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Hypanatoi Konostinos
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Il se rappelait souvent de sa première fois. Son père le regardait d’un regard sévère, et sa mère d’un regard désintéressé. Il était le cinquième, ou le sixième, de sa fratrie, et en vérité sa position était somme toute assez peu importante. Il aurait pu mourir, et la Noble Maison Konostinos n’aurait mis que quelques jours à accuser le coup, avant de reprendre le cours de ses activités. Mais la tradition était, comme chacun le savait, la fondation inébranlable de la noblesse, et cette dernière demandait qu’il soit supervisé, et qu’on fasse de lui quelque chose. Si ses géniteurs avaient été dotés des dons de prescience des oracles, sans doute auraient-ils mis moins de zèle à suivre les anciens préceptes ; mais ils étaient aveugles, comme le jeune Hypanatoi l’avait été, un temps, et il fallait s’attacher à dissiper la cécité qui affligeait le jeune enfant. Il avait hésité, la main tremblante d’une coupable faiblesse, l’objet semblant entre ses doigts lourds et brûlant et étranger. Son père avait crié quelque chose, et l’écho de ses paroles était parvenu à ses oreilles comme un bruit distant et difforme. Sa mère s’était approchée de lui, et l’avait giflé. Une fois, puis deux, en constatant que la première passe n’avait pas été suffisante pour le tirer de sa rêverie hébétée. Alors il avait ramassé la lame qui était tombée à terre, et il l’avait planté dans l’œil du prisonnier, la faisant remonter jusqu’à la matière molle et précieuse du cerveau.

Il était toujours bon d’invoquer ces anciens souvenirs, lorsque l’on se préparait à s’entrainer. Cela apportait la touche de gravité et d’urgence qui manquait à ces ersatz de combats, et renforçait d’autant leur efficacité. Assis dans son vestiaire, la tête enserrée dans une serviette et le visage enfoncé dans la paume de ses mains, il récitait les anciens hymnes priant autant les dieux que les ancêtres de le trouver vaillant. Il n’y avait dans son répertoire aucune prière quémandant force ou valeur. Tout venait de lui. Tout devait venir de lui. Il se releva, et enfonça sur son crâne son casque, ce dernier cachant au monde son visage balafré. Il se saisit de sa lance, et son poids familier l’emplit de confiance. Il avança hors de la petite pièce, et traversa les couloirs du centre. Ce dernier résonnait des cris des jeunes invoqués, qui comme lui venaient mesurer leurs forces nouvelles face aux bêtes de cet endroit. Ils venaient se découvrir, et espérer tirer de cette introspection martiale un pouvoir, un potentiel semblable à celui de leurs pairs plus expérimentés. Hypanatoi n’en avait pas besoin. Il connaissait le sien. Il venait simplement parce qu’aucune mission n’avait aujourd’hui captivé son attention, mais que ce n’était malgré cela pas une raison pour ne pas s’abandonner au combat rituel. Chaque jour qui ne rougeoyait pas du sang de ses adversaires était un jour aussi indigne qu’impie, et il avait à disposition un moyen formidable d’éviter ce genre d’écart malvenu. Jetant finalement son dévolu sur un emplacement occupé seulement par une autre personne. Une femme, au vu de sa stature. Il ne voyait pas ce qu’elle faisait, et cela en vérité ne le perturbait pas. Il était presque impossible de se trouver dans cet endroit si fréquenté un endroit réellement privé, et faute de mieux, il lui faudrait bien se contenter de ce dernier. Il enjamba la barrière qui le séparait de la terre battue de la petite arène, et rebondit prestement sur ses jambes, testant ses appuis et la rigidité du sol.

« Hypanatoi Konostinos, annonça-t-il simplement. Nous partagerons cet endroit. »

Il n’était en vérité pas certain du fonctionnement de celui-ci, et voulant éviter de se comporter en malpoli, attendit une réaction de son interlocutrice improvisée. Ce n’était pas comme si il lui offrait le choix de refuser, mais s’il devait combattre un monstre, aussi affaibli soit-il et aussi sécurisé que puisse être son environnement, il préférait le faire en sachant qu’il n’aurait pas en face de lui une personne trop réticente à sa présence, et que dans le pire des cas il pourrait se coordonner avec elle. La Guilde mettait sagement l’emphase sur le travail d’équipe, empêchant la plupart du temps les aventuriers de partir seuls en expédition, et la meilleure chose à faire pour lui était donc de s’assurer qu’il saurait se coordonner avec ces gens. Leurs coutumes souvent exotiques et leurs manières de penser et de procéder la plupart du temps totalement incompréhensibles rendaient l’exercice difficile, et plus qu’un affutage – malgré cela bien nécessaire – de ses capacités diminuées par son incarnation sur ce monde nouveau, il avait besoin d’apprendre à travailler en tandem. Ce n’était pas dans sa nature profonde, et son histoire personnelle n’avait rien fait pour corriger cette tendance naturelle.

« Nous coopérerons pour le prochain exercice, continua-t-il sur le même ton neutre. Si vous le voulez bien, se rappela-t-il d’ajouter. »

Il devait avouer qu’elle au moins lui inspirait confiance. Elle ressemblait à ces peuples d’au-delà de la Thaleahassa Theolikona. Des gens qui, malgré leur indéfectible statut de barbaroï, s’étaient révélés des guerriers farouches et des alliés fidèles bien qu’ombrageux. Des gens qu’il appréciait donc, ce qui était difficile lorsque l’on sortait des frontières impériales. Certes, elle n’avait sans doute rien en commun avec eux, mais tout de même. Il l’étudia plus avant, se penchant sur la qualité de son étoffe et de ses parures. Le travail de motifs était tout à fait exquis, et leur enchevêtrement géométrique était plaisant à l’œil. Avec un peu de chance, il s’agissait là d’une personne cultivée et de bonne lignée, avec laquelle échangeait serait moins déplaisant que de normal. Certes, il avait commencé à s’habituer aux babillages des gens d’ici, et surtout d’ailleurs, mais une partie de son être espérait toujours être agréablement surprise. Il n’osa tout de même pas nourrir de trop profonds espoirs, et se décida simplement à attendre une réaction de la jeune femme, l’échine droite et le corps immobile, son œil intérieur la scrutant attentivement.

Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 21 Fév - 6:38, édité 3 fois
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Mais il n'y avait pas que l'information qui était importante, il fallait aussi savoir agir et avoir de l'expérience. Maintenant, que j'étais plus familière avec ce monde et surtout plus à l'aise ici, je pouvais me permettre de me remettre à l'entraînement. Je me suis levé tôt pour ne pas être trop dérangé. J'avais entendu que le centre d'entraînement pouvait être assez occupé.

Avant de m'y rendre, il fallait tout de fois me préparer. Je me suis vêtue de mes vêtements sombres et amples qui me suivaient partout. Des bottes elle aussi noir, qui me permettaient de cacher une de mes dagues. J'ai attaché ma deuxième dague autour de ma cuisse et ma courte épée sur ma hanche presque dans mon dos. Tout cela caché sous ma nouvelle cape blanche qui devenait rapidement ma cape préférée. Les motifs d'or me rappelaient ma tribu et je crois que c'était bien ce que je préférais dans celle-ci.

Une fois complètement équipée, j'ai pris le temps de méditer plusieurs dizaines de minutes. Il était important d'avoir la tête claire pour combattre même si parfois, c'était combattre qui rendait la tête claire. Ces derniers jours, j'étais toujours tendu, à l'affût et inquiet. Comme à chaque fois que j'étais en milieu inconnu, mais si j'étais là pour rester cela devait cesser. J'espérais que quelques combats me détendraient même si ce n'était pas si réaliste. Il était toujours bien d'avoir des conditions contrôlées pour un premier contact avec l'extérieur. J'avais juste peur que ce ne soit pas assez intéressant.

Je me suis rendu rapidement au centre d'entraînement, entouré par le calme matinale. J'étais ravie de m'éloigner de la ville et de son peuple pour rester seule avec moi-même. Supporter les gens peu civilisés et paraître sympathique à leurs yeux en m'adaptant à leurs coutumes était éreintant. Je n'aimais pas ignorer mes propres coutumes et traditions, mais j'avais appris que s'adapter était très important. Combien de personnes d'autres tribus, je m'étais mis sur le dos quand j'étais encore naïve.

Après avoir trouvé un endroit tranquille, je me suis échauffée avec quelques katas simples avant de devoir chercher quelques bêtes à combattre. J'étais tout de même à l'affût sachant que ces monstres peuvent se trouver à seulement quelques mètres de moi. Ainsi, à la fin de mon échauffement, j'entendis quelqu'un approcher. Je supposais que c'était un homme qui se cachait ainsi derrière cette armure. Une armure bien imposante, ce n'était pas à mon goût, trop restrictif, mais je suis sûr que cela protégeait très bien. Cet homme au nom bien étrange a eu la décence de se présenter, bien que celle-ci fut un peu rude. Le respect était resté dans mon monde, je crois, mais ce n'est pas une raison pour abandonner mes manières et m'abaisser à leur niveau.

"Enchanté, Hypanatoi Konostinos. Je me nomme Astal Olwa. Je suppose que je peux consentir à partager cette chasse avec vous."


Il n'avait pas l'air de me le proposer, mais je n'allais pas me laisser faire si facilement. Ce n'était pas un homme qui me donnera un ordre. J'avais seulement accepté parce qu'il avait l'air de savoir se battre et que je savais que j'allais devoir supporter bien pire si je devais me fier à la guilde. Il était simplement dommage que je ne puisse pas rester en paix, ce n'était simplement pas le programme d'aujourd'hui alors je n'étais pas si déçu. Et garder un œil sur un monstre et un homme m'entraînera un peu pour éviter les couteaux dans le dos. Acquiesçant pour éviter de grincer trop des dents devant son ton autoritaire, je lui répondis aussi froidement que lui.

"Je le veux bien."


Les hommes ne savaient vraiment pas se mettre de mon bon côté, je suppose. J'espérais juste qu'il n'allait pas continuer sinon je ne devrais pas m'inquiéter d'une frappe dans le dos, mais plutôt d'éviter de salir ma cape en le donnant. Ce n'était pas le moment de m'investir ainsi et commencé à accumuler les problèmes. J'en avais déjà assez ainsi. N'attendant pas qu'il m'observe, je pris l'initiative. Il était grand temps de faire un petit combat pour me détendre.

"Il suffit de trouver un monstre aux alentours si celui-ci ne nous trouve pas avant. Si vous le voulez bien."

J'ai commencé à marcher vers la futaie d'à côté. Cela semblait être un bon endroit pour se cacher ou trouver des êtres camouflés.
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Hypanatoi Konostinos
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Cela était bon. Cela était appréciable. Le ton de l’étrangère était empreint de la gravité qui se devait d’accompagner les paroles d’un guerrier, et elle semblait comme lui apprécier au-dessus de toutes les autres vertus rhétoriques la concision. Enfin quelqu’un d’estimable, qui ne lui donnait pas l’impression à son contact de se salir de la fange crasseuse de la plèbe et de leurs effusions malhabiles. Enfin quelqu’un qui semblait normalement constitué. Il était certes bien tôt pour pouvoir espérer imposer un verdict définitif quant à la qualité de son caractère, mais la barre était à ce point basse que même ce qui aurait dû en temps normal lui sembler évident était maintenant plus qu’appréciable. Il la sentit se mettre en marche, son septième sens percevant sa présence et son mouvement, étudiant de près sa démarche. C’était celle d’un félin, d’un prédateur, et au vu de sa tenue et de ses armes, il n’avait pas besoin de louer les services d’un haruspice pour comprendre comment elle opérait. Il se mit en route derrière elle, progressant doucement. La laisser prendre la tête de leur marche lui sembla approprié : il s’était imposé à elle, et il convenait donc de la laisser faire à sa convenance, au moins pour le moment. Si proche du centre d’entrainement, et donc de la civilisation, il y avait peu de chances qu’ils tombent directement sur une bête. Ils allaient donc devoir se mettre en chasse, et cela constituerait la première partie de leur entrainement. Lui-même n’avait jamais été un grand traqueur. Les arts subtils des hommes des bois étaient pour lui bien étranges, et les étendues sauvages n’avaient pour lui d’attrait que lorsqu’elles étaient domptées par les artistes et les architectes : une montagne ne prenait toute sa place que lorsqu’elle se transcendait dans les vers d’un poète. Un arbre ne resplendissait réellement que lorsque la géométrie d’un jardinier le mettait en valeur. C’était ainsi pour les hommes. C’était ainsi pour la nature.

Paradoxalement, son don (qui chez lui comme chez les autres héros de son monde devait, s’il se révélait, se faire un héraut de sa nature profonde) avait pallié cette faiblesse, au moins en partie. Il avait certes perdu la vue, mais ses quatre autres sens s’étaient vus considérablement amplifiés, à tel point qu’il avait au début craint que cette surcharge sensorielle ne vienne anéantir son esprit. Il avait depuis appris à composer avec, et il entendait aujourd’hui avec précision le bruissement doux des feuilles, repérait avec facilité les odeurs qui émanaient des sous-bois, et c’était sans compter sur son septième sens. Son œil intérieur. Il voyait, bien que le terme soit inapproprié pour réellement décrire ce qu’il ressentait, son environnement. Il le voyait, tout autour de lui, comme si son œil se posait à chaque fois à quelques centimètres des choses. Il le voyait, et c’était là un monde sans couleurs, sans formes, sans lignes. Un monde de présences et d’essences, avec lequel il communiquait et échangeait. Un monde déplaisant, et très vide, dans lequel sa présence était un pilier sur lequel venait vibrer l’écho des choses. Un monde qui entretenait la colère froide et la rancune mauvaise qui couvaient en lui, mieux encore que les deux balafres qui décoraient ses yeux pouvaient le faire.

« Devant. Un peu sur la droite. »

Il sentait ce buisson, et les branches des arbres autour, qui peinaient après le passage de la créature à reprendre leur place originelle. La bête avait laissé derrière elle un sillage trop important pour qu’il ne s’agisse que d’un loup ou d’un animal de taille similaire, et si Hypanatoi n’avait encore qu’une connaissance très théorique des créatures qui hantaient la surface maudite de ce monde abandonné des divins, il savait en revanche facilement reconnaître les signes du passage d’un monstre. Sa puanteur. Son manque d’égard pour le monde qui l’entourait. Il haïssait ces créatures, avec le même instinct féroce qui les faisait haïr les flammes des cités qui s’allumaient le soir.

Lui-même ne progressait pas dans la forêt avec la délicatesse d’une nymphe. Mais il était un homme, non un monstre, et c’était une différence essentielle.

Les traces n’étaient pas particulièrement profondes, mais il lui était difficile de savoir à quel point elles étaient fraiches. C’était là une des limites que sa cécité lui imposait, et il savait qu’il allait devoir laisser Olwa étudier ces dernières. Il progressa un peu vers elles, et les désigna du doigt.

« Là, fit-il. Je dois confesser être aveugle, et ne pas pouvoir réellement estimer leur fraîcheur. Si vous pouvez le faire, je vous en serais gré. Le cas échéant, nous n’aurons qu’à progresser, et je finirai par rassembler assez d’informations pour pouvoir le faire. »

Estimant avoir dit tout ce qui devait être dit, il reprit sa position habituelle, mais se tint cette fois plus alerte. Ses deux mains tenaient sa lance, et son corps tout entier était parcouru d’une délicieuse tension, prêt à bondir. Il écoutait et sentait et goutait et ressentait l’univers qui l’entourait, se perdant dans le labyrinthe de verdure qui les entourait, cherchant désespérément une bête à mettre à mort. N’importe quoi, pour penser à autre chose qu’aux fantômes qu’il avait invoqué, pour pouvoir exorciser ces esprits et se plonger une fois de plus dans l’action cathartique qui devait le délivrer et le sublimer. Pour l’heure, il regardait sa partenaire faire. Il n’était pas certain que cette dernière ait la formation nécessaire pour pouvoir traquer les animaux. Elle semblait au vu de la richesse ostentatoire de son attirail une créature citadine, mais peut-être avait-elle elle aussi des compétences supplémentaires.
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Quelques minutes dans cette forêt et je voyais déjà la différence avec celle de mon monde. Très similaire, mais tout de même différentes. Moins de bruit d'animaux, moins de couleur, moins de vie tout simplement. Je suppose que c'était surtout causé par les monstres du Chaos, mais les forêts de mon monde me manquaient déjà. Ce n'était pas mon lieu de chasse de prédilection, mais c'est là où j'ai pu commencer et apprendre la chasse. Tous les ans, on relâchait nos prisonniers sans importance, leur laissant une chance de fuir par la forêt qui borde notre frontière. Et par la même occasion, ceux qui le souhaitaient pouvaient s'entraîner à la chasse. Tout le monde était satisfait avec ce système.

Je n'eus pas le temps de trouver des traces que déjà Hypanatoi m'en indiquait. Le problème était qu'il se trouvait toujours derrière moi, alors comment a-t-il pu voir ce buisson malmené par une quelconque créature. Je m'avançai prudemment, cherchant une empreinte ou quelque chose de plus précis que quelques branches cassées. Avant de pouvoir trouver quoi que ce soit, je fus surprise. Hypanatoi se disait aveugle, mais je n'avais jamais vu quelqu'un ne pouvant pas voir aussi adroit et capable.

J'étais curieuse de son affirmation, mais je ne voulais pas m'y attarder en pleine chasse. Je me suis donc concentrée sur les traces qu'il avait réussi à percevoir et à me les indiquer. Une empreinte que je n'avais jamais vue, ce n'était pas surprenant sachant que ce monde était habité par d'étranges créatures. De plus je n'étais pas si familière avec la chasse d'animaux, ma spécialité était les humains et autres bipèdes sentients. Je pouvais tout de même deviner en touchant l'empreinte qu'elle n'était pas si fraîche. Celle-ci s'effritait légèrement, mais je ne pouvais pas dire à quel point elle était ancienne.

"Ce n'est pas très frais, mais ce n'est pas si ancien non plus. On devrait pouvoir suivre ses traces."


C'était bien finalement de ne pas avoir à faire de conversion inutile. Ne perdant pas de temps et sans attendre mon compagnon, soit disant aveugle, j'avais encore du mal à le croire, j'ai suivi la direction de ces traces. Le début de la traque ne fut pas compliqué, des branches cassées et des empreintes plus qu'évidentes ne rendaient pas la chose si difficile. Ici et là, sur le chemin, des marques de griffures rendaient évidente la présence d'une des créatures du Chaos.

L'excitation montait à chaque pas, me rapprochant inexorablement de la créature. Et plus j'avançais plus les traces semblaient fraîches, non altérées par quoi que ce soit. Après ce que je pensais être plusieurs dizaines de minutes, nous étions dangereusement proches, si ma pauvre expérience ne me faisait pas défaut. Encore une fois, cela me paraissait étrangement facile, cette créature n'avait-elle pas un instinct de survie ?

Cette fois, il me paraissait utile d'informer Hypanatoi de notre approche, je ne savais toujours pas s'il était au courant ou s'il était même capable de m'aider. Être un homme et en plus aveugle, il n'aurait pas fait long feu dans la tribu si ce n'était pour la générosité de la Reine. Mais dans un monde magique comme celui-ci, je devenais méfiante de tout, pour en arriver là, cet homme devait avoir un as dans sa manche.

"Nous ne sommes plus très loin."


Je sentais le danger arriver, et j'en étais heureuse. Il était largement temps de me trouver un défouloir avant que je ne fasse quelque chose que je regretterai, d'oublier mon emprisonnement et les intrigues qui l'accompagnaient.
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Hypanatoi Konostinos
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Il pouvait presque sentir le gout familier du sang dans sa bouche. Ce gout puissant de rouille, de chair liquide et de mort, ce gout plus excitant encore que celui de la transpiration d’une amante nue, d’un repas abondant un jour de faim ou d’il ne savait quoi encore. Ce gout sacré, qui était celui dont profitaient les divins après les sacrifices, qui charriait avec lui les implorations des mortels. Pour peu, il se serait déchiré l’intérieur de la bouche pour ne plus avoir à attendre. Elle venait de lui confirmer ce qu’il espérait, sa réponse rapide lui indiquant que suivre les traces de l’animal pourrait rapidement les mener jusqu’à lui. Elle n’avait pas été capable de lui indiquer l’espèce à laquelle la créature appartenait, mais ce n’était pas là le plus important. Il se recroquevilla un peu sur lui-même, réduisant son profil imposant, rassemblant sa matière autour de son centre de gravité. Il n’était ni constitué, ni équipé pour avancer discrètement dans la forêt ; s’il avait jugé utile de se retourner, il aurait pu voir derrière lui la balafre évidente que laissait derrière lui son corps. Mais peu importait. Les monstres péchaient souvent par arrogance, peu habitués qu’ils étaient à voir d’autres créatures, y compris humaine, venir contester de manière frontale leur place au sommet de la chaîne alimentaire. Ils progressèrent, et lui capta les signes qui annonçaient leur entrée sur le territoire de la bête. La fin du pépiement des oiseaux, et du bruissement discret des petits rongeurs qui normalement fuyaient à leur approche. L’odeur musquée de la créature, et les lacérations qu’elle laissait sur les arbres. Ses écailles, qu’il laissait parfois derrière lui, épaisses et blanchâtres. Ils étaient proches, et enfin Hypanatoi se sentait renaître, et retrouver sa fonction première, qu’il avait trop souvent dû refouler au fond de son être depuis qu’il s’était incarné sur ces terres. Sa partenaire lui indiqua qu’ils s’approchaient, et il se contenta d’un grognement bas et affirmatif pour lui répondre. Ce n’était plus le temps des paroles, maintenant.

C’était le temps des rythmes anciens ataviques, des percussions qui plaisaient ancêtres et spectateurs célestes, des mélopées sourdes et affamées. Aussi modeste que puissent être les monstres que toléraient les autorités de la guilde aux abords du camp, il acceptait avec reconnaissance le défi. Cela faisait simplement trop longtemps qu’il n’avait pas pu tuer pour lui. Quatre ans à supporter la présence des traîtres et des menteurs lors d’une odyssée difficile. Et avant elle, trois ans d’emprisonnement, de ténèbres et de doutes. Et maintenant, il était libre. Réellement libre, avec un monde qui ne signifiait rien pour lui, si ce n’était par la promesse de puissance et d’apothéose qu’il lui faisait. Et ces gens de la guilde, trop heureux de voir un aventurier aussi zélé que lui, s’empressaient en cohortes affairées de l’aider à retrouver le grotesque sommet de sa gloire et de sa puissance.

Il pouvait l’entendre, maintenant. A travers le roulement régulier du modeste cours d’eau dans lequel le saurien avait élu domicile, il entendait le claquement régulier de ses mâchoires et le bruit de l’os qui rompt. Il se doutait depuis plusieurs minutes déjà de l’identité véritable du monstre, mais il n’y avait plus de doute maintenant.

« Un gatoruk. Un saurien gigantesque, bien que celui-ci soit sans doute un juvénile s’étant récemment approprié cette rivière. Des mâchoires épaisses et sales. Mortelles, ne serait-ce que par les infestions qu’elles provoquent. Mais une carapace plus molle qu’il n’y parait. Il est en train de se nourrir, et il suffira pour le provoquer et faire en sorte qu’il reste hors de l’eau de perturber son repas. »

Ayant conclu son rapide exposé, il prit les devants. Etablir avec elle un plan de bataille semblait difficile. Outre le fait qu’il doutait qu’elle accepte facilement sa guidance, aussi pertinente soit-elle, lui-même n’était pas particulièrement au fait des capacités de la jeune femme. Aussi jugea-t-il plus sage de lui laisser toute la latitude nécessaire, et d’attirer l’attention du monstre. Au moins pouvait-il sans trop prendre de risque parier qu’elle serait plus agile que lui, et donc prompte à frapper ses points faibles. Emergeant du couvert des bois, il avança d’un pas rapide vers la créature, cette dernière l’observant d’un œil méfiant. Frappant sa lance métallique contre son poitrail, il s’assurer que le vacarme attire son attention, et jugea rapidement le poids de la carcasse qui occupait en ce moment la bête. C’était un cerf, ou en tout cas ce qui servait sur ce monde d’équivalent à l’animal, encore qu’il fût difficile de réellement en être sûr au vu de l’état du cadavre.

« Viens, bête immonde, beugla-t-il en guide de provocation. Viens goûter au fer de ma lance ! »

Cette dernière ne semblant pas réellement réagir, se contentant comme toute réponse d’émettre un sifflement indigné. C’était là sa manière de lui dire qu’il pouvait encore reculer, qu’elle était attablée et qu’elle pouvait ignorer la transgression du bipède tant que ce dernier ne poursuivait son avance suicidaire. Ce n’était pas pour ce dernier une réaction acceptable. Profitant de l’allonge supérieure conférée par sa haute taille et sa lance toute aussi imposante, il se servit de la lame recourbée de cette dernière comme d’un harpon, l’enfonçant dans les chairs du repas, après avoir esquivé un coup de patte visant à repousser l’irritant outil. Tirant de toute ses forces, il fit gicler la carcasse loin du prédateur, répandant sur la trajectoire de cette dernière sang et entrailles démêlées. Cela au moins eu comme effet d’enfin attirer sur lui toute l’attention du bestiau, qui le chargea sans plus attendre, projetant d’un bond brusque et courroucée sa lourde masse en avant. Le paragoï fit un bon en arrière, observant avec intérêt et fascination les mâchoires de son ennemi se refermer là où, un instant plus tôt, se trouvaient ses chevilles. Si c’était là la vitesse qu’il pouvait déployer sur terre, il préférait ne pas amener le combat sur son élément naturel. Reprenant rapidement ses appuis, il ramena sa lance devant lui, et tourna lentement autour de la créature, se préparant à assister Olwa dans son assaut, et s’assurant lui-même d’être prêt à réagir : la prochaine attaque de la créature ne se ferait sans doute pas attendre.
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Je n'avais définitivement pas à m'inquiéter pour Hypanatoi, il avait défini la créature un instant avant même que puisse apercevoir celle-ci. Je le laissai prendre les devants pendant que j'effaçais ma présence de la vu du monstre. À l'ombre des arbres, j'observai l'approche de mon collaborateur. Ce dernier ne s'arrêta pas pour attaquer, mais pour distraire la bête. Il fit du boucan dans cette silencieuse forêt et éloigna la créature de son repas pour attirer celle-ci encore plus loin de son territoire, de l'eau. Ce ne serait pas difficile de la prendre par surprise à ce niveau-là, mais devant l'énorme mâchoire du gatoruk je préférais ne pas le sous-estimer tout de suite.

J'ai rapidement pris ma dague sachant qu'elle était beaucoup plus perforante que mon épée et elle ne me ralentira pas une fois très proche de la créature. Alors que cette dernière était prête à attaquer, je vis une belle occasion de lancer l'assaut. Je me mis à courir aussi silencieusement que rapidement pour éviter son attention. Portant une attention particulière à sa queue et sa mâchoire, j'apparus à son flanc pour transpercer ses écailles et trancher sa chair. Effectivement, ses écailles n'étaient pas aussi dures que je le pensais, mais je ne pouvais pas réattaquer alors que la créature arrêta sa charge, réagissant à mon attaque. J'ai dû m'éloigner rapidement alors que sa mâchoire s'approchait dangereusement de moi. J'eus au moins l'occasion de lui offrir une nouvelle égratignure au passage, tranchants légèrement sa joue tandis qu'en échange, il me poussait de retour vers la forêt.

Je souris à la créature, lui promettant souffrance et ravie de ne pas avoir qu'un petit combat, c'était plus dangereux que ce à quoi je m'attendais. Mais je continuai, laissant Hypanatoi prendre les devants. Je m'en prenais à ses flancs à chaque fois que je pouvais éviter ses dents pointues. Toutefois, même son dos possédait quelques écailles pointues à éviter au risque d'égratignure voir de vraies coupures. Rapidement, un rythme s'installa pour moi alors que la créature ne relâchait pas son assaut même devant nos attaques. Mais je voyais bien qu'il fallait faire de gros dégâts pour arrêter cette créature, alors cette fois, je pris ma deuxième dague que j'avais caché et je m'élançai à nouveau. J'étais plus que déterminé à gagner, ce n'est pas parce que je ne pouvais pas offrir son âme impie aux Esprits que je ne pouvais pas offrir et répandre son sang pour eux. Chaque lacération, chaque coup répandait un peu plus ce liquide rouge s'écoulant vers la terre joyeusement.
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Enfin, le combat démarrait réellement, avec tout ce qu’il impliquait de tension dramatique. C’était là, s’ils pouvaient le voir, un spectacle plaisant pour les divins, un rituel sacré dont il devait se montrer digne. S’attachant à tenir en respect la créature, il menaçait à chaque fois que cette dernière tentait de se retourner vers l’insolent charognard qui tiraillait ses flancs de trancher le bout de son museau hideux de sa lame. Il dansait autour de ses mâchoires, le poids de son armure faisant grogner de douleur la mécanique de ses muscles, et la brûlure familière de cette dernière l’emplissait d’une joie sourde et inimitable, d’un contentement qui ne pouvait réellement se retrouver que lorsque l’on jouait sa vie. Il y avait dans cette pratique quelle chose de très particulier, quelque chose de profondément inexplicable et addictif. Son sang bouillonnait dans ses veines épaisses, et pour résumer simplement le mélange infiniment complexe des émotions qui tourbillonnaient en ce moment en lui : il se sentait vivant. Vivant, et acteur, et maître de son destin, funambule espiègle perché au-dessus d’un vide avide. Les trois danseurs continuèrent ainsi pendant plusieurs longues minutes tendues et délicieuses leur ballet, chacun s’en tenant consciencieusement au rôle qui lui était assigné. En vérité, la plus grande crainte du combattant en ce moment était que l’animal, fatigué et las, ne se décide à leur tourner le dos et à profiter d’un éventuel relâchement de leurs assauts pour s’en retourner à sa complice rivière. C’était pour cela qu’il ne pouvait se permettre de ralentir le rythme effréné de ceux-ci, et qu’il voulut profiter d’une ouverture pour porter un coup plus décisif. Sa partenaire, si elle faisait preuve d’une louable ténacité et d’une agilité tout à fait remarquable, manquait sans le moindre doute de la puissance brute que l’alchimie vicieuse entre la masse de son corps et celle de son arme pouvait déployer. Voyant que leur ennemi s’était après une énième passe d’Olwa retourné vers elle, il voulut s’avancer pour trouver le chemin des chairs tendres et indolentes qui se cachaient sous son ventre.

Ciblant le dessous de l’articulation de la patte avant gauche du bestiau, il voulut la sectionner d’un lever audacieux de son arme. Trop audacieux, peut-être, et ayant sans le moindre doute sous-estimé l’intelligence primaire et mauvaise du saurien. Ce dernier, le regardant du coin de son œil jaunâtre, pivota sur lui-même, et, balayant l’espace d’un coup de queue cruel, enfonçant cette dernière dans ses jambes. Hypanatoi accusa le coup, manquant de peu de s’écrouler face contre terre, ne parvenant que de justesse à corriger son propre mouvement et à s’appuyer sur la pointe de sa lame. Le résultat, acrobatique bien qu’improvisé, fut qu’il décrivit dans les airs un tour complet, profitant de l’élan pour sectionner le bout de la queue du monstre, avant de retomber lourdement au sol. Le poids combiné de son corps et de son armure – sans compter celui de l’impact que le bas de ses jambes venait de subir – le fit grimacer de douleur, et il serra les dents, une sensation familière de chaleur montant du creux de son ventre jusqu’au haut de son crâne, colorant sa vision d’un voile rouge. Il avait été repoussé, et blessé, et cela voulait dire que son honneur était maintenant engagé. Ce n’était plus maintenant qu’une question de fierté de coq cherchant un moyen de redorer les plumes de son poitrail gonflé, mais une affaire de vengeance et de rétribution. La créature était à ses yeux condamnée. Elle pouvait rouler par terre, présenter son ventre et implorer sa clémence, il la mettrait tout de même à mort. Elle pouvait fuir, se cacher dans les fonds boueux dans lesquels elle se vautrait habituellement, il la tirerait des eaux troubles pour l’exposer à l’air sec de son propre habitat et l’y exécuter. Elle pouvait lutter, et appeler ses ancêtres et sa progéniture, et présenter toutes les offrandes qu’elle voulait. Elle était morte à ses yeux, et la seule question était maintenant de trouver le moyen le plus direct de lui infliger sa juste punition.

Le gatoruk semblait être peu ou prou arrivé à la conclusion, le moignon sanguinolent de sa queue répandant impudiquement son liquide vital derrière lui. Il se permit un long sifflement de rage impuissante, son haleine chargée d’effluves cadavériques venant flatter les narines d’Hypanatoi, et elle se rua vers lui. Ce dernier se fit aussi bas que possible, pointant entre lui et elle sa lance, enfonçant dans le sol le cul de cette dernière. Au moment fatidique, les deux adversaires jouèrent leurs atouts respectifs. L’alligator monstrueux imprima un mouvement de côté à sa course, pivotant adroitement pour esquiver la morsure de la lance, et le guerrier, lui, abandonna son arme, se jetant par-dessus le gouffre de ses mâchoires, retombant sur son côté et ceinturant ce qui lui servait de cou.

« Maintenant, hurla-t-il en soulevant la créature, les muscles bandés. Son ventre ! »

Maintenant, pensa-t-il. Maintenant, elle mourrait. Il doutait de pouvoir maintenir longtemps son étreinte, mais il n’en avait pas besoin. Olwa était là, il le savait, attendant le moment de frapper. Il suffisait de lui en donner l’occasion. Laissant malgré s’échapper d’entre ses dents un souffle peiné, ignorant le raclement maladroit des pattes atrophiées du monstres sur son armure, il se redressa à moitié, soulevant toute la partie avant de la créature, présentant autant son ventre blanc et doux que sa gorge elle aussi agitée de souffles révoltés.
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Mon souffle se faisait plus court pendant que les minutes se faisaient plus longues. Alors que je gardais un œil sur Hypanatoi, je le vis faire d'étranges acrobaties. Bouger ainsi sous cette armure devait faire mal, mais j’avais autre chose à m'inquiéter. Plus la fin approchait, plus cette créature devenait désespérée. Mes brèves attaques devenaient plus dangereuses autant pour moi que pour la créature et mes muscles ressentaient la brûlure de l’effort que je faisais pendant ce combat. C’était un miracle que je ne sois pas encore blessé alors que ma faiblesse, apparue depuis mon invocation, ne me permettait pas de déployer toutes mes capacités. Il fut un temps où j’aurais vaincu cette créature en un rien de temps grâce à ma rapidité. Mais ce n’était pas le moment de rester dans ce train de penser. Le coup de grâce approchait alors que le sang giclait de la queue de ce monstre.

Tirant sur mes muscles, je retournais pour attaquer quand je vis Hypanatoi faire de même, seulement pour se retrouver en difficulté. Avait-il si facilement abandonner son arme pour me donner l’occasion de donner le coup de grâce ? Ce n’était pas de la lutte, mais un combat à mort. Toutefois, je n’allais pas rechigner à cette opportunité. Aussi vite que possible, je me suis approché de la gorge de la créature qui se débattait autant qu’elle le pouvait. Ma dague s'est abattue en direction de son point faible alors même que le gatoruk mis toute sa force et tout son poids pour essayer de se tourner vers moi. Il était trop tard pour cela alors que mon arme s'enfonça profondément dans son cou. Toutefois, le mouvement esquissé se transforma en une sorte de mi-roulade mi-affaissement sous le coup de la douleur.

Tout se passa si vite et pourtant, j’eus l’impression de voir son dos et ses écailles pointues arriver vers moi au ralenti. Réagissant immédiatement devant cette vague d'écailles, je n’eus pas le temps de récupérer ma dague, préférant garder mon corps intact, je me suis jeté en arrière pour éviter de me faire écraser. Ma jambe effleura son dos alors que je faisais une roulade en arrière. Mais je ne sentis pas mes nombreuses égratignures alors que je me concentrerai sur la bête qui grognait encore. Était-ce l’adrénaline qui me donnait l’impression de voir la bête essayer de se relever au ralenti ou était-ce la bête qui ne pouvait entamer le moindre mouvement ?

Dans tout cas, je me suis rapproché décidée à l’achever. Dans mon mouvement, je fus surprise de ne pas être aussi rapide que prévu. Je m'arrêtai confuse et effrayée de ce qui m'arrivait et de ce que je ne pouvais contrôler. Ce moment se stoppa de lui-même alors que maintenant immobile, je regardais la bête et que je tremblais imperceptiblement d'épuisement. Je n’aimais vraiment pas ce qu’il se passait. D’abord, ma perception changea et finalement, une considérable fatigue mentale s’empara de moi. Je connaissais très bien l’adrénaline et je n’avais pourtant jamais vécu quelque chose comme cela.
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Tout se passait comme prévu. Il pouvait la frontière entre son corps et celui du monstre s’estomper, et leurs volontés respectives s’entrechoquer, mouvoir leurs corps en une lutte lente et méthodique. Il était difficile de maintenir sa prise autour du corps naturellement glissant du gatoruk, et il ne pouvait que serrer plus fort, encore et encore, ignorant la douleur de sa chair compressée contre le métal qui la séparait des écailles tranchantes de sa victime. Cette dernière parvint tout de même à pivoter, alors même que son alliée devait lui porter le coup de grâce, et le poignard de cette dernière vint se ficher dans la gorge de sa cible. Au moment où le guerrier s’apprêtait à crier victoire et à enfin s’autoriser à relâcher son étreinte, il vit Olwa défaillir et tituber en arrière, avant de s’immobiliser totalement. Il était en train de lui arriver quelque chose, cela au moins était évident, et si ses symptômes ressemblaient fortement à l’état de choc qui prenait parfois les combattants les plus cruellement éprouvés, il n’avait pas semblé à Hypanatoi que son esprit soit particulièrement fragile. Il n'avait de toute façon pas franchement le temps d’épiloguer là-dessus. Avec un grognement mi-soulagé, mi-peiné, il laissa retomber au sol le monstre, l’accompagnant dans sa chute. Maintenant qu’il se retrouvait sans appui face à ce dernier, il n’avait plus réellement l’occasion d’hésiter ou de se faire prudent. Sa main chercha maladroitement le chemin du manche de la dague qui était restée fichée dans la bête, et il força dessus de tout son poids, cherchant à cisailler la viande coriace du bestiau. Visiblement, le mouvement interrompu de la combattante avait épargné les parties vitales de la jugulaire, et il convenait maintenant d’achever le travail. Ignorant les gesticulations désespérées du prédateur agonisant, il imprima à la petite lame un mouvement de scie, entaillant ses chairs jusqu’à ce qu’enfin il obtienne la récompense tant convoitée. Une épaisse fontaine de sang vint asperger par les ouvertures de son casque son visage, et il gouta avec délice le précieux liquide : il avait malgré le caractère fantastique de cette proie un gout somme toute très commun.

« Akanaelito opa Iluvia ! Akanaelito opa Okimandyo ! Akanaelito ata opa oxykakes ! hurla-t-il en plongeant ses mains dans la plaie fertile, l’élargissant envoyant vers les cieux une gerbe généreuse de sang. »

Un grand sourire aux lèvres, il s’autorisa une courte seconde de repos, inspirant longuement, s’emplissant les poumons de l’odeur grisante de la victoire. Cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas pu louer les dieux et leur dédier le fruit de son combat, et pouvoir s’adonner de nouveau à cette pratique aussi essentielle que sacrée avait pour lui été autant une délivrance qu’un acte cathartique. Il se sentait plus léger, comme s’il venait d’un seul coup de se délester d’un fardeau invisible, libérant ses épaules harassées. Se relevant, il se dirigea vers sa lance, voulant récupérer son arme. Ce faisant, il tourna l’œil intérieur vers sa partenaire. Malgré le caractère décevant de la fin de sa performance, il devait avouer que cette dernière n’avait pas démérité, et s’était montrée une équipière tout à fait digne.

« Prenez le temps qu’il vous faudra pour rassembler vos esprits. Si je peux vous assister d’une quelconque manière que ce soit, faites-le moi savoir. »

S’étant acquitté des formalités d’usage et ayant démontré tout son attachement à la bonne santé de sa compagnonne d’arme, il se pencha, et saisit de sa main couverte de sang le manche de sa lance. Se sentant de nouveau complet, il s’autorisa à lever la tête vers les cieux. Cela ne lui servait en vérité pas à grand-chose, ses yeux étant totalement inutiles, mais il avait bien gagné le droit de prolonger encore un peu ce petit moment de célébration. Sa jambe gauche lui faisait terriblement mal, et il était certain qu’il avait le torse et les bras couverts d’hématomes, mais il était malgré cela heureux. Il avait triomphé, il avait prouvé que même dans cet état indigne d’affaiblissement, il était toujours capable de surmonter les défis que le destin mauvais semblait jeter avec la plus vile régularité sur son chemin.

Et il le savait, il sortait grandi de chaque victoire. Se rapprochant lentement d’Olwa, prenant soin de ménager autant que possible sa jambe le temps que la douleur passe, il s’arrêta à quelques pas de cette dernière, et entreprit de la garder le temps qu’elle reprenne ses esprits. Il espérait que cette dernière serait bien disposée, et, toute aussi galvanisée que lui, partante pour poursuivre leur partie de chasse. Ce qu’il venait de vivre était un bon début, mais était bien insuffisant pour combler le vide qui gangrenait son être. Il avait besoin de plus, de beaucoup plus de rencontres de ce genre pour espérer pouvoir ne serait-ce que commencer à le combler, et il se rendait maintenant que ce monde, aussi détestable soit-il, regorgeait de certaines opportunités qu’il convenait d’exploiter. Il expira longuement, invoquant pour le moment toute la patience dont il savait faire preuve. Bientôt, se dit-il. Très bientôt.
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J'étais furieuse contre moi-même. Me laisser déconcentrée ainsi était à peine digne d'un apprenti peu importe la cause. Une colère surpassant rapidement la fatigue que j'éprouvais maintenant. J'avais vécu pire qu'une petite escarmouche comme celle-ci et mon invocation n'était pas une raison pour me laisser aller ainsi. Et même Hypanatoi se proposait de m'aider, je n'étais ni un enfant ni un élève. Je suis une guerrière de la tribu Bloosun au nom des Esprits ! Je grimaçai en secouant la tête pour répondre à mon collègue de la journée, honteuse comme furieuse. Quoi que soit l'origine de ceci je n'allais pas laisser cela m'arrêter, ma fierté de guerrière atteinte je devais faire couler le sang pour montrer aux Esprits ma force, qu'Ils pouvaient toujours me faire confiance pour les représenter.

"Vous pouvez m'aider en me montrant la direction d'une nouvelle créature."


Normalement, je ne me serais pas laissé aller à ma colère, mais j'ai vu que sur le terrain, je pouvais plutôt faire confiance à Hypanatoi et avec le goût qu'il avait l'air d'avoir pour le sang, je pensais pouvoir me le permettre en sa présence. J'étais peut-être doué pour les longues représailles, mais cette fois le problème venait de moi alors tout ce que je pouvais faire était d'essayer de comprendre et de relâché ma colère. Deux choses que je pouvais faire en même temps, en essayant de recréer ce qui c'était passé, mais cette fois en allant jusqu'au bout.

Tout en récupérant ma dague qui était restée profondément dans la chaire du gatoruk, j'observai rapidement Hypanatoi. Ce dernier semblait avoir pris plus de dégâts que moi, même avec son armure. Je suppose que mon style était moins téméraire, du moins jusqu'à maintenant. Je ne pensais pas avoir besoin de me cacher, même avec quelqu'un pour m'observer, je ressentais le besoin de véritablement me battre. Je n'étais pas là pour les jeux de politique ou pour protéger ma tribu, je ne me battais pas pour quelque chose d'important. Je me battais pour le sang, pour moi. La seule chose que je pouvais en tirer était l'attention des Esprits, leur montrer de ne pas m'abandonner ainsi séparé de ma tribu.

De haut placé, j'étais devenu comme un loup oméga. Ce n'était pas seulement mon erreur qui causa tout cela, mais mon invocation ici en était une part importante. Je ne pense pas que je l'avais suffisamment imprimé dans ma tête, j'étais définitivement piégé ici, loin de mes amis, loin de ma famille, loin de la Reine et loin de mes compagnons d'armes. Et ma colère justifiée ne se fit que plus intense maintenant que je n'avais pas à la cacher, loin de la civilisation, loin des jeux de politique auxquels j'étais habitué. Si personne ne mérite vraiment cette colère si ce n'est l'Ordre, seul les créatures que je pouvais tuer impunément en souffriront.

Je n'avais pas pensé que Hypanatoi ou moi-même avions besoin de repos dans mon entrain, mais maintenant que je le voyais mieux c'était peut-être nécessaire. Pourtant, il ne se plaignait pas et nous nous sommes rapidement mis en route. Cette fois, j'avais déjà mon épée à la main et ma dague recouverte de sang. Mon esprit si concentré pour répondre à mes émotions ne me permit pas de me concentrer sur autre chose alors que je me mettais en chasse. Tous mes sens aux aguets, je me suis promis que ça n'allait pas être long et que le prochain qui croisera ma route allait souffrir.
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Il appréciait les gens taciturnes. Les gens déterminés, aussi. Les gens qui respectaient les dieux, également. En vérité, il appréciait les gens qui lui ressemblaient, aussi égocentrique que cela puisse être, et il n’avait pas réellement de problème à se l’avouer. Malgré cela, et malgré la louable volonté d’Olwa de continuer leur partie de chasse, il n’était pas réellement certain de pouvoir compter sur elle. Elle s’était cette fois-ci immobilisée à un moment lui permettant de rattraper son erreur, mais rien ne lui garantissait qu’il serait aussi chanceux une deuxième fois. Si l’affliction qui semblait avoir gangrené son esprit la prenait au mauvais moment, c’était potentiellement Hypanatoi qui risquait d’en pâtir. Et cela ne lui plaisait aucunement. Malgré cela, elle semblait vouloir lui signifier qu’elle était en mesure de fonctionner, et elle n’attendit aucunement qu’il donne son assentiment pour se remettre en marche. Lui-même se contenta de la suivre, grognant doucement en sentant la douleur qui irradiait de sa jambe. Il y avait fort à parier qu’il paierait ce soir et demain le prix de son obstination. Utilisant sa lance comme un bâton de marche, il se maintint quelques pas derrière la combattante, laissant son esprit s’ouvrir au monde. Après la déferlante d’adrénaline et d’extase suivait un sentiment plein et entier de calme, comme s’il s’était brusquement dégonflé, et avait expulsé hors de lui toute la tension surnuméraire qui l’avait jusque là animé. Il se sentait bien, et les bruits et les odeurs de ce monde arrivaient jusqu’à lui et glissaient en lui, l’emplissant à leur tour. Ils allaient sans doute devoir marcher quelques temps, remontant le cours d’eau jusqu’à être sortis du territoire que s’était arrogé le monstre précédent. De ce qu’il savait, cette espèce représentait – si l’on oubliait les espèces les plus rares et féroces – le prédateur dominant de l’endroit.

Ils n’eurent malgré cela pas besoin d’errer bien longtemps, et furent rapidement accueillis par l’odeur de leur proie suivante. C’était dans ce genre d’occasion que le combattant se disait que ses sens supérieurs pouvaient parfois s’avérer être des handicaps : les vapeurs méphitiques charriées par le vent étaient pour lui une intolérable agression, et il dut se contrôler pour bloquer en lui un mouvement nauséeux. C’était un mélange maudit entre les exhalaisons d’un charognard et la pestilence renvoyée par un charnier un jour chaud d’été, le tout arrosé d’une note supplémentaire qu’il ne parvenait pas, et ne voulait pas, identifier. Les bruits imbéciles émis par ces monstres, à mi-chemin entre le croassement d’un crapaud enroué et le babillage stérile d’un enfant ne firent rien pour améliorer la perception qu’il avait d’eux. Il n’estima pas nécessaire de signaler à sa partenaire du moment qu’ils étaient arrivés sur les lieux de leur prochain combat, certain que cette dernière profiterait rapidement à son tour des odeurs proposées par l’essaim de frostukules qu’ils allaient devoir affronter. Il s’approcha simplement d’elle, et murmura doucement :

« Un instant. Il y a en face de nous tout un groupe, et il serait sage d’estimer précisément leur nombre avant de se jeter dans la mêlée. Ce sont là des créatures sociales, et donc fondamentalement plus dangereuses si nous nous approchons sans réfléchir. »

Il n’avait en vérité pas besoin d’un long moment pour le faire, et il doutait encore une fois de ses propres capacités à rester discret. Il reprit les devants, ouvrant grand son œil intérieur, projetant sa conscience devant lui et tentant de la faire serpenter le long du cours de l’eau. Il vit effectivement un petit groupe de quatre des ces hybrides répugnants, leurs corps couverts d’une pellicule luisante et gluante, leurs gueules ouvertes laissant couler une bave verdâtre et leurs yeux globuleux et vides figés sur la proie qu’ils étaient en train de se partager. Un spectacle somme toute particulièrement révoltant, ces espèces de carricatures de tout ce qui était beau et noble chez les hommes s’attablant avec la plus immonde des sauvagerie.

« Quatre. Ils sont quatre. Ca ne devrait pas réellement nous poser de problème, si tant est qu’ils ne conjurent pas de renforts. J’apprécierai que nous fassions cela rapidement, et que nous quittions rapidement les lieux. Leur puanteur m’offense. »

Joignant le geste à la parole, il se remit en route, ses doigts jouant avec la hampe de sa lance pour s’assurer de leur prise. Ils firent bientôt face aux créatures, et Hypanatoi jugea cette fois bon de laisser la combattante prendre les devants. Outre le fait qu’il ne soit toujours pas sûr de pouvoir lui faire confiance, lui-même voulait autant que possible ménager son corps, et laisser les créatures venir à lui lui semblait maintenant bien plus indiqué. Il marcha donc dans leur direction, se contentant de faire sonner le cul de son arme sur les pierres de la rive, marquant chacun de ses pas et se présentant à ses ennemis. Divins, ce qu’ils pouvaient être là. Que de telles créatures puissent être autorisées à souiller de leur existence le monde dans lequel il existait lui semblait intolérable.
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J'acquiesçai à ses paroles, mais avant que je puisse m'avancer discrètement, il avait déjà la réponse par je ne sait quelle magie. Cette forêt calme devint le foyer de bruit étrange que je ne saurais pas reconnaître. Je supposais que c'était un ou plusieurs monstres et Hypanatoi me donna raison. J'acquiesçai à ses paroles, mais avant que je puisse m'avancer discrètement, il avait déjà la réponse par je ne sais quelle magie. Il voulait le faire rapidement, je pouvais le lui accorder tant que le sang volera. Hochant la tête pour lui répondre par l'affirmative sans alerter les quatre monstres et je pris les devants.

Je m'approchai silencieusement, comme un prédateur guettant sa proie. L'épée comme la dague à la main, j'étais déterminé à ne pas me laisser prendre dans quoi que ce soit qui m'était arrivé auparavant. Rien ni personne n'empêchera le sang de couler cette fois-ci. Les créatures ne me voyaient pas encore, mais je leur offrais un sourire promettant la mort.

Une fois suffisamment proche et sachant que je ne pourrai pas aller plus loin sans être repéré, il était temps d'arrêter de se cacher. Tout mon corps tendu n'attendait que ce moment, alors que j'abandonnais tout mon style prudent pour aller leur mettre la misère. Il était très rare de me voir aussi brutal alors que je sautais sur le monstre le plus proche. Profitant de leur surprise pour faire le plus de dégâts, sectionnant un bras et le délectant de sa douleur. Je continuai mon assaut en fichant ma dague droit dans sa gorge exposée par la souffrance. Le sang m'éclaboussa en partie alors que je retirais sèchement ma dague.

Plus que trois qui avaient maintenant eu le temps de réagir et de venir vers moi. Ne leur laissant pas le temps, je suis allé vers eux. Rapidement me faufilant entre eux, pour me retrouver dans leurs dos. Je les trouvais bien plus faibles que le monstre précédent, ils n'avaient aucune chance si ce n'est leur nombre. Mon épée trancha la chair du dos de l'un d'eux avant que je ne frappe avec toute ma force pour donner un coup d'épée entre les cornes de celui-ci. Ce dernier se retrouva bien assommé, mais cette fois, les deux autres étaient sur moi.

Je ne pouvais pas attaquer sans offrir une ouverture à l'autre, mais ça ne m'arrêta pas. Offrant ici et là des coupures et de légères blessures tout en continuant à me défendre. Il était plus difficile de se défendre efficacement contre leurs gros bras sans pouvoir vraiment attaquer.
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Il comprenait aisément le message que voulait leur faire passer le centre d’entrainement : les étendues sauvages de ce monde étaient difficiles et traîtresses, et il convenait si l’on voulait y survivre de coopérer. C’était un mode de fonctionnement extrêmement proche de celui de son monde d’origine, les héros et paragoï se regroupant souvent en bandes organisées pour s’attaquer aux défis les plus ardus et aux monstres les plus coriaces. Toutefois, il devait bien avouer que sa sortie du jour n’était pas placée sous ces auspices, et que le duo improvisé n’avait de duo que le nom. Il regarda Olwa s’avancer seule, et s’occuper rapidement des deux hommes-crapauds les plus malchanceux du lot. Lui-même la suivit d’un pas plus mesuré, voulant ménager autant que possible ses articulations douloureuses, et observer plus tranquillement le style de combat de la jeune femme. Ses mouvements, bien que similaires à de nombreuses personnes qu’il avait la chance (ou la malchance, c’était selon), se distinguaient tout de même en de nombreux points. Il la vit s’empêtrer dans le groupe puant, et lui-même se décida enfin à agir. Changeant sa prise sur sa lance, il la souleva au-dessus de son épaule, estimant la distance qui le séparait de sa cible. Une petite vingtaine de coudées à peine. D’un geste presque négligent, il projeta en avant sa lance, la regardant fendre l’espace. Cette dernière n’était pas réellement faite pour être projetée. Elle était lourde, et se terminée non par une pointe à la forme classique, mais par le tranchant incurvée d’une lame. Mais Hypanatoi n’avait cure de ce genre de détails, et à une aussi faible distance, ils ne représentaient pas un réel handicap.

Le sifflement rauque et prophétique du trait fendant lourdement les airs du avertir les créatures restantes, qui se retournèrent pour voir arriver le projectile, suivi de son lanceur qui avait déployé un trot détendu et tranquille. La lame déchira plus qu’elle ne perfora les chairs de sa première victime, emmenant dans son sillage la partie supérieure de son corps. La deuxième n’eut qu’un court moment de répit, Hypanatoi profitant de son désarroi et de la protection offerte par sa propre armure pour enfoncer son pied droit dans sa mâchoire, avant de l’écraser au sol. Le résultat fut aussi rapide que brutal, et la tête du monstre éclata comme un fruit trop mur. Le combattant marqua son déplaisir en claquant de la langue, les jus infernaux retenus dans la viande molle du monstre ne faisant rien pour arranger l’odeur de décomposition qui contaminait l’endroit. Il reprit sa course, autant pour s’éloigner de l’épicentre de cette dernière que pour aller récupérer son arme, cette dernière ayant terminée sa course un peu plus loin, raclant et rebondissant sur la surface humide des pierres de la rive. Il s’en saisit, et, constatant les salissures qui souillaient sa noble surface, s’approcha du ruisseau. Laissant ses sens vagabonder aux alentours pour s’assurer que la surface rapide de l’onde ne camouflait aucun danger vicieux, il secoua rapidement le métal de celle-ci dans le courant, tirant un plaisir non-dissimulé en voyant les lambeaux de chairs qui s’en détachaient. Avec un peu de chance, ces derniers attireraient leur prochaine victime.

« Astal Olwa, fit-il sans se retourner, toujours occupé par le nettoyage de son équipement. Ce n’est pas là une performance satisfaisante. Le premier combat aurait du pour nous être une leçon, sur la manière d’aborder un ennemi supérieure en force, et les conséquences que… Trop d’emportement amène. »

Il doutait d’avoir besoin d’épiloguer plus avant. La jeune femme était comme lui une combattante aguerrie, et il n’avait pas besoin d’entendre l’histoire de sa vie pour reconnaître en elle une personne qui avait été élevée pour pratiquer les arts guerriers. Sa faiblesse avait été mise à mal, et elle avait réagit d’une manière peu avisée. Il pouvait le comprendre, s’étant lui-même régulièrement rendu coupable de ce genre d’écart. En vérité, et malgré les enseignements des sages les plus respectés, il était souvent bien difficile de faire ce qui était bien, de faire ce qui devait être fait, quand on sentait dans le jeu épais de ses veines son fluide vital qui prenait l’aspect du sang des volcans. La fierté était pour eux autant le moyen le plus sûr de s’élever et de se dépasser que celui de leur chute la plus terrible. Sa place n’était de toute façon pas de lui adresser plus de remontrances. Il n’était pas son mentor, il n’était pas son supérieur, et il y avait en vérité fort à parier que leurs chemins ne se recroiseraient pas après aujourd’hui, et ce pour de nombreuses raisons.

Il se redressa enfin, jugeant de nouveau acceptable l’état de son arme, et il fit de grands mouvements du bras pour la débarrasser de la pellicule d’eau qui y était resté accrochée. Se retournant vers la jeune femme, il fit mine de l’observer attentivement. Non pas qu’il en ait besoin, mais c’était pour ses semblables souvent le meilleur moyen de comprendre qu’il attendait quelque chose de leur part. Présentement, c’était simplement une réponse, sinon une explication, et une indication lui permettant de jauger de son état actuel. Il n’avait aucunement envie de s’encombrer d’une tête brûlée confondant louable bravoure et suicidaire aveuglement. S’il doutait sérieusement de la capacité des créatures qu’ils venaient de défaire à la blesser, le caractère multiple de la faune locale rendait parfaitement déraisonnable l’idée d’accorder sa confiance au destin et à la chance, et de prier pour qu’il en soit toujours ainsi.

« Nous avons tous deux à réfléchir, je pense. J'espère que le destin te sera favorable. »

Il s'était trompé. Il n'avait pas besoin de réponse de sa part, ni de personne, ou en tout cas pas de celles que leurs bouches pouvaient formuler. Il voyait clair dans les gens de ce monde, non pas parce qu'il était un voyant ou un oracle quelconque, mais parce que ces derniers étaient transparents comme le papier porté près de la flamme. Et tout aussi éphémères. Se séparant de la jeune femme, il s'enfonça dans le centre d'entraînement, seul. Il espérait tomber sur des créatures capables de menacer sa vie. Il verrait.
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