Le cadeau d'une vie [PV Tera GROM] (Abandonné)

Enfin le moment tant entendu. Lui qui en avait rêvé depuis si longtemps, il allait pouvoir récupérer son précieux objet. Un projet d'épée - de type oriental - qu'Arthur avait proposé à une forgeronne pour ses dix-huit printemps. Malheureusement, avant qu'il ne soit possible de commencer l'œuvre, il lui avait fallu accepter une mission. Car sans bois, pas de flammes. Et qui disait, pas de flammes, disait que son arme ne verrait jamais le jour. Impossible. Cela n'était aucunement une option qu'il pouvait accepter. Et même si la quête n'avait pas été aussi simple que ce qu'il avait imaginé, il avait pu récupérer les quatre morceaux demandés. Aussitôt, il avait remercié la personne qui s'était proposé pour l'aider et une fois à Portalia, il avait tout simplement accouru vers la forge.

Depuis, plusieurs jours s'étaient écoulés. C'était le regard brillant et un sourire magnifique ornant son visage, qu'il venait de quitter la maison après un bref au revoir à son paternel. Le temps suivait certes son cours tranquillement, il n'y avait guère de pression à avoir. Et pourtant, le demi-elfe courait dans les rues à en perdre haleine. Comme si marcher allait le mettre en retard chez la forgeronne. Réflexion totalement idiote de sa part, mais il s'en fichait. Continuant toujours à se presser, faisant tambouriner violemment son cœur contre sa cage thoracique. Un véritable petit gamin, qui n'avait certainement pas été aussi heureux depuis plusieurs années maintenant.

Le soleil déjà haut dans le ciel annonçait une très belle journée. La chaleur commençait même déjà à faire perler quelques gouttes de sueur sur ton visage déjà rougi par l'effort. Au loin, Arthur apercevait l'endroit tant entendu. Alors, il essayait d'être encore plus rapide, même si cela était pour finir devant la forge, le souffle coupé. Il n'avait qu'à reprendre lentement sa respiration. La forge était tout ce qui avait de plus normal, si on mettait de côté ses proportions pour le moins gigantesques. Néanmoins, il lui fallait bien. Autant, à sa première venue, il n'avait pas tout de suite compris de pourquoi tout était plus grand qu'ailleurs. Ce n'était pourtant pas faute d'habiter dans un endroit où les races étaient diverses et variées. Sauf qu'en voyant la forgeronne, il avait aussitôt compris. Une femme à la grandeur intimidante. Il était certain que sa main devait largement faire le double - et plus encore - que la sienne. Mais elle avait été très gentille lors de sa première rencontre. Assez pour que le demi-elfe ne prend pas ses jambes à son cou.

Ne voyant personne au premier coup d'œil à l'entrée du bâtiment, Arthur ouvrait donc la bouche.

- Bonjour ? Il y a quelqu'un ?

Il espérait de n'être pas venue à un moment où la dame n'était pas présente. Cela aurait été complètement ballot.

Peut-être devait-il parler un peu plus fort non ? Mais à peine, il ouvrait de nouveau la bouche, afin d'annoncer sa présence - en y mettant plus de coffre cette fois-ci -, qu'une géante venait à sa rencontre. Il lui fallait presque se briser la nuque pour, ne serait-ce, qu'observer son menton. Autant Arthur pouvait trouver une utilité à posséder une taille imposante... Il se disait tout de même que là, c'était peut-être beaucoup trop. Dans ses réflexions, il venait à se demander de comment avait pu être leur monde d'origine. Si le demi-elfe partait du principe qu'il ne s'agissait pas de natif.

À l'annonce de son nom de famille, le jeune homme revenait à la réalité. Malgré un nombre - certainement important - de commande, elle se souvenait parfaitement de son identité. Lui, il y voyait là un autre point positif à attribuer à la forge et à ses artisans. Il la suivait donc, lorsque celle-ci l'invitait jusqu'à la pièce où se trouver celle qu'il recherchait au départ. À la vue des trois enfants, le demi-elfe ne pouvait s'empêcher de laisser un petit rire enfantin. Ils semblaient très bien s'entendre au premier abord et lui qui était enfant unique, trouvait cet échange rafraîchissant.

- Bonjour. lâchait-il en s'inclinant légèrement, avant de porter son intention sur Tera. - Vous n'avez pas idée. sa voie vibrait d'une grande excitation.

En emboîtant ses pas, Arthur se rapprochait de son précieux trésor. S'il s'était écouté, il était évident qu'il allait se mettre à courir comme un enfant. Il n'était ''calme'' que parce que cela serait très certainement malpoli, et qu'il ne connaissait aucunement les lieux. Alors, il ne pouvait que la suivre avec tout le calme dont il pouvait faire preuve - malgré le fait qu'il devait faire jusqu'à trois pas, là ou elle en faisait seulement un -.

"Tiens voilà pour toi."

Un sourire qui s'élargissait, tandis que ses mains venaient prendre délicatement l'objet enroulé dans la toile. Paradoxalement, Arthur restait planté là durant quelques secondes qui paraissaient être une éternité. Son cœur battait la chamade tant il était plus qu'heureux de tenir la commande et pourtant, il n'osait pas en faire davantage. Peut-être par peur ou appréhension, il ne savait quoi piéger. Sa main droite tremblotait légèrement sur le tissu. Mais une chose était sûre, il ne pouvait pas prendre la peine de faire attendre Tera plus longtemps. Surtout qu'il l'avait dérangé lors de son repas. Alors, minutieusement, il libérait l'arme de la toile. En découvrant complètement la pièce, quelques gouttes d'eau salées venaient perler le long de ses joues. Il n'avait pas de mots assez fort pour dire ce qu'il ressentait en cet instant. Il agrippait la garde avec force et se mettait à regarder l'épée sous toutes les coutures. Il n'était certes pas un expert en la matière, toutefois il savait reconnaître le travail qui avait été fourni pour cet objet. Se tournant vers la géante, il laissait sa gratitude s'exprimer.

- C'est magnifique ! Je vous remercie sincèrement.

Il faisait alors semblant d'asséner un coup d'épée dans le vide. Froncement de sourcils. Arthur savait qu'il n'était encore qu'un débutant, pourtant il devrait que l'arme dans sa main devait se manier différemment que celle offerte par son paternel. Voilà qui était fâcheux. Certes, il pouvait très bien s'exercer sur le tas, les missions et là aussi pour devenir plus fort. Néanmoins, il ne souhaitait pas prendre de gros risque. Lâchant un soupir, il se savait alors prêt à devoir trouver quelqu'un apte à l'entraîner. Contre rémunération bien évidemment.

- Vous avez fait un travail remarquable. Je comprends pourquoi on m'a conseillé de venir jusqu'ici pour passer commande.

Il espérait juste qu'elle n'avait pas aperçu son léger malaise de tout à l'heure.