Press Roll [pv=libre] (Terminé)

Me voilà fin prêt. La lapine a eu la gentillesse ou la pitié de me passer un vêtement afin que je m’habille.  J’ai du mal à m’habituer à cela et plusieurs fois la tenancière de la taverne m’a engueulé car je suis sorti à poil. Il faut vraiment que je fasse attention où je vais me faire arrêter par les gardes de la guilde.
J’ai décidé de me rendre au centre d’entrainement afin d’apprendre à utiliser ma capacité. Je dois arrêter de mettre le feu sans faire exprès, j’ai déjà cramé deux couettes que j’ai du payer à crédit. Il faut absolument que je tue des créatures afin de récupérer quelques gils. J’espère que je pourrais trouver quelqu’un d’expérimenté au centre afin de me donner quelques conseils car les conseils d’Aleksander ne sont pas les plus pertinents et la lapine n’est pas très utile à part pour faire à bouffer ou de la couture.
C’est donc plein d’entrain et de fumigènes que je prends la direction du centre. Prenant une cariole afin de m’y rendre plus rapidement, c’est sûr qu’à patte pour un chat c’est un peu loin, j’arrive donc devant les portes du centre d’entrainement. Celui-ci est bien surveillé. Je pénètre dans le bâtiment principal qui permet de se rendre dans la zone, je me dirige vers un des guichets où se trouve un jeune humain. Je m’avance alors vers lui afin de le questionner.

« Bonjour, je suis un nouvel invoqué et on m’a dit de venir m’entrainer ici. Vous auriez quelqu’un pour me donner des conseils ? »

Je vois que l’humain commence à vouloir me répondre avant de se mettre à trembler de manière indescriptible. Cela m’énerva et je commençai à lui crier dessus en lui crachant des poils au visage.

« Pourquoi vous vous mettez à trembler ? Vous n’avez jamais vu un chat qui parle ? Ce n’est pas plus effrayant que les monstres se cachant derrière la porte ? »

Il ne me regarde pas et fixe derrière lui et j’entends alors une voix qui se met à me crier dessus à son tour.

« Depuis quand l’Ordre invoque des saletés de boules de poils ? En quoi, il va nous être utile afin de venir à bout des 7 rois. »

Je regarde la personne qui m’invective sans la moindre retenue. C’était un grand homme chauve avec un air menaçant. Je n’avais pas une grande expérience dans ce monde, mais il ne faisait aucun doute que cet homme était la créature la plus puissante que j’avais pu croiser depuis mon arrivé en ce monde. Je commençai moi aussi à trembler face à l’intensité de son regard.

« Je suis désolé Monsieur, c’est l’autre timbré d’Axelander qui m’a dit de venir m’entrainer et sa sœur la lapine était d’accord. »

Le grand monsieur me regarde alors avec un air interrogateur.

« Tu veux parler d’Aleksander et Harmonie. Tu sais que ce sont mes enfants que tu es entrain de dénigrer là ? »

Je pense qu’encore quelques secondes et je mouillais mon poil, mais il reprit la parole sur un ton plus léger après avoir bien rigoler.

« Je rigole arrête de trembler comme une feuille. Aleksander devrait passer plus de temps à s’entrainer, mais il préfère courir la minette ou taper un somme. S’ils t’ont envoyé ici c’est que tu ne dois pas être trop mauvais. Présente-toi un peu afin que je puisse te conseiller rapidement »

Je commence à reprendre un peu mon calme et je me présente au monsieur.

« Je m’appelle Polenchat ! Je suis un rang bronze cinq étoiles et j’ai une essence bleue. La seule capacité que je possède actuellement est celle de produire des flammes à partir de mes pattes. Malheureusement c’est à courte portée malgré la force de la flamme. Je dois donc me rapprocher pour combattre. »

Le grand gars me jauge de haute en bas et reprend la parole.

« Vu ta taille, tu pourrais tenter de faire des roulades pour passer sous les attaques ennemies. Une fois au corps à corps, tu peux déchainer tes flammes. Il est sûr que combattre avec des coéquipiers seraient aussi un moyen d’exploiter ta technique. Pour cela, je te conseille d’aller à l’intérieur pour t’entrainer à la roulade. »

Je prenais en note les conseils du monsieur et je le remerciai avant de pénétrer dans l’enceinte du centre où les monstres se trouvent. Je vais devoir faire attention même si je possède une bonne puissance normalement.

Pénétrant dans l’enceinte, je commence mon observation afin d’être le plus réactif possible dans le cas d’une attaque possible. J’avais bien pris en compte les directives et conseils du grand monsieur. Il m’avait parlé de la roulade. Je dois comprendre comment exécuter cette technique. J’ai déjà vu des humains la pratiquer dans des cas particuliers. C’était souvent les petits humains qui la faisaient même. Je me souviens qu’ils mettaient leurs pattes en avant puis ils se propulsent pour atterrir sur le sol et rouler. C’était souvent hasardeux et j’en ai vu plus d’un se prendre un mur. J’ai l’avantage pour moi d’être un chat de donc d’être naturellement plus agile. J’essaie donc de trouver un endroit sans trop de racine au sol et relativement propre. Je n’ai pas envie de finir dans une bouse de je ne sais quoi. Je serai obligé de prendre un bain et comme tous les chats, je déteste cela.

Après quelques minutes de recherches, je trouve un endroit sympathique où je peux commencer à m’exercer. Je m’étire légèrement les pattes avant de commencer des flexions pour me préparer à m’élancer. Je pense être prêt et je fais un petit saut en hauteur avant d’atterrir sur le sol comme un gros tas. Je n’avais pas bien mis mes pattes et je me suis étalé comme il faut. Je pense aussi que le fait d’avoir sauté en hauteur et non en longueur n’aide pas. Les petits humains se lançait en avant en levant leurs pattes. J’essaie de me souvenir de ce que j’ai pu voir et je lève mes pattes en hauteur avant de m’élancer à nouveau. Cette fois je commence à rouler mais je m’arrête en plein milieu, me retrouvant sur le dos comme une vieille tortue.
Le début est pas mal même si je pense que je vais devoir trouver quelque chose pour la préparation. M’asseyant sur le sol, j’essaie de trouver une solution à ces différentes énigmes. Je ne suis pas obligé de lever mes pattes tout de suite tant qu’elles sont prêtes pour la roulade. Pour la suite, je devrais essayer de mieux rentrer la tête afin de faire un rond. Cela serait plus efficace. Je me remets donc en position et recommence. Cela s’améliore et je termine sur le cul. Il me manque une petite impulsion sur la fin avec mes pattes arrières afin de me relever. J’essaie donc cela et pour la première fois, j’arrive dans une position décente. J’ai compris le truc. Je commence donc à m’exercer et mes roulades sont de mieux en mieux, mais j’ai l’impression que je rate quelque chose.
J’essaie de me souvenir des exemples que j’ai pu voir durant ma vie et une révélation me parvint. Mes exemples sont des petits humains qui faisaient des roulades pour s’amuser or moi c’est pour combattre. L’application entre les deux est vraiment différentes. Il doit exister une forme plus efficace. Je commence à me remémorer ce que j’ai pu voir sur l’écran des humains. Il y avait bien ce gars habillé en noir qui faisait des roulades, mais pas au niveau de la tête. En effet, je commençais à avoir plutôt mal. Il roulait sur son épaule en avant. Je reprenais donc la pratique avec cette optique. Je recommençais donc à me reprendre des gamelles, mais après une petite heure, je commençais à prendre le truc. Ma tête était protégée et je terminais mes roulades sur mes pattes comme il le fallait. J’arrivais même à en enchainer plusieurs, mais je trouvais cela moyennement efficace.

Je ne pouvais pas penser simplement comme dans mon ancien monde. J’étais dans un monde où les capacités des gens n’étaient pas les mêmes. La roulade n’était qu’une partie de la solution et non la solution. Le grand monsieur m’a conseillé cela après que je lui ai présenté mon profil. Il y a donc quelque chose que je dois prendre en compte à ce niveau afin de trouver la solution complète.
Après quelques minutes de réflexion, une idée me vint alors à l’esprit. Je pouvais faire des flammes depuis toutes mes pattes. Cela pourrait donc me permettre de me propulser juste à la fin de la roulade. Je gagnerai ainsi de la vitesse et un bon élan pour atteindre ma cible. Par contre, je dois apprendre à bien doser au niveau de la puissance de mes flammes sinon je risque de finir dans un arbre ou un rocher et cela serait embêtant et douloureux.

Un bruit derrière moi me sort de ma réflexion. Il est vrai que je suis dans le centre d’entrainement et qu’il y a de nombreuses créatures autour de moi. Je me retourne et me met en garde afin de me préparer à mon premier combat dans ce monde.

Me tournant vers l’origine du bruit, je vois sortir un truc mais moche, mais moche. Vous n’avez pas idée. Je le regarde de haut en bas et me demande comment la nature a pu laisser faire ça. On dirait un singe croisé avec bouc. Je me demande ce qu’ils font des les fourrées. Cela ne devrait pas être admis de permettre des abominations pareilles. Je ne peux me retenir de lui faire une remarque.

« T’es quoi toi ? Ton père était le bouc ou c’était ta mère ? »

Malgré son aspect, je dois rester prudent. Je ne connais pas cette bestiole et malgré son aspect répugnant, elle est surement redoutable. Me tenant sur mes gardes, j’attends son attaque. Elle s’élance vers moi, mais à une vitesse dépassant n’importe quel raisonnement. J’ai tellement de difficulté pour voir son attaque que j’ai le temps de faire trois roulades autour d’elle. Je ne sais pas si c’est l’ensemble de son espèce qui est aussi pourrie ou juste que je suis tombé sur un spécimen complètement attardé. Il est bien loin de ma puissance ça j’en suis sûr. Je vais donc m’en servir comme partenaire d’entrainement. Etant un chat bien élevé, je vais donc saluer mon partenaire.

« Oh toi le teubé, nous allons passer quelques minutes ensembles. Je m’excuse donc de toutes les baffes que je m’apprête à te mettre. »

Ma chatte de mère m’a toujours dit d’être poli et cela même quand on joue avec sa nourriture. Je vais donc pouvoir m’exercer comme il faut. Je prends donc un peu de distance avant de me lancer vers la bestiole. A la fin de ma roulade, je tente une propulsion sauf que je dose mal la puissance ce qui me projette au-dessus de la tête du babouin. J’atterris dans des fougères qui amortissent ma chute. J’ai eu de la chance, je suis passé à un mètre de l’arbre. Je me sors des herbes alors que le moche me fonce dessus de nouveau à une vitesse dépassant la logique. Je me demande comment il a pu survivre alors que la plupart des créatures sont censés être terrifiantes. Tous le monde me dit qu’ils sont dangereux et que je dois faire attention, mais soyez sérieux. Regardez-le. Il est nul.
Je reprends une bonne position afin de continuer mon entrainement. Je prends une bonne distance afin de le voir faire demi-tour et me « foncer » dessus. Je commence donc ma roulade et je me propulse avec mes pattes. Cette fois j’arrive à bien doser et je me projette sur le moche. Je lui mets une petite claque qui a pour effet de l’énerver. Je l’entends alors émettre un son guttural et un de ses congénères apparait. Il me fonce dessus et je l’évite de peu. Je vois qu’il ne doit pas être loin de ma puissance voir de même puissance.
Je ne vais pas avoir le temps de m’occuper encore longtemps du premier énergumène. Je ne prends donc plus le temps de jouer et je fais ma roulade, ma projection étant légèrement trop puissante, je passe une nouvelle fois au-dessus du gros babouin, mais cette fois je joins mes deux mains avant de lancer ma capacité et de l’englober dans mes flammes. La puissance de mes flammes me projette en hauteur, mais crame au moins le premier adversaire qui se tombe complètement mort.

Je m’envole à cause de la puissance des flammes et traverses plusieurs branches avant de me prendre un tronc d’arbre. J’arrive à amortir le choc avec mes pattes. Je prends une petite pause sur les branches en hauteur. L’utilisation des flammes est fatigante, surtout que je m’entraine depuis deux bonnes heures maintenant. Je commence à avoir faim. Si l’autre n’était pas intervenu, j’aurais pu bouffer le babouin, mais je n’ai plus rien à me mettre sous la dent. Je vais devoir me trouver un autre repas.
Descendant de l’arbre avec soin, je commence à chercher autour de moi une proie que je pourrai faire rôtir. J’arrive à choper une sorte de poule que je commence à faire rôtir avec ma flamme purificatrice. Une douce odeur se repend autour de moi et réveille mes papilles. Le repas est prêt.

« à table ! »

Vous pensez vraiment qu’une bonne cuisson est quelque chose de simple ? Vous vous trompez énormément. Je pense que vous ne vous rendez pas compte ! J’ai passé des heures d’observation à regarder mes humains. Je les voyais s’atteler autour du feu afin de me préparer mes repas. Bien sur les piafs sont un repas que j’ai toujours apprécié. Par contre, on va être clair tout de suite. Je ne suis pas un chat qui mange sa nourriture non cuite. J’ai plein de mes congénères qui mange cela saignant. Je ne peux m’y résoudre. Je trouve cela répugnant.
J’ai donc procédé à toute une préparation pour ma nourriture. D’abord, j’ai utilisé une capacité que j’ai acheté chez le marchand. Elle me permet de rendre ma viande comestible si jamais elle ne l’est pas. C’est bête, mais je n’ai pas envie de mourir d’une intoxication alimentaire. Cela sera complètement débile, je ne m’appelle pas Aleksander. Une fois ma viande désinfectée, j’ai appliqué ma flamme normale afin de faire une cuisson lente. Une fois l’ensemble prêt, j’ai commencé mon festin.
Croquant à pleines dents dans la viande, le jus de celle-ci me coule le long de la bouche. Il est vraiment agréable de se nourrir et encore plus après un effort comme je viens de produire.

Tout d’un coup, j’entends des buissons bougeant autour de moi. Je pose ce qui reste de mon repas et me met sur mes gardes. C’est alors que je vois débarqué un truc faisant plus de deux fois ma taille. Elle était armée avec un bouclier et une grande hache. Au premier abord, elle semblait forte, mais ce n’était pas comme le grand monsieur. Je ne ressentais rien d’extraordinaire provenant d’elle. Elle devait être une aventurière comme moi et elle venait s’entrainer pour renforcer ou apprendre ses capacités. Au vu de son attirail, je ne suis pas certain qu’elle ait besoin d’apprendre la roulade.
Continuant sa progression vers mon emplacement, elle m’interpella en se présentant. Elle ne semblait pas hostile à mon égard. J’espère juste qu’elle ne veut pas me piquer ma bouffe.

« Salut à toi Tera, je suis Polenchat. Tu es venu t’entrainer ? Tu as de grosses armes avec toi. »

Pendant qu’elle me parle, je vois un gros cafard sortir des fourrées. Je m’élance alors avec lui avec ma technique de roulade. Cette fois, je dosse bien la distance et arrive parfaitement sur lui à ce moment je déchaine mes flammes sur lui, le carbonisant sur place. La puissance m’envoie un peu valser en arrière, mais j’arrive à me rétablir tranquillement
Je me tourne vers mon interlocutrice.

« Désolé, il y avait un insecte à s’occuper. Sinon tu es quelqu’un de fort ? Aleksander me disait qu’il était super puissant, mais au final il était plus faible que moi ! »

Sur ces paroles, je me mis à rire tellement je trouvais ce fait hilarant.

C’est bien de rire, mais mon interlocutrice n’avait pas l’air portée sur l’humour. C’est une chose bien triste. Je trouve que les personnes de ce monde ne sont pas très intéressants vis-à-vis du comique, y a juste Aleksander, mais bon. J’aimerai bien me trouver quelqu’un avec qui je pourrai faire de l’humour, même si cela n’est pas primordiale et que je dois me concentrer sur l’apprentissage et le contrôle de mes capacités, il est important de se détendre et de prendre du bon temps. J’ai ouïe dire qu’une séance d’information devrait arriver prochainement. Il serait pertinent de s’y rendre afin de me trouver des compagnons surtout pour s’amuser.

Bon, je me frotte les pattes après avoir cramé l’insecte et je me tourne vers la grande dame. De toute façon, 95% des choses sont grandes à côté de moi. C’est un peu le problème lorsqu’on fait seulement un mètre de haut alors qu’elle, je ne sais pas vraiment. Elle a du mangé pas mal de soupe quand elle était petite. Enfin ce qui est drôle ce sont ses pattes arrières. On dirait celle de félins comme moi ou encore les tigres. Je me demande bien de quelle race elle vient. Rien que je connaisse à première vue.
D’après ses paroles, elle est venue s’entrainer. Il n’est pas compliqué de dresser son profil. Elle est du genre bourrin et je ne pense pas qu’elle réfléchisse beaucoup avant d’agir. Je pense que ça ne sera pas la seule dans ce cas que je croiserai dans ce monde. Je me demande si je dois adapter mon langage ou si elle me comprend si je lui parle normalement.

« Au moins, tu es au bon endroit pour t’entrainer. Je pense que tu es une essence rouge au vu de ton profil. Que ce soit ton bouclier, ta stature ou tes manières. On m’a expliqué que les essences ont une influence sur notre développement ce qui explique mon évolution suite à mon arrivé dans ce monde. »

Je fais une pause dans mon monologue afin de scruter les environs, je n’ai pas envie de voir une quelconque bestiole me tomber sur le dos alors que je ne suis pas aux aguets.

« Quand tu parles de nous entrainer ensemble, tu veux dire quoi par-là ? L’un contre l’autre ou on se balade et on voit pour taper du monstre ? J’avoue ne pas saisir l’ensemble de tes propos. Pas que j’ai un problème avec le 1er, le 2nd et le 3ème degré en étant même particulièrement friand comme celui au fromage, mais dans le premier cas. Je ne suis pas sûr que nous soyons compatibles surtout que tu fais 10 fois ma taille. »

Je la regarde afin d’essayer d’évaluer sa puissance. M’est-elle inférieure, m’est-elle supérieure ?

Je n’ai pas le temps de tergiverser. Il y a des mouvements autour de nous. Je grimpe à un arbre afin d’observer les environs. Cela peut être intéressant de tester ma propulsion depuis une surface autre que le sol. Je devrai pouvoir réussir à dévier mes déplacements à l’aide de mes pattes avant, mais ça demande de l’entrainement.

Continuant d’observer les environs, j’attends de voir surgir la créature qui avait fait bouger les buissons. Je n’avais pas prêté grande attention aux paroles de mon interlocutrice. Je comprenais la moitié de ses paroles et l’autre moitié n’était pas des plus intéressantes. C’est le problème des essences rouges, la plupart ne pense qu’à taper et leur niveau de dialogue n’est pas des plus pertinents. Il faut faire avec, au moins ils font une bonne diversion pour les monstres alors qu’on attaque sous un angle moins dangereux.
La seule information que j’ai retenu de ses paroles est qu’elle est native de ce monde et qu’elle est donc parfaitement au courant du système des essences qui le régit. C’est déjà une chose qu’elle sait au moins. Je me demande par contre le pourcentage qu’il y a entre les personnages natifs de ce monde et les invoqués, mais ce n’est qu’une information superflue au final.
Je prenais la peine de lui répondre vis-à-vis de ces dernières paroles.

« En effet, je suis une essence bleue, ce qui est très utile dans le développement cognitif. Je me questionne aussi au niveau de la complémentarité de nos différents langages. Tu es une native et moi non et pourtant nous arriver à communiquer, même si tu ne sembles pas percevoir la subtilité de mes paroles, mais nous mettrons cela sur le dos de ton essence. Subtilité et réflexion ne semble pas être ton fort. »

Je n’ai pas fini mes paroles qu’une créature surfit enfin des fourrées. Elle en a mis du temps. C’est une sorte de plante que je pourrai cramer sur place assez facilement, mais celle-ci me rappelle une histoire qu’Aleksander m’avait raconté. Cela devait être une créature de ce type.

La grosse bourrine ne semble pas en reste et attaque la créature sans la moindre retenue. Au vu des forces des deux camps, je vois bien que la petite plante n’a aucune chance. En quelques secondes, elle se voit priver de deux de ses appendices, mais quelque chose semble me tracasser. Je ne sais pas si c’est l’histoire d’Alek ou le ruban rouge à moitié déchiqueté qui est attaché. UN RUBAN, mais c’est donc….
Sautant de l’arbre, j’atterris entre la créature et mon interlocutrice. Celle-ci essaie de m’attaquer, mais je produis une flamme dans mes pattes afin de l’en dissuader. Face à celles-ci, son désir de nous tuer se voit supplanter par son désir de survie et elle prend la fuite. J’interpelle alors mon interlocutrice.

« Laissons cette pauvre plante s’enfuir, ce n’est pas n’importe quel insecto-trap. C’est Bernadette, elle a une histoire commune étrange avec la lapine et je ne préfère pas être celui qui en viendra à bout. Désolé pour ton trophée. Je vais rentrer, j’ai assez pratiqué aujourd’hui et une certaine fatigue mentale m’accable de plus en plus suite à mon utilisation importante de mes flammes. »

Sur ces paroles, je prends la direction d’une des portes menant à un hall afin de sortir de la zone d’entrainement du centre. J’ai eu chaud, si jamais la lapine apprend que j’ai failli cramer sa fougère alors elle va vouloir s’occuper de moi et me transformer en polenta.