Hypanatoi Konostinos
Manticore - Aventurier
Bronze
0 Pts
- Date d'inscription :
- 17/11/2021
- Gils :
- 27986
- Disponibilité Rp :
- Je cherche. N'hésitez pas à me MP.
- Messages :
- 883
- Métier :
- Aventurier
- Couleur d'Essence :
- Rouge
- Familia :
- /
- Style d'Arme :
- Lance longue
- Rang :
- Obsidienne @@@@@
- Puissance d'Essence :
- 45627
Le destin était un concept étrange, qui divisait les penseurs de son monde. Certains d’entre eux pensaient qu’il était une forcé avérée. Que les choses avaient été ordonnées depuis la nuit des temps, et que cela seul pouvait expliquer de la matière amorphe et primordiale émerge des concepts et des lois et quelque chose de cohérent. Ils disaient que les pages de l’histoire de toute créature qui naissait étaient écrites, et qu’on ne pouvait que tenter de se montrer digne du rôle qui était le nôtre. D’autres, au contraire, enrageaient à la simple évocation de cette idée. La vertu, disaient-ils, ne pouvait avoir de sens que lorsqu’elle était tempérée par la liberté. Que faire le bon choix n’était bon que lorsque la possibilité de faire le mauvais existait. Que plus que cela, leur action prouvait qu’il était possible de s’élever contre l’ordre établi : ils avaient tué leurs dieux, et leurs sangs étaient maintenant bus par leurs plus grands héros. Ils avaient mis en marche la fin inexorable de leur monde. Que rien, tout simplement, ne pouvait raisonnablement laisser penser qu’une force supérieure puisse contrôler leurs actes, avant même qu’ils ne soient dans leurs esprits que des idées.
Hypanatoi rejoignait cette deuxième catégorie de penseur, mais en vérité ne faisait que peu de cas de ce dilemme. Peu lui importait cette possibilité : il agissait, et la liberté était pour lui un concept très abstrait. L’honneur codifiait ses actions, et la liberté n’était pour lui que ce qui restait une fois les chemins déshonorants écartés.
Malgré cela, il était en ce moment obligé de se demander si le destin, d’une façon ou d’une autre, n’avait pas pour lui un message particulier. Il se trouvait régulièrement, et trop souvent à son gout, confronté aux nouveaux-venus de Portalia, à ces gens qui se manifestaient sur la place des portails et quémandaient alors l’aide de la personne la plus proche. Aujourd’hui cependant, il savait qu’il n’aurait pas simplement à s’occuper de l’un d’entre eux, à répondre aux questions maintes fois entendues et à pratiquer le rituel maintes fois répétés qui l’amenait à la Guilde des aventuriers, endroit où le nouveau-venu était alors pris en charge.
Car il n’avait pas pénétré la place des portails en marchant simplement, que ce soit parce qu’il revenait d’une expédition quelconque ou parce qu’il s’apprêtait à en entamer une nouvelle. Il avait rejoint cette place en écartant hors de son chemin les badauds trop lents pour s’écarter à temps. Il avait fracturé sous le pas lourd de son armure les pavés de l’endroit, son troisième œil totalement ouvert et focalisé sur un unique individu : devant lui, son ennemi courrait. Il cherchait à se soustraire à sa fureur, sans comprendre que cela lui était entièrement impossible. Cet homme, Hypanatoi le savait, était impliqué dans le meurtre de Kemat. Il devait mourir. Il pouvait courir, et se découvrir soudain la capacité de rejoindre les profondeurs les plus abyssales ou de supporter la morsure des volcans les plus courroucés. Il mourrait tout de même. Hypanatoi ne pouvait achever sa poursuite qu’une fois ce dernier exécuté.
Il était, en vérité, heureux que ce dernier pense que prendre un portail puisse le protéger. Si avoir à l’écharper en place publique n’aurait aucunement arrêté le combattant, disposer d’un endroit plus isolé lui permettrait de ne pas avoir à se justifier auprès de la Guilde. En le fuyant de la sorte, la bête immonde lui rendait la tâche plus simple. L’ironie délicieuse de la situation l’emplit l’espace d’un instant d’un profond sentiment de joie, mais ce dernier fut rapidement dissipé.
Le destin, donc, semblait vouer au paragoï un intérêt particulier. Ce n’était pas en soi étonnant, mais la forme que semblait favoriser ce dernier lui déplaisait profondément. Le corps d’une créature nouvelle se manifesta soudainement sur le chemin de l’homme qu’il poursuivait, et ce dernier réagit promptement : se saisissant de lui, il le ceintura et bondit au travers du portail le plus proche.
Hypanatoi grogna doucement, un torrent d’air chaud s’échappant de sa bouche. La situation venait de se compliquer. Empruntant à son tour le portail à la suite du duo improvisé, il émergea sous la canopée épaisse de la Jungle de Jade. Oubliant les bruits parasites qui vinrent aussitôt l’assaillir, il vit que son ennemi avait cessé de fuir, et qu’il avait plaqué sous le cou de son otage une lame épaisse. Achevant de prendre la mesure de son environnement, Hypanatoi laissa le râle courroucé se métamorphoser en un rire maigre. Il s’avança, raffermissant sa prise sur sa lance, alors que son adversaire reculait. Ce dernier pensait pouvoir l’arrêter en impliquant un innocent. La panique, sans doute, avait terminé de pourrir son esprit.
« C’est inutile, fit Hypanatoï pour dissiper toute forme de doute. Si je dois tuer cet homme pour t’atteindre, penses-tu sincèrement que j’hésiterai, même un instant ?
- J’ai rien fait, putain ! J’sais pas ce que tu me veux !
- Mensonges ! hurla le paragoï. Mensonges, répéta-t-il plus calmement. Tes actions illuminent ta culpabilité. Laisse-le partir. Ta mort sera plus rapide, et moins douloureuse. »
Il y eut un moment de silence et d’hésitation. Le paragoï préférait malgré tout tenter d’épargner un innocent. Si sa vie pesait bien peu, comparée à la nécessité impérieuse d’obtenir justice et rétribution, passait au travers lui devait rester un dernier recours.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 11 Sep - 12:30, édité 1 fois
Hypanatoi rejoignait cette deuxième catégorie de penseur, mais en vérité ne faisait que peu de cas de ce dilemme. Peu lui importait cette possibilité : il agissait, et la liberté était pour lui un concept très abstrait. L’honneur codifiait ses actions, et la liberté n’était pour lui que ce qui restait une fois les chemins déshonorants écartés.
Malgré cela, il était en ce moment obligé de se demander si le destin, d’une façon ou d’une autre, n’avait pas pour lui un message particulier. Il se trouvait régulièrement, et trop souvent à son gout, confronté aux nouveaux-venus de Portalia, à ces gens qui se manifestaient sur la place des portails et quémandaient alors l’aide de la personne la plus proche. Aujourd’hui cependant, il savait qu’il n’aurait pas simplement à s’occuper de l’un d’entre eux, à répondre aux questions maintes fois entendues et à pratiquer le rituel maintes fois répétés qui l’amenait à la Guilde des aventuriers, endroit où le nouveau-venu était alors pris en charge.
Car il n’avait pas pénétré la place des portails en marchant simplement, que ce soit parce qu’il revenait d’une expédition quelconque ou parce qu’il s’apprêtait à en entamer une nouvelle. Il avait rejoint cette place en écartant hors de son chemin les badauds trop lents pour s’écarter à temps. Il avait fracturé sous le pas lourd de son armure les pavés de l’endroit, son troisième œil totalement ouvert et focalisé sur un unique individu : devant lui, son ennemi courrait. Il cherchait à se soustraire à sa fureur, sans comprendre que cela lui était entièrement impossible. Cet homme, Hypanatoi le savait, était impliqué dans le meurtre de Kemat. Il devait mourir. Il pouvait courir, et se découvrir soudain la capacité de rejoindre les profondeurs les plus abyssales ou de supporter la morsure des volcans les plus courroucés. Il mourrait tout de même. Hypanatoi ne pouvait achever sa poursuite qu’une fois ce dernier exécuté.
Il était, en vérité, heureux que ce dernier pense que prendre un portail puisse le protéger. Si avoir à l’écharper en place publique n’aurait aucunement arrêté le combattant, disposer d’un endroit plus isolé lui permettrait de ne pas avoir à se justifier auprès de la Guilde. En le fuyant de la sorte, la bête immonde lui rendait la tâche plus simple. L’ironie délicieuse de la situation l’emplit l’espace d’un instant d’un profond sentiment de joie, mais ce dernier fut rapidement dissipé.
Le destin, donc, semblait vouer au paragoï un intérêt particulier. Ce n’était pas en soi étonnant, mais la forme que semblait favoriser ce dernier lui déplaisait profondément. Le corps d’une créature nouvelle se manifesta soudainement sur le chemin de l’homme qu’il poursuivait, et ce dernier réagit promptement : se saisissant de lui, il le ceintura et bondit au travers du portail le plus proche.
Hypanatoi grogna doucement, un torrent d’air chaud s’échappant de sa bouche. La situation venait de se compliquer. Empruntant à son tour le portail à la suite du duo improvisé, il émergea sous la canopée épaisse de la Jungle de Jade. Oubliant les bruits parasites qui vinrent aussitôt l’assaillir, il vit que son ennemi avait cessé de fuir, et qu’il avait plaqué sous le cou de son otage une lame épaisse. Achevant de prendre la mesure de son environnement, Hypanatoi laissa le râle courroucé se métamorphoser en un rire maigre. Il s’avança, raffermissant sa prise sur sa lance, alors que son adversaire reculait. Ce dernier pensait pouvoir l’arrêter en impliquant un innocent. La panique, sans doute, avait terminé de pourrir son esprit.
« C’est inutile, fit Hypanatoï pour dissiper toute forme de doute. Si je dois tuer cet homme pour t’atteindre, penses-tu sincèrement que j’hésiterai, même un instant ?
- J’ai rien fait, putain ! J’sais pas ce que tu me veux !
- Mensonges ! hurla le paragoï. Mensonges, répéta-t-il plus calmement. Tes actions illuminent ta culpabilité. Laisse-le partir. Ta mort sera plus rapide, et moins douloureuse. »
Il y eut un moment de silence et d’hésitation. Le paragoï préférait malgré tout tenter d’épargner un innocent. Si sa vie pesait bien peu, comparée à la nécessité impérieuse d’obtenir justice et rétribution, passait au travers lui devait rester un dernier recours.
Dernière édition par Hypanatoi Konostinos le Lun 11 Sep - 12:30, édité 1 fois
000Mots
Mer 24 Mai - 13:43