Ironie du sort [Passage rang Obsidienne Elim] (Terminé)

Une nuit particulièrement calme au quartier nord. Le ciel est clair, les rayons de la lune illuminent les bâtisses en ruines du quartier nord de la même lueur que les paisibles champs de blé. Une légère brise berce indifféremment les plantes silencieuses et les volets grinçants. Une soirée calme à Portalia est assez rare, une soirée calme au quartier nord d’autant plus.

Foudroyant les songes et l’obscurité, un quatuor masqué et encapuchonné sort des entrailles de la ville avec la délicatesse d’une césarienne au couteau à beurre.  Des cris et des hurlements transpercent les murs et les oreilles. Les plus proches reconnaissent l’odeur de l’explosion, les plus traumatisés sont prostrés dans le noir, les souvenir de l’attaque de l’Abareth gravé au fer rouge leur brule le cœur.

Une nouvelle série d’explosions, plusieurs nuages denses s’élèvent de la sortie du quartier nord. Les Gardes, l'Unité De Protection Urbaine de la guilde, sont sur le pied de guerre. Ils pourchassent violemment et avec ardeur ce groupe, mais pourquoi ?

Les malfrats échappent à la vigilance des Gardes, mais n’arrivent pas à dissimuler leurs traces. La Guilde marche dans leurs ombres. La scène passe du quartier nord au nord de la ville, mais cette partie-là ne comporte que des champs, impossible de se cacher. Ils doivent se rendre au sud, là où d'autres personnes pouvaient se permettre d'élever des animaux, pour avoir une chance de se dissimuler.

Après une course effrénée, les quatre malfrats entrent de force dans ce qui semble être à première vue une ferme. Mais le chaos qu’ils génèrent affole les animaux présents, des moutons. C’est une bergerie. Le ramdam des animaux réveille les habitants et bientôt les encapuchonnés sont face à face avec deux hybrides chiens qui se ressemblent fortement et une humaine aux cheveux roux et aux yeux violets. Le combat fait rage, la confusion ambiante ne fait que s’aggraver. Ils savent que la Guilde est à leurs trousses, ils n’ont pas le temps de…

*Crash*

Une structure cristalline que l’un des criminelles tenait fermement tombe au sol, se fissure et quelques fragments volent à une vitesse hallucinante à travers toute la pièce. Le chaos se suspend quelques secondes, le temps de voir que la rousse à ancrer dans sa chair certains de ses éclats. Dans ce silence de mort, la Garde se fait entendre, ses pas se rapprochent. Les coupables ne se font pas prier plus longtemps, ils fuient les lieux de leur nouveau crime et s'évaporent dans la nuit.

Les gens de la guilde accourent, une partie poursuit les recherches et d’autres restes pour comprendre et soigner la seule blessée. Mais rien n’y fait, les deux soigneurs présents n’arrivent à rien, la cause est inconnue. La victime commence à devenir de plus en plus pâle, elle souffre, ses veines deviennent noires, et sa température corporelle augmente. Devant l’inefficacité des soigneurs présents, de rage, l’un des hybrides cour à travers la nuit et direction le quartier nord pour prévenir le meilleur soigneur qu’il connaît. Un hybride loup au grand cœur. Lui saura quoi faire.  @Elim saura quoi faire…

La journée c’était déroulée sans grand changement jusque là. Emilia n’était toujours pas revenue, et Blue c’était absentée pour la guilde. Ce qui laissait le loup seul pour le moment. Ce n’était pas un mal cependant.
Depuis les quelques jours qui avaient suivis l’annonce de l’enlèvement de sa sœur, l’hybride ne se sentait plus à faire quoi que ce soit.
Il continuait bien sur les soins, mais sans grande conviction. Au mieux pouvait il continuer ses soins habituels, mais ne se faisait guère d’illusion quant à la suite.
Pestant intérieurement contre sa propre inutilité, Elim secoua la tête. Il lui faudrait tout de même aller au nord, quitte à mourir.
Mais cette période restait encore floue, car les récents évènements avaient transformés la cité en un véritable casse tête.
Tout les jours, on trouvait de nouveaux problèmes. Pour ce qu’il en savait, la créature qu’ils avaient vaincu auparavant n’avait pas été vue ailleurs. Cela lui laissa un bon espoir quant à la suite de la reconstruction.

Mais son inquiétude n’était pas tournée vers les monstres en tout genre qui étaient apparut. Non, elle était entièrement focalisée sur l’effet de cette attaque.
Si Hypanatoï avait toujours eu un raisonnement déplacé, ce dernier finissait par gagner d’autres âmes qu’Elim estimait bien plus. Lui même avait déjà cédé à ces doutes, et ses actes d’alors le rongeaient encore aujourd’hui.
Fixant l’horizon par la fenêtre, il repensa à Freya, cette dernière ayant décidée elle aussi de commencer à faire justice selon ses propres termes.
Dans cette société tournée de plus en plus vers la guerre, le loup se sentait de plus en plus isolé. La quête ne l’intéressait certes pas, mais voir de plus en plus d’esprit se tourner vers des solutions extrême l’inquiétait.
Beaucoup de gens considérait ce monde comme le terrain de jeu des dieux, et étaient prêt à le ravager pour terminer cette session. Aucuns de ceux là n’essayaient de vivre réellement ici.
C’était comme voir des aveugles agiter des épées en tout sens, espérant toucher quelques chose en augmentant la taille de leurs armes, ou la rapidité de leurs coups.

Portalia avait plus à offrir qu’un combat. Et était sans doute moins sombre que ne le décrivait ces personnes. Toutes voulaient rentrer, s’accrochant à un espoir chimérique d’un retour chez eux. Une chose que lui même n’espérait pas.
Ses craintes se focalisaient de plus en plus sur l’après bataille. Si tout le monde retournait chez lui, qu’adviendrait-il des gens nés ici ?
Retourner dans un monde que personne ne connaissait n’était pas des plus attrayant, et quand aux gens aux origines mélangés, allaient ils être séparés en deux ?
Et Yvana ? Lui serait-elle arrachée ?
Tant de questions, basées sur une seule et supposition qui n’avait rien de concret.
Soupirant une nouvelle fois, le loup passa dans sa salle de bain, tachant de laver ses doutes à l’eau claire. Même après plusieurs minutes sous l’eau, le poids sur ses épaules ne diminua pas.
Garder un sourire de façade avait un coût. Et rien qu’à voir le peigne abandonné de sa sœur, une vague de chagrin l’envahit, faisant rouler une larme au coin de ses yeux. Cette dernière fut emportée par la douche, mais n’en resta pas moins remplie d’amertume.

Mais avant qu’il ne puisse se laisser aller, une voix paniquée résonna à l’entrée de la clinique, une voix qu’il ne connaissait pas, mais dont les accents ne lui étaient pas inconnus.
Sortant en vitesse de son refuge, il se sécha en quelques instants, passant sa tenue habituelle sur les épaules.
Accourant à l’entrée, il trouva un hybride essoufflé, ce dernier arborant une tenue réglementaire de l’unité urbaine. Et si le loup commença à craindre d’être encore suspecté de quelques chose, ce sentiment disparut sitôt que les yeux paniqués du soldat se levèrent vers lui.

-Un crime !… Blessée… Besoin d’aide !

Sa voix rauque trahissait l’effort physique qu’il avait du faire pour arriver jusque là. Et il tachait de donner le plus d’informations possible malgré son souffle court.
Elim se baissa pour être à sa hauteur, sa petite taille le faisant se baisser pour être à hauteur de l’homme plié en deux.

-Dites moi simplement où je dois aller

Tacha t’il de dire. Le loup aurait du demander tout un tas d’information, mais au vu de la panique du garde, il préférait faire court.
Attrapant sa sacoche à remède, un accessoire plutôt inutile au vu de ses pouvoirs, le loup vérifia son contenu, avant qu’il ne reçoive enfin l’information qu’il voulait.

-Dans le quartier sud… la bergerie… Propriétaire

Les informations étaient imprécises, mais cela n’empêcha pas le sang du loup de se glacer soudainement. Il n’y avait pas beaucoup de personnes la bas, et à sa connaissance, une seule et unique personne qui élevait des moutons.
Ses poings se serrèrent instinctivement alors qu’un sombre pressentiment commença à l’envahir.
Posant une main sur l’épaule du soldat, il se fendit d’un sourire qu’il voulait rassurant.

-Je m’en charge ne vous en faites pas ! Reposez vous, je dois avoir du thé dans la salle d’attente si vous avez besoin.

Il ne pouvait pas lui demander de garder la clinique, mais ne se faisait pas trop de soucis, au vu du peu de gens présent dans le quartier nord, encore plus dans cette partie que l’abareth avait totalement raser.
Serrant sa sacoche au maximum, le loup partit en trombe dans l’obscurité grandissante, fouillant dans sa mémoire pour se rappeler du chemin. Le quartier sud était à l’autre bout de la ville, et au vu des derniers évènement, s’y rendre pouvait prendre longtemps.
L’hybride songea pendant un court instant à voler, mais dut se résoudre à écarter l’option. Mieux valait garder ses forces pour les soins.

Obliquant dans une petite ruelle, il chercha une ruine de maison, que la végétation avait recouverte. C’était là qu’il c’était réfugié pour échapper au monstre qui avait détruit le quartier auparavant.
L’endroit ou il pouvait accéder facilement aux égouts. Prendre ce raccourci était risqué. Risqué mais nécessaire, car il y avait de bonnes chance que le temps ne soit déjà compté.

La grille qui barrait l’accès aux égouts étaient dans un état pitoyable, le manque d’entretien l’ayant transformée en amas de rouille friable, qu’Elim sentit avant même de voir.
Encastrée dans un coin du sous sol, elle donnait sur un cours toboggan en pierre humide qui menait à un des couloirs des égouts.
Ce n’était pas la première fois qu’il empruntait ce chemin, mais comme à chaque fois, cela impliquait une bonne part de risque. Ces derniers n’étaient pas sur, et la nuit, les choses dans les ténèbres semblaient pris d’un élan de courage, comme si l’astre solaire permettait de tenir éloignés les monstruosités qui sommeillaient en bas.
Mais pour la santé de son amie, il ne pouvait pas se permettre d’hésiter. Saisissant fermement la grille, le loup l’arracha de son logement. Dans un grincement, le métal se retira de la pierre, raclant bruyamment sur les parois, signalant à a peu près tout ce qui rodait en bas, que quelque chose arrivait.

Plus inquiet pour son amie que pour lui même, l’argenté se glissa dans le boyau obscur, faisant au mieux pour remettre en place la grille, toute inutile qu’elle soit.
Le boyau était étroit, permettant à peine au loup de s’y faufiler. Il rampa sur un petit mètre avant que la gravité ne l’entraîne de l’avant, lui faisant dévaler le passage.
Rendu glissant par la mousse et l’humidité, il ne fallut que quelques instant pour que le loup ne finisse par atterrir dans un vaste couloir au plafond voûté.
C’était une vision habituelle, habituelle mais inquiétante.
Le couloir était plongé dans une obscurité totale, que les sens du loup percèrent sans effort, révélant des murs usés par le temps. Mais ce qui attira son attention ne fut pas vraiment cela. Non… Partout sur les murs, s’étendaient des grandes traces, comme si quelque chose avait raclé ses griffes dessus.
Couplé à l’usure inhabituelle du sol, le médecin ne put que se persuader d’une chose : Les lamias étaient sorties de leurs tanières.
Si Blue lui avait prouvée à quel point elles étaient dangereuses en tant que pisteuse, l’argenté n’était pas là pour une chasse, mais bien pour gagner le quartier sud.
Faisant confiance en son sens de l’orientation, il partit en courant dans le couloir, laissant son seul point d’accès sur vers la surface derrière lui.

Sa course n’était pas très silencieuse, et les différents onguents dans son sac cliquetaient à chaque pas, résonnant durement sur les grandes parois de pierre de l’endroit.
Ses oreilles dressées, il pouvait distinctement en entendre l’écho, priant pour que rien ne soit assez curieux, ou assez rapide pour deviner de quoi il s’agissait.
Fonçant en ligne droite, il parvint rapidement à atteindre les limites du quartier nord, les égouts formant un réseau simplifié qui permettait un déplacement sans prendre en compte les maisons, ou autre obstacles.
Elim aborda donc la zone située sous le centre ville, une partie totalement inconnue qui se révéla être en meilleur état que ce à quoi il c’était attendu : le couloir voûté avait fait place à de grandes berges en pierre, flanquées de colonnes d’un style inconnu.
Ces dernières bordaient une voie d’eau profonde qu’il devinait habitée.
Ça et là, des yeux luisaient dans les ténèbres, mais rien qui inquiétait réellement le médecin. Par expérience, il savait que les pires monstruosités étaient en bas, et que si elles sortaient des tréfonds, une rencontre restait rare.

Poursuivant sa course, il longea un canal, s’arrêtant en découvrant les traces d’un feu.
Malgré le manque de temps, l’argenté s’arrêta, découvrant les restes d’un bivouac d’aventurier. La cendre froide dégageait un parfum étrange, et quelque chose semblait déplacé dans cette scène.
Car si le bivouac était manifestement abandonné, il était aussi remplis d’équipement, comme si les aventuriers avaient abandonnés leur équipement avant d’aller plus en profondeur.
Elim trouva une cuirasse abîmée, ainsi que plusieurs armes. C’est en ramassant une petite épée qu’il découvrit un mucus bizarre sur le manche de cette dernière.
Un fait étrange, mais qu’il se força à chasser de son esprit.
Le campement était adjacent à un grand escalier, sans doute l’objectif de l’équipe précédente. En se concentrant quelques instant, il put saisir des échos étrange qui venaient du sous sol. Des raclements, mais aussi des voix sur lesquelles il préféra ne pas s’attarder, son amie attendant.

Laissant le campement, le loup repris sa course, fonçant au plus court. Cela ne dura cependant que quelques minutes, car il se retrouva rapidement face à un cul de sac. La voie d’eau continuait, mais le chemin pédestre était bloqué, les concepteurs ayant sans doute décrété que rien mis à part de l’eau ne devait transiter ici.
Le mur de pierre face à lui ne laissait pas de doute la dessus et seul le canal au centre poursuivait sa route, via un canal immergé que le loup fut tenté d’emprunter.

Malheureusement, il n’était pas très bon nageur, et ne sachant ou le menait ce dernier, Elim dut faire demi tour, se retrouvant face à deux choix.
Le premier était de tenter de trouver une sortie vers l’extérieur, les aventuriers qui avaient séjournés ici ayant du venir de la surface.
Le second, plus risqué était de s’enfoncer dans les sous terrain. Le loup connaissait mal ces derniers, mais était sur de pouvoir trouver un chemin. Ces derniers recelaient bien plus que des égouts et étaient sans doute plus facile à pratiquer.

Restant immobile pendant un moment, Elim dut peser le pour et le contre. Mais l’image de son amie souffrante le frappa comme un marteau.
Conscient que le temps lui était compté, il dut se résoudre à emprunter la voie la plus dangereuse : le sous sol.
Le médecin repassa par le camp, s’arrêtant au sommet des marches. Sans armes, il lui faudrait sans doute courir plus vite que jamais, et réfléchir rapidement pour anticiper les problèmes qui l’attendaient.
Mais il était hors de question de laisser sa patiente souffrir trop longtemps. Il savait pertinemment que s’il passait par le centre ville, il gaspillerait un temps précieux.
Risquant le tout pour le tout, l’hybride dévala les marches, s’enfonçant dans l’inconnu

Les marches n’étaient pas vraiment à la hauteur du loup, ces dernières se révélant légèrement trop haute par rapport à l’habitude, forçant Elim à sautiller entre chaque pas. C’était un manège dangereux, car ces dernières étaient poncés par le temps et offraient des surfaces dangereusement glissantes.
Mais, au bout de quelques minutes, l’argenté parvint à trouver un sol ferme. Un petit couloir plus tard, le loup déboucha sur ce qui avait du être une place. Il était étrange de contempler cette cité sous terre, elle était comme figée dans le temps, ses ruelles droites et ses maisons massives faisant un écho distordu avec ce qui se tenait à la surface.
Certains disaient que les escaliers étaient en fait un passage sur une dimension miroir, ou plus simplement des portails qui menaient ailleurs. Des théories vivement débattues, mais dont l’argenté n’avait pas le temps de se préoccuper.
Reprenant sa course, il fonça au travers des ruelles, se dirigeant plein sud. A pas rapide, il franchit une plutôt grande distance, le dédale sous terrain n’apportant aucun obstacle notoire.
Ce ne fut qu’une fois enfoncé dans la cité perdue qu’il remarqua que le plafond de l’endroit était constellé de veines de cristal luminescent, donnant à l’endroit une sorte de ciel artificel, dont chaque éclat formait des constellation impossibles.
Bien que magnifique, le spectacle fut interrompu par un crissement non loin.

Les oreilles du loup se dressèrent sur sa tête, se tournant d’elle même vers la direction du bruit. Suivant le son, l’argenté vit une forme humaine se détacher dans la pénombre, boitant vers lui avec hésitation.
Un son rauque monta de la gorge de l’humanoïde, qui fut bien trop animal pour le tromper.

-S...ec...ours…

Fit la chose homme devant lui, avant que le loup ne remarque que sa nuque formait un angle peu naturel. En quelques instant, il vit ce qui était advenu des aventuriers qui c’étaient aventurés dans la cité.
Son visage partiellement recouvert par un scolopendre géant, le cadavre n’était qu’un pantin, contrôlé par ce dernier.
Une bonne partie de son corps était fixé à la moêle épinière du sujet, expliquant comment la créature pouvait se mouvoir. Ce fut avec horreur que l’argenté comprit que l’homme possédé n’était pas mort, ses paroles décousue étant de réels appels au secours.
Quelques cliquetis plus tard, il découvrit une foule de parasite dans le genre, qui s’échappaient des fenêtres des bâtiments.
Il y avait ici bien pire que la mort…

Non armé, et à court de temps, l’argenté se mit à courir, passant à côté du pantin maladroit qui poussa un râle alors que la horde de petites créatures se mettait à le poursuivre.
Un concert de cliquetis se fit entendre à sa suite, alors que de plus en plus de portes  s’ouvraient, révélant des cadavres animés, que ce soit d’humains ou de lamias. Tous avaient en commun des son d’agonie et de douleur. Bien que partiellement décomposés, ils restaient dans leurs yeux un soupçon de douleur trop vivante.
S’éclipsant au plus vite, le loup ne chercha même pas à faire ralentir les créatures. Sans armes, il n’avait que des boules de feu qui risquaient de bien trop drainer son essence pour la suite.
Gardant son cap, il continua de courir vers le sud, passant une nouvelle série d’horreur sur laquelle il préféra ne pas s’attarder.

Au fil des minutes, il parvint à discerner un escalier au loin, ce dernier montant de façon raide vers la surface. Le paris du loup avait été le bon, et un mince sourire de satisfaction anima ses traits alors qu’il prenait la direction du salut.
Une flèche siffla brutalement, se plantant dans son épaule en le faisant trébucher et rouler sur le pavé. L’argenté s’immobilisa au sol quelques instants, observant un trait dépassant de son épaule droite.
Le projectile c’était enfoncé profondément, et son impact fut suivit d’un hissement victorieux provenant d’une lamia en embuscade dans les ombres. Mais fidèle à son objectif, le loup se contenta de se relever pour continuer sa course.
En chemin, il tacha de retirer la flèche, mais la pointe barbelée était impossible à déloger, ayant pris racine dans sa chair, elle risquait d’arracher plus de matière qu’autre chose.
L’argenté serra les dents avant de casser l’empennage, se concentrant sur les escaliers qui s’approchaient toujours un peu plus.
En quelques instant, il fut sur la première marche, grimpant ces dernières deux par deux pour finalement regagner les égouts. L’odeur presque rassurante des déchets en tout genre le rassura presque, avant que la douleur à son épaule ne se réveille.

Le reste du projectile dépassait légèrement de son corps, le bois noir d’origine inconnu lui faisant comme une excroissance qu’il dut se résoudre à traiter.
S’asseyant contre un mur, il prit sur lui de pousser le projectile au fond de la plaie, tant et si bien qu’après une petite minute d’effort et de douleur, la pointe ressorti par l’avant de l’épaule.
L’embout barbelé, était maculé de sang, mais visiblement pas empoisonné.

Sortant de sa trousse de secours un onguent de cicatrisation et un bandage, il bloqua son propre pouvoir de guérison, préférant le garder pour son amie souffrante.
Il perdit une deuxième minute à faire un pansement et à appliquer son baume, mais put repartir douloureusement, serrant les dents pour échapper à l’élancement grandissant dans son membre.
Il était certes sorti des sous terrain, mais les égouts du quartiers sud n’étaient pas pour autant sans danger, et il fallait croiser les doigts pour trouver une sortie rapidement.

Secouant la tête, il remis sa sacoche sur son épaule valide, observant l’écoulement de l’eau pour être sur de la direction à prendre. Les égouts du centre ville servant de point focal des eaux, il suffisait en général de les remonter pour trouver les extrémités de la ville.
Retrouvant son chemin, Elim fonça vers le sud, retrouvant la structure habituelle des quartiers nord : de grands couloirs rectilignes en arche, même si ces derniers semblaient bien moins abîmés, et bien moins habités.
Avec de la chance, il trouverait sa sortie en vitesse, au risque d’arriver bien trop tard.

Le couloir s’avéra plutôt long, mais Elim préféra ne pas ralentir le pas. Même si sa douleur à l’épaule ne faisait qu’empirer, il savait avoir perdu bien trop de temps. Du moins, bien plus qu’il ne l’aurai réellement voulu.
Ce ne fut qu’après une dizaine de minute qu’il aperçu une lueur au bout du tunnel, un lumière qui était presque aveuglante vu qu’il avait passé l’heure restante dans l’obscurité la plus totale.
Finalement, il parvint à la fin des égouts, cette dernière prenant la forme d’une sortie des plus banale au milieu des champs.
L’odeur d’excrément fut rapidement chassée par le parfum de la campagne : l’herbe fraîche accompagnée de la rosée en formation.
La scène aurait presque put être idyllique, le soleil couchant laissant un bel aperçu de la plaine et de l’océan plus lointain. Manque de chance, l’argenté n’avait pas le temps de profiter du paysage, pas le temps et certainement pas l’envie, le moindre moment de libre étant occupé à ressasser le sort de sa sœur.

Après un rapide tour d’horizon il estima n’être qu’à une dizaine de minutes de la maison, les égouts l’ayant fait sortir bien plus loin que prévu.
Mais les champs étaient relativement sans obstacle, ainsi, il put se lancer sans crainte vers la maison de la bergère. A cette heure, les moutons étaient déjà rentrés dans leur enclot, mais il put distinctement entendre leurs bêlement paniqués.
Rapidement après, ce furent des éclats de voix qui sortirent par les fenêtre ouvertes. Une certaine panique emplissait la bâtisse.
L’argenté arriva au milieu d’un véritable chaos. Plusieurs s’affairant de leur mieux autour de la demoiselle alitée.

-C’est vous le médecin ?

-Oui ! Je suis Elim, un de vos collègue est venu me demander de l’aide.

En théorie, arriver au milieu de tant de professionnels aurait put faire un tôle. C’était une remise en cause directe de leurs talents. Mais tout le monde s’écarta sans poser plus de questions. C’était là l’intelligence de ceux qui désiraient avant tout soigner les autres. Se mettre de côté quant on était dépassé par la situation.
Passant dans la chambre, il aperçu son amie allongée sur son lit. Son corps presque nu était d’une blancheur maladive, ses veines prenant une teinte noirâtre à chaque pulsation de son cœur.

-On sait ce qui à causé ça ? On dirait un empoisonnement…

-Un des agresseur à laissé tomber un cristal, on suppose que tout viens de là. Elle à été touché par des éclats.

Examinant avec soin le bras de la demoiselle, l’argenté trouva un fragment cristallin profondément enfoncé dans son avant bras. Ce dernier pulsait comme un cœur malade.
Comme réflexe, il approcha sa main, avant qu’un guérisseur ne l’arrête net.

-On à essayé de l’enlever avec un pince, mais elle hurle de douleur à chaque fois. C’est comme si cette chose s’était attachée à ses nerfs.
Au vu de son état, j’ai peur qu’elle perde la vie à cause de la douleur.

Enregistrant l’information, Elim fit au mieux pour évaluer la situation.
Retirant son haut, il examina l’avancement du poison. Ce dernier progressait plus lentement qu’il ne l’aurait cru. Il était pour le moment remonté jusqu’à son épaule, et continuait de se répandre.
D’instinct, le loup sut qu’une fois arrivé au cœur, son amie s’éteindrait.
Posant une main sur le front brûlant de la demoiselle, Elim tacha d’insuffler un peu de sa magie pour soulager sa peine. Ses pouvoir s’infiltrèrent dans son corps, se rassemblant au niveau de son épaule. Là, la magie repoussa timidement le poison, le faisant reculer de quelques centimètres. Un soupir de soulagement se fit entendre de la part de la demoiselle.
Mais au dehors, une porte fut brusquement ouverte, un nouveau messager de la guilde arrivant dans une maison déjà trop encombrée.
Quelques chuchotement se firent entendre puis un silence qui ne perturba pas le médecin en plein travail.

-Je vais voir ce que je peux faire

Dit il dans le vide, alors que la vie de la demoiselle commençait à se jouer. La peste dans son organisme avait corrompu plus qu’il ne l’avait anticipé jusque là. Sa magie ne restaurait pas uniquement quelques fonctions ordinaires.
De son point de vue, il avait l’impression de reconstruire totalement son bras, comme si le cristal essayait de transformer totalement son hôte.

-D’où sort ce cristal au juste ? On dirait qu’il veut faire de Kasumi quelque chose d’autre.

Et il insistait sur le terme chose. Car sa main commençait déjà à se reformer de façon anormale, ses doigts s’allongeant en se recouvrant d’une sorte de métal sombre.
L’argenté n’était pas expert, mais cela ne lui rappelait que trop quelque chose en provenance de l’île des morts. Et alors qu’il fouillait dans sa mémoire, tachant de trouver la pièce manquante du puzzle, la réponse lui vint avec le cliquètement d’une armure derrière lui.

-Un chevalier de la destinée !

S’exclama t’il en inspectant le cristal sombre.
Ce dernier devait auparavant être logé sur la garde d’une épée de cette créature. La question était d’ailleurs de savoir comment elle avait terminée ici.
Des voleurs, certes, mais tout ce qui provenait de l’île des morts, encore plus les armes maudites était détruit par la guilde.
Un long cheminement se fit dans son esprit, il n’avait que peu de temps, car le poison courrait toujours dans ses veines.

-Mais… Comment ça à pu se retrouver ici… Personne ne vend quoi que ce soit, à part le marché noir, mais pour qu’il se retrouve dans les mains de voleurs…
Cela veut dire qu’il y a un soucis dans le système de contrôle de la guilde.

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’une main gantée imposante se posa sur son épaule, avec toute la fermeté que pouvait avoir un soldat.
Le loup tourna doucement la tête pour apercevoir un homme imposant dans une armure qui l’était tout autant, cette dernière affichant fièrement le symbole de la guilde.
Son casque sans expression le fixait, l’argenté ne parvenant pas à discerner les yeux dans les fentes du masque.

-Docteur, je crois qu’il vaut mieux s’arrêter là, vous perdez votre énergie pour rien.

La voix résonna, glaçant le sang du loup qui finit par comprendre de quoi il était question

-Je ne peux pas laisser ma patiente comme ça, surtout quand j’ai une chance de la sauver.

Un coup sec ferma la porte, le pied blindé du géant l’ayant frappé durement. S’assurant ainsi que seul Elim pouvait entendre ce qui allait être dit.

-Ce serait contre productif, vous êtes déjà blessé, mieux vaut nous laisser l’emmener, nous pourrons faire ce qu’il faut pour arrêter la propagation.

Le sourire d’Elim se teinta d’ironie à ces mots, sachant pertinemment qu’il n’en serait rien. Si la contagion avait put être stoppée, alors cela aurait déjà été fait. La guilde aimait régler ses problèmes elle même.

-Si vous le pouviez, vous l’auriez fait. Et je suppose que « l’accident » est encore plus que cela.
Même la guilde ne pourrait prendre le risque de ramener une arme maudite ici.

L’immense chevalier se mit à rire devant la déduction d’Elim, sortant son épée qu’il plaça sous la gorge de l’argenté.

-Oh la guilde non ! Juste un aventurier assez idiot pour ne pas rapporter une épée à temps. Fort heureusement, il l’a confié à la guilde juste après. Cette dernière à put en extraire du sang. Simplement… Disons qu’il à été perdu en route.

Une fois de plus, Elim sentit une sueur froide se répandre dans tout son corps, alors qu’il réalisait que le fautif était une fois de plus la même personne.
Il savait d’où provenait le fragment, et pour cause, c’était lui qui l’avait ramené, pensant bien faire. Sa gorge se noua en regardant la demoiselle en train de souffrir par sa faute, alors que l’homme s’était remis à rire.

-Cela aurait dut servir à créer une nouvelle arme, mais le produit ayant été appliqué à la mauvaise personne, il faudra se contenter de cela.
Maintenant, dégage abruti d’hybride.

Ses mots furent accompagné d’un coup du plat de son épée qui fit voler le médecin dans un coin de la pièce. Rompant par la même le contact avec la bergère qui se remit à gémir de douleur.
Le loup se remit sur ses pieds difficilement, alors que le soldat attrapait la demoiselle par le bras.

-Si tu reste muet, je ferais en sorte que personne ne vienne t’embêter, il serait dommage que l’affaire de Gémini ressorte une fois de plus non ?
Ce n’est pas une inquisitrice qui te sauvera deux fois.

La demoiselle dans ses bras, il commença à faire demi tour, emportant avec lui la demoiselle, dont les bras pendaient mollement dans le vide.
Cette simple vision, suffit à lui transmettre une autre image, bien plus puissante. Il fit sans hésitation l’analogie avec sa propre sœur, enlevé il y avait quelques jours.
Son poing se serra alors que toute la rancœur emmagasinée en lui ressortit. Le loup n’avait pas pu la sauver… Et son propre manque de volonté risquait de lui faire perdre quelqu’un à nouveau.
S’élançant à la suite du guerrier, il découvrit rapidement que tout le monde était parti, ne laissant que le géant, la victime et le médecin.
Ce dernier fonça sur lui, expédiant un pied botté en plein dans l’articulation du colosse, dont le genou plia pour frapper le sol, ce faisant, il laissa la blessée tomber au sol.

-Tu aurai pu simplement rester en retrait, mais non, tu as choisis de faire le difficile.

Elim n’était pas un héro, pas vraiment un soldat et un aventurier des plus médiocre. Alors, il ne chercha absolument pas à répondre par un discours sur la bravoure.
A la place de quoi il frappa aussi fort que possible à l’arrière du heaume du guerrier, sentant sa blessure s’ouvrir encore plus, et sa main se briser sous l’impact.
Mais le résultat fut assez édifiant, car le casque se déforma légèrement, résonnant comme un cloche qui sonna le chevalier.
Profitant de son élan, l’argenté ramassa la demoiselle, la portant avant de s’enfuir le plus loin possible de la maison.
Il n’était pas question de combattre. Le médecin voulant simplement sauver son amie.

Il couru assez longtemps pour gagner les bois, là où personne ne viendrait les trouver. De là, il put enfin se concentrer sur la contagion. Cette dernière avait reprit en intensité, mais n’était pas pour autant fini.
Concentrant ses forces, Elim força une fois de plus son essence dans le corps de la demoiselle, il dut lutter longtemps, repoussant la contamination jusqu’à ce que tout soit retourné dans le cristal.
Ce ne fut qu’une fois cela fait qu’il se saisit du fragment, le tirant d’un coup sec.

Un léger râle se fit entendre, mais la demoiselle resta vivante, grandement aidée par le pouvoir de soin du médecin.
L’argenté fut soulagé de la voir reprendre des couleurs, et se permit une petite larme de joie, alors qu’un grincement métallique se faisait.

-Vous n’êtes pas de la guilde !

Cria t’il à la forme qui apparaissait dans le sous bois. Cette dernière se mit à rire, devant l’évidence même de l’accusation.

-Et il t’a fallu tout ce temps pour le deviner ?
Non je ne suis pas de la guilde, et je compte bien reprendre ce qui m’appartient.

Mais le géant s’arrêta en voyant le morceau de cristal par terre, observant la bergère dont le teint redevenait normal.
Ce simple fait le fit hésiter, et contre toute attente, il ramassa simplement le cristal.

-Tu as pu extraire le sang du chevalier et le réinstaller dans ce fragments ? Hum… Voilà qui est inattendu.
Mais c’est un tournant plutôt intéressant.

Acculé, blessé et épuisé, le loup n’envisageait même pas de pouvoir se battre, mais se plaça tout de même entre Kasumi et le guerrier.
Au lieu de sortir son épée, il tendit la main pour la poser sur l’épaule d’Elim.

-Pas mal, pas mal…
C’est un début prometteur, j’imagine que quand ils apprendront ça, les hauts placés seront content

Le géant fit quelques pas en arrière, avant de finalement faire demi tour, comme si rien ne c’était passé jusque là.
Quelques mots sortirent de son heaume alors qu’il rebroussait chemin.

-J’imagine qu’on se reverra bien assez tôt, profite de ton temps petit loup. Car nous reviendrons et cette fois, il n’y aura personne pour protéger la ville

Kasumi ouvrit les yeux difficilement, ses grandes pupilles violettes papillonnant un moment avant de finalement s’ouvrir. Ce simple fait suffit à rassurer Elim qui s’approcha d’elle prenant sa main pour vérifier ses constantes.
Elle avait plutôt bien récupérée, ce qui suffisait à rassurer l’argenté.

-Qu’est ce qu’il c’est passé ? Je me rappelle de quelques voleurs dans la maison et… plus rien…

Il était normal de vouloir comprendre ce qu’il c’était passé, mais l’argenté préférait ne pas trop s’attarder dessus. Son instinct lui disant que moins elle en savait mieux ça serait pour elle.
Secouant doucement la tête, il produisit un léger sourire à l’intention de son amie.

-Un petit accident, vous avez pris un sacré coup sur la tête, et je passais dans le coin. Vous avez eu de la chance.
Je vous ai soigné, donc il n’y a pas de soucis à se faire. La garde c’est occupée des voleur également !
Vous n’avez pas à vous en faire, tout est réglé.

Dans la théorie, elle ne risquait plus grand-chose, même si le loup craignait que le mystérieux géant ne revienne la voir.
Mais son attention avait été principalement attirée par le pouvoir de l’argenté, de ce fait, il y avait d’avantage de risque pour lui que pour sa patiente.
Soupirant légèrement, il se força à prendre un air détendu, son épaule le lançant toujours.

-Et je ne veux pas vous déranger trop longtemps, vous avez eu une rude journée, et je suis à peu près sur que vous devez être fatiguée.
Prenez une journée ou deux de repos, vous en aurez bien besoin !

Dit il avant de faire ses adieux à la demoiselle, la confiant à un de ses employé qui était enfin revenu.
Elim sortit de la bergerie épuisé, le combat contre l’infection lui ayant pris bien plus d’énergie qu’il l’avait anticipé. Laissant lentement son corps retrouver ses réflexe, il sentit sa blessure à l’épaule se refermer.
La nuit était cette fois définitivement tombée, et le chemin du retour s’annonçait long. Pas question cette fois de prendre un raccourcis dangereux. Les égouts étaient un piège qui révélait un nouveau danger à chaque expédition. Et si les traces qu’il avait vu dans le quartier nord n’était pas des plus rassurante, il put au moins se rassurer en constatant que les pires des créatures étaient restées tapies au fond.

L’image des cadavre animés revint le hanter pendant un moment, torturant sa conscience de médecin. Au fond de lui, le loup savait pertinemment qu’il restait un fond de vie dans les pauvres hères qu’il avait vu en bas, leurs cris résonnant encore dans ses oreilles.
Mais il n’était pas un soldat, et au vu de son entraînement, savait qu’il n’aurait aucune chance.
Soupirant pour lui même, il prit le long chemin du retour.
Le soleil était absent, mais cela ne l’empêcha pas de retrouver son chemin, passant par les grandes rues de la ville, rendues presque déserte par l’heure tardive.

A plusieurs reprises, Elim songea à bifurquer pour aller voir Céleste, mais renonça, préférant laisser la belle aventurière tranquille. La connaissant, elle devait sûrement être occupée à autre chose.
Son seul arrêt fut proche de la boutique d’Yvana. Fermée pour la nuit, l’argenté hésita à lui rendre visite.
C’était peut être la seule personne avec qui il oubliait ses problèmes. Sa main resta un moment devant la porte planant au dessus du heurtoir avant que finalement, il n’y renonce.
La belle devait sûrement avoir mieux à faire

Fouillant dans sa sacoche, il tira un petit pot d’onguent que lui avait donné son amante lors de leur première rencontre, tirant un morceau de papier et un stylo sur laquelle il écrit un petit à son attention.

« @Yvana T. Sturdlewe

Il est tard, et quand tu trouvera les onguents, je suis sur que tu te souviendra de ce dernier.
Il m’a été bien utile, et j’aimerai beaucoup t’en reprendre. Mais il est plutôt tard, et tu dois sûrement dormir.
J’ai hâte de te revoir

Je t’aime

Elim »

Un mot qui n’était en soit pas grand-chose, mais l’argenté ne se sentait pas à en mettre plus. Il aurait simplement voulu se réfugier dans ses bras, la soirée l’ayant bien trop épuisé pour qu’il ne reste de marbre.
Posant l’ensemble à portée de vue de l’elfe, il fit demi tour pour regagner le quartier nord.
Sans surprise, ce dernier était désert, surtout à l’approche de sa clinique. Il y retrouva l’hybride qui était venu le chercher, ses oreilles se dressant sur son crâne en voyant arriver le médecin.

-Alors ?

S’enquit il, visiblement inquiet.
Le loup posa une main sur son épaule avant de répondre.

-Tout vas bien, Kasumi est rétablie. Tachez simplement de ne pas la brusquer.

-C’était quoi au juste ?

-Oh rien de bien grave. Une mauvaise réaction. Rien de notable ne vous en faites pas !

Mentit il du mieux qu’il le pouvait.
Informer trop de monde de ce qu’il avait vu risquait de ne pas arranger la situation.
Devait il prévenir Nephtys ? Non… C’était prendre le risque de voir la situation se dégrader encore une fois.
Se réfugiant dans la salle de bain, il s’écroula dans sa douche, laissant l’eau laver autant ses pensées que son corps. Trop épuisé pour réfléchir, il resta là, fixant la paroi en face de lui, qui eut la bonté de ne lui renvoyer aucuns reflets.

Elim s’endormit, bercé par le ruissellement de l’eau chaude contre lui. Une nuit sans rêve qui à défaut d’être reposante, lui épargna trop de pensées inutiles