Ce que l’on est con lorsqu’on est gosse ! Vous aussi vous avez connu ça, et maintenant que vous êtes adulte vous revenez sur vos souvenirs en vous disant que vous avez été un sale mioche à tel moment, que vous avez été stupide de faire ça et que vous auriez pu y laisser votre peau si n’importe quoi avait tourné au vinaigre… Hé bien pour Sake c’est la même chose. Sauf que dans son cas, il s’agit du résumé de toute son enfance.

Il ignore tout de sa naissance, de ses parents, des circonstances, il ne sait rien de ce qui a fait son arrivée dans cet orphelinat. Parfois il a imaginé ce qu’aurait été sa vie s’il n’avait pas échoué dans cet orphelinat miteux. Comme tout orphelin il s’est construit dans son esprit une vie différente, grandiose, sublime, pleine de superbe, de faste et de richesse. Une vie qui n’avait rien en commun avec ce qu’il subissait chaque jour dans la réalité. La déception le rendait bête, on peut même le dire : il était con.

Est-ce une excuse en soi ? A chacun de juger. Ce qui est certain c’est qu’il avait besoin de briller, toujours, de montrer aux autres qu’il était là, qu’il existait, quitte à faire du mal à certains. Comme cette fille, Harmonie, qu’il a malmenée lorsqu’ils étaient ensemble à l’orphelinat. L’accident de la fillette a été un choc pour lui, il a compris alors que ce qu’il faisait pouvait avoir des conséquences dramatiques. Sa conscience le taraude depuis ce jour et lui rappelle sans cesse qu’une simple blague a failli coûter la vie à la jeune fille.

Suite à cet accident, il a pris les choses en mains. Ce n’était pas en restant dans cet orphelinat pourri qu’il allait pouvoir réaliser les rêves de grandeur qu’il faisait tous les soirs lorsqu’il regardait les ombres danser sur le plafond au-dessus de son lit. A partir de ce jour, ce furent des plans qui se dessinèrent dans les ombres, et ils n’avaient plus rien de chimères lointaines et fantasmées.

Peu de temps après l’accident il commença à chercher un travail. Il voulait un protecteur riche et puissant qui lui ouvrirait les portes qu’il avait besoin de passer. Ses qualités de beau parleur lui valurent de trouver rapidement son pigeon en la personne de Joseph Thunder. L’homme allait en vieillissant et n’avait plus aucun héritier depuis que son fils était mort en combattant des abominations envoyées par le mal en personne, le chagrin emportant sa belle-fille dans la tombe avec son mari, et que sa fille était morte en couche sans parvenir à mettre au monde ce bébé mort-né qu’elle portait et dont le père avait disparu peu de temps après. L’homme possédait pourtant l’une des plus grandes organisations commerciales de la ville, marchandant loin au-delà des portes de la cité. Il trouva en Sake l’héritier qu’il attendait et l’adopta aussitôt que le jeune homme eut fait ses preuves.

Sake avait un don pour le marchandage. Il savait repérer les objets de bonne facture parmi ceux qui n’étaient que de pâles imitations et dénicher les pépites dans un fouillis d’immondices, tout en parvenant à payer un faible prix sans que le vendeur ne sorte déçu de la transaction. Il se montra vite indispensable au vieux Joseph qui fut plus qu’heureux de léguer son nom et son négoce à Sake sur son lit de mort. C’est ainsi que le garçon, devenu jeune homme, se trouva à la tête de l’une des affaires les plus florissantes de Portalia à tout juste vingt ans (âge estimé, bien entendu puisqu’on ignore tout de sa naissance).

Désormais en pleine possession de tous les biens de Joseph Thunder, Sake se mit à diversifier son activité. Dès lors, il ne se contenta plus de simples marchandises légales, il se mit aussi à trafiquer dans l’ombre et à offrir des services bien plus personnalisés, légaux ou non. Sa capacité à trouver tout et n’importe quoi lui rapporta bien plus d’argent encore, si bien que Sake rattrapa la misère de son enfance et la fit oublier à tout un chacun.

Il n’y a qu’à de rares personnes qu’il est incapable de faire oublier la misère de ses origines. Harmonie lui en veut toujours, elle se souvient encore du petit garçon infect qu’il était. Et lui aussi.

Sake est un connard. C’est un fait connu et reconnu. Il est impitoyable en affaire, même s’il est très doué pour passer la pommade lorsqu’il achète pour une bouchée de pain un lot de marchandises de grande qualité, et porte en permanence sur lui ce charisme qui le rend si hautain. Sake s’habille toujours de vêtements de luxe, fait preuve de beaucoup de hauteur et tente à chaque instant de maquiller le petit orphelin qu’il a été.

Mais ce que les gens ne savent pas c’est qu’il n’est pas seulement cela. Ce comportement d’enfoiré il le travaille, il s’en sert pour cacher ce qu’il pourrait être réellement. Car oui, Sake a des sentiments, il est même capable d’empathie, sisi. Si le jeune homme s’habille avec tant de faste c’est pour cacher la misère de cet orphelin qu’il est toujours au fond de lui. La culpabilité d’avoir causé du tort à Harmonie le ronge encore. Il a bien conscience de faire du mal mais ne sait pas vraiment comment faire autrement, surtout que cela lui réussit. Il se donne beaucoup de mal finalement pour paraitre être le connard que tout le monde attend qu’il soit et pense être heureux comme cela.

Un jour, je pense que je lui ferai découvrir le secret de ses origines (elles sont vaguement imaginées dans mon esprit mais peuvent être largement modifiées) juste pour le plaisir de le confronter à la merde de sa vie.

C’est un perso que je souhaite faire ni tout blanc ni tout noir, plutôt tout en nuances. Je vais énormément jouer sur les apparences et même si en tant que lecteur vous savez que ce n’est pas ce qu’est Sake ce serait chouette que vous jouiez le jeu. Votre personnage ne peut normalement pas voir au travers de ce que fait paraitre le mien, sauf entente contraire entre nous, pouvoir particulier ou ouverture/faiblesse de la part de Sake.

Enfin, dernière information : Sake est intelligent et moi je suis très taquine, donc attendez-vous à ce que toute ouverture pour faire chier soit saisie. Ceci dit, si jamais ça vous dérange, je sais aussi me retenir et suis tout à fait ouverte à la discussion donc n’hésitez jamais à me dire si ça ne va pas, si vous préférez partir dans une autre direction.