Bon, il paraît que je dois parler de moi. Moi, c'est Kojima. J'ai vingt quatre ans aux dernières nouvelles, mais c'est pas bien intéressant pour la suite de l'histoire. Il faut savoir qu'il y'a quatre ans, j'étais un adolescent normal ou presque, habitant à la cité impériale de Tokyo. Troisième fils d'un grand seigneur, j'étais destiné au temple, et à l'oraison divine de notre ordre. Notre devoir sacré ? Lire les augures et faire montre de sagesse dans nos conseils, si nous voulions éviter de finir avec la tête sur une pique. A l'époque, cette fonction, si on l'occupait à une place suffisamment élevée dans la hiérarchie, c'était comme jouer avec la queue d'un serpent à sonnette, en espérant ne jamais avoir à en connaître le venin. Le moindre faux pas, c'était la mort assurée, et plus d'un c'étaient eux même passer au fil d'une lame, comme le bushi et l'honneur le demandait. Moi, je n'étais que le troisième auxiliaire du grand prêtre d'Amaterasu, dans un monde qui connaissait de perpétuel changement, arrivés principalement d'occident, et des océans que nous pensions inhabités jusqu'alors. Cette petite révolution n'alla pas sans quelques sangs versés, et quelques guerres de pouvoirs entre nous, et eux. Leur utilisation de la poudre noir, allié à un alliage de fer et démoniaque sans nul doute, en faisaient des adversaires redoutables. Notre courage, notre stratégie et nos guerriers, nous permettaient de rétorquer sans honte. A cette époque là, tout le monde dut prendre les armes, mêmes les bonzes, mêmes les prêtres, tout le monde. Je devins un prêtre guerrier assez vite, montrant des qualités martiales certaines, et un esprit synthétique, apte à recevoir une formation supérieure dès la première année de la guerre entre le peuple de par delà la mer, et les fiers guerriers Tokyoïte.  

Je partis à la guerre avec un contingent de soldats, en tant que sorte d'aumonier, que de bushi. Je maniais le naginata, et j'étais suffisamment doué pour m'en servir avec adresse. Toute autre armes s'étaient avérées incapable d'éveiller mes instincts martiaux avec autant d'acuité que celle ci. Je bondissais comme un beau diable, si bien qu'on m'appelait à l'époque "Aka no Oni", et que je me fis ma petite réputation.

Mais la guerre devait se terminer rapidement avec des traités de paix, et on m'envoyait alors une dernière fois en mission, avec comme objectif d'inspecter de mystérieuses ruines, qui avait semble-t-il été prises par l'ennemis, et menaçait notre flanc. Il n'était pas rare qu'une guerre se mène sur plusieurs fronts, et que les simples guerriers en pâtissent. Je n'ai aucune haine envers la chaine de commandement. Elle a simplement fait ce qu'il fallait pour apaiser les tensions, pour montrer les crocs, pour s'aplatir comme il le fallait. Et si la disparition de tout les villageois autours dudit site sacré était réellement suspecte, elle méritait d'y envoyer un gars comme moi. Deux ou trois à crapaüté dans les campagnes et les charniers, ça vous change un petit garçon en homme, croyez moi. Je n'avais plus rien de candide, et perdu toutes les rondeurs de l'enfance.

Arrivé au temple, nous prirent rapidement nos places, et nos tactiques habituelles. Il suffisait de repérer l'ennemis, et de l'écraser par la force, l'adresse et l'intelligence. L'emmener sur notre terrains, et nous défaire de leur armes destructrices. Cette stratégie avait fonctionné sept fois pour notre unité. Mais pas huit. Et la seule fois ou nous chutions, se serait pour de bon.

Quand à moi ? Je me réveille dans une salle, avec vous, et vous, vous êtes qui d'abords ?

On finit sur quelque chose de bien chelou. On casse le 4ème voir le 5ème mur et c'est le joueur qui parle cette fois. C'est toujours sympa de faire un peu connaissance et d'un peu avoir votre avis sur notre petit bébé.