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descriptionCharmant scandale au détour d'une tasse de thé [PV Freya Bloodjörn] (Abandonné)Lun 18 Sep - 12:28
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J'ai mal au dos.
J'ai passé une nuit assez horrible sur ce vieux matelas crasseux en forme de cercueil dans l'arrière-boutique des pompes funèbres où je travaille. J'ai appris à mes dépends qu'en plus d'avoir un sens de l'humour relativement douteux, mon actuel patron n'était pas un as du rangement. Et ce matin encore, j'ai assez facilement compris d'où venait ces douleurs quand j'ai retrouvé, entre les plis de ma couette de fortune, une vieille cuillère en bois laissée négligemment sur mon somptueux lieu de vie, par Monsieur Reinolds.
Je n'avais malheureusement plus le luxe de la jeter violemment par terre en sachant pertinemment que personne n’allait venir la ranger. La remettant donc à sa place, avec toute la colère que cette nuit de sommeil pour le moins désastreuse avait engendrée, je suis allée me préparer comme je le pouvais pour sortir. J'avais grand besoin d'air, et quoi de mieux pour se remonter le moral que de constater par soi-même la misère intellectuelle du monde.
J’avais dans l’idée de visiter un peu le quartier Est de la ville, dans lequel était situé le taudis qui me sert de chambre et de boutique, depuis quelques semaines déjà. Vêtue de ma plus belle tenue bleue, la seule qui reflète mon véritable rang et fait honneur à mon ancien statut social, protégée du soleil par un chapeau et mon ombrelle, me voilà en route pour la découverte des rues dont j’ai encore beaucoup de mal à me faire une carte mentale claire et précise, et plus spécifiquement d’un café.
Dans mon monde, j’avais toujours eu pour habitude de m’isoler sous un kiosque dans mon grand jardin, avec une délicieuse tasse de thé noir, lorsque j’avais besoin de réfléchir. A présent, j’étais condamnée à me rendre dans des lieux publics, bien éloignés du calme que je connaissais autrefois, aux côtés d’innombrables idiots heureux de leur sort. C’est là, installée à la terrasse d’un café aux airs relativement chics sans être pompeux, au milieu du bruit et de l’agitation certes, mais à la vue de tous, que je venais à présent méditer. Ce monde, les gens qui y vivent, la place que j’y occupe, celle que je vais y occuper et celle que je veux y occuper, la manière de retourner d’où je viens, les soucis d’argents, … Les thèmes étaient nombreux et variés et les allées et venues de l’idiot de serveur qui prenait, oubliait puis me servait enfin ma commande ne m’avaient pas spécialement aidé à me concentrer.
M’enfin … Ma tasse de thé noir est finalement arrivée quoi qu’un peu trop froide à mon goût, et ma frustration très largement exprimée par un loooong soupir, et un roulement impertinent des yeux dont j’ai le secret. Un vague grognement en guise de réponse au garçon qui me signifiait qu’il avait déposé ma commande sur la table, au cas où j’avais perdu la vue pendant ce temps d’attente qui m’avait paru interminable, et me voila enfin seule, prête à me retirer dans ma bulle de réflexions, ignorant les rustres rentrant tout juste de mission assis derrière moi, qui beuglaient alors qu’ils descendaient leurs chopes.
Respectant le sens des convenances, droite comme un i sur ma chaise, j’ai enfin porté ma boisson à mes lèvres, fermant les yeux et commençant une douce et agréable descente dans les abysses de mes pensées.
Quelques secondes après avoir fermé les yeux, je sentis un choc dans ma chaise. Puis un autre, un troisième, et encore un. Me crispant à chaque fois un peu plus sur ma tasse, je me suis tournée rapidement vers la personne qui se faisait un malin plaisir à troubler ma tranquillité.
- Est-ce que ça va finir ?!! BO- AAAAAAAAAH ! En une fraction de seconde, je me suis retrouvée devant la tête d’un monstre déformée par des coups d’une grosse massue. Alors non, je ne suis pas détective et ce n’est pas mon incroyable sens de l’observation et de la déduction qui m’a menée à cette conclusion. Mais devant moi, se tenait une armoire à glace de plus de deux mètres qui laissait pendouiller fièrement cette horreur sur son épaule, ladite masse toujours logée au fin fond de son crâne. J’ai pris quelques secondes pour comprendre ce que j’avais en face de moi, et, à partir du moment où j’ai réalisé que j’avais échappé ma tasse et que de toute manière ma matinée était foutue, profitant de l’accalmie qu’avait provoquée la porcelaine en heurtant le sol, j’ai dégainé mon ombrelle et l’ai pointée violemment vers ce gros buffle en hurlant.
- Oh dites donc vous !! On ne vous a jamais appris à respecter une Dame ? Quel genre d’idiot se trimballe avec un truc comme ça sur le dos en pleine ville ? Ça va clairement pas se passer comme ça ! Regardez ce que vous avez fait !!
Le géant se tourna vers moi, un immense sourire sur le visage. Qu’est-ce qu’il était moche ! Et beaucoup trop grand. Et que ça se sache, personne de mon vivant ne me prendra jamais de haut impunément. Ni une ni deux, j’ai agrippé ma chaise, suis montée dessus et arrivée environ à la même hauteur que lui, ai soutenu son regard qui ne transpirait pas vraiment l’intelligence. Le silence s’était installé dans les tablées alentours.
- Ecoutez-moi bien, je vois bien que vous n’avez aucune idée de la manière dont il faut s’adresser à quelqu’un d’important. Aussi, je vais vous aider. Vous allez commencer par me présenter vos excuses et nous discuterons de la manière d’arranger l’état de ma tasse ensuite.
Ses compagnons, visiblement aussi abrutis que lui, se mirent tous à rire. Un choc dans ma chaise et j’ai commencé à perdre l’équilibre. Ou bien je finissais à côté de ma tasse, ce qui était hors de question, ou bien … Je choppais le bout de la grande barbe de mon interlocuteur et m’agrippais au péril de ma vie à sa pilosité crasseuse qui devait surement faire office d’hôtel pour d’innombrables minuscules parasites et même de garde-manger pour d’autres encore plus gros.
Je sentais les regards de la petite foule qui s’était assemblée peser sur moi, attendant que je lâche la barbe, que je me prenne un coup de poing dans la figure ce qui serait catastrophique, ou que le destin me permette de m’en tirer sans égratignure.
J'ai passé une nuit assez horrible sur ce vieux matelas crasseux en forme de cercueil dans l'arrière-boutique des pompes funèbres où je travaille. J'ai appris à mes dépends qu'en plus d'avoir un sens de l'humour relativement douteux, mon actuel patron n'était pas un as du rangement. Et ce matin encore, j'ai assez facilement compris d'où venait ces douleurs quand j'ai retrouvé, entre les plis de ma couette de fortune, une vieille cuillère en bois laissée négligemment sur mon somptueux lieu de vie, par Monsieur Reinolds.
Je n'avais malheureusement plus le luxe de la jeter violemment par terre en sachant pertinemment que personne n’allait venir la ranger. La remettant donc à sa place, avec toute la colère que cette nuit de sommeil pour le moins désastreuse avait engendrée, je suis allée me préparer comme je le pouvais pour sortir. J'avais grand besoin d'air, et quoi de mieux pour se remonter le moral que de constater par soi-même la misère intellectuelle du monde.
J’avais dans l’idée de visiter un peu le quartier Est de la ville, dans lequel était situé le taudis qui me sert de chambre et de boutique, depuis quelques semaines déjà. Vêtue de ma plus belle tenue bleue, la seule qui reflète mon véritable rang et fait honneur à mon ancien statut social, protégée du soleil par un chapeau et mon ombrelle, me voilà en route pour la découverte des rues dont j’ai encore beaucoup de mal à me faire une carte mentale claire et précise, et plus spécifiquement d’un café.
Dans mon monde, j’avais toujours eu pour habitude de m’isoler sous un kiosque dans mon grand jardin, avec une délicieuse tasse de thé noir, lorsque j’avais besoin de réfléchir. A présent, j’étais condamnée à me rendre dans des lieux publics, bien éloignés du calme que je connaissais autrefois, aux côtés d’innombrables idiots heureux de leur sort. C’est là, installée à la terrasse d’un café aux airs relativement chics sans être pompeux, au milieu du bruit et de l’agitation certes, mais à la vue de tous, que je venais à présent méditer. Ce monde, les gens qui y vivent, la place que j’y occupe, celle que je vais y occuper et celle que je veux y occuper, la manière de retourner d’où je viens, les soucis d’argents, … Les thèmes étaient nombreux et variés et les allées et venues de l’idiot de serveur qui prenait, oubliait puis me servait enfin ma commande ne m’avaient pas spécialement aidé à me concentrer.
M’enfin … Ma tasse de thé noir est finalement arrivée quoi qu’un peu trop froide à mon goût, et ma frustration très largement exprimée par un loooong soupir, et un roulement impertinent des yeux dont j’ai le secret. Un vague grognement en guise de réponse au garçon qui me signifiait qu’il avait déposé ma commande sur la table, au cas où j’avais perdu la vue pendant ce temps d’attente qui m’avait paru interminable, et me voila enfin seule, prête à me retirer dans ma bulle de réflexions, ignorant les rustres rentrant tout juste de mission assis derrière moi, qui beuglaient alors qu’ils descendaient leurs chopes.
Respectant le sens des convenances, droite comme un i sur ma chaise, j’ai enfin porté ma boisson à mes lèvres, fermant les yeux et commençant une douce et agréable descente dans les abysses de mes pensées.
Quelques secondes après avoir fermé les yeux, je sentis un choc dans ma chaise. Puis un autre, un troisième, et encore un. Me crispant à chaque fois un peu plus sur ma tasse, je me suis tournée rapidement vers la personne qui se faisait un malin plaisir à troubler ma tranquillité.
- Est-ce que ça va finir ?!! BO- AAAAAAAAAH ! En une fraction de seconde, je me suis retrouvée devant la tête d’un monstre déformée par des coups d’une grosse massue. Alors non, je ne suis pas détective et ce n’est pas mon incroyable sens de l’observation et de la déduction qui m’a menée à cette conclusion. Mais devant moi, se tenait une armoire à glace de plus de deux mètres qui laissait pendouiller fièrement cette horreur sur son épaule, ladite masse toujours logée au fin fond de son crâne. J’ai pris quelques secondes pour comprendre ce que j’avais en face de moi, et, à partir du moment où j’ai réalisé que j’avais échappé ma tasse et que de toute manière ma matinée était foutue, profitant de l’accalmie qu’avait provoquée la porcelaine en heurtant le sol, j’ai dégainé mon ombrelle et l’ai pointée violemment vers ce gros buffle en hurlant.
- Oh dites donc vous !! On ne vous a jamais appris à respecter une Dame ? Quel genre d’idiot se trimballe avec un truc comme ça sur le dos en pleine ville ? Ça va clairement pas se passer comme ça ! Regardez ce que vous avez fait !!
Le géant se tourna vers moi, un immense sourire sur le visage. Qu’est-ce qu’il était moche ! Et beaucoup trop grand. Et que ça se sache, personne de mon vivant ne me prendra jamais de haut impunément. Ni une ni deux, j’ai agrippé ma chaise, suis montée dessus et arrivée environ à la même hauteur que lui, ai soutenu son regard qui ne transpirait pas vraiment l’intelligence. Le silence s’était installé dans les tablées alentours.
- Ecoutez-moi bien, je vois bien que vous n’avez aucune idée de la manière dont il faut s’adresser à quelqu’un d’important. Aussi, je vais vous aider. Vous allez commencer par me présenter vos excuses et nous discuterons de la manière d’arranger l’état de ma tasse ensuite.
Ses compagnons, visiblement aussi abrutis que lui, se mirent tous à rire. Un choc dans ma chaise et j’ai commencé à perdre l’équilibre. Ou bien je finissais à côté de ma tasse, ce qui était hors de question, ou bien … Je choppais le bout de la grande barbe de mon interlocuteur et m’agrippais au péril de ma vie à sa pilosité crasseuse qui devait surement faire office d’hôtel pour d’innombrables minuscules parasites et même de garde-manger pour d’autres encore plus gros.
Je sentais les regards de la petite foule qui s’était assemblée peser sur moi, attendant que je lâche la barbe, que je me prenne un coup de poing dans la figure ce qui serait catastrophique, ou que le destin me permette de m’en tirer sans égratignure.
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Lun 18 Sep - 12:28