Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
0 Pts
- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27990
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
(Essence rouge, rang Or 1)
Il était en vérité extrêmement rare qu’il prenne le temps de converser, et plus encore avec des civils. Avant même de se trouver déporté sur la surface indigne de ce monde, il avait toujours nourri pour ceux qui refusaient l’appel des armes une méfiance profonde. Des manipulateurs de pièces, pensait-il. Des couards qui refusaient l’appel des divins, qui se satisfaisaient de voir leurs noms oubliés des pages glorieuses des épopées. Certes, les ressortissants de Portalia avaient une excuse, au moins concernant leur relation avec les divins. Ce monde ne profitait pas de leur radieuse présence. Mais il avait fait une exception devant l’insistance de la jeune femme. Cette dernière, malgré l’évidente crainte que lui inspirait son visage parcouru de cicatrices, tout comme les parties de son corps que sa toge dévoilait, s’était décidée à l’approcher. Contenant les tremblements de ses mains, discrets mais évidents pour l’œil intérieur d’Hypanatoi, elle avait entamé la conversation, la voix hésitante et mal assurée. Elle s’était présentée, et devant son manque de réaction était restée silencieuse quelques instants, attendant d’abord une réponse de sa part, puis cherchant ses mots lorsqu’elle comprit que cette dernière ne viendrait pas. Elle lui avait parlé de son frère, et il avait failli l’interrompre en lui expliquant que c’était un sujet dont il n’avait cure, jusqu’à ce qu’elle lui demande si ce dernier allait comme le combattant finir le corps couvert de cicatrices.
Hypanatoi, malgré son assurance habituelle, était d’abord à son tour resté silencieux. C’était sans doute bien la première fois qu’on lui posait cette question, et il comprenait maintenant la cause réelle du trouble de sa nouvelle interlocutrice. Il savait aussi que la plupart des gens qui hantaient cette ville avaient un rapport au corps bien différent du sien, et qu’ils considéraient pour la plupart les marques que laissaient sur sa peau la vie d’un combattant comme quelque chose de négatif et de laid. Lui-même, malgré tous ses efforts, ne parvenaient pas à comprendre pourquoi, et il avait rapidement décidé qu’il avait mieux à faire que de se pencher sur le sujet désorientant de leurs curieuses coutumes. Se reprenant, il finit par trouver le moyen de lui formuler une réponse. Cette dernière, plus monosyllabique que laconique, jaillit de sa bouche comme le claquement d’une lanière de cuir :
« Oui. »
Il était sur le point de reprendre son chemin, quand cette dernière continua à le fatiguer, reprenant la conversation. La gêne de la jeune femme se traduisit en une logorrhée rapide et pesante, et elle lui parla de son frère et de sa quête et de son épée. Le combattant l’écouta d’un air distrait, trouvant ses propos bien étranges. Si elle lui semblait sincère, il n’était d’un part pas certain de l’intérêt que tout cela pouvait revêtir pour lui, et d’autre part trouvait excessivement curieux qu’une lignée capable de produire une femme aussi dissipée et mal assurée que celle-ci puisse dans le temps engendrer un être aussi vertueux que celui dont on était en train de lui faire la description. Il ne doutait aucunement que le tableau bénéficie de quelques coups hyperboliques de pinceaux, l’affection familiale colorant sans nul doute le regard de la peintre de teintes flatteuses, mais tout de même. S’il existait dans son discours ne serait-ce que la première once de vérité, alors l’homme dont elle parlait était sans le moindre doute un paragon plus que respectable. Que l’on puisse ainsi tant sacrifier et entreprendre pour l’honneur de sa famille était on peut plus méritant, et si ce spectacle avait un temps été commun pour lui, ce n’était plus le cas aujourd’hui.
« Mène-moi à lui, que je fasse sa rencontre et profite de sa présence, fit-il aussitôt que la jeune femme marqua dans sa diatribe une pause pour respirer. »
Cette dernière opina rapidement du chef, ses paupières se soulevant pour dévoiler les orbes incrédules de ses yeux. Elle semblait visiblement espérer ce dénouement, bien que le paragoï ne soit pas certain de la raison qui la motivait. De la même manière qu’il avait refusé de devenir fou en tentant de percer les raisons de leur visions distordues de leurs propres enveloppes corporelles, il était bien trop avisé pour s’embarrasser de la même manière en cherchant à révéler les motivations qui occupaient un esprit aussi étrange. Il se laissa donc mener au travers des rues tentaculaires de la métropole, jusqu’à un endroit somme toute bien plus modeste que ce à quoi il s’était attendu. La jeune femme avait dans sa confusion oubliée de lui donner son nom, mais avait à de nombreuses reprises répété celui de Saerys Luceri (son patronyme lui faisait penser à ceux des rivaux héréditaires de son peuple, ce qui au final n’était pas pour lui déplaire), jusqu’à ce que l’aventurier ait l’impression de l’avoir toujours connu. Elle ouvrit la porte d’entrée de leur logement, les menant dans un couloir rongé par des ombres grises, au travers d’une pièce sommairement entretenue.
Enfin, il vit la personne tant espérée. Un garçon, à peine un homme. Peu d’années devaient en réalité les séparer, mais il vit rapidement que ce dernier n’avait pas simplement bénéficié d’un portrait avantageux, mais bien d’une description mensongère. Il avait imaginé se tenir face à un géant d’airain et d’acier, au visage adéquatement sévère et à l’allure guerrière. Il se retint de froncer les sourcils, restant à la place totalement impassible, ne sachant maintenant que dire qui ne puisse troubler l'humeur du foyer de ses hôtes.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Dim 27 Fév - 10:33, édité 2 fois
Il était en vérité extrêmement rare qu’il prenne le temps de converser, et plus encore avec des civils. Avant même de se trouver déporté sur la surface indigne de ce monde, il avait toujours nourri pour ceux qui refusaient l’appel des armes une méfiance profonde. Des manipulateurs de pièces, pensait-il. Des couards qui refusaient l’appel des divins, qui se satisfaisaient de voir leurs noms oubliés des pages glorieuses des épopées. Certes, les ressortissants de Portalia avaient une excuse, au moins concernant leur relation avec les divins. Ce monde ne profitait pas de leur radieuse présence. Mais il avait fait une exception devant l’insistance de la jeune femme. Cette dernière, malgré l’évidente crainte que lui inspirait son visage parcouru de cicatrices, tout comme les parties de son corps que sa toge dévoilait, s’était décidée à l’approcher. Contenant les tremblements de ses mains, discrets mais évidents pour l’œil intérieur d’Hypanatoi, elle avait entamé la conversation, la voix hésitante et mal assurée. Elle s’était présentée, et devant son manque de réaction était restée silencieuse quelques instants, attendant d’abord une réponse de sa part, puis cherchant ses mots lorsqu’elle comprit que cette dernière ne viendrait pas. Elle lui avait parlé de son frère, et il avait failli l’interrompre en lui expliquant que c’était un sujet dont il n’avait cure, jusqu’à ce qu’elle lui demande si ce dernier allait comme le combattant finir le corps couvert de cicatrices.
Hypanatoi, malgré son assurance habituelle, était d’abord à son tour resté silencieux. C’était sans doute bien la première fois qu’on lui posait cette question, et il comprenait maintenant la cause réelle du trouble de sa nouvelle interlocutrice. Il savait aussi que la plupart des gens qui hantaient cette ville avaient un rapport au corps bien différent du sien, et qu’ils considéraient pour la plupart les marques que laissaient sur sa peau la vie d’un combattant comme quelque chose de négatif et de laid. Lui-même, malgré tous ses efforts, ne parvenaient pas à comprendre pourquoi, et il avait rapidement décidé qu’il avait mieux à faire que de se pencher sur le sujet désorientant de leurs curieuses coutumes. Se reprenant, il finit par trouver le moyen de lui formuler une réponse. Cette dernière, plus monosyllabique que laconique, jaillit de sa bouche comme le claquement d’une lanière de cuir :
« Oui. »
Il était sur le point de reprendre son chemin, quand cette dernière continua à le fatiguer, reprenant la conversation. La gêne de la jeune femme se traduisit en une logorrhée rapide et pesante, et elle lui parla de son frère et de sa quête et de son épée. Le combattant l’écouta d’un air distrait, trouvant ses propos bien étranges. Si elle lui semblait sincère, il n’était d’un part pas certain de l’intérêt que tout cela pouvait revêtir pour lui, et d’autre part trouvait excessivement curieux qu’une lignée capable de produire une femme aussi dissipée et mal assurée que celle-ci puisse dans le temps engendrer un être aussi vertueux que celui dont on était en train de lui faire la description. Il ne doutait aucunement que le tableau bénéficie de quelques coups hyperboliques de pinceaux, l’affection familiale colorant sans nul doute le regard de la peintre de teintes flatteuses, mais tout de même. S’il existait dans son discours ne serait-ce que la première once de vérité, alors l’homme dont elle parlait était sans le moindre doute un paragon plus que respectable. Que l’on puisse ainsi tant sacrifier et entreprendre pour l’honneur de sa famille était on peut plus méritant, et si ce spectacle avait un temps été commun pour lui, ce n’était plus le cas aujourd’hui.
« Mène-moi à lui, que je fasse sa rencontre et profite de sa présence, fit-il aussitôt que la jeune femme marqua dans sa diatribe une pause pour respirer. »
Cette dernière opina rapidement du chef, ses paupières se soulevant pour dévoiler les orbes incrédules de ses yeux. Elle semblait visiblement espérer ce dénouement, bien que le paragoï ne soit pas certain de la raison qui la motivait. De la même manière qu’il avait refusé de devenir fou en tentant de percer les raisons de leur visions distordues de leurs propres enveloppes corporelles, il était bien trop avisé pour s’embarrasser de la même manière en cherchant à révéler les motivations qui occupaient un esprit aussi étrange. Il se laissa donc mener au travers des rues tentaculaires de la métropole, jusqu’à un endroit somme toute bien plus modeste que ce à quoi il s’était attendu. La jeune femme avait dans sa confusion oubliée de lui donner son nom, mais avait à de nombreuses reprises répété celui de Saerys Luceri (son patronyme lui faisait penser à ceux des rivaux héréditaires de son peuple, ce qui au final n’était pas pour lui déplaire), jusqu’à ce que l’aventurier ait l’impression de l’avoir toujours connu. Elle ouvrit la porte d’entrée de leur logement, les menant dans un couloir rongé par des ombres grises, au travers d’une pièce sommairement entretenue.
Enfin, il vit la personne tant espérée. Un garçon, à peine un homme. Peu d’années devaient en réalité les séparer, mais il vit rapidement que ce dernier n’avait pas simplement bénéficié d’un portrait avantageux, mais bien d’une description mensongère. Il avait imaginé se tenir face à un géant d’airain et d’acier, au visage adéquatement sévère et à l’allure guerrière. Il se retint de froncer les sourcils, restant à la place totalement impassible, ne sachant maintenant que dire qui ne puisse troubler l'humeur du foyer de ses hôtes.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Dim 27 Fév - 10:33, édité 2 fois
000Mots
Lun 13 Déc - 8:20