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descriptioncinquante nuance de fanfiction • morrigan & oralee (Abandonné) Emptycinquante nuance de fanfiction • morrigan & oralee (Abandonné)

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Vraiment …

Ce n’était qu’un petit passetemps comme un autre. Une lecture du soir, discrètement, bien à l’abris du regard des autres … Personne ne savait et personne ne devait savoir. Oralee y tenait tout particulièrement : elle avait une réputation à tenir et si on apprenait que la fougueuse, la rayonnante Oralee, celle qui délaissait les corsets et les robes pour des salopettes amples, qui avait de la poudre noire sur le visage, lisait ce genre d’ouvrage, c’était terminé. Harmonie elle-même avait juré d’emporter ce secret dans la tombe. Aleks lui-même ignorait tout de ce plaisir coupable, et par les dieux, elle en était reconnaissante sinon elle en entendrait encore parler. Non vraiment … Personne ne devait savoir qu’Oralee Hofferson lisait des livres d’une niaiserie intense à la romance dénaturée et bien souvent particulièrement malsaine. Mais tout n’était que fiction … Alors oui, elle n’était pas prompte à être secourue par un beau prince en armure, mais tout de même … C’était tentant de s’échapper quelques heures dans la lecture de ces œuvres.

Et puis, en livrant une bonne dose d’explosifs – qu’est-ce que la guilde pouvait bien faire d’une telle quantité ? Elle n’en avait aucune idée – que l’artificière entendu parler de nouveaux types d’ouvrages. Quelques noms avaient été glissé … Cinquante nuance de Lavende, Half-light … Des ouvrages qui avaient été entreposé dans la bibliothèque et qu’elle n’avait point lu ! Damnation, la tentation était si grande. Et il serait insultant pour le lecteur de croire ne serait-ce qu’une seule seconde qu’Oralee tenta de résister. Non. Elle termina sa livraison, rentra chez elle et décida de préparer son expédition avec grand soin : vêtements sombres, capuches, rien n’était trop pour cacher son honteux secret. Il était question de dérober ces ouvrages, de les lire et les remettre à leurs places : il était hors de question que le nom d’Oralee figure sur ces cartes de prêts. Jamais de la vie.

C’était une mission qu’elle avait l’habitude d’accomplir. Attendant sagement l’approche de l’heure de fermeture, la brunette s’était donc discrètement, mais surement, infiltré dans la guilde, laissant ses pas la guider jusqu’au lieu sacré : la bibliothèque. Ah … L’odeur de vieux papiers, de romances mielleuses, de drames shakespeariens, d’aventures épiques et romanesques … Son péché mignon. S’assurant que personne n’était en ces lieux si tard, elle commença à déambuler, ses doigts glissant sur les tranches.

« Voyons voyons … La vie de Gisèle … Before … Ah ! Là ! Cinquante Nuance ! » Elle attrapa l’ouvrage et l’ouvrit dans un gloussement d’excitation, ses yeux se perdirent sur les lignes de caractères, de mots, s’assurant de la preuve du cher et tendre ouvrage. « Parfait. Il ne me reste plus qu’à attraper la collection et – »

Oralee n’eut le temps de dire plus qu’un énorme fracas se fit entendre, l’obligeant à se retourner, sa capuche retombant en arrière alors qu’elle tenait le livre devant elle.

« Qui va là ?! »

Après une ou deux secondes, elle baissa la tête vers le livre avant de le mettre dans son dos. Sait-on jamais …
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Morrigan
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"Cinquante nuance de fanfiction"






&
© Never-Utopia
Tout avait commencé un samedi matin, en plein milieu de son étude hebdomadaire dans la bibliothèque de la guilde. Morrigan ne désespérait pas de trouver un jour au moins un ouvrage traitant de son monde d’origine, afin de reconstituer quelques pièces du puzzle mémoriel. Il avait pris pour habitude d’éplucher tous les nouveaux écrits, sans se cantonner à leur genre ou une première impression détestable. En tant que télépathe et grand curieux par nature, le mage pensait connaître le champ des possibles de manière exhaustive et ne reculer devant aucune lecture. Jusqu’à tomber sur ces ignominies. A bien des égards, la limite avait été franchie. L’érudit était pourtant habitué à l’ingérence des lieux et à certains écarts qu’il pouvait juger d’un œil presque indulgent. Il se souvenait notamment des garnements qui avaient pris l’habitude de glousser devant des lithographies érotiques, ou encore des romans à l’eau de rose qui semblaient disparaître du champ de vision des badauds mais qu’on voyait fréquemment déplacés et feuilletés. Mais aujourd’hui, ce qu’il avait découvert était impardonnable.

Sa trouvaille du jour s’intitulait modestement Semi-Darkness, ce qui pouvait se traduire par crépuscule. Néanmoins, l’ouvrage ne traitait pas d’astronomie ou de la beauté des paysages ombragés par la nuit. L’histoire entre les deux protagonistes masculins s’avérait vulgaire, mielleuse et composée dans un style douteux. Le mal aurait pu s’arrêter là si Morrigan n’avait pas fait le rapprochement très maladroit entre les acteurs de cette décadente romance et leur identité réelle à Portalia. Derrick, qui par une lubie qu’il ne comprenait pas était inspecteur de carrière, était un homme indépendant et solitaire qui souffrait d’une mauvaise réputation. Tout semblait alors le rapprocher d’Hypolite, son binôme austère et entouré d’une aura de mystère, qui lui cachait un passé sanglant et des compétences guerrières hors du commun. Pire encore, en ne parvenant même pas à ménager le suspense, l’auteur révélait rapidement le secret compromettant de Derrick : on le croyait fou à lier à cause d’un spectre qui le hantait et qui l’aidait à résoudre ses enquêtes.

Là où ses doutes achevèrent de se tarir, c’est lorsqu’il parvint enfin à une scène aussi emblématique que ridicule au chapitre suivant. Derrick se vantait, sous couvert d’une fausse modestie, d’avoir démasqué son compagnon dans une suite d’affirmations absurdes. L’index de l’érudit parcourait le dialogue avec un mélange d’agacement et d’appréhension, cherchant à mettre le doigt sur ce qu’il soupçonnait déjà. Le passage s’illustrait de par sa médiocrité :

« Tu as une vitesse et une force incroyable. Ta peau est balafrée et elle a l’odeur de l’huile d’olive. Tes yeux sont voilés alors que tu perçois. Et parfois tu t’exprimes comme si… tu venais d’une autre époque. Tu ne bois et ne manges que des mets raffinés. Tu évites les Portaliens… Quel âge as-tu ?
- 27 ans.
- 27 ans depuis combien de temps ?
- Longtemps.
- Je sais ce que tu es.
- Dis-le. A voix haute.
- Un paragoï... »


Si le récit n’était déjà pas assez désagréable, Morrigan n’était pas au bout de ses surprises. Les ressorts scénaristiques se construisaient autour de ce que l’auteur appelait une bromance, dans un énième mot-valise abject qui traduisait la mauvaise stylistique de la plume. Non content d’enchaîner les incohérences, l’auteur dépeignait les scènes suivantes avec une jubilation et une obscénité ostentatoires. Toute l’intrigue était honteusement dirigée autour d’un seul et même but : décrire les ébats des protagonistes dans le moindre détail. Le télépathe avait alors refermé l’objet maudit d’un coup sec après n’en avoir parcouru qu’une petite moitié déjà répréhensible. Un long soupir achevait de consumer sa colère froide teintée d’un sentiment de malaise. De tels récits n’avaient à ses yeux aucun sens et n'étaient d’aucune utilité publique. Mais il ne parvenait pas à pardonner une comparaison aussi grossière et licencieuse avec son Derek. Il lui avait promis. Quiconque souillerait sa mémoire ou sa réputation s’exposerait à des conséquences. Après quelques inspirations salvatrices qui empêchaient le sang de bouillir dans ses veines, le mage tenta une approche qu’il jugeait plus rationnelle. Nul besoin d’aller quereller la cible de ces ignominies, Derek n’était en rien responsable de ces horreurs, pas plus qu’Hypanatoi. Une seule question devait se poser présentement : comment des adultes dignes de ce nom régleraient-ils leur différent ? La réponse était déjà toute tracée dans son esprit. Avec intelligence et représailles.

Il devait établir un plan d’attaque. Avant toute chose, il lui fallait une personne experte dans le domaine. Inutile de compter sur l’incapable qui servait d’intendante, la jeune femme ne brillait que de par son désappointement. En faisant les cent pas comme un lion en cage, Morrigan mettait ses nombreux souvenirs dans le centre de documentation à rude épreuve. Alors qu’il était en pleine réflexion, une voix féminine le tira de sa rêverie. Sans un mot, il se faufila jusqu’à la source des murmures et trouva une petite silhouette, bien occupée à mettre la main sur son butin littéraire.

Comment avait-elle obtenu l’accès à la bibliothèque fermée ? Seul le personnel était normalement habilité à arpenter les lieux en dehors des horaires autorisés. Le télépathe avait fini par avoir ce passe-droit, à force d’insistance et de maltraitance auprès de la pauvre responsable qui subissait maintenant presque quotidiennement ses humeurs. Elle ne se formalisait plus de le voir passer le plus clair de son temps dans les allées poussiéreuses, certainement en nourrissant l’espoir secret de ne pas le voir réapparaître le surlendemain, faute d’énergie. Mais l’érudit était tenace, en plus d’être particulièrement casse-pieds. D’abord en silence, le mage observa la maraudeuse qui prospectait au milieu des romans à l’eau de rose.

« Vous... » tenta t-il de l’interpeller avant que la malheureuse ne daigne sursauter et lui avec quand il renversa une salve d’ouvrages disposés dans un équilibre précaires sur le rebord d’une table.

Sans s’en rendre compte immédiatement, l’érudit venait de faire basculer sa précieuse pile de mièvres récits. Quand elle se retourna franchement, le visage découvert, Morrigan s’attela à la démasquer en la toisant. Il ne s’agissait que d’une jeune femme. Il l’imaginait plus âgée, telle un cliché de ménagère en mal d’amour.

« Morrigan. Loin de moi l’idée de vous faire peur, j’ai déjà vu assez d’horreur pour ce soir. » lâcha t-il laconiquement pour la tranquilliser avec son sarcasme habituel.

Tandis que l’inconnue se remettait de ses émotions, le regard du télépathe bifurqua sur un des livres qui avait glissé à ses pieds. Cherchant à les collecter pour les remettre à leur place, il se figea dès la première entreprise. Il tenait dans ses mains un exemplaire au titre familier : Half-light, qui ressemblait étrangement à l’horrible torchon qu’il venait de feuilleter. Il y en avait d’autres. Son sang se glaça devant cette révélation.

« Comment.. ? Vous connaissez l’auteur de ces récits ? » dit-il en lui montrant l’objet du crime avec un vif intérêt.

L’odieux personnage avait sûrement un mode opératoire, quelque chose capable de distinguer ses histoires infâme du reste de la basse littérature. Si la jeune femme était en mesure de les connaître, son espoir de retrouver le coupable n’était plus de l’ordre du fantasme.



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descriptioncinquante nuance de fanfiction • morrigan & oralee (Abandonné) EmptyRe: cinquante nuance de fanfiction • morrigan & oralee (Abandonné)

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Le fracas de la pile de livre qui avait malencontreusement chuté fit grimacer Oralee. Malmener ainsi les livres devrait être criminels, au bucher. Même punition pour ces fous qui brisaient la reliure d’un ouvrage … Mais il y avait bien plus grave à trainer à cet instant. Morrigan donc … La brunette n’avait pas souvenir d’avoir déjà croisé cet étrange jeune homme. Il avait un visage de ceux qui venaient d’ailleurs, qui avaient été arraché à leurs mondes ; Oralee n’omettait pas la possibilité de se tromper. Elle lâcha un petit rire nerveux en reposant sagement son livre sur une étagère avant de se racler la gorge, tentant tant bien que mal de reprendre contenance alors qu’elle se retrouvait prise sur le fait. Aieuh. Comment justifier cette escapade ? Et ces lectures ? Devait-elle sacrifié un agneau innocent pour laver son nom ? Est-ce que Harmonie lui en voudrait si Oralee venait à dire qu’elle réalisait une course pour elle ? Oui. Surement. Mauvaise idée alors … Il fallait donc trouver rapidement une autre excuse.

« Comment … ? Vous connaissez l’auteur de ces récits ? » demanda l’illustre inconnu en pointant le livre du doigt.
« Hin ? » répondit avec tout autant d’intelligence la demoiselle.

Oralee baissa son regard sur l’ouvrage qui avait attiré son attention et qu’elle avait toujours bien l’intention de ramener dès que le bougre lui permettrait. Oh. Oui. Enfin non. Oralee se mit à rire nerveusement en frottant l’arrière de sa nuque à la recherche d’une réponse convenable.

« Et bien pas vraiment ? Disons que ces livres sont juste là. Enfin, du jour au lendemain, ils sont là et le bouche à oreille fait le reste du travail … Je n’ai jamais vraiment trouvé d’auteur, je sais juste qu’à priori, à priori j’insiste, tous les ouvrages coulant de niaiserie et de mauvaises romances » ouh, ça lui faisait mal de dire ça. « sont écrits par la même et unique personne. Et euh … je. Je suis à la recherche de cet auteur ! Oui. Voilà ! C’est ça que je fais ici. »

Ah. Voilà une belle échappée : une énigme romanesque que la jeune artificière tentait tant bien que mal de résoudre à travers de palpitantes aventures. Escapade nocturne, capuche … Oui, tout collait merveilleusement bien à ce récit. Elle se mit à sourire avec plus de confidence avant de s’agenouiller pour ramasser les pauvres livres malmenés qui n’avaient toujours pas été secouru. En réalisant sa tâche, elle jeta un regard à son nouveau compagnon de mésaventure : était-il un lecteur ou était-il un véritable enquêteur ? Dans le fond, connaitre l’auteur pourrait être une bonne chose : cela lui éviterait de potentiellement se faire prendre à la bibliothèque en soirée comme une vulgaire criminelle. Elle se racla la gorge.

« Et vous … ? » commença-t-elle innocemment en terminant sa besogne. « Vous êtes un lecteur … ou bien juste à la recherche de l’auteur pour en apprendre plus sur son travail ? On peut avouer qu’il est particulièrement conséquent et riche en contenu. »

Elle avait peut-être trouvé un comparse de lecture ? Oh ce serait merveilleux d’ouvrir un club de lecture !

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Morrigan
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"Cinquante nuance de fanfiction"






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L’écriture est un art sacré, qui venait d’être profané à des fins bassement mercantiles. Morrigan considérait la lecture comme un passe-temps noble et éclairant mais pour la première fois de sa vie, un auteur avait su en prendre le contre-pied. Le retrouver et l’empêcher de ridiculiser toute la ville dans ses romances de seconde zone était donc d’intérêt public. Le télépathe en était convaincu, car personne ne pouvait sortir grandi de ce genre de lecture. Son ambition était titanesque et il avait besoin d’une contre-expertise, de sorte à ne négliger aucune piste. Par un hasard providentiel, la jeune femme qui se trouvait présentement devant lui, prise la main dans le sac, constituait une candidate de choix. Quelle ne fut donc la surprise du mage en apprenant qu’elle cherchait elle aussi l’auteur de ces fantaisies absurdes ?

« Parfait. Vous êtes la femme de la situation. » dit-il avec emphase, d’un air résolu et implacable après sa première salve de justifications.

Inutile de dire qu’il ne lui demandait pas franchement son avis. L’érudit plaçait de grands espoirs dans cette illustre inconnue, aussi embarrassée que curieuse de connaître l’abominable créateur. Il jeta sa veste contre le dossier d’une chaise de la table voisine, signe qu’il s’apprêtait à se lancer dans une étude effrénée. Morrigan n’en était pas à son coup d’essai, tout habitué qu’il était à dilapider son sommeil au profit d’une cause plus grande. La connaissance et la recherche de la vérité n’étaient pourtant plus ses seuls leitmotivs. En insultant Derek, l’auteur s’était condamné à une rancune tenace et fertile. Peut-être que son interlocutrice avait subie les mêmes affronts et que son ego la poussait à traquer le malpropre au beau milieu de la nuit ? Avant d’avoir l’opportunité d’en apprendre plus, la jeune femme le targua d’une question, à laquelle il répondit par un petit rire caustique.

« J’ai pour ambition de lire tous les ouvrages de cette cité, même les plus mauvais. » grimaça t-il en coulant un regard intransigeant et lourd de sens vers Half-light. « Parce que j’estime qu’il n’y a pas meilleure approche pour aborder le monde qui nous entoure dans toute sa pluralité. »

Le télépathe se contenta de cette brève explication, sans lui confier le cœur de ses intentions. Sa méfiance indécrottable l’empêchait de lui dire spontanément qu’il avait perdu la mémoire et qu’il souhaitait à tout prix trouver la trace de son ancien monde. Dans tous les cas, son amnésie était dorénavant le cadet de ses soucis… Un tic nerveux fit tressaillir en rictus ses lèvres en écoutant le discours de la coupable lectrice. Elle jugeait ces récits conséquents et riches… un bel euphémisme pour parler de ces torchons. Elle les appréciait, de toute évidence. Tout le mal qu’elle se donnait à le cacher s’anéantissait devant ces lapsus révélateurs. Peu importe, elle pouvait les estimer, le mauvais goût était après tout légion à Portalia. Son aide n’en serait que plus pertinente. Tout en observant Half-Light d’un air circonspect, l’érudit reprit ses explications.

« Voyez-vous, j’aurais pu passer outre les clichés abrutissants, la mièvrerie insupportable des protagonistes et même l’obscénité crasse de l’auteur. » dit-il, légèrement songeur, en ignorant clairement son appréciation qu’il devinait pour ces ouvrages. « Si ce dernier n’avait pas eu l’audace de singer et caricaturer les braves habitants de cette cité. »

Le mage sonda un instant la jeune femme, pour déceler chez elles des indices révélateurs. La laissant un court instant à sa réflexion, il lui fit un signe pour l’inviter à ne pas bouger d’ici. Il estimait son geste suffisamment assertif et son regard assez ferme pour la dissuader de lui faire faux bond. Après quelques secondes, Morrigan se présenta avec Semi-Darkness qu’il tendit à la principale intéressée.

« Vous le connaissez, celui-ci ? » s’enquit-il de lui demander avant de reprendre sur un ton plus grave. « J’ai de bonnes raisons de croire que cet auteur se paye notre tête et que d’autres noms familiers ne tarderont pas à ressurgir de ces histoires sordides. Je connais cet Hypolite dont il est question, et plus encore ce prétendu inspecteur Derrick. » dit-il en faisant une courte pause pour maîtriser sa voix qui commençait à prendre des inflexions trop méprisantes. « Et je peux vous assurer que toute l’ambassade de la Guilde et de l’Église réunies ne suffiraient pas à cacher et protéger l’auteur de leurs représailles, si un tel récit parvenait à leurs oreilles. »

Morrigan était donc déterminé à mettre la main sur lui avant que ces histoires ne déchaînent les foules. En espérant achever de convaincre son interlocutrice à coopérer, l’érudit ne lui laissa pas le temps de douter.

« Alors, voilà ce que je propose. » dit-il en s’installant de manière sereine et nonchalante contre la table qu’il avait commencé à investir. « Nous trouverons ce soir suffisamment d’indices pour trouver cet auteur avant eux, ou devrais-je dire, avant qu’un mal encore plus grand ne soit fait. En contrepartie, vous aurez en conséquence l’insigne honneur de les brûler, ou de les confiner à tout jamais. » lâcha t-il en insistant bien du regard et de la voix sur le mot jamais.

Il s’agissait d’un marché honnête qui ne mettait personne en position compromettante. Tout en plongeant son regard obstiné dans le sien, le mage posa l’ouvrage maudit sur la table.

« Avons-nous un accord… ? » statua t-il en laissant en suspens la fin de son interrogation, réalisant qu’il ne connaissait pas encore le prénom de sa collaboratrice du jour.

Il lui fit un signe de main pour l’encourager à compléter l’information manquante. C’est que la malheureuse n’avait même pas eu l’opportunité de se présenter, au milieu du scandale. Morrigan était confiant quant à sa résolution. Pour une raison ou une autre, l’amatrice de romances opérait dans la discrétion de la nuit. Sa présence ici pouvait donc constituer un levier de chantage intéressant. Sans compter que le discours moralisateur de l’érudit montrait que ces livres pouvaient jeter l’opprobre sur son éventuel entourage ou toute personne susceptible de faire brûler des rayons, voire les écrivains et lecteurs associés à ces histoires. Sans attendre de réponse immédiate avant de se mettre au travail, le mage s’installa confortablement devant Half-Light en réunissant toute sa rare bonne volonté pour commencer à le feuilleter. D’une autre main, il poussa sur la place en face de lui, l’exemplaire de Cinquante nuances de Lavande, qu’il destinait silencieusement à l’étude de sa collaboratrice.



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