nordalh l’ignorait, toutefois, pour revenir à notre mouton, le colosse aimait bien ce type. Aimé c’est un grand mot, mais il le trouvait divertissant, il amenait une vision différente, jeune, arrogante. Ce n’était pas quelque chose de désagréable, juste de bien différent. C’était une vision qu’il avait jadis eut étant plus jeune. Que de plaisir !
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Il en revenait à chaque fois au même point, à la même évidence lumineuse et pourtant toute entière empreinte de mystère, qu’il ne parvenait jamais à éclaircir : il y avait entre lui et ses gens, entre la manière que les peuples de son monde avaient de voir l’existence même et le regard que portaient sur elle ces barbares une différence fondamentale. Il pouvait facilement lui trouver des causes très logiques : la tendance de sa culture à ne pas favoriser outre-mesure un style de vie paresseux qui faisait de la recherche lénifiante du plaisir un but respectable. Un culte sain de la discipline et du mérite personnel, ou encore tout simplement la nécessité la plus urgente. Son monde était après tout assiégé par les forces corruptrices du désordre, et cela avait forgé les rangs des êtres capables d’y résister. Toutes ces explications se tenaient, et s’additionnaient sans aucun problème, sans aucune faille logique. Pourtant, il y avait autre chose, quelque chose de vicieux et d’insidieux, sur laquelle il ne parvenait pas malgré de longues réflexions sur le sujet à mettre le doigt. L’écrasante majorité des gens qu’il avait en face de lui réagissaient à sa présence de la même manière : s’il prenait un air moqueur, il tentait de riposter de la même manière. S’il souriait, ils souriaient. Quelque soit le mode d’expression qu’il pouvait choisir, il était rare de ne pas voir ces derniers l’imiter, ou du moins tenter de le faire. Cela ne faisait rien pour changer l’image qu’il avait d’eux. Des enfants braillards aux idées courtes. Des fous qui se ruaient en troupeaux dans la direction indiquée par la personne ayant eu l’insigne honneur de bêler en dernier. Et le vieillard sénile en face de lui, fort de ses années creuses et du temps perdu qui auréolait ses tempes grises, se répandait maintenant en leçons convenues et mal exprimées, tentant de faire ce qui chez lui devait passer pour de l’esprit.

C’était drôle, comme le pathétique pouvait seul prétendre l’être. Il continuait d’essayer de le provoquer, lui parlant de facilité comme si son visage même ne suffisait pas à rendre cet argument ridicule. Il lui parlait d’éternité, confondant sans s’en rendre compte le principe avec l’immortalité. Il lui parlait de nature humaine, et ce qui pour lui devait constituer l’argument central de son discours ne fit que révéler le fatalisme honteux de ses paroles. Il parlait de nature humaine, sans comprendre que tout ce qu’il était, tout ce qui faisait Hypanatoi Paragoï Konostinos et les gens comme lui était qu’ils refusaient justement de s’y soumettre. Il lui parla de trahison, enchainant sans réellement réfléchir des phrases sans beaucoup de sens. L’ironie était cruelle : il venait sans s’en rendre compte de démontrer mieux qu’Hypanatoi n’aurait jamais pu le faire pourquoi l’esprit des gueux n’était pas à même de mener des réflexions construites. Lui. La professeure indigne de l’orphelinat. Le loup-garou et sa fille adoptive. L’elfe noire. Le jeune aventurier prétentieux et sa sœur. Ils formaient tous ensemble une galerie de personnages a priori très hétéroclites, parcourus de passions variées et poursuivant des intérêts divergents, et pourtant ils étaient tous bâtis sur le même modèle déficient. Il suffisait de mettre sur la table des notions comme le devoir, le discipline ou le mérite pour provoquer chez eux des réactions défensives incontrôlées. Sans doute était-ce que ces concepts pour eux si étrangers les ramenaient inconsciemment à leur propre médiocrité. Il avait appris à ne plus s’en formaliser, à les accepter tels qu’ils étaient, et à les tenir aussi loin de lui que possible. Sans cela, le vin dans son verre aurait été gâté, et son propre caractère affecté par leurs attitudes indolentes. Et s’il y avait bien une chose qu’il entendait refuser, c’était de voir leur état de décrépitude s’étendre jusqu’à lui. Il choisissait généralement d’ignorer ces personnages aux esprits si mal formés, mais il se demandait en ce moment si paradoxalement le gueux ne pouvait pas se révéler plus malléable. C’était sans doute l’occasion pour lui de tenter d’extraire un peu plus des idées qui parasitaient l’esprit de ces gens, et de les comprendre. Il allait après tout être dans peu de temps amené à les côtoyer plus régulièrement, et cela imposait qu’il sache exactement le genre de créature avec lequel il traitait.

« Et il y a une raison à cela, répondit-il après quelques secondes de réflexion, ralentissant légèrement son débit pour être aussi compréhensible que possible. Je n’ai pas jugé utile de te le donner. Tu parles de concepts sur lesquels tu as de toute évidence une maîtrise plus que ténue, et sache que je ne t’en tiens pas rigueur. C’est, encore une fois, dans la nature des gens de ton espèce. Tu me parles d’humanité, alors que je t’ai indiqué m’être détaché de ta race. Tu me parles de facilité, alors que j’ai surmonté en vivant moins d’un tiers de ta vie plus d’épreuves que cinquante générations de tes ancêtres. Tu me parles de similitude, et tu ne fais qu’éclaircir les différences qui existent entre nous. J’ai voyagé à travers des dizaines de pays, et rencontré plus de gens que n’en comporte le tiens. Je me suis formé auprès des maîtres les plus sages, j’ai forgé mon caractère au feu le plus ardent. Je ne me suis pas soucié de la douleur et de la faim à laquelle tu ramènes ton existence. J’ai enduré les trahisons, parce que justement j’ai refusé de dévier du droit chemin. Tu me parles de malheur, alors que cela ne m’importe aucunement. Ma seule préoccupation est de remplir mon devoir, et je sais avec certitude que ce dernier m’imposera de tomber au combat. »

Il marqua une courte pause. Il n’était pas certain que tout ce qu’il venait de dire ait été bien enregistré par son vis-à-vis, et que ce dernier ait bien compris pourquoi il venait de lui expliquer tout cela. Il reprit alors, sur un plus conciliant :

« Tout cela semble aux gens d’ici bien arrogant, quand je l’exprime. Mais il y a une chose que vous oubliez tous sciemment : je ne grandis aucunement qui je suis, ou mes actes. Je les expose, et cette arrogance que vous percevez, c’est l’éclat honteux de votre propre médiocrité que je vous renvoie en l’exhumant de la boue de vos êtres. Mon éducation, puisque tu appelles cela comme ça, ne comporte qu’un seul élément que je n’ai jamais retrouvé chez un des gens d’ici ou d’un autre monde : le rejet de tout ce qui peut empêcher la floraison de mon plein potentiel et la poursuite de tout ce qui peut la favoriser. Je te pose alors la question : est-ce arrogant après cela de penser que je vaux plus que vous, parce que j’ai tout fait pour que ce soit le cas, ou est-ce au contraire vous qui l’êtes en pensant que ne pas fournir cet effort n’importe aucunement ? »

Il voulait entendre. Il voulait savoir. Il était certain que Nordalh avait quelque chose à sortir, quelque chose qu’il fallait extraire des profondeurs de son être. Il ne pouvait pour l’heure que conjecturer oisivement sur la forme que cela prendrait, mais il avait malgré l’assurance totale que le fruit de sa pêche serait intéressant.
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Il écoutait attentivement. C’était de toute évidence, le bonhomme hochait lentement la tête, laissant son œil unique fixer son interlocuteur. Il était de toute ouïe, désormais sans jugement, comme un bonhomme de son âge écoutant un jeune qui savait tout, qui avait tout vu, qui avait tout accomplit. Le vieux colosse ne faisait qu’écouter, laissant le jeune s’exprimer, dénigrant une race à laquelle il ne voulait plus s’associer. Il était difficile de juger de façon adéquate et précise. Dans ce monde étrange, beaucoup venaient de monde différent, ayant une réalité différente, une vision autre, des épreuves diverses. À quel point pouvait-il être si différent ? Nordalh se remit en question un moment, laissant son œil se diriger vers son verre qui achevait une nouvelle fois. Il le saisit de sa lourde patte avant d’en prendre une longue gorgée, finissant presque sa consommation.

Il déposa lourdement dans une maladresse remplit de paresse sa chope. Il releva l’œil vers son interlocuteur. Le jeune le prenait de si haut qu’il osait même ralentir son débit comme s’il parlait à un abruti. Nordalh sourit en coin, plutôt amusé de cette façon de faire, sachant très bien que même s’il désirait lui mettre une bonne correction, c’est lui qui finirait au tapis. À son avantage il savait choisir ses batailles, surtout en ce monde, c’était facile. Toutefois il en éprouvait de la difficulté. D’où il venait, on avait tous nos chances dans un combat, ici, les écarts de force étaient surréels à ce qu’il connaissait. Certain pouvait incinéré un individu par le regard alors que d’autres possédait l’aptitude de se cacher dans l’ombre, laissant leurs corps disparaître. Il trouvait bien difficile de vivre dans un monde ou l’écart n’était plus qu’un statut social, mais définitivement dans la force, dans le don que les gens recevaient. En quelque part, ça frustrait notre vieux bonhomme.

- Ne trouves-tu pas ton sort ironique ?
Tout en laissant son œil glisser une nouvelle fois vers son verre. Tu as accompli les plus grands exploits, voyager le plus de pays, vu le plus de gens, connu les plus grands sages, enduré la trahison, Il eut un faible sourire en coin, rien de moqueur, mais évidemment, il prenait cette situation de façon plutôt légère. Toujours dans le droit chemin ! Tu es inégalé et pourtant, tu te dois de te comparer. Si tu es si fier, si grand, si mieux. Pourquoi te ralentir à regarder les plus faibles ? Pourquoi le besoin de te comparer ? Pour le besoin d’étendre tes exploits ? Ne serais-tu pas plutôt à la recherche de l’admiration ? De la reconnaissance ?

Il amena son verre à sa bouche une dernière fois, terminant celui-ci. Il laissa un silence prendre place lentement, avant de reprendre :

- Tu parles de floraison et de valeur, pourtant tu ne te crois même pas, autrement, jamais tu n’aurais besoin de perdre ce temps. Tu continuerais ton cheminement pour atteindre des objectifs inatteignables par de simple homme. Pourtant, tu viens perdre ton temps ici à t’amuser la bouche d’un jus de raisin fait dans l’optique d’engourdir l’esprit des malheureux.

Il se calla lourdement dans sa chaise, croisant les bras contre son torse de façon lente.

- Je peux me tromper, après tout, je ne suis qu’un vieux d’une race désuet. Je ne pourrais jamais comprendre la grandiose de ta vie, les sacrifices, la douleur. Dit-il le ton légèrement sarcastique cette fois.

Il laissa pourtant son œil de glace fixer le jeune homme, souriant maigrement, comme s’il était désolé. Une forme d’empathie devant une âme tourmentée, du moins, selon Nordalh.

- Tu parles de devoir et d’accomplissement, mais jamais de bonheur. Eh oui, ce simple mot ; bonheur. Crois-tu qu’atteindre ces objectifs te rendront heureux, que chaque sacrifice puisse t’amener à un état d’âme de bonheur et de paix ? Il secoue lentement la tête. Mais dis-moi mon garçon, es-tu réellement heureux de cette vie ? Certes tu es supérieur, mais à quel prix ?

Le colosse tassa lentement la chope de bière qui était devant lui, laissant l’espace nécessaire pour qu’il puisse apposer ses mains contre la table, se donnant l’appuis nécessaire pour se relever avec un peu plus de faciliter, relevant sa montagne de muscles, qui malgré les années, étaient toujours aussi bien entretenu, même plus depuis sont arrivé en Portalia étrangement. Bref ! Il s’étira brièvement, avant de revenir poser son œil vers le jeune homme.

- Je te pose des questions, mais les réponses ne me sont en rien adressé. Ce n’est pas au triste abruti que je suis que tu te dois de te répondre.

Il releva lentement la main, lui faisant un faible signe en guise de salutation et d’au revoir.

- Fais attention à toi le jeune.


Il dit ses mots de manière sincère, laissant son regard sur lui un moment, l’œil remplit de compassion un faible moment. Après quoi il tourna simplement le dos au jeune guerrier, prenant d’un pas lourd et lent la direction de la sortie.

Le vieux géant partait, simplement, par moment le retrait était mieux. Il aimait bien le jeune après tout. Il le trouvait divertissant, mais surtout il lui rappelait une grande souffrance. À son œil, le guerrier qui avait partagé sa table avait besoin de réfléchir, de passer du temps avec lui-même. Supérieur ou non, il n’en agissait en rien comme tel. Un roi devant rappeler son titre n’en est pas un. Il quittait, espérant recroiser un jour ce jeune homme. Espérant assister à une floraison de sa personne.
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Hypanatoi Konostinos
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Il écouta la carcasse lui parler, et se demanda une millième fois ce qui l’empêchait réellement de se rendre compréhensible auprès de ces gens. Il lui parla de son besoin de se comparer, et Hypanatoi dut avouer une certaine surprise. Il n’était pas certain d’avoir jamais éprouvé ce dernier, ni d’avoir en aucune manière formulée la moindre comparaison. La raison à cela était simple : il ne pouvait en exister aucune entre lui et la masse amorphe de ces créatures, et c’était elles en général, et son interlocuteur en cet instant particulier, qui le faisaient ou tentaient souvent de lui prêter il ne savait quel besoin chimérique. De la même manière, l’autre parla du bonheur, évitant soigneusement par la même occasion de répondre à ses questions. Après qu’il lui ait été expliqué qu’Hypanatoi ne raisonnait pas en terme de malheur, il fut visiblement incapable de comprendre que le bonheur était l’autre facette de la même pièce, toute aussi secondaire. Peu lui importait d’être content et joyeux et satisfait. La poursuite de ce genre d’émotion était l’apanage des enfants insouciants, et l’accomplissement de son devoir lui fournissait une forme autrement plus sublime de satisfaction. Il devait en revanche lui accorder quelque chose. Il était en effet dans sa nature de rechercher l’admiration et la reconnaissance de ses pairs, et cela au moins avait été un point juste de son discours. C’était là la cause première de son désespoir : le nombre de personnes qu’il pouvait sans se déshonorer appeler pair ou frère était ici si tristement réduit. Il contempla l’individu, et le vit se lever pour partir. Pour la quatrième fois, ce dernier l’avait provoqué, et il se demanda l’espace d’un instant ce que la colère qu’il semblait vouloir faire naître chez lui pouvait bien lui apporter. Sans doute avait-il simplement perçu qu’Hypanatoi ne réagirait pas à ses insultes, et avait-il voulu renforcer son argument en le ponctuant de ce genre de rappels. Il n’en était pas sûr. Tenter de percer les mystères de l’esprit de quelqu’un qui tentait de réfléchir sans avoir été formé à cette discipline difficile tenait de l’exercice en futilité. Tout ce qu’il avait compris, c’était qu’il devait être pour son interlocuteur aussi incompréhensible que lui l’était : ce dernier ne pouvait ouvrir la bouche sans se fendre d’un sophisme ou lui prêter la caractéristique qu’il jugea à un moment donné la plus utile pour faire tenir son raisonnement debout. Il eut presque envie en le voyant se lever de lui intimer l’ordre de rester assis, et de le reprendre comme lui-même l’avait été dans ses plus jeunes années par ses précepteurs. Mais cela aussi aurait été inutile.

Il le laissa donc partir, le vieillard étant sans doute occupé à aller dériver loin de lui, et il fut ravi de se retrouver en paix. C’était sans doute pour elle l’occasion sans doute de partir la tête haute, de conclure leur entretien sans lui laisser l’occasion de répondre. Avoir le dernier mot était ici quelque chose de visiblement très important, et s’il fut choqué de le voir conclure le vaste hors-sujet de son discours en lui rappelant son âge, et donc son expérience et sa sagesse, il n’en fut que très modestement surpris. Il n’aimait que très peu ce genre de surprise. Que l’on s’arroge, même sans le faire de manière explicite, de telles qualités sans les mériter était pour lui l’expression la plus pure de l’arrogance véritable. Tentant comme il le pouvait de fermer ses sens à l’atmosphère ambiante, il se concentra sur le verre de vin qui lui faisait face, et voulut de nouveau d’invoquer le visage de ses anciennes connaissances. Il voulait oublier ce monde, et ces gens, et leurs vies d’ahuris. Il n’aurait rien souhaité de mieux en ce moment que d’être à nouveau entouré de ses compagnons valeureux et glorieux, que de mesurer dans des concours de force et d’adresse son bras aux siens. L’écho des poésies et des chants lui manquait. Le bruit des sandales sur le marbre également. L’odeur du pain et des huiles parfumées. Le froissement des pas rapides mais discrets de ses esclaves. Et plus que cela, l’extase incommensurable qui lui était ici interdite. Il savait qu’il avait happé hors de son monde à un moment critique, et qu’avec sa disparition les chances de sa survie de son peuple avaient été durement diminuées. Il aurait dû en ce moment être au front, imbue de la puissance divine qui lui revenait de droit, à combattre ses ennemis et à faire quelque chose d’utile. A empêcher le saignement existentiel dont il était la victime, à s’assurer que sa vie ne se vide pas de tout son sens.

Le vieillard avait raison. Il avait mieux à faire que de gouter ce vin : il était correct, mais manquait du sublime qui ne pouvait émerger librement ici. Il reposa son verre, et quitta les lieux. S’il voulait pouvoir garder la tête haute ici, il devait s’attacher à mettre en œuvre le plus rapidement possible les multiples éléments du plan qui murissait depuis des mois maintenant dans les confins de son esprit. Ce n’était pas en perdant son temps ici qu’il le pourrait. S’extrayant enfin de l’atmosphère pesante de l’établissement, il se dirigea chez vers sa demeure : il avait besoin de méditer, et de sacrifier.
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