Alors bon, le travail n’était pas parfait, loin de là, on voyait évidement tout de suite que ce n’était pas un professionnel qui avait tondu les bêtes, même avec toute la minutie et bonne volonté qu’elle y a mise. Son objectif principal, c’était surtout de ne pas blesser les animaux. Pour le coup, là, elle avait envie de dire à Phrixos, qu’à chaque mouton, à coup de « force », elle avait eu peur. Peur de blesser, voir même de tuer la pauvre créature et, qu’est-ce qu’elle aurait dit à la fameuse bergère ensuite ? « Désolé, j’l’ai pas fait exprès » ? Oui, elle avait eu peur, tout le long, de mal faire mais, elle l’a fait quand même, du mieux qu’elle a pu. Est-ce que le ferait un jour ? Pas sûr non plus, il ne faut pas exagérer non plus.
Non, son truc à elle, ça resterait de bastonner des monstres, pour le bien de tous, même si ça devait être des bestioles de rangs bronze le plus souvent – Malgré une petite recrudescence de rang argent – mais, voilà ils étaient dans un système qui fonctionne, et chacun était utile à l’autre. Ce qui était en intérieur, profitait en extérieur, le plus simplement du monde : ces fameux gigots dont Tera raffole, ils sont produits en intérieur, par des gens comme Phrixos et cette bergère – faudrait qu’il lui demande comment elle s’appelle d’ailleurs – et ils lui servent, dans son travail, dans ses missions d’extérieur, qui assure une certaine tranquillité à ceux de l’intérieur !
Même si ce sont des monstres types – restons dans le thème des ovins – Brisglass, qui elle ferait vraiment paniquer ce pauvre Phrixos, d’ailleurs… Quel goût ça a un Brisglass ? Parce que bon, ça creuse tous ce travail de bergerie, ou de ferme là. Est-ce qu’on peut faire de choses, avec de la laine de Brisglass ou même son cuir, comme avec les moutons ? Parce que si on pouvait, ça se saurait, mis à part le fait qu’elle mettrait « Gigot d’agneau de Brisglass » dans un coin de sa tête. D’ailleurs en parlant d’agneau, niveau choupinitude – sans reparler Gremlins ce coup-ci – elle hésite entre, agneau donc et, Oglion. Oui, un Oglion ça tiens plus du cervidé, que du bovidé – Oui, les ovins, sont considéré comme un embranchement des bovins, quand tu regarde une brebis et une vache, tu ne t’en rends pas forcément compte… - ensuite, bien sûr, s’il fallait revenir sur la phobie de ce pauvre Phrixos, selon définition « familière » du bestiaire, un Babomoche – déjà rien que le nom il est moche - c’est comme « un babouin croiser avec un bouc », donc là oui, cela aurait peut-être plus de justification vu la gueule du machin, mais comme le jeune l’avais si bien dit, personne n’est fait pareils.
Revenons à nos moutons, nous avons donc une Tera qui a transpiré à grosse goutte, et prit 2 fois plus de temps qu’il ne faudrait en moyenne, pour tondre un troupeau d’ovidés d’une cinquantaine de tête, chacune étant une épreuve en elle-même ! Il n’y a pas à dire, cela rendait humble de se confronter aux travaux des autres, parce que si elle a eu certaines facilités dans les précédents domaines, les deux derniers non pas été des plus faciles, ou en tous cas, aussi facile qu’elle le croyait. Toujours sur le l’axe de ne pas blessé les animaux, si les civils, et encore plus les humains, faisait eux même attention à ne pas blesser leurs petits bétails, elle avait été « obligé » de faire encore plus attention. C’était en fin de compte, dans un certain sens, un exercice de force mais, ou il fallait en user le moins possible, et savoir le doser avec le « force ».
Il ne reste plus qu’à prendre toute cette laine, et à l’entasser dans un coin, là ou Phrixos le lui indiquerait. Une fois tous ça ranger, regarder les moutons tous nue avait quelques chose d’assez marrant, sûr que cette journée, et toutes ces expériences dans leur globalité, elle ne les oublierait pas de sitôt. Maintenant que tous ce dur labeur était terminé, il restait quoi à faire, et quoi à dire ? En fait, ce serait plutôt Phrixos qui aurait des choses à dire, alors que la Titanis arrive devant lui :
- Euh… Et bien, je suis franchement, vraiment impressionné. Je, je n’imaginais que tu ferais, tous ça.
- Tu croyais quoi, qu’j’allais abandonné au bout d’un moment ?
- Oh non ! Non, non, juste que… Je ne sais pas, mais je n’imaginais pas que tu irais jusque-là, ou du moins jusqu’à la tonte, et que tu finirais tout.
- Pour tout t’dire, moi non plus en fait, et puis c’tait pas… Bon, pas difficile, mais pas facile non plus, c’tait un autre type de, défi, autre que ceux qu’j’ai l’habitude d’avoir on va dire.
- Oui, c’est sûr que ce n’est pas comme aller tuer dragon on n’sait où – dit Phrixos en rigolant.
- Lui souriant – Bah, au risque de t’déc’voir, j’ai pas encore tuer d’dragon, mais des Wyvern, oui.
- Faisant de grands yeux – Oh, et de quoi ça à l’air, une Wyvern ?
- Bah écoute – elle tente de schématiser avec des gestes plus ou moins précis – c’est comme un dragon, avec de grandes ailes, une grande queue, ou plutôt comme une grande chauve-souris géante, comme un Krayn en fait. Sauf qu’ça a un long cou, comme un dragon, mais en plus p’tit, et ça crache pas d’feu.
- Les yeux presque pétillant - Oh je vois ! Ce doit être effrayant, enfin pas pour toi, mais quand même plus qu’un mouton.
- Non. Les deux fois ou j’ai eu à faire à c’te bestiole, j’ai eu peur, mais…
- Admiratif - Tu es allé, au-delà de ça.
- Ouais, on peut dire ça j’pense.
Puis, une voix féminine très chaleureuse se fit entendre au loin, et très jolie bout de femme, avec des cheveux coiffés en une longue tresse, orné de petits nœuds de papillon, argenté tout le long et, de beaux yeux vert émeraude. Elle arrive, un sourire béat, mêlée d’une certaine surprise :
- Oh mais, vous avez déjà tout terminé ? Moi qui venais vous donnez un coup de main ?
Mais elle a, à peine fini de parler, qu’un des béliers est en train de courir vers elle !
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