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Hypanatoi Konostinos
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On lui avait demandé de garder à l’esprit que les membres des Dark Souls étaient des criminels, et qu’il convenait de les appréhender sur le champ. On lui avait aussi expliqué que ces derniers étaient discrets, et avaient l’intelligence – rudimentaire, mais cela semblait pour l’employé qui lui avait mentionné ce détail suffisamment rare pour être mentionné – de ne pas arborer de signe distinctif, et d’être en fait parfaitement impossible à distinguer de la population normale. Il ne s’en était pas réellement préoccupé. Ce groupuscule d’ahuris et d’illuminés était parvenu comme lui à la même conclusion quant à l’attitude à adopter face aux divinités jumelles, mais avait ensuite réussi l’exploit douter de s’égarer totalement. Il ne voulait rien avoir affaire avec eux, et espérait sincèrement que ces derniers lui rendraient la pareille. Il doutait qu’ils y parviennent, comme il doutait de leurs capacités de réflexion. Il ne cachait aucunement le peu d’estime qu’il portait à ce monde, à ses habitants, à leurs coutumes, à leur état d’esprit, à leur cuisine, à leurs boissons, à leurs pratiques culturelles et par-dessus tout à leurs dieux, et cela voulait sans le moindre doute dire que l’un d’entre eux finirait par vouloir le recruter. Cela au moins lui donnerait l’occasion de fracasser un crâne sans avoir à se soucier des répercussions légales de cet acte ô combien cathartique.

Seulement, ce n’était pas aujourd’hui pour lui qu’on était venu. Ses sens supérieurs avaient perçu alors qu’il déambulait dans la rue à la recherche d’un serviteur digne de recevoir l’insigne honneur d’entrer à son service une conversation prenant place entre deux individus. Il était presque passé à côté, le brouillard auditif qui perturbait d’ordinaire ses sens aiguisés couvrant facilement leur échange, jusqu’à ce quelques mots clés attirent son attention. Se retournant vers eux comme un chien prêt à remonter la piste d’un lièvre, il n’avait pu empêcher un large sourire de venir troubler le masque de son visage, ses lèvres fines semblant se rétracter à l’intérieur de ce dernier pour dévoiler deux rangées de dents impeccablement luisantes. Il n’était certes pas armé, n’ayant pour tout équipement que sa toge et une bourse contenant quelques pièces, mais ce n’était pas nécessaire. Le combat à main nue n’était certes pas sa spécialité, mais cela ne voulait pas dire qu’il avait ignoré les leçons de lutte de ses maîtres. Il était encore parfaitement capable de fracasser une mâchoire de la manière la plus convenable qui soit. Il sentit sous lui ses jambes s’activer, son pas s’accélérant jusqu’à l’emporter dans une course furieuse, ses capacités physiques surhumaines l’amenant rapidement à l’entrée de l’allée. Du peu qu’il avait entendu, il avait affaire à un recruteur et à une recrue potentielle. Il hésita l’espace d’un instant à tuer les deux. Il lui aurait été excessivement facile de se justifier en expliquant que cette dernière avait voulu défendre le pariah. Mais cela aurait été mentir, et Hypanatoi ne mentait pas. C’était indigne d’un être de sa qualité divine, et il n’en avait de toute façon pas besoin. C’était après tout le tranchant de la vérité la plus directe qui s’avérait le plus dangereux.

Arrivant à toute allure au niveau des deux individus, il n’estima pas judicieux de leur donner le temps de réagir. Il se saisit par la taille de sa cible, avant de l’envoyer se fracasser au sol et de la monter. Ses poings commencèrent leur travail mécanique, écrasant et remodelant le visage de la femme qu’il venait de coincer sous sa masse. Là encore, il hésita. La laisser vivante aurait sans doute été utile à l’Eglise. Il était après tout assez rare de capturer un des agents du groupuscule vivant. Là aussi, il se ravisa. Cela ne le concernait pas, et il préférait résoudre l’affaire de manière aussi définitive que possible, et surtout maximiser la satisfaction qu’il allait retirer de leur échange. Alors il frappa encore, avant de joindre ses poings et de les abattre sur le crâne de sa victime, le faisant éclater comme un fruit trop mûr, souillant dans le même temps autant ses bras que son visage et sa toge. Il essuya ses mains sur une partie à peu près épargnée des vêtements du cadavre, et se releva. Son habit été sans le moindre doute définitivement gâché ; d’où l’intérêt d’avoir chez lui quelqu’un capable de s’occuper de ces tâches subalternes.

« Ne craignez rien, je ne vous veux aucun mal, fit-il en se retournant vers la seconde jeune femme. »

Toute cette affaire n’avait dure que quelques secondes, et il craignait avoir maintenant à passer quelques heures à devoir justifier ses actes devant tout un cortège de gens curieux et bien intentionnés. Il passa ses doigts dans ses cheveux, cherchant à en retirer d’éventuels débris organiques, et considéra la personne qu’il avait en face de lui. Une elfe, au vu de ses oreilles. Il espérait simplement qu’elle réagirait correctement. Il ne pensait pas qu’elle voudrait défendre le défunt ici présent, et s’il le regrettait, il lui appartenait malgré tout d’éviter toute forme de malentendu.

« J’ai surpris votre conversation, et j’ai agi pour mettre hors d’état de nuire ce criminel. C’est chose faite, conclut-il en haussant les épaules. »

Il ne restait maintenant qu’à attendre une réaction de la part de la créature.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 16 Juil - 7:55, édité 1 fois
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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Il y avait bien cela de dérangeant avec Portalia parmi plusieurs autres points tout aussi dérangeants, quelque chose qui me rongeait jusqu'aux entrailles de mon être, l'ennui. Certes, je pouvais partir en mission pour combattre des créature du Chaos et je le faisais de temps à autres par simple curiosité morbide et peut-être un peu aussi pour assouvir la cruauté parfois envahissante de la chère amie qui habite ma conscience. Cela dit j'essayais de pas y aller trop souvent pour éviter d'avoir l'air de quelqu'un qui aimait l'Ordre et y était dévouée. En effet, ma haine pour l'Ordre était déjà l'objet de plusieurs faibles rumeurs en ville et je n'essayais pas trop de la cacher parce qu'il était pas dans mes habitudes d'être une fine menteuse.

Et donc, comme je le disais, tout ici est ennuyeux et c'est parce que la vie me parait dépourvue de confrontations et elle est aussi trop prévisible. Après tout, tout le monde ici travaille plus ou moins pour un ensemble de buts communs, chose qui me semble encore inédite et que je n'arrive pas trop à comprendre. Je préfère cela à mon monde d'origine mais parfois j'aimerais y trouver une épine qui sort du lot. C'est le cas pour la guilde noire, les "dark souls" comme j'ai appris à connaitre de nom et de rumeur. Je savais qu'ils viendraient me contacter éventuellement et malgré mon affinité à la plupart de leurs idées, j'étais préparée à leur dire non de pied ferme, pour l'unique et bonne raison que je refusais d'être séparée à nouveau d'Oldeena.

C'est donc là que je me retrouve aujourd'hui, face à une femme masquée qui s'essaie à m'enrôler dans son groupe de criminels clandestins. J'ai envie de lui dire non mais je n'y arrive pas, elle se montre très convaincante et je commence de plus en plus à considérer son offre. Après tout, Leirit ne dit rien mais je sens qu'elle voudrait vraiment prendre cette voie elle aussi et ce n'est pas comme ci je ne pouvais pas toujours voir mon aînée en cachette, les choses illégales ne le sont que si l'on se fait prendre, n'est-ce pas ?

  - Très bien, je-

Je suis coupée courte dans ma phrase par un guerrier entre dans notre ruelle sombre en courant sans pousser de cri ou dire un seul mot, il attaque la formatrice et commence à lui faire violence au sol de ses mains nues jusqu'à la tuer. Il y a une mare de sang qui se forme lentement sous le crâne défoncé de la pauvre femme. Avec toutes les horreurs que j'ai vues je n'arrive pas à m'insurger du macabre spectacle et je tâche aussitôt de paraitre compréhensive de la scène qui m'est offerte. Il dit avoir fait cela pour me sauver, on dirait un homme dans la vingtaine, grand et fort, il possède des traits cruels et sévères. Voilà quelqu'un avec qui je ne veux pas me froisser, il a la même violence que moi dans ses yeux, c'est un tueur et j'en ai la preuve directement en partant.

  - C'est apprécié comme intervention, mais je n'ai pas besoin d'aide, je peux me défendre par moi même merci quand même.

Je le toise un peu du regard, j'ai encore le réflexe de percevoir les hommes comme des être inférieurs aux femmes mais après une seconde j'arrive à reprendre mon air habituel avant de lui tendre une main calme.

  - Vous aurez besoin d'un douche mais les présentations sont la chose polie à faire ici alors… Je suis Tiriel Di'Viltaria, et vous ?

Il me donne déjà l'espoir de ne pas être tombée sur un autre imbécile comme il y en a par poignées dans la métropole aux portails, peut-être même que je peux m'en faire un ami, je sens que Leirit a bien aimé sa violence spontanée dont il a fait preuve, ce n'est pas quelqu'un qui attend les explications avant de devoir tuer, il le fait par plaisir, comme nous parfois.

Dernière édition par Tiriel Di'Viltaria le Lun 28 Fév - 6:27, édité 1 fois
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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Il ne savait que penser de la réaction de l’elfe. D’un côté, il ne pouvait que trouver formidable qu’elle n’ait pas choisi de se répandre en hurlements apeurés et autres cris d’orfraies, et qu’il n’ait pas à déployer la terrible panoplie de ses talents diplomatiques. Il n’avait pas spécialement envie qu’elle rameute la foule curieuse, et que l’affaire prenne une dimension qui ne lui convenait pas. Seulement, maintenant que l’adrénaline qui était venue épaissir le liquide qui pulsait dans ses veines commençait à perdre de son caractère bouillonnant, il se rendait compte qu’elle avait ouvert la bouche, avant qu’il n’intervienne. Ses lèvres s’étaient séparées, et elle avait prononcé deux mots. Deux petits mots innocents, deux tout petits, minuscules mots qui marquaient son assentiment. Il retint son expression, manifestant toute sa discipline pour empêcher un sourire de fleurir sur son propre visage, et il se saisit du bras tendu de la créature, serrant autour de lui sa main, juste assez fort pour que cela soit désagréable, histoire que le sang qui le maculait imprègne correctement la peau de son interlocutrice.

« Hypanatoi Paragoï Konostinos. Et effectivement, nous sommes maintenant tous les deux bien sales. »

En ayant terminé, il retira son bras, et l’agita pour en faire tomber un peu de sang afin d’appuyer son propos, peignant encore plus les pierres fatiguées de l’endroit. Il avait pendant qu’il lui parlait profité de ce temps pour réfléchir un peu. Plusieurs possibilités s’offraient à lui, et toutes n’étaient pas aussi séduisantes. Il pouvait bien sûr couper court à leur entretien. Il avait après tout accompli ici ce qui comptait pour lui, et il n’était pas réellement certain de pouvoir justifier de rester sur les lieux de cette scène. S’il avait pu surprendre la conversation entre les deux femmes, ce n’était qu’une question de temps avant que quelqu’un n’en fasse de même avec eux. Mais il la réalité était simple : il ne voulait pas partir, et il y avait encore le problème des paroles précédentes de la jeune femme. Il aurait après tout été bien inconscient de sa part de se satisfaire d’un travail à moitié fait. S’il avait été sur son monde, la justice aurait été aussi expéditive que définitive. Mais il devait se conformer aux usages de cet endroit, aussi peu agréables et sensés soient-ils. Au moins dans une certaine mesure. Ses paroles étaient sans le moindre doute un début parfaitement incriminant, mais elle n’avait pas pendant qu’il avait procédé à la mise hors d’état de nuire de l’émissaire de la guilde noire eu la mauvaise d’idée d’intervenir. Elle avait sagement patienté le temps qu’il fasse son office, et cela jouait autant en sa faveur que ses paroles la souillaient.

« Je ne doute aucunement de vos capacités à vous défendre, continua-t-il. Mais cela justement me force à me poser une question : pourquoi alors avoir aussi longtemps écouté cette femme ? fit-il en désignant son cadavre d’un geste du menton. »

Pourquoi ne pas tout simplement l’avoir tué, ou si l’estomac manquait de solidité, l’avoir capturé ? Il avait beau l’avoir pris par surprise, il s’était rapidement rendu compte qu’elle n’était pas spécialement dangereuse. Il n’avait vu dans ses yeux avant qu’il ne commence à besogner son visage que de la surprise et de la peur, et si ces derniers avaient été traversés à un moment par une lueur de révolte, la lumière s’était faite bien trop tard. Ce n’était pas là le réflexe qui naissait du conditionnement systématique apte à faire naître les combattants. Et il doutait de se tromper en pensant qu’il avait justement en face de lui une personne parfaitement au-courant de la réalité de ces processus. Elle gardait son sang-froid, et elle considérait cet incident avec le plus grand détachement. C’était surprenant, les combattants qu’il avait l’habitude de croiser ici n’avaient que rarement une attitude honorable et raisonnée face à la mort, et s’encombraient de préceptes idiots et peu réfléchis.

Il y avait tout simplement chez elle quelque chose qu’il ne comprenait pas encore, quelque chose d’intéressant et qu’il entendait exhumer. Alors seulement il pourrait décider de la suite à donner aux évènements. Pour l’heure, il lui fallait simplement espérer continuer à être aussi chanceux. Cette journée avait possiblement encore beaucoup à lui offrir, et il devait bien se l’avouer : cet encas bien modeste n’avait rien fait pour satisfaire ses appétits.
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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Il me fait presque regretter mes doutes, l'homme qui avait eu une belle entrée de jeu me parait maintenant être encore un autre simple d'esprit qui saute aux conclusions à la simple perspective de pouvoir tuer quelque chose. C'est un homme d'action, mais il n'a pas les méninges pour que sa violence ne soit justifiée. Pour faire court, c'est simplement un maniaque aveuglé par ses fausses idéologies déguisées en ce qu'il doit croire être une justice.

Il a de l'arrogance en plus de cela, à ne pas daigner essuyer sa main ailleurs avant de prendre la mienne. Je ne pense pas que nous allons nous entendre mais bon, ça ne serait pas le premier alors j'en ai rien à faire. S'il continue dans cette direction, une bagarre à l'ancienne va éclater et je n'aurais pas de problèmes à distordre la réalité en me justifiant par l'autodéfense. Surtout que personne ne l'a vu attaque la femme, je pourrais dire qu'il était un membre des dark souls tentant de nous recruter toutes les deux. Je me ravise de commettre d'actes irréversibles pour le moment, après tout je peux aussi bien m'être tromper. De plus, je sais bien que ma colère et mon envie de réagir vient surtout de ma compagne mentale.

Il ne doute donc pas de mon habileté au combat ? Il serait plus fin observateur que les apparences ne le suggèrent ? Quoi qu'il en soit, je n'aime décidément pas sa façon de s'adresser à moi en grand juge suprême, comme si la seule moralité, la seule philosophie valable était la sienne et que son mot devait être absolu.

- Parce que je ne suis pas comme vous. Je ne suis pas du genre à tuer quelqu'un de sang froid seulement car j'en suis capable. Vous me direz que je dois arrêter les criminels ? Non, ce n'est pas moi la justice et je ne m'autoproclame pas le rôle. Cependant je n'ai pas non plus de problème à ce que vous ne le fassiez.

Je prends alors le temps d'essuyer avec dédain ma main sur le côté de ma jambe avant de reprendre.

- D'ailleurs je ne suis pas du genre à interrompre non plus les gens alors je ne l'ai pas fait, et vous n'auriez pas dû m'interrompre non plus. Bien que je respecte tous personnage d'action, votre égocentrisme me fait presque pitié, vous n'êtes pas différents de la plupart des aventuriers, vous pensez que vous êtes spécial juste parce que vous avez été invoqués. Laisse moi t'assurer que ce n'est pas le cas, aucun ici n'est plus spécial qu'un autre.

Je m'approche doucement près du cadavre et je commence à fouiller pour y trouver quelques gils. Aucune bourse malheureusement ni aucun document qui aurait identifier la dame. Ce sera donc surement impossible, surtout maintenant que son crâne est défoncé et qu'elle est devenue une masse écœurante et non reconnaissable.

- Si vous m'aviez laissé terminé de parler avec cette criminelle, vous auriez pu épargner une vie et elle n'aurait pas eu une fin aussi facile, elle serait déjà en route vers la tour de la guilde en ce moment même. L'interroger aurait été pertinent et maintenant nous n'en saurons pas plus sur le reste des dark souls. Je vous félicite, vous êtes vraiment un pur et parfait imbécile.

Je ne dis pas ça en me moquant ou par arrogance, je suis factice car bien sûr, je comptais plutôt rejoindre en acceptant l'offre, mais je ne suis pas certaine de pouvoir vaincre l'homme et je sais très bien ce qu'il en penserait. Je préfères donc mentir habilement. De toute façon, je n'avais rien dit ou fait de trop suspect qui pourrait m'incriminer.

- Mais vous n'en avez pas l'air pourtant, c'est donc plutôt louche comme acte, non ? Je devrais rapporter cela à la guilde car je trouve suspect que vous l'ayez tuée aussi rapidement, vous aviez peur qu'elle ne révèle quelque chose qu'il ne fallait pas ? Faites attention, la prochaine fois vous vous mériterez une longue conversation avec mes supérieurs ou pire encore, à l'église.

Je peux encore sentir Leirit fumer de rage, elle veut que nous sautions à la gorge de l'homme pour la lui arracher des nos dents et lui planter une dague au sous le cœur pour qu'il ne meurt lentement, avec agonie, se noyant dans son propre sang.
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Hypanatoi Konostinos
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Il s’était attendu, et avait pour parler franchement espéré beaucoup de choses la part de l’elfe qui lui faisait face, mais devait avouer être particulièrement surpris. Il avait en vérité été pris de court, et cela ne lui arrivait que rarement. Deux fois, seulement. Et depuis, il mettait tout en œuvre pour que ces incidents passagers ne puissent pas se reproduire. Certes, il n’avait pas en face un de ces deux évènements aux proportions parfaitement cataclysmiques, mais ce n’était pas l’ampleur de ce dernier que le simple fait qu’il se produise qui le surprenait. Son interlocutrice qui jusque-là s’était comportée de manière à peu près attendue, si ce n’était un sang-froid un peu trop extraordinaire, avait de toute évidence décidé qu’il avait raison, et qu’un tel comportement était de toute évidence suspect. Elle avait donc décidé de se métamorphoser en véritable furie, et de le bombarder d’un barrage verbal à la construction douteuse. Il doutait que ses anciens professeurs de philosophie apprécient l’effort et surtout le résultat, mais ces ruines bavardes n’appréciaient de toute façon que le son de leurs voix éreintées. Il l’écouta donc attentivement, tentant de filtrer les informations pertinentes des insultes et autres détours logiques. Elle lui servit tout d’abord une inanité sans réel sens sur la justice, lui expliquant sans réellement le vouloir que ce concept n’avait pas pour elle une importance particulière, avant de le mettre dans le même sac que le reste des aventuriers. Plus que les injures, cela le fit l’espace d’une seconde hésiter à lui broyer le crâne. Personne n’avait jusque-là osé le comparer au reste de la population locale, et cela était pour lui particulièrement insultant. Mais ce n’était pas encore là une raison suffisante, aussi se contenta-t-il de garder le léger sourire qui n’avait pas quitté son visage depuis sa question précédente.

Il ne réagit pas non plus en la voyant dépouiller le cadavre. Que l’on s’approprie les biens de l’ennemi vaincu lui semblait parfaitement normal, mais que l’on se jette sur une pitance aussi maigre, qui plus est quand on ne l’avait pas mérité, était en revanche assez peu glorieux. Cela non plus ne semblait pas faire partie de ses préoccupations premières. Elle termina en lui parlant de son envie d’arrêter la criminelle, et il ne releva pas non plus. Comme il l’avait exprimé, elle avait mis bien trop de temps à le faire, et elle évitait soigneusement de commenter le fait qu’elle avait avant qu’il ne l’interrompe commencé à accepté les propositions de cette dernière. Elle lui mentait, comme une enfant pouvait mentir à son parent alors que ses mains étaient encore maculées des traces de sa faute. Enfin, il empêcha son rictus de totalement déformer son visage en dévoilant ses crocs quand elle le menaça de l’emmener répondre d’un crime imaginaire à l’Eglise ou à la Guilde. Elle n’avait pas sa mesure, et ne pouvait pas comprendre à quel point c’était une mauvaise idée. Plus que cela, elle se dévoilait par sa maladresse, et confirmait ce qu’il pensait depuis toujours : seuls les experts les plus habiles pouvaient pratiquer avec aisance le mensonge, entourer l’acier du poignard de la soie la plus douce. Elle n’intégrait visiblement pas ces rangs émérites. Il laissa quelques secondes flotter après qu’elle eut terminé son discours, le temps de s’assurer qu’il n’allait pas de nouveau entrer en éruption, et il se fendit d’une simple question :

« Sais-tu pourquoi les menteurs choient rapidement ? »

La réponse était simple : ils se construisaient leur propre prison. Il suffisait par chance au début de réussir à tromper son monde pour s’imaginer que c’était une stratégie valable. Tout s’enchainait alors très rapidement, et ils s’enferraient dans leur propre imaginaire, perdant au fur et à mesure la capacité de voir clairement leur environnement et d’enregistrer la vérité des informations au profit de celle de se convaincre de leur propre compétence. C’était après tout le seul moyen de justifier ce genre de comportement. Les menteurs choyaient rapidement, non pas forcément parce qu’ils n’étaient pas doués dans leur art, mais parce qu’une erreur suffisait la plupart du temps à briser une centaine de succès. Et une fois ce faux-pas commis, on ne pouvait en revenir. S’il doutait sincèrement que l’elfe voit la situation comme lui, et qu’elle lui livre une réponse sincère, cela n’était plus le principal. Le principal était qu’il avait jusqu’à présent cherché un moyen de clore aussi rapidement que possible cette conversation, n’espérant pas réellement en tirer quelque chose d’appréciable, mais qu’il se rendait compte qu’il s’était trompé.

La créature qu’il avait en face de lui était parfaitement à même de tromper son ennui, et elle venait bien malgré elle de lui en faire la plus brillante démonstration. Il n’espérait maintenant rien d’autre que de la voir continuer à s’exprimer, à lui faire profiter de ses excès et de ses maladresses. Et à la fin, il serait là, heureux, ravi, comblé, parce qu’elle lui aurait donné la matière qu’il appelait de ses vœux.
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Voilà qui est un peu mieux, il n'avait pas agit avec autant d'idiotie que je l'eu pensé plus tôt, il avait simplement essayé de me faire mordre un hameçon et m'enfarger dans mes propres gymnastiques sociales. Il ne fallait pas en dire trop car je jouais alors dans sa main comme il venait de me le faire comprendre à l'instant avec sa rhétorique simple, efficace. Il me soupçonnait depuis le départ et même s'il avait raison, il n'avait rien d'incriminant sur moi pour le moment. La preuve c'est qu'il agirait sans hésiter, je l'ai déjà vu et cela le rends un peu plus prévisible que moi, il a aussi révélé trop rapidement son jeu. Je n'ai pas à avoir peur de quoi qu'il dise mais de ses actions, car il n'en est pas plus un manipulateur de prime et d'abord, c'est son identité de second plan. Il et avant tout un homme d'action, peu importe son éloquence qui suit sa brutalité insensée.

Car oui, j'avais peut-être menti mais tout bon mensonge frôle la vérité et je venais quand même de cracher quelque chose qui avait beaucoup de vrai, son acte n'avait pas beaucoup de réflexion profitable à Portalia et l'Ordre en général. Je dois me retenir très fort de ne pas rouler mes yeux d'ennui, ayant été seule ou presque pendant deux années entières n'a pas non plus aidé ma flexibilité et ma capacité à saisir adéquatement la condition des mortels, surtout quand on parle de ce qui fait que les menteurs se font toujours prendre. Je choisis de faire confiance à mon instinct premier et oublier sa tentative de me déstabiliser. Je dois continuer de jouer la carte de l'assurance et éviter de trébucher sur mes propres mots.

  - Je ne saurais quoi répondre, mais je peux t'en poser une meilleure, pourquoi est-il si facile de transformer un mensonge en une vérité ?

Évidemment c'est que la vérité c'est subjectif, chacun voit les choses d'une manière différente et n'importe qui avec assez d'assurance et d'éloquence peut distordre la vérité pour qu'elle tombe à son avantage. C'est justement pour ça qu'il est possible de convaincre quelqu'un de quelque chose et lui faire croire l'inverse le lendemain. C'est aussi pourquoi certains criminels sont déclarés innocents et que des innocents finissent parfois pendus à la potence. J'irais même jusqu'à dire que les gens qui veulent accuser autrui d'un crime se font le plus souvent avoir, car ils se construisent un schéma autour de ce qu'ils croient être la vérité alors qu'ils n'ont pas tous les faits.

J'en rirais presque si je ne mettais pas toute mon énergie à faire semblant d'être quelqu'un que je ne suis pas en ce moment, le chasseur de mensonge paraitra souvent comme un menteur s'il pousse malhabilement. J'aimerais bien que cet homme pousse un peu plus pour que je puisse l'humilier. Surtout que je vois quelques regards curieux qui apparaissent au coin de la ruelle, attirés par la scène, quelques commentaires horrifiés se font entendre et un homme part en courant pour aller avertir la guilde. Rien n'est plus délectable que d'humilier publiquement une personne qui s'essaie à vous piéger dans un coin par pur sadisme.

  - Vous voulez partir ou attendre les autorités mon cher M. Konostinos ?
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C’était exactement cela qu’il avait en tête à chaque fois qu’il fustigeait l’indigence de ces gens. D’où qu’ils viennent, quelque puisse être leur race ou leur formation, il régnait parmi eux cette espèce d’uniformité de pensée et d’action, qui les condamnait immanquablement à tous se ressembler. Certes, les détails variaient, mais le résultat final ressemblait toujours à celui du voisin. Ils étaient tous comme des coques de noix secouées par le torrent, sans aucune stabilité propre. Il lui avait suffit de changer son discours pour qu’elle en fasse autant, sans doute sans s’en rendre compte. Aucun parmi eux n’était constant, aucun n’était réellement guidé par des principes référents solides. Ils étaient flexibles et mous, laids et amorphes. Il regarda l’elfe se métamorphoser, et éviter soigneusement de répondre à sa question, professant son ignorance. Malgré le fait qu’il venait peu ou prou de lui dire qu’il comprenait son mensonge et qu’il lui serait impossible de persister dans cette voie, elle s’avérait incapable d’intégrer ce message, et, pétrie d’un orgueil bien peu justifié, évita grossièrement sa question pour lui en retourner une autre, s’attachant plus à la forme qu’au fond. Elle lui demandait pourquoi il était si facile de transformer un mensonge en vérité, et lui répondait sans s’en rendre compte. Il n’était pas facile de transformer un mensonge en vérité. C’était tout simplement impossible, et les seules personnes capables de le croire étaient les fous arrogants qui prenaient le voile fragile qu’ils jetaient dans l’urgence sur une situation gênante pour une muraille infranchissable. Il resta coi, attendant la suite. Il était à peu près certain qu’elle ne serait pas capable de s’empêcher de parler, et il n’eut pas longtemps à attendre avant de voir ses soupçons se confirmer.

« La vérité est facile à transformer quand on veut bien être indulgent avec soi-même. C’est un atout que je te laisserai seule le privilège de revendiquer, l’architecture des châteaux de sable n’étant pas ma passion première. Mais tu sembles te méprendre sur mes intentions. Si tu avais écouté, tu te souviendrais que j’ai exprimé ne pas te vouloir de mal. Je suis tout disposé à attendre avec toi la venue des autorités compétentes, voire à aller à leur rencontre. Laisse-moi cependant t’avertir : cela ne se passera aucunement comme tu l’espères. »

Il ramena ensuite son bras le long du corps, et se demanda si la personne qui lui faisait face allait réussir à comprendre ce qu’il voulait lui dire, cette fois. Au vu de leurs interactions précédentes, il en doutait, aussi choisit-il de conclure :

« Je te suis, conclut-il simplement. »

Il fallait après tout qu’elle sache qu’il n’en avait pas encore terminé avec elle : pour une fois que la chance lui souriait, et qu’il avait le plaisir de dicter la forme que devait prendre son échange avec un de ces étranger, il comptait bien en profiter jusqu’au bout. Oui, ces gens étaient bien tous semblables. Mais cela était loin de n’avoir que des inconvénients : dans ce genre de cas, il jouissait sans aucun effort d’une méthode détaillée et complète lui permettant d’aborder leurs rapports dans les meilleures conditions. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu le plaisir d’échanger avec quelqu’un ayant un peu de répondant, et s’il n’avait clairement pas face à lui ni une maîtresse de philosophie et de rhétorique, ni une intrigante de haut vol, il fallait bien qu’il apprenne à cesser de se plaindre des conditions désastreuses de sa nouvelle vie et à saisir les opportunités qui lui étaient présentées. Et la créature en était indéniablement une. Il avait déjà hâte d’assister à sa prochaine transformation, de voir comment elle essaierait une fois de plus de se débattre, confondant allégrement son objectif premier qui devait être d’assurer le maintien de ses relations avec l’administration de Portalia et celui, bien plus intime, d’empêcher une meurtrissure plus complète de son ego. Il recula d’un pas, voulant lui montrer qu’il lui laissait tout le champ libre pour se déplacer comme elle l’entendait, et resta immobile, ne laissant rien de l’impatience enthousiaste qui le traversait émerger à la surface. Il voulait qu’elle reste aussi naturelle que possible, que son expérience soit la plus authentique possible, et que l’elfe l’abreuve encore de tout ce qu’elle avait en elle. Il n’était pas encore certain de la manière qu’il devrait choisir pour conclure leur échange, mais il savait en revanche sans l’ombre d’un doute qu’elle se révélerait très rapidement à lui. Tout cela serait cordial, et sans doute même amical. Il l’avait mentionné, et était sincère : il ne voulait pas de mal à l’elfe maladroite. Pour l’heure.
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Et voilà, l'équilibre des choses me semblait ici un peu rétablit, non parce qu'il commence à me croire, mais parce qu'il vient d'ouvrir une porte mal placée, je savais bien qu'il y avait un défaut dans la composition de l'infrastructure de son dialogue. Ce n'était rien de bien dramatique mais juste assez pour m'y réfugier, de toute façon j'avais réussi à m'éloigner en surface de ses accusations, il semblait que pour le moment, il avait abandonné l'idée de me faire cracher ma propre culpabilité par accident. Ou du moins mon envie de commettre un crime.

- Je vois que vous ne lâcherez pas votre opinion d'homme odieux et égocentrique, fort bien. Mais je n'ai jamais dit que vous me vouliez du mal.. Il semblerait que vos désirs les plus profonds vous font défaut, vous feriez bien de vous aussi vous montrer indulgent envers vous même avant que quelqu'un ne s'en voit plus offensé que moi.

Il va me suivre, il veut donc encore me faire craquer je pense, trouver une faille chez moi pour avoir le plaisir de se défouler aussitôt que je confirmerais ses soupçons. Ça n'arrivera pas et je crois qu'il en est conscient mais qu'il espère quand même, comme un enfant à son anniversaire qui espère avoir ce qu'il a demandé en cadeau avec impatience. Même moi j'ai l'impression que ses yeux sont injectés de rage qui ne suit pas dans son visage certes, mais qui est toute même présente. Ou alors il est toujours ainsi.. C'est vrai que depuis son arrivée, avant même qu'il ne me parle et y trouve quelque chose de louche chez moi, il avait déjà cette drôle de lueur sanguinaire dans ses prunelles.

- Quoi qu'il en soit, je ne sais pas ce que vous pensez en me disant que les choses n'irons pas comme je l'entends mais si vous comptez tenir les même accusation à mon égard que vous semblez me porter déjà, je préfères effectivement m'éviter une altercation ennuyante qui me prendra tout le reste de ma journée pour rien.

Je lui fais donc signe de me suivre en quittant tranquillement la ruelle et tournant rondement le coin du croisement pour rejoindre la rue passante. Heureusement, il y passe beaucoup de gens attirés par le cadavre frais comme des charognards désespérés par la naissance d'une nouvelle rumeur croustillante.

- Vous venez mon cher Hypa ?

Criais je presque à l'égard du meurtrier, je ne voulais pas trop le savoir interrogé par les gardes, pour moi mais aussi pour lui, car décidément je l'appréciais comme compagnie malgré tout, il était très intéressant à côtoyer et il était, contrairement à la plupart de portaliens, très intelligent.
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Hypanatoi Konostinos
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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Elle tentait de le provoquer. Il fallait le garder à l’esprit, et ce n’était pas une chose bien difficile à faire. Après tout, il s’était bien attendu à ce genre de processus quand lui-même avait cherché à trouver dans sa défense une faille suffisamment grande pour qu’il puisse s’y engouffrer. Il fallait donc rester patient, et il clamait régulièrement que la patience était justement une de ses qualités principales. Il avait été capable d’endurer les pires humiliations et l’emprisonnement le plus long sans broncher une seule fois, simplement parce qu’il savait que le monde ne pourrait se passer de lui, et qu’il ressortirait de sa cellule souterraine non pas comme une abomination couverte d’opprobre, mais comme une idole vêtue toute entière de gloire resplendissante. Il avait pu tolérer à ses côtés la présence de gens qui ne nourrissaient chez lui que le fantasme du meurtre, simplement parce qu’il savait que cela ne lui permettrait pas simplement de l’accomplir, mais de le sublimer dans une apothéose cataclysmique. De la même manière, il endurait sa nouvelle vie ici, parce qu’il savait qu’elle serait couronnée d’un succès triomphal, si tant est qu’il ne dévie jamais de son chemin. A côté de ces privations terribles, supporter la présence d’une jeune oie qui caricaturait sans même s’en rendre compte sa manière de parler n’était rien, et il pouvait aisément ignorer le torrent de fiel qui jaillissait de sa gueule fumante. Seulement, de la même manière que l’offense n’était pas aussi insupportable, la récompense promise était tout aussi modeste, et il n’était en vérité pas certain de la forme qu’elle prendrait. Il avait abordé la créature avec une idée précise en tête, et il voyait bien qu’il n’obtiendrait pas satisfaction à ce niveau là. Il était sur le point de prendre congé, et de se séparer d’elle. Il avait comme elle bien mieux à faire que de perdre son temps en discussions stériles. Et alors elle commit l’irréparable.

Elle l’appela Hypa.

Il lui fallut quelques instants pour s’assurer de bien comprendre ce que cela voulait dire. Sa première réaction fut de penser à une faute de l’enchantement qui permettait aux gens de se comprendre malgré leurs langues différentes. Puis il se dit que c’était simplement un mot qu’il ne connaissait pas, faisant partie comme tant d’autres du vocabulaire indolent des créatures d’ici. Mais non. Il fallait bien se rendre à l’évidence. Elle lui avait donné un surnom. Elle s’était amusée de son nom, de ce mot qu’il avait travaillé toute sa vie pour rendre respectable. C’était un nom qu’il suffisait de prononcer pour que les rois et les chefs et les prêtres et les dieux eux-mêmes s’interrompent et considèrent soigneusement toutes les implications qu’il avait. C’était un nom qui figurait à la plus belle place dans tant de textes prestigieux. C’était son nom. Son sceau. Son identité. Personne, pas même ses ennemis les plus acharnés, n’avait jamais osé ainsi le prendre à la légère. Un voile rouge se posa l’espace d’un instant sur son regard, et il oublia momentanément toutes ses sages résolutions. Il oublia la patience louable, et la stratégie qui menait à la victoire. Il oublia le respect qu’il devait aux lois de cet endroit, et son honneur qui lui commandait de ne pas frapper l’immonde bête qu’il avait en face de lui. Il vit l’espace d’un instant ses mains épaisses se refermer autour de son cou d’oiseau, et serrer jusqu’à entendre le doux craquement de sa nuque. Il vit ses doigts séparer les chairs de sa poitrine, jusqu’à atteindre l’organe vital qui abreuvait sa langue et son esprit. Il vit son corps brisé et jeté au bas de son autel, et la malédiction qu’il invoquait pour que son esprit ne trouve jamais le repos. Il vit ses recherches pour trouver les membres de sa famille, et leur offrir en cadeau furieux la dépouille profanée, avant que le métal vengeur de son arme ne trouve le chemin de leurs gorge. Il vit tout cela, et tant de choses encore.

« Bien entendu, Tiriel, fit-il sur un ton apaisé. C’est une leçon importante que vous me livrez-là. Je vous en suis reconnaissant. »

Il n’était pas encore l’heure de partir, et de voir leurs chemins se séparer. Il n’avait pas mieux à faire pour le moment que de suivre la jeune femme, et de comprendre qui elle était, de réellement rentrer dans l’intimité de son esprit. Il voulait la connaître et la comprendre et gouter à la saveur de son âme, il voulait la voir et la dévoiler et la découvrir de plus près que ses propres parents et tous ses êtres aimés. Il lui était en vérité particulièrement reconnaissant. Il était bien rare de trouver à Portalia-la-honnie une occasion de se lier de manière aussi sincère avec quelqu’un. Il sentit la tension qui habitait son corps muer doucement, et se changer en autre chose, alors qu’il allongeait pour se porter à son niveau une démarche ample. Il inspira profondément, voulant être certain de bien mémoriser toutes les odeurs qui composaient cette scène. Le parfum de l’elfe. Le composé de sang et d’autres liquide qui le couvrait. L’odeur âcre de la peur des gens qui découvraient le spectacle. Tout cela était délicieux.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 4 Juil - 9:08, édité 2 fois
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Le souffle frigorifiant du prédateur qui traque sa proie, le violence de l'esprit d'un meurtrier qui est parfois visible que l'espace d'un instant au traves des prunelles de ses yeux quand il perd le contrôle. Cet homme n'était pas qu'une grande gueule mignonne, c'était un tueur, un vrai. J'ai ressenti le froid du silence momentané quand je l'ai surnommé. J'ai ressenti la rage déborder sur son aura externe sous la forme de micro expressions et de petits gestes non verbaux discrets.

Mais tout ça s'est calmer relativement vite. Peut-être avait-il vu que je l'observais avec minutie ? Sans doute pas, je pense plutôt qu'il a enfin trouver un nouvel intérêt en ma personne et qu'il a donc décidé de ne pas s'essayer à me dénoncer ou me tuer pour le moment. Cela joue en ma faveur et je dois donc en tirer profit au maximum.

- Une leçon ? Je ne vois pas de quoi tu peux bien parler. Je n'ai fait que me montrer familière avec toi, parce que j'ai décidé que je t'apprécies. Nous pourrions même devenir amis je pense. À moins que tu n'aies jamais eu d'amis avant ? Est-ce cela ?

Oui, j'approfondis un lien entre nous, je me montre à nouveau informelle, je le fais exprès pour lui faire perdre son masque. Je me demande comment il va réagir cette fois-ci, je me demande si j'arriverais encore à faire dégouliner sa rage hors de lui. J'ai envie d'entrevoir à nouveau sa colère et sa violence enfermée en lui. Quelque chose en moi trouve ce danger excitant, passionnant et j'en ai la chaire de poule, je suis fébrile je voudrais le voir se déchainer de tout son être sur le champs de bataille.

Pas parce que je veux mourir, je sais qu'il serait capable de me tuer en un clin d'œil. Je suis simplement fascinée et je n'ai pas peur de la mort non plus. De plus, nous avons rejoins des rues passantes dans lesquels je ne suis pas certaine qu'il aurait le culot de tenter quoi que ce soit. Le jour viendra peut-être où je le croiserai malencontreusement dans le fond d'une ruelle déserte et sombre mais à ce moment là, je serais plus puissante et préparée qu'aujourd'hui, rien à s'en faire pour le moment donc.

- T'es vraiment un type intéressant, t'es un aventurier simple ? Un membre honoraire de l'église ? Parle moi donc un peu de toi, que je sache qui est Hypanatoi.
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Hypanatoi Konostinos
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Elle le tutoyait. Après avoir souillé son nom de ses lèvres impures, elle le tutoyait. Il n’était pas certain de bien comprendre ce qu’elle espérait tirer de tout cela, mais elle lui avait demandé à plusieurs reprises de lui accorder son attention. Elle n’avait en revanche jugé utile de lui démontrer qu’il convenait qu’il le fasse qu’une seule fois. Mais cette fois était amplement suffisante, et il était maintenant pleinement concentré sur elle, son œil intérieur parcourant la surface de sa peau, cherchant à graver durablement dans sa mémoire sa silhouette. Il voulait pouvoir la reconnaître dans une foule dense et mouvante, sans avoir pour cela besoin de plus d’une seconde. Il voulait que l’ensemble de ses sens surhumains soient parfaitement accordés à ses émanations, et s’assurer que jamais son diapason ne se fausserait. Ce ne serait pas spécialement difficile, maintenant. Il hésita brièvement à répondre à sa première interjection, mais constata rapidement en lui emboitant le pas qu’elle comptait continuer à parler, et à cette fois lui poser quelques questions. Il la laissa donc continuer son interrogatoire, cherchant dans le même temps à percer le mystère de son fonctionnement. Qu’elle change aussi brutalement d’attitude après la piètre qualité de leurs échanges était excessivement curieux, et s’il voulait bien croire en sa sincérité – il comprenait qu’il puisse exercer sur le commun des mortels, particulièrement ici, une forme de fascination – il se voulait tout de même rester prudent. Le but ultime de leur relation ayant déjà été déterminé, le reste n’était maintenant qu’ajustements pertinents et retouches délicates.

« Une leçon, oui. Sur l’importance de se maîtriser, et de ne pas se laisser aller à de si tristes écarts. Et hélas, je crains de pas être suffisamment sage et détaché pour pouvoir prétendre m’être durant l’intégralité de mon existence passé d’amis. Mais tu fais encore une fois preuve d’une grande lucidité : leur nombre a toujours été très limité. »

Il marqua une très courte pause, cherchant la meilleure manière de continuer. Il fallait parler de lui, maintenant, et s’il pouvait aisément convenir que c’était là un sujet vaste et important, il devait aussi reconnaître qu’il n’était pas certain de la meilleure façon de le faire. Les gens d’ici possédaient rarement les clés nécessaires pour comprendre son fonctionnement, et il savait parfaitement que son comportement et ses usages étaient pour eux aussi opaques que les leurs l’étaient pour lui. Trop souvent, il avait pu ressentir leur peur ou leur dégout quand il avait parlé de choses qui étaient pour son peuple des occasions de célébrations. Les quelques personnes plus instruites, qui avaient pris le temps à la guilde de consulter les écrits qui détaillaient son monde, avaient d’ailleurs souvent d’autant plus tendance à l’éviter. Et il ne voulait pas que Tiriel l’évite. Plus maintenant. Mais elle avait dit le trouver fascinant, et si c’était sans doute là un moyen facile de flatter son ego, il voulait aussi lui donner le bénéfice du doute.

« Je suis un aventurier et si j’ai des liens avec quelques membres de l’Eglise, je n’en fais pas partie. Je ne viens pas de ce monde, et je compte réintégrer le mien dès que possible. J’y suis attendu. Le combat est une composante essentielle de mon existence et un acte que je vois comme profondément sacré, et j’apprécie à part cela les bons vins, la nature et la poésie. Je pourrai développer longuement, mais comme nous devons être amis, tu auras le temps de voir tout cela. Gratifie-moi donc à ton tour d’une petite introduction. Il est bien rare que je tombe sur quelqu’un de ta stature. »

Rare et précieux. Maintenant que son sang se faisait moins lourd dans ses veines, il commençait à percevoir les choses avec un peu plus de clarté, ou en tout cas avec un peu moins d’immédiateté. Peut-être Tiriel avait-elle en elle un grand potentiel, qu’il convenait d’aider à se déployer avec attention et délicatesse. Il aurait après tout était excessivement vulgaire et grossier de sa part de s’en priver, simplement pour corriger immédiatement une insulte, et profiter d’un moment éphémère de contentement. Cela aurait été éminemment mesquin et petit, et il ne se voulait ni éminemment mesquin, ni éminemment petit. Continua à porter toute son attention à l’elfe, il ignora les regards des passants qui visiblement trouvaient le fait qu’il soit encore maculé de sang choquants. Les gueux n’avaient en ce moment que peu d’importance.
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J'aurais aimé le regarder de haut et pouvoir me moquer de sa situation, mais ne pas avoir beaucoup d'amis revenait simplement à lui ajouter un point en commun avec moi. Jamais au grand jamais je n'oserais me moquer de moi-même, je connais ma valeur et elle n'est pas amoindrie par le manque d'amitié, lui non plus il n'en a pas besoin, il est amplement capable de s'autoévaluer sans l'approbation constante de ses pairs. Je vois là une qualité remarquable en fait, mon regard sur l'homme ne change pas, mais ma vue du guerrier elle, s'empreinte d'un respect nouveau et véritable.

- Les vrais amis se font rares, la plupart du temps ce ne sont que des sangsues qui ne cherchent qu'à recevoir de la validation de leur propre personne en agissant comme des lécheurs de postérieurs. Les gens comme vous et moi n'avons pas besoin de ce genre de relation. Simplement parce que l'on trouve notre valeur dans le combat et la gloire d'être victorieux.

Il retourne ensuite la conversation sur moi, je fige un moment, incertaine de comment répondre à ce genre d'interaction sans paraître hypocrite suite à ce que je viens de dire. Le tragique de mon passé risque de me faire avoir l'air de rechercher la pitié.. non. Je n'ai pas de pitié et je n'en veux pas des autres, il le ressentira dans le ton de ma voix, dans la neutralité et la force de mes traits. Sinon tant pis pour lui, mais ce serait dommage de lui faire perdre son intérêt pour notre potentielle amitié maintenant que je commence vraiment à l'apprécier et voir la valeur réelle de sa personne.

- Je fais partie de la guilde, je n'ai pas encore été assignée à un bataillon ni même une unité parce que je suis encore très nouvelle et que l'on m'a jugée comme trop instable pour l'instant. Pour les même raisons je n'ai pas l'autorisation de quitter la guilde, ils veulent garder un œil sur moi donc pour l'instant, ma vie leur appartient.

Je soupire avec une grimace de dégout me crispant le visage en entier. L'idée que mon existence ne sera jamais véritablement mienne à cause de toutes ses institutions politiques et ses dieux qui cherchent à contrôler ma personne me répugne à niveau extrême, je n'arrive pas à cacher mon mépris sur ce détail là. Cependant je ne dirais rien d'explicite car je sais bien ce que fais Hypanatoi quand il suspecte un tant soit peu l'envie de devenir une dark souls, il me tuerais sur place sans procès.

- Je fais donc un peu de tout pour savoir le rôle idéal pour moi. Je viens d'un monde en constante guerre entre mon peuple vivant sous terre et les peuples de la surface. J'aime combattre et je l'ai fait sans m'arrêter pendant près de deux ans avant d'arriver ici, contre les pires horreurs imaginables, on pourrait même dire que je ne connais que le combat par défaut. J'aime boire sinon mais mes intérêts s'arrêtent là pour l'instant. Peut-être pourras tu me faire découvrir la poésie, la nature et les bons vins un beau jour.
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Hypanatoi Konostinos
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Tiriel se révélait surprenante. Il voyait ce qu’elle disait, il entendait ce qu’elle faisait. Il pouvait presque, là, en élargissant les narines, sentir derrière sa peau l’odeur de son âme. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas aimé haïr quelqu’un avec une telle violence, une telle pureté, capable à elle seule de le ramener à l’essentiel. Au divin qu’il avait été, n’était plus, devait redevenir. Il l’écouta parler, s’étonnant de voir qu’elle était capable de dévoiler autant de vulnérabilité, juste après avoir fait preuve d’autant de défiance et d’effronterie. S’il l’avait mieux connu, sans doute aurait-il pu déterminer avec précision où s’arrêtait la sincérité et où commençait le jeu ; ce serait le cas, dans le futur, et alors il pourrait revisiter avec délice le souvenir qui déjà se cimentait dans son esprit. Pour l’heure, il fallait prendre en compte les contraintes du présent, et se délecter de ce qu’il avait déjà à sa disposition. Il pouvait admettre qu’il avait sous-estimé l’elfe. Il l’avait pensé faible et léthargique, et elle se révélait pleine de ressources. Il l’avait pensé lente, voulant mentir sans maîtriser ne serait-ce que les premières esquisses de cette discipline. Elle se montrait capable de le mener là où elle le souhaitait. Cela était bien. Cela était très, très bien. Il y avait dans sa personne tous les attributs rares et précieux que l’on était en droit d’attendre d’une amie, et surtout d’une ennemie de valeur.

Elle manifestait clairement une rancune contre la guilde. C’était là quelque chose de normal : l’organisation était répugnante, et fonctionnait comme un groupe glorifié de bandits de bas étage. Mais ses raisons étaient plus personnelles encore, et il pouvait entendre son discours. Elle était jugée instable ; dangereuse. Lui-même n’avait évité ce diagnostic que parce qu’il avait expliqué clairement que le meilleur moyen de ne pas le rendre vrai était de ne pas l’énoncer, et plus important de ne pas lui donner de raisons de faire la démonstration des conséquences de son déplaisir. Il pouvait, somme toute, rester patient. La guilde n’avait pour s’assurer de sa mansuétude et de ses bonnes grâces qu’à le laisser en paix. Ce qu’il comprenait également, c’était que la jeune femme venait de lui donner un motif clair, qui justifiait de manière évidente sa présence au côté d’un recruteur des Dark Souls. Son intérêt était certes facile à embraser, comme tant d’autres avant elles. Ses compétences ne faisaient que lui apporter un halo supplémentaire, grand et tout entier construit d’or. Elle était pour eux une prise alléchante.

Il ne voulait pas la leur laisser. Elle était à lui, maintenant. Elle avait après tout prononcé la formule secrète. Hypa. Un nom amputé de sa noblesse, une injure fourbe et mauvaise. Elle était à lui, et il savait comment exercer son droit sur elle, maintenant. Il prit une grande inspiration, et chercha ses mots. Cela faisait très longtemps qu’il n’avait plus déclamé. Les gens de Portalia n’avaient pas l’oreille pour le verbe beau et agencé. Enfin, sa voix prit malgré son caractère dur et rocailleux une intonation plus rythmée, presque chantante, et il parla :

« Mon esprit, lourd comme un très ancien coquillage
Se souvient, je veux le croire, d'un temps perdu
Qui n'a pas encore pris l'odeur des mirages
Qui éprouve mes bras encore suspendus

Sa voix étrangère chanta dans mes oreilles
J'étais au bord de la mer, parmi les filets
Entre les barques et les carcasses vermeilles
Je marchai vers elle, voyais son reflet : laid
Les barques et les filets se firent squelettes
Le sel que la vague déposa sur ma bouche
Me plia en deux quand je recrachai l'arrête
Sa voix s'estompa, et dans les cieux son étoile
Dévoila sans douce pudeur le firmament
Les racines des vieux arbres se retirèrent
Mon monde me sembla étroit comme un moment
Je prêtai serment : demain je serai fier.

Derrière moi sommeillent l'étoile et le sel
A ne sentir ici que les parfums du jour
A garder la promesse d'être universel
A me construire comme la plus haute tour
Je vois où je suis, et je pleure le moment
Qui dévora mes espoirs et me jeta bas
Ici la hyène vint en s'échelonnant
Et se dispute de misérables abats

Les racines de l'arbre sont là, revenues
Et ses fruits dorent à l'ombre de mon soleil
Il manque dans ces rues une seule avenue
Je la creuserai, imposerais sa merveille. »

Il marqua une courte pause, avant de continuer. Il avait couché sur le papier de son esprit nombre de poèmes dans cette veine. Portalia, malgré tous ses défauts, était une source constante d’inspiration, bien que les thèmes qu’elle évoquait en lui restaient particulièrement limités. S’il doutait avec la plus grande sincérité d’être un poète accompli, la forme curieuse des vers pratiqués à Portalia l’aidait au moins à se renouveler.

« Mon monde aussi, reprit-il alors que sa voix retrouvait sa consistance habituelle, est en guerre depuis des temps immémoriaux. Je comprends qu’il est normalement d’usage ici de demander la permission avant de parler honnêtement, mais je m’en suis toujours dispensé. »

Il se retourna vers Tiriel, et plongea dans ses yeux son regard aveugle. Cela ne l’aidait en rien à la voir, mais peut-être était-ce suffisant pour appuyer son propos :

« Ne rejoignez pas les Dark Souls. Portalia va subir de grands changements, et si c’est la liberté qui gonfle votre cœur, alors vous aurez une bien meilleure occasion de l’obtenir. Changer la personne devant qui vous devez plier le genou n’est pas une solution. »

Il n'ajouta pas que cela le forcerait à prendre des initiatives drastiques. La doctrine des Dark Souls exigeait après tout le maintien d'un certain secret, pour ne pas dire d'un secret certain. Au vu de leur nouvelle relation amicale et épanoui, cela lui semblait parfaitement incompatible : son cœur en aurait été brisé, car Hypanatoi se savait un être sensible.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Sam 16 Juil - 7:48, édité 2 fois
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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Quel poème, c'est bien la première fois que j'en entends récité de vive voix, décidément l'homme devant moi était un homme raffiné. Non, c'était même un peu au delà de cela, il n'y avait qu'une part d'humanité en lui qu'il méprisait sans doute. Il se voyait séparé du commun des mortels, presque de gracieuseté divine. Il voyait les hommes et les autres créatures de Portalia comme de simples hyènes, des animaux sauvages et moindre.

Le poème, c'est un hommage à lui-même, un récit de son parcours et j'y vois aussi un mauvais présage de sa vision du futur, un autre qui veut dominer par la gloire et la peur, un autre qui veut être vénéré par des sociétés de cultistes écervelés, incapables de libre pensée. Ils regardent les étoiles et demandent en pleurant pourquoi leur famille souffre, pourquoi les récoltes sont mauvaises et que leurs proches meurent de faim, pourquoi les divins ne font rien.

Pourquoi ?

Parce qu'ils ne font jamais rien, ils se contentent de baigner dans l'absolu de leur règne, de leur puissance. Je suis maintenant certaine d'une chose, cet homme ne doit pas vivre pour atteindre un tel statut, celui de dieu, qu'importe qu'il en était un avant ou qu'il n'en était qu'une partie, ces choses n'apprennent pas de leurs erreurs et ne savent amener que souffrance dans le saillant de leurs pas.

Je n'avais jamais autant été dégoutée et fascinée à la fois par une personne depuis mon arrivée, c'est décidé, je vais passer une bonne partie de mon temps désormais à mettre des barrières devant ce Paragoï sans jamais qu'il ne sache qu'elles viennent de moi, je dois l'arrêter ou encore le tuer, peu importe les moyens employés… Un jour, mais pas aujourd'hui ni demain, je l'aurais. Pour l'instant, il ne demeure encore qu'un insecte, et un insecte plus puissant que moi certes, mais un insecte quand même. Il me faut donc exercer de patience, de ruse, comme une grande recluse brune qui installe stratégiquement ses toiles pour piéger ses proies sans les combattre. Mes toiles prendront du temps à être tissées, mais il en vaut la peine, je l'imagine déjà se débattre, désespéré dans la soie collante pendant que j'approche pour planter mes crocs dans sa chaire tremblante pour lui retirer son dernier souffle, son dernier battement de cœur.

- Je m'en dispense également, j'estime que chacun devrait avoir le droit de libérer son esprit des vérités qui le pèsent. Il n'y a aucune raison de prévenir les autres avant d'exprimer de l'honnêteté.

Le dernier point de l'homme est empreint d'hypocrisie bien sûr, quiconque aspirant au divin ne peut parler avec crédibilité de la liberté d'autrui. Mais je suis prête à jouer le jeu pour la noble cause de sa perte. D'un côté il a raison, quitter une organisation pour en rejoindre une autre n'est pas vraiment un idéal de liberté. Mais ce point là s'appliquerais quoi que je fasse, vivre loin des factions seulement pour éviter d'avoir des supérieur m'empêcherai de choisir moi-même de rejoindre ses factions. D'une manière ou d'un autre, ma liberté s'en trouverait toujours entravée par des convictions futiles. Il me fallait donc faire un choix comme avec l'Ordre et le Chaos, celui du moindre mal. Cependant, je veux suivre mes idéaux et faire mes choix sans me soucier des influences extérieures. Je préfères donc rejoindre les Dark Souls pour combattre l'Ordre, le Chaos lui, aura son tour par la suite, quand nous aurons briser les chaînes de l'obligation à la quête.

Mais encore une fois, je ne veux pas qu'il se doute de mes allégeances réelles plus qu'il n'en doute déjà. Je garde donc mon sourire le plus vrai possible en pensant à le désolation des dieux, tous les dieux par ma main crispée de violence exacerbée. Je me tourne vers lui pour planter mon regard dans le sien qui cherchait déjà le mien.

- Ne t'inquiète pas, je sais déjà que je ne peux aller nulle part sans devoir plier le genou, alors rien ne sert pour moi de courir. Il y aura toujours des dieux pour régner sur les mortels… N'est-ce pas ?

Je m'éloigne ensuite de l'homme lentement, comme un serpent rampant lentement après en avoir terminé avec sa proie.

- J'ai autre chose à faire, mais nous nous reverrons bientôt mon cher ami, peut-être autour de choppes et d'un bon repas. Oh et une dernière chose…

Je lui lance un sourire narquois par-dessus mon épaule, une lueur d'amusement hilare dans les yeux. J'arrive à entendre dans un recoin sombre de mon esprit le rire psychopathe de Lei qui se mêle rapidement au mien, je me vois tuer mon nouvel ami d'une bonne douzaine de façons différentes puis, une centaine d'autres. Je me sens remplie d'ivresse et de joie.

- Ne me vouvoyez pas mon cher Hypa, ce ne serait pas convenable entre amis, n'est-ce pas ?
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descriptionLa nature du bien (Tiriel) (Terminé) EmptyRe: La nature du bien (Tiriel) (Terminé)

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