Invité
Invité
Bronze
0 Pts
description[Mission bronze] "Perdue ou pas ?" feat l'équipage du Black Bear(Terminé)Mer 13 Juil - 15:48
more_horiz
Perdue ou pas ?
Avec Er’ril Florès
– Les iles perdues – Mission de rang Bronze.
Avec Er’ril Florès
– Les iles perdues – Mission de rang Bronze.
Cela faisait déjà quelque temps que le Black Bear avait été remis à flot et j’avais passé plusieurs mois à mettre sur pied un petit équipage trié sur le volet. D’abord, il y avait mon second. Bon, lui pour le coup, on ne pouvait pas vraiment dire que je l’avais choisi. C’était plutôt la guilde qui avait décidé de me le coller aux pattes. Par chance, il s’avérait relativement compétent la moitié du temps, passant l’autre moitié à être un parfait abruti. J’aurais rêvé mieux certes, mais un bon capitaine devait savoir composer avec toutes sortes d’équipages. Si les deux plus hautes places du navire étaient donc d’ores et déjà occupées, il avait fallu mettre la main sur toute la main-d’œuvre. Un officier de quart, un bosco, un gabier d’expérience, un cuisto qui servait aussi de doc et enfin une poignée de matelot. L’effectif était réduit au minimum vital pour fonctionner correctement et chaque homme devait mettre du cœur à l’ouvrage si nous voulions naviguer à une vitesse raisonnable. De temps à autre et dans la magnanimité qui me caractérise, j’usais de mes forces pour rendre plus aisées les manœuvres en faisant souffler le vent dans notre sens de marche.
Si durant les premières semaines les blessures furent monnaies courantes, particulièrement lorsque les matelots apprenaient à apprivoiser le gréement. Je pouvais désormais me reposer calmement le soir venu sans craindre qu’une catastrophe ne vint perturber mon sommeil. J’avais commencé à aménager un petit espace me servant aussi bien de bureau que de chambre dans ma cabine. L’installation avait d’abord été spartiate, mais à mesure de nos "trouvailles" en mer, j’avais fini par mettre la main sur un ameublement plutôt coquet. Cependant, toutes les bonnes avaient une fin et alors que je pensais pouvoir encore profiter pendant quelques mois de ma liberté retrouvée, la guilde s’était rappelée à mes bons souvenirs.
Nous mouillions à Portalia depuis déjà deux nuits, les conditions climatiques ne nous permettant pas de quitter le port. Et à la faveur de la lune, une petite barque s’était approchée à un rythme aussi lent que régulier. J’allais pour leur assener une poignée d’injure quand je reconnus, peint à même la proue de la petite embarcation, le symbole de la guilde. Je vous le donne en mille, les ennuis venaient à moi. Le messager qui peinait à garder son équilibre sur le pont du Black Bear, m’avait remis une courte missive et s’en était retourné aux côtes sans plus d’explications. Si la majorité des hommes d’équipage devaient alors se trouver dans leurs hamacs aux cales ou encore étaient occupés à verser leurs salaires en rhum, les quelques curieux qui peuplaient le pont avaient commencé à s’agglutiner auprès de moi. Tim, le bosco qui devait s’être senti pousser des ailes, était même allé jusqu’à me questionner sur le contenu du message. Refusant tout bonnement d’accorder la moindre importance à cet officier inférieur, j’étais parti la tête haute en direction de ma cabine. La discipline sur le Black Bear était à revoir, quoi de plus normal lorsque votre second, censé faire respecter l’ordre, s’avérait être rien de plus qu’un enfant perdu dans un monde trop adulte pour lui.
Rongeant tant bien que mal mon frein, j’avais terminé par ouvrir la missive allumée à la seule lueur d’une petite lanterne à huile. Immédiatement je reconnu l’insigne du bataillon d’exploration maritime et devinez quoi ? Il voulait qu’on explore. Bon… C’était relativement attendu. Pour être plus précis, la guilde attendait de nous que nous nous aventurâmes jusqu’aux iles perdues pour cartographier les lieux et repérer les quelques richesses que la terre pouvait abriter. Pour preuve de notre bonne exécution des ordres, ceux-ci attendaient que nous rapportions trois matériaux différents trouvés sur l’île. Trois matériaux ? Calmement, je reposai le papier et laissai mon regard se perdre dans la petite fenêtre. Une bonne nuit de sommeil me permettrait peut-être de tirer avantage de cette mésaventure et il était de toute manière bien trop tard pour lever l’ancre. Résolu, je sortais la tête de ma cabine le temps d’aboyer quelques ordres à mes hommes d’équipage.
"Prévenez tout le monde, nous partons demain. Et trouvez-moi Er’ril bon sang ! Je le veux demain à la première heure dans ma cabine !"
Claquant la porte, je sifflotai tout en retournant vers mon lit. Oui, avec un peu de jugeotte, j’étais sûr de pouvoir tourner la situation à mon avantage.
Le lendemain matin je fus réveillé aux aurores par un tambourinement incessant. Me levant alors que le rouge voilait ma vision j’avais ouvert la porte avec fracas pour découvrir le visage bien trop réveillé d’Er’ril. Me rappelant à cet instant les ordres absolument idiots donnés la veille, j’avais donné le change en prétextant avoir passé une nuit horrible, faute de quelques moustiques.
Après mettre copieusement arrosé le visage et avoir pris place sur mon siège, j’avais commencé mon petit exposé.
"Bon. La guilde veut qu’on arpente les iles perdues pour cartographier la zone et recueillir peut-être quelques informations sur la faune locale. Mais tout ça n’est qu’un prétexte pour couvrir leurs intentions bien plus terre à terre. Ils veulent qu’on trouve des ressources exploitables sur l’ile et ils ne demandent pas moins de cinq preuves de nos trouvailles ! Que nous allons devoir leur ramener en main propres, je m’en chargerai bien entendu.
En tout cas, je vais donc avoir besoin de toi. Nous partons d’ici…" Le temps de prendre une douche, de déjeuner, de boire un coup, de ma coiffer, de me brosser les dents, de m’habiller, de changer mon cache œil, de préparer mes cartes et faire le plein de vivres… "… quatre heures. D’ici là, retourne en ville et met la main sur un scribe ou un écolier un peu zélé, en vrai je m’en fous, du moment qu’il écrit tout ce qu’on lui dira. On est déjà tout juste assez nombreux pour faire avancer le rafiot, hors de question qu’un de mes hommes perde son temps à retranscrire notre voyage. Ah ! Et puisque tu y es, profites-en pour amener quelques gars avec toi et faire le plein des cales, on ignore pour combien temps nous serons en mer. Alors, des questions ? Non ! Je m’en doutais. Tu peux disposer.
Bon alors… Ou est-ce que j’avais rangé mon peigne déjà ?
CEYLAN
000Mots
Mer 13 Juil - 15:48