Yvana T. Sturdlewe
Maître-Guérisseur - Ascléros's Scholars
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J’en ai marre !
J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre.
J’ai l’air d’un lion en cage dans ma mini-maison, j’ai l’impression de servir à rien avec cette épaule en vrac, je me sens inutile à crever. Même Gus désespère, il passe sa journée à sautiller d’un bras à l’autre en soupirant. J’ai besoin d’extérieur, j’ai besoin de m’aérer la tête.
Je suis en colère.
Je suis en colère contre maman, contre papa, de ne m’avoir jamais rien dit. J’apprends dans un livre sur un autre monde que j’ai deux demies-sœurs dragon mortes deux mille ans avant ma naissance, parce que mon père a trompé ma mère : comment je peux le prendre bien ? Et de toutes façons, avec cette histoire de collier bizarre, si ça se trouve, il l’a même pas trompée, elle le manipulait depuis le début. Alors je suis quoi, moi, une bête de foire, une expérience ?
Je veux pas être une expérience.
Pourquoi, pourquoi je suis la seule à avoir atterri ici ? Je veux des réponses, et tout ce que j’ai, c’est du vide, du néant !
Arrête de geindre et va prendre l’air.
Mais pour aller où ? Je peux même pas tirer à l’arc, le médecin m’a demandé trois semaines de repos. TROIS SEMAINES !!! Je peux même pas aller tuer quelques babomoches au centre d’entraînement, je peux même pas approcher un frokustule, sinon, c’est moi qui dérouille.
Ça fait quoi… Un mois et demie que je suis là ? Deux mois ? Deux mois, et je suis déjà plus bonne à rien à part déambuler dans la rue, raconter ma vie à des inconnus et découvrir ce truc là… l’alcool. Quelle réussite ! Quelle réussite je fais, quelle réussite je suis, bravo, Yva, la sale demie !
Bon maintenant t’arrêtes d’être aussi dure avec toi et tu vas prendre l’air. Si t’es productive, ton moral va remonter.
C’est ça, ouais…
Je sais que pleurnicher de toutes façons...
Je m’autorise enfin à me calmer. Je prends un verre d’eau, je me rince le visage.
Ce qui manque à cette maison, c’est de la déco. Tu dois trouver en ville de quoi le décorer.
Ça, c’est bien. Il me faut un but, quelque chose à faire. Je prends enfin le temps de me changer, remettre cette jupe que j’avais achetée au marché. Je l’avais barricadée au fond de l’armoire, après la catastrophe que ça avait provoqué devant Derek et son compagnon-fantôme, mais, il est temps de grandir. Il est temps que j’apprenne à me sentir mieux, et que j’arrête d’avoir honte de moi pour tout, tout le temps.
Alors je me lave, je m’habille, j’attache mes cheveux en une demie queue-de-cheval, parce que j’aime pas trop quand ils sont complètement attachés, et je sors de chez moi.
Je prends le temps de respirer un bon coup. Gustave sautille sur mon épaule, je crois que l’air frais lui avait vraiment manqué. Je vérifie rapidement dans ma besace… c’est bon, je suis à jour, la potion anti-Gustavastrophe est prête. Je risque pas grand-chose en me baladant dehors alors… C’est parti, non ?
Tu passes vite d’une émotion à l’autre, ma vieille, j’suis pas sûre que ce soit bon pour ton cœur.
M’en fous de mon cœur : il est déjà piétiné de toutes façons, ça sert à rien de me le cacher. J’arrive pas à avancer ici.
C’est faux, en deux mois, tu t’es déjà fait au moins deux bons amis.
Et Salvador qui s’est barré et qui a l’air d’avoir disparu de Portalia parce que je lui ai fait peur on en parle ou…
Arrête de tout ramener à toi. Il te connaissait pas, s’il est parti de Portalia, ça n’a sûrement rien à voir avec toi.
Pourquoi j’arrive pas à m’arrêter de penser juste deux minutes ? Qu’est-ce que je suis fatigante…
Ouais. T’es fatigante.
Je marche au hasard dans les quartiers éloignés du centre-ville, histoire de trouver un peu de nature. Je réfléchis de plus en plus à mon projet d’herboristerie. Ça, ce serait un truc à moi, que je tiendrai grâce à mes compétences, certes, héritées de maman, mais c’est un truc que je construirais toute seule. Ça me ferait du bien, un peu de reconnaissance. Déjà, un peu pour moi-même. C’est vrai, c’est une bonne idée. Je dois me faire un peu plus connaître à Portalia, d’abord, et puis je chercherai un moyen de mettre ce projet sur pied. Il me faudrait une belle collection d’herbes séchées… Et si j’en faisais même une herboristerie-salon-de-thé ? Je sais reconnaître les plantes, je sais utiliser celles qui s’infusent, je dois pouvoir être capable de faire des tisanes. Je devrais m’entraîner à faire ça… Oui, c’est une bonne idée.
Je ne me rends pas compte d’où je vais, mais mes pieds m’emmènent tous seuls à une bergerie. Je regarde, de l’autre côté de la clôture, le troupeau de bêtes brouter tranquillement. Je regarde les moutons, ils m’ont l’air adorables, j’aurais presque envie d’en câliner un mais… Je me mets à pleurer comme une enfant. Encore.
Maman était bergère. Avant que son village ne parte en fumée quand elle était petite, elle vivait dans une famille de bergers, elle me l’avait raconté. Elle a toujours eu une sensibilité accrue pour le monde animal car elle savait s’occuper de chèvres et de moutons. Et moi, je suis là, à les regarder brouter, et ça me fait mal, parce que ça me fait penser à ma mère, mais je peux pas m’en empêcher. J’ai envie d’entrer dans l’enclos et d’en serrer un dans mes bras. Peut-être que je me sentirai à nouveau un peu plus proche de maman, si je fais ça ?
Je regarde autour de moi : personne. Alors, j’enjambe la barrière et je m’approche des bêtes.
Elles n’ont pas peur de moi. Certains diraient que c’est à cause de mon sang elfique, qu’il me rend proche de la nature. Moi, je pense pas que ce soit ça. Mon sang elfique, il vient de papa, et papa, c’était pas vraiment un « pro-vie ». Enfin, si, dans un sens… j’imagine. Mais c’est maman qui était druidesse, c’était son truc à elle, de vénérer la vie, le temps, Chronosia et Arauchnée.
Alors, je m’approche doucement de la première bête que je vois, puis je m’assois dans l’herbe, et je tends ma main en avant.
Le mouton me voit, me dévisage. Je sens qu’il se passe quelque chose, comme… comme une connexion. Et alors, il s’approche. Il s’approche, et il pose la tête contre ma main. Alors, je la lui caresse, puis je caresse ses boucles blanches. Il s’approche un peu plus, et je le prends dans mes bras, et je me mets à pleurer, comme d’habitude.
Sauf que ce que j’avais pas vu, c’est le mec, de l’autre côté de la barrière, qui me regarde d’un air ahuri.
Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Dim 27 Fév - 20:19, édité 4 fois
J’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre.
J’ai l’air d’un lion en cage dans ma mini-maison, j’ai l’impression de servir à rien avec cette épaule en vrac, je me sens inutile à crever. Même Gus désespère, il passe sa journée à sautiller d’un bras à l’autre en soupirant. J’ai besoin d’extérieur, j’ai besoin de m’aérer la tête.
Je suis en colère.
Je suis en colère contre maman, contre papa, de ne m’avoir jamais rien dit. J’apprends dans un livre sur un autre monde que j’ai deux demies-sœurs dragon mortes deux mille ans avant ma naissance, parce que mon père a trompé ma mère : comment je peux le prendre bien ? Et de toutes façons, avec cette histoire de collier bizarre, si ça se trouve, il l’a même pas trompée, elle le manipulait depuis le début. Alors je suis quoi, moi, une bête de foire, une expérience ?
Je veux pas être une expérience.
Pourquoi, pourquoi je suis la seule à avoir atterri ici ? Je veux des réponses, et tout ce que j’ai, c’est du vide, du néant !
Arrête de geindre et va prendre l’air.
Mais pour aller où ? Je peux même pas tirer à l’arc, le médecin m’a demandé trois semaines de repos. TROIS SEMAINES !!! Je peux même pas aller tuer quelques babomoches au centre d’entraînement, je peux même pas approcher un frokustule, sinon, c’est moi qui dérouille.
Ça fait quoi… Un mois et demie que je suis là ? Deux mois ? Deux mois, et je suis déjà plus bonne à rien à part déambuler dans la rue, raconter ma vie à des inconnus et découvrir ce truc là… l’alcool. Quelle réussite ! Quelle réussite je fais, quelle réussite je suis, bravo, Yva, la sale demie !
Bon maintenant t’arrêtes d’être aussi dure avec toi et tu vas prendre l’air. Si t’es productive, ton moral va remonter.
C’est ça, ouais…
Je sais que pleurnicher de toutes façons...
Je m’autorise enfin à me calmer. Je prends un verre d’eau, je me rince le visage.
Ce qui manque à cette maison, c’est de la déco. Tu dois trouver en ville de quoi le décorer.
Ça, c’est bien. Il me faut un but, quelque chose à faire. Je prends enfin le temps de me changer, remettre cette jupe que j’avais achetée au marché. Je l’avais barricadée au fond de l’armoire, après la catastrophe que ça avait provoqué devant Derek et son compagnon-fantôme, mais, il est temps de grandir. Il est temps que j’apprenne à me sentir mieux, et que j’arrête d’avoir honte de moi pour tout, tout le temps.
Alors je me lave, je m’habille, j’attache mes cheveux en une demie queue-de-cheval, parce que j’aime pas trop quand ils sont complètement attachés, et je sors de chez moi.
Je prends le temps de respirer un bon coup. Gustave sautille sur mon épaule, je crois que l’air frais lui avait vraiment manqué. Je vérifie rapidement dans ma besace… c’est bon, je suis à jour, la potion anti-Gustavastrophe est prête. Je risque pas grand-chose en me baladant dehors alors… C’est parti, non ?
Tu passes vite d’une émotion à l’autre, ma vieille, j’suis pas sûre que ce soit bon pour ton cœur.
M’en fous de mon cœur : il est déjà piétiné de toutes façons, ça sert à rien de me le cacher. J’arrive pas à avancer ici.
C’est faux, en deux mois, tu t’es déjà fait au moins deux bons amis.
Et Salvador qui s’est barré et qui a l’air d’avoir disparu de Portalia parce que je lui ai fait peur on en parle ou…
Arrête de tout ramener à toi. Il te connaissait pas, s’il est parti de Portalia, ça n’a sûrement rien à voir avec toi.
Pourquoi j’arrive pas à m’arrêter de penser juste deux minutes ? Qu’est-ce que je suis fatigante…
Ouais. T’es fatigante.
Je marche au hasard dans les quartiers éloignés du centre-ville, histoire de trouver un peu de nature. Je réfléchis de plus en plus à mon projet d’herboristerie. Ça, ce serait un truc à moi, que je tiendrai grâce à mes compétences, certes, héritées de maman, mais c’est un truc que je construirais toute seule. Ça me ferait du bien, un peu de reconnaissance. Déjà, un peu pour moi-même. C’est vrai, c’est une bonne idée. Je dois me faire un peu plus connaître à Portalia, d’abord, et puis je chercherai un moyen de mettre ce projet sur pied. Il me faudrait une belle collection d’herbes séchées… Et si j’en faisais même une herboristerie-salon-de-thé ? Je sais reconnaître les plantes, je sais utiliser celles qui s’infusent, je dois pouvoir être capable de faire des tisanes. Je devrais m’entraîner à faire ça… Oui, c’est une bonne idée.
Je ne me rends pas compte d’où je vais, mais mes pieds m’emmènent tous seuls à une bergerie. Je regarde, de l’autre côté de la clôture, le troupeau de bêtes brouter tranquillement. Je regarde les moutons, ils m’ont l’air adorables, j’aurais presque envie d’en câliner un mais… Je me mets à pleurer comme une enfant. Encore.
Maman était bergère. Avant que son village ne parte en fumée quand elle était petite, elle vivait dans une famille de bergers, elle me l’avait raconté. Elle a toujours eu une sensibilité accrue pour le monde animal car elle savait s’occuper de chèvres et de moutons. Et moi, je suis là, à les regarder brouter, et ça me fait mal, parce que ça me fait penser à ma mère, mais je peux pas m’en empêcher. J’ai envie d’entrer dans l’enclos et d’en serrer un dans mes bras. Peut-être que je me sentirai à nouveau un peu plus proche de maman, si je fais ça ?
Je regarde autour de moi : personne. Alors, j’enjambe la barrière et je m’approche des bêtes.
Elles n’ont pas peur de moi. Certains diraient que c’est à cause de mon sang elfique, qu’il me rend proche de la nature. Moi, je pense pas que ce soit ça. Mon sang elfique, il vient de papa, et papa, c’était pas vraiment un « pro-vie ». Enfin, si, dans un sens… j’imagine. Mais c’est maman qui était druidesse, c’était son truc à elle, de vénérer la vie, le temps, Chronosia et Arauchnée.
Alors, je m’approche doucement de la première bête que je vois, puis je m’assois dans l’herbe, et je tends ma main en avant.
Le mouton me voit, me dévisage. Je sens qu’il se passe quelque chose, comme… comme une connexion. Et alors, il s’approche. Il s’approche, et il pose la tête contre ma main. Alors, je la lui caresse, puis je caresse ses boucles blanches. Il s’approche un peu plus, et je le prends dans mes bras, et je me mets à pleurer, comme d’habitude.
Sauf que ce que j’avais pas vu, c’est le mec, de l’autre côté de la barrière, qui me regarde d’un air ahuri.
Dernière édition par Yvana T. Sturdlewe le Dim 27 Fév - 20:19, édité 4 fois
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Dim 2 Jan - 18:13