« -TOI LA !!!

-WOUAF ? répondit un boston terrier se trouvant dans le néant

-OUI TOI… TU AS L’HONNEUR D’AVOIR ETE CHOISI POUR ME REPRESENTER MOI, LE MALIN!!

-Wouaf ?

-TU VAS RECEVOIR UNE PARTIE DE MES POUVOIRS, DANS LE BUT DE DETRUIRE LE MONDE DANS LEQUEL JE VAIS T’INVOQUER !! »

Ajouta une mystérieuse voix qui ne provenait d’aucune personne dans les environs. Le chien tenta bien d’en trouver l’origine, mais seul le noir infini l’entourait. Ce lieu, c’était le néant. Une sorte d’étape pour les invoqués de Portalia entre leur monde d’origine et la Place des Portails. Billy était perdu, mais cela n’allait pas durer bien longtemps puisqu’il vit une grande lumière blanche, avant de se retrouver projeter dans un monde inconnu. Ce monde, c’était le Portalia d’il y a deux millénaires. Aussi surprenant que cela puisse paraître, la capitale de l’époque ressemblait énormément à la ville actuelle, la seule différence étant qu’il y avait beaucoup moins d’habitants. Le boston terrier se retrouva sur une place plutôt vide, avec devant lui un groupe d’hommes qui s’apprêtait visiblement à partir dans l’aventure. Dans le groupe un leader s’imposa naturellement. L’homme devait avoir la quarantaine, du moins c’est ce que Billy pouvait en déduire. Le bellâtre arborait une coupe mulet d’un noir profond allant parfaitement avec une barbe proéminente. Le mystérieux individu fixa un instant le cabot avant de lancer à ses comparses

« -Ils nous envoient vraiment de tout et n’importe quoi ici…

-A croire que c’est une farce de l’Ordre ! répliqua un homme aux cheveux mi-long et à la barbe imposante

-L’Ordre ? Te moque pas de moi Gryphon… Le comique de la bande c’est le Malin, mais l’Ordre ? Tu t’es déjà fendu la poire d’une blague de l’Ordre ? Vraiment ? »

Répliqua Tyson Rex à son compagnon d’arme du nom de Gryphon. Ce dernier était un fier représentant de l’Eglise qui était parfois amené à travailler avec Tyson Rex pour le bien de l’humanité. Celui-ci avait toujours du mal avec le fait qu’on lui collait des gens à ses basques, mais il devait reconnaître que le membre de l’Eglise en imposait et qu’il était particulièrement utile sur le champ de bataille. Le groupe composé de ses derniers s’avança vers l’un des portails avant de disparaître. Par réflexe, Billy se mit à suivre le groupe et se retrouva rapidement dans un énorme désert. Cette zone, c’était la Plaine Foudroyée. Le groupe mené par Tyson Rex se dirigea au beau milieu du désert, comme s’il savait exactement où il devait aller. Le clébard les suivit de loin afin de ne pas être repéré. Il n’hésitait pas à jouer à un deux trois soleils lorsque Gryphon ou un autre de ses comparses se retournaient, pensant avoir senti quelque chose. Ce petit jeu dura bien une demie journée. Alors que la nuit commençait à tomber, le groupe s’arrêta sans doute pour discuter stratégie. Au même moment, Billy se pressa de se cacher dans l’un des similis buissons qui se tenaient là. Le cabot avait l’oreille attentive et pour une raison qu’il ignorait, il comprenait parfaitement ce qu’il se tramait. Le groupe de héros était ainsi venu dans les Plaines Foudroyées pour repousser l’envahisseur qui menaçait l’un des rares villages présents dans la zone. Par envahisseur, Billy ne comprenait pas de quoi il pouvait s’agir, puis il vit rapidement une horde de lionfests et de raikiris débarquer en plein milieu du désert. Tyson hurla pour motiver ses troupes qui foncèrent vers le groupe de monstres. L’un d’entre eux invoqua une créature mécanique qui se mit à agresser certains des raikiris, alors qu’un autre se transforma en gryphon avant de foncer sur le groupe de lionfest qui s’approchait par les airs, le tout armé de son marteau de guerre. Rex lui se contenta de courir dans le tas armé de sa célèbre épée, décapitant au passage les monstres qui s’interposaient. Le combat semblait à sens unique, mais une des créatures volantes changea de direction et se dirigea vers le buisson dans lequel se tenait Billy. Instinctivement, le cabot prononça ses premiers mots

« -Et merde… »

Se recroquevillant sur lui-même, l’animal commençait à pleurer et imaginer le pire. Les minutes passèrent sans que la mort ne l’atteigne et en ouvrant les yeux il constata qu’un dôme de sable l’entourait, ce qui le rendit perplexe. Au moment où le canidé se mit à réfléchir, le dôme se brisa laissant apparaitre le champ de bataille. Le groupe d’individu enchaînait les meurtres et le chien se rendit compte que gisait à ses patounes le cadavre d’un lionfest qui avait la boite crânienne explosé. En levant les yeux, il vit un énorme gryphon en train de fracasser avec une aisance déconcertante les ennemis qui lui faisaient face. Dans le champ de vision se tenaient deux aventuriers qui semblaient avoir du mal à combattre un raikiri. En arrière-plan, Tyson était en train de faire jeu égal avec un béhémot berserk qu’il chevauchait comme un cavalier pouvait chevaucher un canasson. Billy fût possédé par une forme de courage qu’il ne le caractérisait pas, puisqu’il se mit à foncer vers les deux aventuriers en difficultés avant d’aboyer avec panache. Des piques de sables gisèrent du sol pour foncer vers le raikiri qui se les prit de plein fouet. La créature ne broncha pas, mais ne pût s’empêcher de s’arrêter dans son élan pour regarder dans les environs. Au même moment, les deux aventurières se lancèrent dans une attaque combo qui leur permis de découper la tête de la créature qui tomba au sol avant le reste de son corps. Les deux combattants se retournèrent et virent un chien leur foncer dessus. Si l’un d’eux arma son épée prête à planter l’animal, le second tendit son bras avant de lui dire

« -Et tu crois que les piques venues de nulle part viennent d’où d’après toi ?

-Euh… Mais c’est pas possible, t’es en train de me dire que ce clébard a un pouvoir comme nous ?

-ET POURQUOI PAS ? lança le plus sage des deux hommes avec vigueur avant de reprendre Après tout on a bien été téléporté ici et obtenu les pouvoirs que nous avons, pourquoi un chien n’aurait-il pas le droit aux mêmes privilèges ?

-Mais l’Ordre ce n’est pas le Chaos Lucien, tu crois que les dieux se seraient amusés à invoquer un cabot pour nous aider ?

-Si tel est sa mission, je vois pas en quoi ça changerait que ce soit un chien un oiseau ou un cheval…

-WOUAF WOUAF !!! »

Le boston terrier remua de la queue comme pour dire qu’il aimait bien le fameux Lucien. Il était loin d’être le plus fort de la bande, mais Tyson aimait son enthousiasme et sa capacité à appliquer les ordres sans sourciller. L’épéiste s’approcha du chien qui recula dans un premier temps, mais qui se mit à sauter sur Lucien quand il sortit un saucisson de son sac. Billy lui lécha le visage en reconnaissance, avant de se jeter sur la nourriture et de la faire disparaître aussi rapidement qu’elle était apparue. L’épéiste commença à gratter le ventre de l’animal qui se mit sur le dos et à se tortiller de joie, tout en lançant à son comparse

« -T’as vu comment il est mignon ? Mais oui c’est le bon toutou à son papa ! c’est qui c’est qui ? »

Le cabot hésita à crier Billy, mais il ne voulait pas pour autant griller sa couverture. Il était difficile de se contrôler avec toutes ses papouilles, mais la scène en arrière-plan l’aidait à ne pas succomber. En effet, Tyson Rex était toujours en train de se battre avec la créature. Celle-ci lui colla plusieurs baignes, mais rien qui ne pouvait arrêter l’homme le plus puissant de la Guilde. Celui-ci se mit à courir vers la créature, avant de glisser tout en tendant son arme vers le haut. La pointe de l’épée trancha le béhémot de part et d’autre, laissant apparaître tout un tas de viscères peu ragoutant. Cela suffisait néanmoins à Billy pour se remettre sur ses pattes avant de foncer vers la créature qui venait de passer l’arme à gauche. Assez rapidement, le boston arriva sur le cadavre et commença à mâchouiller un morceau d’intestin du béhémoth. Alors qu’il pensait déguster un repas bien mérité, le premier depuis son invocation, Tyson Rex l’attrapa par la peau du coup, alors que le groupe se rejoignait autour de lui

« -Putain il est couillu ce clébard, parole de Tyson Rex !

-Tu devrais sans doute pas l’attraper ainsi, tu ne vois pas que tu lui fais mal ? répliqua Lucien

-Lui faire mal ? Non mais regarde moi cette bouille… HEIN BILLY !!»

Répliqua Rex alors qu’il tirait les joues du fameux chien.  Le chef de la Guilde était de rang légende et ne se rendait pas compte qu’il était en train de torturer Billy malgré lui. Si Peta aurait existé à Portalia, il lui aurait sans doute coller un procès au cul. Quoi qu’il en soit, Tyson reposa le chien au sol qui se cacha instinctivement derrière la jambe de Lucien avant de trembloter. Le fier aventurier fixa le canidé avant de lancer

« -C’est décidé je l’adopte, en plus je suis sûr que ça fera plaisir à ma femme ahahahah ! »

Le groupe rentra au bercail et Billy commença une nouvelle vie en tant qu’animal de compagnie du célèbre Tyson Rex. La romance ne dura pas longtemps, car le chef de la Guilde le vira rapidement de chez lui avec un bon coup de pied au cul. Visiblement il n’aurait pas apprécié que le boston détruise son slip préféré. Sa femme tenta bien de le raisonner, mais il était impossible de raisonner Tyson dans ce genre de cas. Billy entama un périple pendant deux bons millénaires où il passa de foyer en foyer sans jamais rencontrer le succès escompter. L’animal avait tout tenté, que ce soit l’Orphelinat, le Colisée ou encore l’Eglise, jamais il ne tenait plus de quelques mois. Il avait bien tenté de renouer contact avec Gryphon, mais rapidement l’Ordre lui demanda de se séparer de lui car il avait osé faire ses besoins sur le trône du Pape. Lucien l’hébergea également, mais il le vira de chez lui le jour où Billy détruit par inadvertance la derrière photo de sa femme qui avait passé l’arme à gauche. Le chien désespéra et fût parfois tenté de répondre à sa voix intérieure qui lui ordonnait de tout casser, mais jamais il ne passa à l’action. En effet, le canidé trouvait un nouveau maître qui faisait disparaître ses pulsions, bien que cela ne durait jamais longtemps. Après une énième altercation avec son maître de fortune, qui devait sans doute être Luna ou Xorkiller, l’animal désespéré déambula dans les rues de Portalia.

La ville était maintenant bondée de monde, un monde bien différent d’il y a deux milles ans. Trouver un foyer pour Billy était difficile, mais il savait qu’il pourrait trouver à manger dans le quartier est de la capitale. Le boston se dirigea donc vers la Golden Street où il avait ses adresses. Parmi elles, il y avait le célèbre restaurant de Mélik. L’orc était du genre à donner des restes au chien une fois le service fini. Si Billy fût tenté à plusieurs reprises à embêter le chef de la Golden Wings, il se ravisa à chaque fois pour une raison obscure. La voix à l’intérieur de lui ordonna à plusieurs reprises de brûler le restaurant, mais le cabot l’envoyait paître à chaque fois. Billy avait une autre adresse qu’il appréciait et qui lui rappelait un de ses anciens propriétaires. Il s’agissait d’une taverne nommé « Le Rex », dont le propriétaire était un jeune homme excentrique arborant exactement la même coupe de cheveux que son premier maître. Patrick Montataire de son petit nom, était un barman qui déposait chaque soir une assiette devant le pas de la porte du Rex. Il lui arrivait parfois de jouer avec le canidé, mais bien souvent l’incarnation du chaos venait taper dans l’assiette une fois le barman parti. S’il y avait une chose qu’il avait compris avec le temps, c’est qu’il devait éviter de trop le côtoyer afin que leur relation de s’effrite pas avec le temps.

Billy cherchait donc un nouveau foyer et il faisait chou blanc, jusqu’au jour où il vit une maison avec la fenêtre ouverte. S’en dégageait un fumet qu’il reconnaissait entre mille et qu’il avait appris à apprécier avec le temps. En effet, la maison sentait le cookie, ce qui lui suffit pour tenter sa chance. Le boston se mit donc devant le pas de la porte avant d’aboyer. La vieillarde ouvrit la porte avant de voir le chien et de la refermer aussitôt. Billy continua d’aboyer si bien que la femme dans la force de l’âge accepta de le faire entrer chez elle. Le boston regarda la grand-mère cuisiner dans le silence, avant que cette dernière ne lui offre un cookie qu’il dévora en un temps record. Son ventre se mit à gargouiller, si bien qu’il tenta de mordre la vieillarde avant de se frotter à sa jambe. Celle-ci le regarda avant de lui dire

« -Pour un chien c'est bizarre que tu sentes pas la dose de curare que j'ai mis dans ces cookies, mais mettons

-Wouaf ? »

Le boston terrier ne connaissait pas le curare, mais après s’être informé il comprit que La Doyenne avait tenté de l’empoisonner. S’il voulu la manger vivante dans un premier temps, Billy se dit qu’il ne pouvait pas lui en vouloir, après tout il avait brisé sa petite vie monotone. Il passa donc de longs mois durant lesquels il prit la confiance et se mit à parler à l’abri des regards. Cependant, le jour du premier anniversaire de son adoption, ce qui représentait un exploit en soit, l’animal qui était tranquillement dans le salon se mit à marmonner

« -Jamais j’aurais cru que cette grand-mère me supporte aussi longtemps…

-Qu’ai-je entendu ? répliqua la Doyenne

-Wouaf rien… Bordel de merde wouaf… »

La propriétaire des lieux déboula et força le canidé à parler. Elle qui avait des doutes sur la nature de son animal de compagnie, l’entendre parler lui confirmait qu’il n’était pas normal, ce qui faisait ses affaires. Les semaines qui suivirent étaient l’occasion pour Billy de déballer tous les secrets qu’il avait enfoui depuis deux millénaires, ce qui faisait plaisir à La Doyenne qui n’arrêtait pas d’hocher la tête en souriant, tout en prenant des notes. Bizarrement, peu de temps après, tout un tas de rumeurs et de ragots commencèrent à envahir la capitale. Dans le lot, il y avait notamment le fait que Tyson Rex avait tué Sif ou encore que Xorkiller était eunuque. Si le boston terrier ne comprenait pas pourquoi grand-mère lui donnait plus de pâté et de cookies que d’habitudes, qui plus est sans poison, l’animal se rendit compte rapidement que son but était de mettre le boxon dans la capitale. Si d’autres auraient pu avoir des remords, Billy lui se contentait de recevoir des gratouilles…

-A vécu en colocation avec Tyson Rex
-Tyson Rex considère Billy comme le meilleur fils qu'il n'a jamais eu (No seum Harmonie et Aleksander, en vrai c'est faux)
-Préfère la pâté que les croquettes !
-Est parfaitement capable de tenir une conversation et comprends très bien les bipèdes, mais il se fait passer pour un demeuré auprès d'eux juste pour les attendrir
-Seul une poignée d'élus sont au courant de ses capacités (même Rex et consort ne connaisse pas le pouvoir et la capacité de Billy à parler)
-Connaît la Golden Street comme sa poche, d'ailleurs Patrick Montataire et Mélik n'hésitent pas à lui donner régulièrement à manger.
-A un don pour colporter des rumeurs en tout genre (il est à l'origine de la rumeur selon laquelle Tyson Rex aurait tué Sif !)
-Déteste les chats, mais pourtant il apprécie Polenchat !

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