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Bronze
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- C'est l'hymne de nos campagnes, de nos rivières de nos montagnes...
Putain de chanson qui reste dans la tête. Ca fait tout de même cinq ans que j'ai quitté mon monde pour arriver ici, mais j'ai toujours ces chansons de merdes. Niveau torture, on n'a pas fait mieux. Et encore, je suis content, c'est pas les sardines ou tourner les serviettes. Manque plus que le roi, sa femme et le petit prince.
Je tire mon chariot jusqu'au centre de la ville. J'ai pas forcément envie d'avoir des animaux pour la tirer : ça fait des bouches de plus à nourrir, et je ne roule pas assez sur l'or pour commencer à en avoir plus qu'une. Déjà une, c'est pas si simple que ça, alors trois.
Je viens tout juste de quitter le quartier Nord, et franchement, maintenant que les habitants me connaissent un peu, je n'ai plus trop de problème. J'ai pas envie de me rappeler de comment c'était la première fois que j'ai dû y passer. Et vas-y que je te fais la poche arrière, et prend un "tu es le père de l'enfant" alors que j'ai pas pu tremper le biscuit depuis trop longtemps. Mais au final, je les avais mal juger. Règle 10 : "Il arrive parfois de se tromper." Une fois que tu leurs a bien fait comprendre que t'étais aussi pauvre qu'eux, il n'y a plus eu de problème. Même, je les trouver assez sympa et j'ai commencé à leur donner des patates ou des carottes, histoire qu'il est tout de même quelque chose à manger le soir.
Fin bref, comme dit, je viens tout juste de quitter le quartier Nord quand je sens quelque chose cogner contre mon chariot. Déjà qu'il est lourd, si en plus j'ai des passagers clandestins. Je le pose donc en plein milieu de la route, m'en foutant un peu du bouchon que je pourrais causer.
- Haaa, j'ai mal, j'ai mal !
Et bien voilà, manqué plus que ça. Un homme d'une vingtaine d'année et allongé sur le sol, se tenant le genou droit des deux mains. Derrière lui, deux hommes debout attendent la suite en silence. C'est pas un sourire, que je vois sur leurs lèvres ?
- Je peux savoir ce que tu fais, garçon ?
- Ca ne se voit pas, abruti ? Tu mets rentré dedans avec ta merde !
Ouais, ok, je vois le genre. Qu'est-ce qu'ils vont me sortir ? Qu'il faut que je paye les frais médicaux ? Qu'ils vont m'envoyer leur boss pour cette atroce affront ?
- Putain, t'as cassé le genou de notre pote, là ! dis le premier.
- Ouais, t'as cassé son genou ! continue le deuxième.
- Putain mon genou ! Achève le troisième.
Je lève les yeux au ciel. Les jeunes sont devenus de plus en plus nuls, ma parole. Je me souviens qu'ils étaient beaucoup plus intelligent il y a quelques années, quelque part d'autre. Je m'avance vers eux et tend la main à celui qui est """blessé""".
- Allé viens, je t'amène chez un guérisseur.
Mieux vaut se montrer gentil et compréhensif, sinon les choses vont vites devenir invivable, et j'ai simplement envie de vendre mes patates. Les derniers combats ne remontent pas à si longtemps que cela, et je peux commencer à ressentir les manques des poings dans la face de mes adversaires. Mais se battre contre...contre ça, non merci.
Mais le jeune balaye ma main d'un revers de la sienne, m'énervant un peu au passage. Son regard se veut froid et en colère, mais on peut aisément y lire l'amusement et la sournoiserie.
- Toi...
La colère me monte. Je suis calme en règle générale, mais j'ai franchement du mal à rester stoïque quand on se fout de ma gueule.
- Quoi "toi" ? Tu va faire quoi ? M'attaquer, me buter, me frapper, m'incendier, m'arnaquer, me tabasser ?
Mais avant que j'ai le temps de répondre qu'il est tout de même un peu intelligent pour un mollusque, une voix nous interpelle derrière moi.
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Sam 28 Mai - 21:43