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descriptionCharmant scandale au détour d'une tasse de thé [PV Freya Bloodjörn] (Abandonné) EmptyCharmant scandale au détour d'une tasse de thé [PV Freya Bloodjörn] (Abandonné)

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J'ai mal au dos.
J'ai passé une nuit assez horrible sur ce vieux matelas crasseux en forme de cercueil dans l'arrière-boutique des pompes funèbres où je travaille. J'ai appris à mes dépends qu'en plus d'avoir un sens de l'humour relativement douteux, mon actuel patron n'était pas un as du rangement. Et ce matin encore, j'ai assez facilement compris d'où venait ces douleurs quand j'ai retrouvé, entre les plis de ma couette de fortune, une vieille cuillère en bois laissée négligemment sur mon somptueux lieu de vie, par Monsieur Reinolds.

Je n'avais malheureusement plus le luxe de la jeter violemment par terre en sachant pertinemment que personne n’allait venir la ranger. La remettant donc à sa place, avec toute la colère que cette nuit de sommeil pour le moins désastreuse avait engendrée, je suis allée me préparer comme je le pouvais pour sortir. J'avais grand besoin d'air, et quoi de mieux pour se remonter le moral que de constater par soi-même la misère intellectuelle du monde.

J’avais dans l’idée de visiter un peu le quartier Est de la ville, dans lequel était situé le taudis qui me sert de chambre et de boutique, depuis quelques semaines déjà. Vêtue de ma plus belle tenue bleue, la seule qui reflète mon véritable rang et fait honneur à mon ancien statut social, protégée du soleil par un chapeau et mon ombrelle, me voilà en route pour la découverte des rues dont j’ai encore beaucoup de mal à me faire une carte mentale claire et précise, et plus spécifiquement d’un café.

Dans mon monde, j’avais toujours eu pour habitude de m’isoler sous un kiosque dans mon grand jardin, avec une délicieuse tasse de thé noir, lorsque j’avais besoin de réfléchir. A présent, j’étais condamnée à me rendre dans des lieux publics, bien éloignés du calme que je connaissais autrefois, aux côtés d’innombrables idiots heureux de leur sort. C’est là, installée à la terrasse d’un café aux airs relativement chics sans être pompeux, au milieu du bruit et de l’agitation certes, mais à la vue de tous, que je venais à présent méditer. Ce monde, les gens qui y vivent, la place que j’y occupe, celle que je vais y occuper et celle que je veux y occuper, la manière de retourner d’où je viens, les soucis d’argents, … Les thèmes étaient nombreux et variés et les allées et venues de l’idiot de serveur qui prenait, oubliait puis me servait enfin ma commande ne m’avaient pas spécialement aidé à me concentrer.

M’enfin … Ma tasse de thé noir est finalement arrivée quoi qu’un peu trop froide à mon goût, et ma frustration très largement exprimée par un loooong soupir, et un roulement impertinent des yeux dont j’ai le secret. Un vague grognement en guise de réponse au garçon qui me signifiait qu’il avait déposé ma commande sur la table, au cas où j’avais perdu la vue pendant ce temps d’attente qui m’avait paru interminable, et me voila enfin seule, prête à me retirer dans ma bulle de réflexions, ignorant les rustres rentrant tout juste de mission assis derrière moi, qui beuglaient alors qu’ils descendaient leurs chopes.
Respectant le sens des convenances, droite comme un i sur ma chaise, j’ai enfin porté ma boisson à mes lèvres, fermant les yeux et commençant une douce et agréable descente dans les abysses de mes pensées.

Quelques secondes après avoir fermé les yeux, je sentis un choc dans ma chaise. Puis un autre, un troisième, et encore un. Me crispant à chaque fois un peu plus sur ma tasse, je me suis tournée rapidement vers la personne qui se faisait un malin plaisir à troubler ma tranquillité.
- Est-ce que ça va finir ?!! BO- AAAAAAAAAH ! En une fraction de seconde, je me suis retrouvée devant la tête d’un monstre déformée par des coups d’une grosse massue. Alors non, je ne suis pas détective et ce n’est pas mon incroyable sens de l’observation et de la déduction qui m’a menée à cette conclusion. Mais devant moi, se tenait une armoire à glace de plus de deux mètres qui laissait pendouiller fièrement cette horreur sur son épaule, ladite masse toujours logée au fin fond de son crâne. J’ai pris quelques secondes pour comprendre ce que j’avais en face de moi, et, à partir du moment où j’ai réalisé que j’avais échappé ma tasse et que de toute manière ma matinée était foutue, profitant de l’accalmie qu’avait provoquée la porcelaine en heurtant le sol, j’ai dégainé mon ombrelle et l’ai pointée violemment vers ce gros buffle en hurlant.

- Oh dites donc vous !! On ne vous a jamais appris à respecter une Dame ? Quel genre d’idiot se trimballe avec un truc comme ça sur le dos en pleine ville ? Ça va clairement pas se passer comme ça ! Regardez ce que vous avez fait !!

Le géant se tourna vers moi, un immense sourire sur le visage. Qu’est-ce qu’il était moche ! Et beaucoup trop grand. Et que ça se sache, personne de mon vivant ne me prendra jamais de haut impunément. Ni une ni deux, j’ai agrippé ma chaise, suis montée dessus et arrivée environ à la même hauteur que lui, ai soutenu son regard qui ne transpirait pas vraiment l’intelligence. Le silence s’était installé dans les tablées alentours.
- Ecoutez-moi bien, je vois bien que vous n’avez aucune idée de la manière dont il faut s’adresser à quelqu’un d’important. Aussi, je vais vous aider. Vous allez commencer par me présenter vos excuses et nous discuterons de la manière d’arranger l’état de ma tasse ensuite.

Ses compagnons, visiblement aussi abrutis que lui, se mirent tous à rire. Un choc dans ma chaise et j’ai commencé à perdre l’équilibre. Ou bien je finissais à côté de ma tasse, ce qui était hors de question, ou bien … Je choppais le bout de la grande barbe de mon interlocuteur et m’agrippais au péril de ma vie à sa pilosité crasseuse qui devait surement faire office d’hôtel pour d’innombrables minuscules parasites et même de garde-manger pour d’autres encore plus gros.

Je sentais les regards de la petite foule qui s’était assemblée peser sur moi, attendant que je lâche la barbe, que je me prenne un coup de poing dans la figure ce qui serait catastrophique, ou que le destin me permette de m’en tirer sans égratignure.
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descriptionCharmant scandale au détour d'une tasse de thé [PV Freya Bloodjörn] (Abandonné) EmptyRe: Charmant scandale au détour d'une tasse de thé [PV Freya Bloodjörn] (Abandonné)

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Tu commences à la jouer finement. Si la Freya de Drakenmarg est bel et bien de retour au gré des mauvaises rencontres, tu es devenue peut-être plus habile avec les mots et les apparences que tu ne l’étais dans ton monde. S’il n’y a toujours aucune remise en question des traditions de ton peuple de ton côté, tu arrives à apprendre de tes expérience. Dans le fond, tu ne changes pas. Toujours aussi avide de pouvoir et pleine d’ambition. Toujours dans de grands projets spectaculaires pour la cité-forteresse. Tu sais toutefois que c’est un combat que tu ne peux mener seule. Aussi t’es-tu entourée d’alliés à l’image d’Hypanatoi, Derek, Morrigan. Nulle amitié, nulle affection ne te lie à ces hommes ; tu n’en as guère besoin, du moins le crois-tu. Tout ce qui t’importe, c’est que vous êtes liés par une vision commune qui vous poussera à accomplir de grandes choses. Vos points communs sont flagrants. Tout comme eux, tu méprises fortement l’oisiveté grandissante des portaliens. Tout comme eux, tu vois le vice qui ronge la Guilde et l’Église. Tu n’es pourtant point de ceux qui s’arrêtent aux constatations, loin de là ; tu agis. Tu es consciente de jouer à un jeu dangereux, mais ces trois invoqués font partie des rares personnes qui t’inspirent le respect. Le combat à mener est difficile, sera éprouvant. Mais c’est un défi que tu es prête à relever, usant de force et d’influence pour parvenir à tes fins quand cela s’avère nécessaire.

Une journée de plus commençant à Portalia, tu suis la routine que tu empruntes habituellement lorsque tu ne vas pas en mission. Étant relativement investie dans le bataillon de défense interne et ne cessant d’exiber ton zèle, tu patrouilles dans la cité-forteresse alors que le soleil pointe à peine à l’horizon. Tu te diriges vers la périphérie de la ville, ces remparts qu’ont franchi les créatures du Chaos. À voir la cité endormie et aussi paisible, tu peines parfois à croire qu’elle a connu une récente attaque. Ton expédition au bosquet te revient aussitôt en tête et tu serres les poings. Vous avez vaincu, vous vous en êtes sortis vivants. Pourtant, tu ne peux t’empêcher de penser que tu aurais pu mieux faire. Que tu aurais dû mieux faire à la tête de cette petite troupe. De l’autre côté, l’impréparation de Portalia est de plus en plus saisissante. La ville se rendormira-t-elle comme si rien ne s’était passé ? Ou se prépara-t-elle au pire, à la contre-offensive ? Tu espères que l’Église réagira. Qu’en sera-t-il de ta propre faction, la Guilde ? Elle doit encore prouver sa valeur, prouver qu’elle n’est pas si corrompue, et surtout prouver qu’elle veille à la sécurité de ses citoyens. Toi-même peines pourtant à croire en cette vaste farce lorsque tu constates la situation du quartier Nord et la détresse – voire le supplice – que vivent en ce moment des citoyens de la ville.

C’est le regard embrumé par ces sombres pensées que tu passes au quartier Est de la cité alors que le soleil s’approche de son zénith. Rentrant dans une taverne comme tu as l’habitude de faire à cette heure-ci, un bruit attire ton attention. Ton regard se pose sur une jeune femme aux cheveux blancs et aux yeux bleus. Tu reconnais dès lors une prestance qui ne peut être accordée qu’à une personne de noble sang. Cette première impression est-elle la bonne ? Sans doute lorsque l’inconnue se déclare être une dame. Tu sens une faible puissance d’essence émaner d’elle ; nul doute que la jeune femme vient d’être injustement invoquée en ce monde, perdant son rang avec elle. Toujours est-il que tu la vois en difficulté. S’accrochant maladroitement à la barbe de l’homme l’importunant, cette dernière semble presque regretter son geste, s’attendant à subir des représailles. La réaction de son interlocuteur ne tarde pas à venir, car ce dernier lève aussitôt la main. De ton côté, il n’est pas question de rester sans réagir, surtout s’il est question de défendre une ancienne noble comme toi.

« Ça suffit ! »

En quelques bonds, tu t’es retrouvée entre la jeune femme et son adversaire. Tu viens de bloquer son coup sans la moindre difficulté. Son petit clan s’amasse derrière lui, comme prêt à intervenir. Tu sens qu’ils sont tous rang bronze – bien plus faibles que toi – et se sentent forts en supériorité numérique. Des lâches qui ne méritent pas ton respect et qui ne savent pas encore à qui ils ont à faire. Alors que l’homme dont tu retiens le bras s’apprête à porter un nouveau coup de sa main libre, tu profites du pouvoir avancé de ton essence rouge pour le soulever, et l’abattre au sol. Autour de toi, le choc du bruit attire les regards, tandis que tu vois le petit groupe de la brute émettre de manière univoque un mouvement de recul.

« Il n’y aura pas de deuxième avertissement. »
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