Yuan feat Sirius
Father in almost law
Tiens donc mais qu’avions-nous là ? Un joli coeur sous toutes les coutures, l’idée de retracer les reliefs de la carnation améthyste de cette charmante apparition caressa l’esprit de notre cher gentleman, un peu de retenue que diable, Yuan est un Croc digne et civilisé. Les rubis du maître des lieux remarquèrent avec facilité l’effet de ses atours sur son visiteur, on ne peut plus flatteur pour son égo déjà surdimensionné, jusqu’à quel point pourrait-il le faire bleuir ce petit trésor ? Rien à faire le renard ne peut échapper à son naturel taquin, il à conscience de ses charmes et de leurs effets, il se régalait d’en user et d’en abuser, il est tellement satisfaisant d’observer les réactions de ses victimes. Un sourire suffisant sur sa lippe, autant jouer un peu, ça allait égayer sa matinée, son interlocuteur semblant confus, le soyeux prit les devants, déployant son éventail puis le maniant délicatement afin d’avoir un peu d’air, et ajouter une touche d’élégance .
-Auriez-vous perdu votre langue mon jeune ami ? Je ne mords pas vous savez, tout au plus des mordillements lorsque j’ai de l’appétit uhuhu. Vous m’amusez déjà.
Pourquoi un tel accueil et une telle ouverture d’esprit ? Surtout depuis l’attaque de Portalia ? Le dandy savait que l’église de l’Ordre est sur le qui-vive, donc elle ne lésinait pas sur la sécurité, ensuite il avait un service de sécurité au poil, enfin le cas échéant il pouvait se défendre lui-même, après observation du tieffelin, il ne représente aucun danger, donc il pouvait lui offrir le couvert sans crainte. Qu’il est adorable à observer et être si prudent, cela se comprend le kitsune accorde tout spécialement de l’intérêt à l’apparence et à la tenue de son logis, autant vous dire que Monsieur s’est fait plaisir avec la décoration et les meubles, tout avait été réalisé chez des artisans hautement qualifiés, du sol au plafond, des tableaux, des vases, des bougies, des fleurs, des tapis, c’était bien un manoir, nous ne mentionnerons évidemment pas le prix par soucis de rester décents.
« Merci pour l'invitation. Je ne m'attendais pas à un accueil si chaleureux. Pour tout vous dire, je me suis pris plusieurs claquages de portes depuis tout à l’heure. »
-Je vous en prie très cher, prenez garde de bien essuyer vos souliers, mon associé et moi même avons une sainte aversion de la saleté, quoique..il est largement plus maniaque que moi. Quant à l’accueil, ma foi je ne peux laisser ma porte scellée face à un si charmant minois, je suis moi même dans le milieu du spectacle, c’est un plaisir de converser avec un confrère. Détendez-vous voyons, j’ai conscience que l’intérieur est impressionnant mais ça ne sont que des objets, veuillez me suivre.
Les appendices caudaux effleurant le menton de l’artiste accentuant l’invitation, le dandy est conscient bien sûr de ses richesses mais il restait pauvre, pauvre de famille, pauvre de sentiments, les gils aussi nombreux soient-ils ne remplissent pas un coeur et esprit vides. Passons, le prince fluffy guida son invité à travers le manoir jusqu’à un de ses salons, Dans l’aile est du manoir, dissimulé derrière une double rangée de panneaux de cèdre poli, s’ouvrait le salon traditionnel à l’élégance rare. Le dandy s’était inspiré de l'architecture des Crocs séléniens par pure nostalgie. Le sol, couvert de tatamis finement tressés et lustrés, diffusait un parfum discret de paille de riz fraîchement pressée, rappelant les saisons passées et le savoir-faire artisanal transmis de génération en génération. Les panneaux en bois de cyprès et papier de riz d’une blancheur laiteuse, tamisaient la lumière extérieure, qui s’infiltrait en de subtils rayons, jouant en ombres douces sur les motifs délicatement peints des panneaux : des montagnes embrumées, des cerisiers en fleurs, des grues s’élevant dans le ciel. Au centre, une table basse en bois de cerisier poli trônait en majesté, entourée de coussins en soie d’un vert profond, brodés de fils d’or dessinant des formes de vagues et de vent. Les chaises basses sans pieds, invitaient à la détente, leurs dossiers recouverts de soie assortie, rehaussés de motifs de fleurs sauvages et de feuillages subtilement changeants au gré de la lumière. Dans l’alcôve sacrée, était suspendu un rouleau orné d’une peinture d’encre représentant des montagnes lointaines plongées dans la brume. À ses côtés, un vase d’un bleu intense, signé par un maître potier, renfermait un arrangement épuré, quelques branches de prunier et un iris blanc d’une pureté saisissante, une composition aussi parfaite que fragile. Les fenêtres, faites de panneaux de verre coulissants, s’ouvraient sur un jardin soigneusement entretenu, un espace de contemplation où les érables en feu et les pierres moussues encadraient un bassin à carpes, dont le clapotis apaisant pénétrait parfois dans la pièce. Invitant l’artiste à prendre place sur un des sièges d’un mouvement d’éventail, le soyeux servit une tasse de thé à celui-ci puis à lui-même, prenant place en tailleur sur le siège. Le regard curieux, oreilles pointées en avant, ses queues formant un éventail tel un paon, écoutant attentivement, un air amusé, le pauvre chou tenait encore ses tracts et semblait nerveux. Que c’est attendrissant.
« Je suis en train de promouvoir notre prochain spectacle au cirque. Nous avons des numéros incroyables cette année. Les acrobates ont mis au point une nouvelle routine, et les magiciens ont travaillé sur des illusions inédites. Je suis sûr que cela pourrait vous plaire. »
Le jeune homme connaissait sans aucun doute son texte par coeur, mais la volonté est là c’est admirable, le soyeux connaissait le fameux cirque et le propriétaire, non pas qu’ils soient proches, mais leurs affaires étaient en concurrence, un Cabaret est un lieu de divertissements tout comme le Cirque, à quelques différences prêts. Luc n’est pas un être que le kitsune appréciait, trop vicieux à ses yeux, il ne lui inspire guère confiance, surtout depuis que Lumiel a mené discrètement l’enquête, les artistes n’étaient guère dorlotés. Oh le soyeux peut être roublard certes, il n’est pas exemplaire mais lui traite bien ses employés, ce sont ses protégés après tout. En résumé, en des termes modernes, Yuan n'appréciait pas le management de Luc. Revenons à l’améthyste, le croc se délectait d’analyser ses expressions faciales, son attitude, le pauvre chou est sacrément perturbé. Compatissant, le soyeux fit une manœuvre pour le mettre à l’aise, lui offrant un charmant sourire.
-Votre discours est intéressant, vous avez bien appris votre leçon, cela dit mon chou, je pense que vous pourriez d’avantage me convaincre en étant honnête, je vous perturbe à ce point ? Buvez donc votre thé et prenez une pâtisserie avant que cela ne refroidisse, quant au cirque..je pourrais y faire un tour, uniquement si vous êtes présent à la représentation. Je n’apprécie guère Luc, lui et moi avons quelques…désaccords sur la manière de mener les affaires. Ahem…bien évidemment, chacun fait comme il peut, cela dit, s’il devient pénible d’exercer pour son compte vous êtes le bienvenu ici, je recrute en ce moment, le Cabaret assure de multiples prestations dont le spectacle. Simple curiosité quelles sont vos compétences dans l’art du spectacle ?
Malgré le savoir-vivre, le gentleman ne put cacher entièrement son aversion pour le patron du cirque, on peut notamment la remarquer par un plissement du nez. une réaction fugace, qui s’estompa aussi vite qu’elle était apparue.
« Votre maison est magnifique. Elle a une ambiance apaisante. Ça change des rues animées dehors... eheh… Je dois avouer, que je suis intrigué par votre ouverture d'esprit. La plupart des gens ne sont pas aussi accueillants, surtout envers les étrangers qui viennent frapper à leur porte. »
Enfin l’améthyste semblait se relâcher un peu, c’est une bonne chose, un indice supplémentaire fit naître un sourire amusé sur la lippe du Don Juan, son éventuel futur protégé orientait la conversation. Bien, très bien même. Croquant une mignardise, puis tapotant ses lèvres avec un mouchoir, le soyeux rebondit sur le sujet.
-Vous me voyez flatté de votre appréciation de mes goûts en décoration, ma foi elle regorge de moults secrets, je ne tirais pas de conclusions hâtives dessus, mais je reconnais qu’elle est accueillante. On dirait bien que ma boule de poils vous fascine aussi, je vous comprends elle est si belle, n’hésitez pas à la caresser, ma petite Neige est une princesse un brin capricieuse mais elle aime plus que tout être choyée. Quand à mon ouverture d’esprit ma foi..j’ai eu une vie assez..mouvementée pour pouvoir tendre la main à mon prochain dans une certaine limite évidemment je ne suis pas un samaritain. Je n’ai rien à craindre de vous, si vous aviez représenté le moindre danger vous ne seriez pas assis ici je vous le garantis. C’est donc mon hospitalité qui vous tracasse bel améthyste ? Tout ce que vous pouvez éventuellement craindre c’est de repartir avec une promesse d’embauche et quelques mets de ma confection.
Et plus si affinité, non restons courtois, le dandy avait déjà bien assez festoyé, la gourmandise est un vilain défaut. Non juste un peu de jeu, une simple conversation autour d’un thé et de mignardises.
Dialogue de Yuan
Description
Dialogue interlocuteur
codage par Laxy Dunbar.