Marguerite du Psychagité
Pèlerin - Eglise
Bronze
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- Date d'inscription :
- 16/04/2023
- Gils :
- 8324
- Disponibilité Rp :
- Disponible
- Messages :
- 118
- Métier :
- Archiviste au Collège des Interdits
- Couleur d'Essence :
- Incolore
- Style d'Arme :
- Aucune
- Rang :
- Sans Rang
- Puissance d'Essence :
- 2919
Aujourd’hui, ce n’est pas un bon jour. Ça fait quelques jours qui sont mauvais, pour être franc. Je ne sais pas quand ce sentiment a commencé, juste qu’il n’était pas là au début, quand j’ai été embauché, quand j’ai descendu les marches et ouvert pour la première fois la porte des Archives des Interdits, quand j’ai posé mes yeux sur ses collections.
Et quelles collections ! Encore maintenant après deux mois, je n’en vois pas le bout ! J’ai découvert tellement de trésors enfouis sous des années d’abandon ! Des écailles, des morceaux de créatures empaillés, des amulettes, des coffres, des vêtements infusés, des potions, des armes, des pierres, des choses que… que je ne sais même pas ce que c’est ! Et puis les livres ! Les feuilles ! Les encres ! Des écrits dans des langues connues et inconnues, locales et venues d’autres mondes ! Des lignes et des lignes et des espacements, toutes ces mains qui ont posé ces mots sur les pages ! Tout le chemin qu’ils ont parcouru, tout ça pour arriver entre mes mains, pour être rangés enfin à une place qui leur sied !
Tout ça, je le dois à l'Église, à Jerolin qui m’a remis cette tâche ô combien importante pour Portalia tout entier, d’être le seul gardien de ces secrets, de cet héritage plurimillénaire. Et je ne saurai me montrer suffisamment reconnaissant de cet honneur.
Sauf que voilà, depuis quelques jours…
Je m’ennuie.
Ça me tord les entrailles de l’admettre, mais voilà, depuis quelques jours, je n’ai plus le cœur à mon ouvrage. Je pense au dehors, je pense à Piou, je pense à Ashandra, je pense à tous les autres. Je pense même parfois aux renards. Et sans m’en rendre compte, les minutes m’échappent, je n’arrive plus à bien analyser le papier ou son encre entre mes doigts.
C’est quoi mon problème !? Je suis au milieu d’une véritable montagne d’or et… j’ai envie de sortir !? De “prendre l’air !?” De renier mon travail pour aller batifoler à ne rien faire ?! Quelle honte ! On dirait mes sœurs !
J’en ai tellement honte, que je refuse d’en parler, même à Jerolin. Mais c’est sans compter sur le fait que le vieil homme voit tout, et il a dû remarquer que j’avais l’air préoccupé ces derniers temps. Alors il m’a demandé pourquoi.
Et bien sûr, comme d’habitude, je fus incapable de tenir ma langue. Alors je lui ai dit que je n’arrêtais pas de penser à ma pause quotidienne, que j’avais du mal à me remettre au travail quand j’avais fini, et que le soir je ne pensais qu’à rendre visite au scribe de la guilde. J-Je m’étais excusé, bien sûr ! Je lui avais dit que ce n’était pas de ma faute, que les fées c’est sensé avoir besoin de soleil, donc que la cause était probablement juste biologique, que mentalement je faisais de mon mieux, et donc qu’il ne fallait pas m’en vouloir.
Ce à quoi il m’a répondu que c’était normal de ne pas passer sa vie au travail, et que je travaillais déjà beaucoup plus que la plupart des Portaliens (13h précises par jour, tous les jours). Et que je devrais même prendre encore PLUS de pauses. Ce que, bien entendu, je refusai immédiatement. J’avais l’impression de ne pas en faire ASSEZ, et il me disait d’en faire MOINS ! Je l'aime bien mais des fois, Jerolin est un peu bête et il a du mal à comprendre ce que je lui dis.
Alors, il avait essayé de me dire que l’Église n’en attendait vraiment pas tant que ça de ses Archivistes, que j’étais probablement l’employé le plus zélé de l’histoire des Interdits. J’ai secoué la tête, parce qu’il me parut évident qu’il mentait pour me remonter le moral : il est impossible que mes prédécesseurs n’aient pas été au moins aussi grandioses que ces lieux, pour avoir été jugés dignes de confiance ne serait-ce que pour pouvoir mettre un pied dans ses lieux, par la papesse elle-même ! Pour avoir réussi à découvrir, récolter et entreposer tous ces trésors. Alors que moi, je ne fais que les ranger, et encore, nul doute qu’ils devaient les ranger encore mieux, eux ! Puisqu’on a l’air de penser que je ne les range pas assez bien.
Bref, il ne m’avait pas remonté le moral du tout.
Il était donc 9h, je m'étais attelé à ma tâche depuis seulement deux heures et j’essayais comme je pouvais de me concentrer sur mon travail, de ne pas penser aux marches de la Cathédrale, de la lumière tamisée, presque rassurante, de mes lunettes de soleil, des trous de murs sous la pluie, des magasins vides qui sentent le tabac, des cabarets feutrés. Il fallait que je me rende utile. Il fallait que je me montre à la hauteur des attentes de l’Ordre. Si j’étais utile, si j’étais fort, si j’étais normal, je pourrais aller faire la fête au dehors comme les autres le font, mais je ne l’avais pas encore mérité. J’aimais ce travail, je ne voulais pas le perdre. Je voulais me rendre utile. Je voulais mériter ma place ici-bas, au milieu de ces trésors. Pour eux, pour l’Église et pour tous mes prédécesseurs, je ne pouvais pas faillir à ma tâche.
La porte s’ouvrit sans prévenir derrière moi, et je fis volte-face, presque gêné, comme si pris en flagrant délit, comme si je n'avais déjà plus le droit d'être là.
Et quelles collections ! Encore maintenant après deux mois, je n’en vois pas le bout ! J’ai découvert tellement de trésors enfouis sous des années d’abandon ! Des écailles, des morceaux de créatures empaillés, des amulettes, des coffres, des vêtements infusés, des potions, des armes, des pierres, des choses que… que je ne sais même pas ce que c’est ! Et puis les livres ! Les feuilles ! Les encres ! Des écrits dans des langues connues et inconnues, locales et venues d’autres mondes ! Des lignes et des lignes et des espacements, toutes ces mains qui ont posé ces mots sur les pages ! Tout le chemin qu’ils ont parcouru, tout ça pour arriver entre mes mains, pour être rangés enfin à une place qui leur sied !
Tout ça, je le dois à l'Église, à Jerolin qui m’a remis cette tâche ô combien importante pour Portalia tout entier, d’être le seul gardien de ces secrets, de cet héritage plurimillénaire. Et je ne saurai me montrer suffisamment reconnaissant de cet honneur.
Sauf que voilà, depuis quelques jours…
Je m’ennuie.
Ça me tord les entrailles de l’admettre, mais voilà, depuis quelques jours, je n’ai plus le cœur à mon ouvrage. Je pense au dehors, je pense à Piou, je pense à Ashandra, je pense à tous les autres. Je pense même parfois aux renards. Et sans m’en rendre compte, les minutes m’échappent, je n’arrive plus à bien analyser le papier ou son encre entre mes doigts.
C’est quoi mon problème !? Je suis au milieu d’une véritable montagne d’or et… j’ai envie de sortir !? De “prendre l’air !?” De renier mon travail pour aller batifoler à ne rien faire ?! Quelle honte ! On dirait mes sœurs !
J’en ai tellement honte, que je refuse d’en parler, même à Jerolin. Mais c’est sans compter sur le fait que le vieil homme voit tout, et il a dû remarquer que j’avais l’air préoccupé ces derniers temps. Alors il m’a demandé pourquoi.
Et bien sûr, comme d’habitude, je fus incapable de tenir ma langue. Alors je lui ai dit que je n’arrêtais pas de penser à ma pause quotidienne, que j’avais du mal à me remettre au travail quand j’avais fini, et que le soir je ne pensais qu’à rendre visite au scribe de la guilde. J-Je m’étais excusé, bien sûr ! Je lui avais dit que ce n’était pas de ma faute, que les fées c’est sensé avoir besoin de soleil, donc que la cause était probablement juste biologique, que mentalement je faisais de mon mieux, et donc qu’il ne fallait pas m’en vouloir.
Ce à quoi il m’a répondu que c’était normal de ne pas passer sa vie au travail, et que je travaillais déjà beaucoup plus que la plupart des Portaliens (13h précises par jour, tous les jours). Et que je devrais même prendre encore PLUS de pauses. Ce que, bien entendu, je refusai immédiatement. J’avais l’impression de ne pas en faire ASSEZ, et il me disait d’en faire MOINS ! Je l'aime bien mais des fois, Jerolin est un peu bête et il a du mal à comprendre ce que je lui dis.
Alors, il avait essayé de me dire que l’Église n’en attendait vraiment pas tant que ça de ses Archivistes, que j’étais probablement l’employé le plus zélé de l’histoire des Interdits. J’ai secoué la tête, parce qu’il me parut évident qu’il mentait pour me remonter le moral : il est impossible que mes prédécesseurs n’aient pas été au moins aussi grandioses que ces lieux, pour avoir été jugés dignes de confiance ne serait-ce que pour pouvoir mettre un pied dans ses lieux, par la papesse elle-même ! Pour avoir réussi à découvrir, récolter et entreposer tous ces trésors. Alors que moi, je ne fais que les ranger, et encore, nul doute qu’ils devaient les ranger encore mieux, eux ! Puisqu’on a l’air de penser que je ne les range pas assez bien.
Bref, il ne m’avait pas remonté le moral du tout.
Il était donc 9h, je m'étais attelé à ma tâche depuis seulement deux heures et j’essayais comme je pouvais de me concentrer sur mon travail, de ne pas penser aux marches de la Cathédrale, de la lumière tamisée, presque rassurante, de mes lunettes de soleil, des trous de murs sous la pluie, des magasins vides qui sentent le tabac, des cabarets feutrés. Il fallait que je me rende utile. Il fallait que je me montre à la hauteur des attentes de l’Ordre. Si j’étais utile, si j’étais fort, si j’étais normal, je pourrais aller faire la fête au dehors comme les autres le font, mais je ne l’avais pas encore mérité. J’aimais ce travail, je ne voulais pas le perdre. Je voulais me rendre utile. Je voulais mériter ma place ici-bas, au milieu de ces trésors. Pour eux, pour l’Église et pour tous mes prédécesseurs, je ne pouvais pas faillir à ma tâche.
La porte s’ouvrit sans prévenir derrière moi, et je fis volte-face, presque gêné, comme si pris en flagrant délit, comme si je n'avais déjà plus le droit d'être là.
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Dim 15 Sep - 21:32