La tactique du "tu touches, tu payes" (Ezekiel) (Terminé)

- C'est l'hymne de nos campagnes, de nos rivières de nos montagnes...

Putain de chanson qui reste dans la tête. Ca fait tout de même cinq ans que j'ai quitté mon monde pour arriver ici, mais j'ai toujours ces chansons de merdes. Niveau torture, on n'a pas fait mieux. Et encore, je suis content, c'est pas les sardines ou tourner les serviettes. Manque plus que le roi, sa femme et le petit prince.

Je tire mon chariot jusqu'au centre de la ville. J'ai pas forcément envie d'avoir des animaux pour la tirer : ça fait des bouches de plus à nourrir, et je ne roule pas assez sur l'or pour commencer à en avoir plus qu'une. Déjà une, c'est pas si simple que ça, alors trois.

Je viens tout juste de quitter le quartier Nord, et franchement, maintenant que les habitants me connaissent un peu, je n'ai plus trop de problème. J'ai pas envie de me rappeler de comment c'était la première fois que j'ai dû y passer. Et vas-y que je te fais la poche arrière, et prend un "tu es le père de l'enfant" alors que j'ai pas pu tremper le biscuit depuis trop longtemps. Mais au final, je les avais mal juger. Règle 10 : "Il arrive parfois de se tromper." Une fois que tu leurs a bien fait comprendre que t'étais aussi pauvre qu'eux, il n'y a plus eu de problème. Même, je les trouver assez sympa et j'ai commencé à leur donner des patates ou des carottes, histoire qu'il est tout de même quelque chose à manger le soir.

Fin bref, comme dit, je viens tout juste de quitter le quartier Nord quand je sens quelque chose cogner contre mon chariot. Déjà qu'il est lourd, si en plus j'ai des passagers clandestins. Je le pose donc en plein milieu de la route, m'en foutant un peu du bouchon que je pourrais causer.

- Haaa, j'ai mal, j'ai mal !

Et bien voilà, manqué plus que ça. Un homme d'une vingtaine d'année et allongé sur le sol, se tenant le genou droit des deux mains. Derrière lui, deux hommes debout attendent la suite en silence. C'est pas un sourire, que je vois sur leurs lèvres ?

- Je peux savoir ce que tu fais, garçon ?
- Ca ne se voit pas, abruti ? Tu mets rentré dedans avec ta merde !

Ouais, ok, je vois le genre. Qu'est-ce qu'ils vont me sortir ? Qu'il faut que je paye les frais médicaux ? Qu'ils vont m'envoyer leur boss pour cette atroce affront ?

- Putain, t'as cassé le genou de notre pote, là ! dis le premier.
- Ouais, t'as cassé son genou ! continue le deuxième.
- Putain mon genou ! Achève le troisième.

Je lève les yeux au ciel. Les jeunes sont devenus de plus en plus nuls, ma parole. Je me souviens qu'ils étaient beaucoup plus intelligent il y a quelques années, quelque part d'autre. Je m'avance vers eux et tend la main à celui qui est """blessé""".

- Allé viens, je t'amène chez un guérisseur.

Mieux vaut se montrer gentil et compréhensif, sinon les choses vont vites devenir invivable, et j'ai simplement envie de vendre mes patates. Les derniers combats ne remontent pas à si longtemps que cela, et je peux commencer à ressentir les manques des poings dans la face de mes adversaires. Mais se battre contre...contre ça, non merci.

Mais le jeune balaye ma main d'un revers de la sienne, m'énervant un peu au passage. Son regard se veut froid et en colère, mais on peut aisément y lire l'amusement et la sournoiserie.

- Toi...

La colère me monte. Je suis calme en règle générale, mais j'ai franchement du mal à rester stoïque quand on se fout de ma gueule.

- Quoi "toi" ? Tu va faire quoi ? M'attaquer, me buter, me frapper, m'incendier, m'arnaquer, me tabasser ?

Mais avant que j'ai le temps de répondre qu'il est tout de même un peu intelligent pour un mollusque, une voix nous interpelle derrière moi.

Pauvreté, vol, racket, nombreux sont les mots qui pourraient caractériser certains quartiers de la ville de Portalia. La vie est loin d'y être facile. De nombreuses histoires narrent de légendaires héros se retrouvant dans un autre monde où ils profitèrent de leurs connaissances afin d'acquérir pouvoir et richesse, mais ce n'était pas le cas dans notre monde. C'est la réalité sombre et humide où le sang se mêlent à la sueur de pauvres gens, trimant toute la journée afin de survivre. Je pourrais me mêler aux dire de mes camarades de l'église.
Nombreux sont ceux qui calomnient ses personnes. En effet, ils ne participent pas à la quête et certains ne sont qu'un poids pour les aventuriers. J'ai entendu les plus extrêmes parler d'anéantissement de cette racaille, mais ils ne voient que la vie depuis une fenêtre dorée. Beaucoup d'entre eux, ne sont pas bien plus utiles que ces gens. Ils se pavoisent dans leurs beaux habits en prônant la bonne parole, mais jamais, ils n'iront se saigner à l'extérieur de la ville. Cela est bien trop dangereux. Pour ma part, ma vision est bien différente. Je sais ce qui se trouve à l'extérieur et je peux parfaitement comprendre qu'on ne désire pas risquer sa vie pour une quête qui ne nous concerne pas. Nous n'avons pas demandé à venir dans ce monde. Nous ne sommes pas des élus, juste de la chair à canon dans une guerre qui nous dépasse. J'ai décidé de prendre part à cet affrontement, mais nous ne pouvons obliger tous le monde à faire de même.
C'est pour cela que j'ai rejoins cette voie chez les croisés. Je désire faire avancer la quête, mais aussi m'assurer que la vie à Portalia soit la plus juste pour chacun et je sais bien que cela ne l'est pas. C'est aussi pour cela que je me suis rendu auprès de l'inquisiteur Vlad. Je désirais en apprendre plus sur l'accident du quartier Nord. J'avais tendance à souvent me balader dans cette partie de la ville afin d'aider lorsque je le pouvais. Je ne suis pas un saint, loin de là, vous le verrez assez rapidement, mais j'espère qu'on a aidé, qu'on aide ou qu'on aidera mon fils comme je le fais. Si je veux quelque chose pour lui, je me dois de faire de même. On ne peut recevoir sans donner.

C'est sur ces pensées que je me promène dans de nombreuses rues et ruelles sans grands objectifs. Je pense à ce que j'ai à faire et sur mes prochaines missions. Je retournerai prochainement de l'autre côté des murs de cette cité, là où la mort est omniprésente. J'observe autour de moi afin de voir si un brigand ne cache pas parmi la populace. Ils sont si nombreux et souvent peu intelligent.

Je vois justement un jeune trimant avec son chariot alors que trois badauds se pressent vers lui sans faire attention. L'un d'eux se prend le chariot et tombe à la renverse. Le mouvement est tellement bien chorégraphié qu'on pourrait penser qu'il ne l'a pas fait exprès, mais pas pour moi. Je vois ces deux comparses s'agiter vis à vis du jeune homme. Encore une arnaque vielle comme le monde, j'en voyais des similaires dans mon monde. Il est drôle de voir que les gens manquent d'imagination.
Je poursuis mon observation avant de voir que le ton commence à monter entre le jeune homme et les trois faquins.
M'approchant doucement de la scène, le bruit de mon armure se fond dans le brouhaha de la rue, masquant ma démarche assez lourde. J'arrive donc juste derrière un des trois gars. Celui-ci fait un pas en arrière avant de se cogner à mon torse. Je l'entends commencer à jurer.

« Qui est encore entrain de se mettre sur notre che... », baragouine t'il avant de se taire en m'apercevant. Je le vois blêmir avant que ses camarades m’aperçoivent à leur tour.

« Je vous dérange ? Excusez-moi, mais cela n'est pas mon intention. Je vous en prie continuez. »

Je scrute les trois badots et aucun ne semble vouloir prendre la parole.

« Vous avez fini ? Alors c'est à moi de m'exprimer. Tu sembles souffrir de ton genou. », interrogeais-je le jeune à terre. « Heureusement pour toi, j'ai de bonnes notions en médecine. »

M'approchant du garçon, j'observe son genou qui n'a strictement rien. Je tâte à plusieurs endroits avant de refermer ma poigne sur l'articulation et de lui broyer. Celui se met alors à crier de toutes ses forces.

« En effet, tu sembles blesser, mais je ne pense pas que cela soit du au choc avec ce chariot. Tu as dû te blesser d'une autre manière et tu as voulu faire reporter la faute sur ce brave jeune homme. Désires-tu que j'appelle quelqu'un pour te soigner ou que j'appelle les gardes pour tentative d'arnaque ? Je te laisse le choix. », demandais-je avec un regard rempli de malice.

Je regarde la scène, et la seule chose que je me dis, c'est que ce mec est franchement fait pour les combats de boxe. Non mais vous avez vu avec quelle facilité il a réussi à lui briser le genou ? Même moi, je me retiens de faire un sifflement d'admiration.

Cette fois, l'homme à terre est bien au sol pour une bonne raison. Malheureusement, je ne le plains pas trop. Il a chercher les noises, normal que ça lui retombe dessus à un moment ou un autre. J'hésite même à faire un petit sourire narquois, mais de peur de me retrouver moi aussi avec un genou en moins, je me retiens.

Ces deux camarades de crimes l'aident à se relever, non sans le laisser émettre des cris de douleurs. Oulala, oui, qu'est-ce que ça doit faire mal. Vous sentez mon ironie ?

- Vous allez me le payer tous les deux ! Qu'importe qui vous êtes, même le roi, j'vous fume tous !
- A bientôt, copain.

J'ai appris, au cours de ma vie précédente, qu'avec ce genre de menace, c'est du 50/50. 50% de chance que l'homme abandonne rapidement, ce rendant compte qu'il a plus à gagner à laisser couler afin de pouvoir arnaquer d'autres personnes. Et 50% de chance de le revoir dans une heure, peut-être deux, avec une quinzaine de bonhommes armées de batte de base-ball et de cannes à pêche.

Une fois le groupe partit, non sans menaces et cris, je me retourne vers l'homme qui m'a aidé. Vu sa tenue d'armoire à glace, pas de toute qu'il fasse soit partie de l'Ordre, soit des aventuriers. Et qu'importe dans lequel des deux groupes il est, je me dois de le remercier.

- Merci pour ton aide. Je n'avais pas trop envie de salir ma tenue.

Oui, parce que si personne n'était intervenu, j'allais devoir taper, et franchement, pour une fois, je n'avais pas envie. Ma salopette est toute neuve, j'allais quand même pas la cradosser dès sa première utilisation.

- Je m'appelle Nickolas. Nick, tout court.

Je me penche vers mon chariot et prend une partie de mon chargement. J'ai pas grand chose pour le remercier, par contre. je peux lui payer un verre, mais vu sa tenue, je pense qu'il lui est difficile de s'asseoir. Ou même d'aller au petit coin. Ou juste de faire quelque chose, en soit.

- Tu veux une carotte ?

Celui-ci me regarda droit dans les yeux avant de s'extirper de mon emprise en s'appuyant sur ces deux comparses. Il semblait hors de lui. Je venais de lui broyer le genou, mais il ne pouvait dire que c'était de ma faute où cela serait avouer qu'il avait tenté d'arnaquer ce jeune homme. Il se trouvait dans une impasse. Il commença par reculer et par nous menacer avec de vaines paroles qui ne me touchait guère. Au vu de ses pratiques, il ne doit pas dépendre du moindre groupe important dirigeant le quartier nord. Il n'est qu'un pauvre type n'ayant rien d'autres à faire pour gagner sa vie que de tenter d'arnaquer des personnes trimant toute la journée.

« Ne vous inquiétez pas, je paie toujours ce que je dois. J'espère que vous serez au rendez-vous. »,lançais-je en dégainant mon épée de son fourreau et en la plantant dans le sol. « Venez à plusieurs par contre et solidement armé si vous voulez pouvoir m’égratigner. »

Il n'y avait nul vanterie. La moyenne de puissance au niveau du quartier nord ne dépasse pas le rang argent. Au vu de ma courbe d'évolution et des différents paramètres recensés par l'église. Je peux facilement déterminer que le danger j'encoure est minime tant que je ne me frotte pas aux gros caïds dirigeants ce quartier. Je ne peux malheureusement pas gérer de grosses pointures n'ayant pas encore un niveau adéquat. Cela viendra avec le temps et la pratique. Je dois parfaire mon corps et mon essence avant de pouvoir nettoyer la vermine qui gangrène la ville. Si nous ne serrions les coudes, il y aurait moyen de faire de grandes choses, mais je dois déjà me battre avec mes collègues de l'église pour faire comprendre cette idée.

Me tournant vers le jeune homme celui-ci me remercia et se présenta. Il n'avait pas de nom de famille comme de nombreuses personnes dans cette ville. Soit ils ne le connaissent pas soit ils l'abandonnent. J'ai pour ma part pris un autre nom car le moi de mon monde est resté dans cette chambre. Je suis une autre personne. Je pourrai redevenir cet autre moi en retournant dans mon monde avec mon fils. Respectueux, je me présentais à mon tour.

« Je me nomme Ezekiel, Paladin de l'ordre appartenant aux lames de la lumière. Il est normal d'intervenir face à de tel faquin. Si tu peux juste éviter de rapporter la petite maltraitance envers cet individu. Je sais qu'il n'est pas forcément malin d'agir de la sorte, mais ils ne comprennent pas si tu ne graves pas la douleur au plus profond de leur être. Il sera vite remis au vu des soins pouvant être dispensés dans ce monde, mais je ne voudrais pas que les autorités de la guilde s'intéressent à cette histoire. »

Retirant mon casque afin d'échanger avec mon interlocuteur, je laissais apparaître un visage dur et possédant de multiples cicatrices.

« Je te remercie, mais je préfère que tu fasses ce don à l'orphelinant. Ils ont toujours un besoin de nourriture surtout en ces temps sombres après l'attaque par l'Abareth. »

Je prenais une respiration avant de reprendre.

« Tu as souvent des altercations avec des personnes de cette trempe ? La situation a t'elle empiré dans le quartier ? »

J'étais interrogateur sur la situation actuelle. J'aimais prendre des nouvelles de la part des locaux qui avaient un regard bien différent de ceux de l'église qui enquêtaient.

Pourquoi, en ce moment, toutes mes nouvelles fréquentations ont des balafres de partout et sont hyper badass ? Je ne peux pas croiser, genre, de belles filles, toute en légèreté et en magnifique sourire ? En même temps, j'aurai dû tout de suite le devenir, que ce n'était pas une fille. Juste sa voix aurait dû me donner un indice. Et même, quelle gentille fille ingénue aurait pu briser un genou avec une telle facilité ?

- T'inquiète donc pas, paladin. Moi, j'ai rien vu, promis.

J'avais déjà l'habitude de passer des scènes sous silence, en tant que policier. Oui oui, c'est pas bien, tout ça, tape sur la main. Mais en même temps, il n'existe pas franchement beaucoup d'autres méthodes pour pouvoir soit faire parler des individus, soit les faire promettre la moindre chose. Donc bon, ça ne va pas me rendre triste ou noircir ma vie.

Je reprends ma carotte pour la remettre avec les autres. L'orphelinat n'est pas le seul endroit qui a besoin de nourriture. Presque la totalité des habitants du quartier Nord n'ont pas assez pour quoi vivre dignement. Même moi, un fermier qui fait tout de même tous les marchés de la ville, n'arrive pas forcément à mettre des gils de côté tous les mois. C'est bien pour ça que je vends mes produits très peu cher, pour que les plus pauvres puissent tout de même acheter de l'alimentation saine.

- Boarf, tu sais, la situation n'a pas toujours été tranquille, dans le quartier Nord.

Et ça ne sait pas arranger avec cette histoire d'attaque d'Abareth ou de je ne sais pas quoi. J'étais dans mon petit champs à ce moment là, et la seule chose que j'ai pu voir au moment de l'attaque, c'était la fumée qui s'élevait haut dans le ciel. Quand j'ai dû finalement aller en ville pour un marché, j'ai pu constater les dégâts. Des bâtiments effondrés, des personnes obligées de vivre dans la rue, à dormir à même le sol. C'était vraiment une scène épouvantable. A l'heure actuelle, il reste encore beaucoup de chose à faire, mais je ne doute pas que tout rentre dans l'ordre rapidement.

- Il y a toujours des couillons qui aiment profiter de ce genre de situation, du désespoir des gens. Donc bon, ouais, on peut dire que ça a un peu empirer dans le quartier.

Je ne peux pas forcément dire avec précision comment ça se passe, non plus. J'habite pas assez près pour être à jour dans les potins. En plus, on ne me parle pas trop, à part pour savoir si j'ai fini ma maison ou si je me suis enfin trouver quelqu'un. Oui, je me fais clairement agressé par les vieilles du quartier.

- Fin, j'habite pas le quartier non plus, hein. Je viens des champs, derrière. Je suis juste obligé de passer par là pour aller dans le centre.

Puis, je plisse les yeux. Ouais, bah c'est ça, je l'ai vraiment jamais vu, ce bonhomme. Je croise souvent des gens de l'Eglise, et c'est sûr qu'un paladin comme ça, j'aurai pas pu l'oublier. en même temps, les paladins en grosses armures, c'est monnaie courante par ici. C'est comme si je disais....ouais non, j'ai pas d'exemple à faire avec mon monde d'origine.

- T'es nouveau dans le coin ? Je crois que c'est la première fois que je te vois dans le quartier. Après, on n'a peut être pas eu la chance de se croiser non plus, hein.

La récolte d'information fraîche était primordiale dans le but de faire un rapport des plus détaillés. Si je pouvais seulement faire un peu bouger l'église afin d 'améliorer nos aides vis à vis es personnes en difficultés. Nous pourrions mieux structurer l'ensemble de nos actions et accroître nos rangs dans l'objectif d'accomplir la quête. Plus nombreux nous serons à combattre les rois du chaos et plus de chance nous aurons pour rentrer chez nous. Je fus rassuré par les paroles du jeune homme qui me fit la promesse d'omettre mes actions s'il venait à raconter l'histoire.
Cela me garantissait une certaine sûreté même si je pouvais toujours m'expliquer clairement, si je venais à devoir justifier mes gestes à une autorité supérieure. Il serait très étrange qu'un groupe de la guilde ou encore un haut gradé surveille par hasard cette zone mal fréquentée et laissée à l'abandon habituellement.  Cela serait d'autant plus étrange qu'ils aient vu l'altercation sans intervenir et qu'ils aient compris à distance que le genou n'était pas brisé avant mon intervention.N'est-ce pas Alek
Je me concentrais sur mon interlocuteur en attendant ses réponses vis à vis de mes interrogations. Il abordait le fait que la situation n'était pas des plus stables au cœur du quartier, rien d'étonnant jusque là surtout avec les derniers événements. Je me demande si l'église à mis des choses en place pour aider ces pauvres gens à la suite de l'attaque. Proposer des choses à mon responsable serait une chose pertinente.Le jeune homme m'expliqua qu'il n'était qu'un fermier passant par là pour vendre ses produits. Il n'étais donc pas au courant des principaux maux rongeant le quartier nord.

« Je comprends que le passage part ou proche du quartier nord n'est pas une chose sereine pour les personnes désirant se rendre ailleurs dans la ville. Je vais en référer à mes supérieurs afin d'essayer de mettre des choses en place. »

Il est de mon devoir de faire quelque chose. Le problème de nourriture est déjà une chose certaine. Une personne affamée sera toujours plus dangereuse que n'importe qui. Nous devons essayer de fournir un service minimum afin de permettre aux gens d'avoir une meilleure image de l'église. Malheureusement, c'est souvent aux inquisiteurs qu'ils ont à faire face et ils ne sont pas connus pour être les plus stables et bienveillants. J'ai toujours l'impression de voir une bande de sanguinaire n'aimant que la violence envers les insolents.

« Vous avez développé des pratiques particulières pour l'agriculture ? Que ce soit l'usage d'outils simples ou la confection de machine plus élaboré fonctionnant grâce à la magie ? »

Je ne m'étais pas renseigné énormément sur le niveau technologique de ce monde. Je pense que nous avons des moyens d'améliorer celui-ci afin d'augmenter les rendements.

« Nouveau, c'est bien relatif. Cela fait de nombreuses années que je suis arrivé dans ce monde. J'ai passé par la suite de nombreux mois à l'extérieur des murs afin de monter en compétence et en puissance. Je pars régulièrement en mission, je suis justement en inter-mission. J'en profite donc pour me renseigner et étudier les points de la ville dans lesquelles nous pourrions apporter notre aide. Je me balade aussi plus souvent au cœur du quartier nord, même si c'est un lieu moins sur même pour quelqu'un de ma trempe. »

Je suis conscient de mes forces et de ce que je peux actuellement faire.

« Quand est il de toi ? Tu es un natif ou tu viens aussi d'ailleurs? »

- Je ne pense pas que plus de patrouille soit vraiment plus bénéfique que ça. Mais en mettre pour aider les gens dans leurs petites tâches, comme faire les courses, les aider à reconstruire leur maisons etc, pourrait être plus bénéfique.

Je parle en connaissance de cause, en plus. Je devais en faire, des patrouilles dans des zones à risques. Des gangs à tous les coins de rues, des chouffeurs, des transactions illégales,  des vols, viols, rackets, et j'en passe des meilleures. On n'arrêtais pas de se faire caillasser, on entendait des noms d'oiseaux voler de partout, et si nos voitures n'étaient pas incendiées, c'était un bon jour.

Puis on s'est dit qu'aider ces gens là pourrait être pas plus mal. Donc on a commencé à remettre l'électricité dans leurs parcs, à donner des cours aux gosses et même des petits travaux. Au final, on s'est fait une bonne réputation la bas, et les habitants nous ont aidés à arrêter les plus gros trafics du quartier. Peut-être que ça peut faire pareille ici ?

Et puis, changement de discussion total. Le paladin veut savoir comment ça se passe, niveau plantation, de mon côté. Franchement, j'ai galéré comme c'est pas possible les deux premières années de mon arrivé. J'avais l'impression qu'à chaque fois que je toucher le seau d'eau, une malédiction s'abattait sur les plantations et tout mourrait dans les prochains jours. Mais avec l'aide des fermiers des environs, j'ai réussi à faire quelques petits trucs. Aubergine, artichauts, tomates. Après trois ans, j'ai vite compris que ce qui fonctionnait le mieux, c'était les patates et les carottes. Donc je me suis spécialisé là dedans, et tout fonctionne bien jusqu'à maintenant.

- J'utilise la bonne vieille méthode de la terre, de l'eau et du soleil. Franchement, il n'y a pas mieux pour faire de beaux et bons légumes. Bon, en soit, ils ne sont pas aussi gros qu'avec un peu de magie, mais je trouve que ça rajoute un arrière goût pas vraiment foufou.

Et pour utiliser la magie, il faut déjà en avoir. Malgré les nombreuses années de présence à Portalia et dans ses environs, rien du tout. Nada. J'ai l'impression d'être le petit poucet, ou Deku, je ne sais pas encore. Perso, je préfère manger un cheveux que d'être bouffé par mes parents.

- Haa, t'as donc vu du paysage, c'est sympa, ça ! Il y a d'autres villages à part le nôtre ?

Je me renseigne quand même un peu , pour voir si je peux faire du commerce à d'autres endroits. J'ai bien la verdure, et connaître de nouveaux coins pourraient être intéressant, d'un point de vue....découvertes. Je ne sors pas très souvent, principalement coincé dans ma routine "boulot dodo marché". Donc si je peux faire des voyages occasionnellement, ça ne pourrait pas me faire de mal.

- Non, je viens d'ailleurs. Je suis arrivé...il y a quoi...cinq ans maintenant ? J'ai eu un peu de mal à m'habituer à l'endroit, mais comme toi je pense, non ? Puis je me suis fait une idée, j'ai recommencé ma vie et j'essaye de construire ma maison à bon coup de do it yourself.

Je m'asseois sur mon chariot. Ce qui est bien quand t'es à la limite du quartier Nord, c'est qu'il n'y a pas beaucoup de monde dans les rues. Donc même si tu t'arrêtes en plein milieu, tu ne vas pas gêner grand monde. A part les fourmis. Mais qui ne s'en fou pas, des fourmis ?

Je devais récupérer des informations afin de mieux cerner le fonctionnement de ce quartier. Si jamais on veut aider un groupe, il faut comprendre son fonctionnement interne. Il est inutile d'appliquer sa pensée par la force si cela est pour distordre sa mécanique afin qu'elle corresponde à l'image qu'on veut représenter. Je pense que c'est une erreur que mes semblables font régulièrement. Il voit les choses uniquement de leur point de vue et cela n'amène que des choses négatives et cela même s'ils veulent faire de bonnes choses. Je sais aussi que des actes isolées effectuées par une personne tel que moi ne seront pas suffisant, mais si personne ne fait rien alors les choses ne bougeront jamais. Je prenais donc le grand soin d'écouter mon interlocuteur sur les choses qu'il connaissait. On ne sait jamais ce que l'on peut apprendre d'autrui et même si celui-ci n'est qu'un simple paysan. Il a fait ce choix dans ce monde, mais rien ne me dit ce qu'il était dans sa vie antérieure. Nous ne prenons guère attention à nos connaissances antérieurs au portail et pourtant je pense qu'elles peuvent être plus utile que nous le pensons.

« Mon intérêt n'est pas d'augmenter les rondes dans le quartier. Je ne pense pas que même si la volonté est d'aider, cela sera vu comme une surveillance renforcée de l'église suivant les malheureux événements de l'attaque du quartier nord. Je pensais plus à des moyens d'aider du point de vu alimentaire. Je ne sais pas s'il y a eu par le passé des initiatives de la sorte. Ma présence entre ces murs a été assez limité depuis mon arrivé dans ce monde. »

La rue s'était vidée avec l'avancement de l'heure. Il n'y avait pas un worg. Ces sales bêtes à toujours se cacher avant d'attaquer à plusieurs. De vraies racailles ces worgs, ils sont irrécupérables. J'écoutais la suite de la discussion avec le jeune homme qui aborda alors la culture de la terre. Celle-ci semblait assez primitive comme dans les temps anciens. Je me demande bien s'il n'y a pas des choses à faire en étudiant la magie et de créer des outils plus performant. Je pense qu'il est important de se pencher sur la question.

« C'est étrange, je ne sais pas mais dans votre ancien monde. Vous n'aviez pas des techniques plus élaborées afin de produire avec un moindre effort sans altéré la qualité de la nourriture? Il n'y a pas de recherches de la part de mages ? Il est quand même primordial dans un monde tel que le notre de développer notre agriculture afin de mieux subvenir aux besoins des habitants de la ville ?»

J'avais l'impression que le gros des recherches se tournaient exclusivement vers le combat alors que nous devrions prendre en compte de nombreux facteurs. Après il est vrai que les aventuriers sont les mieux lotis. Ils n'ont pas à se prendre la tête pour les pauvres gens. Ils ont assez d'argent pour manger tout ce qu'ils veulent sans se soucier de la quantité ni des limites de production. Il est bien triste d'être invoqué dans un monde où nous sommes limités technologiquement. Même l'église semble prendre cela à la légère. Seul la quête compte, mais sans réflexion générale. Je ne dois voir à qui je pourrais en parler dans l'église ou même en dehors. Je pense qu'il y a des choses à faire.
Changeant de sujet, il me questionna sur ce que j'avais pu voir en dehors de Portalia.

« Le monde de l'extérieur est très vaste et dangereux à la fois. Je sais qu'il existe différents villages isolées qui vivent en autarcie. Le seul que j'ai pu voir de mes yeux est l'oasis des réfugiées. Pour le commerce avec eux, je pense que cela sera complexe, mais rien n'est impossible. Il existe aussi une autre ville de moindre importance, mais assez particulière ou un vent de folie semble flotter en permanence. Je n'en sais pas beaucoup sur celle-ci. L'église se méfie beaucoup de son existence. »

Prenant une respiration, je scrute les ruelles sombres au cas où l'estropié reviendrait accompagné de plusieurs autres badauds. Tout semblait calme, pour le moment.

« En effet, j'ai eu de grandes difficultés à m'habituer, mais j'ai un objectif et je m'y tiendrais. C'est aussi pour cela que je veux voir ce qui est possible de faire pour améliorer notre vie. Nous ne savons pas pour combien de temps nous sommes là. Il faut donc faire avec.... »

Rangeant mon épée, que j'avais toujours de sortie depuis ma démonstration de force, Je fis quelques pas dans la ruelle.

« Vous n'avez jamais eu envie de terminer cette quête afin de rentrer chez vous ? Ce n'est pas un jugement, juste une question. Je comprends bien qu'il est compliqué de partir à la mort sans certitude. »

- Bien vu, monseigneur Holmes ! répondis je simplement à sa volonté de donner plus de nourriture plutôt qu'augmenter le nombre de patrouille.

Puis vient la question fatidique de "comment ton monde gérer l'agriculture ?". Mais qu'est-ce que j'en sais, moi ? Si je suis devenu fermier à Portalia, c'était surtout pour me la couler douce, pour ne plus devoir faire de garde tous les deux jours et être appelé en pleine nuit pour gérer des mecs bourrés devant un bar. J'ai entendu vaguement des trucs aux infos, genre des bateaux 100% agricoles, des plantations hors terre ou d'autres merdouilles dans le genre. Mais franchement, ce sont les informations de fin, et c'est souvent à ce moment là que j'éteins la télévision. Pareille que pour les infos sur les nouveaux chanteurs. Ca m'en touche une sans vraiment réveiller l'autre, quoi.

- Heu...ouais ? peut-être ?

Les environs commencent légèrement à se vider. J'ai tellement mis tant de temps que cela ? Va vraiment falloir que je taille la route, moi. Pas que j'aime pas sa conversation, mais le marché commence tôt le lendemain matin, et je veux finir toute mon installation avant d'aller me coucher. Et franchement, malgré le nombre d'année que je fais ça, je mets toujours beaucoup de temps à tout installer.

- Boarf, est-ce qu'on peut vraiment dire que portalia est saine ? Fin, quoi... je tends les bras pour lui montrer les alentours. C'est pas trop ce que j'appelle une super ville, quoi.

J'ai toujours imaginé ça comme une ville hyper futuriste, avec pleins de plantes de partout, des voitures volantes, des gens sur des balais ou de la téléportation. Plus de famine, plus de mendiants, plus rien. Au final, on peut critiquer une zone parce que ça ou ça ne va pas, mais de leur point de vue, je suis sûr qu'on n'en mène pas large non plus.

Et puis le sujet de la quête ancestrale arrive. Franchement, cette histoire, je ne la sens pas trop. J'ai pas envie de tuer ma seconde chance simplement pour retourner dans mon monde. Je me sens bien ici, j'ai ma petite maison, ma routine, mes habitudes. Pas envie de tout chambouler une nouvelle fois pour un rêve. En plus, qui nous dit qu'on va retourner pile au moment où on est parti. Peut-être que cinq ans se seront écoulés, que ma femme se sera remariée ou qu'une invasion d'extraterrestres a eu lieu. Non, franchement, pas envie du tout.

- Boarf, tu sais, je l'aime bien moi, ma petite vie tranquille. Même si je ne te cache pas que ma petite Dynamight Ultimate me manque un peu.

Ah ouais, ça pour me manquer, elle me manque énormément. Plus pouvoir la sentir vibrer entre mes jambes, plus entendre son ronronnement...putain, ça va me tirer une larme cette histoire.

- Mais je vois que c'est important pour toi, non ? T'as laissé des affaires en suspend, c'est ça ?

Je jette alors un regard dans la rue. Plus personne, c'est presque normale. Mais tout me semble beaucoup trop silencieux pour un début de soirée. Habituellement, il y a encore quelques enfants qui jouent, ou même des vieilles sur leur chaise à reluquer tout ce qui bouge. Mais là...tous les volets sont tirés, et on aperçoit à peine les lumières à l'intérieur des bâtisses. Est-ce comme ça depuis l'attaque ?

Mais un bruit de cliquetis métallique me fait dire que non. Ils craignent quelque chose. Et ce quelque chose arrive vers nous. Des bruits de pas, plusieurs individus. Je me retourner et vois arriver une petite troupe d'une dizaine d'individus, sourire aux lèvres, et tous armés. Certains ont des lames : couteaux, épées, sabres. Mais d'autres ou des bouts de bois ou tout simplement leurs poings. Pfff, ça pue la situation merdique, ça.

La troupe s'arrête à une cinquantaine de mètre de nous, derrière mon chariot. Elle se coupe en deux pour laisser la place à un individus de bien 1m90, avec des muscles qui le font plus passer pour un ballon trop gonflé qu'à un être humain.

- C'est vous les merdes qui avaient blessé mon frère d'arme ?

Sa voix est ultra grave et vibrante. Une voix de gamine aurait été beaucoup plus drôle, mais on n'est pas dans un comics non plus. Il fait parti de la catégorie des "non armé", se basant plus sur ces gros biceps. Pas envie de m'en prendre plein la tronche aujourd'hui non plus, je laisse monseigneur le paladin répondre à ma place. Si on pouvait éviter toute bagarre inutile, je prend. Mais s'il faut se battre...j'ai mes patates.

Je sais bien qu'il n'est jamais très facile de répondre à cette question. Chacun à ses propres raisons de prendre part ou de ne pas prendre part à la quête. J'avais fait le choix de terminer cette mission, je ne pouvais plus faire marche arrière si je voulais pouvoir revoir mes proches. Cela semblait un peu différent du côté de mon interlocuteur qui semblait se satisfaire de sa vie dans ce nouveau monde. Il est vrai que je pense à ceux ayant perdu des proches, mais il y a peut être des gens qui avaient une vie misérable et qui préfère leur nouvelle vie.

« Je vois que l’acclimatation à ce nouveau monde, vous a bien réussi. Il est préférable qu'il en soit ainsi vu que nous ne savons pas si et quand nous retournerons dans notre monde. J'ai bien laissé des affaires en suspens. J'ai une femme qui a vu disparaître son fils et son mari. Quant à mon fils, nous avons été séparé dans le portail. Je ne sais donc pas s'il est déjà la, s'il a été là ou s'il le sera. On m'a clairement expliqué que la temporalité était une chose bien étrange au niveau du portail. »

Je sentais quelque chose d'étrange autour de nous alors que nous continuons notre discussion. Vous savez qu'après des années en extérieur, vous développez une sorte de don qui vous prévient de danger. Or dans notre cas, c'est exactement ce qu'il se passait. Malgré l'heure qui avançait, il devrait y avoir plus de monde, mais il y avait comme une fuite des personnes et les habitants aux alentours fermaient leurs rideaux comme si une tempête se préparait. C'est à ce moment que je les entendis. Ils n'étaient pas si nombreux, leurs pas se rapprochaient de nous. Sûrement des potes aux badauds que nous avons vu quelques temps auparavant. Ils arrivaient pour en découdre. C'était embêtant, je n'avais pas forcément envie de leur faire face. Regardant furtivement autour de moi, je les vis surgir d'une ruelle déserte enfin elle ne l'était plus à ce moment là. J'en comptais une dizaine à tout casser. Usant de mon essence, je sentais qu'ils n'étaient pas inquiétant. Le plus fort d'entre eux était quand même rang argent cinq étoiles, mais cela ne m'inquiétait pas outre mesure. Ils possèdent quelques armes, mais rien qui ne saurait abîmer mon armure. Ce n'est pas une armure démoniaque, mais elle fait quand même l'affaire. Elle m'a protégé à de nombreuses reprises et elle le ferra encore.
Un grand dadet surgit de groupe, il semblait être le plus fort du groupe, il nous demanda si c'était nous qui avions blessé son frère d'arme. Je m'empressais de corriger ses paroles.

« Nous n'avons blessé personnes, il avait déjà le genou cassé », lui répondis-je avec un grand sourire. Cela eu le don d'énerver le benêt.

« Arrêtez de faire les malins avec moi pauvre merde. Nous allons vous découpez en morceau. »

Tout de suite les grands mots,  je les voyais brandir fièrement leurs armes.

« S'il vous plaît, je ne pense pas qu'il soit judicieux d'en venir aux armes. Déjà, je vais avoir des problèmes avec soit la guilde soit le ministère de machin chose qui gère les débordements. Ils me voient assez souvent et pourtant j'oublie régulièrement leur titre. Je demanderai à l'inquisiteur Vlad de me le rappeler. Il se souvient bien de ces choses là. Les noms.... »

« Tu vas arrêté de déblatérer des conneries, tu n'as aucune chance contre nous. On est dix et tu es tout seul. », me cria t'il.

Prenant une grande inspiration, je concentrais mon aura avant de générer une présence pesante qui envahi rapidement l'intégralité de la rue. Celle-ci atteignit mes opposants dont une partie complètement effarée pris la fuite.

« Six, je dirais. Je sais que vous n'êtes pas les plus intelligents, mais il serait pertinent que vous appreniez à compter. »

Abasourdi, il envoya ses hommes me confronter. Remettant mon casque, je décontractais mes muscles et je tirais mon épée de mon dos.

« Restez en arrière Nick, si quelqu'un doit avoir des problèmes cela sera moi. J'ai l'habitude après tout. »

Je me concentrais afin de percevoir les mouvements de mes opposants. Attrapant mon arme par la lame, je m'en servis comme d'une masse afin de plier le premier d'un coup dans l'estomac. Il n’apprécia pas vraiment cela. Le choc lui fit vomir son repas du midi avec une pointe de sang. Il pouvait s'estimer heureux. Les quatre comparses restant en profitèrent pour me frapper, mais je tenais bon tel un pic, Jetant mon épée sur un qui s'était reculé, j’attrapais un petit qui s'énervait sur mes mollets avant de lui administré un gigantesque coup de boule en pleine face. Je vis quelques dents sautées et son nez de travers. Sachant l'individu, je sortais mon bouclier afin d’assommer un troisième qui essayait de me planter avec une épée. Malheureusement pour lui, il ne trouva pas d'interstice ou insérer la lame. Le bruit qui en résulta fut des plus dégoûtants. Je ne pense pas qu'il soit mort, mais il a une bonne commotion cérébrale. J'espère pour lui qu'il a l'adresse d'un bon médecin. Soudainement, je sens un gros coup dans le dos qui me fait voler de quelques mètres. Me relevant un peu fatigué par mon enchaînement avec un petit mal de tête. Je vis que le grand dadet c'était bougé.

« Alors on fait moins le malin ? », me hurla t'il les yeux injectées de sang.

« Je pourrais faire ça toute la journée. »

Ah ouais, le fiston qui part avec lui, ça ne doit pas être quelque chose de bien marrant. Surtout s'il est jeune. A 14-15 ans, tu te dis que ça peut être une bonne chose, au final. Indépendance, prise de décisions personnelles, premières fois. Mais s'il avait genre, quoi ? 6-7 ans ? Ouais, ce n'est plus trop la même histoire. J'ai eu du mal à m'y faire, la première année. Donc je n'ai nullement de mal à me mettre à la place d'un gosse qui ne connait rien, qui se réveille dans un endroit paumé entouré d'inconnu, et avec peut-être un pouvoir en activation.

Mais pas le temps de répondre qu'on revient au présent. Le groupe de dix a vite fondu, il n'en reste plus que six. Ca se voit à la tête du meneur qu'il n'est pas tout à fait content. En même temps, ces supers "frères d'arme" se sont vites cassés à la vue du pouvoir de monseigneur le paladin. Mais est-ce que c'était son pouvoir, ou juste la matérialisation de sa pression intérieure ? J'suis sûre que je dois avoir la même quand j'essaye de me retenir depuis trop longtemps de faire la grosse commission. Bon, j'avoue, elle doit être beaucoup moins badass que la sienne, mais je suis sûre qu'on n'est pas si loin que ça.

Comme il me l'a dit, je le laisse gérer. De toute façon, je n'avais pas trop envie d'entrer dans un combat. Enfin quoi, ce n'est pas moi qui me suis amusé à casser le genou d'un mec, non ? Bon, oui, on serait sans nul doute arriver à la même conclusion s'il n'était pas arrivé. Mais au final, ce qui compte, c'est que je ne l'ai pas touché le bonhomme, moi.

J'essaye de reprendre lentement et le plus discrètement possible ma charrette sur les bras. Mais le balancement en arrière à attirer l'attention d'un des six rescapés. Il vient rapidement me barrer la route, passant sur le côté de ma cargaison, à l'abri de la vision du paladin.

- On ne passe pas, malotru !!
- Malotru ? Vraiment ? Je crois que je suis le plus moins malotru du lot, non ?
- Notre frère d'arme a été blessé à cause de toi ! Tu n'en ressortiras pas vivant !
- Rhooo, tout de suite de grandes promesses.

Ça se voit que l'homme n'est clairement pas doué aux combats, que ce soit avec ou sans arme. Les deux mains sur sa batte en bois, il essaye tant bien que mal de faire la caïd, mais je dois me retenir pour ne pas rigoler. J'ai plus l'impression qu'il ressemble à une majorette plutôt qu'à un membre de gang sanguinaire.

Je me lève de mon chariot, et commence à trembler sur place.

- Ho non ! J'ai tellement peur ! S'il vous plait, ne me faites pas mal !

L'autre mou du gland n'y voit que du feu, mon jeu d'acteur est tellement excellent, aussi. Je le laisse donc sourire comme s'il avait gagner à la loterie, et se rapprocher de moi pour me donner un coup. Rapidement, je m'écarte de sa trajectoire, et donne un coup bien placé au niveau du foie. Il lâche son arme, se met à quatre pattes et se tient fermement le ventre. Il crache de la bile, et ne se relèvera pas avant plusieurs minutes. Assez de temps pour me permettre de me focaliser de nouveau sur le combat de monsieur le paladin. C'est quand même beaucoup plus intéressant que le miens !

J'avais l'habitude de prendre des coups. Je combattais moultes monstres à travers les différentes régions peuplant ce monstre. Ce n'est pas un simple coup qui allait me mettre hors-jeu. Celui-ci avait été porté dans le dos qui reste une zone sensible du corps humain. Nous avons beaucoup moins de protection dans le dos naturellement qu'au niveau du torse. Cela est normal, nous devons affronter nos opposants et non prendre la suite. Heureusement, je porte une armure lourde qui m'aide à atténuer l'impact du coup, même si celui-ci n'est pas nul. Je me relève et j'observe mon adverse. Il est le plus fort de tous, mais il reste bien en dessous de mes compétences. Lâchant mes armes, je me dégourdis le corps afin d'obtenir une parfaite contrôle de celui-ci.
Me passant un coup sur l'armure, j'époussette la poussière s'y trouvant, puis je commence à m'approcher de l’énergumène. Il semblait complètement déchaîne par l’adrénaline qui parcourait l'intégralité de son corps. Le reste du groupe s'était écarté, il n'y aurait plus qu'un affrontement, moi contre lui. Si je faillais, je serais tué ou du moins roués de nombreux coups, si j'en viens à bout alors, je serais tranquille. J'activais simultanément la « saisie des pensées » et « l'inquisition de Kozilek ». Je ne prenais aucun risque, j'allais voir en lui comme dans un livre ouvert. Je ne perdrais pas la vie dans une ruelle et même si un jeu je m'incrimine par mes actes, je ne laisserais personne prendre ma tête.

Ni chaos, ni ordre ne viendront à bout de ma personne, je me montrerais assez malin afin d'y échapper. Je trouverais l'équilibre adéquate afin d'éviter de plonger dans le néant, je marcherais sur la ligne étant parfois le crépuscule et parfois l'aube.

Une explosion lointaine tel un pétard signifia le début du combat. Il s’élança contre moi sans la moindre réflexion. J'esquivais les coups grossiers tel un boxeur et je parais ceux trop précis. Je m'attribuais son rythme et je commençais à placer quelques coups de semonces afin de l'affaiblir, mais aussi de maintenir le rythme. Celui-ci réussi à me prendre un court instant de vitesse et me toucha au torse ce qui m'expulsa quelques mètres en arrière, il ne s'arrêta pas, mais l'analyse était finie. Attrapant de la poussière au sol, je lui lançais dans les yeux. Cela l'aveugla un bref instant, mais c'était suffisant. Je parai son coup hasardeux d'un bras avant d'asséner un premier coup de sa mâchoire. Cela eut pour effet de la fissurer. Reculant d'un pas pour éviter sa choppe, je lui claquais mes paumes sur ses oreilles. Du sang commença à couler de ses orifices. Il devait être bien sonné. Tentant de mettre ce qui lui restait de force dans un dernier coup horizontal, malheureusement sa taille jouait contre lui. Je n’eus qu'à me baisser afin d'éviter la frappe. Il était temps pour moi de le finir. Je frappais dans la mâchoire fissuré afin de la disloquer puis j’enchaînais par une frappe dans le foie avant de lui caler un coup de genou dans l'estomac. Il s'écroula à mes pieds. Résultat, surdité partielle, mâchoire en vrac et orgueil au placard. Rémission physique rapide, rémission mentale, jamais.

J'étais tranquille, ramassant mes armes, je les rangeais. Je devrai les nettoyer en rentrant. M'excusant brièvement envers le fermier, j'entendis une voix s'élever. Me tournant, un membre du groupe m'interpella. Il semblait être un inspecteur en infiltration pour une enquête secrète.

« Vous vous annoncez comme inquisiteur alors qu'il y a encore des membres de la bande dans le coin, nous observant. Vous déclinez votre identité tout en expliquant votre plan et vos intentions. »

Je m'approchais du dit inquisiteur, sa puissance était médiocre. Ce n'était qu'un faible.

« Expliquez moi en quoi il est pertinent de dire que j'ai mis en l'air votre enquête. Techniquement, si vous êtes réellement un membre de l'église, rien dans mes actions ne trahissaient votre nature. Vous n'aviez qu'à passer votre chemin et cela n'aurait rien changé à vos plans, mais il y a un hic. Il y a eu des choses étranges dans ces quartiers comme l'attaque qui a causé de nombreuses pertes à l'église. Il est plus facile d'agir contre quelqu'un lorsqu'on demande son nom et son identité. »

Encore sous l'effet de mes capacités, je lui assénais un coup rapide afin de l’assommer. Le prenant sous le bras, je pris ma route vers l'église afin de le ramener.

« Il y a deux types de personnes qui se comporteraient de la sorte, un membre des Dark Souls ou un abruti fini. Si tu es réellement un membre de l'église, je pense qu'on va devoir te changer de branche car tu es vraiment pas très intelligent. »