Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
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- Date d'inscription :
- 17/11/2021
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- 27990
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
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- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
« Vous devriez vous détendre, messire Konostinos. Nous apprécions vos efforts et votre acharnement taciturne, mais nous nous craignons que le… Stress puisse finir par vous peser. »
La déclaration lui avait l’effet d’un coup de tonnerre, d’abord lointain et facilement ignoré. Il n’avait pas besoin de se détendre. Il n’avait pas besoin de s’abandonner aux passions oisives qui gangrenaient tant de ses pairs. Il était Hypanatoi, plusieurs fois béni des dieux et conquérant des multitudes. Il était infaillible, tout simplement parce qu’il n’avait pas le droit d’être autre chose, et que tel était son fardeau. Alors au lieu de cela avait-il décidé de redoubler d’efforts entre deux missions. D’abord en se jetant de manière plus acharnée encore dans son entrainement quotidien, poussant la machinerie plaintive de son corps bien au-delà de ses limites, ignorant la brûlure ardente de ses muscles, et l’eau de se son corps qui giclait en flots salés hors de lui. Il avait couru, et frappé de sa lance, et soulevé ses poids et recommencé, encore et encore et encore, les dents serrées, une écume épaisse et blanchâtre au coin des lèvres. Il ne pouvait pas faillir. Faillir voulait dire abandonner l’idée de pouvoir un jour revoir son pays, et exercer sur qui de droit sa juste rétribution. Cette idée était suffisante pour faire se mélanger dans son esprits les visages innombrables de ses ennemis, qui avaient pourtant depuis longtemps perdu de leur netteté. Cela faisait plus de sept ans qu’il était aveugle. Sept ans était une abomination de la nature, obligé pour survivre de s’appuyer sur un don arcane et profane. Sept ans qu’il n’avait plus vu la moindre couleur, et qu’il n’était plus certain maintenant de pouvoir dans son esprit faire la différence entre le rouge et le vert et le bleu et le jaune.
Il marqua une pause, son corps s’arrêtant brusquement, en plein mouvement. Personne d’autre que lui n’utilisait cette petite cour, et le propriétaire, qu’il avait aidé peu après s’être matérialisé sur ce monde, lui en avait laissé l’usage. Son bras lui faisait mal, et ses articulations aussi, et il se rendit compte qu’il était sur le point de se rompre les muscles. Il se redressa, revenant dans une position naturelle, et planta la hampe de sa lance dans la terre battue. Il y avait de cela quelques semaines à peine, c’était encore un gazon. Plus maintenant. S’appuyant sur son arme, haletant, il s’autorisa quelques secondes de réflexion et surtout de repos. Il n’était pas faible. Il n’avait jamais été faible. Il l’avait montré, encore et toujours, et avait toujours dépassé les attentes pourtant déjà lourdes qui pesaient sur lui. Il n’était pas faible. Il leva les yeux vers le ciel, cherchant à la manière des oracles à lire dans le mouvement paresseux des nuages une quelconque réponse à ses doutes. L’un d’entre eux avait la forme d’une chauve-souris, et un autre celle d’un homme adipeux et couché sur le ventre. Il n’y comprit rien. Grognant, il ôta son casque, avant de cracher par terre.
Peut-être serait-il bon qu’il aille visiter la ville. Simplement pour reconnaître le terrain, et en apprendre un peu plus sur les usages exotiques et encore incompréhensibles de ces gens. Peut-être même, pour ne pas les effrayer comme il le faisait d’habitude, le ferait-il sans son accoutrement martial, pour se fondre dans la foule. Il se trouva haïssable et hypocrite, mais se résolut à ignorer cela pour le moment. Une fois. C’était une fois, pour se permettre de décompresser et de s’acclimater à ce monde nouveau. Il réintégra la chambre dans laquelle il logeait d’un pas rapide, et se lava rapidement. Même l’usage de l’eau, pour lui qui était habitué à utiliser une serpe et de l’huile d’olive pour purger sa peau de toute saleté, était une lubie curieuse de ces gens. Mais au moins le contact glacial de cette dernière, lorsqu’il s’en aspergea le corps, permit-il de refroidir un peu ce dernier et de dissiper quelque peu la fatigue qui engourdissait ses membres. Il ouvrit le placard dans lequel se trouvaient les tenues civiles oubliées. Il avait tout de même mis un point d’honneur à trouver un artisan capable de reproduire à peu près correctement les vêtements de son monde, et si le résultat était imparfait, il doutait que quiconque ici s’en aperçoive.
La toge d’un bleu azur se drapa confortablement sur son épaule, les lourds cercles d’argent tressés suivant ses lignes extérieurs la fixant en place. Il se sentait nu. Hypanatoi sortit de sa chambre, et se décida à déambuler dans les rues de la ville. Sa nature cosmopolite faisait que l’une ou l’autre des franges de sa population y célébrait toujours quelque chose, que ce soit un festival endémique d’un des mondes produisant le plus d’invoqués ou toute autre occasion à peu près valable. L’important était qu’il était toujours facile ici de trouver un groupe de gens en train de festoyer, tentant par leurs rires et leurs ébriétés de repousser la possibilité d’un échec général, et de l’apocalypse qui s’en suivrait. Il n’eut aucun mal à trouver un tel rassemblement, et décida de s’assoir sur l’une des tables qui bordait la place. On y dansait, et on y chantait on y criait. Globalement, le but semblait non pas de rechercher un accomplissement esthétique, quel qu’il soit, mais bien de gesticuler et de se défouler. Les gueux étaient les mêmes, quel que soit le monde. Il commanda un verre de vin, retenant difficilement un plissement désapprobateur des sourcils quand il se rappela que les crus que l’on servait ici n’étaient pas résinés, et il prêta l’oreille et tourna vers la petite fête l’œil intérieur, tentant d’analyser se qui se passer sous ses yeux, et de décider si oui ou non il était bon d’y participer.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 8 Déc - 8:20, édité 1 fois
La déclaration lui avait l’effet d’un coup de tonnerre, d’abord lointain et facilement ignoré. Il n’avait pas besoin de se détendre. Il n’avait pas besoin de s’abandonner aux passions oisives qui gangrenaient tant de ses pairs. Il était Hypanatoi, plusieurs fois béni des dieux et conquérant des multitudes. Il était infaillible, tout simplement parce qu’il n’avait pas le droit d’être autre chose, et que tel était son fardeau. Alors au lieu de cela avait-il décidé de redoubler d’efforts entre deux missions. D’abord en se jetant de manière plus acharnée encore dans son entrainement quotidien, poussant la machinerie plaintive de son corps bien au-delà de ses limites, ignorant la brûlure ardente de ses muscles, et l’eau de se son corps qui giclait en flots salés hors de lui. Il avait couru, et frappé de sa lance, et soulevé ses poids et recommencé, encore et encore et encore, les dents serrées, une écume épaisse et blanchâtre au coin des lèvres. Il ne pouvait pas faillir. Faillir voulait dire abandonner l’idée de pouvoir un jour revoir son pays, et exercer sur qui de droit sa juste rétribution. Cette idée était suffisante pour faire se mélanger dans son esprits les visages innombrables de ses ennemis, qui avaient pourtant depuis longtemps perdu de leur netteté. Cela faisait plus de sept ans qu’il était aveugle. Sept ans était une abomination de la nature, obligé pour survivre de s’appuyer sur un don arcane et profane. Sept ans qu’il n’avait plus vu la moindre couleur, et qu’il n’était plus certain maintenant de pouvoir dans son esprit faire la différence entre le rouge et le vert et le bleu et le jaune.
Il marqua une pause, son corps s’arrêtant brusquement, en plein mouvement. Personne d’autre que lui n’utilisait cette petite cour, et le propriétaire, qu’il avait aidé peu après s’être matérialisé sur ce monde, lui en avait laissé l’usage. Son bras lui faisait mal, et ses articulations aussi, et il se rendit compte qu’il était sur le point de se rompre les muscles. Il se redressa, revenant dans une position naturelle, et planta la hampe de sa lance dans la terre battue. Il y avait de cela quelques semaines à peine, c’était encore un gazon. Plus maintenant. S’appuyant sur son arme, haletant, il s’autorisa quelques secondes de réflexion et surtout de repos. Il n’était pas faible. Il n’avait jamais été faible. Il l’avait montré, encore et toujours, et avait toujours dépassé les attentes pourtant déjà lourdes qui pesaient sur lui. Il n’était pas faible. Il leva les yeux vers le ciel, cherchant à la manière des oracles à lire dans le mouvement paresseux des nuages une quelconque réponse à ses doutes. L’un d’entre eux avait la forme d’une chauve-souris, et un autre celle d’un homme adipeux et couché sur le ventre. Il n’y comprit rien. Grognant, il ôta son casque, avant de cracher par terre.
Peut-être serait-il bon qu’il aille visiter la ville. Simplement pour reconnaître le terrain, et en apprendre un peu plus sur les usages exotiques et encore incompréhensibles de ces gens. Peut-être même, pour ne pas les effrayer comme il le faisait d’habitude, le ferait-il sans son accoutrement martial, pour se fondre dans la foule. Il se trouva haïssable et hypocrite, mais se résolut à ignorer cela pour le moment. Une fois. C’était une fois, pour se permettre de décompresser et de s’acclimater à ce monde nouveau. Il réintégra la chambre dans laquelle il logeait d’un pas rapide, et se lava rapidement. Même l’usage de l’eau, pour lui qui était habitué à utiliser une serpe et de l’huile d’olive pour purger sa peau de toute saleté, était une lubie curieuse de ces gens. Mais au moins le contact glacial de cette dernière, lorsqu’il s’en aspergea le corps, permit-il de refroidir un peu ce dernier et de dissiper quelque peu la fatigue qui engourdissait ses membres. Il ouvrit le placard dans lequel se trouvaient les tenues civiles oubliées. Il avait tout de même mis un point d’honneur à trouver un artisan capable de reproduire à peu près correctement les vêtements de son monde, et si le résultat était imparfait, il doutait que quiconque ici s’en aperçoive.
La toge d’un bleu azur se drapa confortablement sur son épaule, les lourds cercles d’argent tressés suivant ses lignes extérieurs la fixant en place. Il se sentait nu. Hypanatoi sortit de sa chambre, et se décida à déambuler dans les rues de la ville. Sa nature cosmopolite faisait que l’une ou l’autre des franges de sa population y célébrait toujours quelque chose, que ce soit un festival endémique d’un des mondes produisant le plus d’invoqués ou toute autre occasion à peu près valable. L’important était qu’il était toujours facile ici de trouver un groupe de gens en train de festoyer, tentant par leurs rires et leurs ébriétés de repousser la possibilité d’un échec général, et de l’apocalypse qui s’en suivrait. Il n’eut aucun mal à trouver un tel rassemblement, et décida de s’assoir sur l’une des tables qui bordait la place. On y dansait, et on y chantait on y criait. Globalement, le but semblait non pas de rechercher un accomplissement esthétique, quel qu’il soit, mais bien de gesticuler et de se défouler. Les gueux étaient les mêmes, quel que soit le monde. Il commanda un verre de vin, retenant difficilement un plissement désapprobateur des sourcils quand il se rappela que les crus que l’on servait ici n’étaient pas résinés, et il prêta l’oreille et tourna vers la petite fête l’œil intérieur, tentant d’analyser se qui se passer sous ses yeux, et de décider si oui ou non il était bon d’y participer.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Mer 8 Déc - 8:20, édité 1 fois
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Lun 22 Nov - 5:16