Aujourd'hui, tu es condamné à mourir. Tu crois. Ce n’est pas la première fois que tu dois mourir, mais peut-être bien que cela sera la dernière. Tu sais pourquoi tu dois mourir, tu levais les yeux au ciel, le sachant vide, et en étais satisfaite.

Comment tu en étais venu à devoir mourir, tu ne l’aurais jamais imaginée quand tu n'étais qu’une simple chasseuse.  Est-ce que tu as un jour été simplement une chasseuse ? Aussi loin que tu t’en souviennes, tu as toujours été forte, rapide, agile et expérimentée. Tu chassais bien plus grand que toi, bien plus fort que toi, bien plus rapide que toi, mais jamais plus malin. Les bêtes n'égalaient tout simplement pas ton niveau lorsqu’il s’agissait de traquer, capturer ou tuer une proie.


Tu étais “Alexandre”, celle qui repousse l’ennemie, la protectrice des hommes, tu n’avais pas volé ce surnom, de chasseuse, tu étais devenue la protectrice de ta ville. Le rempart infranchissable par les démons et autres atrocités envoyées sur le bastion de l’humanité de ton monde d’origine. Tu étais respectée, et plus important, appréciée. À chaque invasion repoussée, tu ouvrais des tonneaux d’alcool à ton retour, à tes frais bien sûr, tu étais celle qui en buvait le plus après tout. Même si du coup tu détruisais beaucoup du bar où tu picolais le lendemain et que ton porte-monnaie se vidait bien vite.

Comme le transport de provision était presque impossible à cause des nombreux démons arpentant la terre et que les champs ne pouvaient produire suffisamment pour une aussi grande forteresse, la nourriture était rare. Lors des expéditions, ou même après une invasion, les chasseurs se nourrissaient alors de la chair des démons qu’ils ont défaits. Celui qui a donné le coup final pouvant manger son coeur, réputé source de leur pouvoir.

Et toi, tu en avais consommé énormément. Tu étais la plus grande chasseuse de l’histoire de ton monde après tout, rien de plus normal. Ta force t’avait valu d’être la cause du trépas d’énormément de démon, et en mangeant le cœur de leur puissance, tu devenais toi-même de plus en plus redoutable.

Vous faisiez ce genre de chose depuis des décennies, tu n’as donc pas de réaction lorsque tes cheveux devinrent blanc ou tes yeux roses, c’était connu. Ce qui l’était moins, c’était ce qui arrivait lorsque l’on en mangeait trop. Jamais personne avant toi n’avait tué autant de démon, et donc ingérer autant de leur puissance. Lorsque ta peau vira au blême et que tes veines commençaient à se démarquer comme des tatouages, personne ne savait que cela se produirait.

Même si de l’inquiétude commençait à émerger, cela n’était pas tout de suite de craintes, car tu n’avais et n'es jamais eux de cornes, la marque des démons que vous affrontez. Peu importe la forme qu’ils prennent, ils avaient tous des cornes. C’était nouveau, mais pas bien différent de ce que tes ancêtres pouvaient expérimenter. Simplement a un niveau plus avancé.

Tu savais que quelque chose ne se passait pas comme prévu lorsque, durant une attaque de démon, aucun ne t’attaquait. Pire, l’espace d’un instant, tu avais presque l’impression de les avoir entendus te parler. Cela devrait être impossible, tu es une humaine, tu ne peux pas comprendre les démons, et tu ne les as jamais compris, jusqu’à aujourd’hui. Et jusqu’à aujourd’hui, tu ne pouvais pas utiliser la magie des démons non plus.

C’était la première fois que tu devais mourir. Parce que tu n’étais plus une humaine, mais un démon. Tu étais celle qui avait acté ta propre sentence, ta réputation en tant qu'Alexandre était trop grand pour que même une fois devenu un monstre, l’évidence apparaît aux yeux de tes camarades. Ils voulaient le cacher, que tu gardes ça secret, mais tu redoutais par-dessus tout le jour où ta transformation sera complète, et où ta force que tu mettais au service de ces gens deviendra leur pire cauchemar.

Comme aujourd’hui, tu étais prête à te laisser tuer, si cela voulait dire accomplir ton rôle, celui que tu t’étais choisi en devenant l’Alexandre. Mais tu n’étais pas morte ce jour-là, malgré de nombreuses tentatives, il était impossible de réduire suffisamment tes réflexes au point que tu te laisses tuer. Aucune arme humaine n’arrivait à aller suffisamment vite contre toi, et aucune entrave ne se brisait pas en morceaux si tu forçais un peu.

En devenant une démone, tu avais également hérité de leurs instincts animalistiques, ce qui t'empêche de te laisser mourir. Il te fallait quelque chose pour te retenir. Peut-être alors cela sera possible.

Tu as cherché partout dans ton monde, toqué à la porte de chaque forgeron, magicien, shaman, tous ceux qui pouvaient d’une manière ou d’une autre te ralentir ou t’affaiblir. Ta quête avait rassemblé tous les cerveaux de ton monde pour créer quelque chose qui empêcherait la venue de ce qui serait la première reine des démons : toi.

Ce qui en résultait, tu le portais pour ton exécution aujourd’hui. Un carcan entourant ton coup et tes poignets, scellant la plus grande partie de tes pouvoirs. Il était noir, contrastant avec ta peau maintenant plus blanche que la neige, avec des joyaux violets, qui s’occupaient du scellement.

Tu baissais enfin les yeux, regardant devant toi l’instrument qui devra servir à ta morte. Une guillotine. Une mort instantanée et sans douleur. C’était trop d’honneur.

Pour l’Alexandre, protectrice des hommes et unificatrice des royaumes !”

Les années que tu as passé à chercher les génies qui ont conçu tes entraves n’avaient pas été vaine c’est vrai, mais de là à te clamer l’unificatrice des royaumes, c’était un peu gênant. Cela ne durera pas longtemps, tu étais prête, et tu t’installais, fermant les yeux.

Mais alors que tu entendais la lame descendre à toute vitesse … Rien. Tu n’étais plus sous sa trajectoire, malgré toutes les entraves censées t’y retenir. Les esprits les plus brillants du monde n’avaient pas réussi à créer quelque chose capable de te tuer.

Tu avais simplement fui, ce jour-là. à l’abri des regards et après avoir rassuré ceux venu assister à tes derniers instants. Lorsque la nuit était tombée, tu t’étais enfuie avec la vitesse qui te caractérisait, et plus discrètement que tu ne l’aurais pensé.

Pendant un moment, tu te disais qu’en attendant de devenir vraiment une démone, tu pouvais en éliminer le plus possible. Mais soyons honnête, ils ne retournaient pas la faveur, et cela te sapait toute l’envie de te battre. Ton carcan toujours solidement attaché à toi, tu en était venu à simplement attendre à l’endroit le plus loin possible de toutes civilisations.

Et étonnement, les démons t’y suivirent. Il fallait croire que tu n’étais pas la seule à avoir changé, la création d’une reine a dû altérer leur esprit. Tu ne t’en plaignais pas, tu restais la protectrice des hommes après tout, si les démons commençaient à construire une société autour de toi, pourquoi pas.

Avec les années, tu remarquais que tu ne vieillissait plus, mais également qu’il te manquait des souvenirs. Ton cerveau changeait avec la stabilisation de ton état, et rejetait tes souvenirs humains. Pas que cela te gênait, tu étais bien au-delà de ça maintenant. En cent ans, les Hommes que tu protégeais sont devenus une seule et même civilisation suffisamment puissante pour être égale aux démons, même sans ton aide. Néanmoins, cinquante ans plus tard, il se sont eux-mêmes détruits. Dans leurs conflits sans ennemis et leurs raisonnements  à milles lieux de la réalité. Il ne restait plus que toi, et tes démons. Tu avais à la fois gagné et perdu la guerre en ne faisant rien.

Plusieurs années de décadence plus tard, tu t’étais endormi et réveillée ici. Dans ce monde dont tu ne connaissais rien, mais que tu méprisais déjà. En venant dans ce monde, il semblerait que ton carcan ait préservé beaucoup de ta force, mais l’ai gardé au sein de ses cristaux. Il n’a cependant pas changé le changement psychologique de ces cent soixante dix ans en temps que reine démone, et ton aversion pour la stagnation.

Tu venais d’un monde où tu étais ce qu’il se faisait le plus proche d’un dieu, et tu détestais observer la paix pousser la civilisation que tu avais  construite partir en fumée à cause de cela. Pour l’avoir observé, le chaos menait à des conflits, de la peine, des combats vains et interminables, mais donnait un sens aux Hommes. Survivre était leur but primaire, l’ordre ne pouvait exister que si l’on pouvait progresser sans fin, ce qui n’était pas le cas. Il ne galvanise pas les Hommes dans un conflit qui les pousserait à progresser au-delà de ce que la paix leur aurait permis d’imaginer.

Tout ce qu’elle se souvenait de sa vie d’humaine, c’était qu’elle était l’Alexandre. Elle devait protéger les Hommes, et elle avait compris que leur plus grand ennemi était eux-mêmes.

Bon, cette partie est un peu fourre-tout. Vous voulez parler de votre physique, de votre mental ou encore de votre chat alors vous pouvez. Essayez de nous parler de vous en gros.

Salut ! Vous remarquerez vite que je suis une quiche pour faire des fiches, mais je vous promets, normalement je rp mieux que ça !