Visiblement, il n’a pas remarqué que je voulais fermer le sujet concernant ma recherche sur les liens d’union. Il continu d’en parler, sans faire attention que j’avais soigneusement rangé mon carnet et expliquait que pour le moment ses recherches étaient mises de côté. Dans mon esprit, c’était assez clair, que cela voulait dire que le sujet était clos mais pas pour lui. Il trouve cela intéressant et j’avoue que c’est vrai, c’est un sujet passionnant en dehors du fait que cela me concerne à titre personnel. D’ailleurs, il voit rapidement juste en me disant que vu le sujet, cela devait forcement concerner un proche, il y va même de sa petite supposition qui ne me plait guère. Je me doute, qu’il ne pense pas à mal, vu les échanges que l’on a eus avant et la manière dont il s’est rapidement excuser quand j’ai pu lui faire remarquer qu’il jugeait un peu trop vite.

C’est un passionné tout comme moi. Il m’arrive aussi d’aller trop loin parfois quand un sujet titille ma curiosité et ma soif de connaissance. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de me remettre sur la défensive et de froncer les sourcils. Je connais se comportement, vu que j’ai eu le même et encore maintenant parfois, pourtant je n’arrive pas à me radoucir. J’ai beau être rationnel, le fait qu’on s’immisce dans ma vie privé de cette manière ne me plait pas, surtout quand cela concerne Ryuusei. J’ai toujours le sentiment d’avoir l’épée de Damoclès sur la tête et qu’à tout moment, on peut me l’enlever à nouveau. Pourtant, si je terminais mes recherches, je n’aurais pu cette pression invisible, mais si je découvre qu’il n’y a pas de solution ?

Le tousse un peu pour faire disparaitre cette pensée et pouvoir répondre à mon interlocuteur de la manière la plus neutre possible. Malheureusement, il pourra sentir une légère pointe d’animosité comme tout à l’heure.

Effectivement, vous ne me connaissez pas. Donc je vous prie de garder vos suppositions sur ma vie privé pour vous. C’est assez indélicat.

En plus, j’y mets les formes. On dirait quand je m’adresse à quelqu’un à qui je veux faire rappeler que je ne suis pas n’importe qui, que je suis la fille du Sergent Rex. Je n’utilise pas souvent ce ton, n’aimant pas me montrer supérieur, mais cela peut aider de temps en temps. Je les fais avec Freya il y a quelques mois maintenant et cela m’arrive avec les nouveaux qui se prennent pour les rois du monde. Mes épaules s’affaissent et je baisse la tête presque honteuse. Le pauvre, il prend pour ma frustration et mon manque de sommeil.

Pardon, j’ai été mal poli. J’aurais pu dire les choses autrement. Je suis un peu à cran en ce moment, comme beaucoup de monde.

C’est à mon tour de faire amende honorable auprès de l’homme de bois. Pour m’occuper les mains, j’emballe les premiers livres qu’il a décidé de prendre. Je le laisse reprendre la parole et me parler de son projet de la création d’une familia. J’avoue que cela attise à nouveau ma curiosité. Un endroit où je pourrais me sentir à ma place et non comme une bête de foire ou une Madame-je-sais-tout. On serait entre Gens-je-sais-tout. Mes oreilles se dressent sur ma tête pour montrer mon approbation concernant cette idée.

Si mon mauvais caractère et ma susceptibilité ne dérange pas, cela serait avec un grand plaisir. Toute fois, je ne peux être sûr de pouvoir vous rejoindre en fonction de la masse de travail que j’aurais ici et à la Guilde. Je ne veux pas m’engager dans une aventure et ne pas pouvoir tenir mes engagements.

Je lâche un petit rire gêné et amusé en montrant les carnets et feuilles de recherches encore sur le comptoir.

Surtout que je suis assez volage dans mes recherches, cela ne plais pas à tout le monde. Mais sachez que vous avez tout mon soutien pour la création de cette familia.