Impact avec le diable [PV Miguel] (Terminé)

Le Cygne Noir en début de matinée, c’est un peu comme un parc d’attraction la nuit. L’équipe de nettoyage venait de finir leur service et l’établissement ressemblait davantage à un bar/taverne plutôt qu’à réellement une maison close. C’était le moment idéal pour recevoir du monde sans gêner son activité. S’il avait songé à convenir d’un rendez vous avec les autres membres du réseau de Bateman ici même, l’idée d’aller leur mettre un coup de pression chez eux semblaient beaucoup plus stimulant. En effet, ces gens détenaient ce qui lui manquait : les autres établissement de « joie » du quartier nord. En temps normal, il aurait pu se sentir un peu esseulé dans sa quête pour conquérir les milieux clandestins, mais il avait su trouver des alliés.

En effet, peu de temps après son apparition dans les quartiers nord de Portalia, Adamius avait été « gentiment » convoqué pour rencontrer les Shadow Gears. Une sorte de guilde noire agissant dans l’ombre s’étendant dans toute cette zone. C’était une famille mafieuse qui avait l’air bien implanté, et l’archange a convenu d’un accord avec eux.  Eux lui offraient la notoriété de la famille et donc la sécurité sur ces établissements. Le céleste, quant à lui, rattachait une activité lucrative à leurs nombreuses sources de revenues en plus de s’occuper des malhonnêtes exploitant des habitants des quartiers Nords. Tout le monde était gagnant dans cette histoire, et puis avouons le, la cheffe Miruna Von Lumini était une personne qui intriguait beaucoup l’archange. Et il ne dit pas ça car son corps d’elfe vampirisé lui faisait pensé à Eve. Loin de là.

Mais revenons à nos moutons, en parlant de son agréable secrétaire, cette dernière s’approcha d’Adamius affalé sur un canapé d’angle autour d’une table. Cette dernière ramassa le verre vide de son patron avant d’ajouter de sa voix calme et suave.

Eve - « Les mercenaires sont là, est ce que je les fais rentrer ? »

Adamius - « Oui, c’est bon je suis prêt, installe trois chaises devant moi et fais les entrer. On a du pain sur la planche aujourd’hui encore. »

L’elfe le gratifia d’un sourire suave, si Adamius en avait strictement rien à foutre des gens autour de lui, Eve faisait office d’exception. Non pas qu’il ait des sentiments ou pas, mais il faut avouer que sa plastique et son air enjoué n’était pas pour le déplaire. Elle savait se rendre utile et faire ce qu’on attendait d’elle sans chercher à trop gratter derrière. A ses yeux, l’archange était un modèle de vertue et de bonté et ce dernier faisait tout pour lui faire conserver cette image en tête. Profitant du fait qu’elle se penche pour saisir les chaises pour mater allégrement son postérieur, le céleste s’estimait chanceux d’avoir été choisi par son père pour cette mission. C’était vraiment un jeu amusant, après autant d’année d’ennuie.

L’elfe passa par les portes doubles menant à la rue et vint chercher les trois mercenaires. Attrapant le bloc note laissé par Eve, la créature ailée fit le recensement des troupes. Tous étaient des mercenaires, et tous ont une qualité utile à sa mission du jour.  Tout d’abord, il y avait Gulp. Cet ogre impressionnant de deux mètres cinquante de haut était une montagne de muscle avec un pois chiche à la place du cerveau. Il était avant tout là pour jouer les gros bras et se montrer intimidant face à des adversaires possiblement intimidable. Puis il y avait Shadowcat, sans doute un pseudonyme, personne ne voulait vraiment s’appeler chat des ombres. C’était une voleuse spécialisée dans les cambriolages, une humaine certes, mais une qui passerait relativement inaperçu durant l’entrevue. Et enfin il y avait Miguel, un pistolero squelette qui lui avait été recommandé pour son bon travail et son absence de morale tant que la paie est suffisante. Parfait, il était temps d’accueillir son équipe.

Les portes s’ouvraient et Eve se tenait en tête de cortège invitant les trois mercenaires à s’installer. Gulp semblait vraiment inconfortable sur une si petite chaise mais tant pis. Shadowcat regardait les lieux quant à elle, admirant le lieu ou essayant de repérer des objets de valeurs, allaient savoir. Quant aux derniers, difficile de voir ce qu’il regardait étant donné qu’il n’a pas d’yeux. En tout cas Adamius les attendait, et il se leva une fois ses convives assis. Faisant le tour de la table, il s’avança de sorte à s’asseoir à moitié sur cette dernière, donnant une impression mi-relax, mi-sérieux, comme un prof d’université prêt à donner cours. Il commença en ouvrant les bras en signe de bienvenue.

Adamius - « Bonjour, enchanté de vous rencontrer, je me nomme Adamius. J’ai fais appel à vous trois car vous m’avez été chaudement recommandé par des personnes sûres. Ce que j’attends de vous est simple : soyez efficaces dans vos différents rôles et lorsque nous rentrerons vous serez grassement payé. L’échec n’est pas une option pour moi, et je compte sur vous pour être vigilant tout le long de la mission. »

Posant son bloc note sur la table, il examina les réactions à la recherche d’éventuelle réaction avant de poursuivre son introduction des plus sommaires.

Adamius - « Nous allons aller à la maison close nommé « Le paradis ». J’ai un rendez vous d’affaire très important là bas et je compte sur vous deux, Gulp et Miguel, pour assurer ma sécurité et jouer les gros bras si nécessaire. Attention cependant, aucun civil ne doit être blessé, c’est très important. Par contre, si nécessaire uniquement, ne vous gênez pas pour faire du mal aux autres convives de la réunions et à leur staff. Vu les ordures que l’on aura en face, ils n’hésiteront pas à vous faire du mal si l’occasion s’y prête. »

Gulp - « Bah pourquoi aller au bordel là bas ? Y en a un ici ... »

Adamius souriait toujours en façade même si dans sa tête il avait déjà mis la tête de gulp au bout d’une pique. Il était complètement stupide, tant mieux d’un côté, ce n’était pas ce qu’on lui demandé de réfléchir. Le céleste espérait cependant que Miguel serait plus intelligent que ça pour éviter d’avoir à se trainer deux demeurés. Mais au moins, les ogres avaient l’avantage de ne jamais craindre la peur, cela pourra être un atout pour une eventuelle fuite pendant qu’il se sacrifiera héroiquement. Reprenant son explication, l’archange expliqua.

Adamius - « Nous avons convenu que ce serait là bas Gulp, tu verras, tu n’as qu’à suivre le mouvement. Shadowcat, tu profiteras que les propriétaires et la sécurité soit occupé sur nous pour t’infiltrer et t’occuper de leur coffre. Prends en tout le contenu, tu t’exfiltres et tu viens déposer le contenu du coffre ici même. Anders se chargera de le récupérer. Avez vous des questions messieurs dames ? »

Affichant son sourire des plus affables, Adamius avait l’air d’un homme d’affaire parfaitement honnête, à l’exception peut être des permissions de tuer qu’il avait octroyé à ses sbires si la situation tourne mal. Scruptant la moindre réaction, l’archange attendit patiemment une question.

Adamius se tournait vers le squelette qui faisait l’original à se mettre à part des autres, revendiquant qu’il voulait une prime pour chaque personne qu’il buterait et demandant quel serait son rôle. Ainsi on pouvait dire qu’il n’avait rien compris au briefing, preuve qu’il avait des soucis de concentrations le mariachi. Il faut dire que la langue officielle de Portalia n’était peut être pas la sienne et qu’il avait des soucis de compréhension. Cela le peinait beaucoup mais pour le coup, il le mettait au même niveau que Gulp en terme de jugeote. Il pensait déjà à une prime pour tuer des gens alors que les instructions étaient davantage d’éviter les bains de sang inutile. Soit c’était un agité de la détente, soit c’était un soucis de compréhension. Dans les deux cas, il serait bientôt fixé.

Adamius - « Es necesario que lo digo en tu idioma, esqueleto, para que entiendes lo que quiero que te haces ? Sigame y mata los gringos que estan peligrosos para nosostros. No menos, no mas. Y no matas a los civiles. »
(Est ce nécessaire que je te le dises dans ta langue, squelette, pour que tu comprennes ce que je veux que tu fasses ? Suis moi et tue les gringos qui sont dangereux pour nous. Pas moins, pas plus. Et ne tues pas les civils.)

Le céleste était capable de parler toutes les langues de la terre, du ciel et des enfers, cependant, il ne comprenait rien aux langues issues d’autres univers fantastiques. Mais si cet homme était un pistolero mexicain, il était tout à fait possible de converser avec lui dans sa langue d’origine. Voyant le regard ovino-ferroviaire de Gulp et l’interrogation de Shadowcat, Adamius reprit ses explications pour être bien sûr que chacun comprenne son rôle, visiblement cela ne serait pas du luxe.

Adamius - « Reprenons, une fois devant leur maison close, Shadowcat tu te détaches du groupe et tu fais ton affaire. Une fois rentrée, nous sommes attendu pour une réunion d’intérêt avec trois personnes potentiellement dangereuses. Donc Gulp et Miguel vous assurerez ma sécurité pendant tout l’entretien. Attention, les trois têtes de réseaux doivent rester en vie, mais s’ils ramènent des sbires qui ont l’intention de nous nuire, pas de quartier, vous tuez. Aujourd’hui on leur envoie un message donc je souhaiterais que les choses se passent proprement. Si j’en vois un qui fait du zèle je le plombe moi même. Comme dirait l’expression qui parlera peut être à notre cher squelette : Plata o plomo. L’argent ou le plomb. »

Gulp sembla acquiescer, son rôle était des plus simples au final et sans doute que Miguel comprendra qu’il vaut mieux ne pas faire du zèle dans l’histoire. Maintenant que l’archange avait rejoint les Shadow Gears, il se devait d’être exemplaire quant au traitement des civils. Sa « cheffe » avait bien insisté là dessus, si elle lui laissait carte blanche pour se débarasser des indésirables et récupérer leurs affaires, il était hors de question d’y mêler les civils. Pas d’explosions, pas de dommages collatéraux, et surtout pas de zélés sociopathes en quête d’un bonus. Au risque d’insister encore, Adamius expliqua.

Adamius - « Donc, vous tuez les bonnes cibles, vous avez un bonus, vous tuez les mauvaises cibles, vous avez un enterrement d’offert. Et si y a pas besoin de tirer, vous aurez un bonus encore plus conséquent, je préfèrerai que ça se déroule ainsi. Simple comme bonjour n’est ce pas ? J’espère que vous êtes prêt, on part dans cinq minutes le temps de rassembler deux ou trois affaires. Eve, ma belle, tu peux aller récupérer l’attaché caisse dans mon bureau et prévenir Anders que nous nous mettons en route ? Merci, tu es un amour. »

L’elfe très docile souriait et alla s’acquitter de sa tâche, laissant aux autres la possibilités de lui poser diverses questions sur la mission. Il était resté évasif sur le sujet de cette réunion délibérément. Si Gulp était trop idiot pour se poser la question ou même retenir la réponse, ce n’était peut être pas le cas des deux autres, et moins on en sait, mieux on se porte. Le secret est, après tout, la seule chose qui, plus elle a de gardien, moins elle est gardée. Balayant la pièce de son regard, ils se mettront en route une fois que l’assistante d’Adamius lui aura ramené sa sacoche. La mission pourra ainsi commencer.

Le pistolero continuait de poser des questions bien idiotes ce qui avait le don d’agacer Adamius. Comment reconnaître des membres participant à une réunion. Il est vrai qu’il n’avait sans doute pas l’habitude de participer à ce genre d’évènement, mais malgré tout, c’était du bon sens. Le céleste fit une note pour lui même : ne plus engager des mercenaires au prix bas mais essayer de trouver des vrais partenaires commerciaux. Pour un homme qui lui avait été vendu comme porte flingue, il avait un manque de jugeote et de clairvoyance certain. La prochaine fois, il fera peut être davantage appel à Bob lui qui était beaucoup plus volontaire et apte à discerner quand attaquer ou pas. M’enfin, chacun ses points forts, il sera peut être un atout dans le gunfight sinon il servira de cible dans le pire des cas. S’apprêtant à lui répondre, Gulp coupa Adamius dans son élan.

Gulp - « Bah facile ! S’il est autour de la table tu tires pas, les gardes sont jamais autour de la table. Pas vrai boss ? »

S’attendant à une énième aberration, l’archange fût surpris. Gulp était donc capable de faire marcher ses neurones et qui plus est d’expliquer son travail à Miguel ? Ce fût avec une certaine émotion que le céleste hocha la tête en direction de l’ogre. Il n’était pas tout à fait inutile dans son genre. L’espace de quelques instants, il avait hésité à annuler la mission au vue du quotient intellectuel négatif commun des mercenaires qu’il a engagé. Maintenant que la situation était clarifié, il convient de se mettre en route dans les plus brefs délais qu’il est inopportun de faire attendre ses hôtes.

Faisant signe à tout le monde de le suivre, le petit groupe se déplaça en direction de la deuxième maison close du quartier nord, situé à sept rues de là où était le Cygne Noir. Une fois arrivait au bout de la rue, Shadowcat était déjà parti sans que le reste du groupe ne s’en aperçoive. Parfait, il ne demeurait que Gulp, Miguel et Adamius, le plan pouvait donc commencer. Et vue le groupe hétéroclite, le ramdam n’était jamais très loin. Arrivant devant la porte du bâtiment, un minotaure faisant tout juste une tête de moins que Gulp les attendait. Ce dernier ne se débina pas, le portier en avait vu d’autres visiblement. L’archange expliqua.

Adamius - « Salutations, nous sommes attendus par tes chefs. »

Sans répondre, le minotaure fit un signe de la tête au groupe pour les inviter à entrer. A l’intérieur, l’ambiance était différente du Cygne noir. Des civils étaient présents et commençaient déjà à profiter des charmes de prostituées encore marqué par des signes de mauvais traitements. Ainsi donc, il avait fait en sorte de laisser des boucliers humains dans toute la pièce afin de s’assurer qu’il n’y aurait pas d’entourloupe. C’était malin, l’allégeance d’Adamius auprès des Shadow Gears devaient avoir atteint les oreilles du syndicat. En agissant de la sorte, ils s’assuraient qu’aucune attaque de grosse envergure n’aurait lieu. Il y avait des règles à respecter, et l’archange mettait un point d’honneur à les respecter. Tout du moins, tant que ces règles lui permettait d’atteindre ses objectifs, mais ça c’est un autre sujet.

Il y avait trois arbalétrier à l’étage qui surveillait la salle et quelques personnels de sécurité dans la pièce. Pour une fois, ils avaient mis le paquet en terme de sécurité, preuve qu’ils estimaient le céleste comme un adversaire dangereux, c’était bon signe pour lui. Faisant le tour de la pièce du regard, il glissa à l’oreille de Miguel.

Adamius - « Les trois arbalétriers là haut, combien de temps ça te prendrait pour les descendre ? Pas pour tout de suite bien évidemment. Si ça doit tourner au vinaigre, j’aime autant m’assurer que ça soit dans tes cordes. Et avant que tu poses la question, ça n’impactera pas ta prime si tout se passe bien. »

L’archange pouvait paraître débonnaire et je m’en foutiste sur les bords, mais il aimait que les choses se passent sans accroc. Il était puissant, mais il n’était pas invincible, si sa glyphe lui conférait le contrôle sur ce qui se passait au sol devant lui, les arbalétriers pourraient s’avérer être des menaces réelles. Et puis, tant qu’à payer un spécialiste autant être sûr qu’il sache faire son boulot. Le guitariste savait pertinemment que l’ogre et le voleur rempliraient leurs fonctions. La seule inconnu, c’était cet homme qui semblait prendre un malin plaisir à le tourner en bourrique.

Le pistolero semblait confiant dans son duel de pistolet, parfait. Adamius savait comment il allait entrer dans la salle de réunion du syndicat, mais ne savait pas comment il allait en sortir. Ou du moins, si la situation allait se complexifier ou pas. Dans tous les cas, l’heure de la confrontation était venue et il était trop tard pour faire machine arrière. De toute façon, il n’y avait que deux solutions possibles : Soit ils allaient plié, soit ils allaient entrer en guerre contre la Shadow Gear. Le céleste ne les connaissait pas, mais au vue de la pléthore de mercenaires réquisitionnés, la réponse semblait clair à ses yeux.

Poussant les portes de la salle de réunion suivi par Miguel et Gulp, ils se retrouvèrent tous les trois dans une pièce vide avec pour seul mobilier une grande table et des chaises. La disposition aurait pu faire penser à un jury dans un concours : La table prenait presque toute la pièce en parallèle de la porte. Derrière cette dernière se trouvait les trois pontes du syndicat. Grâce aux informations qu’il avait recueilli en amont et aux descriptions, il avait vite deviné qui était qui. Il y avait tout d’abord un vieil homme au regard vicelard, un humain qui semblait analyser chacun des gestes d’Adamius comme s’il essayait de résoudre un puzzle. Cet homme là, c’était Kramer, le patron de « L’Oasis » qui s’occupait donc de soudoyer les gardes et d’acheter la tranquilité du syndicat.

A côté de lui se tenait un homme plus bourru, un golem de pierre qui semblait bien énervé. Les bras croisés, il ne pouvait s’empêcher de regarder de haut les trois arrivants en lançant des regards assassins. Aucun doute, cela devait être Myers, le patron du « Paradis ». Celui là était chargé de la partie sécurité. Et enfin, l’ombre au tableau, la délicieuse mais néanmoins redoutable Sadako, une vampire au charme incroyable qui était capable de rallier tout le monde à sa cause par un simple sourire. Elle est la patronne de « l’alchimie » et est chargée de la partie recrutement, ou plutôt esclavagisme.  Comme quoi, il faut parfois savoir se méfier des jolies minois, quand on connaît la réputation de sadique qu’elle s’est forgée.

Et devant eux, se tenait une seule et unique chaise à plusieurs mètres d’eux, comme pour marquer le fossé entre les deux parties. Cependant, cela avait un petit effet « inquisition » qui n’était pas pour déplaire à Adamius. Mais passons, revenons en à nos moutons. Il y avait aussi quelques mercenaires autour adossaient au mur qui était visiblement là pour la partie intimidation. Parfait, mais cela n’avait pas de prise sur le céleste à l’heure actuelle. Intimant à Gulp de se tenir prêt, il en fit de même avec Miguel.

Adamius - « Y a que des mercenaires et les cibles à ne pas toucher dans cette pièce. Prépare toi à vider ton chargeur quand je te le dirais. »

Reprenant la route vers son siège, et plutôt que de s’asseoir poliment  comme on l’y invitait, il retourna cette derrière pour s’avachir vers l’avant sur le dossier de ladite chaise, analysant chaque personne se trouvant devant lui. Il y eut un petit blanc avant que Kramer prenne les devant dans la conversation.

Kramer - « Sois le bienvenue Adamius, je pense que nous avons beaucoup à discuter tous ensemble. Je pense qu’il n’est pas dans notre intérêt de partir en guerre quand une solution à l’amiable peut être trouver. »

Adamius - « Merci pour votre accueil, je suis tout à fait d’accord avec vous. Mais avant que nous ne débutions. Bateman ne se joint pas à nous ? »

Myers - « TU L’AS TUE SALE ENFOIRE ! »

Le colosse se dressa, provoquant l’agitation des mercenaires autour de lui qui se demandait si c’était le signal pour engager. Kramer fit un signe d’apaisement et Adamius en fit de même pour éviter que Miguel n’ait la gâchette trop facile. Sadako se mit à rire avant de regarder avec amusement la situation, son sourire toujours présent sur son visage malgré l’imminence d’un combat. Cette seule provocation avait eut le mérite de lui montrer la hierarchie au sein du syndicat. Kramer en était le porte parole et un leader tacite. Myers, c’était les muscles mais visiblement pas grand-chose dans le cigare et dans la patience. Quant à Sadako, elle semblait davantage s’amuser de la situation que d’être vraiment affecté par la mort de son ancien collaborateur. Beaucoup d’info à emmagasiner dans son esprit.

Adamius - « J’ai acheté honorablement son établissement, je n’y suis pour rien s’il a pris la poudre d’escampette et a cédé son bien. »

Sadako - «  Quelle opportunitisme pour les shadow gears, j’en suis toute émoustillée  »

Joignant le geste à la parole, la jeune femme porta ses mains au visage. Visiblement, les négociations semblaient plus amusantes qu’il n’y paraît. Le jeu d’échec des deux parties venaient de commencer.

Jusqu’ici les mercenaires se tenaient tranquilles. Parfait, cela voulait dire qu’ils étaient capable de suivre les instructions qu’on leur donne. Malgré la situation qui s’était tendue d’un coup, le squelette et l’ogre était resté de marbre. Tant mieux, cela soulignait davantage que la pression se trouvait du côté de leurs hôtes. Parfait, Adamius aimait beaucoup se dire qu’il avait l’avantage même dans un terrain ennemi. Affichant son sourire des plus cordiales, personne n’était dupe : Il savourait chaque instant de ce moment de calme avant la tempête. Dans un dernier effort d’apaisement, Kramer entra dans le vif du sujet.

Kramer - « Ne perdons pas de temps inutilement, notre temps à tous est précieux. Si on t’a fait venir ici c’est qu’on veut trouver une solution à l’amiable pour éviter une guerre qui ne nous apportera rien à tous les deux. »

Adamius - « Je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi sur ce dernier point, mais je suis curieux d’entendre ton offre. »

Kramer - « En guise de notre bonne volonté, on peut t’approvisionner en femme pour ton établissement, on peut même te prêter main forte en cas de problème avec notre service de sécurité. En échange, en preuve de bonne relation cordiale, on souhaite que tu nous verses 10 % de tes recettes. Le marché est juteux, et nous pensons qu’il y a de la place pour tout le monde. »

Adamius - «  Quelle offre généreuse ! Seul un fou pourrait refuser … Seulement vois tu, j’ai des engagements à tenir. L’esclavagisme de vos prostitués est gênante pour mes affaires, le fait de dilapider de l’argent pour entretenir cela c’est encore pire. Alors laisse moi maintenant te faire ma proposition. »

Affichant un sourire sadique du prédateur prêt à bondir sur sa proie, l’archange positionna sa guitare devant lui à la manière d’une canne pour s’appuyer en plus du dossier de la chaise. Affichant un regard plein de mépris, il expliqua le plus calmement du monde comme s’il leur demandait pas grand-chose.

Adamius - « Abandonnez vos établissements, arrêtez votre esclavagisme et ne vous avisez pas de vous trouver en travers de ma route ou de celle de mes alliés. L’argent c’est bien, mais avoir la vie qui va avec pour le dépenser c’est mieux non ? Il est temps de songer à la reconversions Madame et Messieurs.  J’y gagne le monopole dans le quartier nord, et vous y gagnez la possibilité de rester en vie assez longtemps pour profiter de votre argent durement gagné.»

Ce n’était qu’une simple proposition et pourtant cela sonnait aux oreilles de chaque personne dans la pièce comme une déclaration de guerre. Les hommes de mains étaient tendus, le seul qui semblait jubilait de la situation, c’était Adamius qui prenait un malin plaisir à tourmenter ses adversaires. D’ailleurs, si l’unité des trois têtes pensantes du syndicat ne faisait aucun doute au début de la réunion, des distances se faisaient entrapercevoir désormais. Sadako s’éloignait des deux légèrement comme si elle se préparait à s’échapper d’une attaque du pimp. Myers semblait prêt à se jeter sur le patron du cygne noir tandis que Kramer lui lançait des regards assassins. Parfait, il ne restait plus qu’à ajouter une dernière goutte d’huile sur le brasier.

Adamius - « Bien sûr je n’attends pas de réponse tout de suite, je suis magnanime. Je vous laisse le soin de me donner une réponse sous vingt quatre heures, si vous êtes toujours en place, je prendrais ça comme une déclaration de guerre et je vous tuerais. D’ici là, je vous souhaite une bonne journée. »

Myers - « TU TE FOUS DE NOTRE GUEULE ? »

A la seconde où Myers se leva, il renversa la table contre le mur dans un excès de colère. Sadako était déjà dos à la porte prête à se mettre en sécurité, mais cela ne semblait pas être de la peur, juste une certaine lassitude quant à la réunion. Kramer mis la main sur son arbalète et une rune se dessina au sol, projetant les deux comparses au sol, aspiré par la lumiglyphe d’Adamius. Maintenant qu’ils étaient bloqué au sol, les mercenaires s’approchèrent et le céleste ajouta.

Adamius - « Gulp, Miguel, si l’un d’eux s’avance ou me met en joug, vous avez l’autorisation de les buter. Cela vaudra pour toute personne souhaitant me menacer tant que nous serons pas rentré. »

Ces quelques mots firent hésiter les mercenaires qui ne savaient pas s’ils devaient attaquer ou pas, leurs patrons n’étant pas en danger de mort immédiate. Sadako étant partie, il ne demeurait que Kramer et Myers. Ajoutant le plus naturellement du monde une salutations avant de partir.

Adamius - « Nous nous reverrons prochainement, j’ai hâte d’y être. Passez une bonne journée ! »

Kramer - « Bordel mais restez pas planté là ! Butez le ! »

Lui qui espérait une sortie sans encombre, c’était raté. Un des sbires se jeta sur lui mais fût intercepté par l’ogre qui l’éclata contre un mur provoquant un début de terreur chez les mercenaires. Miguel allait pouvoir s’en donner à coeur joie, tant qu’il n’attaquait pas les cibles VIP. Faisant signe à ses sbires de décaler, il était temps de repartir après avoir donné une leçon au syndicat. D’ailleurs, Adamius espérait que le pistolero se rappelait bien des ennemies l’attendant en embuscade au dessus de la porte d’entrée.

Quoi de mieux qu’un départ avec panache pour clôturer une belle réunion ? Il n’avait pas grand-chose à faire à part esquiver les personnes assez stupides pour essayer de la jouer physique avec Gulp. Ce dernier ne brillait pas par son intelligence mais qu’est ce qu’il était efficace pour tenir les gens à distance et les défoncer à coup de gourdin dans la tronche. Parfait, même le pistolero grognon se pliait à l’exercice, allant faire sauter les valseuses de certains tout en s’extirpant d’un corps à corps musclé avec un autre adversaire. Enfin, quand je dis musclé, c’est pas comme s’il avait des muscles non plus.

Ce dernier rageur vint se plaindre que la réunion avait mal tourné et qu’Adamius était un mauvais négociateur. Il se trompait lourdement, il n’avait jamais été question de négocier. C’était plus une déclaration de guerre en bonne et due forme. De plus, il avait explicitement déclarée ses conditions et ainsi, personne ne pourrait le blâmer de ne pas avoir prévenue le syndicat des exactions futures. Tout c’était passé merveilleusement bien.

Adamius - « Au contraire, tout s’est merveilleusement bien passé. J’ai eu toutes les informations dont j’avais besoin, j’ai gagné du temps pour notre ami, et surtout j’ai exprimé clairement mes revendications. En plus de ça, tu as mis hors d’état de nuire quelques uns de leurs meilleurs tireurs. Que demande le peuple ? »

Oui, il y avait fort à parier qu’ils n’avaient pas fait appel à leur pire tireur pour assurer leur sécurité. Il y a fort à parier qu’après pareille blessure, ils soient moins enclin à vouloir continuer leur métier. Certains auraient peut être même préféré la mort plutôt que subir ce genre de blessure mais le squelette s’était montré sadique. Après tout, Adamius n’avait pas ordonné qu’il tue tout le monde, le but étant avant tout de faire passer le message. Nulle doute que le message envoyé par le pistolero était bien explicite.

Sortant dans la rue, Gulp fit un plaquage qui lui aurait value un carton rouge dans n’importe quel sport de ballon et les trois acolytes disparurent plusieurs rues plus loin. Un plan rondement mené, et sans essuyé la moindre perte. L’ogre avait quelques hématomes mais rien de grave, le squelette avait son poncho troué, et l’archange lui n’avait rien du tout. Parfait, cela s’est donc merveilleusement bien passé. Sur le trajet, il ne pût s’empêché de demander à Miguel.

Adamius - « Alors dis moi, tu as assisté à la même réunion que moi. Et qu’as tu remarqué durant le peu de temps qu’à durer cette réunion. Qu’as tu vu de crucial qui va m’aider par la suite dans ma vendetta ? Si tu trouves, tu as deux verres offerts au cygne noir.»

Le sourire au lèvre, le patron de l’établissement jaugeait son mercenaire voir si ce n’était qu’un porte flingue lambda ou bien quelqu’un capable de faire fonctionner ses neuronnes quand la situation l’exigeait. Comme il se doutait qu’il ne ferait pas de rab pour rien, la créature angélique lui promis quelque chose en retour, c’est comme ça que fonctionnait les mercenaires non ? Curieux, il écouta attentivement sa réponse sous un Gulp en train de perdre haleine qui cherchait sa respiration.

Le céleste ne put réprimé un soupir. Il n’y avait rien à tirer de Miguel ou de Gulp quand il s’agissait d’intelligence. D’un côté, c’était appréciable. Ces deux brutes ne se préoccupaient de rien, ils venaient là où on leur demandait, et ils repartaient une fois la mission fini sans posé de question. Parfait, par contre, le ton condescendant du squelette allait vite lui taper sur les nerfs, mais passons. Pour le moment, il fallait rentrer au cygne noir et ce dernier demeura silencieux le long du trajet, ignorant par la même occasion la question du pistolero. Ce dernier n’avait pas pris la peine de négocier le prix avant de partir, du coup, il se retrouvait comme un idiot à attendre de voir combien Adamius allait lui proposer.

Quant à la question sur ses différentes observations, il y avait tant à dire de cet entretien. Chacun avait exposé son défaut principal. Myers montrait son impulsivité. Kramer avait exposé son besoin de tout contrôler et d’être à la tête implicitement du syndicat. Sadako quant à elle, avait démontré un désintérêt complet pour ce genre de réunion, prouvant sa légèreté sur de tel sujet. Parfait, tout cela, c’était des éléments à prendre en compte durant sa guerre. Mais tout cela, ça échappait à la mauvaise volonté du pistolero. Au moins, il sait manier son flingue, c’est un bon début.

Arrivé au cygne noir, Shadowcat était déjà là, avec visiblement l’entièreté des documents souhaités. Parfait, au moins le voleur se révélait être une bonne surprise. Même Gulp et Miguel en tant qu’exécutant n’était pas si mal que ça au final. Tout est bien qui fini bien. Posant ses mains sur son bureau, il sortit trois bourses équivalentes remplis de gils. Pour une mission aussi rapide, c’était très bien payé, peut être même trop ? A cela, il jeta une bourse plus petite à Gulp et à Shadowcat, laissant Miguel sans son bonus.

Adamius - « C’est la prime de comportement, vous avez été exemplaire tous les deux. Miguel par contre, ta grande gueule fait que tu passes à côté de cette prime là. S’il venait à avoir une prochaine fois, j’espère que tu changeras de ton, à l’avenir. T’as le droit de pas me porter dans ton coeur, cabron, mais j’attend davantage de discipline de la part de mes collaborateurs. Vous pouvez rentrez chez vous j’en ai terminé. »

Est ce que cette distribution était faites dans le but de l’énerver ? Probablement. S’il voulait travailler avec l’archange, il allait devoir faire des efforts disciplinaires. Être un con est autorisé, tant que derrière il se montre agréable. Les mercenaires disponibles sont légions, il n’y a que l’embarras du choix. Mais à l’avenir, il aimerait beaucoup compter sur des employés plus « docile » et moins grande gueule. Peut être que cela lui rabaissera le caquet quelques temps ? Allez savoir ! En tout cas la mission était désormais une réussite. Et s’il le désirait, le pistolero aurait du travail encore, mais ça, c’était s’il avait décidé de mettre son ego de côté suite à cette sanction publique. Inutile de trop en faire, cela reste un bon élément.