Une cargaison à la mer [PV Paul] (Abandonné)

Magdalena était dans son atelier ce matin là, lisant les divers courriers reçus et notamment l'un qui attire plus particulièrement son attention. Décachetant le pli d'un des capitaines marchands, la dame parcours la fine écriture calligraphiée avant qu'un sourire ne vienne se dessiner sur ses lèvres. Il s'agissait là de la liste d'une cargaison qu'elle attendait. Une cargaison de rouages, de pièces détachées pour son atelier mais pas que. En effet, la missive était générale, adressée en réalité à tout les artisans de la cité.

La liste de la cargaison ne s'arrêtait donc pas qu'aux pièces mécaniques qu'attendait la rousse mais allait aux pièces de menuiseries, de métal pour les forgerons ou encore de divers tissus, pièces de cuirs pour les couturiers, cordonniers et autres maitres des tissus. De quoi ravir la population artisane de la ville pour renflouer ses stocks de matières premières un peu plus rares. Toujours le sourire sur les lèvres, Magdalena referme la lettre et vient à se lever, rangeant un peu son atelier et allant se préparer pour une sortie.

Un passage dans sa chambre pour refaire le lit et ranger un peu les affaires de Tim puis elle va ouvrir sa propre armoire pour en sortir une tenue de ville, toujours dans les tons vert, une couleur qu'elle affectionnait. Un rapide passage dans la salle de bain pour remettre en forme sa coiffure, venant remettre dans son chignon sophistiqués les mèches rebelles et tresses et dreads échappées. Un dernier regard satisfait de voir cet entrelacs roux, elle rejoint sa porte d'entrée pour passer un manteau, prendre un haut de forme et un parapluie, chaussant ses bottines et la voilà à sortir dans la rue, un regard doux sur la mer, prête à rejoindre les quais marchands.

Une fois sur place, la Dame se perd un peu dans les voilures blanches avant de diriger son regard sur les noms des navires et trouver le galion qu'elle cherchait. Une masse grouillait déjà autour du navire et à mesure qu'elle approchait, c'est une inquiétude qui prend le pas à entendre des éclats de voix tout sauf joyeux. D'un rapide coup d'oeil, la Dame cherche quelques têtes connues parmis les artisans tout en prêtant l'oreille à ce qui se passait.

Magdalena capte donc qu'en déchargeant les caisses, le capitaine s'est rendu compte qu'elles disparaissaient à peine posées sur les quais et les marins le dos tourné. L’équipage était d'habitude plutôt confiant et n'avait pas pensé cette fois là à surveiller que personne ne venait toucher aux précieuses cargaisons. Mais voilà, au vu du nombre de navires présents, les mouvements sur les quais étaient un peu plus important qu'à l'accoutumée et rien ne pouvait exclure quelques vols par des concurrents.

La Dame vient plisser le front, réfléchissant à la situation avant de s'avancer.

- Capitaine ?
- Ah, Dame Dragonstone.....je crains de n'avoir que de mauvaises nouvelles à vous annoncer...
- les bruits parlent de vols de votre cargaison ?
- disparition étrange plus exactement. Elles se sont volatilisées à peine posées sur les quais et mes hommes le dos tournés.
- qu'aviez vous déchargé ?
- les pièces mécaniques, les tissus et les pièces demandés par les cordonniers.
- diantre.....
- oui.....

La Dame regarde autour.

- cela n'a pas pu aller bien loin......mmmh je vais relayer l'information aux artisans que je connais qui sont encore dans la foule ou qui arrivent. Essayez de disperser ce monde en appelant la garde et nous regarderons ce que l'on peut faire.

Elle offre un sourire rassurant au capitaine et retourne dans la foule, se demandant d'ailleurs si Paul était là. Après tout, comme cordonnier, il devait sûrement attendre comme tout les autres les cargaisons.

Dernière édition par Magdalena Dragonstone le Mar 14 Mai - 21:36, édité 1 fois

Comme prévu, le cargo était amarré et les marins s'affairaient déjà à décharger les caisses de marchandise. Paul ne put s'empêcher de lâcher un soupir presque imperceptible. Il aurait préféré arriver plus tôt sur le quai. Généralement, le maroquinier quitte son atelier de sorte à être le premier sur place. Cela lui permet de sélectionner les caisses de marchandises aux meilleurs potentiels. C’est d’ailleurs pour cette raison que son patron préfère envoyer Paul récupérer les marchandises. De la boutique il est celui qui juge le mieux la qualité d’un cuir. Faut dire que la concurrence est mince. Le tenancier, bien que très sympathique, ne serait qu'un cuir de qualité premium et un faux cuir bas de gamme. Sa spécialité à lui est surtout d’attirer les clients et de veiller au bon fonctionnement de la boutique. Il y aurait bien le second artisan. Il faut l'avouer qu'il n'est pas mauvais, mais prête parfois trop peu d'attention au détail.
 
-Ce n'est pas bien grave, se rassura Paul avant de s’approcher de la foule. A bien y regarder, la situation ne semblait pas aussi agréable qu’espérée. Le ton commençait à monter et l'atmosphère pesait. 
 
C’est une fois qu’il se mêla à la foule qu’il entendit à sa gauche:
 
-A ce qui parait il y a des gens qui volent des caisses… très vite interrompu par un autre
-Le capitaine parle de disparition.
-Oh ! c’est la même! Tu ne vas pas me dire qu’elle se volatilise sans laisser de trace. le lança le premier visiblement irrité.
 
-C’est vrai qu’il est bien étrange que la cargaison disparaisse comme par magie, mais en même temps tous ils sont là pour récupérer leur part. Je vois mal quelqu’un capable extorquer des marchandises au nez et à la barbe de cette foule, pensa Paul.
 
Le plus simple pour comprendre ce qui se tramait étant de demander directement au marchand, Paul se faufila tant bien que mal à travers la foule. Une tâche qui se révèle ardue tant la foule était dense. Chaque pas était ponctué d'excuses envers chacun des artisans que le blond bousculait. Cela ne les empêchait pas de râler, mais au moins cela refrénait les plus agacés à devenir violent.
Ce n’est qu’une fois avoir dépassé tout ce beau monde qu’il reconnut le visage d’une certaine mécanicienne.

-Bonjour Magdalena, comment vas-tu? Commença Paul, un sourire chaleureux illuminait son visage.
-Il paraît que des marchandises disparaissent, c’est insensé. Qu'en pensez vous?

La Dame ne tarde pas à bouger, allant parler avec les artisans qu'elle voyait, nombreux d'ailleurs pour relayer l'information du vol. Le capitaine pendant ce temps fait appel à la garde qui arrivait d'ailleurs, des soldats de l'Ordre en patrouille dans le quartier et intrigués par la cohue actuelle. La rousse n'y prête guère attention, plutôt focalisée sur l'idée de rassembler ce petit monde autour d'un même but à savoir retrouver la cargaison perdue.

La nouvelle en tout cas ne tarde pas à faire le tour et l'annonce se propage. Pendant ce temps, le regard émeraude se pose sur une silhouette qu'elle reconnaissait. Un léger sourire vient étirer ses lèvres et la jeune femme se dirige vers le tanneur qu'elle avait repéré et qui l'avait vu aussi.

- Bonjour Paul, je t'aurais souhaité une bonne journée mais je crains que celle ci ne commence mal.

Elle acquiesce lorsque le jeune homme évoque le vol.

- En effet, ce qui est plutôt curieux dans la mesure où elles ont disparus en plein déchargement. Ceci dit le port fourmille très vite d'activité et d'âmes dans ce genre de moments, une seconde d'inattention peuvent être fatales. Le capitaine a toute confiance en son équipage mais une telle disparition....mmmh...je gage que l'un d'eux n'est pas ce qu'il prétend être.

Elle offre des sourires aux personnes qu'elle croisait puis fait signe à Paul de la suivre, s'écartant un peu de la foule qui commençait à se disperser sous les paroles des gardes. Le capitaine avait de son côté réunis son équipage sur le pont pour leur parler des faits. Magdalena garde un oeil sur l'agitation qui régnait encore et regarde ensuite Paul.

- En toute honnêteté je penche pour une action des Dark Soul. Le navire est réputé, ses marchandises aussi, il suffit de voir la foule que cela déplace à chaque fois. Il y a de quoi pouvoir aider à forger des armes, des armures et tout ce qui peut être utile dans des luttes. C'est de surcroit un groupe dont on ignore l'identité de ses membres et ils peuvent être n'importe où. Ceci dit, tout cela n'a pu disparaitre bien loin entre le moment où la cargaison à été déposée à terre et le moment où le capitaine a sonné l'alarme. Soit elle est dans l'un des entrepôts proches, soit toujours sur les quais avec une sorte de protection invisible soit........au fond de l'eau.

Tout en parlant elle réfléchissait à toutes les théories possibles sur cette disparition.

- Quel est ton avis sur la question ? Et serais-tu partant pour tenter de résoudre cette affaire ? Ce n'est pas une aventure hors des murs mais c'est une petite aventure quand même.

Elle lui sourit.