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Marguerite du Psychagité
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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Aujourd'hui s'annonçait être une excellente journée : non seulement je m'étais réveillé à 7 heures exactement, mais en plus, hier, Jerolin m'avait rendu non pas un, mais trois documents pour me remercier de m'être occupé de Loreley, ce qui n'en faisait donc plus que 56 en circulation hors des archives. Je m’étais évidemment empressé d’aller les ranger, et je me sentais déjà moi-même plus entier, plus complet. Par contre, je n’étais pas sûr d’avoir compris ce petit sourire dépité qu’il avait eu devant ma réaction, comme si elle lui échappait. Il me paraissait pourtant primordial, à moi, qu’un archiviste préfère avoir des archives complètes !

Comme il me l’avait promis, je venais en plus de bénéficier d'une semaine entière pendant laquelle personne n'était venu me déranger. Certes, ça voulait aussi dire que je n’avais pas pu récupérer d’autres documents, mais au moins, personne ne m’en avait retiré non plus. Jerolin s’était engagé à dire à tous ces voleurs de feuillets qui ont “besoin” de documents pour “travailler” que les Archives seraient fermées pour la semaine, et il semblerait qu’il ait fait du bon travail. J'avais donc pu occuper sept journées entières à me concentrer sur mon travail premier : ranger. À ce rythme-là, d'ici trois mois, trois semaines et peut-être six jours seulement, j'aurai fini de ranger les Archives.

À cette pensée, je me figeai un instant, assailli par un sentiment étrange. Je me rappelai soudainement que cette tâche herculéenne était limitée dans le temps : un jour viendrait où je me tiendrai là, contemplant l'Ordre que j'aurais accouché du Chaos, chaque chose ayant trouvé sa place, celle qu’elle attendait depuis sa création, dans une harmonie absolue de textures, de couleurs, d'épaisseurs, de lignes, de formes…

Et que me restera-t-il ensuite ? Vivrai-je en paix et sérénité au milieu de milliards de feuillets parfaitement triés par grainage, leurs encres parfaitement équilibrées sur ces étagères d’ébène pour minimiser toute corruption ? Méritais-je seulement, moi et mon aile atrophiée, incomplète, imparfaite petite fée, de siéger dans ce temple de l'Ordre et de l'Harmonie ?

Non, certainement pas, je réalisai, me laissant tomber hors de mon tiroir-studio. Quand tout serait à sa place, il ne resterait que moi qui ferait tâche sur le tableau. Je devrais partir, me faire violence, quitter ce paradis nouvellement créé pour apporter l'Ordre ailleurs, car même entre les murs de Portalia, ce n’était pas ce qui manquait. Ce monde entier était rongé par le Chaos et pourtant je paraissais le seul à le voir, ce qui en faisait une tâche que, de toute évidence, moi-seul était capable de mener à bien. C’était peut-être le sens de ma venue au monde, la raison pour laquelle j’étais obsédé par l’ordre et l’harmonie depuis ma naissance.

Ravivé par ce nouveau sens du devoir divin, je me préparai comme à mon habitude, prenant forme humaine pour la journée et avalant une baie pour tout repas (j'ai l'estomac petit, vous savez), avant de me mettre au travail. Trois mois, trois semaines et six jours, c’était ce qu’il me restait de temps avant d’atteindre mon premier triomphe, le premier sanctuaire de Portalia réellement dédié à l’Ordre. Je devais me hâter.

Je “devais”, oui. Mais voilà que je me pris ralentissant la cadence à plusieurs reprises, saisi d'une étrange nostalgie. C’est que je les aimais bien, ces archives, moi. Et pourtant, je ne me l’expliquait pas vraiment : la pièce en elle-même n'avait ni la symétrie, ni le raffinement de la Cathédrale de l’Ordre, tant et si bien que c’était dur d’imaginer qu’elle était juste en dessous, plongeant sous la nef par un escalier aussi raide que pourri, presque caché. Même pour moi, c’était étroit ; c’est vous dire à quel point ça m’irritait que des bipèdes viennent quand même me déranger malgré cela.

Je ne saurais pas trop vous dire de quelle couleur avaient été peints les murs à l’origine : en tout cas ils étaient jaunes maintenant, en raison de la moisissure, mais aussi de la faible lumière projetée par les quelques ampoule qui pendouillaient ici et là du plafond bas (282cm, j'ai compté), attendant de cueillir les têtes (trop hautes) qui osaient arpenter les étagères branlantes sans faire attention. Leur lueur paraissait presque opaque, se posant sur la poussière qui dansait encore dans l'air à chaque pas sur la moquette déchirée. Je n'avais pas encore fait de ménage, car, de toute façon, le tas de documents qui me restait à trier en recrachait des nuages gris à chaque fois que je ne serait-ce que regardais dans sa direction. Je me contentais juste tous les soirs d'épousseter ma propre marguerite, que j’avais ramenée dans un pot pour la mettre sur mon bureau. Apparemment, l’éclairage faiblard des ampoules lui suffisait, à elle aussi.

Mais tout de même, malgré tout cela… Quelque part, cette pièce avait son charme, sa propre harmonie, même si je ne saurais mettre le doigt dessus. Elle me manquerait, songeai-je, déjà nostalgique, en glissant un feuillet qui parlait d'un quelconque passage secret dans les ruines sur l'étagère des grainages 112-137 g/m2, dans le classeur des encres des Calamars d'Eau Douce.


Dernière édition par Marguerite C#213 le Ven 16 Juin - 11:41, édité 1 fois
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Yoka
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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Aujourd'hui s’annonce être une excellente journée : non seulement t’as désormais l’assurance de réponses promptes et efficaces concernant ton assassin…  mais en plus Portalia t’a gratifié de nombreux plaisirs, à commencer par l’une de tes rares vraies nuits de sommeil. Nan, y a pas à dire, c’était une bonne idée d’accorder un peu de ta confiance à quelqu’un, finalement.

Mine de rien, une fois qu’on commence à les connaître, les gens d’ici sont pour le moins sympathiques, à travers toute leur diversité et leur richesse. Et on ne parle pas que d’Iridial et ses beaux yeux verts.
Bref, la seule partie de Portalia qu’il te reste à explorer désormais, mon goupil, c’est… l’Église. Un comble quand on sait que tu es venu rien que pour ça au départ. On t’a fait voir la bibliothèque de la Guilde, errer dans les quartiers Nord, rencontrer un paragoï aussi inquiétant qu’attirant et qui t’est désormais étrangement lié. Entre Nymphes, Armures et Elfes, le monde t’aura surpris de nombreuses fois, même lorsque tu ne cherchais que le repos ou la distraction.
À côté, cette journée ne pourra être que plus tranquille.

Allez mon renard, on descend ces escaliers… Hypa a dit quoi, déjà ? Ah, oui : que le Chaos a ses yeux jusqu’au sein même du pouvoir, et que le fait de le chercher t’a déjà bien trop exposé au regard de la nébuleuse secte des Darks Souls. Toutefois, si on cesse de chercher, le risque est trop grand que cela ne paraisse louche, non ? Il faut donc poursuivre les recherches, juste en donnant l’air de … perdre espoir. Faire illusion. Disparaître des chasseurs.

Les proies les plus faciles à attraper sont celles qui négligent ta puissance. Il en est de même pour les humains, et leurs organisations. Aussi, il va falloir chercher … sans chercher.

Et quoi de mieux alors que d’aller enfin rencontrer les archives de l’Ordre.

On t’avait dit quoi, déjà, à leur sujet ? Ah oui. « Attention, ils mordent ». Ils tiennent à l’Ordre, et étaient justement en train d’en remettre dans leur local. D’où une fermeture depuis plus d’une semaine.

S’il est question de mordant, ils savent pas à qui ils ont affaire. T’es pas un Croc pour rien. On s’arme de notre sourire, et on entre dans le local en question.

C’est… comment le décrire ? Pour le moins surprenant. S’il fallait qualifier l’endroit en un mot, le qualificatif adapté serait … contrasté.

Car de la moisissure, de l’odeur des vieux ouvrages décrépis, des murs jaunis par le temps, rien de cela n’inspire vraiment la grandeur et le savoir. Mais de la poussière ressort désormais une organisation fraiche et neuve que dégage tant la précision millimétrique du rangement des bouquins sur la droite, que l’agencement des lieux qui semble en pleine reconstitution. Les archivistes ont peut-être du mordant, mais ils ont le sens de l’Ordre, on ne t’a pas menti sur la marchandise.

Et… Ah !

S’il suffit d’une inspiration à un Croc pour sentir le tri opéré entre les grimoires, il en suffit d’une autre pour percevoir trois choses parmi les plus fondamentales concernant les êtres sociaux de l’endroit.

D’un, tu n’es pas seul, un archiviste est dans les parages.

De deux, son odeur est plus étrange encore que la Nymphe croisée la veille. Elle sentait peut-être elle aussi les fleurs, mais au moins dans son être quelque chose paraissait les fleurs qu’elle sentait. Là, l’archiviste ne … comment dire. Son odeur ne colle pas à son apparence, et rien que ça c’est louche. Parce qu’il sent bon, lui aussi. Comme tout le monde, tu vas me dire. Mais ... lui aussi, c’est une composition florale, et qui possède une fraîcheur inégalée. Deux fois en moins de vingt-quatre heures, c’est surprenant. Ce serait quoi pour lui ? La marguerite, vraiment ? Euh… c’est fait exprès qu’il y ait une fleur possédant la même odeur dans les parages ?


Tu as dit trois points, mon Yoka.

Ah oui !

Trois, c’est lui qui organise les choses comme ça. Il n’y a qu’à voir la minutie qu’il met à ranger ce qu’il a dans les mains. C’est chirurgical. Le geste est précis, calculé. Aussi vif que le mouvement des abeilles lorsqu’elles butinent de fleur en fleur. Rien n’est laissé au hasard dans cette chorégraphie.

Tu as des métaphores de morde, goupilou.

Mais c’est vrai, quoi ! C’est ce que ça inspire.

Ouais, en même temps tu te laisses sans doute perdre à cause du parfum floral. T’aurais pas eu des métaphores aussi pétées s’il avait senti le Jotun de Glace. Ce qui… il faut le reconnaître, aurait été complètement étrange aussi.

On est poli, on sort sa meilleure arme : un immense sourire. T’es peut-être grimé comme si tu sortais des Plaines Glacées. T’as peut-être trois queues qui remuent doucement dans ton dos et impressionnent tant de leur nombre que de la magie de leur poil lustré. T’as peut-être un arc rangé dans ton dos et qui n’attend qu’une volonté pour se tendre.

Mais c’est le charme d’un sourire qui désarçonne toujours plus que tout le reste. Il est temps que cet archiviste découvre la puissance de ton pouvoir et de ta meilleure arme. Celle de sentir que l’on est observé par quelqu’un qui te traite comme si t’étais unique.

Parce que… chacun l’est. Unique. Cet archiviste ignore juste encore à quel point c'est son cas.

« Hum. »

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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Je l'avais entendu. Descendre les escaliers (bien trop légèrement, bien trop agilement pour être Jerolin), ouvrir la porte, s'avancer, renifler et même regarder autour de lui. C'était instinctif, un réflexe de survie : être en compagnie d'un inconnu, ça me hérissait le poil (même si les fées n'en ont pas beaucoup).

Ignore-le, pensai-je très fort. Si tu l'ignores, il partira peut-être.

Nous restâmes ainsi quelque temps ; trois minutes et 20 centièmes. Je m'efforçais de rester imperturbable, j'avais un travail à accomplir et il n'était pas question de laisser un intru me faire prendre du retard. Je ne savais pas s'il m'avait remarqué, mais peut-être que si je ne disais rien, peut-être que si je prétendais ne pas avoir de temps pour lui, alors il comprendrait qu'il n'était pas le bienvenu.

« Hum. »

Merde. Bon, au moins j'aurais essayé, grinçai-je en casant un nouveau feuillet sur l'étagère grain 112-137, dans le fichier des documents au coin supérieur droit encorné. À la réflexion faite, c'était quand même déjà la 218ème fois de ma courte vie que je tentais cette approche d'évasion sociale, et elle n'avait encore jamais produit le résultat escompté : même si cela représentait un échantillon moindre par rapport à la population réelle de Portal, il me sembla qu'il fut peut-être nécessaire de revoir cette stratégie de fond en comble.

Je jetai un rapide coup d'œil de derrière une étagère, par prudence, pour me faire une idée plus précise d'à qui j'avais à faire. J'aperçu un sourire jusqu'aux oreilles qui me retourna l'estomac, et plusieurs appendices remuants, sur sa tête et dans son dos. Génial, un sac à puces qui venait me mettre des poils partout, je le sentais venir. Il fallait que je le fasse partir au plus vite.

Je m'arrachai donc à contre-cœur de ma forteresse pour me rapprocher de mon bureau/comptoir, une pile de papiers toujours sous le bras, et présentai-je les lieux ainsi, comme on me l'avait appris :

- Collège des Interdits, salle des Archives. La semaine de paix-- de travaux a été prolongée d'un mois 4 jours et 12 heures, repasse plus tard, mentis-je au pif, espérant que ça passerait, et que mon hôte impromptu ne décide pas de se plaindre aux collègues. A part si tu as un document à rendre ?

C'est vrai ça, ne soyons pas si négatif. Si ça se trouve, il venait pour déposer quelque chose ? Il m'en restait encore 56 à trouver après tout. Je le toisai du regard encore un peu : il ne me disait rien, mais j'avais trop de choses importantes à penser pour me rappeler des gens.
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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Mh. Mais c’est qu’ils mordent vraiment en fait, les archivistes. Dommage pour lui que cela ne te fasse que sourire davantage, alors qu’il vient en peinant avec son tas de papiers après un temps effroyablement lent à te faire patienter. C’était un jeu amusant, quand tu as senti qu’il t’avait capté alors qu’il faisait délibérément semblant de ne pas t’avoir remarqué. En réalité, tu avais senti l’odeur de son souffle qui avait ralenti, comme le font toujours les gens qui veulent se faire tout petits et donc qui, par voie de conséquence, savaient qu’ils n’étaient pas seuls.
Tu peux sourire, Yoka, mais un peu moins que ça. Ça a l’air louche, que tu prennes du plaisir à déjouer ses plans. Ça te rappelle les joies de la chasse.

Ah tiens, il daigne enfin te considérer autrement qu’en te reluquant de bas en haut. D’ailleurs tu ne t’es pas privé pour le regarder en retour quand il l’a fait. C’est encore plus étrange d’ailleurs, vu de près : il ne ressemble pas du tout aux fleurs qu’il sent. C’est … comme si ce n’était pas lui qui émettait ces odeurs. Sauf que d’un, il n’y a personne d’autre, et de deux le moindre de ses mouvements confirme que les relents sont de son fait.

Mais bon, outre cette étrangeté il est pas mal dans son genre. Tu ne saurais dire qui tu trouvais plus joli entre lui et Alicia. Bon, Alicia était sincère quand elle souriait, elle. Lui, rien qu’à le regarder, t’as envie de rigoler, et plus encore de voir sa tête quand il perdra ses moyens. Sous quelques égards, il rappelle Morrigan, mais quand ce dernier est de mauvaise humeur. C’est drôle, que des métiers aussi intellectuels rendent aussi aigris.
Quoique, Iridial ne l’est pas, lui. Encore un bon point pour le bibliothécaire. Il est parfait, en fait.
Mais bref.

On est bien au bon endroit, mon goupil, c’est l’essentiel. La salle des Archives. Au moins il l’a confirmé, faute d’avoir fait autre chose.

Attends, comment ça, prolongé d’un mois ? Sérieusement, vous triez les archives par nombre de consonnes sur chaque document ou … ? Oui, rien qu’à le regarder, il le fait en fait. Pourquoi même se poser la question, c’était évident. Il semble être le type à s’assurer de laver son siège avant, pendant et après s’être assis dessus. À se « lustrer le poil avant de déféquer », comme on dit chez les Crocs.

On sourit d’avantage, avec une petite moue. Faut qu’il comprenne que cela ne nous arrange pas des masses. Même si, en vrai, faire semblant de piétiner dans la recherche de Dark Soul sous prétexte que les archives sont fermées, c’est une aubaine. Relative, mais une aubaine tout de même.

Enfin… sauf si Hypanatoï meurt sans te ramener ton assassin. Ou, pire : s’il te ment.
Oui, mon Yoka, faut tout envisager. Même si t’as assez confiance en réalité.

Bref.

« Quel dommaaage. »

Ça a l’air réaliste. Bravo, goupilou. Le jeu d’acteur est un poil forcé, mais ça devrait le faire. On se pose tranquillou au comptoir, histoire d’occuper un poil l’espace que l’homme a toujours cru être sien.

« Moi qui avais reçu l’ordre d’éplucher la liste des signes de reconnaissance de l’organisation Dark Soul, quel dommage de devoir attendre un mois, trois jours et onze heure pour pouvoir enfin agir en faveur de l’Ordre. »

Regarde ses réactions, ça promet. Déjà, sa tête quand tu change à la baisse ses propos et réduis à moins d’un mètre votre distance proximale sans le lâcher des yeux. Il va vraiment croire que tu tombes dans le panneau, ou bien ? Et en plus t’as complètement détruit l’espoir dans son regard lors de sa mention des documents à retourner, en lui rendant à la place un sourire gêné. Tiens d’ailleurs… et si … Oh, oui, rien que pour la tronche qu’il va faire :

« Je… j’avais bien un document à rendre, mais il est tombé dans une flaque d’eau. Une sombre histoire de cheval mal harnaché. »

Attends une seconde, rien que pour voir son visage. Va-t-il s’étrangler ou blêmir ? Bon, allez, la blague a assez duré. On reprend un air plus sérieux.

« Non, je plaisantais. Je viens pour la première fois, je ne risque pas d’apporter ce que je n’ai jamais emprunté, monsieur l’archiviste-qui-sent-la-fleur. »

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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Bon. Pour être honnête avec vous, là, j'avais un très mauvais pressentiment, et cette fois, ce n'était peut-être pas mon simple dégoût des gens en général. Ce n'était peut-être même pas les poils, non plus. Non, c'était son sourire.

Il faut savoir que je n'aime pas beaucoup les sourires. Déjà, moi, je ne sais pas sourire. J'ai déjà essayé, mais ça ne ressemble jamais à rien. On me dit que ça fait forcé, que ça n'atteint pas mes yeux, que c'est gênant, que ça ne me va tout simplement pas. Alors je ne souris pas et ça me va, parce que de toute façon je n'aime pas faire des choses que je ne comprends pas.

Et je ne les aime pas sur les autres visages, non plus. Je ne sais jamais ce qu'il y a derrière, mais je sais que je n'ai pas la réputation d'être drôle, alors les sourires, ça ne veut jamais rien dire de bon. Ça me rappelle les moqueries des autres, quand elles me demandaient de faire des choses qu'elles savaient très bien que je ne pouvais pas faire, ou quand elles m'ont vu la première fois avec mes cheveux coupés. Encore maintenant, chaque fois que je les vois, elles sourient, et je deteste ça.

Il n'y a que Jerolin, pour qui ça passe. Parce qu'il a une grosse moustache qui cache ses lèvres quand il sourit. Mais ce gars-là, en face de moi, malgré tous ses poils, il n'en a pas, de moustache. Ses lèvres s'étirent presque à travers tout son visage, et je n'aime pas ça. Je ne peux pas m'empêcher de serrer les miennes l'une contre l'autre, dans une petite moue.

"Quel dommaaage."

À ces mots, je me les mordis pour les empêcher de trembler. Une fois de plus, j'avais eu raison : jamais rien de bon ne sortait jamais d'un sourire. L'homme s'allongeait presque sur mon comptoir, mon espace de vie, avec son stupide sourire. Ça n'était pas une coïncidence.

Je n'étais pas stupide, on était à Portal ici. Ce type pourrait probablement me plier en deux d'un simple regard. Ma tentative de dissuasion avait été un échec complet, et je ne pouvais pas le pousser. Je devais le laisser faire. C'était rageant, mais j'avais goûté au paradis trop longtemps, forcément la chute se devait d'être rude et impitoyable. C'était ma punition.

Il était où, Jerolin, quand j'avais besoin de lui ?

Au final, je n'arrivais même pas à me concentrer sur ce qu'il disait, l'autre. Il était trop souriant, trop près, trop poilu, trop partout, et je voulais juste qu'il dégage. Il me fallait de l'air, ou ma bulle allait craquer. Je jetai un œil discret à ma marguerite, sur le rebord du comptoir. Par chance, il n'y avait pas touché. J'avais pensé à m'enfuir, mais je ne pouvais pas le laisser là, seul avec elle, ou avec mes collections. Je n'avais pas le choix, il fallait que j'encaisse, juste assez longtemps pour qu'il se lasse, et qu'il parte.

"Je… j’avais bien un document à rendre, mais il est tombé dans une flaque d’eau. Une sombre histoire de cheval mal harnaché."

Mes dents claquèrent un peu trop soudainement sur mes lèvres, et je sentis un léger goût de sang sur la langue. Il savait où frapper pour faire mal. Avait-il la moindre idée de la valeur de ces documents ?! L'âge des arbres coupés, il y a parfois des milliers d'années, dont ces feuillets étaient désormais les derniers témoins, dont le grain avait été nourri de soleil et d'eau, parfois même d'autres mondes ? Coupés, traités, pour créer ces feuilles ensuite oubliées, négligées par la masse de bipèdes grouillant sur ses terres ? Connaissait-il la qualité des encres, de leur dosage toujours quelques microlitres différents, de leur formule évoluant au fil des siècles, une chaîne d'héritage, mais dont chaque maillon est pourtant unique ? Était-il…

"Non, je plaisantais."

Je décidai de le tuer.

Puis, je me rappelai que je n'en avais aucunement les moyens.

"Je viens pour la première fois, je ne risque pas d’apporter ce que je n’ai jamais emprunté, monsieur l’archiviste-qui-sent-la-fleur."

Je pris donc plutôt une profonde inspiration, détournant les yeux un instant pour tenter de retrouver mes esprits. Je n'arrivais pas à le regarder dans les yeux, et c'était tant mieux, parce que comme ça, je ne poulais plus voir son sourire. Et je ne voulais plus le voir. Il l'avait dit, c'était la première fois qu'il venait, et j'espérais encore que cela soit aussi la dernière.

- B-Bien sûr… J'imagine qu'on peut bien faire une exception, entre collègues… marmonnai-je timidement contre mon gré et mon honneur, me déplaçant sur le côté pour indiquer qu'il avait le champ libre.

Pour être franc, je n'avais aucune envie de lui confier quoique ce soit après sa dernière 'plaisanterie', mais je n'avais de toute évidence pas le choix : il ne partirait sans doute pas avant d'avoir obtenu ce qu'il était venu chercher.

Je ne pus toutefois m'empêcher de le suivre de près, espérant qu'il ait la bienséance de ne pas déranger quoique ce soit. Je jetai un œil inquiet aux appendices dans son dos qui avaient l'air plus remuants qu'avant, et manquaient presque d'errafler certains classeurs sur l'étagère opposée. Les attaches n'étaient pas très résistantes, les étagères elle-même étaient bancales, alors il fallait les manipuler avec précaution.

Je ne pus m'empêcher de prendre la parole à nouveau, pour calmer mes nerfs, et aussi car je ne souhaitais rien d'autre que la fin de mon supplice le plus vite possible.

- Tu… fis-je avant de me mordre la langue, que recherchez-vous, au juste ?

J'espérais qu'il jette son dévolu sur un papier récent et une encre commune, j'étais même disposé à encaisser le départ d'un papier de bouleau des montagnes si besoin était.

Pour tout le reste… ça allait piquer sévère. Je ne sais pas si ma raison résisterait à la douleur.

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Il a serré les lèvre, le mignon floral. Mh… Non, c’est pas un bon qualificatif, « mignon floral ». On va trouver mieux. Un peu de patience, mon goupil. Il suffira d’un signe ou d’un élément distinctif de sa personne qui lui aille bien pour trouver son petit surnom affectueux, à ce type. Par exemple, il a des jolis cheveux, qui le font un peu ressembler à un … c’était quelle fleur déjà ? Ah oui, un pissenlit. Bon… c’est moche le mot pissenlit. Mais il y a des équivalents au nom de cette fleur qui collent bien mieux. Par exemple, Dandelion pourrait très bien lui aller. Franchement… oui, en fait. Va pour Dandelion. La sonorité contient son mordant, et le sens ne révèle que trop bien son odeur champêtre.

C’est décidé, ce sera Dandelion pour ce type. Hâte de voir comment il appréciera un terme aussi affectueux. Tu t’es surpassé, mon Yoka. Même le mage joli-cœur n’a pas eu telle réussite dans son qualificatif. Dandelion l’archiviste floral, celui qui sent la fleur. Les miels de Dandelion sont parmi les meilleurs, d’ailleurs. Ce serait un joli compliment.

Tiens, il s’est mordillé les lèvres quand tu t’es accoudé à son bureau. Et il n’a même pas caché le fait qu’il se serait bien débarrassé de toi s’il l’avait vraiment pu. Difficile de ne pas sourire vertement après ça.

Hahaha. Franchement, rien qu’à voir sa tête avec la blague du document tombé à l’eau, c’est extraordinaire. Tu ne peux pas t’empêcher de laisser échapper un léger rire en retour. En plus, ça donne une sacrée envie de faire d’autres blagues à son encontre.

Mais… euh… c’est quoi cette soudaine odeur inquiétante et envahissante !? En plus, c’est la seule flagrance qui te mette autant sur le qui-vive et qui te rende alerte à tous les signes autour de toi : l’odeur du sang.

Le temps qu’elle parvienne à tes narines, le maître des lieux s’est déjà écarté, t’offrant à la fois une fabuleuse victoire, ainsi que la tendresse d’un regard évitant ton sourire avec force. Ça lui va bien quand il n’est pas arrogant, ce type. La timidité est encore plus à son honneur que la frustration.

Mais… le mal est fait, ton sourire est perdu, stupide goupil. Va falloir que tu choisisses. En reforger un, ou… ouais, non, l’idée est trop inquiétante. On ne plaisante pas avec le sang. D’où provient-il ? Est-ce que quelqu’un est en train de mourir dans le voisinage ? Ou bien est-ce ce type ? Et puis, pourquoi il n’arbore-t-il pas l’odeur du sang des humains normaux ? Que se passe-t-il réellement ici, faut-il s’en inquiéter outre mesure ?

À peine t’a-t-il emboîté le pas sur ta volonté initiale d’arpenter ses précieuses archives que tu fais brusquement demi-tour, humant l’air avec un air sérieux, sans avoir pris le temps d’analyser ni sa question ni sa tendance à te suivre d’un peu trop prêt.

- Dites, c’est vous qui saignez, ou … ?

Ouch. Bravo, mon Yoka. T’es doué, pour foncer dans des gens comme ça, sans prévenir. Et comme vous avez quasiment la même taille, le choc fait un peu mal.
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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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Je n’étais concentré que sur une chose : que mon ‘invité’ trouve ce qu’il cherche et s’en aille. Pour être aussi déterminé, il devait avoir une idée précise de ce qu’il était venu trouver, non ? Donc ça ne devrait pas prendre trop de temps, d’ici cinq minutes peut-être, si j’expédiais la chose…

… mais au lieu de faire comme tout le monde, monsieur le plumeau ambulant se détournait maintenant des étagères, c'était à n'y rien comprendre ! À croire qu'il faisait vraiment tout exprès pour m'embêter, et faire durer mon supplice le plus longtemps possible ! Et le voilà qui hume mes étagères, comme ça, tranquille, bouillonnais-je en serrant les dents plus fort. Vas-y, dis que ça pue, pendant que tu y es ! Dis que ça sent le renfermé, le moisi, même… ! Non pas que tu eusses eu tort, mais ça serait quand même rudement mal poli de le dire. Ce n’est pas moi qui ait décidé de l’emplacement des Archives, et même si je fais de mon mieux pour entretenir la pièce en elle-même, il y a encore trop de bazar pour accéder à tous les murs. Surtout tout seul, je n’ai pas assez de force pour pousser les étagères.

Et soudain je m'arrêtai : c'était encore pire que ça. Il ne reniflait pas mes étagères, il me reniflait moi. J’avais créé cette forme juste ce matin, elle était parfaitement propre ! C'était qui ce type, d'abord, une sorte d'homme-chien ? Une créature du chaos ? Ca expliquerait tout !

- Dites, c’est vous qui saignez, ou …
- Saignez ? répétais-je avec un sursaut d'humeur. De quoi est-ce que vous…

Oh. J'écarquillais les yeux. Je m'étais mordu la lèvre tout à l'heure, me souvins-je soudainement, goûtant quelque chose sur ma langue. Rien de bien grave, avais-je pensé à ce moment-là. Mais tout à coup, maintenant que j'avais deserré la mâchoire pour soupirer, le sang s'écoulait à nouveau. Pour un bipède, j'imagine que ça ne fait rien, lorsqu'on s'ouvre, le sang coule un peu et coagule pour refermer la plaie. Sauf qu'au rappel, je n'ai pas réellement cette taille-là, en fait. C'est une illusion, certes tangible, mais elle ne modifie pas ma biologie interne, elle la projette juste plus grande avec quelques réglages additionnels. Il me faudrait beaucoup trop de sang pour coaguler même une petite entaille, par rapport à ce que je possède réellement.

Donc un écoulement comme ça, c'est l'équivalent d'une hémorragie.

À peine la révélation me parvint au cerveau, qu'en plus le gars me cognait le nez. Ce fut la goutte de trop pour mon corps qui reprenait déjà les rênes pour forcer la détransformation, contre mon gré. J'étais déjà pas mal dans les vapes, mes ailes me paraissaient trop lourdes alors que mes nerfs, eux, semblaient en coton. Je n'arrivais pas à voler. Je tombai en chute libre sur un mètre quarante à peu près.

Heureusement, mes vêtements tombés en tas amortirent l'atterrissage, mais il ne se fit pas sans douleur pour autant. La première chose que je vérifiais, par instinct, c'est mes ailes. A la vue, au toucher, ni l'une ni l'autre n'avait l'air cassée ou pliée (pas plus que d’habitude en tout cas), ce qui était déjà rassurant, mais j'avais l'impression que celle de droite me provoquait une douleur lancinante dans le dos quand je la bougeais. Avec un peu de chance, j'avais seulement une entorse ou un bleu, sinon… disons que ça serait probablement tant mieux que j'aie encore les nerfs en coton. À part ça, un genou avait encaissé une bonne partie du choc, et bien qu'il soit douloureux, je pouvais toujours le plier et déplier, pas de casse de ce côté là non plus. Je recrachai le trop plein de sang qui me restait dans la bouche avant la transformation, tâchant les vêtements blancs que j’avais sous cette apparence d’une grande tâche rouge qui tirait sur le fuchsia, couleur normale pour nous (le fer, c’est une belle saleté pour nous, c’est comme l’argent avec les vampires. Du coup, on en a pas dans le sang, ça change la couleur). Merde, vu comme ça, ça faisait vraiment pas mal de sang, mais heureusement, la plaie sur ma lèvre avait maintenant rétréci et ne poserait plus de problème.

Dis comme ça, ça avait l'air d'aller, non ? Mon dos était le plus préoccupant, mais ça va, c'est Portal, ça se soigne ce genre de blessures.

Sauf que non, ça ne va pas ! Dans mon état, je n'ai pas assez de force pour prendre forme humaine ! Et je ne peux plus voler sous celle-ci ! Bon sang, comment j'allais faire pour aller acheter quelque chose ou pire, voir quelqu'un ? Tituber avec ce genou flingué ? Vous savez combien de pas je dois faire pour faire un mètre, et encore, quand j'ai les deux jambes valides ? Et je ne parle même pas des escaliers ! Pourquoi vous croyez qu'on utilise nos ailes pour se déplacer, d'habitude, par esthétisme ?! Et puis en plus, la porte était fermée. Pas à clef, mais sous cette forme (et en plus cloué au sol), c'était tout comme.

Je pourrais toujours attendre que Jerolin vienne m'apporter à manger ce soir et m'ordonner d'arrêter de travailler pour la journée, en espérant qu'il pense à regarder vers le bas… Bon, honnêtement, il se dira forcément que je n'ai pas pû quitter les archives comme ça, ça ne m'arrivait jamais. Le problème, c'est surtout si un autre visiteur…

Oh non, blêmis-je. Avec tout ça, j'avais oublié - comment avais-je pu oublier - que je n'étais pas tout seul. Ça ne faisait que quelques secondes, pourtant, pas plus d'une minute et demie maximum, en étant généreux.

Je jetai un œil vers le haut, croisai son regard, et bondis sous l'étagère pour m'abriter ; c'était sans compter sur mon mauvais genou qui vrilla douloureusement, le pied empêtré dans mes anciens vêtements, et je m'étalai au sol, roulant au bas du monticule de tissus. D’accord, peut-être que mon genou était un peu plus mal en point que je ne le pensais, sans compter que la douleur dans mon dos commençait à se faire de plus en plus présente. Je n’étais pas sûr de savoir en quoi cette journée pouvait être pire.
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Yoka
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Alors celle-là, c’est la meilleure. T’as beau cligner des yeux, t’en crois pas tes mirettes. Et pourtant, tes narines affutées ne font que valider ce qui se déroule sous ton regard ébahi.

À peine on a foncé sur ce type – à l’odeur toujours aussi étrange d’ailleurs, et pas que dans son sang qui a pas l’air de sentir comme les autres – qu’il disparaît en une fraction de seconde. Qu’est-ce que … !? Lui aussi maîtrise une magie de dissimulation ?!

« Qu’est-ce que c’est que ce mordier ?! »

Et voilà qu’en baissant le regard, on constate l’apparition d’un tas de vêtements en vrac. Difficile de ne pas bondir en arrière en sortant les pics d’invisibilité, au cas où. Une attaque ? Une magie ? Un danger ?! Vite Yoka, on hume l’air immédiatement, il est urgent de comprendre ce qui se passe si tu veux survivre.
Le seul mouvement alentour provient du sol, au milieu des haillons qui avaient appartenu à ce type. C’est quoi ce bazar ?! Pourquoi s’est-il barré en laissant ses vêtements … où est-il ? Et … Oh.

Franchement, t’as sacrément écarquillé les yeux, tellement cette situation est … ineffable. Déjà, la petite forme menue qui se tortille au milieu de ces guêtres maculés d'un sang pâle. Tu ne l’aurais pas reconnue, si … si elle n’avait pas exactement les mêmes cheveux bruns, en forme de pissenlit. Ainsi que cette odeur caractéristique de marguerite qu’il partage avec la fleur du bureau. C’est… c’est le… ?

« Euh… Dandelion ? Enfin, pardon, monsieur l’archiviste ? »

C’est vraiment ce type ?! Pourquoi est-ce qu’il s’est transformé en papillon ?! En plus, là il est habillé de vert et de jaune, on dirait une fleur vivante à lui tout seul. Tu me diras, il sent la fleur à lui tout seul. Mais c’est vraiment lui ?!

« Euh… ça … va ? »

On a froncé les sourcils, parce que là, plus étrange que ça, tu meurs. Pourquoi est-il dans cet état ?
Il sent toujours le sang anémié, mais à cette taille là, c’est moins fort, moins musqué. Moins puissant. Pour autant, il a l’air de peiner dans ses anciens vêtements. Qui eux sont complètement maculés du même sang qui emplit toujours tes narines.
Et voilà qu’il tourne son tout petit visage dans sa direction, avant de blêmir. Il y a de quoi, il a pas l’air bien en point le pauvre. Déjà qu’il a l’air d’avoir du mal à marcher. Entre l’odeur du sang et ça, tu donnes pas cher de sa peau si tu n’agis pas vite.

« … Vous … euh… C’est… normal, ou bien … ? »

Nan, Yoka. Ce n’est définitivement pas normal. Ce type sent le sang, il marche comme s’il s’était cassé la jambe, et surtout, à peine après t’avoir cogné, il est passé d’un truc frêle de presque deux mètres de haut à un truc encore plus frêle d’une dizaine de centimètres de haut. Un papillon. Dans le genre pas normal, t’en as vu des tas, mais celle-là, c’est une première, et une première inquiétante pour le coup.

« Vous… êtes une mini-nymphe, c’est ça ? Ou… on vous a … ensorcelé ? »

Nan, ce sont des légendes, tout ça. Personne n’ensorcelle personne ici… non ? Tu dis ça, mais des humains papillons aux ailes blanches et oranges, c’est aussi censé être des légendes, et là t’en a un exemplaire qui se tortille tout juste devant tes yeux.

D’ailleurs, en parlant de se tortiller… il marche pas normalement, là, non ? Enfin, si marcher est le mot juste. Ramper serait plus le mot exact, ou… se trainer. Il a juste remué d’un petit battement des ailes, fort jolies d’ailleurs. Mais.. euh… il … faudrait vraiment l’emmener à l’hôpital, là, non ?

On regarde à gauche et à droite. Personne.

« Euh… vous… euh… je vais vous amener à une clinique, je pense. Si c’est une magie qui vous a fait ça, ils… ils sauront quoi faire. Oui, oui, définitivement, ils sauront quoi faire. »

Nan mais t’es idiot, Yoka. Tu connais aucune clinique avant des … euh… kilomètres. Pas le choix, le seul hospice dont tu vois un tant soit peu où il se trouve, c’est celle d’Elim. Dire que tu ne lui as pas encore donné ta réponse pour la coloc. Quelle jolie façon que de débarquer chez lui à l’improviste.

« Eh, toujours valable ta proposition pour une colocation ? Tiens d’ailleurs, j’ai un… euh… archiviste qui vient de se transformer en papillon qui saigne. Tu saurais quoi faire ? »

Sympa, la rencontre. Enfin, bref, pas de temps à perdre. Dandelion-lépidoptère a pas l’air bien, là. Déjà, le sang, c'est un red-flag. Littéralement en plus.

« Euh… désolé de vous prendre à l’improviste. Mais pas trop le choix. Ne vous inquiétez pas, je connais un excellent médecin. »

On fait comment pour saisir un … papillon ? Par les ailes, probablement. Encore que, elles ont l’air tellement fragiles. Morde, pas trop le choix. On le saisit par les ailes, et on le prend pour le déposer dans nos mains avant de les refermer avec douceur.

« Pour ma recherche, ça… ça attendra un peu, je pense, n’est-ce pas ?  Je vais vous conduire à Elim, monsieur Dand… euh… l’archiviste. Tenez juste le coup, ça… va aller. »

C’est hyper bizarre de parler à un papillon. Surtout quand il vous regarde comme cela. Désolé, l’archiviste, si c’est bien toi. T’es un peu plus choupi sous cette forme, parce que c’est difficile de prendre tes regards haineux au sérieux, désolé. Limite, ça ne fait que te rendre plus amusant encore. Mais on essaie de rester sérieux. Focus, on a dit. T’as un type peut-être ensorcelé qui pourrait clamser, donc c’est pas le moment de se concentrer sur s’il est plus joli lorsqu’il fait vingt ou quand il fait cent-soixante-dix centimètres.

« J’ignore quelle malédiction vous a frappé, mais … au moins, ça vous va bien. C’est ça de positif. J’adore la couleur de vos ailes. Gardez courage. »

On essaie de sourire. Il faut se montrer encourageant. Et là, c’est bien. T’assure. Tu fais ça comme un pro.

Maintenant, reste à sortir avec ce… euh… frêle poids dans les mains. T’as pas l’air quiche à te trimballer dans les méandres de la cathédrale avec un papillon dans les mains. Et encore plus à paniquer en se demandant combien de temps il va rester en vie avec tout le sang qu'il a laissé partout.
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Marguerite du Psychagité
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Mon invité devenu géant ne partait toujours pas, et je n’aimais pas ça. Y’avait pourtant rien à voir ici, à part le résultat d’un atterrissage claqué au sol. Je n’aimais pas être vu aussi vulnérable, là, par terre, à me tortiller en essayant de me relever, de faire un pas, ou même de ramper. Impossible pourtant de me rapprocher de l’étagère, que j’avais été en mesure de presque toucher de l’épaule sous forme humaine. Maintenant, tout était trop grand, et la même étagère paraissait si loin.

Non, vraiment, je détestais cette forme. J’étais trop petit, trop fragile. J’avais l’impression de n’être qu’un misérable insecte, incapable de se défendre, qui doit consacrer tout son temps à se faire tout petit pour survivre, à prétendre ne pas exister. C’est ce que faisaient les autres, après tout, cachées dans leur forêt, et je ne l’aimais pas. Si j’avais pu choisir, je serais né bipède, et là, peut-être que j’aurais pu être un héros, peut-être que j’aurais pu parler aux gens d’égal à égal, peut-être que j’aurais pu partir à l’aventure au dehors comme les autres font, là-haut. Je ne serais certainement pas là à me tordre de douleur par terre parce que je me suis mordu la lèvre. Pitoyable.

Et puis en plus, comble de l’humiliation, il voyait mon aile toute cassée. Moi qui avait tenté de faire les gros bras quelques instants plus tôt, voilà à quoi j’en étais réduit. Instinctivement, je tentais de la cacher, ce qui me provoqua un nouvel éclair de douleur.

Je n’arriverai pas à me mettre à couvert. Alors, je me résignai à tout : une tirade hautaine, des moqueries, me faire attrapper, me faire marcher dessus, me prendre un coup de pied, n’importe quoi. Un papillon entre les griffes d’un chat, vous avez déjà assisté à ça ? J’imagine que pour vous, ça doit paraître mignon. Pas pour nous. C’était quel animal, ses queues qu’il avait là, déjà… ? J’en savais rien. J’avais du mal à réfléchir. J’avais mal à la tête.

J’attendis, mais rien. Il attendait quoi, là ? Que je le supplie de m’épargner ? Honnêtement, je l’aurais sans doute fait, si j’avais eu plus d’énergie.

Ça me prit un moment avant de réaliser qu’il était en train de parler. J’entendis le mot nymphe, le reste je n’arrivais pas à déchiffrer. Je ne savais pas pourquoi il me parlait de nymphe. Il y a des nymphes dans la ville ? Ca serait bien, une nymphe pourrait peut-être aider… On s’entend bien avec les nymphes, normalement… Mais je n’en connais pas. Je ne connais personne. A part Jerolin, et des personnes au quartier nord que je préférerais oublier.

J’aimerais bien que Jerolin soit là. Il sait toujours quoi faire, quand j’ai des ennuis.

Cette idée me redonna un peu de souffle, il fallait au moins que je sorte du rayon, me mettre dans un endroit plus visible pour quand il passerait, ce soir. J’essayais de me redresser à nouveau, mais la douleur empirait de seconde en seconde. Qu’est-ce que me suis fait, bon sang ? Il y a un point nerveux dans le thorax, assez profond, que je sens pulser de douleur quand je bouge l’aile. Je ne sais pas précisément quoi ; ce n’est pas comme si je connaissais ma propre anatomie en détail. Mais j’étais cloué au sol.

Enfin, Jerolin me verrait quand même, non ? Ou au moins, il me chercherait. Il n’allait pas partir comme ça, il savait que je ne partirais pas sans rien lui dire ! …Même si des fois, je ne suis pas super sympa, et que je m’énerve quand il vient me déranger aux Archives, tous les soirs, pour me dire d'aller me coucher. J’espère qu’il me cherchera quand même, cette fois encore.

L’autre parlait encore. Au moins il ne m'attrapait pas, et il ne me piétinait pas. Je ne savais pas pourquoi il restait encore là, du coup. Il cherchait encore son document, peut-être ? Je ne pouvais ni l’aider à le chercher, ni l’en empêcher, là tout de suite, est-ce qu’il est au courant ? Je voulais juste rester là, bouger le moins possible. Ça sonnait bien d’attendre, là, comme ça. J’étais fatigué, et peut-être que j’aurais moins mal, si je dormais. Et puis si ce type-là changeait d’avis et décidait de m’écrabouiller, ça ferait aussi moins mal si je dormais.

Et puis, je ne saignais plus, non ? Le genou, le dos, c’était sûrement musculaire. C’est comme les entorses, ça guérit tout seul, ces trucs-là. Du repos pendant quelques jours et ça se remettra en place. Je dois simplement ne pas bouger du tout, et attendre. Immobile.

Soudain, quelque chose me saisit par les ailes, me ramenant immédiatement au présent. Ce fut comme si la foudre s’était abattue sur moi, comme si un éclair me parcourait tout le corps comme un électrochoc. C’était peut-être la première fois de toute ma vie qu’on me touchait les ailes. Dans la culture féerique, on ne fait jamais ça. Il n’y a pas de pire faux pas. Proportionnellement, il y a plus de capteurs nerveux sur une aile que sur un corps humain tout entier. Et puis, on a de toutes petites écailles super fragiles surtout, il va me les bousiller.

Je n’eus pas le temps de protester, cependant, ni même de souffrir : d’un coup, c’est le flash lumineux, comme une électrocution qui me transperce à partir de ce point douloureux, là, dans mon dos, et tout devient noir.

La suite, c'est juste un vague souvenir, je sais pas trop de quand. Il faisait sombre, chaud, le plafond était très bas et le sol était mou. Tout bougeait, comme secoué dans un rythme particulier. Je ne savais même plus si j'avais encore mal, ou si la douleur était partie. Je pensais une dernière fois à ma marguerite, me demandant où elle était, avant de sombrer pour de bon dans l'inconscience.
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descriptionLe Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé) EmptyRe: Le Renard et le Papillon [PV Yoka] (Terminé)

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