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Marguerite du Psychagité
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Aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres, et pour cause : J’avais ouvert les yeux à 7:03 au lieu de 7:00. C’était trois minutes, 180 secondes de perdues, c'est-à-dire cent quatre-vingt millions de micro secondes de retard. Autant vous dire que la journée devrait être chargée pour rattraper tout ça.

Tragiquement, il me serait tout à fait impossible de trier cent quatre-vingt millions de lignes en plus à la fin de la journée pour combler mon retard, donc ces micro secondes ne pourraient jamais être rattrapées. Je pourrai toutefois trier cent quatre-vingt feuilles, et ainsi rattraper les secondes perdues. Additionnellement, je trierai trois casiers de plus, pour rattraper les minutes.

J'espérais que tout cela serait suffisant pour me faire pardonner pour les microsecondes : après tout, une micro seconde vaut moins qu’une seconde, et moins encore qu’une minute, je m'autorisais donc à ne pas me sentir trop coupable.

Cette situation embarrassante avait au moins un espoir : puisqu’on me laissait dormir dans les archives (je reprenais évidemment ma forme originelle pour dormir, et j’avais pu meubler un tiroir du bureau à mon gré), je n’avais pas de trajet à faire de mon lit jusqu’au archives. Il ne me restait donc qu’à reprendre forme humaine (évidemment, en dehors du tiroir), puis à m'habiller, et je pouvais d'ores et déjà commencer mon travail.

Alors que je m’étais peut-être naïvement convaincu qu’il me serait possible de facilement compenser mon retard, cette journée revint une nouvelle fois à la charge avec un cognement à la porte alors que je commençais à peine à prendre le rythme, 3 heures, 27 minutes et 10 secondes plus tard.

Il faut savoir que j’ai très rarement de la visite, aux archives ; c’est même pour ça que je les apprécie. Avant que je n’y sois posté, on n’y venait encore moins ; il y a des signes qui ne trompent pas, vous savez, comme le grincement essoufflé de la porte dans ses gonds rouillés, ou les 6,7 millimètres de poussière qui recouvraient chaque surface à mon arrivée.

Pourtant, pour une raison que j’ignore, maintenant que j’étais là, on s’était mis à venir plus souvent, comme pour m’y trouver. Je ne suis pas vraiment sûr de comprendre pourquoi, je fais pourtant de mon mieux pour n’attirer personne, mais j’ai appris très désagréablement que quand on travaille quelque part, on a des “comptes” à “rendre” à des supérieurs, et on reçoit des “consignes”, ou encore que des personnes viennent pour prendre des documents que vous êtes engagés pour ranger (à quoi bon donc les ranger, si on vient pour les faire sortir, me demandez-vous ? Je suis bien incapable de vous répondre, mais on a pas apprécié à la première fois que j’ai refusé de les donner, alors j’ai du me résigner. Ça me chagrine un peu d’avoir des trous ici et là, mais je me console : ils m’ont dit que tout le monde devait rendre les documents retirés tôt ou tard. Ce qui là encore pose la question : pourquoi diable les sortir, si c’est pour les remettre de toute façon ?)

Bref, une fois de plus, je constate à mon grand regret que même au sein de la Cathédrale de l’Ordre, on s’est bien habitué au Chaos. Cependant je ne dis rien, malgré ces quelques désagréments, j’aime mon travail, et je ne veux surtout pas retourner à vivre oisivement d’amour et d’eau fraîche comme le reste de mes congénères.

Je disais donc qu’on frappa à la porte. Je ne répondit évidemment pas, pour ne pas leur donner une raison d’entrer, mais malheureusement, la personne derrière ne comprit pas ce signal fort et ouvrit quand même la porte.

Allons bon, Jerolin. Le Cardinal en chef de la Cathédrale, et ce que les bipèdes appelaient mon “supérieur” (Je devais concéder qu’il était plus grand que moi, certes, mais tel était le cas de la plupart des Portaliens).

- Je n’ai pas touché aux décorations de la cérémonie, me défendis-je immédiatement, gardant le nez dans le document que j’avais dans les mains (une comptine pour enfants qui parlait de rois et de dieux et d’autres trucs inintéressants)

La dernière fois que j’avais essayé d’aider, il y a de ça trois jours (ça faisait beaucoup de trois. Je n’aimais pas le trois. Était-ce pour ça que cette journée était si mauvaise ?), ça n’avait pas plu. Donc non, je n’avais rien fait cette fois.

- Quelles décorations ? Demanda le Cardinal, l’air confus.
- Je sais pas. Mais je n’y ai pas touché, répétais-je, un peu agacé. Si vous en trouvez d’autres de trop bien rangées, alors ce sont celles d’il y a trois jours. Moi, je n’y ai pas touché depuis.

Jerolin poussa un profond soupir :

- Je ne viens pas pour ça, Marguerite. J’ai besoin de quelqu’un là-haut.
- Là-haut ?

Mon regard se posa sur le plafond, très bas dans les archives. En levant le bras, je pouvais y mettre la main à plat.

- La Grande Papesse, bénie soit-elle, déplore le manque d’attractivité de et d'adhésion à l’Ordre au sein des nouveaux arrivants. Nous avons décidé de les accueillir, pour leur donner une bonne impression, qu’ils comprennent l’importance de notre mission.

Je baissais la tête, fixant un coin de la pièce comme pour y trouver un indice : je n’avais sincèrement aucune idée d’où il voulait en venir. Pourtant il continuait :

- Je ne te cache pas qu’en temps normal, ce n’est pas à toi que je demanderais une telle tâche, dit-il avec une drôle d’intonation sur le ‘toi’. Mais il s’avère qu’une grande partie du personnel est actuellement occupée à remettre tous nos articles de cérémonie en place après que tout ait malencontreusement été déplacé, et que tu es le seul qui soit disponible.
- Je range, lui rappelais-je, agitant le paquet de feuilles dans ma main. J’ai pris du retard, ce matin, et là je suis en train d’en prendre encore plus.

Je jetais un œil à l'horloge au dessus de la porte, face à mon bureau. 3 minutes et 37 secondes depuis que le Cardinal m’avait dérangé, et pourtant il n’avait pas l’air de s’en vouloir beaucoup.

- Ce n’est pas grave si tu perds une journée. J’ai besoin que tu ailles à la rencontre d’une jeune fille, qui attend là-haut. Elle a dit qu’elle voulait visiter la Cathédrale.
- Moi ?

J’étais abasourdi.

- Tu connais les lieux, non ? Tu vis ici depuis un mois, tu sais quelles parties sont interdites au public, et lesquelles sont autorisées. Du moins je crois…, se reprit-il avec une moue mal rassurée. C’est seulement pour aujourd’hui.
- Non.

Jerolin soupira encore, et ajouta :

- Je te promets que tu ne seras pas dérangé pendant une semaine.
- D’accord.

Je reposais les papiers que je tenais, le cœur un peu serré de devoir les laisser là, mal rangés, pendant quelque temps. Peut-être étaient-ils tristes ? Leur temps était finalement venu, après si longtemps, de trouver leur place, et voilà qu’ils étaient reposés dans ce vieux carton miteux. Ça briserait le cœur de n’importe qui.

Mais je me consolais : il s’agissait d’aider quelqu’un à trouver sa place. Vu comme ça, peut-être que ça pouvait être une tâche pour moi après tout, raisonnais-je en montant les escaliers qui descendaient aux archives, émergeant dans une petite chambre qui donnait sur la nef Est. Il y avait bien des âmes perdues, à Portalia, et d’habitude, je n’y pouvais rien pour les guider. Peut-être que cette fois on m’écouterait.

Le Cardinal m’indiquait une personne à l’entrée de la cathédrale, tout au sud. Marchant vers elle, je me remémore tout ce que je savais, le plan du bâtiment, l’âge des vitraux, la dernière rénovation en date de la façade Nord, la septième moulure en partant du coin gauche du plafond qui était abîmée, la colonne qui…

Et une fois devant elle, je me rendis compte que j’avais oublié comment parler aux gens.

- Bonjour. C'est quoi ta fleur ? Lâchais-je finalement, faute de mieux, fixant son épaule droite. Je n’aimais pas regarder les gens dans les yeux. Il me fallut quatre secondes pour me calmer avant de me rendre compte.

- Attends, non. Ton nom, je veux dire.

Dernière édition par Marguerite du Psychagité le Sam 7 Oct - 21:18, édité 2 fois
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descriptionVisite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé) EmptyRe: Visite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé)

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Je ne rentrerai jamais chez moi et je m’étais faite à cette idée.

Ne pas revoir Hetacta n’était pas mon plus grand regret. Ma mère et mes frères me manqueraient tout particulièrement. Mais n’était-ce pas la meilleure fin possible ? Ils penseraient tous que j’ai péri au combat. Personne ne saurait que je m’étais lâchement enfuie face au dragon. Oui, c’était peut-être mieux que je fusse à Portalia plutôt que de porter le déshonneur sur ma famille. Nul doute qu’ils seraient tous attristés en apprenant ma prétendue mort mais je n’aurais jamais pu les regarder dans les yeux après tout ceci. Il y avait également la culpabilité du survivant. Méritais-je seulement une nouvelle chance dans ce monde dans ma grande couardise ? Un autre, qui s’était vaillamment battu jusqu’à son dernier souffle n’aurait-il pas été heureux d’être à ma place ? Je ne laissais toutefois guère ces pensées trop me hanter. Ici, à mon apparition, ils me voyaient sans doute comme une héroïne mais je savais ce qu’il en était. Pouvais-je seulement me considérer comme une vraie guerrière, alors que j’avais la peur au ventre à la simple idée de reprendre les armes ? Je n’avais pourtant guère d’autres options. Guerroyer, c’était ma vie, la voie dans laquelle je m’étais engagée. Et j’aurai besoin d’un gagne-pain.

Je n’avais pas pris de décision pour le moment sur ce que j’allais faire par la suite. Je souhaitais être en pleine possession des connaissances de ce monde avant toute chose. Après tout, je venais tout juste d’arriver. De ce que j’avais compris, j’étais déjà considérée comme une aventurière par la Guilde. Il s’agissait d’individus partant au-delà de Portalia pour affronter des créatures – bien souvent pour accomplir la quête de l’Ordre. De mon côté, je n’aimais guère que l’on me rangeât dans une case dès mon invocation, sans autres arguments que mon passé et mon apparence. Avais-je pourtant envie de rejoindre l’un des autres groupes de la cité-forteresse ? La Guilde ? L’Eglise ? Voire même ces mystérieux Dark Souls ? Aucun ne semblait correspondre à mes intérêts. Cette quête, je n’en avais que faire. Je voulais simplement gagner de l’argent et vivre ma vie comme je l’entendais. Peut-être engendrerai-je des déçus en agissant de manière aussi égoïste, mais je n’en avais strictement rien à faire. De toute manière, si aucun des rois du chaos n’était tombé depuis tout ce temps, il y avait peu de chances que cela arrivât un jour.

La Guilde m’avait confié un petit appartement au centre-ville, et j’essayais de prendre mes marques dans ce nouveau monde. Ce qui m’avait le plus surprise, c’était la diversité des espèces que l’on pouvait croiser dans la cité. Je voyais des ailes, des cornes, des poils, des oreilles pointues. Des grands, des petits. Des minces, des imposants. S’il y avait beaucoup d’humains, d’elfes et d’hybrides, je voyais tout de même un grand nombre d’espèces que je n’aurais jamais imaginées auparavant. J’avais bien compris – et ce n’était guère surprenant – que je n’étais pas la seule à avoir été invoquée dans le simple but d’accomplir cette quête millénaire. Je me croyais presque dans un conte de fée, à l’exception près que je faisais sans doute pâle figure en terme de protagoniste. Toujours était-il que j’étais loin d’imaginer qu’autant de mondes différents pussent coexister.

Aujourd’hui, c’était avec une grande réserve et un certain scepticisme que j’acceptais que l’on me fît visiter la cathédrale de l’ordre appartenant à l’Eglise. Je n’en savais pour le moment pas beaucoup sur ce groupe influent de Portalia. Pourtant, rien que le terme de cathédrale tendait à me repousser. La religion existait dans mon monde, mais je n’avais jamais été croyante. L’Eglise de Portalia vénérait-elle des dieux, également ? Comment allais-je me faire voir, vu que j’étais athée ? Je savais que je ne pouvais toutefois refuser cette invitation sans me faire passer pour une personne de mauvaise volonté, c’était d’ailleurs une occasion d’en savoir plus sur cette organisation et cela pouvait toujours se révéler intéressant. Tout ce que j’espérais, c’était que l’on ne tentât guère de me convertir d’une manière ou d’une autre. Auquel cas, cette visite ne serait guère agréable pour moi : personne ne m’empêcherait de faire ce que je voulais et de croire à ce que j’avais envie de croire.

D’un pas décidé, je m’étais dirigée vers la cathédrale de l’ordre. Quand bien même l’organisation qu’était l’Eglise m’inspirait une certaine méfiance, je ne pouvais qu’admirer le soin apporté aux détails de cette construction. Les vitraux étaient tout simplement magnifiques. Petit-à-petit, ma méfiance se muait en curiosité alors que je voyais un homme s’approcher de moi. Il avait l’air bien timide, ne me regardant guère dans les yeux. Il fixait mon épaule droite, comme s’il savait que j’avais été blessée à cet endroit. Sa première remarque me fit hausser un sourcil, mais je répondis à sa deuxième question sans tenir compte de sa maladresse.

« Je m’appelle Loreley. Loreley Steiner. »

Esquissant un sourire, j’essayais de paraître relativement amicale. Faire la conversation sur des banalités n’était pas mon grand fort, et j’espérais qu’il se montrât un peu plus bavard au fil de la conversation. En tout cas, ma première impression semblait affirmer qu’il n’avait pas l’air bien méchant. Il me tutoyais, je fis donc de même.

« Merci de me faire visiter cet endroit, cela fait-il longtemps que tu travailles pour l’Eglise ? »

J’hésitais un instant avant de poursuivre. Devais-je lui dire que je venais seulement d’être invoquée ? C’était sans doute préférable pour qu’il sût comment démarrer cette entrevue.

« Je viens seulement d’arriver, je ne sais pas grand-chose sur ton organisation. » prévins-je.
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'Loreley Steiner', encore un de ces noms de bipèdes à rallonge qui ne veulent rien dire. Cela étant, je comprenais tout de même que leur situation était compliquée : vu qu'ils naissaient presque tous du même endroit, ils n'avaient pas d'autre choix que de faire preuve de créativité avec leur noms.

(Et je ne vous parlerai même pas de mon opinion sur le concept de 'nom de famille', et les notions de 'lignée' et 'd'héritage' qui sont cachées derrière. Non, vraiment, y'en a qui aiment bien faire compliqué.)

Bref, un nom, ça devrait être amplement suffisant, aussi lui répondis-je en pointant le pouce vers ma poitrine :

- Marguerite. Juste Marguerite, ajoutais-je après une seconde de reflexion, anticipant sa question.

Jerolin m'avait déjà demandé si je voulais changer de nom, prendre un pseudonyme, peut-être raccourcir le mien 'au cas où'. Aujourd'hui encore, je ne vois toujours pas de quel cas il parlait. Mon nom, c'est mon nom, et c'est important pour nous les fées de savoir de quelle fleur son interlocuteur vient.

« Merci de me faire visiter cet endroit, cela fait-il longtemps que tu travailles pour l’Eglise ? »

Avant que je ne puisse répondre, comme si Loreley était génée par sa propre question, elle ajouta qu'elle venait tout juste d'arriver. Ça n'avait rien de surprenant à Portalia, aussi décidais-je de hocher la tête simplement, puis de me concentrer sur sa précédente question, une tâche autrement plus complexe.

- Longtemps, longtemps, ça dépend ce qu'on entend par là, dis-je on fronçant les sourcils.

C'était une question particulièrement vague, mais même les questions les plus vagues ont droit à des réponses précises, aussi m'attelais-je immédiatement, levant le poignet pour consulter ma montre.

- Cela fait 39 jours, 6 heures et 20 minutes que la Guilde m'a dit qu'elle toucherait un mot de moi à l'Eglise. 34 jours et 10 minutes depuis que j'ai mis le pieds aux archives pour la première fois, ou encore 33 jours, 23 heures et 40 minutes depuis que j'ai signé à l'Ordre en tant qu'Archiviste au Collège des Interdits, annonçait-je fièrement en gonflant la poitrine.

J'avais de quoi être fier ! Le Collège des Interdits, il n'y a presque personne qui y travaille, c'est bien la preuve que c'est extrêmement selectif. Certains de ces documents n'avaient clairement pas été touchés depuis des lustres !

Mais je me restais conscient que de son propre aveu, Loreley venait tout juste d'arriver, et ne savait probablement pas de quoi je parlais. Quand on nait ici, on acquiert rapidement la notion de ce qu'il faudra sans cesse répéter tout au long de sa vie, vous voyez.

- Ça veut dire que j'ai l'immense honneur de trier les archives ecclésiastiques. Malheureusement, le contenu de celles-ci est classé confidentiel à toute personne en dehors de l'Eglise.

Jerolin avait été très clair là-dessus : je ne pouvais pas parler des innombrables trésors que je côtoyais chaque jours.

… mais il m'avait aussi demandé d'accueillir cette jeune femme en lui donnant l'image la plus positive possible de l'Eglise, aussi ne pus-je m'empêcher de continuer en me penchant vers elle, à demi-voix, trop content de pouvoir parler de mon travail :

- Mais je vais te le dire quand même : pour l'instant j'ai compté 567 types de papiers différents, et plus de 32 784 encres, en comptant les variations de formules, y comprit 89 qui ne viennent pas de Portalia. J'ai même non pas un, mais deux documents différents rédigés avec une once de Bleu des Terres Glaciales. C'est une encre réservée à une élite scribe légendaire des montagnes, qui n'a jamais été commercialisée.

Je me reculais de nouveau, rayonnant de fierté. Qui ne mourrait pas d'envie de rejoindre l'Ordre, maintenant ? La Papesse devrait tous me les envoyer, les nouveaux invoqués.


Dernière édition par Marguerite C#213 le Lun 1 Mai - 20:41, édité 1 fois (Raison : html)
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descriptionVisite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé) EmptyRe: Visite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé)

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Marguerite, tel était son nom. Le nom d’une fleur ? Ce n’était pas commun, dans mon monde du moins. Ainsi donc il ne possédait aucun patronyme ? Devais-je en déduire un statut social inférieur ? Peut-être était-ce trop tôt pour sauter à la conclusion, je me rappelais que les règles dans ce monde n’étaient vraisemblablement pas les mêmes que celles du mien. Je me demandais si mon interlocuteur venait d’un autre monde, lui aussi, ou s’il était natif de Portalia comme l’hybride qui m’avait accueillie. Toujours était-il que je ne m’étais guère attendue à une telle réponse à ma question. Je pensais qu’il me donnerait une date approximative de son engagement, rien d’aussi précis. Drôle de bonhomme. Avais-je à faire à un mathématicien ou un simple maniaque du détail ? De ce qu’il m’affirmait, j’en déduisais qu’il ne venait pas de ce monde, lui non plus. Les questions sur Marguerite attendraient pour le moment, en espérant qu’il fût enclin à me répondre.

« C’est… Précis. »

Je ne trouvais rien d’autre à dire tant il m’avait prise au dépourvu. Une phrase banale empreinte d’un intérêt poli. J’espérais qu’il n’en tiendrait pas rigueur, mais je ne voyais de mon côté pas grand amusement à compter les heures ou le nombre de documents triés. Marguerite était sans doute un érudit, puisqu’il travaillait aux archives. C’est un métier qui ne me plairait guère, de rester dans l’ombre à m’occuper de paperasse toute la journée. Je n’étais pas la parfaite guerrière, mais restais une femme d’action de mon côté. C’étaient des réflexions que je me gardais bien sûr de partager afin de ne pas vexer mon interlocuteur. Il avait eu l’amabilité de me présenter sa faction, je ne voulais pas tout gâcher.

« Vous vous appelez l’Eglise… Avez-vous une religion particulière ? Vénérez-vous des dieux ? »

C’était la première question qui me brûlait les lèvres. En entendant les mots « Eglise » et « Cathédrale », je ne pouvais m’empêcher de faire le parallèle avec mon monde. Certains voyaient du confort dans la religion, et je ne les jugeais guère pour cela. De mon côté, je n’avais jamais prié, jamais été croyante. Je respectais ceux qui avaient la foi du moment qu’ils ne venaient pas empiéter sur mes libertés. Malheureusement, avec la religion, il y avait souvent des dérives. Mon interlocuteur ne ressemblait guère à un fanatique. Pourtant, je restais tout de même sur mes gardes. Je savais que certains étaient subtiles dans leur tentative de convertir les autres. Heureusement, je n’y étais pas sensible. Néanmoins, la visite serait bien moins agréable si Marguerite m’attaquait sur mon athéisme.

« J’ai cru comprendre que vos objectifs s’articulaient autour de la quête de l’Ordre. Êtes-vous tous obligés d’y participer ? Que pensez-vous des aventuriers qui préfèrent ignorer la raison pour laquelle ils ont été invoqués en premier lieu ? »

Les autres questions que je me posais concernaient évidemment la fameuse quête de l’Ordre. Cette quête pour laquelle j’avais été invitée. De ce que j’avais compris, deux entités s’affrontaient en ce monde ; l’Ordre et le Chaos. Toutefois, aucun roi du chaos n’avait été aperçu depuis bien longtemps. Ces entités existaient-elles réellement ? Pourquoi continuer à invoquer des personnes si aucun danger imminent ne planait sur Portalia ? Je ne me plaignais guère d’avoir été invoquée de mon côté, mais je ne tolérerai aucunement que l’on vînt me dire ce que j’avais à faire. Tout ce que je souhaitais, c’était refaire ma vie dans ce monde – puisque je m’étais faite à l’idée que je ne retournerai jamais dans le mien – et gagner suffisamment d’argent pour pouvoir vivre convenablement.

« J’espère que mes questions ne te paraîtront pas trop naïves. » je fronçais légèrement les sourcils, « Mais comme mentionné, je viens d’arriver, je ne sais pas grand-chose de ce monde. »

J’espérais qu’il se montrât assez patient pour m’expliquer tout ceci. De mon côté, je regardais une fois de plus la cathédrale. Elle se tenait là, immense, avec ses vitraux magnifiques. Quand bien même l’organisation de l’Eglise m’inspirait par nature une certaine méfiance, je ne pouvais qu’admirer la beauté de cette construction. Nul doute qu’elle avait été faite avec une passion certaine. Cela me poussait à m’interroger : l’Eglise de l’Ordre était-elle présente depuis les fondations de ce monde ? Peut-être faisais-je une fois de plus trop le parallèle avec le mien, mais il s’agissait sans doute d’une réflexion intéressante à partager.

« En tout cas je dois dire que la cathédrale est impressionnante, cela a dû prendre un temps fou pour bâtir une telle construction. Je suppose que votre organisation ne date pas d’hier. »

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Je fronçai les sourcils. Allons bon, ne brûlait-elle donc pas d'envie d'en savoir plus ? J'avais bien précisé que c'était du Bleu des Terres du Nord, non ? Pourquoi ne trépignait-elle pas de curiosité pour mes collections ? C'était à n'y rien comprendre.

Au lieu de ça, elle embrayait directement sur les sempiternelles questions de doctrine religieuse de l'Ordre, comme si c'était plus intéressant. Bon, c'est vrai que Jerolin m'avait demandé de lui présenter notre mission. Peut-être même qu'en fait c'est elle qui avait raison : il n'était pas bon de sortir du sujet, peu importe si le dit sujet était chiant comme la pluie, les conversations se devaient aussi d'être ordonnées, même si j'étais certainement moins doué dans ce domaine. Pour m'avoir fait réaliser cela, je gagnai un grand respect pour Loreley. Retenir sa curiosité d'en savoir plus sur l'utilisation du Bleu des Terres du Nord et de sa conservation aux archives, pour rester concentrée sur le thème barbant des légendes de Portal ? Ça demandait beaucoup de discipline que, manifestement, je n'avais pas su démontrer. Peut-être avait-elle réellement l'étoffe d'une gardienne de l'Ordre, après tout.

Je me redressai donc, un peu penaud, et m'éclaircis la gorge :

- Des dieux, y'en a pas des masses, à Portal. Enfin, d'après les archives il y a au moins 6 invoqués en ce moment qui prétendent en être, mais ici, ils ne valent pas grand chose de plus que tout le monde. Et après, on a recensé au moins 53 croyances et panthéons différents parmi les invoqués. Ça fait au moins 374 divinités, mais bon, elles n'ont aucun pouvoir ici.

Bon, et y'avait le souci de tous ces patrimoines génétiques si divers et variés que les limites entre divin et commun étaient assez floues, même pour moi. Je n'étais pas très confiant dans mes calculs sur ce coup-là, d'où la brochette de "au moins". C'était le plus précis que je pouvais faire, j'espérais qu'elle me pardonne.

- Ici, il n'y a que l'Ordre, commençai-je en levant la main droite, et le Chaos, continuai-je en levant la gauche. Le Chaos a détruit tout ce qu'il y avait ici, avant. expliquai-je en secouant les poings. Alors, nous on est plutôt pour que l'Ordre gagne. On veut pas qu'il nous arrive pareil, surtout ceux qui, comme moi, sont nés ici. Mais y'en a beaucoup qui sont là surtout pour la Quête, pour pouvoir rentrer chez eux après.

En tant que local, ça ne me dérangeait pas tant que ça: au final, on travaillait tous pour la même chose. En plus, ceux qui ne sont pas là par choix sont invivables, ils ne causent que des ennuis. Ils oublient un peu vite qu'on partage tous le même endroit, au final.

- Y'en a quand même aussi quelques-uns qui utilisent la Cathédrale pour prier leurs propres dieux, ceux de chez eux. Y'a de la place. Jerolin fait ça, c'est celui que tu as vu tout à l'heure. Il a essayé de m'expliquer ses croyances à lui, mais j'ai pas retenu. Mais en tout cas, tu peux le faire, si tu veux.

Une fois que Loreley eut digéré l'info, elle reprit :

« Êtes-vous tous obligés d’y participer ? Que pensez-vous des aventuriers qui préfèrent ignorer la raison pour laquelle ils ont été invoqués en premier lieu ? »

… avant de s'excuser, une fois de plus, pour son ignorance. Vraiment, pas besoin, les questions on est vite habitués : personne ne sait même ce que mange son voisin, ici. Un vrai casse-tête chaque fois que quelqu'un essaie d'organiser quoi que ce soit.

- Ça dépend ce qu'on entend par participer, répondis-je avec un sourire mauvais. Moi, je n'ai aucune envie d'aller au dehors, dans des expéditions sans queue ni tête. Y'en a eu 3 346 de lancées officiellement, et aucun résultat. Manque d'organisation, manque de fonds qu'on dit.

J'entendis un toussotement courroucé derrière moi. Je me retournai et croisai le regard d'un collègue. Ben quoi, fis-je en haussant les épaules, on m'avait dit de présenter l'Eglise, pas de mentir.

- Après mon boulot, c'est quand même de trier des documents en rapport avec la Quête, c'est pas comme si je faisais rien, continuai-je un peu plus fort, pour lui aussi.

D'accord : le lien avec la Quête n'était pas du tout ma priorité, mais il me fallait bien avoir une utilité, pour qu'on me garde. Ce n'est pas de ma faute si à part moi, personne n'est fichu de veiller au maintien de l'ordre dans la Cathédrale.

Cela sembla convaincre mon "confrère" de ne pas donner suite et, le voyant s'éloigner, je glissai à voix basse à mon interlocutrice :

- Y'en a pas mal des comme ça, si ça répond à ta deuxième question. lançai-je en faisant un signe vers l'homme qui venait de partir. Personnellement, ça me dérange pas ceux qui ne s'y intéressent pas… du moment qu'ils n'essaient pas de nous empêcher. Les Dark Soul, eux, c'est une plaie, ils n'ont aucun respect pour l'ordre, et ils créent un sacré foutoir. Pourquoi quiconque de sensé prendrait le parti du Chaos, ça me dépasse.

Et comme pour me donner raison, Loreley enchaînait :

« En tout cas je dois dire que la cathédrale est impressionnante, cela a dû prendre un temps fou pour bâtir une telle construction. Je suppose que votre organisation ne date pas d’hier. »

Je ne m'étais donc pas trompé, Loreley avait l'œil et une appréciation certaine du rangement et de l'ordre ! La cathédrale était effectivement un endroit parfait, tout en symétrie et harmonie des choses. Et bientôt les archives seraient tout aussi belles.

- En effet, tu te trouve dans le plus bel édifice de Portalia ! Notre mission a commencé il y a 2000 ans et…

Je ne pus malheureusement pas compléter cette phrase, car elle se mit en mouvement, et je dus prendre sur moi, sacrifier un peu de précision qu'elle aurait sans nul doute adoré savoir, pour la retenir par la manche.

- Marche pas là-dessus, fis-je en lui montrant la dalle où elle allait poser le pied. Y'a un sort de polissement qu'a mal été fait un jour, pendant une rénovation, et maintenant ça glisse tout le temps. Normalement ils mettent un tapis dessus, mais je le retire tous les soirs.

Bizarrement, je me sentis comme si je devais me défendre, aussi repris-je :

- C'est pas beau de mettre un tapis ici, c'est pas centré. Contrairement à ce que certains ici pensent, moi je me soucie de ce que pense l'Ordre, pas juste de la Quête. Et l'Ordre ne voudrait certainement pas que sa propre Cathédrale soit mal rangée. J'ai songé à équilibrer avec un sort de polissement de l'autre côté, mais Jerolin m'a dit d'attendre que quelqu'un vienne réparer celui-là.
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Pourquoi fronçait-il ainsi les sourcils ? Avais-je dit quelque chose de déplacé ? Qu’importe, je n’apprendrai jamais rien sur ce monde si on ne m’en laissait pas la chance. L’Ordre et le Chaos, c’était effectivement ce que j’avais entendu lors de mon invocation, mais j’avais désormais l’occasion d’en savoir plus. Ainsi donc, il n’y avait que deux divinités ici, mais l’étaient-elles réellement ? J’avais du mal à y croire, je pensais qu’il devait y avoir une explication rationnelle et logique à tout ceci. J’avais bien entendu une voix lorsque j’étais arrivée, mais je ne la voyais pas comme un dieu. Pour moi, l’Ordre était une personne de chair et d’os, d’une puissante force magique. Et le Chaos n’était rien de plus que son Némésis. Il y avait donc beaucoup de croyances différentes à en croire Marguerite. C’était tout de même impressionnant qu’il y eût autant d’horizons différents, et même déroutant. Je me demandais bien comment tout ceci pouvait bien coexister, sans qu’il n’y ait de guerres ou de luttes internes face à un tel choc des cultures. Les guerres existaient dans mon monde après tout, et elles n’étaient pas le fait de prétendues divinités.

« Je ne crois en aucun dieu. Il y avait bien un panthéon dans mon monde, mais je n’ai jamais prié. » expliquai-je, « Mais je ne me permettrai jamais de juger les croyances d’autrui. Et j’imagine que tolérer la différence est un principe clef ici. »

Je devinais qu’on ne m’imposerait pas mes croyances ici, et c’était un bon point. Que les autres priassent ne me dérangeait aucunement. Quelque part, j’étais reconnaissante d’avoir atterri dans ce monde. Cela m’avait sauvé la vie, en plus de me donner une autre chance. Quand bien même la quête de l’Ordre ne m’intéressait guère, je me rendrai tout de même utile à ma manière. J’ignorais encore comment exactement, mais je trouverai bien de quoi rebondir. Quelque part, je comprenais le désespoir de Portalia qui la poussait à trouver des héros d’autres mondes pour accomplir la quête. Pour des natifs comme Marguerite, ils ne souhaitaient certainement pas voir leur monde réduit en cendres, c’était naturel. Je n’étais en outre guère étonnée que d’autres eussent choisi la voie du Chaos. Sans doute étaient-ils des individus animés par la haine comme il pouvait en avoir partout, des inconscients qui ne réalisaient sans doute pas dans leur folie qu’ils creusaient en réalité leur propre tombe.

« Les Dark Souls tu dis ? Merci, je retiens. Si le Chaos a effectivement ravagé ce monde par le passé, je trouve incompréhensible que l’on souhaite s’allier à lui ou même empêcher d’accomplir la quête. Mais j’imagine que ce sont les faiblesses de l’esprit humain n’est-ce pas ? Il y aura toujours des fauteurs de trouble. » je réfléchis un instant, « Et à quoi reconnaît-on un Dark Souls ? Si l’Eglise règne en maître ici, je suppose qu’ils doivent se cacher, non ? »

Cela me semblait logique. Sur les quelques jours qui ont précédé mon arrivée, je n’avais entendu parler que de la Guilde et de l’Eglise. En soi, c’était une chose rassurante. Cela signifiait que la ville reposait sur des basses assez saines et que je n’arrivais pas en période de crise où le Chaos risquait de la ravager à tout instant. Au moins ma question n’avait été pas mal prise. Il devinerait sans doute que j’étais de ces aventuriers ne se souciant pas particulièrement de la quête. Je ne voulais pas spécialement mal me faire voir par cette organisation, mais je ne voulais pas non plus que l’on m’empêchât de vivre ma vie comme je l’entendais. Continuant de marcher, je m’étais interrompue lorsqu’il m’avait demandé de ne pas marcher sur une certaine dalle. De toute évidence, cet homme était un maniaque du détail. J’avais toutefois noté une information intéressante dans son discours.

« Deux mille ans ? » repris-je, « L’Eglise a bien du courage de persévérer sur cette quête si elle dure depuis si longtemps. » je fus songeuse, « Ne perds-tu pas espoir de la voir s’accomplir, un jour ? »

Si l’Eglise existait depuis deux mille ans, cela voulait dire que la quête durait autant de temps, non ? Cela ne m’importait guère mais j’imaginais que ce devait être particulièrement frustrant pour les aventuriers souhaitant rentrer chez eux un jour. Il me restait une autre question – en espérant ne pas l’assaillir – qui me venait. Quelque chose n’était pas clair, Marguerite prétendait ne pas sortir de Portalia. Pourtant, cela voulait-il dire qu’il ne l’avait jamais fait ?

« Tu ne t’occupes que de l’administratif ou t’arrive-t-il de te battre à l’occasion ? T’es-tu déjà aventuré hors des murs de Portalia ? De mon côté, je ne m’y suis pas encore risquée pour le moment et je ne sais pas trop ce qui m’attend. » avouai-je.
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Marguerite du Psychagité
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Bon, elle n’avait pas de croyance personnelle, elle ne souhaitait pas participer à la quête… mais du coup, elle faisait quoi, ici, à la cathédrale ? Sa seule utilité c’est d’être le QG de l’Église, ou un point de prière et de recueillement. Je n’étais plus si sûr de pouvoir la recruter, ce qui me semblait un terrible gâchis. Il m’avait demandé quoi Jerolin… ? J’oubliais déjà. En tout cas, la bonne nouvelle c’était qu’elle semblait d’accord avec moi sur le compte des Dark Souls. Tout n’était pas perdu, au moins une âme qui ne nous ferait pas faux bond !

« Et à quoi reconnaît-on un Dark Souls ? Si l’Église règne en maître ici, je suppose qu’ils doivent se cacher, non ? »

- Bien sûr qu’ils se planquent, ils ont la trouille qu’on les chope, parce qu’on finit toujours par les choper ! La preuve : on en connaît aucun qui ne se soit jamais fait choper, affirmai-je fièrement, sûr de moi. Malheureusement, il n’y a pas vraiment de façon de les distinguer, continuai-je en nuançant quelque peu mon enthousiasme. Il faut seulement les prendre sur le fait. C’est pour ça qu’on a les Inquisiteurs, parce que n’importe qui peut-être un Dark Soul, même quelqu’un de l’Église. Alors il faut ouvrir l'œil, et faire attention à qui on fréquente.

Je ne savais pas comment les Inquisiteurs s’y prenaient, mais je les admirais un peu. J’étais complètement incapable de lire les gens en face de moi, même quand ils ne cherchaient pas à mentir, ou a m’embrouiller, c’est vous dire : les autres, c’était pour moi un mur infranchissable, un livre dans une langue inconnue, une purée de pois. C’était une raison de plus de ne pas me mêler aux autres, parce que je ne pouvais jamais être sûr de comprendre la personne en face de moi, et ses intentions. Dernièrement, y’avait de sales rumeurs même sur certains membres éminents de l’Église, du coup même au sein de la Cathédrale, je ne me sentais pas en sécurité. Au moins, dans mes Archives…

A cette pensée, j’eus même un léger frisson de dégoût, à l’idée que certains documents de mes précieuses archives puissent être, en ce moment-même, entre de mauvaises mains. Peut-être devrais-je insister un peu plus auprès du Cardinal, ce n’était pas prudent de laisser n’importe qui “emprunter” quoi que ce soit au Collège des Interdits. Il continuait de me dire que c’était important de laisser les confrères pouvoir étudier les documents (puisque d’avis général de mes supérieurs, je n’étais pas très doué pour appréhender la valeur intellectuelle d’un document, juste pour les ranger), surtout si on voulait en finir avec la quête, que c’était primordial et que ces papiers n’étaient pas fait pour rester cloîtrés ici comme dans un coffre-fort.

Enfin en attendant, il n’y avait que là qu’ils étaient en sécurité, à mon humble avis.

Mais d’un autre côté, je ne pouvais nier qu’il fallait bien qu’on se penche dessus, sur cette quête. D’ailleurs, Loreley semblait impatiente elle aussi :

« Deux mille ans ? L’Église a bien du courage de persévérer sur cette quête si elle dure depuis si longtemps. Ne perds-tu pas espoir de la voir s’accomplir, un jour ? »

- Moi je ne suis là que depuis 22 ans, 10 mois et 6 jours, c’est encore un peu tôt pour perdre espoir, répondai-je en toute logique. Et je viens à peine d’intégrer l'Église, en plus, sans compter les nouvelles recrues qui n’étaient pas là il y a deux mille ans, donc on est plus proche de gagner que jamais, peut-être. Même si madame la Papesse, ça commence à faire un bail qu’elle est là… Elle c’est sûr, c’est impossible qu’elle soit contre nous, elle peut même parler à l’Ordre directement, tu imagines ? Et c’est elle qui dirige toute l'Église, ça fait longtemps qu’on aurait perdu, sans elle. Alors du coup, tant qu’elle est là, c’est impossible qu’on perde. Du reste, faut juste être patient.

Pour être honnête, je n’avais jamais rencontré Dame Anastasia. Oh, je l’avais bien vue, de loin, comme tout le monde, mais rien de plus. Je me demandais si un jour je la verrai de plus près, maintenant que je faisais partie de l’Ordre. Hmm, elle avait peut-être mieux à faire que de se préoccuper d’un Archiviste, elle était forte, la papesse, elle préférait sans doute les champs de bataille, supporter les troupes à l’extérieur des murs qui se battaient pour l’Ordre…

C’est à ce moment-là que Loreley cru bon d’enchaîner:

« Tu ne t’occupes que de l’administratif ou t’arrive-t-il de te battre à l’occasion ? T’es-tu déjà aventuré hors des murs de Portalia ? De mon côté, je ne m’y suis pas encore risquée pour le moment et je ne sais pas trop ce qui m’attend. »

A ces mots, je ressentis un vif frisson.

- D-Dehors, hein… ? Je bégayai, fuyant du regard. C’est pas… Non, c’est pas un endroit pour moi, ça. Pour les aventuriers peut-être, ceux qui ont une bonne essence et un bon talent ça peut passer, c'est l'Ordre lui-même qui les a choisis après tout… Mais moi…

J'avais jamais réussi. Les doyennes se sont un peu crêpé le chignon là-dessus, elles disaient qu'il aurait fallu me faire sortir bien plus tôt, que maintenant c'était trop tard. Faut dire aussi qu'on m'avait trouvé un peu tard, en général les fées naissent dans des coins plus ensoleillés, plus fertiles que le quartier nord de la capitale, alors personne ne pensait jamais à vérifier là-bas.

Bref, j'aimais pas le dehors. C'était plein de bêtes sauvages immenses et assoiffées de sang, suffisait de voir les aventuriers revenir. Même ici au fin fond des archives, j'entendais des récits terrifiants.

- Bon, c'est vrai qu'il y en a besoin… pour la quête et tout, je concédai à voix haute. Mais je préfère aider de là où je suis.

En dehors de mes archives, je n’étais rien. Pas d’essence, jamais éveillé un pouvoir, et pas vraiment la bravoure ou les réflexes d’un aventurier non plus. Dans un endroit comme Portalia, on se sent vite très petit, vous savez, entourés de tout ces étrangers super puissants. Face à un de ces mastodontes, je ne tiens pas la comparaison. Alors je me contente de raser les murs, ou du moins je me contentais quand je vivais encore en clandestin. Maintenant que j’ai un toit, je ne compte plus sortir. J’étouffe dehors : trop de monde, trop de lumière, trop de bruit, trop d’essences… J’avais trouvé un nid, et je n’allais pas le quitter de si tôt.

- Mais ça se passera sans doute bien pour toi, hein, fis-je en me rappelant soudainement que ma compagnonne n’était, justement, pas comme moi. Tu sais te battre, non ? C’est quoi ta couleur d’essence ? Tes pouvoirs ?
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Je n’étais pas convaincue ; ses propos sur les Dark Souls ne me rassuraient guère. Qu’aucun membre de cette organisation ne s’étant pas fait prendre eût été connu ne voulait absolument rien dire à mes yeux. Ces Dark Souls pouvaient bien être suffisamment fourbes et bien cacher leur jeu pour ne pas se faire repérer, tout simplement. De mon côté, je ne m’intéressais pas spécialement à la quête, je voulais simplement profiter de la vie ici. Aussi ne voyais-je tout simplement pas l’intérêt de mettre des bâtons dans les roues de l’Ordre et des invoqués zélés. S’il devait y avoir un ennemi dangereux à mes yeux, cela restait le Chaos. Toutefois, je pouvais imaginer ce qui pousserait certains à rejoindre les Dark Souls. Après tous, nous venions tous de mondes différents, avec des valeurs différentes. Peut-être que certains avaient peur que la bataille fût terminée un jour, avec l’avantage de l’Ordre. Peut-être que d’autres gardaient tout simplement rancœur envers Portalia pour avoir été arrachés à leur monde. J’imaginais bien les recruteurs des Dark Souls être du genre à profiter de la faiblesse et du malheur des autres. Étais-je vraiment en position de leur en vouloir, surtout que je venais à peine de débarquer ? L’intégration s’était relativement bien passée pour moi jusqu’à présent, et je réalisais la chance que je devais avoir. Mais tous n’avaient sans doute pas ce luxe.

« Elle parle à l’Ordre directement ? Je me demande ce qu’ils peuvent se dire… » pensai-je tout haut, « En tout cas, ta confiance en elle est admirable. L’as-tu déjà rencontrée ? »

Marguerite semblait quant à lui convaincu. Il avait foi en l’accomplissement de la quête, en l’Eglise, en la Papesse. J’avais de mon côté quelques réserves, mais je devinais qu’il valait mieux ne pas lui en faire part. Je ne voulais pas me faire mal voir par un membre de l’Eglise qui m’offrait aimablement une visite des lieux, surtout alors que je venais d’arriver et que je ne possédais pas le moindre recul sur la situation. J’avais entendu parler de la Papesse qui était à la tête de l’Eglise. Une certaine Anastasia qui serait elle aussi une invoquée. Je me demandais depuis combien de temps elle était là mais je me doutais qu’elle devait être très puissante. Ainsi donc elle aurait rencontré l’Ordre en personne ? Ma curiosité était désormais piquée et je me questionnais sur la nature de leurs échanges. À quoi ressemblait donc l’Ordre ? Qu’est-ce que cela faisait de parler à cet entité ? Je restai quand même méfiante et choisis de ne pas prendre les propos de mon interlocuteur au pied de la lettre. Il répétait sans doute ce qu’on lui avait dit, et sans doute n’avait-il aucune preuve qu’Anastasia eût déjà rencontré l’Ordre en personne. Peut-être que tout ceci n’était qu’une affabulation pour autant que je le susse.

« Dans mon monde, j’étais un paladin et je me battais essentiellement au corps-à-corps. » affirmai-je en fronçant légèrement les sourcils, « De ce que j’ai compris, ici, je suis une essence rouge. » je marquai une pause, pensive, « Je connais également quelques rudiments en magie, je suis capable d’immobiliser mes cibles sur quelques secondes. Toutefois, je ne me suis encore jamais battue ici. Quand on arrive, on repart de zéro, mais je suppose que tu es au courant ? Je me sens bien plus faible ici qu’à Hetacta, d’où mon inquiétude. »

J’avais remarqué chez Marguerite une certaine gêne en rapport à ma dernière question. Lui qui semblait enthousiaste plus tôt lors de la conversation était désormais peu sûr de lui. Avait-il peur ? Quelque part, je pouvais comprendre. Moi-même j’éprouvais encore des craintes quant au moment où je reprendrai les armes. Dans mon monde, l’extérieur n’avait rien d’accueillant. Ce n’étaient pas les grandes aventures glorieuses que l’on racontait aux enfants, bien au contraire. Dehors était dangereux, et on risquait notre peau quand on sortait. J’imaginais que les choses n’étaient guère différentes ici, bien qu’il n’y eût point de dragons. Pourtant, être enfermée entre les murs de Portalia me semblait être un sort pire encore. Je me voyais mal renoncer à cette liberté.

« Et ça ne t’intéresserait pas de sortir un jour ? Je suppose qu’il y a beaucoup de choses à voir à Portalia et au sein de l’Eglise, mais tu n’es pas curieux de voir le monde extérieur ? » demandai-je non sans curiosité, « Avec un peu d’entraînement, tu parviendras peut-être à avoir une essence respectable. Et de ce que j’ai compris, les missions se font toujours en groupe. »

J’espérais que ma curiosité ne fût guère déplacée, mais je voulais tout de même savoir ce qu’il en penserait. Après tout, en tant que l’Eglise, il me semblait tout de même logique qu’il se risquât à sortir, même sur les zones de bas niveau de temps à autre. Cela ne le frustrait donc pas, de rester enfermé ?


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Marguerite du Psychagité
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- Qui sait, répondis-je à son questionnement. Moi je pense qu’ils doivent se dire des choses beaucoup trop compliquées pour qu’on les comprenne. C’est pour ça qu’il ne parle à personne d’autre, d’ailleurs.

Oui, si vous voulez le savoir, j’étais un peu jaloux. Malgré tout ce que je faisais pour honorer et faire régner l’Ordre tous les jours, il ne m’avait jamais adressé la parole, à moi. J’avais fini par me faire une raison : évidemment, l’Ordre ne voudrait jamais reconnaître une fée avec une aile asymétrique, et qui ne possède même pas assez d’essence pour se battre pour lui en dehors de la ville. De toute évidence, je n’étais pas le héros qu’il attendait. Je le savais, et je l’avais accepté. Enfin, presque. Ca faisait encore un peu mal.

Mais malheureusement pour moi, Loreley n’avait pas fini de dégainer :

- M-moi, rencontrer la Papesse ? bégayais-je, les joues brûlantes sous la surprise. R-restons sérieux ! La Papesse n’a rien à faire avec le bas de l’échelle comme moi.

Non, vraiment, je pouvais déjà m’estimer heureux d’avoir trouvé une place à l’Eglise pour me rendre utile, et de la voir de loin lors de certains évènements. Et puis, qu’est-ce que je lui dirais ? Qu’est-ce qui pourrait bien l’intéresser ? Moi, je rangeais des vieilles feuilles pleines de poussière sous la terre, elle, elle rangeait le monde, vu du ciel. Elle rangeait l’univers, même, à en croire tous les invoqués en ville. Mon plus bel effort, c’était un grain de poussière par rapport aux siens. Et je l’avais accepté… aussi bien que le point précédent, en tout cas.

Après cela, mon invitée décochait à nouveau sa troisième flèche sur le fait de sortir et de se battre, mais heureusement, ne releva pas mes propres doutes sur mes capacités. Au lieu de cela elle répondit à ma dernière question, me permettant d’échapper à ce sujet avec brio. Pfiou. Mon ego sortirait peut-être vivant de cette conversation.

Une paladine carriérée, une essence rouge… C’était déjà mieux que la plupart des nouveaux invoqués, ici. Certains n’avaient aucune expérience, et pourtant même eux parvenaient à gravir les échelons en quelques mois, s’en venant réclamer des missions de plus en plus dangereuses à la guilde comme on s’inscrit à une kermesse. Loreley était bien partie pour ramener la tête de créatures légendaires.

Et donc, sans doute, de se faire bien voir de l’Ordre, pensai-je avec un soupçon d’amertume. Ah, si seulement j’avais un pouvoir et une essence ! Si je n’étais pas une créature si frêle et si petite face au vent de l’aventure ! Je n’aurais sans doute pas peur de sortir, moi non plus. Ce n’était pas de ma faute.

- C’est le cas pour tout le monde quand ils arrivent ici, ouais. Y’en a certains pour qui l'atterrissage est rude, ajoutai-je avec une grimace cynique. Tout à l’heure je t’ai parlé de ceux qui se disent être des dieux, dans leur monde. Même eux, ils doivent tout reprendre à zéro. Y’en a qui ne le digèrent pas.

J’ai le droit de me moquer dans leur dos : je n’oserai pas le faire face à eux. Mais vous savez, quand est tout petit comme moi je l’étais avant de me mettre à travailler aux Archives, on assiste à beaucoup de cogne, dans les rues, surtout au Quartier Nord. Moi je me moque juste, mais certains adorent tabasser de la divinité, ça les fait se sentir plus important, alors même qu’ils connaissent les règles de Portal, et qu’il n’y a pas vraiment de mérite à taper sur un nouvel invoqué.

- Mais bon, ils trouvent de quoi occuper même les moins entraînés, donc ça devrait aller pour toi, repris-je pour le pas lui faire baisser les bras (l’Ordre a besoin d’aventuriers prêts à braver tous les périls après tout). C’est pas comme s’ils allaient t’envoyer chasser Babayaga dans la sylve de tous les périls dès ton arrivée non plus.

J’aurais mieux fait de me taire par contre, parce que cela donna des idées à Loreley, qui me demandait soudainement si j’étais sûr de ne pas vouloir sortir. Je me figeai un instant, ne sachant pas comment me sortir de ce nouveau pétrin, juste après lui avoir assuré que sortir serait sans danger.

Mais ça serait sans danger pour elle, pas pour moi ! Comment je lui expliquais ça, moi ?

- Ce n’est… vraiment pas une bonne idée.

Le pire, c’est qu’elle avait raison. La plupart des personnes, invoqués ou non, se découvraient une essence en s’aventurant au dehors, et en bravant le danger. Mais il était là, le problème. J’en voulais pas du danger, moi ! D’accord, c’était assez rare, mais il y en avait qui mourraient vraiment, sans avoir le temps de débloquer quoi que ce soit.

Il fallait que je lui donne une réponse, par contre. Une autre que le danger, parce que sinon elle me répondrait que le danger, il existe pour elle aussi. Alors que non ! C’est pas pareil ! Parce que…

- Parce que voilà ! lâchai-je donc, faisant la meilleure chose qui me vint à l’esprit à ce moment-là : me détransformant en un nuage de poussière.

Ça ne me faisait pas plaisir de me montrer sous cette forme-là, les gens avaient toujours des réactions bizarres. On se mettait à faire des blagues sur ma taille, ma fragilité au combat ou encore le contenu de mon pantalon, ou alors on me disait que avec mon caractère, je faisais vraiment une mauvaise fée, presque un gâchis.

Mais bon, au moins elle devrait voir le problème là, non ? J’arrive à peine à me garder en l’air au niveau de son visage avec cette aile miteuse. Imaginez si je dois fuir un ennemi, là, dehors. Non, vraiment, pour moi c’est sans doute un signe que la personne qui a décidé de ma naissance ne voulait pas que je sorte, ou accomplisse quoi que ce soit ou alors il m’aurait fait comme les autres.
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Cette histoire de Papesse communiquant avec l’Ordre me laissait perplexe. Comment faisait-elle ? Avait-elle des contacts avec le Chaos également ? Plus ça allait et plus je soupçonnais ces histoires comme étant de simples légendes urbaines maintenues pour motiver les troupes. Quand je voyais Marguerite, je me doutais que ça devait être quelqu’un de bien, quoiqu’un peu naïf. Il ne remettait pas en question le moindre principe de l’Eglise. Au moins était-il patient et sympathique, et surtout dépourvu de tout jugement. J’espérais donc que mes questions ne le mettaient guère mal à l’aise. Mon but n’était pas de passer pour une personne défiante, mais bien de comprendre Portalia dans toutes ses subtilités. La cité-forteresse me dépaysait bien d’Hetacta sur bien des points. Quant aux autres… Je me disais que c’étaient des problèmes récurrents à tout monde. Du moins le supposais-je, moi qui n’en avais connu que deux. Pourtant, toute créature n’était-elle pas sensible aux tares du pouvoir ? Tant de personnes se laissaient corrompre tandis que d’autres voyaient l’autorité leur monter à la tête. De mon côté, j’étais bien heureuse de pouvoir rester fidèle à moi-même, sans rien avoir sur les épaules.

« Oh ? J’imagine que certains chefs ne s’intéressent pas à leurs subalternes. » je fronçai légèrement les sourcils, « Chez moi, c’était pareil. »

Je ne respectais la hiérarchie que sous certaines conditions. Il fallait que le dirigeant fût digne de l’être. Par cela, j’entendais tout simplement qu’un chef devait prendre ses responsabilités en main plutôt que de baigner dans quelques privilèges éphémères. J’étais loin d’avoir de bêtes idées de rébellions anarchistes car je comprenais parfaitement le besoin d’autorité pour faire fonctionner une cité. Le seul reproche que je pouvais faire à Portalia était son trop grand nombre apparent de figures de référence. Je préférais que le pouvoir fût concentré autour d’un nombre restreint de personnes, comme un roi ou un commandant. Mais peut-être étaient-ce mes habitudes qui dictaient mes pensées. Je craignais qu’en s’éparpillant trop, le pouvoir ne se diluât ; la situation n’en serait que plus confuse, surtout après l’attaque des créatures du Chaos. Quand bien même j’avais pris un ton légèrement critique en prenant la parole, j’ignorais quel genre de cheffe la Papesse était. Voir une femme à une telle position de pouvoir était séduisant, je devais bien l’admettre, mais cela ne signifiait pas qu’elle effectuait nécessairement bien son travail.

Je ne pus m’empêcher d’émettre un léger sourire narquois à la mention des divinités. Peut-être ne le devrais-je pas, mais pour moi c’était bien la preuve qu’il s’agissait ni plus ni moins que de créatures de chair et de sang comme nous tous. Hetacta a toujours baigné dans des croyances religieuses, pourtant je n’avais jamais prié. En réalité, le concept même de divinités me laissait perplexe. Selon moi, il s’agissait soit de chimères, soit de créatures suffisamment pompeuses pour ne pas se mêler au commun des mortels. Dans tous les cas, si elles repartaient de zéro ici aussi, cela signifiait qu’elles n’avaient rien de bien divin à mes yeux. En somme, cela confirmait ce que je pensais.

« Il doit être difficile de tomber de haut pour certains. » affirmai-je avec un léger haussement d’épaules.

J’avais l’impression que mes autres questions le mettaient particulièrement mal à l’aise, surtout quand il s’agissait de s’aventurer hors des murs de Portalia. Je me demandais bien pourquoi. Sans le juger, je m’interrogeais toujours sur les raisons qui pouvaient pousser Marguerite à apprécier les archives plus que l’aventure. Il fallait de tout pour faire un monde, j’en étais bien consciente, mais je sentais que cela cachait quelque chose. Avait-il peur ? Je pouvais le comprendre, je n’étais pas tranquille moi non plus. Mais j’étais quelque peu surprise qu’un membre de l’Eglise – faction particulièrement dédiée à la quête de l’Ordre de ce que j’avais compris – ne fût guère sorti pour tenter de faire avancer cette dernière. Je fus en outre très surprise de le voir se transformer pour devenir minuscule. Il avait également des ailes. Était-ce une sorte de fée ? Décidément, je n’étais pas au bout de mes surprises avec ce monde.

« D’accord… Je pensais que tu étais un humain. C’est donc ça, ta vraie forme ? »

Penchant légèrement la tête sur le côté, je me gardais bien de faire la moindre réflexion sur sa taille ou sur autre chose. Je devinais que Marguerite devait en avoir assez eues dans sa vie. Réfléchissant à toute vitesse, j’avais quelques suggestions qui me vinrent à l’esprit.

« J’imagine que si tu n’as pas de pouvoir avantageux, rien ne t’empêche d’apprendre la magie ou de prendre les armes sous forme humaine ? » je marquai une pause, pensive, « Mais cela reste ton choix, et ce n’est pas à moi de le juger. Après tout, je ne suis moi-même pas très intéressée par la quête. »  
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Marguerite du Psychagité
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Je m'étais finalement posé sur son épaule. L'armure qu'elle portait n'était guère confortable, et je manquai de tomber, mais c'était le seul perchoir aux alentours et j'étais fatigué : le vol sur place c'était trop difficile avec mon aile abîmée. Malheureusement, ça faisait plus d'un mois que je n'avais pas pris cette forme autrement que pour dormir, je n'avais donc pas vraiment utilisé les muscles adéquats depuis un bon moment (et puis l'entraînement physique, m'en parlez pas, je vois ça comme une perte de temps et d'énergie). Comme d'habitude, je ne pouvais pas me retransformer tout de suite ; les bipèdes sont bizarres avec la nudité, et mes vêtements sont présentement en tas par terre. Et puis, le majeur inconvénient, de toute façon,  il était pour elle : parler face à face allait sans doute être compliqué, mais c'était de sa faute si je me retrouvais comme ça, après tout.

Moi, pour tout vous dire, ne pas avoir à parler face à face, je préférais. Ça faisait beaucoup de socialisation d'un coup, je réalisais, trop sans doute. Je commençais aussi à fatiguer un peu mentalement. N'avais-je pas parlé un bon moment ? Je n'avais pas vu le temps passer, mais j'avais déjà la gorge un peu irritée et la mâchoire raide. Peut-être aurais-je dû faire montre de plus de réserve comme je le fais d'habitude. Mais c'était plus fort que moi, quand on me lançait, je ne m'arrêtais plus. Et puis, c'est ce qu'on m'avait dit de faire, après tout !

D'ailleurs, si Jerolin était là, il dirait que c'est parce que j'ai passé trop de temps enfermé en bas et que je ne vois pas assez de monde, et que du coup ça sort tout d'un coup, mais je n'y crois pas. Je déteste avoir affaire aux gens, ça m'épuise bien plus que ça ne me repose, donc c'est impossible que je puisse souffrir de la solitude. J'aime juste expliquer des choses, c'est tout.

Pendant ce temps, elle avait commenté :

« D’accord… Je pensais que tu étais un humain. C’est donc ça, ta vraie forme ? »

J'acquiesçai donc, oubliant qu'elle ne me voyait pas, et continuai :

- En général, j'évite de trop la montrer. J'aurais probablement pas dû, d'ailleurs, alors garde-le pour toi ajoutais-je en grimaçant, encore plus soulagé du fait qu'elle ne puisse pas me voir où j'étais.

Au vu de la température de mes joues, je devais être rouge de honte. Perdre mes moyens au point de rompre l'illusion ? Devant une inconnue, à la première rencontre, sans même tâter le terrain avant ? C'était embarrassant. Peut-être autant que pour les bipèdes de se retrouver à nu. J'espérais que ça ne présageait rien pour l'avenir : une personne au courant c'était déjà trop. Seul Jerolin savait, parce que la guilde lui avait dit en me débarquant à la capitale. Je ne tenais pas à ce que des confrères l'apprennent de sitôt, même si quand je lui ai dit, Jerolin a pouffé et dit que je "ne savais pas tenir un secret". Alors j"étais déterminé à lui montrer que si. Et puis, je n'avais vraiment pas envie de me prendre leurs réflexions faciles s'ils l'apprenaient…

Heureusement pour moi, la cathédrale était déserte à cette heure-ci, personne d'autre que Loreley n'avait vu quoi que ce soit, même si c'était vrai que mes vêtements en tas par terre faisaient un peu tâche…

Loreley quant à elle continuait :

« J’imagine que si tu n’as pas de pouvoir avantageux, rien ne t’empêche d’apprendre la magie ou de prendre les armes sous forme humaine ? Mais cela reste ton choix, et ce n’est pas à moi de le juger. Après tout, je ne suis moi-même pas très intéressée par la quête. »

Elle ne me jugeait pas, c'était plutôt positif, mais son commentaire sur son désintérêt pour la quête me chagrinait quand même quelque peu. On avait vraiment besoin de guerriers comme elle…

Malgré moi, je ressentais quand même le besoin de me défendre. Si ce n'est auprès d'elle, peut-être auprès de l'Ordre lui-même, s'il était là. Jerolin dit que la Cathédrale, c'est comme sa maison, et que c'est probablement là qu'il nous voit et nous entend le mieux, de tout Portal.

- La forme humaine, c'est une illusion, si je saigne ou si je suis sonné, elle disparaît immédiatement, voir aussi, si je m'embrouille et panique brièvement au cours d'une discussion comme à l'instant, mais elle aura compris, les autres, elles ont toutes des essences, donc elles se débrouillent tranquille dans le bosquet, mais moi... Moi je suis juste… comme ça. Raté. j'ajoutais en grinçant des dents, répétant ce que disaient les autres. Je manquai de tomber de son épaule, glissant à nouveau.

Ça ne faisait pas si mal de l'admettre, parce que je savais que si je n'avais pas cette aile atrophiée, tout irait pour le mieux. J'en étais sûr, même. J'aurais sans doute accepté de sortir plus facilement, et personne ne me jugerait pour ne pas le faire maintenant. J'aurais eu une vie normale, avec une socialisation normale. Mais le hasard avait dit non ; comme mentionné plus tôt, l'Ordre avait clairement décidé, à ma naissance, qu'il ne voulait pas de moi.

Ou peut-être que si, en fait peut-être voulait-il de moi, aux Archives, et toutes ces épreuves m'avaient conduit là selon sa volonté, qui sait. Ça voulait dire que j'avais raison, et pour cela, je devais défendre ma position coûte que coûte. Il en allait peut-être du futur de Portal et de la quête, en fait.

J'étais cependant, il faut bien l'avouer, rassuré que Loreley l'ait bien pris ; pour une nouvelle invoquée, il y avait de quoi être surpris. Beaucoup ne s'attendent pas à des illusionnistes, ou à des races différentes de chez eux. Je me demandais donc si, peut-être, il y avait des fées dans son monde. Je n'avais aucune idée de quel monde provenait le Psychel Agité, je ne m'étais jamais posé la question, et je ne me sentais d'attache à aucun autre monde que Portal. Depuis le temps, il était en plus très peu probable que je croise un jour un invoqué qui vienne de ce monde-là précisément. Toutefois, j'avais appris qu'il y avait beaucoup de types de fées différentes, dans bien des mondes différents et j'étais toujours un peu curieux. Qui sait, peut-être en existait-il d'autres des "comme moi", qui ne s'entendent pas avec les leurs.

Et puis, elle avait mentionné son monde, déjà, juste un peu plus tôt, donc je n'étais pas hors sujet ou déplacé, si ?

- Il est comment, le monde d'où tu viens ? Demandais-je donc.

Maintenant que j'y pense, j'aurais peut-être dû aborder le sujet avant ; au lieu de ça je n'avais parlé que de moi et de Portalia (d'un autre côté, c'était ce qu'on m'avait demandé de faire). Enfin, mieux vaut tard que jamais, non ?
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descriptionVisite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé) EmptyRe: Visite Guidée particulièrement détaillée [PV Loreley] (Terminé)

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Ainsi donc il évitait de montrer sa vraie forme. Pourquoi, en avait-il honte ? J’ignorais encore beaucoup de choses de ce monde, mais la bêtise humaine n’avait vraisemblablement pas de frontière ; je me doutais que certains n’hésiteraient pas à se moquer, voire à prendre avantage de la situation. Sa forme originale, où il était minuscule, pouvait paraître pour une faiblesse. Au moins, en restant humain, il pouvait intimider un minimum ses adversaires. Je me posais beaucoup de questions ; existait-il d’autres fées natives de la cité-forteresse ? Toujours était-il qu’à présent je comprenais mieux ses réticences à partir au combat. Cela ne l’empêchait pas de pouvoir se rendre utile aux archives de l’Église, et je me doutais qu’il devait en être fier. De mon côté, j’étais quelque peu partagée ; serais-je vraiment partie au combat si j’avais le choix ? Aurais-je eu une vie plus facile si je n’étais pas apte à me battre pour une quelconque raison ? Non, cela ne collait pas à mon tempérament, malgré la piètre héroïne que je devais sans doute être.

« Bien sûr, je ne dirai rien mais… Je ne pense pas que tu doives en avoir honte, c’est dommage de se cacher. »

Au moins était-il honnête et sincère. C’étaient des qualités que j’appréciais à leur juste valeur ; à défaut de toujours les avoir. Si on m’avait dit qu’une petite fée aurait eu tout mon respect, je ne l’aurais jamais cru. Selon moi, cela relevait du courage d’admettre ses faiblesses et de s’exposer ainsi, au moins tiendrais-je parole en ne le révélant à personne. Je devinais néanmoins que Marguerite serait de ceux qu’il faudrait protéger si jamais un nouveau danger devait planer sur la cité. Dans le monde idéal peuplé de bienveillance, un monde n’aurait pas besoin de guerriers conquérants, ni de pouvoir se défendre. Mais je savais que des personnes malveillantes pouvaient résider au sein même de la cité forteresse. Quelque part, la confiance que me portait Marguerite me touchait.

« Je vois, ce doit être handicapant pour combattre… En tout cas tu as la chance d’avoir le choix, tous les mondes n’ont pas ce luxe. »

Oui, avoir le choix, c’était important. Je détestais avoir l’impression que l’on m’imposât des choses, surtout quand je ne les voulais pas. Rejoindre l’Armée n’avait été qu’à moitié un choix, car je voulais avant tout aider ma famille. En quelque sorte, atterrir à Portalia n’avait pas été un choix non plus, mais j’avais franchi le portail de mon plein gré en tentant d’échapper à un dragon. Je savais donc qu’il ne fallait pas cracher dans la soupe. Je notais que mon interlocuteur était curieux à propos du monde d’où je venais. Sans doute l’était-il d’ailleurs envers tout monde, lui qui n’avait jamais rien vu d’autre que la cité-forterresse.

« Je viens d’Hetacta, nous avons une famille royale, mais l’Armée détient tout le pouvoir. » je marquai une pause, fermant les yeux un instant pour me remémorer mon monde, « Le climat est bien moins tendre qu’ici, c’est la raison pour laquelle nous sommes très solidaires. Malheureusement, une menace plane toujours sur notre cité : les dragons. »

Je tendais l’oreille pour guetter une quelconque réponse, en particulier au sujet des dragons. De nouvelles créatures du chaos étaient régulièrement découvertes, et je n’avais guère envie de recroiser ces menaces de mon monde. On m’avait affirmé que les rois du chaos étaient particulièrement puissants, bien que je n’en eusse jamais vu ; j’espérais qu’ils n’étaient pas aussi forts que les dragons de mon monde, ni aussi vils.

« Je me suis engagée dans l’Armée parce que ma famille avait du mal à joindre les deux bouts plus que par choix – surtout après la mort de mon père –, mais je n’étais pas spécialement brillante. J’ai atteri à Portalia en échappant à un dragon. En réalité, j’ai fui le combat lorsque ma troupe a été décimée. »

J’haussais légèrement les épaules à mes dernières affirmations. Était-ce dangereux de me confier ainsi ? Marguerite avait bien avoué sa forme véritable, je sentais que je pouvais lui dire cela sans crainte de jugement. De ce que j’avais compris, la cité-forteresse était loin d’être aussi militarisée que mon monde et on respectait le libre-arbitre de chacun. C’était déjà un bon point par rapport à Hetacta. Bien sûr, j’étais plus attachée à mon monde natal que l’inverse et je n’étais pas prête d’oublier ce que j’avais laissé derrière moi, mais je savais m’adapter et je comprenais qu’il ne servait à rien de se lamenter sur son sort.

« Je vois Portalia comme une seconde chance et mon salut, en espérant que ces évènements ne se reproduiront pas. Parfois, je regrette de ne pas avoir dit au revoir à ma famille mais de l’autre côté… Je n’aurais apporté que le déshonneur sur mon sang. »

Ecore une fois, j’ignorais ce que mon interlocuteur en penserait. Dans une société militarisée, un déserteur était évidemment mal vu. En fin de compte, peut-être que la société de Portalia me conviendrait plus ?

« Certains ventent la gloire des héros tombés aux combats. De mon côté, je préfère encore être vivante que couverte de gloire. » 
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« Bien sûr, je ne dirai rien mais… Je ne pense pas que tu doives en avoir honte, c’est dommage de se cacher. »

Ses mots me firent un peu l’effet d’une révélation. Une… honte ? Avais-je honte d’être une fée ? Je n’y avais jamais réellement pensé : pour moi, j’étais né comme ça et c’est tout. Il n’y avait pas d’autre “Marguerite” que moi, la fée (ou le fétaud, dans certains dialectes, même si  je ne sais pas si je mérite une appellation différente des autres). Est-ce que j’aurais préféré être un humain comme la plupart des gens à Portalia ? Je n’aurais certes pas eu besoin de me cacher, ou tout du moins pas autant. Je n’aurais pas eu besoin non plus de créer cette illusion tous les jours et de craindre le moindre petit bobo qui pourrait la briser et m’exposer vulnérable à la vue de tous. Peut-être que je les aurais mieux compris, les bipèdes, aussi, mais je n’y mettrais pas ma main à couper : je ne comprenais déjà pas les autres fées, donc j’aurais probablement eu le même problème avec les humains. Au moins, je n’aurais pas eu d’aile défigurée… Vu que je n’aurais pas eu d’ailes. Ce qui voulait dire, je n’aurais pas non plus été capable de me mouvoir sur trois axes, la limitation des humains à rester au sol me paraissait… embêtante, et frustrante. Il aurait fallu que j’achète un parchemin de vol, et ça coûte de l’argent, et si j’étais humain il m’aurait fallu une maison, et de quoi manger beaucoup plus, tous les jours… Je n’aimais pas ça. Je ne voulais pas changer. Je voulais juste rester comme j’étais… Mais plus fort, et avoir une aile immaculée, et seul aussi, peut-être. Était-ce trop demander ? Bref, je n’avais pas honte, c’est juste les autres qui étaient meilleurs. Et plus chanceux. Et plus présentables. Et ils prenaient plus de place. Ils étaient fiers, aussi. Et…

« Je vois, ce doit être handicapant pour combattre… En tout cas tu as la chance d’avoir le choix, tous les mondes n’ont pas ce luxe. »

Tout à coup je me sentais un peu honteux, quand même. J’avais eu vent, dans des livres, des documents, et même des conversations à une époque où je vivais dehors, que Portalia, avec tous ses monstres et créatures et blessés n’était… pas le pire des mondes où l’on pouvait naître. Il y en a, c’est à se demander comment des êtres parviennent à vivre suffisamment longtemps pour apprendre à écrire et conter leur histoire. Ici, il suffisait seulement de ne pas être un aventurier, ou de s’engager dans l’armée Ecclésiaste ou Guildaire, et on pouvait vivre relativement sans se soucier de ce qu’il y avait au dehors. Et puis, à ce que je sache, ceux qui partaient au dehors le voulaient, donc ils n’avaient vraiment pas à se plaindre.

Et si l’Ordre faisait justement venir ces gens de ces trous à rats parce qu’il savait qu’ils n’auraient aucune peur à partir se faire déchiqueter derrière les murs… ? Non, ce n’était pas un comportement sensé de la part d’un être incarnant l’Ordre. Il espérait sans doute leur offrir une meilleure vie ici, tout en sachant que les pauvres auraient besoin de stimulation similaire à celle de leur monde d’origine. Après tout, la plupart des aventuriers adoraient ça, sortir se battre contre des créatures du Chaos. C’était là l’ordre à Portalia. Même Loreley était comme ça, apparemment.

D’ailleurs, elle commençait justement à parler de son monde. J’essayais de me concentrer, même si je fatiguais de plus en plus. Je retenais qu’il y avait une famille royale (je sais ce que c’est, un roi, je l’ai lu dans les Archives. Même si pour moi, ça m’évoque toujours les rois du chaos en premier, donc j’ai tendance à me dire que c’est tant mieux que ces “Rois d’Hetacta” n’aient pas les pleins pouvoirs) et puis… Mince. Voilà que mes pensées avaient dévié, j’avais du mal à reprendre le fil de la conversation.

J’avais capté vite fait un truc à propos d’une armée, mais, le reste était encore en train de s’imprimer dans mon esprit, ralenti par la fatigue. C’était peu, mais c’était quand même beaucoup d’informations d’un coup, et j’avais un peu de mal à tout encaisser. Je n’étais pas habitué à parler aux gens, et ça commençait à se sentir. J’avais la tête qui tournait. Puis, alors qu’elle finissait de parler, un autre mot, ou sujet de conversation, qu’elle avait abordé, fit finalement clic.

- Oh, les dragons, tu as dit ? Y’en a plein ici. Annonçais-je donc, le plus naturellement possible.

Elle avait dit quoi déjà… ? Je laissais le reste des informations charger. Ah oui, non, elle aimait pas les dragons, c’est ça ? C’était pas un très bon esprit de voisinage, si vous voulez mon avis, mais à Portalia, pas le choix, il fallait se coltiner de tout. Ou alors vivre en dehors des murs, mais c’était rare, les personnes qui choisissaient de faire ça.

Bon, pour éviter de futurs problèmes, il fallait que je continue :

- Ah, ils sont 'normaux' par contre… en général. je grimaçais, préférant le terme de normal au terme de gentil, ou même bon. C’est compliqué ici, vous savez… Je dis en général, parce que y'en a, c'est peut-être des Dark Soul. On sait jamais. Ou des fauteurs de troubles, surtout au quartier nord. Ou alors, ça peut quand même être des créatures du chaos qui peuvent te manger tout cru, donc, euh, pas si différents que ceux que tu connais. Mais voilà, c'est le problème, ici, tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber. T'as deux personnes de la même race, puis pas le même monde, pas la même culture, morale, ou quoique ce soit d'autre. Y'a même des fées en dehors de la ville, autre que moi et mes sœurs, qui sont des créatures du Chaos. Même moi, elles me tueraient en moins de temps qu'il n'en faudrait de poser le pieds hors des murs.

C'était particulièrement énervant : ça voulait dire qu'on ne pouvait faire confiance à personne, à chaque nouvelle rencontre il fallait repartir de zéro sans aprioris. Un vrai casse-tête. Si je sortais de la ville sous cette forme, qui sait, un aventurier pourrait me prendre pour une créature du chaos et se débarrasser de moi ; j’en tremblais à l’idée. Je n’avais même pas le même pouvoir que mes sœurs pour prouver que j’appartenais bien à la même tribu.
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Plus le temps passait, plus je me disais qu’il me restait encore tout à apprendre de Portalia. En franchissant le portail et en écoutant les paroles de l’Ordre, j’étais encore loin de me douter qu’il tel monde s’ouvrait à moi. Tant de créatures, tant de possibilités. Mais si j’avais été invoquée par l’Ordre, je me doutais que les dragons de mon monde pouvaient très bien être invoqués par le Chaos un jour. Un jour ou l’autre, il faudrait que j’affrontasse mes peurs, j’en étais bien consciente. Je ne pouvais rester éternellement paralysée par l’échec d’un combat passé. Marguerite semblait d’agréable compagnie, en plus de ne guère me juger sur mes choix. Que ce fût le rejet de la quête ou l’absence de croyance religieuse, il respectait cela. Sans doute que d’autres membres de l’Église n’étaient pas tous aussi tolérants, mais cette approche donnait une bonne image de la faction à mes yeux. Je le sentais comme gêné sur le sujet des fées et son absence de pouvoir, et j’espérais ne pas l’offenser d’une quelconque manière alors qu’il avait la patience de m’expliquer bien des choses. L’Église ne convenait peut-être pas à mes convictions profondes – ou plutôt l’absence de ces dernières – mais tout ce qu’il m’avait dit à son sujet était intéressant ; je comprenais en outre que cette organisation pût attirer de nouvelles âmes désireuses d’achever la quête de l’Ordre. Je me demandais toutefois comment une faction bienveillante et organisée n’avait jamais pu avancer la quête. Le Chaos était-il si redoutable que ça ? J’appréhendais un peu ce qui m’attendais à l’extérieur.

Écoutant attentivement les propos de mon interlocuteur, je n’avais pu m’empêcher de me raidir à la mention de dragons à Portalia. Je n’en avais pour le moment jamais croisé et je ne m’en portais pas plus mal. J’avais du mal à imaginer que des dragons puissent être mélangés aux humains, encore moins qu’ils pussent être considérés comme normaux. On m’avait toujours appris que les dragons étaient des êtres viles, aspirant à la destruction. Comment pourrais-je en regarder un sans penser à ce qui terrorisait mon peuple ? Voir des dragons rejoindre les Dark Souls étaient peut-être quelque chose de plus plausible, bien que je ne l’enviasse guère ; cela signifierait que Portalia aurait des ennemis de grande ampleur lui aussi. Beaucoup d’informations sortaient de la bouche de Marguerite, comme toujours. Cela faisait beaucoup de choses à emmagasiner pour cette première visite, mais tout ceci n’en restait pas moins intéressant. Ainsi il pouvait y avoir deux invoqués du même monde aux caractères différents, ou deux espèces similaires mais venant de mondes différents. Pour ce qui relevait des dragons, je me demandais s’il existait un monde où ces derniers étaient pacifiques, bien que j’eusse le plus grand mal à l’imaginer. Les enseignements de l’Armée n’avait pas disparu de mon esprit, et je me voyais mal être un jour à l’aise et non méfiante avec une créature draconique.

« Ce doit être compliqué de devoir se méfier de tout le monde, même à l’intérieur de la cité. » fis-je à voix haute, « Chez moi, nous avions des ennemis bien identifiés : les dragons. »

De ce que j’avais compris, il y avait les créatures du Chaos à l’extérieur de la cité, mais aussi des problèmes internes au sein même de Portalia. À Hetacta, c’était quand même différent de ce point de vue. Les problèmes sociétaux n’étaient guère nombreux, et il y avait un certain esprit de solidarité dans mon monde natal. Peut-être était-ce le climat rude et l’absence de soleil, mais nous avions toujours appris à nous entraider. Je me doutais que cela devait être plus difficile ici, où les gens venaient d’horizons différents et ne possédaient pas les mêmes mentalités. Je me demandais comment les grandes institutions, à l’image de la Guilde et de l’Église, pouvaient bien arriver à contenter tout le monde. De mon point de vue, c’était mission impossible. Il y aurait forcément des conflits dans cette société ; mais une fois de plus, le modèle parfait n’existait pas.

« Comment faites-vous pour démasquer et combattre les Dark Souls s’ils sont capables de s’infiltrer partout ? Penses-tu… Que certains dirigeants de Portalia pourraient être des Dark Souls ? »

Ma question était peut-être naïve, mais je me demandais si c’était possible. Si tel était le cas, le danger était grand et il y avait de quoi devenir paranoïaque. Si d’un côté je n’approuvais guère l’idéologie des Dark Souls, je ne jetais guère la pierre à ceux qui souhaitaient les rejoindre pour le moment. J’étais chanceuse de mon côté, mais je pouvais comprendre que certains ne voulussent rien à voir à faire avec l’Ordre, et eussent même la haine d’avoir été arrachés à leur monde d’origine.
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« Penses-tu… Que certains dirigeants de Portalia pourraient être des Dark Souls ? »

L'idée était si ridicule que je glissais de son épaule et manquais presque de me vautrer par terre (mais j'avais freiné à temps avec mes ailes pour atterrir sur mes pieds) ! Quelle idée saugrenue, absolument inenvisageable ! Après tout, j’en veux pour preuve qu’on se trouvait à l’instant même dans la Cathédrale de *l’Ordre*, après tout, pas la Cathédrale du Chaos !

Toutefois, Loreley était nouvelle et il n’était pas bon de se moquer. J'avais moi-même tendance à poser des questions dont la réponse semblait évidente pour tout le monde, et elle méritait une réponse claire pour calmer ses angoisses (peu importe à quel point elles étaient déraisonnables). Je m’éclaircis donc la gorge un court instant, avant de me mettre à parler, faisant les cents pas sur le marbre de la Cathédrale.

- C’est complètement impossible. Portalia c’est l’Ordre. C’est là que débarquent tous les nouveaux invoqués, si Portalia n’était pas sûre, alors l’Ordre les enverrait autre part. A part si l’Ordre était aveugle, surtout qu'on dit que la Justice est aveugle, et que l'Ordre c'est la Justice. Mais s’il était aveugle, il n’aurait pas accepté de se battre contre le Chaos, parce qu’il sait qu’il perdrait. Alors il ne peut pas être aveugle, sinon il n'arriverait pas non plus à savoir quel héros invoquer.

J’étais assez fier de moi, et de mon argumentaire parfaitement sensé. Il était donc tout bonnement impossible de penser autrement, mais Loreley ne m'avait pas demandé au sujet de l'Ordre, mais des dirigeants de Portalia. Donc, juste au cas où, je continuais :

- L’Église ne peut absolument pas avoir été infiltrée, parce qu’on est toujours en train d'œuvrer pour la Quête. On envoie des gens, les supérieurs ils préparent des expéditions, on arrête des Dark Souls… Si un de nos dirigeants était un Dark Soul, il ne travaillerait pas pour se débarrasser des siens, il nous en empêcherait, et d’à ce que je sache, ça n’est pas le cas. Parce qu'il aurait été arrêté par ceux qui ne sont pas des Dark Souls. Et puis, la prêtresse parle à l’Ordre en personne ; l’Ordre ne lui parlerait pas si elle était une Dark Soul. Sauf si l’Ordre ne le savait pas, et on en revient au point précédent : c’est l’Ordre, il ne peut pas être aveugle, alors il doit forcément savoir ce genre de choses.

Je ne travaillais pas à l'Église depuis très longtemps, mais j’étais très reconnaissant qu’ils m’aient donné ce travail. Et puis, je les avais toujours un peu admirés, eux qui avaient le courage et la force de s’élever pour défendre l’Ordre… Ce sont des héros, et des héros, ça ne peut pas être des méchants, et encore moins des Dark Souls. Aucun Dark Soul n’aura jamais ce dixième de vertu en lui pour faire un membre de l'Eglise convainquant.

- Et puis les autres… La Guilde, elle a eu quelques soucis il parait, mais je n’y crois pas trop. Ça doit pas être tant que ça, juste quelques mauvais éléments. Moi je pense qu’elle est de notre côté, quand même. Après, c’est vrai qu’on a les meilleures archives et que ça serait peut-être mieux si c’était nous qui nous occupions de Portalia parce qu’on ferait davantage avancer la quête. On pourrait se dire que le fait qu’ils fassent pas trop avancer la quête montrent qu’ils sont des Dark Souls, mais ils font de leur mieux pour aider les nouveaux invoqués de l’Ordre : s’ils étaient du côté du Chaos, ils ne les aideraient pas. Ils fermeraient la ville et ils nous tueraient tous, les civils, les aventuriers… Ils le font pas, donc c’est bien qu’ils sont du bon côté.

Ou alors, c’est que les agents du Chaos, ils ont des plans qui n’ont aucun sens, et que du coup y’a même pas besoin de s’en occuper. Y’a sans doute une part de vérité, d'ailleurs, que ce ne sont pas des lumières. Et puis c'est logique : quand on ne croit en rien en particulier, forcément, on a pas grand chose à faire.

- Les agents du Chaos, c’est juste… quelques personnes, et elles ne sont pas très intelligentes puisqu’elles œuvrent contre leur meilleur intérêt. Ce ne sont que de petits groupuscules sans trop de pouvoir, ils provoquent des accidents par-ci ou par-là, comme la fois où ils nous ont balancé une créature du Chaos en plein dans la ville. Mais c’est pas grave, parce qu’on a pleins de gens super forts qui s’en sont occupé, -et qui on été envoyé par nos dirigeants, justement !- et tout s’est terminé, et y’a pas eu d’autres attaques depuis, donc c’est qu’on a dû se débarrasser des coupables. Nous, les gentils, on veille au grain, après tout. Bref, si le Chaos dirigeait Portalia, alors le Chaos règnerait à Portalia, et c’est pas le cas, donc c’est complètement impossible qu’ils soient dans des positions aussi influentes.

Une présentation parfaite, impossible à réfuter. Il n’y avait qu'à regarder, les arguments me venaient tout seul sans même y réfléchir pour confirmer mes dires, c’était bien la preuve que c’était vrai, non ? Et ce sentiment de malaise qui me court dans les jambes, et qui me fait tracer des ronds depuis tout à l’heure, c’est juste… la peur du “et si”. Si on admettait que c’était possible (et, je le répète, ça ne l’est pas), alors oui, ce serait terrifiant. Ça voudrait dire qu’on n’accomplirait sans doute jamais la quête, et que l’Ordre allait perdre, et que si le Chaos avait déjà détruit ce monde une fois, alors qu’est-ce qui l’empêcherait de le faire encore une fois ? Deux millénaires de quêtes, de vies arrachées à leur monde respectif, de recherche, d’art, réduites à néant. Inutiles. Gâchées. Mes archives réduites en cendre, probablement avant même d’avoir pu finir de les ranger, tous ces documents qui avaient été écrits, qui avaient survécu au passage du temps, et qui ne seraient jamais plus consultés. On serait juste des ruines, comme ce qu’il reste des gens d’avant : oubliés. Et cette fois-ci, peut-être jamais redécouverts. Non vraiment : Portalia n’était certes pas parfaite, mais elle fonctionnait bien, elle ne pouvait raisonnablement pas fonctionner mieux. J’avais suffisamment à m’inquiéter dans ma petite vie pour avoir à considérer le fait de pouvoir être en danger là, maintenant, tout de suite, d’avoir la vie qui pendouille à la bonne volonté d’un seul, d’être au cœur d’un piège qui se refermerait en ce moment-même.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

- Bref, sinon, moi ce que je fais pour savoir si je peux avoir confiance en quelqu'un en particulier, c'est que je ne fais justement confiance à personne. Moi, je ne mens jamais, je dis toujours la vérité et je suis le plus précis possible, mais les autres, ils font pas ça. Alors on ne peut jamais vraiment savoir.
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J’étais de plus en plus perplexe face aux arguments qu’avançait Marguerite. Je sentais un certain déni dans ses propos. En même temps, comment l’en blâmer ? Si ce que je demandais cachait une vérité, nul ne pourrait se fier à personne et Portalia était actuellement en grave danger. Pourtant, je n’étais pas de ceux qui pensaient qu’en fermant les yeux sur les problèmes, ces derniers disparaitraient tout simplement. Le simple fait que l’Église oeuvrât pour l’Ordre n’empêchait en rien à mes yeux qu’elle pût être infiltrée par les Dark Souls ou des agents du Chaos. En réalité, si l’ennemi était assez fourbe, ce serait même une occasion idéale pour tout saboter et semer la discorde au sein d’une si grande faction. L’Ordre – s’il existait – n’était peut-être pas aveugle, mais je ne voyais pas comment il pouvait anticiper l’évolution et les convictions profondes des invoqués, surtout quand ces derniers affluaient depuis des millénaires. Marguerite ne semblait pas non plus se faire de soucis particuliers pour la Guilde, mais plus le temps passait, plus je me doutais qu’il avait une vision idéalisée de la situation, presque candide. Était-il si jeune pour faire preuve d’une telle naïveté ? Nous avions sous-estimé notre adversaire à Hetacta, et c’était ce qui avait coûté la vie à mon escouade. Heureusement, la menace de Ducaïs avait été au moins écartée.

Marguerite affirmait tout de même ne faire confiance à personne dans la mesure où l’autre pouvait mentir. C’était une attitude raisonnée ; aussi me demandais-je s’il avait déjà vécu la trahison. C’était une question que je me gardais bien de lui poser, car je me doutais que cela serait particulièrement indiscret. Dans tous les cas, je voyais d’immenses différences entre Portalia et Hetacta. Aussi bien dans la mentalité qu’au niveau des ennemis. Nous avions des adversaires certes dangereux, mais au moins pouvions-nous les identifier et les pointer du doigt. Cela devait être terrible de rester dans le flou total, comme à Portalia. Quelque part, j’avais été retirée d’une guerre pour prendre part à une autre, mais j’avais tout de même franchi le portail de mon plein gré pour échapper à une mort certaine. Quelque part, j’étais admirative de la loyauté sans bornes de la fée envers sa faction, tout comme je craignais que cela ne finît par lui faire défaut. Tous les dirigeants ne se valaient pas, et certains étaient tout simplement irresponsable. J’espérais donc qu’il garderait un esprit relativement critique de l’autorité, et qu’il ne se laisserait jamais berner par une personne mal intentionnée se cachant au sein même de l’Église de l’Ordre. Mais il s’agissait là de choses que je ne pouvais lui dire de vive voix.

De mon côté, je ne savais guère trop sur quel pied danser. Marguerite était sympathique et bien aimable, et je ne souhaitais pas heurter frontalement ses croyances, surtout lorsqu’il respectait les miennes. Pourtant, je ne pouvais me taire et acquiescer à ses propos. Je me sentais obligée de dire ce que je pensais, mais il fallait que je misse les formes nécessaires pour ne pas le vexer.

« L’Ordre a beau être puissant, je ne pense pas qu’il soit infaillible. Il peut se tromper, comme tout le monde. Et puis... » je marquai une pause, « Il peut arriver que des invoqués tournent mal, n’est-ce pas ? Dans le cas contraire, les Dark Souls et agents du Chaos n’existeraient tout simplement pas. Je ne suis peut-être là que depuis peu de temps, mais je ne pense pas qu’il faille sous-estimer la menace. Surtout que de ce que j’ai compris, la cité vient d’essuyer une attaque de grande ampleur. »

Jusqu’à présent, je n’approuvais pas que l’on se mît au travers du chemin des invoqués concernant la quête. Pourtant, j’avais conscience que j’étais bien chanceuse d’avoir franchi le portail de mon plein gré et de m’adapter relativement facilement à ce nouveau monde. Que ferait l’Église, la Guilde, si la transition se révélait être trop difficile pour certains ? Je l’ignorais, mais je me doutais que ce n’était pas possible de contenter tout le monde. Certains auraient sans doute la haine d’avoir été invoqués à une guerre ne les concernant pas, et d’être ainsi séparés de leur famille. Il n’y avait aucune garantie de retrouver son monde après l’accomplissement de la quête, ce n’étaient que des suppositions. Et si cette dernière n’avait pas bougé en tant d’années, je me doutais que cela changeât un jour. J’étais perplexe quant aux méthodes de ces fameuses entité ; l’Ordre et le Chaos. Invoquer des héros d’autres univers me semblait bien étrange et risqué. Forcément que certains tourneraient mal, c’était quelque chose d’inévitable. Jusqu’à quel point cela était-il cependant répandu ? Je l’ignorais, tout comme je me doutais que les agents du Chaos devaient être particulièrement prudents en ne criant pas leur allégeance sur les toits.
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Marguerite du Psychagité
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« L’Ordre a beau être puissant, je ne pense pas qu’il soit infaillible. Il peut se tromper, comme tout le monde. Et puis... » je marquai une pause, « Il peut arriver que des invoqués tournent mal, n’est-ce pas ? Dans le cas contraire, les Dark Souls et agents du Chaos n’existeraient tout simplement pas. Je ne suis peut-être là que depuis peu de temps, mais je ne pense pas qu’il faille sous-estimer la menace. Surtout que de ce que j’ai compris, la cité vient d’essuyer une attaque de grande ampleur. »

Elle n’avait pas l’air de m’écouter, on dirait. Ça commençait à m’énerver un peu, bizarrement, et je m'envolais pour atterrir sur le dossier d’un banc à côté de nous, cette fois-ci, avant de reprendre mes cent pas. Peut-être que, étant un peu plus haut, elle m'entendrait mieux. Comme j’étais un peu vexé, j’avais du mal à la regarder dans les yeux, donc il faudrait s'en contenter.

- L’ordre ne peut pas se tromper, répétais-je, un peu sèchement. Les Darks Souls et les agents du chaos ne sont pas vraiment si dangereux que ça. C’est qu’une question d’années avant qu’on réussisse la quête, on y est presque.

J’y croyais, vraiment, je faisais de mon mieux pour y croire. Toute ma vie, j’avais pensé que l’Église devait sacrément bien gérer. Que si ce n’était pas la panique à Portal, si on croyait encore à la quête, c’était parce que tous les jours, ils se démenaient pour elle. Même si on ne voyait pas de résultat de l'extérieur, ils devaient forcément faire des progrès, c'est juste qu'ils choisissaient de les garder secrets. Moi je ne fais pas de progrès même quand j’essaie très fort, alors je ne sers pas à grande chose, mais eux ce n’était pas pareil. Eux ils réussissent, ils ont de belles armures et des voix fortes, ils ont des chants et des rituels et de beaux papiers avec de belles lettres. Ils savent ce qu’ils font. Portalia n’avait rien à craindre.

Et pourtant, je connais des confrères à l’Église qui ne seraient pas d’accord avec moi. Depuis le mois que j’étais là, je les avais déjà entendus, plusieurs fois, au détour d’un couloir. Des gens en belles armures, avec des balafres qui leur lacèrent le visage, des médailles. Et ils disent que ça ne sert à rien. Ils disent qu’ils vont arrêter, que tout ça, la quête, ça ne mène nul part. Qu’il n’y a rien à faire. Je ne les écoute pas; je me dis qu’ils doivent juste être fatigués, que ce sont des éléments difficiles, qu’ils traversent une mauvaise période. Moi aussi, ça m’arrive souvent, des fois je suis stressé et je dis des choses que je ne pense pas vraiment. Alors si moi, bien à l’abri dans mes archives, je stresse, alors eux, qui partent se battre au dehors ? Ils doivent être très très stressés. Le reste de l'Église y croit, en tout cas, j’en suis sûr. On a même un conclave prévu dans quelques semaines, je suis sûr que la papesse va dissiper tous ces doutes dans l’assemblée. L’Église n’a jamais été aussi forte, et on a de nouvelles recrues tous les jours, j’en suis une. Même si je n’apporte pas beaucoup de force à l'Église, au moins je peux ranger les Interdits. Peut-être que grâce à moi, ils trouveront des info sur les rois du chaos, et qu’on pourra enfin s’en débarrasser, avant qu’ils ne se réveillent. Peut-être que tout se terminera avant même qu’on ne s’en rende compte.

- Je ne dis pas qu’il n’y a pas du tout de menace, je dis juste que c’est sous contrôle., continuais-je, mais je ne savais plus trop qui de nous deux j’esssayais de rassurer. Après tout, y’a plein de gens qui sont morts l’autre jour. Comme c’est déjà arrivé une fois, on peut empêcher que ça arrive une deuxième fois. Parce que c’est impossible qu’on laisse ça se reproduire. C’est ce que tout le monde dit, en tout cas, alors si tout le monde le dit…

Si le Chaos attaquait à nouveau, est-ce que moi, je laisserai tout ça se reproduire ? Probablement. Je n’ai pas d’essence, que puis-je faire d’autre ? C’est pour ça qu’il ne faut pas qu’il attaque à nouveau. C’est pour ça qu’il faut y croire, à cette victoire, à ce succès dans la quête. Si on imagine le futur très fort, alors il peut devenir réalité, non ?

Après un court un instant, perdu dans mes pensées, je réfléchis à voix haute :

- Je me demande à quoi ressemblera Portal, quand on aura fini la quête…

Est-ce que l’Ordre arrêtera d’envoyer des invoqués ? Est-ce que des portails de retour s’ouvriront ? Je n’avais pas de “monde” dans lequel rentrer, mais est-ce que le psychel agité retournerait chez lui ? Qu’est-ce que ça voudrait dire, pour nous, est-ce qu’on devrait le suivre ? Je n’avais pas envie de partir. A choisir, je préferais pouvoir rester, même si ça faisait bizarre de laisser toute ma famille partir. Je me demandais combien d’autres resteraient. Y aurait-il toujours une Église ? Y aurait-il toujours besoin d’Archivistes ? Est-ce que toutes les créatures du chaos auront disparu ? Est-ce qu’on pourrait voyager hors de Portalia, fonder des villes ailleurs ? Je n’étais jamais sorti de la ville, mais j’avais vu des cartes. J’aimerais pouvoir explorer davantage. J’espère qu’il resterait des aventuriers pour nous guider, même sans créatures du chaos, je ne me fais pas trop confiance.

- Je pense qu’il y aura beaucoup de choses à ranger., décidai-je de conclure, satisfait de cette idée-là.

C’était pour moi là l’essentiel. Quand on aura vaincu le Chaos et fait triompher l'Ordre, il faudrait une nouvelle organisation, de nouvelles archives qui consignent de nouvelles choses, de nouvelles préoccupations. Tant qu’il me restait des choses à ranger, je n’étais pas complètement perdu, et je n’étais pas complètement inutile non plus.
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Je le sentais s’impatienter. De mon côté, je me trouvais dans un abysse de perplexité. La foi de Marguerite pouvait sembler admirable aux yeux de certains. De mon côté, je craignais néanmoins que cela ne lui jouât des tours. Non, nulle divinité – quand bien même elles n’en étaient en réalité guère – n’était infaillible. Peut-être s’agitait-il car il était quelque part conscient de ce que je pointais ? Ou peut-être était-il trop obnubilé par l’Ordre pour oser le contredire. Je trouvais quelque part cela un peu triste de poursuivre une chimère. Car, à supposer que l’Ordre existât bel et bien, il ne se souciait sans doute pas de son existence. Il n’était qu’un pion tout comme j’en étais un suite à cette invocation. Sauf que là où Marguerite s’évertuait à servir les raisons originales pour mettre fin à cette guerre ravageant Portal, je souhaitais me libérer de la moindre influence pour vivre ma vie dans ce nouveau monde comme je l’entendais. Mon interlocuteur avait peut-être un aspect un peu naïf, mais je lui reconnaissais une qualité ; il ne jugeait pas mes opinions différentes. Tout comme je ne jugeais pas les siennes d’ailleurs. J’espérais donc ne pas l’avoir offensé d’une quelconque manière dans mes propos ; bien que j’eusse pris suffisamment de précautions afin de ne pas heurter ses croyances. Quand bien même je trouvais la foi sans bornes que certains éprouvaient envers les dieux d’Hetacta ridicule, c’était une opinion que je me gardais bien d’exprimer de vive voix.

Toujours était-il que je trouvais l’argumentation de Marguerite de plus en plus bancale. Bien sûr, je n’avais pas assez d’éléments pour me faire un avis précis sur la situation réelle de Portal, mais je doutais de la toute puissance prétendue de l’Église. Qu’est-ce qui faisait croire à la fée que la quête se réaliserait un jour alors qu’elle n’avait pas bougé en deux mille ans ? Après tout, de ce que j’avais compris, aucun des rois du Chaos n’était tombé jusqu’à présent. Marguerite était-il donc dans le déni le plus total ? Et concernant les Dark Souls… Mon intuition me soufflait de ne pas les sous-estimer. J’ignorais pourquoi, mais j’avais l’impression que la menace était bien plus grande et moins sous contrôle que ce que mon interlocuteur prétendait. Si les Dark Souls souhaitaient empêcher la réalisation de la quête, existait-il une faction servant directement le Chaos, au même titre que l’Église servait l’Ordre ? Cela me semblait logique quelque part, bien que je n’exprimasse guère mes doutes à Marguerite de craindre de le vexer d’avantage. Quelque part, j’avais pitié pour ces invoqués qui tournaient mal, consumés par la haine d’avoir été arrachés à leur monde pour un combat n’étant pas le leur. Je n’étais guère à plaindre de mon côté – j’en avais conscience – mais je souhaitais rester en-dehors de tout ceci, à supposer que ce fût possible.

« Peut-être. » répondis-je, évasive.

Je pris un air pensif, sans trahir plus que ça mes émotions. Venant d’arriver dans un nouveau monde, je me disais que c’était intéressant d’écouter les témoignages et avis des uns et des autres, sans prendre ce que l’on m’affirmait comme argent comptant. Toujours était-il que j’étais venue inquiète de l’Église en raison de son nom et des préjugés qu’il pouvait véhiculer. Pourtant, je n’avais pas à faire à une inquisition de fanatiques qui m’empêcheraient de vivre comme je l’entendais, et c’était l’information que je souhaitais avoir. De toute manière, il était toujours intéressant de comprendre les composants essentiels de ce monde. Une fois que j’aurais tous les rouages en vue, je pourrai tracer mon propre chemin, en évitant les dangers inutiles. Tel que je voyais les choses pour le moment, l’Ordre ne triompherait probablement jamais vraiment du Chaos et inversement. Il s’agissait là d’une guerre sans fin dont les invoqués continueraient d’affluer. Tout ce que j’espérais, c’était que les victime innocentes ne seraient pas trop nombreuses dans cet affrontement sans mercie. Si Portalia avait été attaquée peu avant mon arrivée, rien n’était sûr.

« Oh, je n’ai pas vu le temps passer ! Je te remercie pour cette visite, elle était très intéressante. » fis-je avec un sourire, « Mais je ne te monopoliserai pas plus longtemps. »

Il avait eu la gentillesse et la patience de répondre à mes questions, le remercier était donc la moindre des choses. Quand bien même nous n’étions guère d’accord sur de nombreux points, je souhaitais que cette rencontre s’achevât en de bons termes ; peut-être serais-je amener à recroiser Marguerite un jour.
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Marguerite du Psychagité
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“Peut-être”, répondit-elle simplement, et je decidai de prendre ça pour une victoire. Certes, “peut-être”, ça ne voulait dire ni “oui”, ni “tu as raison”, ni même “j’abandonne”. Mais, et c’est là le plus important : ça ne voulait pas dire non ! Elle ne remettait pas en question ce que je disais, et elle ne disait pas que j’avais tort !

En tout cas, elle ne semblait plus vouloir presser le sujet, et ça, c’était bon pour mes nerfs, pensai-je, tentant timidement de prendre une profonde inspiration maintenant que le danger envers ma bulle de confort était passé. Je ne savais même pas pourquoi j’étais aussi tendu, tout à coup. J’étais sûr de moi, non ? L’Eglise ne pouvait pas ne pas être forte. C’était le pilier de Portalia ! Celle qui nous protégeait, et un jour nous délivrerait du Chaos ! Loreley venait d’arriver, alors d’elle ou de moi, même en prenant en compte le fait que je n’ai pas souvent raison, je savais mieux de quoi je parlais, non ?

Avant que je ne me monte trop la tête, Loreley avait repris :

« Oh, je n’ai pas vu le temps passer ! Je te remercie pour cette visite, elle était très intéressante. Mais je ne te monopoliserai pas plus longtemps. »

Le temps… ? Le temps ! Combien de temps étions-nous restés là à papoter pendant que je négligeais mes devoirs !? Bon, c’est Jerolin qui m’avait dit de le faire, donc c’était un peu un devoir, quand même… Mais ce n’était pas mon devoir ! Le plus important devoir ! Si je voulais prouver à Loreley et aux autres sceptiques que nous étions capables de mener la quête à bien, il fallait que je range les Archives au plus vite !

- Ah, les interdits ! Combien de temps est-ce que je viens de perdre !?

Je dû m'empêcher de faire le calcul, parce que je souçonnais déjà des sommes vertigineuses de microsecondes, et ce n’était pas bon pour mon coeur déjà chauffé à blanc.

J’allais m’envoler, quand mon regard se posa au sol à nouveau, sur la pile de vêtements que j’avais fait tomber tout à l’heure. Je n’allais pas me retransformer là au milieu de la Cathédrale, quand même, pas devant Loreley et les collègues… A la recherche d’une solution (je pouvais sentir le goutte à goutte des microsecondes perdues!!), je balayais rapidement la pièce du regard. Il y avait un peu plus de monde que tout à l’heure, est-ce que les autres avaient seulement fini de “ranger” (enfin, de défaire mon rangement, moi j’appelle ça, mais eux ils appellent ça ranger) ? Ah !

- Jerolin !

Le voilà qui discutait avec quelqu’un en sortant de son bureau. En me voyant, il fit une drôle de tête (et pourtant, il m’a déjà vu sous cette forme).

- Bah ? Tu es encore là Marguerite ?
- C’est toi qui m’as dit de faire ça.
- Certes, mais je ne t’imaginais pas passer plus de cinq minutes avec une inconnue sans partir te cacher. Est-ce que tout…
- Justement,
coupais-je pour éviter les conversations inutiles faut que tu ramasses mes habits et que tu les amène aux interdits. Ils sont trop lourds pour moi maintenant.
- Je peux,
répondit-il après un moment de silence surpris, mais…

C’était la seule confirmation dont j’avais besoin pour prendre mon envol (même si de toute façon, Jerolin faisait toujours ce que je lui demandais). En quelques coups d’aile, j’avais traversé la nef jusqu'à l’entrée des Archives, non sans avoir lancé un dernier regard à Loreley en partant :

- Fais attention à la dalle qui glisse, au fait !

Cette conversation m’avait épuisé, probablement la première fois en des années que j’avais autant parlé en une seule journée, pensais-je en passant la porte des Interdits. Crevant ; je pouvais sentir le peu d’essence qui me maintenait en vie me filer entre les doigts. Et pourtant ça avait aussi été… amusant ? Croyez-moi, j’étais le premier surpris. Si ce nouveau travail voulait dire devoir aussi parler à des gens de temps en temps… finalement, peut-être que ça ne me dérangeait pas tant que ça. Peut-être que j’en étais capable, finalement.

… Mais là tout de suite, j’aurais bien besoin de cette semaine de repos, je pense. Il m’en avait promis une, Jerolin, non ? Une semaine entière sans être dérangé ?! En forçant un peu, je pourrais peut-être l’étendre un peu sans que personne ne le remarque…

***

- C’est probablement le plus proche d’un “au revoir” que vous pourrez obtenir de lui… Il n’est pas facile, hein ? Jerolin glissait finalement à Loreley en se baissant pour ramasser les tissus par terre comme on le lui avait demandé. Merci de me l’avoir occupé en tout cas. En temps normal, j’aurais délégué quelqu’un d’autre, ou même moi-même, pour vous présenter notre chère Cathédrale…

Il soupira, secouant la tête.

- Enfin, il a l’air de ne pas l’avoir trop mal vécu, c’est rare : vous pouvez être fière de vous. D’habitude il déteste parler aux inconnus, il refuse même encore d’adresser la parole à ses collègues de l’Ordre. Et je ne parle même pas de montrer sa vraie forme ! Même quand il travaille tout seul là-dessous, il garde forme humaine toute la journée s’il le peut. Bref, c’est un vrai miracle qu’il vous l’ait montrée. Avec un peu de chance, c’est peut-être le signe qu’il finit par s’ouvrir un peu.

Puis il se releva, tendant la main à Loreley avec un sourire :

- Je ne connais pas les circonstances de votre invocation ou comment vous comptez vivre votre vie ici, mais j’espère que vous vous trouvez une place dans ce monde. Vous saurez où nous trouver si besoin.
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